[Jeu de l'été] Yo mon père ! - Callixte Constantine x Aïsha Al Sina

Ça faisait un bon moment qu’Aïsha avait cette idée derrière la tête. Sérieux en tant que second des Pride, il était plutôt mal occupé dans cette foutue prison… son seul passe-temps « tranquille », celui qui ne lui demande pas un effort considérable, qui lui plaît et qui lui permet d’être loin de tous les autres détenus c’est… non pas la baise, ça c’est son passe-temps number one,… mais le bricolage !

Ouais, il c’était trouvé une passion dans le bricolage, il s’enfermait dans la salle dédiée et il passait des heures à réparer des lampes ou des étagères, loin de tous les autres. Lui qui n’avait jamais fait ça se trouvait avec un putain de don pour tout remettre sur pied ! Enfin bon c’était bien beau mais malgré tout le taff qu’il faisait, sans parler de ses devoirs en tant que second, ainsi qu’en tant qu’amant, une démangeaison était en train de naître en lui. Un vieux désir lui brûlait l’estomac, le rappelant à ses vieux démons : le jeu.

Ouais il voulait jouer ! Et pas à n’importe quoi ! Oui il avait ses cartes, mais il en avait marre d’être le seul à toujours tout gagner, c’est ça être un As de Vegas… mais… mais… un billard, putain c’est classe et c’est tellement un truc de mec ! Ça serait tellement bien dans la salle de divertissement. Sur cette idée il avait pris les devants en rédigeant une pétition, et s’il avait déjà les signatures de ses collègues détenus, il lui en fallait d’autres… quoi de mieux que celle d’un homme d’église ? Il sourit en poussant la porte de la chapelle et hélant sans hésitation.

- Yo mon père !! Vous êtes là ? J’ai besoin de vous !!

Depuis mon arrivée ici, je m'étais lancé dans un grand ménage de printemps. Un moyen comme un autre de s'occuper alors que venaient se perdre ici. Et pour être franc, je m'ennuyer un peu. Alors autant en profiter pour faire quelque chose de productif en faisant de ce lieu un endroit digne d'être appelé maison de Dieu.
Pour cela j'avais retroussé les manches de ma chemise et quitté ma canne pour un balais. Ménage du sol mais aussi des murs et des vitraux ainsi que des rares décorations, rien ne m'échappait. C'est ainsi que je suis tombé dans la petite réserve de derrière sur une vieille bouteille de vin, sans doute encore non bénie. Pour voir si il était encore bon je l'ai goûté. Et au goût, ce n'était pas du vin, bien trop fort. Aucune idée si c'est à cause du pourcentage d'alcool, de la chaleur qui l'a fait tourné, de la date de péremption qui serait dépassé ou si ça a déclenché une réaction avec mon traitement mais voilà que la tête me tourne. Je pose la bouteille et m'appuie sur l'autel. Mon Dieu, je crains bien être ivre. Et bien entendu, mon premier visiteur de la journée choisit cet instant pour venir. Ma canne est à portée de main, je pourrai la prendre pour aller à sa rencontre. Mais ça ne m'avait pas l'air très conseillé. Je me contente donc de lui sourire et lorsque je lui réponds, je découvre avec horreur que ma voix est un peu pâteuse.

Bonjour mon fils. Que puis-je faire pour vous? 

Aaah l'alcool, un truc qui manque grave aussi dans une prison, autant que les clopes... Aïsha donnerait cher rien que pour une bière bien fraiche ou un bon whisky ! Y en a ici qui arrive on ne sait comment à faire des alcools de plantes, des trucs bien dégueulasse mais super fort qui vous arrache la gueule et vous laisse presque mort tellement c'est alcoolisé. Ils en font leur trafic et ça rapporte bien. Mais Aïsha n'est pas du genre à se contenter d'un substitu surtout si c'est du bas de gamme !

En attendant il avait un objectif en tête et il n'en démordrait pas tant qu'il n'avait pas eut ce qu'il voulait. Il souriait lui aussi, mais pas pour les mêmes raisons... sérieux laisser un homme d'église venir travailler ici et sans protection... ils sont fou dans cette prison. Quiconque ne ferait qu'une bouchée de lui, un petit cul vierge et sain ça en fait bander plus d'un. Mais l'arabe n'était pas trop attiré par cet homme, il avait déjà bien mieux dans ses draps, c'est juste que... ouais il s'inquiétait, comme pour tout c'est un bon type.

Et donc alors qu'il s'approchait encore il remarqua que quelque chose n'allait pas. Il ne faut pas oublier que c'est un très bon observateur de part son métier... pour être joueur professionnel il faut savoir observer sans transparaître de la vérité. Là, pas à dire que le padre n'était pas au top du top... prenant la canne, Aïsha la lui tendit tout en disant.

- Déjà asseyez-vous, ensuite vous pourrez signer mon papier...

Plus prêt il voyait ses joues rouges, son regard vitreux et sa difficulté à se tenir droit. L'arabe ne le connaissait pas trop mais il était certain qu'en général le père ne ressemblait pas à ça.

Le remerciant d'un signe de tête, j'attrapai la canne pour claudiquer jusqu'au banc le plus proche du cœur de la chapelle. Génial, si dès ce soir une rumeur ne court pas que le prêtre de la prison se saoule avec son vin de messe en cachette je peux m'estimer chanceux. Pour le distraire de mon état je lui pris des mains le papier. Heureusement pour mon mal de crâne, ce n'était pas des plus compliqués à comprendre. Une pétition pour un billard. L'idée pouvait paraître excellente au premier abord, mais même dans mon état je pouvais voir qu'elle posait problème. Relevant la tête vers le jeune homme, je lui demandais le plus posément possible.

Pourquoi devrai-je signer pour que la prison se dote d'un billard alors que ses queues pourraient faire d'excellentes armes pour toute personne dotée d'un minimum d'imagination ? Je comprends l'intérêt ludique de la chose mais je ne suis pas convaincu.

Cependant au vue des signatures déjà récoltées, cela semblait être un désir partagé par plusieurs détenus. Et si ce n'était ces espèces de longs bâtons en bois, parfait pour empaler quelqu'un en y mettant un peu de force, le billard avait tout à fait sa place ici. Je n'y avais quasiment jamais joué mais dans mes souvenirs c'était un jeu où il était difficile de tricher et où on s'amusait beaucoup lorsqu'on ne le prenait pas au sérieux. Tout à fait ce qui fallait ici. J'eus un léger sourire.

Alors convainquez-moi.

Il rêvait ou se prêtre était en train de lui faire du gringue ? Nan sérieux avec son air alangui, la voix basse, et son regard lourd... puis merde il parlait peut-être de queue de billard mais Aïsha était le meilleur dans les sous-entendu graveleux et il savait en reconnaître quand il en entendait... et puis prêtre ne veut pas dire "coincé-du-cul-sans-libido".

Sans se jeter des fleurs non plus, Aïsha peut s'estimer heureux d'être l'un des plus beaux gosses de cette prison, avec sa peau basané et son regard de braise... le corps musclé et la queue fièrement dressé, il peut en faire tomber plus d'un dans ses filets. Bon après il était pas gêné, le père n'était pas trop à son goût, après un trou reste un trou mais... raah Sheitan il était en train de le détourner de son but premier !

- La seule queue qui pourrait vous blesser mon père c'est la mienne...

Bon au final lui aussi avait du mal à retrouver son sérieux. Il devait le convaincre que c'était l'idée du siècle ? Tss, c'était facile pourtant, le billard c'est juste génial, c'est un truc de mec et puis le premier qui touche à ses queues il lui démonte la tête !! Mais c'était pas son meilleur argument, il inspira profondément et commença a expliquer.

- Déjà chaque détenu devra mettre un peu de sa poche, avec les fonds récoltés on achètera la matière première et je vais construire le billard... et pour les queues et les boules elles seront mises sous clé pour ne pas être abîmées par des connards !

Ouais il y avait réfléchi à sa pétition, il faisait les choses bien, faut pas oublier qu'Aïsha c'est avant tout un businessman qui aime jouer...

L'université et surtout l'armée m'avait blindé contre ce genre de remarques. Je n'y avais pas échappé, mon voeu de chasteté ayant toujours intrigué et/ou amusé mes camarades. Et là-bas, les blagues à connotation sexuelle étaient toujours un excellent moyen de détendre l'atmosphère dans des contextes parfois très tendus. J'avais même fini par les apprécier, comme tout bon mot, malgré mon désintêrét pour le sexe.
De ce que j'avais vu, c'était pareil ici. Entendre ces mots ne me choquèrent donc pas, et je pus lui répondre comme j'avais appris à le faire à force d'évoluer dans un monde majoritairement masculin.

Vous voir essayer serait certainement très divertissant mon fils mais ne nous dispersons pas voulez-vous?

Je l'écoutai avec attention. Il avait pensé à tout. Je doutais que certains de mes collègues soit réceptifs à ses arguments, naturellement fermés à tout ce qui pouvait venir d'un détenu mais pour moi c'était bon. Ce qui me fit penser à un truc.

Dans ce cas, je n'ai aucune raison de m'y opposer. Si vous me confiez votre pétition, je serai même ravi de défendre votre projet à la prochaine réunion du personnel, qui a lieu après-demain si mes souvenirs sont bons, pour convaincre mes collègues de la signer. Ca vous épargnera de devoir les trouver un à un. Dans tous les cas vous pouvez compter sur ma signature Monsieur… ?

Aïsha se mit à rire en l'entendant, il était vraiment cool ce mec pour un homme d'église... bah en même temps travailler dans une prison signifiait qu'il devait être bien accroché et avoir de la répartie... C'était agréable de ne pas à avoir beosin de faire attention à son langage et de parler d'égal à égal avec lui. Bien plus plaisant que ces connards de gardiens qui vous regardent de haut ! Le félin s'approcha de lui et vint s'installer à ses côtés en posant sa main sur la cuisse de l'homme.

- Je m'appelle Aïsha Al Sina... et quand je commence quelque chose je vais jusqu'au bout...

Il sourit en coin, plus qu'amusé de la situation avant de redescendre un peu dans ses souliers. Il venait d'accepter ? Sérieusement ? Putain mais là c'était certain il pourrait lui faire l'amour autant qu'il le voulait pour le remercier !! Puis merde quoi, si le prête de cette prison appuyait son projet c'était juste un super poids dans la balance... Et sans réellement réfléchir il se pencha avec rapidité sur lui pour l'embrasser à pleine bouche, un baiser juste d'euphorie et de remerciement avant qu'il se recule en fronçant les sourcils. Il se lécha les lèvres et se pencha un peu plus sur le prêtre pour renifler...

- Mais... vous avez bu !!

Bizarrement il en aurait rien eu à foutre en général, mais là il avait l'impression d'être floué, le type était cool et gentil avec lui car il avait de l'alcool dans le sang qui devait lui faire tourner la tête... croisant les bras la black panther lui jeta un coup d'oeil en coin accusateur.

- Vous êtes un vilain garçon mon père... vous méritez une punition pour ça...

Je ne sentis pas lorsqu'il posa sa main sur ma cuisse. Ou plutôt je sentis mais mon cerveau ne traita pas l'information plus en profondeur. Le baiser par contre me fit ouvrir grand les yeux. Je fus tellement surpris (et oui, je l'avoue, abruti par l'alcool) que mon seul réflexe fut de poser ma main sur son torse pour le repousser faiblement. Je la laissais quelques secondes avant qu'elle retombe sur ma cuisse alors que le dénommé Aïsha Al Sina finissait par réaliser mon état. Pour la discrétion, c'était définitivement mort. Je soupirai en m'effleurant les lèvres, un instant songeur, ça faisait des années que l'on ne m'avait pas embrassé. C'était chaud et agréable. Cette pensée fit monter une nouvelle vague de rouge aux joues et j'affrontais son regard pour la chasser.

En effet, je crains bien avoir confondu une bouteille de vin de messe et une bouteille de je ne sais quoi. Quant à me punir, je vous assure que le mal de tête que je vais me traîner jusqu'à la fin de la journée y suffira largement.

Pliant précautionneusement la feuille jusqu'à ce qu'elle puisse entrer dans la poche avant de ma chemise, je l'y glissais. J'aurais pu lui promettre mon soutien contre mon silence mais ça n'aurait pas été digne.

Et je vous demanderai de ne plus m'embrasser ou de me toucher. Je ne doute pas du succès que vous avez auprès de vos camarades mais vous n'êtes absolument pas mon genre.

M'appuyant sur ma canne, je me relevai pour m'être un peu de distance entre cet homme et moi. J'espérais ne pas avoir été un peu trop froid avec lui, il me plaisait bien, direct et déterminé.

Tout en le regardant et l'écoutant, Aïsha réalisa que cette situation était des plus comiques !! Comment était-ce possible que le jour où il décide d'aller voir ce prêtre celui-ci soit pompette ? En tout cas c'était un oup du hasard et Aïsha n'allait pas retourner à sa piaule gentiment alors que c'était bien plus amusant de rester ici. Il haussa un sourcil à ces mots et répondit assez intéressé.

- Elle est où cette bouteille, moi ça fait un siècle que j'ai rien bu de tel... je dirais pas non...

Il le regarda faire et leva les yeux au ciel. Sérieusement ? Quel petit joueur celui-là... et puis Aïsha est un homme qui a des désirs assez important mais il n'en ouvlie pas pour autant d'écouter ceux de ses partenaires. Il l'observe, le suivant des yeux avec insistance pour répliquer.

- Vous dites ça, mais j'ai sentit que ça vous plaisait... soyez pas si froid, je suis peut-être pas votre genre, mais je suis plutôt pas mal...

Il sourit et agilement il se releva le rattrapant en trois enjambées à peine pour l'entourer de ses bras et le plaquer contre sa poitrine. Il n'avait pas l'intention de lui faire des choses, juste qu'il était plutôt taquin et énormément tactile. Il ne laisserait pas cette occasion s'échapper aussi facilement.

- C'est bon, juste comme ça... j'ai le corps chaud c'est agréable non ? C'est pas parce que vous vouez votre vie à faire du bien aux autres qu'il ne faut pas accepter les marques d'affections à votre égard.

Il déposa un baiser sur son front, car ce n'était pas très dur vu qu'il fait une bonne tête de plus que lui. De plus il était bien plus large des épaules que le fin et frêle aumônier. Sérieux entre ses bras basanés qui pouvaient y résister ?

Je n'aurai pas dû lui donner d'excuses, après tout j'avais le droit de refuser qu'il se montre aussi familier avec moi tout simplement parce que j'en avais pas envie. Oui il n'était pas mon genre physiquement mais l'important était surtout que je n'avais aucune envie de voir mon espace physique être violé par un inconnu et encore moins d'être touché par lui. Même si mon corps avait trouvé cela agréable. Surtout si mon corps avait trouvé cela agréable.
Pour Aisha, cela semblait tout simplement inconcevable. J'eus à peine le temps d'amorcer un mouvement de recul que me voilà dans ses bras. Plaqué contre lui. Tout mon corps se tendit, ma canne tomba au sol tandis que j'avais cette fois mis mes deux mains contre son torse pour le repousser loin de moi.

Lâchez-moi. Immédiatement.

Mon coeur battait à tout rompre dans ma poitrine, peut-être le sentait-il. Oui son corps était chaud, oui ça aurait pu être agréable si il ne me forçait pas, si je n'étais pas prisonnier de ses bras qui m'enserraient. Je détournai la tête quand ses lèvres touchèrent mon front. J'aurai été capable de me délivrer, j'avais appris à me battre à l'armée, mais je ne voulais pas me montrer violent avec lui. Il n'avait aucune intention malveillante à mon égard, au contraire, c'était çà le pire. Laissant mes mains à plat sur ses pectoraux pour garder une barrière entre nous, j'arrêtai de me débattre. Au moins, j'étais dégrisé maintenant.

Là n'est pas la question, mon statut n'a rien à voir là dedans. Et peu m'importe que vous soyez bien foutu ou pas, je ne vous connais quasiment pas et vous me mettez très mal à l'aise en vous conduisant ainsi.

Bon entre nous Aïsha ne s'attendait pas à ce qu'il le repousse à ce point. Ça l'agace les gens coincés comme ça... la vie est bien trop courte pour ne pas profiter des petits plaisirs que l'on peut s'octroyer. Il ne chercha pas plus loin pourtant et le relâcha immédiatement en s'éloignant. Il n'avait pas grand chose à offrir ici en prison, il était pas le meilleur en conversation, et c'était son côté tactile qui prenait le dessus peu importe avec qui...

En attendant il avait eu ce qu'il voulait, voir même plus, sa pétition était entre de bonnes mains et il n'avait rien de plus à demander à cet homme trois froid pour lui. Il leva les mains d'ailleurs pour bien montrer qu'il n'avait aucune intention d'aller plus loin. Surtout qu'il m'était un point d'honneur à ne pas forcer ses amants ou autres, les mecs qui ne pouvaient s'empêcher de violer était que des sous merde à ses yeux.

Il se détourna fourrant les mains dans les poches de sa combinaison et se contenta de dire à haute voix pour qu'il l'entende alors qu'il s'éloignait.

- Merci pour la pétition mon père...

Il n'avait pas envie de rester plus longtemps ici, en plus il n'était même pas croyant et en tant qu'arabe ce n'était même pas la même religion mais bon avant d'être tout ça il est américain. Il pensa à ses parents et fut soulagé de c'être éloigné d'eux, il ne voulait pas imaginer sa vie s'il était resté... il ne serait pas plus libre qu'ici, forcé à se marier et à faire des gosses... pas pour lui.