Sasha était grognon depuis quelques temps. On l'avait prévenu qu'il devrait partager sa cellule avec un autre détenu et ça ne l'enchantait guerre.
De toute façon peu importe son opinion, on lui avait bien fait comprendre qu'ils s'en foutaient royalement.
Déjà que les lieux étaient répugnants et maintenant on lui imposait de partager tout ce qu'il possédait avec un timbré ?
Il était à deux doigts de craquer. Décidément, ça ne tournait vraiment pas rond dans la tête des gardes et de l'administration.
Ils isolaient les tenues grises des autres par sécurité, mais cette même administration n'hésitait pas à rassembler les fous ensemble dans un espace confiné.
Quoi de plus dangereux que de mettre deux fous ensembles?
Attention, Sasha n'est pas fou, il est tombé aux sous-sols par erreur, le principe même de mettre plusieurs aliénés par cellule est risible et complètement idiot Il venait de finir sa séance chez le psychologue et comme à son habitude il avait passé 45 minutes à discuter de tout et de rien mais certainement pas de lui.
Pourquoi devait-il raconter sa vie à un inconnu alors qu'il suffisait simplement qu'il lise le dossier qu'on lui a remis à son admission.
Il était le riche fils héritier d'une grande compagnie, il avait de l'argent à n'en plus savoir que faire, il réussissait tout ce qu'il entreprenait et était victime d'une erreur de justice ou plutôt de la jalousie des jurés qui voulaient lui faire payer cher leurs échecs personnels. C'était tout ce que les toubibs devaient savoir.
De toute façon, Sasha était au courant de ce qu'il se passait.
Peu importe ce qu'il dirait, personne ne le croirait et ça se retournerait contre lui, autant économiser sa salive.
Il se dirigeait lentement vers sa cellule lorsqu'il entendit du bruit, il se planta dans l'encadrement de la porte (barreaux) et toussa pour montrer sa présence.
Hum hum. Le lit du haut est à moi, tu n'y touches pas et tu ne me touches pas. Je ne sais pas quels germes tu te trimballes
Voilà qui était clair et net, autant directement mettre les choses à plat.
En vérité, Sasha avait très peur de cette cohabitation, il avait déjà été violenté à plusieurs reprises et les cris des fous qu'il entendait depuis sa cellule lui glaçaiebt le sang. Il espérait simplement que l'individu se trouvant devant lui avait encore quelques neurones bien placés.
Il le toisa de haut en bas, laissant une distance de sécurité entre eux.
Il voulait au moins savoir à qui il avait affaire, il lui posa expressément quelques questions.
Je t'avoue, ne pas être enchanté de ta venue, mais si tu te tiens bien et que tu suis bien mes directives, il se peut que je tolère ta présence. Pour commencer j'aimerais connaître ton nom, ton âge et ta pathologie mentale.