Je regarde le bout incandescent de ma clope, je fume rarement, seulement quand je suis fatigué ou agacé. Est ce que je suis agacé ? Peut-être un oui, est ce que je suis fatigué ? Aussi, sûrement. Je souffle dessus, recrachant cette fumée qui procure à la fois plaisir et dépendance. Je ferme un peu les yeux et j'écoute ce qui se passe autour de moi. Ma nuque à craqué alors que je renversais ma tête en arrière.
Il est tard, ou tôt, suivant votre envie, voyez vous la couple moitié pleine ou moitié vide. Je préfère dire qu'il est tard. Parce que je n'ai pas dormis depuis un moment. Je dirais 46 heures approximativement. Je déteste être de garde... Je tire à nouveau sur cette tige à cancer. Je ne devrais pas fumer, je le sais bien, mais on fait tous des choses qu'on ne devrait pas. Qui êtes vous pour me juger ?
Je regarde le bâtiment. Il faut que j'y entre mais après quand j'aurais terminé de cloper. Je regarde autour de moi. Il y a de l'activité, autant qu'il peut y en avoir la nuit. J'irais ranger un peu mon bureau puis je partirais, terminer, finit, la garde est bouclé qu'est-ce que ça me plaît ça. Je songeais avec délice à mon lit qui m'attendait. Ou encore mieux, à la douce chaleur qu'une douche me procurera. Ne pensez pas que je me suis pas lavé depuis 46 heures, j'ai pris une douche dans les vestiaires. Mais prendre une douche chez soi, quand on a finit le travail, c'est juste le Paradis.
J'écrase le mégot sous mon talon et j'entre dans l'endroit, ça grouille de gardiens, normal après tout, je les regarde aller et venir,tiens y a quelqu'un qui a vomit..Je fronce le nez et je me dépêche de regagner l'infirmerie. Le ciel c'est couvert, énormément même. L'air est quelque peu électrique en tout cas c'est mon ressenti, j'imagine déjà l'orage d'ici. J'aime bien les orages, sauf si je suis dessous.. Je passe ma main sur ma nuque, la massant un peu. Je suis raide fatigue mai sil me reste encore une heure à tirer. Un éclair vient d'illuminer la pièce, pièce que j'allume machinalement en y pénétra. Ça serait bien le Diable si quelque chose arrivait d'ici là..
Prenant mes lunettes, je les perchais sur mon nez et j'en profitais pour continuer l'inventaire que j'avais commencé deux jours plutôt. Il était grand temps de le faire, et j'avais eu tout le temps de le faire, étrangement, il n'y avait pas eu tant de patients que ça, quelques petits bobos mais rien de bien grave. Tant mieux pour eux.
Le ciel était gris, menaçant. Nathan le regardait, rêveur. Il n’aimait pas ce temps, ça le rendait morose et ça le fatiguait. Il soupira, s’allumant une clope nerveusement. Le temps allait empirer, il le savait. Il faudrait donc rentrer tous les détenus qui étaient présentement en train de jouer à la baballe dehors. Ou de se battre, aussi. Il jeta un coup d’œil furtif à ses collègues, qui semblaient également concentrés sur le ciel sans couleur. La prison était déjà triste même avec un beau ciel bleu et un beau soleil, alors avec un ciel pareil… C’était pire, c’était même plutôt lugubre. Mais bon.
Il souffla doucement sa fumée et finit par écraser sa cigarette sous son pied, alors que quelques gouttes se mettaient à tomber. Super. Il gronda un peu, sa superbe chevelure allant en pâtir – pas comme s’il se coiffait réellement en fait. Il s’avança vers ses collègues et ils décidèrent d’un commun accord de les faire entrer, avant que la flotte n’empire. Malheureusement, la pluie tomba davantage pendant qu’ils s’en occupaient, et des coups de tonnerre se firent entendre, suivis par de nombreux éclairs. Le vent avait augmenté d’un coup, et c’était pénible de devoir lever la voix pour que les détenus les entendent… et coopèrent. Parce que là, les gardiens avaient beaucoup de mal et certains prisonniers en jouaient. Bordel, les vrais casses couilles quoi.
Nathan s’énerva, et sortit sa matraque pour pousser les détenus et les obliger à les suivre, sans leur faire mal pour autant. Malheureusement, sa vue était brouillée par le vent et la pluie et.. il ne vit pas le coup du détenu arriver. C’était un « coup perdu » puisqu’il poussait de base un autre détenu, mais… Nathan se prit son coude dans le nez. Et ce n’était pas un petit détenu ni même un détenu sans force, non non. Bien au contraire.
« … Putain d’abruti. » Grogna-t-il, mettant sa main sur son nez qui… se mit à saigner. Il fallait qu’il évite de voir les dégâts, ce serait con de perdre connaissance maintenant. Mais il ne tiendrait sans doute pas longtemps. En plus, ça faisait un mal de chien. Se faire péter le nez par un coude, bordel. Journée de merde.
Un éclair plus fort que les autres l’aveugla et il tapota l’épaule d’un autre gardien pour qu’il vienne avec lui, et l’emmena dans un coin ou ils pourraient s’entendre.
« J’ai besoin.. d’basser.. bar l’infirberie… t’fous bas d’boi ! »
Il voyait son collègue se foutre ouvertement de sa gueule et lui taper l’épaule gentiment.
« Vrai que te laisser tout seul, ça craint. Tiens. »
Il lui refila un mouchoir noir et Nathan le remercia d’un geste de la tête.
« J’ai bas enbie de berdre connaissance d’vant les détenus ahahaha. Buis abec un beu de chance, ce s’ra un beau médecin qui s’occupera de boi ♥ »
Plaisanta-t-il. Ceci dit, sa main était recouverte de son sang. Donc, à voir comment ça allait se passer quand il serait dans l’infirmerie. Il soupira légèrement, et vit alors les autres gardiens réussir à faire rentrer les détenus. Il passa sur le côté avec son collègue, trempés jusqu’aux pieds, et se dirigèrent rapidement vers l’infirmerie. IL évitait de regarder sa main, et dut fermer les yeux pour. D’où l’utilité d’avoir Josh, le gardien, à côté de lui pour l’aider. C’était celui qui l’aidait le plus souvent dans ce genre de situations, et il restait donc souvent avec lui pour le boulot. Il était plutôt grand et bien bâti, pas comme une armoire à glace mais assez pour aspirer au respect. Il portait bien la barbe et avait de nombreuses cicatrices sur le visage, dont une à l’œil. Il n’était pas beaucoup plus vieux que lui, mais on aurait pu croire.
Ils arrivèrent enfin à l’infirmerie et ils toquèrent avant d’entrer. Sur le passage, il y avait eu beaucoup d’allées et venues de gardiens et de détenus qui venaient de vomir ou autre, mais il ne semblait pas y avoir grand monde dans la salle hormis l’infirmier.
D’un coup, Nathan éternua, ce qui l’obligea à ouvrir les yeux alors que… bah le sang venait de gicler, quoi.
Et il perdit connaissance comme une grosse merde sur le pas de la porte, rattrapé de justesse pas Josh qui le déposa sur un lit.
« Phobie au sang. » qu’il lui dit, assez gêné par la situation. Nathan allait se sentir con quand il se réveillerait – sous peu.
J'essayais de ne pas bailler, mh je devrais peut-être me refaire un peu de café ? Au point où j'en étais de toute façon, un de plus ou un de moins. Limite je devrais en prendre pas intraveineuse. L'orage venait de commencer, plus que des éclairs, le déluge s'annonçait. Super, j'allais être tremper le temps de regagner ma voiture, ou alors il me faudra attendre que tout ça passe. Je n'étais donc pas encore partit. Finalement, j'aurais tout le temps de le finir cet inventaire. Je songeais aussi à me commander à manger quand je rentrerais, le temps de prendre ma douche. Peut-être italien, l'idée de lasagnes bien chaudes me donna soudainement l'eau à la bouche et mon ventre approuva en grognant sans discrétion aucune.
Faisant craquer ma nuque, je me retournais vivement, peut-être un peu trop d'ailleurs quand on ouvrit la porte de l’infirmerie,après avoir frapper à celle-ci, cela se fit avec un coup de tonnerre. Une vrai scène tirée d'un film d'horreur. Cette pensée, m'amusa et me fit sourire, mais je perdis bien vite celui-ci quand je me rendis compte de ce qui se passait. Posant ce que je tenais je m'approchais, et j'aidais Josh à poser son colis sur le lit.
« Il s'est fait ça comment ? »
Tout en écoutant les informations qu'il me fournissait, j'allais me laver les mains puis je pris de quoi éponger tout le sang sur son collègue. Un accident un peu couillon quand même. Mais ça arrivait. S'évanouir cause du sang aussi, même si c'était un peu plus rare en ce lieux. Mais je n'étais personne pour juger. Une fois l'homme débarbouiller je le couvris machinalement. Il manquerait plus qu'il fasse une petite hypothermie. Allant vider la cuvette et la nettoyer, je revins ensuite, évaluant son nez d'un œil critique. Je ne le touchais pas pour le moment, mais il faudrait que je le fasse pour évaluer si c'était casser ou pas et dans le doute lui conseiller sans tarder d'aller passer une radio. On ne savait jamais les complications que l'on pouvait avoir avec un nez cassé.
Regardant Josh, j'esquissais un vague sourire.
« C'est bon , vous pouvez y aller, je vais le laisser se remettre de ses émotions, merci pour votre aide , mais peut-être que vous souhaitez rester et lui tenir compagnie ? Qui sait il aura peut-être besoin qu'on lui tienne la main..»
J'esquissais un petit sourire amusé, c'était pas très sympa de se moquer, amis j'avais réussis à faire rire Josh, je me doutais bien qu'une telle phobie devait être chiante, surtout dans une prison, les blessures arrivaient quand même souvent, les hommes... Mais bon, il fallait aussi dédramatiser tout ça et un peu d'humour faisait du bien.
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