Il a les yeux revolvers ♫ [PV Darness K. Mizuchie]

Des murmures, des mots échangés, quelques produits illicites passant entre de mauvaises mains. Tout les jours, c'était la même rengaine, le levé, le petit déjeuné, le sport, la douche... Puis la journée finissait par vite s'emballer. Il devait être 15h50 maintenant, depuis que le quartier libre avait commencé, il n'y avait eu qu'une vingtaine de minutes qui c'était écoulé, en tout cas avec la notion des prisonniers. Il y avait du soleil dans la cour, un soleil resplendissant qui annonçait une futur saison chaude et ensoleillé. Un groupe de détenus avait élu domicile sur le terrain de basket et après les quinze premières minutes de jeu, l'un d'eux avait fait une pause pour se mettre torse nu, rapidement suivit par les autres. Un blanc bec aux cheveux noir avait alors sourit avec ses lèvres tordu et son nez encore abîmé depuis la dernière baston qu'il avait effectué, faisant signe à deux de ses compères de mater les basketteurs.

Les basketteurs ne firent pas attention à eux, juste l'un d'entre eux qui planta ses yeux brun dans ceux du petit noiraud qui les regardait depuis son banc. Un sourire qui en disait long, des sourires de chacals qui baiseraient dans les douches dès qu'ils en auraient l'occasion et même si ce n'était pas contre une douche, ils finiraient par trouver un mur crasseux sur lequel s'envoyait en l'air. Il y avait cet autre homme plus en retrait, qui était bizarre, avec ses lunettes trop fine pour son visage épais mais dont les joues étaient creusées. Dès que quelqu'un l'approchait, il se mettait à trembler comme une feuille, mais de colère ou de peur, allez savoir. Parfois il essayait de planter un détenu qui l'emmerdait trop et il finissait alors en cellule d'isolement.

Philip était là, à regarder ce paysage devenu familier après toute une année à vivre dans cette nouvelle prison. Son âme sœur avait déjà du l'oublier depuis longtemps, il savait que les gardiens l'avaient envoyé ici pour les séparer. Les salauds ! Ils avaient du retourner la tête de son mignon petit psychologue qu'il aimait tant... De toute façon il l'avait toujours trahit, c'est comme ça. Dès qu'on lui avait apprit qu'il allait se marier, le prisonnier avait hurlé au gardien qu'il mentait, puis après un coup bien mérité en pleine figure, il avait été envoyé dans sa cellule pour qu'il se calme. La joue douloureuse et le cœur en miette comme beaucoup de fois maintenant, il avait sanglotait et ce, comme à chaque fois également.

Maintenant il était 15h55, Philip en était persuadé, il s'ennuyait et il était certain que le temps passait plus lentement. On le laissait tranquille pour le moment, c'était bien. Quand il était arrivé, on lui avait cherché querelle plus d'une fois. Comme un gentil garçon dès plus banal, il avait baissé la tête, sans répondre et il avait attendu que le groupe s'en aille en ricanant, le traitant une dernière fois de tafiolle pour la route. Peut-être cinq minutes encore après, le blond regagna sa cellule, évitant soigneusement de regarder les yeux des autres hommes enfermés dans la cage aux lions. Trop de risque qu'ils prennent ça comme une sorte de défi, il devait rester calme et ignorer, c'était la meilleur chose à faire.

Dès qu'il fut dans sa boite à chaussure comme il l'appelait, car les cellules n'étaient pas bien grande, il retourna s'asseoir sur son lit. Il avait prit celui de dessous, être au dessus l'inquiétait, il avait peur de tomber pendant la nuit ou qu'on le pousse. C'était plus facile de se faire agresser en bas, mais il savait qu'il aurait bien plus peur s'il se faisait attraper en étant en hauteur. Il était monsieur tout le monde après tout et comme monsieur tout le monde, il n'avait pas peur du vide mais il avait un peu le vertige, rien de plus. Sous son oreiller, il y avait son livre préféré : Roméo et Juliette. Il espérait que personne ne le trouverait, et surtout que personne ne le lui volerait. Il sorti le livre de sa cachette et dès qu'il entendit la voix des gardiens, il le cacha de nouveau sous les draps.