[Fin] Do you see the Lion when you look inside of me ?

Non mais j’hallucine. Ce mec ne me connait même pas et il se permet de me prendre pour un idiot ? Ça me rend dingue. Il faut que je le remette à sa place, que je lui inflige sa correction. Enfin… Pour l’instant, il est encore sage, il est rigolo, mais je n’aime pas quand on me fou la honte devant mes hommes. Je  me contente donc de froncer les sourcils et de grogner légèrement. Il ne m’aura pas aussi facilement. J’inspire longuement afin de garder mon calme, puis je me redresse et je lui esquisse un petit sourire faux à mon tour.

« Les livres hein… Commençais-je de ma voix naturellement rauque, J’ai eus le temps d’en lire des milliers en 19 ans de prison mon cher enfant. »

Il est vrai que pour tuer l’ennui, je n’avais plus que ça, ça et faire des âneries, mais visiblement, même les plus jeunes ont perdus leur âme d’enfant. Quel idiot tout de même. Ah, quand je parle de mes crimes il semble s’énerver. Tout s’éclaire, ou du moins, une lueur s’allume. Monsieur est un fervent ennemi des criminels ? C’est peut être pour ça qu’il passe le balais ici, non pas pour assouvir des fantasmes étranges mais plutôt pour insulter les gens comme moi. Pauvre gamin, il perd son temps. Les gens comme moi n’en ont plus rien à faire du jugement des gens. J’ai détruit tellement de familles et reçu tellement de lettres haineuses ou tristes que je ne suis plus à ça près. Pourtant, son regard énervé me plait et m’anime un petit peu. C’est quoi ça, un chaton ?

Pourtant, il ne s’arrête pas, il m’insulte, se moque de moi, et se moque de mon gang. Je fronce les sourcils, de plus en plus agacé par ses propos. Pour qui est-ce qu’il se prend sérieux ? J’ai limite l’impression que c’est une caméra cachée, la crevette contre le lion. Je vais le gober ! Je suis tellement choqué par ses paroles que sur le coup, je ne réponds même pas, je me contente de faire une moue boudeuse. De toute façon, qu’est ce que je pourrais répondre hein ?

Il finit par se redresser, je le suis du regard, sans bouger. Je reste assis, comme ça il arrive à peu près à ma taille quand même. Faut dire avec mes 2m10 de muscles, ce n’est pas facile d’arriver à ma hauteur. Mais la crevette ne se démonte pas. Il prend son seau, se rapproche de moi. Attend, attend, il va faire quoi là ?!

« Mon marché… ? Répondis-je surpris de sa réaction, T’es un homme d’affaires alors ? » Soudainement, il attire mon attention.

Son visage se rapproche du mien, et du coup, je baisse ma garde, persuadé qu’il ne me fait que du charme. J’ai peut être même cru qu’il m’embrasserait. Mais non, contre sa bouche, c’est  MA pomme qui prône.  Je recule mon visage d’un coup, écarquillant les yeux. OH L’ENCULÉ ! Quel petit con ! Et le pire c’est qu’il se casse vers la salle commune. Je me racle la gorge et tue du regard les imprudents qui auraient été attirés par notre rencontre. Décidément, ce Ramasse-Poussières est vraiment pas amusant. Mais il m’intrigue, c’est rare qu’un minus ose me provoquer de la sorte !

Du coup, je finis par me lever à mon tour, bras nu, comme d’habitude la combinaison retombant sur mes hanches, ne portant donc que le débardeur blanc. J’avance le long du couloir et c’est là, au milieu de la salle commune que je le retrouve. Avec ma pomme. Je m’en fiche de la pomme, mais c’est le geste qui me fait chier. C’est A MOI et il a osé ME voler. Connard. Je referme la porte derrière moi, à cette heure-ci, il n’y a personne dans la salle car tout le monde mange ou prend sa douche avant de rejoindre sa cellule. Ça me laisse juste assez de temps pour martyriser un peu ce petit gars là.

« C’est pas bien de voler aux personnes âgées leurs vitamines. Ma voix est un peu plus sombre, menaçante.  Tu ne voudrais pas que je souffre d’une anémie non plus hein ? »

Je m’avance lentement vers lui, menaçant. Il va pas s’en tirer aussi facilement. Très vite, j’ai achevé la distance entre nous deux, et je suis juste devant lui, le dominant par ma taille. Je fonce les sourcils et vient souffler contre ses lèvres  d’une voix chaude.

« A quoi est-ce que tu joues exactement… ? »

Do you see the Lion when you look inside of me ?

«  Je ne vis que pour mettre fin à tes jours...»

Ah… cette tête sérieuse, j’en ris tellement à l’intérieur de moi, je savais que la pomme c’était une bonne idée comme point de conflit.

Quittant peu à peu le réfectoire, je traverse un bout de couloir repérant très vite le gardien au bout qui tourne en rond. Au moins je sais qu’il y a des oreilles pas très loin si ça tourne au vinaigre.
La salle commune. C’est sombre par ici mais je n’allume pas la lumière et m’enfonce dans la pièce zigzagant entre les meubles et pose mon cul contre le rebord d’une petite table. Il y a peu de lumière qui passe à travers les jointures des murs mais mes yeux s’habituent très vite au noir. J’imagine le black traverser le couloir et voir le gardien pas très loin, je me doute bien qu’il est intelligent et qu’il sait que ma voix peut être très porteuse quand je le veux…

Je le vois qui passe la porte, en même temps avec un ombre pareil tu ne peux pas le louper. Je balance mon pied dans le vide, signe de stress ou au contraire d’impatience… Ce même pied tape dans mon sceau que j’ai posé sous le meuble, mon balai lui reposant gentiment contre le mur mais près de moi. Je ne suis pas un professionnel des arts martiaux mais croyez moi, quand vous avez besoin de vous défendre vous connaissez toutes les techniques improbables.

En entendant sa voix rauque je me redresse de ma petite taille, attachant mes dreads en queue de cheval –sans élastique bien sûr – et souris légèrement non pas par la cadence de son ascension mais du ton joviale de sa voix.

« Oh, pauvre vieux… mais moi je suis en pleine croissance, il me faut aussi des vitamines ~ » Je croque une nouvelle fois dans sa pomme à la chaire tendre. « Une anémie ? C’est plutôt pas mal comme mort tu ne trouves pas ? »

Je regarde le grand gaillard maintenant à quelques centimètres de moi, à quelques centimètres de mes lèvres et je fourre une main dans ma poche qui détient un couteau. Non pas mon set de couteau bien entretenus qui dort dans mon tiroir à l’appart mais un petit qui se referme que j’ai chouré dans la cuisine parce que en nettoyant je suis tombé sur une petite merveille. Peut-être appartenait il à un gardien, ou au cuisinier mais  maintenant il était à moi, je n’aime pas ne pas sentir une lame contre moi…
Je pense encore à son marché et je me dis que si j’ai accès à sa cellule, je pourrais cacher de mauvaises choses dans son matelas… A moins qu’il en a déjà.

« Tu crois que c’est un jeu Raven ? » Je souris et prends la pomme pour la lui fourrer entre ses lèvres pulpeuses. « Je ne suis peut être pas un homme d’affaire mais je peux t’aider dans plusieurs choses. Premièrement faire le ménage dans ta cellule et faire le ménage dans d’autre cellule… »

Je le pousse de ma main qui semble minuscule par rapport à son torse et marche lentement autour de lui. Si tu savais à quel point je te hais Raven….

« J’ai entendu dire que certain détenus te volent ta came… »

Rien que de te toucher me rends malade, mon cœur se serre et j’ai qu’une envie c’est de me retourner et de planter ma lame dans tes cervicales et que tu crève une bonne fois pour toute, que je ne revois plus ta face ! Mais tes membres ont vu que tu me suivais et j’en fais donc le principal suspect, le gardien aussi d’ailleurs.

« Si je fais le ménage chez quelques voleurs je pourrais récupérer ce qui t’es dû… »

Ma main se serre sur mon couteau et mon cœur bas à toutes vitesses. Tu m’énerve tellement avec tes mains sales et ton humour de merde…
Je pose mon regard bleuté avec mes tâches de rousseur sur toi.

« Et te les ramener…   Non ?~ »

Je reste immobile maintenant attendant une réaction de sa part, toujours une main dans ma poche au cas où…

Y’a un gardien, je l’ai vu. Fait chier. Je fronce les sourcils en le voyant il me regarde entrer dans la pièce avec méfiance. Bah voilà j’suis niqué c’est certain, j’ai plutôt intérêt à bien me tenir, il faut juste que je remette ce mioche à sa place. Dans la pièce il fait noir, mais le noir, c’est mon élément, sans mauvais jeux de mots. J’avance tranquillement vers mon but. Il est là, il m’attend. Ce petit con. Il mériterait des claques.  Et il continue de se foutre de ma gueule, avec son air joviale et son sourire à la con. Je soupire et me mordille la lèvre inférieure, l’écoutant tout en fronçant les sourcils, agacé par son comportement.

« Pourquoi est-ce que tu veux me tuer ? Je ne t’ai rien fais encore que je sache… » Mais j’ai à peine parlé qu’il reprend la parole.

Et j’finis avec une pomme dans la bouche. Comme un cochon qu’on va faire rôtir. Nan mais il est sérieusement sérieux là ? Il ne lui manquerait pas une case à celui là ?! J’suis tellement choqué que je dois bien rester vingt secondes comme ça avec la pomme dans la bouche avant de la recracher par terre d’un air dédaigneux.

Soudainement, ce qu’il dit me semble bien plus intéressant qu’il ne pouvait l’être auparavant. Je me recule quand il me pousse de sa petite main, et je le suis du regard quand il tourne autour de moi. Il veut jouer au plus malin ? Il croit pouvoir rôder autour du fauve comme un vautour ? Mais je ne suis pas encore mort moi !

« Les bruits courent vite à ce que je vois… » Dis-je en constatant qu’il sait déjà que certains fouineurs s’amusent à me voler.

Il me propose un marché ? Ce mec serait-il donc capable de marchander. Il propose de faire la taupe ? Chez les autres ? Ma propre taupe personnelle ? Décidément, ils ont quoi les fouineurs avec moi ces derniers temps ? Je l’observe en gardant le silence un instant, l’observant, jugeant ce qu’il vient de me dire, pesant le pour et le contre.

« Donc si je comprend bien tu fouillerais les alentours afin de me donner des informations  ou me rendre ce qui m’est dû hein… ? » Répétais-je un peu plus pour moi-même que pour lui.

Mais je voulais être certain du marché qu’il avait à me proposer. Soudain, autre chose me vint en tête. Pourquoi ferait-il cela ? Pourquoi jouerait-il la provoc de cette manière ? Qu’est-ce qu’il y gagnait à bosser comme ça pour moi ? Mon sang ne fit qu’un tour, je devais me méfier de lui, je ne peux pas accepter comme ça sans réfléchir, il devrait faire ses preuves. Ni une, ni deux, je le saisi au cou, et le plaque contre le mur le plus proche. Je ne sais évidemment pas qu’il a un couteau en main, sinon je n’aurais jamais fais ça. Je grogne vivement et rapproche mon corps du sien, me voulant intimidant.

« Pourquoi tu ferais ça, la crevette ?, commençais-je, Qu’est ce que t’as à y gagner hein ?! »

Mon pouls s’accélère, je m’énerve, mais je ne peux pas aller trop loin, déjà qu’il ressortira de là avec la marque de ma poigne sur sa gorge alors bon… Je me retiens, de ne pas  être violent. Attendant qu’il me prouve que je n’ai pas à me méfier.

Do you see the Lion when you look inside of me ?

«  Je ne vis que pour mettre fin à tes jours...»

Mon regard se déporte sur la pomme qui roule sur le sol, quel gâchis, elle était vraiment bonne mais on ne sait pas ce qui à trainer par terre…

Je souris à ses paroles le voilà intéressé ? Serait-ce plus facile que je ne le pensais ? Je croise les bras, mes pieds bien encrés dans le sol et réfléchis à sa reformulation.

« Hm… Oui je pourrais faire ça. » Dis-je hésitant.

J’observe le grand mec toujours avec si peu de lumière et remarque son changement de regard, il réfléchit. Et il réfléchit trop. Je serre mon couteau dans ma poche me préparant  à une éventuelle attaque mais je ne m’attends tout de même pas à une prise directe au cou. Et puis, vous faites le poids contre deux mètre de muscles vous ? Je sens mon dos, percuter une surface froide et ma lèvre inférieure me pique. Merde, je me suis mordu la lèvre avec la rapidité et la force de son geste. Je tousse un instant sentant mes poumons ne pas avoir apprécié ce coup puis je le fixe un moment tentant de trouver un point sur sa main pour que je puisse respirer. Je fronce les sourcils et observe son corps près du mien, ça pue la merde. Et quel est ce grognement bestiale ?  Je ne ferai jamais le poids. J’ai beau m’entrainer souvent et durement je ne ferai jamais le poids ! Ni aujourd’hui, ni le mois prochain…

Je sors mon arme de ma poche tout en essayant qu’il ne le remarque pas et le glisse sous sa gorge rapidement en ouvrant le couteau à l’aide du bouton. La lame est froide et presse la peau matte du Lion. Je mords ma lèvre, je fais un coup brusque ou je me réserve pour plus tard ?... Cette situation me déplait, je n’arrive pas à choisir de ce que j’ai envi de lui faire !

« Pourquoi, as-tu peur de moi ? » Je gigote un peu sous ma trachée écrasée sans le quitter des yeux. Oui je ne veux pas montrer un seul signe de faiblesse. « Je ne peux pas crier mais je peux te blesser… »

Je soupire et le fixe dans les yeux sans bouger le couteau de place. Il faut que je trouve un argument pour qu’il arrête de se méfier de moi, en même temps, c’est louche un gars qui te propose des services. Bordel ! J’avais tout préparé sur une feuille ! J’ai même loupé une journée de cours pour trouver tout ces trucs et m’entrainer ! Et voilà que face à lui j’oublie tout… ça me mets en rogne.

« Non…, sérieusement, on m’a dit que…, t’avais la meilleur came, de la prison » Dis-je avec difficulté par sa poigne. « Oui je suis fumeur, t’a cas fouiller dans ma poche arrière droite de mon jeans… »

J’hausse les sourcils pour bien lui faire comprendre que mes paroles sont vraies. Et effectivement dans ma poche y loge un petit sachet de beuh bien fraiche.

Il m’énerve. Il m’énerve vraiment ce gosse. Qu’est ce que je peux faire moi avec ça hein ? Qu’est ce que je peux faire ?! Graah. Je vais le tuer si je serre trop fort, et ce serait la solution de facilité, et je n’aime pas la facilité. En plus de ça, le gardien m’a vu rentrer ici alors ça serait mort pour moi. Il saurait que c’est moi qui ait fait ça. Rah fait chier, dans quelle merde est-ce que je me suis foutu encore moi ? Grbl. Et dire que ces derniers temps j’étais sage, assez sage pour espérer avoir une visite d’une de mes sœurs… Mais non, j’peux toujours crever et rêver pour ça.

Un truc que je n’avais pas prévu par contre, c’est ce magnifique couteau contre ma gorge. Ah bah bien. Je sens la lame prête à trancher ma peau dure. Bon sang il n’est pas con ce gamin, il doit avoir l’habitude d’avoir affaire aux types comme moi pour avoir une arme comme ça, prêt à se défendre. Mais il sort d’où ce mioche ? Je fronce les sourcils, et desserre un peu ma poigne, juste assez pour le laisser parler et respirer convenablement.

« Je n’ai pas peur de toi. Je ne crains rien du tout. » Dis-je dans un souffle agacé.

Le lion en moi rugit. Mais je dois garder la tête froide, je ne sais pas encore à qui j’ai vraiment affaire. Je ferme les yeux un bref instant histoire de me concentrer puis je les rouvre et le fixe durement. Bon, laissons-le s’expliquer calmement. Zen Raven, tu peux être zen. Il s’explique enfin. Et tout devient plus clair. J’arque un sourcil, presque surprit par son explication. Alors c’est un petit camé qui veut faire la taupe contre de la weed gratos ? Je souris en coin et passe mon autre main le long de ses flancs, pour se glisser contre sa fesse droite et la palper. C’est pas un piège. Je pénètre mes doigts à l’intérieur du vêtement et choppe le sachet. Je le porte à mon nez, le renifle puis je me marre, comme un con. Je le relâche sans plus de manière, tant pis s’il tombe.  Puis je me recule, sa drogue toujours en main.

« Maintenant que les présentations sont faites, on va pouvoir faire affaires mon petit. Ton prénom. Je marchande pas avec Anonymous. » Dis-je d’un ton sec en lui lançant son sachet de weed.

C’est à mon tour de venir m’appuyer contre la table, y posant mon cul, croisant les bras sur mon torse, beaucoup plus tranquille cette fois. Il veut jouer au grand le minus. Il va jouer au grand. Au péril de sa propre vie.

« Bien, alors on le fera à  ma manière. Tu ira faire le ménage dans les chambres que je t’indiquerais, tu prend ce qui peut être utile mais surtout, surtout, je veux un rapport à chaque fois, détaillé sur ce que possède les gens que tu auras visité mon gars. »

Je me racle la gorge, ayant un peu soif après tout ça et j’ajoute enfin.

« Et tu feras mon lit. Parce que c’est trop chiant à faire. »

Do you see the Lion when you look inside of me ?

« Je ne vis que pour mettre fin à tes jours...»

Il est énervé, je le vois dans ses yeux qu’il est énervé. On dirait une bête sauvage qui crache en montrant ses crocs. Une fois le couteau sorti, je remarque ses pupilles se dilater encore plus qu’elles ne l’étaient par la faible lumière de la pièce. Je ne sais pas ce qui se passe dans sa caboche mais j’aimerais bien y rentrer. Ses froncement de sourcil m’inquiète. Il n’osera pas me tuer ici ? Il a bien vu le gardien comme moi à moins que celui-ci c’est la malle ? Je sens ses mains se desserrer et je prends une bonne bouffée d’air.
A ses paroles j’hausse un sourcil. Il n’a pas peur ? De rien du tout ? Pourtant ce grand black réagit très vite pour quelqu’un qui ne s’inquiète pas.

Après voir écouté mon explication il semble vraiment sur le cul. Ce n’est pas l’argument le plus top que j’ai trouvé mais au moins celui-ci est réel… A son sourire je sens sa deuxième main glissée le long de mon flanc. Le salaud il le fait exprès ! Il peut juste fourrer sa main dans ma poche qu’on en parle plus ? Je fronce les sourcils car pour moi ce toucher et plus désagréable que n’importe quoi. Qu’est-ce qu’il fou là ? Il s’attarde sur ma fesse !? J’empoigne mon couteau et appuie légèrement sur sa peau colorée comme un avertissement tout en le fixant.

Une fois ma came entre ses doigts, il la renifle et me relâche. Un peu brusquement d’ailleurs. Mes pointes de pieds touchent à peine le sol et je prends appui sur le mur pour ne pas tomber. Si tu savais les personnes qui me livrent ça Raven, tu rigolerais et n’y toucherais même pas…

Je rattrape mon sachet en vol et le fourre de nouveau dans ma poche. Je replis le couteau sur mon jean et le fou de nouveau à sa place initiale. Il ne faut pas que j’oublis de le cacher dans la prison avant de passer le portique à métaux dans le hall.
Je pose mes mains sur mes hanches et souris en coin. Je ne réponds pas de suite et le laisse s’expliquer en venant m’appuyer sur la table d’en face. Pendant qu’il s’explique, je passe mes doigts fins sur mon cou et ressent une douleur vive. Je remonte un peu mon haut, histoire de dissimuler mes marques un peu violacées qui vont rester à leur place pendant deux ou trois jours…
Je me redresse en croissant mes bras, le cul posé sur la table.


« Alors je t’explique, j’ai pas de nom à te donner, si tu le veux c’est à toi de chercher, ça va t’occuper. »

Je fouille dans mon sac qui renferme tout mes produits d’entretiens à côté de mon seau et en sort une barre chocolatée que j’ouvre lentement. Je ne n’aime pas donner mon nom, si quelqu’un me connaît dans ses proches je suis foutu et puis anonymous me va très bien.

« A ta manière ? Tu sais que j’ai un emploi ici ? Tu sais que je ne suis pas là sept jours sur sept ? Donc je veux bien faire les chambres que tu m’imposes et prendre ce que tu veux mais à mon rythme entre mes heures initiales. » Je lève mon doigt en l’air pour appuyer mes paroles. « Pour les rapports, je veux un endroit discret, loin des salles ou il y a toujours du monde ou je pourrais faire mon rapport sans être remarqué ! Imagine que les gardiens me voient trainer avec toi et qu’ils remarquent que je fais mes marchandises, je vais prendre la porte. » Parle toujours Stanley, tu veux surtout te cacher des autres pour continuer à faire la taupe en toute discrétion. « Et si j’entends quelqu’un parler de notre petit marché, je te jure que je vais te le faire payer. » Oh ça oui… Et comme il faut.

Je croque dans ma barre et écarquille les yeux.

« Faire ton lit ? Tu rigole ou quoi ? » Je grommelle.
« C’est sur qu’avec tes deux mètres ça doit pas être facile… Enfin. » C’est de la pitié ça ? Arrête tout de suite et concentre-toi de nouveau Stanley. « Si je le fait j’aurais quelque chose en plus ? Et d’ailleurs, combien tu me donnerais pour tout ça ? Je pourrais gouter avant pour savoir si c’est vraiment de la bonne comme on le fait croire ? Non parce que je ne ferai pas tout ça pour de la merde tu vois ? Et… » Je m’arrête de parler en me disant que je déballe comme un moulin à parole. Je racle ma gorge à mon tour et croque une nouvelle fois dans la barre pour m’occuper au lieu de me répété sans cesse que j’ai honte… Devant lui en plus, génial… Tu me diras, ça fait plus naturel comme ça.

Donc je me rassois correctement sur la table après avoir dandiné mon cul en posant toutes ses questions et mange ma barre.

Ah. Bon à noter, ce petit mec n’aime pas qu’on le tripote pour le fouiller. C’est surement un hétéro, ou pire un puceau. Bon, au pire, on s’en fiche, c’est pas pour ça que je suis là. Par contre, il est vraiment, mais vraiment pas conciliant ce gars. Il est petit mais nerveux. J’en pousse un soupir agacé, alors que je ferme les yeux pour ne pas trop m’énerver directement sur lui. C’est quoi son problème à ce machin ? Pourquoi il ne veut pas donner son nom hein ? Je croise les bras sur mon torse et arque un sourcil tout en serrant la mâchoire pensivement. Il me cherche, il le fait exprès, faut pas répondre à ce genre d’attaques, t’es plus intelligent que ça Raven. Allez courage.

« Ok. Alors tu seras Machin pour l’instant, ou la crevette, à ta guise. Mais je préfère Machin, c’est plus insignifiant. » Dis-je non sans rage dans la voix. Faut pas me chercher.

Et tranquille le mec il sort une barre chocolatée de son sac. Genre comme si nous en prison on pouvait manger des trucs pareils ! Il le fait certainement exprès pour me narguer. Mais ça n’empêche que ça me saoule à souhait ce genre de comportement. Je craque les articulations de mes doigts en attendant, grondant sourdement.

« Tu veux déjà imposer ta loi, gamin ? Ajoutais-je en entendant ses remarques, Mais tu sais à qui tu parles ? »

Je roule des yeux devant ses conditions, il me prend pour quoi ? La vierge Marie ? Je finis par m’étirer d’un air dédaigneux avant de m’avancer à nouveau vers lui, les mains dans les poches.

« Ecoute mon petit. Nos rendez-vous seront dans ma cellule, point barre. Bien évidemment cela ne se passera que si je suis seul dans ma cellule, sinon, tu traces ta route l’air de rien. C’est pas mon but de te mettre dans la merde. »

Et il mange encore cette putain de barre de chocolat ! Il me nargue c’est certain. Le pire c’est qu’il me menace ? Moi ? Me faire payer ? Il va me faire quoi ce minus avec son petit couteau de cuisine là hein ? Je ne réponds même pas à cette attaque, il n’en vaut certainement pas la peine. Après ça, je me contente et hausser les épaules.
Puis vinrent touuuutes ces questions. Et c’est comme ça que j’ai su qu’il n’avait peut être pas l’habitude de marchander comme ça avec des gens comme moi. Cela me fait sourire, je reste silencieux le temps qu’il s’embrouille tranquillement dans ses histoires. Une fois qu’il a finit. Je prends une bonne inspiration puis je me redresse à nouveau, m’approchant de lui à pas lents. Je suis sûr de moi.

« Donc, tu feras mon lit. Commençais-je à dire. Pour tout cela, chaque semaine, si ton travail est efficace, tu auras l’équivalent de 50$ de weed. Je marque un temps d’arrêt, avant d’avoir l’air de réfléchir, comme si, tout est déjà fait dans ma tête, Et bien évidemment que tu peux goûter avant, je suis réglo. Mais pour ça, tu devras venir me trouver dans ma cellule, demain après la pause déjeuner. J’ai du temps libre à cette période là et ma cellule est vide. »

Je soupire et finalement lui prend sa barre chocolatée des mains, je croque dedans avant de lui rendre, lâchant un soupir heureux.

« J’ai pas mangé de chocolat depuis des lustres. »

Et puis, il m’a volé ma pomme ce con il le mérite. Je reste devant lui, un petit sourire amusé aux lèvres.

« Et si ton boulot est excellent, tu pourras avoir beaucoup plus. Je pourrais monter à 100$ par semaines, c’est un investissement d’avoir une bonne taupe. »

Il semble tout de même utile de rajouter…

« Et comme tu travailleras pour moi, tu bénéficieras de la protection de The Pride. Par contre à la moindre trahison… T’es mort. »

Do you see the Lion when you look inside of me ?

«  Je ne vis que pour mettre fin à tes jours...»

Un puceau… Si tu savais, bien sûr que je le suis ! Je suis trop occupé à te traquer et à travailler dans mes études pour penser « relation ». Parfois j’ai des flirts ouais, mais c’est très court.
A mon nouveau nom j’écarquille les yeux. Machin ? Est-il sérieux ? Enfin, il est vrai que je préfère machin à crevette personnellement, c’est plus vaste et ‘insignifiant’ comme il dit…
Ma loi ? Je n’ai pas de loi moi ce ne sont juste  que des conditions. Aux craquements de ses doigts je frisonne, je trouve ça tellement désagréable.
Lorsqu’il me demande à qui je parle, je réponds automatiquement par « Raven » et je me dis que j’aurais peut-être du la fermer pour une fois. Encore des réflexes à la con.

« Ta cellule ? T’es vraiment sûr ? »

J’ai vraiment peur que ça foire mes plans. Beaucoup de personnes vont me voir dans les parages, et si je dois faire son lit en plus tous les matins on va croire que je suis fourré avec… En même temps c’est ce que je cherche mais ça va réduire mes chances du côté d’autres détenus ou encore son gang ennemi.

Puis il commence à reformuler avec toutes mes questions et il s’approche aussi. Pourquoi il s’approche… Je mange l’intérieur de mes lèvres avec  ma barre chocolatée et écoute ce qu’il dit. 50 $ de weed ? Sérieux ? Juste pour une semaine ? Bon d’accord faut que je calme mes ardeurs. Je suis un bon fumeur mais quand même c’est déjà pas mal quoi.
Et pour goûter, demain après avoir bouffé. Ok ! C’est trop cool ! Je suis pensif à mon tour, il faudrait que je réussisse à le convaincre que je ne lui veux pas de mal, enfin pas tout de suite quoi. C’est là qu’il vole ma barre chocolatée.

« Hey ! Ma barre ! »

Je reprends ma barre dans les mains et la fixe. Chocolat… Mais oui ! Tout ce qu’il n’as pas le droit de manger je pourrais l’appâter comme ça ! En lui ramenant des gâteries de l’extérieur ! Je pense bien qu’il a des contacts dehors pour avoir de l’herbe mais pas des plaquettes de chocolats !

Je redresse ma tête lorsqu’il me propose 100 $ pour du bon boulot et là je souris de toute mes dents, c’est encore plus que ce que me donne le boss ! En plus j’aurais de la protection et oui… la mort si je trahis. Euheum… Tuer c’est trahir ? N’y pensons pas maintenant !
Je me jette de la table et lui donne ma barre sans lui laisser le choix. Je regarde ma montre et vois l’heure déjà bien avancé sur le cadran, mon boss vient à l’appartement ce soir…
Je prends mon sceau, mon balai et mon sac.

« Manges pas trop demain ! On se rejoint à ta cellule ! »

Je le pousse et part en courant dans les couloirs, passant devant le gardien qui vérifier les alentours auparavant…

Raven ? Comment il sait mon nom ? Je hausse un sourcil mais n’ai pas le temps de réagir plus que ça. Au final, il a peut être entendu mon nom quelque part ou une connerie dans le genre. C’est pas comme si j’étais totalement inconnu au bataillon. Je suis une vraie star. A sa question sur le lieu de rendez-vous, j’acquiesce. C’est le lieu le plus sûr. Les gens qui se cachent pour faire leurs trucs en douce sont les plus louches et donc ceux qui sont repérés le plus vite. Moi j’assume, j’ai pas besoin de me cacher, je suis le roi, je fais ce qu’il me plait.

Il a l’air bien plus content qu’avant. C’est étrange, mais en même temps c’est un gamin, ça doit lui faire tout bizarre d’avoir affaire à un boss comme moi. Je le laisse donc trépigner dans son coin tout continuant mon discours, après tout, il a intérêt à m’écouter sinon c’est tout son business qui se casse la gueule. Et puis… Chocolat. Bon sang du chocolat. Je gronde de plaisir en sentant ce gout si particulier sur mes papilles. Je finis par le laisser reprendre sa barre. Il ne faut pas que je m’habitue aux bonnes choses mais parfois je tuerais pour du coca, des bonbons, un ice-tea… Mais c’est des choses bien moins cool à importer en prison que de la drogue ou encore du rhum. Ma réputation en prendrait un coup. Enfin bref, j’adore le chocolat mais ça me colle un peu aux dents…

Roh, il souri. Il est trop beau. Comme un con, je ne peux pas m’empêcher de lui rendre son sourire avant de secouer la tête et de me reprendre. Grmph. Un peu de virilité bon sang, c’est le chocolat qui me rend tout guimauve. Et puis tout va très vite. Il me pousse, j’ai une barre dans la main, il se casse et gueule un truc. J’arque un sourcil à nouveau en me contentant d’un.

« Hééé ! »

Ouais, l’air con. Du coup je dévore la barre chocolatée avant de repartir de mon côté, sous l’œil intrigué du gardien dans le couloir, je me dirige vers le douches. Vivement demain midi…