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Sous l'hypocrisie de la Nostalgie. [Pv: Gabriel Goodman]

Anonymous





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Jeu 21 Jan 2016 - 20:12
La déchéance a un goût d'amertume. Il a su dès qu'il a posé ses yeux sur elle ce jour là. Il a su dès qu'il a posé ses yeux dans les siens qu'elle avait parlé, qu'elle l'avait trahit. Julia. Son visage a une saveur putride à présent. Sa voix vrille ses tympans en milliers d'aiguilles. Ses lèvres ont le goût de la damnation et des espoirs brisés. Pourtant, il lui répond dans un sourire. Le même qu'il lui a toujours offert, ce sourire hypocrite qu'il offre au monde. Résister ne ferait qu’aggraver les peines dont on l'accuse. On lui crache au visage. On traîne son nom dans la boue. C'est un monstre, un boucher. Il a offert à ses victimes des sorts pire que la mort. Pourtant, sa tête reste haute. Même la gifle de sa mère ne semble le faire faiblir. Même le regard détruit de son père ne semble lui faire comprendre. Il ne ressent ni la peine, ni l'empathie qu'il devrait normalement éprouvé. La haine dont on l'affuble fait pourtant frissonner le bout de ses doigts, la courbure de son échine. Sergey regrette. Ce n'est pas ce qu'il a fait qui le pousse dans un tel retranchement, mais plutôt un choix, qui autrefois lui avait paru anodin. Il regrette de l'avoir choisit « elle », ainsi que de l'avoir sous estimé.

La sentence est tombée : C'est à vis qu'il portera cette combinaison orange, son dernier costume. Il troque sa salle d'opération contre les barreaux d'une cellule, son immense baignoire pour des douches crasseuses et des sanitaires écœurants. Sa place est a présent au milieu des tueurs, violeurs et malfrats ; des gens de couleurs, des incultes et des fous. Tel est sa damnation. Son désir d'honorer son devoir familial, de voir venir au monde un être issu de sa propre chair l'aura conduit ici, cet endroit où la chaleur humaine se résume à se faire refaire le fondement par quelques homos détraqués. Le dégoût se noue dans sa gorge, peu importe là où il peut bien poser les yeux. Cet endroit a des relents d'enfer, couplé à un arrière goût de rage.

Gabriel Goodman. Ce nom a raisonné dans sa tête au détour d'une conversation prit à la volée. De vagues souvenirs d'études remontaient dans son esprit à son évocation. Une connaissance, pas vraiment un ami, mais quelqu'un avec qui il avait pur parler, avec bien plus de sérieux qu'avec la plupart des gens. Un homme de goût, cultivé, à l'apparence similaire à la sienne. La honte de revoir une telle figure du passé et de se confronter à son jugement aurait du l'envahir, mais c'est un tout autre ressenti qui prit le dessus. Une certaine forme de quiétude ne manqua pas de le parcourir. Gabriel représentait à ses yeux une chance de ne pas totalement couper les pont avec la réalité tel qu'il pouvait la percevoir.
Il avait besoin de le voir de ses yeux au plus vite. Il s'agissait là de quelque chose de viscéral, quasiment instinctif. Il devait savoir s'il s'agissait bel et bien de l'étudiant de ses souvenirs.

Son entrée au cour de dessin fut donc sans surprise. Sans grand étonnement, le dit cour était surpeuplé à son goût bien qu'il ne comprenait pas quel intérêt pouvaient bien porter de tels individus face à un art aussi noble. Lui même était cependant prêt à se prendre au jeu, à manier le crayon à la place du scalpel, et à tout faire pour en ressortir le meilleur de ses capacités. Il modèlerait la feuille à l'aide du graphite, découperait à l'aide de ses courbes, jusqu'à obtenir le résultat tant désiré. Il tailla la pointe du crayon au maximum, en faisant une arme parfaite pour imprégner l'objet de son attention de l'instant.
C'est alors qu'il le vit.

L'ange avait toujours la même allure, ainsi que cette aura glaciale qui l'entourait malgré ses sourires, cette même aura qui n'avait jamais dérangé Sergey. Son regard s'était fixé sur lui, détaillant cet homme qui respirait un luxe qu'il avait perdu, ce souvenir de vie qu'il avait irrémédiablement perdu. Il fallait se rendre à l'évidence : A cet instant là, il l'enviait terriblement. Il finit par aborder son sourire, ce masque de mensonge dont il se paraît pour les interactions sociales, et vint à sa rencontre, n'ayant aucune envie de se contenter d'attendre bêtement qu'il daigne le remarquer et préférant prendre les devants.

-..Cela faisait longtemps, Gabriel.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Jeu 21 Jan 2016 - 22:07
Deux jours avec de la fièvre. Enfin... de la fièvre à son échelle.

Gabriel se dirigeait vers l'atelier de dessin qu'il supervisait avec Monsieur Exécrable, en se demandant s'il allait y croiser Eliott ou non. Lorsqu'il entra, il régnait comme la première fois la même ambiance. Monsieur Exécrable était assis derrière son bureau, jetant aux élèves des regards méprisants, tandis que lui, chargé comme une mule apportait le reste du matériel. Gabriel essayait de maintenir son sourire hypocrite avec tous les efforts du monde, malgré la fièvre, et son nez bouché de morve. Il enchaînait les mauvaises journées, et tout cela pour quoi ? Pour avoir gagné la confiance d'Eliott, du moins il espérait l'avoir obtenue. Il avala sa salive en ayant l'impression que des lames de rasoir se glissaient dans sa gorge, puis il posa le matériel sur le bureau de Monsieur Exécrable. Ce dernier leva sur lui un oeil pourri de mauvaise foi et d'humeur négative, il grogna :


« Eh bien, Monsieur Goodman, si vous n'êtes pas en état, ne venez pas travailler. Vos compétences s'en ressentent.
— Le travail est la santé. »

Répliqua platement le jeune homme. Monsieur Exécrable n'y trouva rien à redire, puis il laissa le psychologue faire son tour des élèves. Malgré sa maladie, il essayait de prodiguer autant que possible ses conseils, en proposant à chaque fois différentes manières d'aborder le dessin. Alors qu'il allait s'intéresser à une partie des détenus se trouvant au fond de la salle, Monsieur Exécrable l'appela pour qu'il le remplace ; il lui proposait de soi-disant vouloir leur chercher un café, et il alla s'enfuir sans qu'il puisse accepter ou refuser. Prenant la place de son collègue, Gabriel prit une feuille en gribouillant ce qu'il voyait devant lui. Il esquissait la silhouette des prisonniers, avec la sensation que son cerveau servait d'enclume à un marteau. Il posa ses coudes sur la table, et en glissant ses doigts dans ses cheveux blonds, il arrêta de dessiner pour se masser les tempes. Il regardait sa montre, attendant que Monsieur Exécrable revienne.

Toutefois, le seul signe de bonté chez cet homme s'étant résumé à la fuite de ses responsabilités, Gabriel se retrouva à devoir gérer une classe entière de détenus. La majorité faisait deux têtes de plus que lui, et possédait des muscles qu'il n'aurait jamais eus, même après cent ans de musculation. Dépité, le jeune homme alla se remettre à dessiner, mais le crayon glissa entre ses doigts. Son semblant de bonne humeur se dégradait au fur et à mesure que la fièvre montait ; ce n'était pas une vie.

Lorsque Gabriel ramassa mollement le crayon sur le sol, il entendit son prénom. Son prénom. Par ici, personne ne l'appelait par son prénom.

Gabriel fronça les sourcils, puis il se redressa. Ses yeux se posèrent sur la paire de jambes non loin de sa main, puis sur des genoux, un ventre, un menton... alors qu'il reprenait une posture droite. Quand il reposa le crayon sur le bureau, il entrouvrit la bouche, étonné.


Sergey Saunders se trouvait devant lui.
En tenue orange.


« Oh... Sergey. »

Lâcha-t-il en ravalant son étonnement.

Gabriel ne se leva pas, sa respiration était quelque peu lourde et lente, il n'était pas certain qu'il serait capable de rester debout. Gabriel ne lui tendit pas la main en signe de salutation ou de reconnaissance, non... il y avait juste ce « Oh... Sergey » qui fut murmuré entre ses lèvres pâles. Il fronça les sourcils ; il détailla son ancien camarade — s'il pouvait le nommer ainsi —, en imaginant divers scénarios qui l'auraient amené entre les murs de Lancaster. Gabriel ne savait pas trop comment réagir.

Sergey Saunders... étudiant en chirurgie avec lequel il avait quelques fois bavardé. Dire que Gabriel l'appréciait était un peu fort, toutefois, Sergey faisait partie des rares personnes qui sans le mettre sur le même pied d'égalité que lui, ne lui procurait pas autant de mépris que son frère. Par exemple. Gabriel réagit alors comme s'il le recroisait dans la rue après quelques années d'absence. Les jambes croisées sous le bureau, il y reposa ses coudes, et joua avec le crayon entre ses longs doigts pâles.


« Je suppose que c'est une longue histoire. »

L'espace d'un instant, Gabriel s'était demandé si la fièvre ne l'avait pas poussé à imaginer que Sergey pouvait se retrouver ici. Finalement, lorsqu'il le détaillait avec le même regard qu'il donnait à ses patients et aux autres, il songeait que ce n'était pas si surprenant. Ce qui l'était... — qu'importe la raison de sa présence — c'était qu'il se soit fait enfermer si vite... Sergey était à peine plus âgé que lui. Et... même s'ils ne s'étaient jamais dévoilés tous les deux, Gabriel savait qu'il lui ressemblait. Toutefois, ce qu'il savait bien plus, c'était que lui ne se serait jamais fait attraper.
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Sam 23 Jan 2016 - 0:47
La carcasse d'oiseau ne l'a pas vu se rapprocher. Elle se noue, bougeant ses maigres omoplates semblables à des ailes tentant de déchirer la peau, le tissu, afin de se déployer. Sa colonne se redresse, suivait des yeux la combinaison orange qui sert de costume à la créature de la même stature. Sa tête se lève, leurs regards se croisent. Les pupilles de l'homme face à lui s'écarquillent légèrement, sa bouche s'entrouvrent. L'ange ne s'attendait pas à le voir, pas ici.
Sergey.
Ce nom s'échappe de ses lèvres dans un murmure. Pas un bonjour. Pas une main tendue. Tout deux savent qu'il n'y a nulle besoin de démonstration entre eux. Qui plus est, l'oiseau est rendu pitoyable par la maladie, n'en déplaisent à ses yeux rougies et humide, à sa peau frissonnante de fièvre ou à son nez irrité par les mouchoirs. Si cette main osseuse s'était tendue vers lui, Sergey ne l'aurait tout simplement pas accepté.

Tel était là un bien étrange spectacle pour les autres détenus ayant posé leurs yeux sur le duo blondi qu'ils pouvaient bien former. La réalité était là : Si on devait en tirer le portrait, l'un comme l'autre auraient répondu au profil. Certes, ils n'avaient pas exactement les mêmes traits, mais tel pouvait être aussi la magie de faux jumeaux. Que se soit leurs âges assez similaires, leurs caractères physiques ou leur allure, ces deux là partageaient quelque chose inaccessible au commun des « autres ». Forte heureusement, il ne s'agissait pas là d'un lien de sang, ni même d'affection, et encore moins de reconnaissance. Ce n'était qu'une vague idée, un vague ressenti comme quoi la présence de leur vis à vis n'était pas aussi détestable que celle de la majorité.

Mais si Gabriel était surpris de le rencontrer ici, cela était aussi le cas pour Sergey. De tout les endroits où il aurait imaginé son camarade finir, psychologue dans une prison n'en faisait par partie. Le destin avait sans doute fait que, mais le demi ukrainien se doutait que tout ceci n'était pas de son plein gré. Quelque part, il était tout aussi prisonnier de cet endroit que lui, bien qu'il en partirait bien plus tôt et qu'ils n'avaient pas tout à fait le même statut.

- Les circonstances ont fait que.. mais je suppose qu'il en va de même pour vous.

Un bref regard aux alentours du bureau, sans trouver d'avantage de chaise disponible. C'était là un doux rapport de force qui s'établissait si subtilement. Gabriel était assit à son bureau, nouveau maître de cet espace désisté par un incompétent. Sergey était debout, position inconfortable et statut déchant. Bien fait. Il lui avait fallu d'une erreur pour sombrer, mais il l'avait commise. En cela, il pouvait bien reconnaître que le plus jeune avait été meilleur que lui. Plus prudent, moins impatient. Ses propres mains se joignirent, dans un besoin soudain de les occuper, comme si reconnaître intérieurement son erreur le dérangeait mais les choses étaient là : malgré son sourire agréable de façade, il ne pouvait s'empêcher de soudainement envier la liberté dont jouissait cet homme aux même traits.

- Il serait agréable si nous puissions nous en parler un de ses jours. Peut-être à votre bureau ? Les rumeurs disent que vous faites un café des plus exquis. Il y a t-il un moment où je pourrais y passer ?


Rumeur ou non, Sergey n'aurait de toute façon jamais douté sur la qualité du dis café. Les goûts de l'ange pour le luxe ainsi que son palais des plus délicats l'aurait forcément poussé à ramener sa propre machine ou quoi que se soit du genre, plutôt que de se forcer à avaler les boissons mal dosées et finies à la pisse qu'ils pouvaient servir dans la plupart des lieux communs. Son regard ne se détachait pas du malade. A vrai dire, l'ukrainien ne lui laissait pas vraiment le choix. Il n'avait aucune envie de converser ainsi, dans une position aussi détestable avec cette connaissance d'un autre temps, qui plus est, devant un parterre de malade et de dégénérés plus dérangeants les uns que les autres. Certes, l'ange était lui aussi malade, mais d'une maladie plus acceptable que le reste, car elle, elle disparaîtrait au bout de quelques jours.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Sam 23 Jan 2016 - 1:18
Sergey sous-entendait que Gabriel n'avait pas souhaité se retrouver ici. Pourtant, Sergey ne pouvait pas imaginer — et Gabriel aussi d'ailleurs — qu'il finirait par s'épanouir dans ce travail. Un royaume de la sous-race humaine, où la folie se côtoyait à la dépression, où l'on avait enfermé des bêtes sauvages avec d'autres bêtes sauvages. Sergey en faisait partie ; il paraissait un peu plus civilisé, sans doute. Gabriel se contenta de sourire, et de répondre dans un murmure :

« Je vois. »

Sans pour autant donner des informations le concernant ; Sergey n'était plus un camarade, un élève, il était un détenu. Probablement un de ses futurs patients, alors le psychologue ne pouvait pas se permettre d'en dire plus sur sa vie. Il résuma la présence de son « clone » par une erreur de parcours, en se promettant de lire une prochaine fois son dossier. Il ferma les yeux, il sentait la fièvre revenir après la courte accalmie, puis il les rouvrit sur Sergey. De loin, on pouvait les confondre. Des jumeaux presque, à quelques différences près. La taille notamment, malgré qu'ils possédaient une carrure similaire. La ressemblance ne s'arrêtait pas à des cheveux blonds, des pupilles blues, ou une peau blanche. Le vice allait plus : des caractères similaires, posés, une même façon de regarder les autres. Même si parfois, la pupille de Gabriel se détachait du visage, attirée par le mouvement des mains, ou des épaules. Le corps parlait plus que la voix.


« Ah... les rumeurs disent cela ? »

Lâcha-t-il avec un certain sérieux. Le café qu'il servait était rarement du goût de ses patients, simplement les plus addicts l'adoraient. Le café faisait partie de leurs nombreux points communs, il était une sorte de signe de reconnaissance. Pourtant imbuvable, le café qu'il consommait servait à tenir des heures entières sans sentir la fatigue poindre. Sergey paraissait attendre une invitation de sa part, sans doute rassuré de retrouver dans ce milieu un « semblable ». Une vieille connaissance ; on ne pouvait pas parler d'amitié entre eux. Gabriel répondit :

« Eh bien... à la fin de l'atelier, si vous le souhaitez. Toutefois, je suppose que vous avez des interrogations. »

Un sous-entendu — les gens de leur race en étaient les maîtres — encourageant Sergey à rester dans les parages ; Gabriel lui proposait une béquille. Probablement pour Sergey, le café noir, le crayon grattant des muscles sur une feuille, ou même un endroit épuré, étaient les moyens de ne pas devenir fou. Pas pour le moment. Un tel décalage entre ce monde et le sien devait le dérouter. Gabriel comprenait qu'il était un lien avec cet univers. Le tout était de savoir s'il consentait à le rester.

« Z'avez un frère, m'sieur Goodman ? »

Fit un de ses élèves, posté derrière Sergey. Avant d'apporter une réponse, le jeune homme prit la feuille que l'homme lui tendait, afin de l'examiner. D'abord, il lui fit part des erreurs qu'il avait faîte dans l'anatomie, puis il apporta des conseils sur les ambiances. Gabriel n'avait pas de talent particulier dans le dessin, il était un excellent technicien, voilà tout. Il se contentait de reproduire ce qu'il voyait, avec une justesse surprenante ; un travail d'observateur, avant celui d'un artiste. Il se contenta de lancer avec un sourire au coin des lèvres :

« Cela ne m'étonnerait pas d'apprendre une telle chose. »

Le détenu ricana, puis il retourna auprès des siens. Gabriel reporta son attention sur Sergey, et avec le même regard que celui-ci donnait, il l'étudia sans aucun détour. Oui, dans une autre vie, ils avaient été jumeaux. Les coudes sur la table, les doigts liés entre eux, Gabriel posa son menton sur ses phalanges ; il était peut-être satisfait au fond de voir que Sergey avait échoué à porter son masque social, et que lui restait encore debout. Rien n'indiquait sa pensée, toutefois ; les deux étaient illisibles. S'ils se comprenaient sans les mots, c'était parce qu'ils réfléchissaient presque de la même manière. Bien sûr, Gabriel ne se doutait pas que Sergey possédait des idéaux semblables aux siens. Sergey était un brillant élève en médecine, souriant et avenant, un joli garçon. Un joli garçon habillé en orange, désormais ; c'était bizarre de ne plus le voir en cravate et chemise. Il s'était déguisé en prisonnier, semblait-il. Gabriel avança :


« J'imagine que votre présence ici n'est pas un hasard, Sergey. »

Gabriel peinait à voir un homme tel que Sergey à vouloir se mêler autant aux autres ; s'il se souvenait bien, l'homme était un maniaque de l'hygiène. Ici, il était conforté aux feuilles cornées, aux microbes, et à la transpiration de mâles gorgées de testostérones. Un autre point commun, cependant exacerbé chez Sergey. Gabriel gardait son sourire poli, malgré sa respiration sonore, son regard fiévreux.

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Sam 23 Jan 2016 - 9:00
Oui. Sergey était à l'image d'une bête à présent. Si calme, si docile en apparence, au point que l'on viendrait à ce demander ce qu'un homme comme lui vient faire dans les costumes oranges de la prison de Lancaster. Pourtant, il suffit d'ouvrir son dossier, et les quelques lignes consacrées à ses travaux pour comprendre la raison de sa présence. Outre la médecine illégale, les retraits d'organes, les avortements, ce qu'il avait fait subir à ces quatre personnes était pire que la mort. Ils les avaient maintenu en vie, alors que leurs corps se faisaient lentement réduire en bouille de l'intérieur par des organes qui ne leur appartenait aucunement. La folie n'avait pas été reconnu comme un motif valable. L'homme était parfaitement conscient de ses actes, tout comme son bien aimé collègue. Et pourtant, il était encore capable de sourire, de se regarder en face, ou de garder la tête haute face aux accusations dont on l'affublait. Le masque était tombé. La bête humaine silencieuse du nom de Sergey Saunders avait été arrêté, et entre ces quelques pages avaient été référencé la « vérité » selon LEURS yeux. A ses yeux, rien de tout cela ne fut une erreur, et il savait parfaitement que s'il sortait un jour, il recommencerait. Tel était sa vie. Tel était son but. Pourtant, bien que percé à jour, il conservait toujours ce sourire impénétrable, conservant le véritable lui tout au fond de son ventre. Cela a toujours été une question de survie, et cela l'est encore plus à présent.

L'ange répondait à sa prière. Gabriel répondait à sa demande. Après l'atelier donc, il devrait attendre jusque là, soit. A ses yeux, un tête à tête avec son ancien camarade, même si ce dernier avait visiblement attrapé la crève, était une des visions les plus agréables qu'il avait eut depuis son arrivé ici (surtout que celle ci contenait une potentielle tasse de café noir à vous tenir éveiller pendant des heures).
Pour ce qui était des interrogations, il ne parvenait même pas à compter celles qui se bousculaient dans sa tête. Cependant, on ne lui laissa point le temps de les exprimer qu'un de ses nouveaux compagnons d'uniforme vint les interrompre. Sergey s'écarta légèrement, s'assurant d'éviter ainsi tout potentiel contact physique bien que la question de l'homme lui arracha un sourire amusé. Peut-être qu'ils l'avaient été dans une autre vie oui. Mais la possibilité qu'ils aient pu s'entre dévorer dans cette même vie ne lui échappa non plus. N'est-ce pas justement là, leur nature ?
D'un regard distrait, il jeta un regard au dessin de l'autre détenu, sans se permettre de glisser le moindre mot, le moindre commentaire. Tout ceci n'était autre que le travail de Gabriel.

Le gêneur reparti, et les deux blonds se retrouvaient à nouveau dans leur tête à tête illusoire, sous ce public qui semblait jouer de leur ressemblance. Gabriel ne manqua pas de relancer leur étrange discussion, lui faisant si subtilement remarquer que sa propre présence ici n'était pas naturelle. Rien, depuis qu'il était entre ses murs, ne lui semblait habituel. Il suffisait de détailler les mains de l'ancien chirurgien pour le remarquer. Elles semblaient plus rougies qu'à leur habitude, probablement irritées à force d'être malmenée par un lavage intensif (expliqué par énormément de facteur, une prison n'étant pas vraiment le lieu le plus hygiénique qui soit.)

- Effectivement Gabriel, elle ne l'est pas.  Je désirais vous voir de mes yeux... et puis, nous sommes obligé de participer à ce genre d'activité sous peine d'être réprimander. J'avais commencé à tester les cours de culture générale mais le niveau dépasse à peine le secondaire, alors j'ai décidé de troquer mon scalpel contre un crayon pour voir ce que cela pourrait donner.


Sergey possédait ce talent d'anatomiste qui lui permettait d'analyser avec une certaine aisance la constitution de ce qu'il regardait, que se soit vivant ou nous bien que son péché mignon demeure l'anatomie humaine interne. Ainsi, les quelques esquisses qui avaient couvert sa feuille avant l'arrivée de l'objet de ses attentes était la musculature d'un bras mise à nue, ainsi que la vue d'un cœur en coupe telle que l'on pouvait les trouver dans les bouquins d'anatomie. Il s'agissait là de travaux très scolaire, où l'on pouvait observer un désir de prendre contrôle de l'outil fascinant que pouvait être la mine d'un crayon. Il semblait chercher le trait parfait, au travers de toutes les variantes possible, par qu'il s'agissait là d'un outil qu'il n'avait pas l'habitude de maîtriser.

-... Cependant, j'avais posé plusieurs questions à votre collègue dont l'amabilité n'est plus à douter visiblement au vu de là façon dont il m'a ordonné de me contenter de prendre une feuille et de m'asseoir dans un coin.


Un homme détestable à souhait qui ne les voyaient que comme la vermine qu'ils étaient, sans chercher à comprendre le but que pouvait avoir un tel endroit, l'effet que pouvait avoir de tels activité sur les détenus. Foutez moi là paix et fermez là, voilà la façon dont il avait compris la politique du supérieur de Gabriel.

- Je me questionnais quant à la ligne directrice d'un tel « cour ». Actuellement, je ne vois pas, à dire vrai, la différence qu'il pourrait y avoir avec une simple garderie.

Poser de tels questions à l'ange malade n'était probablement pas la meilleur façon de calmer ses maux. Malgré tout, on ne pouvait nier que Sergey acceptait son rôle, cette idée qu'à présent, il faisait partie de cette masse de détenu que l'on traitait comme les pires des rejets de l'humanité.  Gabriel quand à lui, était celui à qui revenait le devoir de les guider, qu'importait son état.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Sam 23 Jan 2016 - 15:13
Oh... ainsi Sergey était venu spécialement pour lui ? Gabriel avait de quoi être flatté. Il se contenta de conserver son petit sourire au coin, au fur et à mesure du discours de son ancien camarade. Il se concentrait sur sa voix, perdue en plein milieu du brouhaha ambiant. Oui, on pouvait penser à une garderie ; cela le resterait, tant que Monsieur Exécrable ne serait pas parti. Gabriel ne pouvait pas encore totalement s'imposer. Il ajouta concernant les cours :

« En effet, ils sont avant tout destinés à un public qui a dû quitter l'école assez vite, le jeune homme marqua une pause pour examiner les mains de son interlocuteur, j'espère que vous vous plairez à ce cours. »

Une peau irritée, Gabriel pouvait deviner l'angoisse tiraillant le ventre de Sergey. Lui-même n'aimait pas spécialement toucher des objets qu'une centaine de personnes avait pu tripoter avant. D'ailleurs, il fouilla dans la poche de son pantalon, et il retint un éternuement qui explosa dans le mouchoir. Blasé, il se moucha, puis il jeta le nid à microbe roulé en boule dans la poubelle. Avec une petite bouteille de désinfectant qu'il portait depuis que le rhume s'était déclaré, il s'en nettoya les mains. La maladie était une chose fort désagréable, sa concentration s'en ressentait. Sergey mentionna alors Monsieur Exécrable et son légendaire sens des responsabilités, Gabriel ne changea pas d'expression. Il connaissait le bougre, et Eliott Higgins avait connu sensiblement la même situation que son ancien camarade. En reliant de nouveau ses mains, Gabriel expliqua après s'être raclé la gorge :

« Tout dépend des détenus. En réalité, pour certains, cela est l'occasion de les aider à monter un projet professionnel, et de les encourager à s'engager dans cette voie une fois qu'ils pourront sortir de prison. Se découvrir une passion permet aussi de lutter contre l'ennui, ce cours — comme tous les ateliers — sert à un objectif personnel. »

Dans le cas d'Eliott Higgins, l'atelier de dessin lui permettait de trouver un havre de paix. Sans l'ombre de son frère, Eliott se réfugiait ici, malgré les quelques « aliénés » parcourant les lieux, ou le caractère de Monsieur Exécrable. Gabriel détailla Sergey, puis il reprit :


« Si l'atelier vous donne l'envie de monter un projet, je vous inviterais à rendre visite à Monsieur O'Callaghan, le conseiller. Ainsi, vous pourriez... par exemple faire un book, illustrer des livres pour enfants, ce genre de chose. Cela dépend de vos désirs. »

Même si Gabriel imaginait mal Sergey dessiner de jolies choses mignonnes, sans détailler les muscles ou les veines. Un rapide regard sur sa feuille lui indiquait qu'il restait un chirurgien avant tout ; si Sergey crayonnait, ce serait avant tout de l'anatomie. Gabriel ajouta :

« Pour ma part, j'essaye d'apporter une aide personnalisée aux élèves, en donnant des exercices ciblés. »

Oui, Gabriel était consciencieux dans ce travail. Sergey détonait parmi les autres ; un double, certes. Un double en costume orange, qui s'était planté devant son bureau pour retrouver l'illusion d'une vie d'avant. À l'époque, le jeune homme aurait ri, si on lui avait annoncé qu'il se retrouverait ici avec Sergey. En position de force. Une aubaine que le destin leur avait fait, c'était de les encourager à prendre des chemins différents. Un maître de la chair face à un maître de l'esprit ; deux disciplines pourtant liées, découpant, analysant l'intérieur de l'être humain. Si tous les deux s'étaient retrouvés dans les mêmes cours, s'ils avaient partagé le même domaine, quel genre de rivalité serait-elle née ? Peut-être seraient-ils devenus amis, en fin de compte.

Non. Si tous les deux avaient eu des amis, ce n'était que par nécessité social. Même si... Gabriel n'avait jamais rechigné à se faire adorer de ses gens. Oui... ses gens.

Le jeune homme rangea une mèche de cheveux blonde derrière son oreille. Le plus gros contraste était la chaleur que dégageait sa tête, alors que ses mains restaient froides comme de la glace. Sergey n'était pas plus chaleureux. Cependant, Sergey n'était pas dans un milieu sécurisé, où l'on respectait les gens bien éduqués ; ici, le rapport de force dominait. S'il voulait survivre sans se faire passer à tabac, il devait s'allier. Contrairement à Icare Higgins, Gabriel jugeait que l'ancien étudiant en médecine avait de quoi se défendre.


« Que souhaitez-vous, Sergey ? »

À première vue, la question concernait le dessin. Toutefois, les deux maniaient un langage à double tranchant ; Gabriel l'interrogeait sur ce qu'il attendait de lui, ou de ce qu'il voulait faire par ici. Que cherchait Sergey chez lui ? Un allier éventuel ? Une béquille pour ne pas sombrer dans la plèbe ? Ou une conversation anodine autour d'une tasse de café ? Mais... à partir du moment où l'on acceptait de goûter à son café, on devenait un patient. Un sujet d'étude. Sergey n'était peut-être pas prêt de le devenir.
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Lun 25 Jan 2016 - 18:46
Sergey avait été projeté dans un monde radicalement différent du sien. Un monde ou la sous-culture, le culte de la violence et la réputation prévalaient sur la bonne éducation que l'on pouvait exiger dans les domaines de la « haute ». L'ange face à lui, se doutait certainement de ce dont il était question. L'ancien médecin s'aventurait dans une contrée étrangère où il avait chuté dans l'échelle alimentaire. Il savait qu'il allait devoir faire des concessions, qu'il allait devoir se forcer à se mêler à la foule ignare et malodorante s'il désirait conserver un semblant de bienséance. Il se trouvait au milieu des violeurs, des meurtriers. Son attitude détonnait avec le reste de ce qu'il avait pu voir depuis son arrivée. Autour de lui, la plupart avait volé, tué, violé. A l'image de bêtes, leur impulsivité et leur violence en faisaient une masse animalière des plus détestables.

Montrer patte blanche n'était pas une chose si difficile pour l'ancien médecin. Sergey tenait de toute façon bien trop à ses mains pour se lancer dans les jeux de poings. Sous ses airs d'agneaux dociles, peu pouvaient remarquer que ce cure dent à tête blonde pouvait être bien pire s'il le désirait. Là où la hargne des autres était exacerbée, celle de Sergey était silencieuse, meurtrière. Qu'ils aient tué, violé, ou quoi que se soit d'autre, la plupart n'avaient pas ressenti une telle indifférence concernant leurs victimes que celle qu'avait pu éprouver Sergey. Il les avait maintenu en vie alors que leurs organes se réduisaient en bouillie à l'intérieur de leurs propres corps. Leurs regards, leurs supplications n'y avaient rien changé, et cela aurait été de même s'il y avait eut un enfant.

L'expression de la maladie de Gabriel le fit légèrement grimacer. Il ne s'agissait là que d'une micro expression, d'un frisson dans son échine, du dégoût. Fort heureusement, le psychologue était un homme soigneux de l'hygiène. Rien qu'un geste aussi anodin qu'un peu de gel hydro-alcoolique sur les mains suffisait à l'apaiser intérieurement. Oui vraiment, ce n'était pas au milieu des tueurs, des analphabètes et des fous que l'on retrouvait ce genre d'attention.

Le dessin n'était à ses yeux pas une fin en soit. Cela semblait vaguement être un moyen de tuer l'ennui, et aussi « doué » qu'il puisse être pour ce domaine, il ne voyait pas en quoi un tel projet pourrait lui servir. À moins de désirer écrire un mémoire illustré relatant le but et la finalité de ses précédentes expériences, il n'en éprouverait pas grand intérêt. Qui plus est, Sergeuy doutait fortement que l'on l'autorise à publier un tel ouvrage depuis sa cage. Pourtant, il nota consciencieusement dans un coin de son cerveau de rendre visite au dis conseillé, ne serait-ce que par curiosité.

- En effet, offrir une tel aubaine aux détenus est une bonne chose. Ils doivent voir un espoir, quelque chose qui les pousse à avancer et à se remettre sur le droit chemin, ou une utopie du même genre. Mais pour ma part, je doute que mes compétences puissent réellement m'ouvrir des portes d'ici compte tenu de la durée de ma peine. Cela dit, j'irais tout de même voir ce Monsieur O'Callaghan , on ne sait jamais.


Perpétuité. Il ne le dit pas clairement, mais il se doute bien que Gabriel l'a entendu ainsi. Tout deux savent ce qu'impliquent les mots qu'ils utilisent. Sans jamais vraiment dire les choses, ils se comprennent, dans une tournure de phrase, dans un sens inaccessible au premier degré. Quoi qu'il en soit, le médecin sait que l'homme a accès à son dossier, et qu'il y jettera un regard. Cela n'aurait donc aucune utilité de lui cacher.

Que souhaitez-vous, Sergey ?
Une telle question était vaste. Ce qu'il souhaitait. Un dialogue organisé, construit, loin de toute cette puanteur. Loin de leurs yeux, de leurs mains, de ces crayons taillés si pointu qu'il meure d'envie de les planter dans la carotide de ceux qui osent poser sur lui un regard trop plein de sous entendu. S'il s'écoutait, il se verra ravir leurs belles gueules du plus beau tissu cicatriciel qu'il soit. Au final, cela en serait presque jouissif, mais il ne survivrait pas deux jours en laissant parler ses pulsions internes. Il les faisait taire, comme il l'avait toujours fait. Il n'en montrait rien. Pour sa propre survie, il le fallait. Ce qu'il voulait encore, c'était cette parcelle de luxe auquel il se raccrochait encore un peu, évité de faire une transition trop brutale entre leurs univers. Si Gabriel était loin d'être un ami, il était sans doute ce qui pouvait s'en rapprocher le plus dans cet endroit. Il désirait qu'il puisse rapidement le briefer, sur le profil des détenus, peut-être, sur les codes de conduite à adopter, ce genre de chose, bien qu'il se doutât que la majeure partie des choses, c'était par lui-même qu'il devrait les apprendre. Il s'agissait là d'une recherche assez désespérée, Sergey en avait conscience. Aussi, l'ukrainien était bien loin de poser tous ses espoirs sur ces échanges, et encore moi de devenir l'un de ses patients. S'il expérimentait le corps, Gabriel devait faire de même avec l'esprit, et il ne doutait aucunement des capacités de son ancien camarade à pousser les détenus dans leurs derniers retranchements.

La réalité était belle est bien là, Gabriel pourrait le déchiqueter s'il le désirait, et Sergey n'était pas certain de pouvoir l'en empêcher. Pourtant, il y avait eut cet élan de le croiser à nouveau, de le rencontrer. Maintenant qu'il était face à lui, il réalisait tout bonnement à quel point il était perdu, désemparé, au point de se tourner vers l'être qui pouvait le plus facilement l'aider, et inversement. Un mouvement. Il bouge, allant chercher sa feuille griffonnée aux traits à la fois précis et indécis. Dans leur texture, dans la façon de marquer le papier. Il ne sait plus où il en est. L'ego de Gabriel pouvait en être flatté. Sergey savait qu'il s'aventurait sur une route qui pourrait lui coûter bien plus que sa liberté.

-J'aimerais avoir quelques conseils. Je ne suis pas vraiment habitué à manipuler ces outils, et je ne parviens pas à obtenir le trait que je désire. J'ai fait plusieurs essais, regardez. La forme y est, mais malheureusement, j'ai la sensation qu'il manque quelque chose, mais je ne saurais dire quoi. Quels genres d'exercices pouriez-vous me proposer pour remédier à ce problème ?

Le dessin en était le sujet principal, en apparence bien sûr. Tout n'était là qu'un jeu de sous-entendu. Un sous-entendu presque trop clair aux yeux de Sergey, mais qu'importe. Là où il était à présent, ces choses-là n'avaient plus réellement la même valeur.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Lun 25 Jan 2016 - 22:54
[HJ : j'espère avoir compris l'idée, sinon, mes excuses, je modifierais ^^']

Oh... qu'avait pu faire Sergey pour rester à vie dans un endroit aussi « minable » ? Dans quelles affaires s'était-il retrouvé ? Gabriel se contenta d'un hochement de tête pour toute réponse, en gardant à l'esprit que sa connaissance avait bel et bien fauté. En beauté, sinon, il ne serait pas ici à perpétuité. Lui, il ne se serait pas fait prendre. Vanité, bien sûr, mais Gabriel était peut-être moins sensible que Sergey ; l'ancien chirurgien avait ce petit bout d'humanité supplémentaire qui l'avait poussé à l'erreur. Gabriel était persuadé de pouvoir se détacher totalement des sentiments, mais... sans eux, il n'aurait pas cette haine et cette colère envers Monsieur Armand. Sans ces deux émotions, il ne mettrait pas son plan à exécution ; celui-ci prenait forme peu à peu, il n'avait qu'à attendre.


« Vous pouvez toujours trouver un moyen de vous concentrer sur autre chose, et pourquoi pas faire de nouvelles rencontres. »

Une manière de dire qu'il valait mieux pour Sergey de se faire des alliers par ici. Pas seulement lui, mais aussi chez les détenus. Les petits fils à papa avaient peu de chance de survivre par ici ; Sergey était intelligent, mais Gabriel doutait qu'il pourrait se remettre d'un passage à tabac d'une bande de grands noirs. Alors... il valait mieux plaire à tout le monde, autant qu'il le pouvait, au risque de ne plus jamais pouvoir s'asseoir correctement pour le reste de sa vie... dans le meilleur des cas.

Pour lui, tout irait bien. Gabriel ne serait jamais perdu dans cette masse colorée d'orange et de gris, il n'était pas comme Sergey. Il n'était pas un criminel, et il n'avait pas l'intention d'en devenir un.


« Voyons cela... »

Fit Gabriel lorsque Sergey exposa ses problèmes en dessin, même s'il n'était pas sûr qu'il parlait réellement de ses talents artistiques, ou qu'il demandait des informations sur la prison. Malheureusement, Liam O'Callaghan pourrait lui en dire, mais... malgré l'art de la suggestion et du sous-entendu, Gabriel ne pouvait pas tout révéler sans énoncer des paroles obscures. Il examina le dessin de Sergey, le bras, le coeur. Il s'intéressa au bras, en penchant la tête sur le côté ; il voyait quelque peu trouble à cause de la fièvre. Vraiment, tout ce bruit lui pesait, il serait bien resté chez lui. Il prit une feuille, et il alla reproduire le bras tracé par Sergey. La mine encrassa le papier, tandis que le front plissé, l'oeil voilé par l'épuisement, Gabriel imita Sergey. De loin, on aurait pu confondre les deux illustrations. Toutefois, la différence tenait à la manière dont Gabriel avait placé les ombres. Il reposa le crayon près de la feuille, puis il compara les deux. Quelques mèches blondes se promenaient devant ses pupilles bleues, pendant qu'il remuait un peu sur sa chaise. À droite se trouvait le dessin anatomique d'un muscle que l'on pouvait trancher, et à gauche, la reproduction d'un coude pouvant bouger sous la lumière.


« Votre dessin ressemble à une radio par exemple. »

Avança Gabriel, il saisit le crayon par l'envers pour éviter que la mine ne frotte sur le travail de Sergey, mais aussi pour pouvoir lui expliquer en détail.

« Les contours, les proportions sont bonnes... mais trop appuyés. En quelque sorte, vous n'avez pas posé les ombres. »

Gabriel lui désigna son propre dessin, où l'on ne voyait pas le muscle à nu, mais mis en forme par les ombres. Il avait retravaillé ces dernières directement aux doigts pour accentuer le réalisme.


« Vous avez “hachuré” cette partie, si bien que le résultat parait brouillon, alors que le principal est là. Ce n'est pas le travail d'un dessinateur dans le sens dans lequel on l'entend, puisque vous avez reproduit le muscle sans la peau, mais... vous l'avez trop accentué. Si vous voulez vous améliorer en dessin, ce que vous devez faire... c'est de vous détacher de votre passif de chirurgien. Et ne pas représenter ce qui se trouve à travers, mais bien... la couche superficielle. »

C'était un peu compliqué à expliquer, alors Gabriel détacha son bouton de manchette pour faire glisser sa chemise le long de son bras. Il plia ensuite ce dernier, et lui montra directement sa vision des choses en contractant le peu de muscles qu'il avait.

« Ce que je veux dire, c'est de vous limiter à retransmettre ce que vous voyez. »

Gabriel tira sa manche, puis il rattacha le bouton de manchette. Il ajouta :

« De plus, n'oubliez pas le travail de la lumière, et... prenez des repères sur votre propre corps, sur la façon dont la lampe — entre autres — met en avant les muscles de votre bras. »

Le jeune homme tendit la feuille à l'ancien médecin avec un sourire courtois. Il attendit si Sergey voulait exprimer autre chose, ou même débattre.

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Anonymous





Invité
Invité
Mer 3 Fév 2016 - 17:08

Quelque soit leur ressemblance, que se soit physique ou caractérielle, Sergey et Gabriel restaient tout de même des créatures assez différentes dans leur façon d'appréhender le monde. Là où Sergey avait trouvé une femme qu'il avait tenté de combler pour répondre à un critère social, Gabriel lui, en avait tiré un profit plus personnel, ne se limitant pas à une seule conquête. La problématique du chirurgien, tel que l'on l'entend, provenait d'une certaine incapacité à appréhender les êtres autour de lui tel que de vraies personnes, et non un amas difforme de singes débiles. Pourtant, il avait tenté de coller aux normes sociales. Il s'était fondu dans la masse. Il aurait eut femme, jolie maison et enfant. Il aurait pu sourire aux diners entre voisins en les complimentant sur leur cuisine, leur jolie maison ou leur chien. C'était un homme que l'on pouvait croiser dans la rue, sans savoir quelle était vraiment la nature de ses agissements. C'était peut-être ça, le plus horrible chez Sergey, ainsi que le fait que ses actions étaient moins guidée par la colère ou la vengeance par rapport à celles du psychologue.

Ainsi, Sergey n'était pas totalement fermé à l'idée de se fondre dans le décors de la prison, ne serait-ce que pour éviter les ennuis bien qu'à ses yeux, écarter les jambes pour obtenir quelques faveurs que se soit n'était pas une option. Dans le fond, il n'était pas aussi fermé à la question de l'homosexualité qui dérangeait tant son vis à vis. Après tout, maintenant qu'il était en prison, se serait des hommes qu'il devrait fréquenter, jusqu'à la fin de sa vie. Malgré tout, il subsistait un léger dégoût, un rejet de l'idée même de laisser un de ces ours dégoulinant de sueur poser ses mains sur lui.

-La solitude n'est pas une solution, je le sais.

Au contraire, rester seul ferait de lui une victime facile, et il n'avait pas besoin de ça. Il devrait simplement se contenter de quelques relations stratégiques, et de cultiver des « amitiés » logistiques. Sa capacité d'adaptation pouvait être un atout, bien que l'aspect inconnu de cet endroit était des plus handicapants. Le plus important n'était pas de se placer comme un « mâle alpha » au sein de ce règne animal que pouvait être la vie derrière les barreaux. Il avait juste besoin de se montrer suffisamment « dans son élément » pour que l'on ne lui cherche pas de problème, ou du moins, c'était ce qu'il espérait.

C'est avec une attention toute particulière qu'il écouta les indications de Gabriel concernant sa composition. Il observa avec attention sa façon de tenir l'objet, les courbes qui se traçaient sur le papier, la pression qu'il exerçait sur la feuille. Leurs dessins étaient très différents, cependant, Sergey ne pouvait pas ignorer que le psychologue avait lui aussi des capacités d'analyste hors du commun.
Une radio. Oui c'était peut-être ça qui l'avait inspiré, inconsciemment. Dans les fait, ce n'était pas tellement ce qui l'avait inspiré. Il avait besoin d'une certaine forme de relief palpable, visuel, qu'il avait cherché à obtenir avec la pointe de son outil comme s'il avait cherché à le trancher avec. Il s'était imaginé le découper soigneusement en le dessinant. Il passait le temps, repensant à ce métier qu'il ne pouvait plus exercer entre ces murs. Il avait cherché à retrouvé avec ce crayon la sensation du scalpel pénétrant la chair.
Sergey ne su retenir un sourire amusé lorsque Gabriel lui demanda de se défaire de son passif de Chirurgien. La médecine avait été toute sa vie.

Lorsque Gabriel lui montra son bras, il comprit exactement ce qu'il lui demandait. Il ne devait pas transmettre « sa » vision des choses, mais quelque chose de beaucoup plus classique, conventionnel. Lui, il comprenait parfaitement ce qu'il voulait représenter sur sa feuille, mais ce n'était pas accessible à un publique global. Quelle déception.
Sergey récupéra son travail, y jetant un coup d'oeil rapide avant de se contenter de reposer son regard sur l'homme.

-Il faut que j'aborde une vision plus générale dans ma façon de faire, pour rendre le dessin lisible. J'en tiendrais compte.


Cela valait aussi pour son intégration en prison. Il devait arrêter de penser comme il l'avait fait jusqu'à présent, et s'ouvrir à toute les possibilités qui s'offraient à lui. Il devait s'adapter, même si cela ne lui plaisait pas, où il se heurterait au mur de l'ignorance de son entourage, un fracas qui pourrait potentiellement le briser. Il lui rendit son sourire de convenance.

-C'est tout ce dont j'avais besoin, Merci. Je vous rejoint tout à l'heure.

Tout à l'heure, dans son bureau, ils seront plus tranquilles. Les spectateurs qu'il y avait à ce cour le dérangeaient. Il n'en ajouta pas d'avantage et se contenta de s'éloigner, dessin en main, pour reprendre sa place ainsi que son nouvel outil, et ainsi s'atteler à une vision bien plus traditionnelle de la représentation anatomique.



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Sous l'hypocrisie de la Nostalgie. [Pv: Gabriel Goodman]
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