Cellule n°5 / À quoi ressemble le copiaule d'un Vampire ?

J'étais dans la mouise sérieux, j'avais vraiment fais le con pour le coup. Pourtant, j'aurais dû le savoir que les humains n'étaient pas près a accepter une race supèrieur parmi eux... évidemment que si je tuais une humaine les flics allaient finir par se ramener et m'embarquer ! Sur ce coup, j'ai vraiment pas assuré du tout, je sais utiliser ma tête pourtant, mais j'étais tellement fier et je voulais montrer à ces petits humains à quel point les vampires étaient supérieur aux humains, mais tout ce que j'ai gagné c'est un allé simple pour la prison, sans passer par la case départ et sans toucher 2 000 dollars.

Durant le procès, le jury à conclu que j'étais fou... C'est eux qui sont des attardés mentaux oui ! Je suis quand même capable de savoir si je suis humain ou non ! Ce sont vraiment des pauvres tâches sans cervelles, ils verront bien quand leur incrédulité les perdra ! Aux portes du paradis, par exemple. Ho, je sais bien que c'est perdu pour moi, je dis ça pour eux, après... Ils verront quand ils y seront, moi je n'en verrais jamais la couleur.

Tout ça pour dire que voilà, le grand jour est arrivé, me voilà en prison... à vie. Super. Ça risque d'être très long ça... Alors il veut mieux que je trouve rapidement comment m'échapper d'ici, il y a toujours un moyen ! Le tout est de trouver lequel, tout simplement. Et en plus, on me prend pour un aliéné, super, c'est la cerise sur la tarte aux pêches ça. Je m'en fous, le premier qui viens se la ramener en prenant pour un con, je lui colle mon poing dans la figure ! Non mais oh, c'est pas écris gentillet sur mon front non plus !

Bon, après qu'on m'ait donné mes vêtements, que je me sois habillé de ce gris absolument atroce, quoique mieux que ce orange qui pique les yeux, feulé au passage sur quelques personnes, oui comme un chat... Vous avez un problème avec ça ? C'est vrai que du coup ça expliquerait pourquoi on me prend pour un fou, bref, une fois dans la prison, il fallait que je trouve la cellule numéro cinq... des aliénés... Je vais être entouré de fou, ça va être génial, c'est un quartier résidentiel pour les vacances en fait, c'est ça ? Au moins, je n'ai rien à payer cette fois...

C'est donc après quelque détours dans la prison, surtout sans demander mon chemin, et essayant pourtant de ne pas me perdre, que je finis par trouver, fier de moi. Hé oui bande d'humains agaçants, les vampires arrivent à s'y retrouver dans vos bâtiments qui ressemblent à des labyrinthes, vous ne m'aurez pas avec ça ! Nyark. Mais en entrant, je remarque qu'il y a déjà quelqu'un à l'intérieur... Attendez, ouais, je crois qu'on m'a parlé d'un copiaule, un truc comme ça... ça va être dur pour moi qui ai l'habitude d'être en solitaire, mais je tâcherais de m'y faire... Et puis au pire, je le tuerais, c'est bien beau de ne pas donner d'armes aux détenus, mais mes dents, on ne peut pas les enlever !

"Salut... J'suis ton nouveau copiaule, je suppose."

Voilà, belle entrée en matière... Je suis à mon maximum niveau sociabilité avec un humain, ça se voit peut-être pas mais je vous assure !

Tu soupires. Un long et profond soupire. Un truc qui vient du plus profond de tes tripes, qui remonte avec lenteur, et qui s'échappe avec le même air blasé qui te colle si bien à la peau quand tu te fais chier. Parce que ouais, allongé sur ce matelas précaire, sur la couchette du haut, tu te fais la réminiscence de ces derniers mois...
Les gars avaient eu chaud aux miches lors des deux dernières sorties, ce qui avait fortement agacé Gregory. La raison ? Il y en avait une, que tu suspectais fort être de la même race que la tienne. Cette trahison ; et pas des moindres, celle de ton cousin ; avait eu raison de beaucoup de choses : l'arrêt partiel des distributions, une rancune qui ne cessait de grimper, ton arrestation. T'étais sûr que c'était lui qui avait tout fait pour vous, te, balancer à ces raclures de flics. Et ils s'en étaient donné à cœur joie, insultes et violence. Arrête d'y penser, ça te rend tout chose... Oh ! Couche toi, là, en-bas ! Si jamais tu tenais cette balance, tu lui ferais passer un sale quart d'heure... Frangin présent ou pas. Ce que la justice appelle ''jugement'' et qui au final, était plutôt une exposition fort peu représentative de tes talents. La déception t'avais poussé à être plus précis sur certains points. La torpeur qui saisit un corps quand un liquide précieux se faufile dans les veines... Le plaisir de l’endorphine qui se libère à chaque coup de reins... L'air dégoûté de l'avocat t'avais tiré un sourire satisfait. Faut dire qu'au vue des chefs d'accusations, t'avais plus grand chose à risquer... T'avais donc été installé tranquillement ton petit cul dans un piaule d'une prison lambda avant d'être transféré « ici », là ou les uniformes étaient d'une couleur dégueulasse et où les murs avaient probablement plus que des oreilles...
« Ici » où les yeux fixés au plafond, t'attends patiemment que les heures passent. T'attends un signe, un message, une lumière divine ? En somme quelque chose, qui puisse te donner une échéance à la restriction de tes « talents ». Rester entre quatre murs sans rien faire, ça te déprime. Mais l'avantage, c'est que t'es tout seul. Tu peux faire ce que tu veux. De te balader le cul à l'air à dormir la tête en bas.

Alors que t'étais plongé dans tes pensées les plus profondes, la grille s'était ouverte pour laisser entrer un homme. « Hey, boy, y a quelqu'un qui te parle... », te murmures une voix grave, sur la défensive. Tu ne bouges pas, imperturbable. Ce n'est pas la première fois que tu l'entends, mais tu fais fis de ce qu'elle dit. Après tout, tu sais même pas d'où elle vient... « Ruben... J'aime pas trop le sourire qu'il a sur la tronche... Faut qu'il nous regarde autrement sinon je vais lui faire passer l'envie de sourire comme un teubé... ». Tu tic au son de ce ton un poil plus hargneux, et tu décides enfin de poser tes yeux sur ton interlocuteur, intrigué.
Et t'arques un sourcil. Qu'est -ce que c'est que ce... mec ? Le teint pâle, sur les cheveux un mariage de couleur particulière, des yeux froids, un sourire faussement aimable. Le gris de la tenue des aliénés aurait pu se confondre avec sa peau ; franchement, mec, tu pourrais quand même te mettre un peu au soleil... Là ça craint... Qu'est-ce qu'il avait dit déjà ? Qu'il était quoi ? « Pardon ? » que t'avais lancé, l'air un peu perdu...

Vous savez on dit souvent que la première impression n'est pas souvent la bonne, on dit aussi que quand on est sûr et certain d'un truc, on est déjà mal barré pour que ce soit vrai... Pourtant, l'impression que me faisait mon copiaule c'est que ce n'était pas le plus futé des détenus ni le plus réceptif... ça veut dire que je me trompe ? Parce que franchement, ça m'enlèverait une épine du pied, déjà que je ne suis pas du genre causant, si je dois faire la conversation tout seul, je ne pense pas que ça va rouler comme sur des roulettes, voyez-vous...

Comment j'ai eu cette première impression ? C'est pourtant simple, je lui parle, et j'ai l'impression de parler à un mur, genre, aucune réaction... C'est super énervant ! Oser m'ignorer, moi, le grand vampire que je suis ! Tseuh, ces humains ne sont vraiment que de stupides sous-fifre qui mériteraient que je les écrase d'un bon coup de talon. Ou que je leur déchiquete la nuque comme je l'ai fais avec mon ex. Si on peut considérer ça comme une ex, bien entendu. Ça serait sûrement le sort de mon copiaule s'il continue de m'ignorer de la sorte.

Enfin, il me daigne me porter un peu d'attention, enfin, je m'attends à une phrase digne de ce nom, avec un verbe, un sujet et au moins un COD ! Au lieu de ça, je crois qu'on peut dire que je me suis pris une belle claque dans la gueule. Putain, ça y est, ça m'a mis en rogne, ça fait même pas deux minutes que je suis là, j'ai envie de le frapper ! Je viens mettre mon ballot de vêtements propres sur le lit libre et grogne mon mécontentement.

"Hé, j'espère que tu vas pas me faire répéter à chaque fois, sinon je vais pas te parler longtemps !"

Non mais, il a cru avoir à faire à qui là ? Un perroquet ambulant ? Je suis un vampire, ce n'est pas exactement pareil ! Ça m'énerve vraiment, et si mon cher copiaule ne change pas d'attitude, je ne donne pas chère de sa peau. Je le fixe de mon regard noir.

"Je suis Stephan Ackermann, ton nouveau copiaule, c'est plus clair maintenant ?"

S'il me répond que non, je vous jure que je lui éclate la tête contre le mur... Oui je suis énervé ! J'essayais de ne pas craquer alors que je suis emprisonné, mais là c'est la goûte d'eau !