L'enfant de musique [PV Leigh Evans]

Une nouvelle journée qui commence, la fin des ateliers qui s'achèvent dans un grand vacarme de chaises poussées et de détenus discutant entre eux. Ceux de l'atelier de dessin profitaient de cette activité pour bavarder, pour gribouiller sur des feuilles en papier des motifs grotesques, d'autres des représentations de gardiens avec des seins. Ils avaient le rire gras, pour d'autres moqueurs puis il y avait ceux qui préféraient s'adonner à cet art. Souvent les plus gentils les complimentés, les plus jaloux eux s'en prendraient aux artistes pour qu'ils se la ferment et qu'ils cessent de la ramener, alors que les malheureux n'avaient jamais demandés à être remarqués. Il y avait cet homme aux cheveux roux, toujours discret qui dessiner des paysages de l'extérieur, parfois des paysages de pays différent. Il en donnait quelques uns avec quelques mots accompagnés au dessin, mais il retournait toujours bien vite dans sa bulle.

Les groupes se séparèrent et redevinrent les troupeaux habituels. Ceux qui aimaient le sport profiteraient encore une fois de cette pause pour se jouer un match de basket qui finirait avec des grognements de la part des perdants et des doigts levés de la part des vainqueurs. Des doigts levés que Dieu n'approuvait pas d'ailleurs.

Philip avait un petit marque page fait à l'aquarelle. Le rouquin silencieux le lui avait laissé lorsqu'ils avaient eu un cours avec cette matière, et le blondinet l'avait gardé comme un véritable trésor. Il n'était pas amoureux de ce petit roux à l'air grincheux et aux yeux brun, mais il avait une certaine admiration pour l'art qu’exercé ses mains. Il parti plus lentement des ateliers, attendant d'être seul pour pouvoir être le dernier à sortir. Il avait emportait avec lui un petit livre, un bit-lit. C'était peut-être étrange pour un prisonnier de lire un livre d'amour avec des loups-garous, mais il avait eu envie de suivre les aventures de Lucas et son beau Marcus. Il gardait jalousement l'oeuvre, marchant dans le couloir des cours manuel... Mais il entendit un son qui attira son attention.

C'était du piano, à n'en pas douter. Il releva la tête, chercha du regard de quelle porte pouvait bien s'écouler les merveilleux sons. D'une porte ouverte, il vit une salle manuel, celle de musique. Il ne dérangea pas le musicien et sans un bruit, il s'engouffra dans le lieu inédit. Il n'aurait su dire si l'inconnu, qui devait certainement être l'animateur, l'avait entendu arriver... Mais il ne voulu pas rompre l'harmonie de sa musique. Il vint s'asseoir sur une chaise, à bonne portée de l'individu, le regardant avec calme et tranquillité. Il se sentait bien ainsi, à oublier la prison et ses détenus, sans qu'aucun vandale ne vienne troubler son repos. Le blond n'aimait pas cet endroit, il n'aimait pas être enfermé. Il voulait retrouver sa liberté, mais il savait que ça n'arriverait jamais. Dès que le musicien acheva sa musique, il se permit alors de prendre la parole.

« Qu'est-ce que vous étiez en train de jouer ? »

C'était par simple curiosité qu'il avait posé cette question, et suffisamment fort pour que son interlocuteur puisse l'entendre. Toujours calme et distingué, Philip n'avait en rien l'air d'être un dangereux psychopathe fou furieux, et il n'en était d'ailleurs pas un. A moins d'être amoureux, mais là, c'était autre chose. Il ne tarda pas à reprendre, plus vivement, l'air inquiet. Il n'était pas certain que sa venu soit bien accueillit.

« C'était très beau en tout cas, j'avais envie d'écouter la musique jusqu'au bout ! J'espère ne pas vous déranger... »

Vraiment... Comment un homme si aimable et poli pouvait-il se retrouver dans un lieu si sinistre qu'une prison ? Il n'était qu'à moitié fou après tout.