[ Libre ] Dis, quand reviendras-tu... ?

Ça faisait un moment que Darness ne s'était pas rendu au cimetière, avec sa nouvelle fonction, ces petits changements parus récemment, il n'avait pas eu trop le temps ni l'envie. Mais aujourd'hui, il profitait de sa journée de congés pour se rendre là, sur la tombe de son amour éternel. Il avait même pour habitudes de flâner là durant des heures, parmi les tombes, tel un faucheur, un ange de la mort du nom de Darness.

Il sourit tristement en regardant la tombe et y déposa les fleurs. S'il lui manquait ? C'était encore trop peu pour dire ce qu'il ressentait vraiment. La simple pensée qu'il ne le reverrait jamais, anéantissait son coeur déjà en miettes. Il n'avait aimé qu'une fois, une fois largement suffisante...

"Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,
Voilà combien de temps que tu es reparti,
Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,
Pour nos coeurs déchirés, c'est le dernier naufrage,
Au printemps, tu verras, je serai de retour,
Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour,
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris..."

Oui... Depuis combien de temps m'as-tu déjà quitté ? Je ne sais pas, j'ai arrêté de compter les heures sans toi, c'était de toute façon trop dur pour moi. Non, au lieu de ça j'ai décidé d'avancer, pour toi, pour nous, parce qu'il n'y avait plus que cela à faire... Mais pourquoi ? Pourquoi dois-je vivre sans toi et ton amour alors que tu étais ce que j'avais de plus précieux ? Pourquoi j'ai l'impression que tout est inutile sans toi... ?

Le brun s'assit contre la tombe et regarda le ciel bleu, le scrutant comme s'il pouvait voir au-delà, mais il n'y avait rien... Il n'y avait jamais rien...

"Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus..."

Si seulement... Si seulement tu pourrais me revenir... Si seulement ma vie n'était pas vaine... Sais-tu ce que je ressens quand je me réveille le matin et que je réalise que tu n'es pas là ? Je suis si froid à l'intérieur sans toi... Tu étais mon soleil, personne ne réussira jamais à combler ton manque dans mon coeur, jamais... Que faut-il que je fasse ? Le sais-tu ?

Il ferma les yeux pour se remémorer ces souvenirs qu'il avait avec lui, aussi net que s'il s'agissait d'hier, alors que ça fait déjà un moment qu'il n'est plus de ce monde...

"Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,
A voir Paris si beau dans cette fin d'automne,
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi..."

à quoi ça sert l'amour si c'est pour finir ainsi ? À quoi ça sert que je t'aime si fort alors que tu n'es plus là ? Les gens ne comprennent pas, les gens ne comprennent jamais rien, ce ne sont que des gamins inutiles, ce n'est pas étonnant que le monde soit plongés dans la misère et la souffrance... Tu étais tellement différent... Pourquoi a-t-il fallu que tu partes ? Ils disent que je suis trop strict, trop sévère, trop froid, que je n'ai jamais dû aimer de ma vie pour être ainsi... Ils ne comprendront jamais que c'est justement j'aime trop que je suis devenu ainsi...

"Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus... "

Je fais des efforts pourtant, mais il n'y a plus personne pour les voir... En même temps, je ne veux pas de quelqu'un. Je ne veux plus aimer si c'est pour ressentir à nouveau cette douleur qui me consume jour après jour, tout ce que je peux faire c'est me demander si ça s'arrêtera un jour. J'avais tellement besoin de toi, à l'époque comme aujourd'hui...

"J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours,
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour,
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir,
Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs,
Je reprendrai la route, le monde m'émerveille,
J'irai me réchauffer à un autre soleil,
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins..."

J'ai beau t'aimer à en devenir fou... Je ne pense pas que tu puisses m'entendre de là où tu es... Ce n'est pas un Darness qui est resté ici à t'attendre mais une coquille vide qui regarde les jours défiler et qui espère te revoir un jour... Dans l'au-delà, dans une autre vie, peu importe, comme disait l'autre, l'espoir fait vivre. Alors je m'accroche fermement au moindre espoir à ma portée même si c'est complètement vain.

"Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus... **"

Je ne peux malheureusement rien faire d'autre que t'aimer et t'attendant... Me souvenir de toi, encore et encore, ta chaleur, ton sourire, tes yeux brillants, ta façon d'écouter ma musique comme si c'était la plus belle chose au monde...

**NDT: