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Funny as Hell

Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Jeu 17 Sep 2015 - 14:45
Gabriel retint de justesse un bâillement, tandis qu'il écoutait d'une oreille le discours de son patient du jour. Un homme âgé, suffisamment en tout cas pour être son père. Il y avait plus passionnant que les déboires d'un pauvre type, prétendant avoir tué son patron, et braqué plusieurs banques pour « soigner la terrible maladie de sa fille ». Un roman-feuilleton, susceptible de passé en après-midi ; voilà l'impression que cela donnait au psychologue. Il montrait un intérêt singé, incapable de trouver passionnant son histoire. Parfois, il glissait quelques remarques dans la conversation. Son attention diminuait de seconde en seconde, tandis que le sommeil arrivait à chevaux battus. Il connaissait toujours un petit moment de faiblesse, après la prise des repas ; habituellement, Gabriel luttait contre cela à grand renfort de café, mais il avait terminé son paquet durant la matinée. Et hors de question d'abîmer sa langue avec celui de la prison ! Il était tellement écoeurant que sa simple odeur lui faisait tourner de l'oeil. Oui, il lui en fallait peu.

Submergé par l'apathie, le jeune homme luttait. Heureusement, il était d'un naturel si neutre et si pâle que son patient ne remarqua rien. Il agissait de la même manière avec lui que durant son adolescence, alors que certains cours l'ennuyaient, mais qu'il devait faire bonne figure. Il était un mensonge, rien de plus simple que de sourire lorsqu'on en avait envie, ou de voiler son regard de compassion. Malgré son statut, malgré ses études, Gabriel n'avait jamais ressenti d'empathie. On aurait pu trouver l'histoire de ce pauvre touchante, ou l'on aurait pu trouver injuste son incarcération, pas lui. Une histoire banale. Son cerveau répétait le même refrain, en boucle.


« J'aimerais savoir si elle est devenue une belle jeune femme, lui avoua brusquement le détenu, les larmes aux yeux. »

Gabriel manqua de répondre « qui » avant de papillonner des yeux, et se reprendre. Il imita un sourire triste, les mains posées sur son ventre, et les jambes croisées. Avec la gueule du père, il se demandait si la fille n'avait pas plutôt été récompensée d'un prix spécial pour la laideur.

« Vous n'avez qu'à demander la voir, préféra-t-il en réponse. »

L'homme parut surpris, puis il se confia à nouveau, expliquant qu'il se sentait vide, sans sa fille, et qu'il lui était difficile d'entretenir un dialogue avec sa famille. Gabriel répondait par demi-syllabe, il avait de plus en plus de mal à maintenir son attention. Lorsqu'il fermait les yeux, et qu'il les rouvrait la seconde d'après, il avait la sensation qu'un voile noir s'était déposée devant lui. Il recommençait, il battait des cils, et parfois le voile disparaissait, revenant ensuite. Agaçant. Et malgré le soleil de l'après-midi qu'il apercevait derrière la fenêtre, il avait les mains gelées. La séance se termina soudain, lorsque Gabriel vit l'homme se lever, et le remercier. Il semblait avoir perdu ses esprits, si bien qu'il se leva précipitamment. Un vertige le saisit, il chancela.

« Vous allez bien, Doc' ? S'enquit son patient.
— Oui... oui... lui assura-t-il d'une voix légèrement tremblante. »

Gabriel échangea une poignée de main avec l'homme, qui s'étonna de la froideur de celle-ci. Celle du détenu paraissait brûlante en comparaison, le psychologue retint une grimace. Il reconnaissait les symptômes, et il comprenait leurs présences. Sa première semaine ici allait bientôt se terminer. Le temps était chaud et agréable, mais il avait terriblement froid. Il était épuisé, malgré tous ses efforts à s'adapter au mieux. Il négligeait son bien-être pour rendre ses rapports à temps, voir en avance (Gabriel était tellement précieux et soucieux de son image qu'il rendait la plupart du temps ses « devoirs » trois jours avant la date de remise), et il dormait mal. Son quotidien d'étudiant lui manquait, c'était plus confortable que de devoir se taper la route, et se rendre dans un centre aussi miteux ! Il savait très bien ce qui se passait, mais il hésitait entre aller à l'infirmerie, ou rester dans cet état. Par fierté d'abord, et parce qu'il se méfiait des infirmiers, surtout lorsqu'ils étaient de couleur. Il avait besoin de son monde de blancs, aseptisés ; il s'y sentait plus en sécurité que dans ce milieu hostile, et coloré. Un paradoxe avec le gris peint sur les murs, la froideur des couloirs ; les gens de couleurs apportaient du dynamisme. Mais Gabriel n'était pas quelqu'un appréciant le mouvement. Il hésita longtemps, déambulant dans le couloir. Il songea à prendre éventuellement du thé, mais il ne se sentait pas en état d'attendre la fin de l'infusion. Il marchait lentement, mais les vertiges revenaient, et même sa mauvaise humeur ne parvenait pas à le réveiller. Le voile noir persistait, ne voulant plus s'en aller.

Et il arriva ce qui arriva. Alors qu'un collègue s'apprêtait à le saluer, Gabriel sentit brusquement ses jambes faiblir, et il s'écroula. Le plus particulier dans un évanouissement, c'était qu'il avait la sensation d'entendre une radio mal réglée, grésiller dans ses oreilles. Le jeune homme se réveilla à l'infirmerie, avec le sentiment que son crâne avait servi de route à cent éléphants. Oui, rien que ça.
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Ven 18 Sep 2015 - 11:00
Prise de sang, pansements et écoute… la routine commençait à arriver. Il était là désormais depuis quelques semaines et commençait à retrouver des têtes. Certains prisonniers restaient récalcitrants à le voir, lui parler. Certains devaient être visités avec la présence d’un gardien sous prétexte qu’ils étaient instables… Et d’autres pouvaient être gentils, voire agréable. Pas vraiment de noms à donner en particulier mais il revoyait un visage avec une coloration noire qui venait pour fumer et prendre un peu une dose d’oxygène et de détente.

Il regarde les dates de péremptions des médicaments et pince les lèvres en découvrant encore une fois qu’il y avait des soucis dans la gestion des stocks. Il se demandait bien comment ils faisaient avant…. ? Il allait devoir encore faire une fiche de signalisation et préparer un nouveau bon de commande. La hiérarchie allait encore râler en disant qu’il demandait un budget trop important. Il se voyait encore à argumenter quelque chose qui lui paraissait tellement naturel : la santé des prisonniers.

Pris dans ses pensées, il sursauta quand on toqua à sa porte et qu’il vit entrer deux gardiens supportant un corps inerte. Il oublia rapidement ses problèmes logistiques et se leva rapidement pour venir à leur rencontre, posant déjà des questions sur l’identité et les circonstances du malaise, en professionnel qu’il était.

Après avoir allongé le nouveau psychologue, il remercia les gardiens et retourna près de son nouveau patient. M. Goodman, le nouveau psy de la prison… Il n’avait pas encore eu l’occasion de le rencontrer et de se présenter. Dommage que ce soit dans ces circonstances.
Il alla prendre les appareils pour vérifier les divers signes vitaux et à part une température un peu haute et une petite baisse de tension, il ne nota rien de plus. Un coup de froid… ? Une infection ? Il allait devoir attendre le réveil de l’homme pour avoir un peu plus de précisions.
Après s’être assuré que tout était ok, il retourna à son bureau pour préparer une fiche d’intervention, lire le protocole pour les fièvres donné par le docteur de l’établissement, aller faire un test de glycémie au cas où puis reprendre son inventaire.

Quand il entendit bouger, il releva son regard sur la silhouette et abandonna ses diverses boites périmées ou non et se leva pour le rejoindre, reprenant le thermomètre frontal pour contrôler la température.

« Bonjour Monsieur Goodman… Vous êtes à l’infirmerie… Comment vous sentez-vous ? »

Harvey patienta quelques secondes le temps que l’homme reprenne ses esprits et posa sa main doucement sur le front pour tester la chaleur, un sourire professionnel aux lèvres.

« Vous avez fait un malaise dans le couloir… Est-ce que vous êtes sujet à ce genre d’incident… ? Il reprit sa main et cette fois, plaça l’appareil au-dessus de la peau et le bip résonna dans la pièce. Vous avez un peu de fièvre. Est-ce que vous avez pris quelque chose ? Sinon, je dois avoir quelques anti pyrétiques… vous avez des allergies ? »

Tout en parlant, il alla ranger l’appareil. Enfin, il se retourna et lui fit face.

« Pardon, je ne me suis pas présenté, je suis Harvey Stintson, infirmier…. »

Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire chaleureux et sympathique, son regard bleu profond fixé sur le psy. Ce dernier avait un visage d’ange et un corps harmonieux. Rien de désagréable pour les yeux. Travailler avec un homme de ce physique ne serait pas déplaisant, en tout bien tout honneur, bien sûr !

« Est-ce que vous souhaitez que je contacte quelqu’un ? »
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Ven 18 Sep 2015 - 14:27
Une voix grave. Évidemment, il se retrouvait dans un milieu purement masculin. L'espace d'une seconde, Gabriel avait espéré se retrouver ailleurs. Alors, lorsqu'il posa son regard sur son vis-à-vis, il affichait un air blasé. D'abord, il se remettait doucement de sa perte de conscience. Il cherchait ses repères avec la main, tâtant les draps, puis sa poitrine, comme s'il avait eu le besoin de considérer la chemise qu'il portait. Le tissu était doux sous ses doigts, puis enfin, il décida de se lever. Trop vite, jugea-t-il, tandis que le vertige lui faisait tournoyer la tête. Il était encore trop apathique pour affliger son humeur massacrante à l'infirmier. Il lui arrivait d'être désagréable, parfois, sous le coup de l'alcool ou de la fatigue. Il le fixa quelques secondes, le visage aussi neutre qu'une statue de la Rennaissance. Comment se sentait-il ? Gabriel sembla réfléchir à la question. Il n'aimait pas se trouver en présence de « personne de couleur », comme s'il craignait que la mélanine présente dans leurs peaux pût atteindre sa pâleur. Il frotta ses yeux.

« Hm... »

Le jeune homme ne déterminait pas comment il pouvait se sentir, après un évanouissement. Était-il supposé être en forme ? La seule chose qu'il ressentait, c'était le manque de caféine dans son sang. S'il avait eu sa ration normale et journalière de café, il ne serait pas tombé. Gabriel s'assit au bord du lit, silencieux comme un gosse qui se serait retrouvé à l'infirmerie. Il avait le regard dans le vague, et il frissonna en sentant la main de l'infirmier se poser sur son front. Il gardait un souvenir désagréable du contact masculin, surtout lorsque cela venait d'une personne au teint hâlé. Il oublia ses considérations racistes, et il tenta de répondre de sa voix douce, mais affaiblie :

« Je ne crois pas. »

Enfin... il n'en conservait pas le souvenir concret. La dernière fois qu'il avait eu un malaise, quand est-ce que ça avait eu lieu ? À la fac, à cause de son surmenage dans sa dernière ligne droite de révision. Peu avant d'obtenir son diplôme, il avait donné toutes ses tripes. Pourtant conscient qu'il était naturellement brillant, il avait eu brusque moment de doute qui l'avait fait défaillir. Mais la réelle dernière fois ? Gabriel grimaça, puis il se sentit obligé d'avouer.

« En réalité... si. »

Il se racla la gorge.

« J'ai eu un malaise en voiture, récemment. Enfin... j'ai eu coup de fatigue. »

Mêmes symptômes d'ailleurs. La fatigue, la chute de tension, mais en voiture. Il avait manqué de renverser une vieille dame, et il l'aurait sans doute fait, si une grosse voiture noire ne s'était pas interposée entre lui, et elle. Gabriel avait réalisé une seconde trop tard ce qu'il s'était passé, ce travail commençait déjà à le ronger petit à petit. Il n'était pas dans son environnement. Il observait l'infirmier sans réellement l'observer, c'était comme s'il avait à peine conscience de sa présence. Il massa son cou, puis il répondit :

« Je n'ai pas d'allergie connue, seulement une grosse addiction à la caféine. Et je n'ai rien pris contre la fièvre. Il marqua une pause, sa voix continuait de trembler, et il devait faire un effort pénible pour parler. Pour tout vous avouer, je n'avais pas remarqué que j'en avais. »

Gabriel était plus habitué à conserver un corps froid, des mains et des pieds gelés qu'il n'avait pas remarqué sa soudaine fièvre. Il n'avait d'ailleurs pas l'impression de l'avoir, actuellement. De toute façon, il avait la sensation de flotter, et d'être encore un peu dans les vapes. Il avait pris sa tête entre ses mains, lorsque son interlocuteur se présenta. Gabriel parut déboussolé, mais il reprit vite contenance. Oui, infirmier, il avait pu le deviner. Il n'avait pas l'allure d'un médecin, Gabriel l'estimait à la carrure massive de l'homme ; il correspondait plus au profil d'un ambulancier. Au moins, il avait le mérite d'avoir un nom « américain ». Harvey lui donna un sourire chaleureux, auquel Gabriel répondit faiblement.

« Enchanté, Monsieur Stintson. Je suis le nouveau psychologue. »

Gabriel avait hésité à redonner son nom, mais Harvey l'avait accueilli en le disant. Il gardait une main dans la nuque, puis il haussa les épaules à la proposition de l'infirmier. Qui pourrait-il contacter ? Celeste ? Il faudrait au moins trois heures pour qu'elle arrive. Et pourquoi faire ? Gabriel comptait déjà repartir travailler.

« Non, ça ira. De toute façon, je ne compte pas abandonner ma journée pour un petit malaise. »

Le jeune homme sourit à Harvey, la tête toujours un peu ailleurs.
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Sam 26 Sep 2015 - 21:52
Si il savait qu’il pouvait y avoir des réactions racistes justes à son teint bronzé, il n’y aurait jamais pensé. Certes, il n’avait pas le look occidental mais il n’était pas non plus très typé. Et venant de la part d’un homme de l’art, un psy, ça l’aurait choqué au plus haut point ! Comment pouvait t on exercer ce métier en n’aimant pas son prochain, quel qu’il soit ? Prisonnier, libre, blanc ou noir, homme ou femme…. Tous étaient sur la même balance qui s’appelle la Vie. Et le Mort ne faisait pas non plus le tri dans les ‘races’. Elle fauchait quiconque osait jouer avec elle ou tout simplement quiconque qui n’avait pas de chance.

Il considéra les mouvements de recul, les hésitations comme étant liées au malaise et au réveil un peu désorienté. Il était normal d’être confus après un épisode comme celui-ci. D’autant si c’était la première fois… Ou la Xème fois. Finalement, il doutait qu’on s’y habitue.
Patientant que l’homme reprenne ses esprits, il continuait à le prendre en charge, à vérifier ses constantes et à tenter d’avoir quelques informations concernant les antécédents médicaux. Et semble-t-il que la piste méritait d’être creusée. Un autre malaise en voiture en raison de la fatigue… ? Le jeune infirmier fronça les sourcils, réfléchissant rapidement à tout ce qui pouvait provoquer ce genre de malaise.

« Vous en avez parlé à un médecin ? »

Ce serait peut être judicieux. Mais pour avoir travaillé avec de nombreux psy, il savait qu’ils ne couraient pas vers leurs confrères avec un sourire aux lèvres. La plupart du temps, ils les évitaient pour leur propre traitement personnel. Allez savoir pourquoi.

« Je doute que l’addiction à la caféine soit la raison de vos malaises… Il se leva et alla chercher un cachet pour la fièvre et un verre d’eau qu’il posa près de l’homme, l’invitant du regard à le prendre, si il le souhaitait. C’est un simple paracétamol. Il faudra recontrôler dans une heure votre température. Pas de douleurs ? »

Il continuait de l’observer avec attention, à la recherche d’un moindre signe qui pourrait annoncer un mal-être, un problème. La voix tremblante fut notée mais il ne la releva, se notant seulement mentalement ce détail. Si il s’ajoutait à autre chose, il en ferait peut être quelque chose.

« Oui, j’ai entendu parler de votre arrivée. Je pensais venir plus tard me présenter mais il semblerait qu’on ait brûlé quelques étapes… et dans des conditions moins sympathiques… »

Harvey retourna à son bureau, secouant la tête à la supposition de reprendre la journée après un malaise. Il pinçait les lèvres et se retournait pour le fixer.

« Je ne pense pas que ce soit très judicieux de votre part de reprendre le travail. Même si vous pensez que vous êtes en état… Je vous sens encore faible. D’autant qu’en général, il ne faut pas trop se faire sourd aux avertissements de son corps… surtout si ce n’est pas la première fois. Je vous conseillerais de rentrer chez vous et de vous reposer… En vous faisant ramener chez vous. Si vous n’avez personne, je peux toujours vous faire appeler un taxi ou vous ramener dès que j’ai fini mon service. »

Si il avait déjà fait un malaise une fois en voiture, il ne serait peut pas intelligent de reprendre le volant dans cet état. Enfin, ça, c’était à sa volonté. Il n’allait pas s’imposer si le psy souhaitait rester tranquille ou seul.
L’infirmier s’installa à son bureau et ouvrit un dossier pour noter quelques informations pour le suivi patient, concentré sur ses écritures. Puis, il devrait vérifier ses rendez-vous et préparer la suite de sa matinée. Aujourd’hui, c’était demi-journée.

« Est-ce que vous souhaitez voir le médecin de la prison, éventuellement ? Pour faire un bilan ? Je peux vous obtenir un rendez-vous… »

Encore une fois, il était dans l’amabilité et le service. C’était ce qu’on attendait de lui.  Que pouvait-il faire d’autre après tout ?
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Dim 27 Sep 2015 - 11:21
Évidemment, Gabriel savait que son manque de caféine n'avait pas provoqué son malaise ; c'était une touche d'humour. Un peu comme au lycée, lorsqu'il faisait le rapprochement entre le seul noir de leur établissement, les bananes — ou les pastèques —, sans que personne ne rie. Les gens étaient trop stupides pour un esprit comme le sien. Sans doute Harvey avait un esprit trop occupé par son travail pour comprendre ce genre de choses, pourtant il n'avait pas l'air spécialement coincé. Gabriel fronçait les sourcils, plissait le front selon ses gestes, et ses paroles. Il le remercia pour le médicament, et répondit à sa question :

« Aucune. »

Si... il avait mal au crâne à cause de la fatigue, et de la chute. Toutefois, le jeune homme préféra ne le lui dire, au risque de se voir materner, et sermonner ; ce qu'il détestait, et qui pouvait le rendre facilement exécrable. Oh bien sûr, Harvey ne faisait que son travail, il ne pouvait pas lui en vouloir. Lui, il refusait juste de donner une mauvaise image de lui-même pour cette première semaine de travail, épuisante à souhait. Gabriel savait exactement pourquoi il s'était évanoui, au même titre qu'il savait pour quelles raisons il manquait d'empathie, ou de culpabilité. À l'intérieur de lui-même, il assumait complètement sa nature. La preuve, il avait tué un homme noir, et il avait remis ce sale pédé — son ancien employeur — à sa place, quand bien même cela lui avait coûté sa place.

Harvey avait entendu parler de son arrivée ? Chose qui étonna le psychologue ; il ne trouvait pas cela assez extraordinaire pour que tout le monde sache qu'il était. Il eut un bref sourire, et fit avec un petit rire :


« Les circonstances ne sont pas si dramatiques, je suppose que cela a simplement bousculé notre rencontre. »

Un autre sourire plana sur ses lèvres. Gabriel se demandait quelles relations l'infirmier pouvait entretenir avec les détenues, s'il avait eu l'occasion de parler à quelques-uns de ses patients. Harvey ressemblait à « n'importe quel infirmier », autant que lui ressemblait à « n'importe quel psychologue » ; sa carrure, sa physionomie même étaient faites pour inspirer confiance. Mais il sentait que ce n'était pas feint comme c'était le cas pour lui. Il lui semblait qu'il devait y avoir une raison à ce comportement, et à cette carrière. Harvey lui conseilla d'ailleurs d'arrêter sa journée de travail, il le sentait encore faible ? Ce genre de mots sonnait toujours un peu comme une insulte dans son oreille, Gabriel s'efforçait pourtant de ne rien montrer, malgré sa migraine, et la fièvre qu'il commençait à ressentir. Son corps n'était qu'une machine, une voiture, et il en était le conducteur ; il devait se contrôler un maximum. Il prenait de longues respirations. Toujours aussi courtois, et souriant, le jeune homme se défendit :

« Je sais ce que dirait le médecin, comme je vous l'ai dit, ce n'est pas la première que cela m'arrive. La dernière fois, c'était durant mes dernières années d'université. Ce n'est qu'un peu de surmenage. »

En avait-il trop fait ? Gabriel pensait toujours à son petit confort. Et celui-ci commençait par son image ; hors de question pour ressembler à cet étudiant un peu frêle qu'il avait été. Ici, il n'était pas là pour décorer, il était là comme appui. Il avait poussé un peu loin ses limites, voilà tout. Harvey lui conseillait de se reposer ou de rentrer, se proposant même de le raccompagner — et sa précieuse voiture, ne se sentirait-elle pas trahie d'être touchée par un autre ? —, mais Gabriel devinait qu'il était le genre de personne à sacrifier sa santé pour les autres. Évidemment, il ne se doutait pas un seul instant qu'il avait traversé son champ de croix. Il ne faisait que supposer, observant l'infirmier par des oeillades.

« Je vous promets de me reposer pendant le week-end. »

Un autre sourire, qui se voulait rassurant. Gabriel pouvait se montrer borné. Après tout, il était ici pour prouver quelque chose à son père, lui montrer qu'il n'était pas un enfant ; au risque de se faire bouffer par son travail, et tomber d'épuisement à la fin. Sa présence ici était motivée par sa fierté, et il ne pouvait pas non plus révéler à qui que ce soit ce qu'il s'était passé avec Monsieur Armand, pourquoi celui-ci l'avait licencié. La véritable raison, ce souvenir le faisait entre trembler de rage. Sa main se crispa sur le verre que Harvey lui avait donné. Il n'avait pas tout bu d'ailleurs. Le jeune homme fixa son collègue, et il se permit de lui demander :

« Vous travailler depuis longtemps ici ? »
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Sam 10 Oct 2015 - 10:45
Bien sûr qu’il avait entendu parler de son arrivée. C’était un professionnel qui arrivait dans la prison, qui plus est, un du corps médical. Un infirmier n’avait pas à ignorer ce genres d’informations. S’il devait par la suite encourager ses patients à se confier, il avait la possibilité de les confier à cet homme de l’art.
Il n’y avait rien de surprenant là-dedans et ne remarqua pas la moindre interrogation à ce sujet alors qu’il hochait la tête aux paroles du psy.

« non, il est évident qu’il y a toujours pire comme circonstance… Disons qu’il y a mieux… »

Il sourit légèrement avant de s’efforcer à argumenter que l’homme devait se reposer. Il savait ce que c’était de pousser son corps à bout et qu’à un moment, ce dernier ne suivait plus oui, certes, le corps était une machine et l’esprit le conducteur. Cependant, si vous n’entreteniez pas la dite machine, il y avait de fortes chances qu’à un moment, elle rende l’âme sans tenir compte du chauffeur. Il fallait se ménager, quel que soit sa volonté.

« En ce cas, si vraiment c’est du surmenage, vous ne me contredirez pas en disant qu’il faut vous reposer… Il haussa les épaules et posa ses coudes sur le bureau, l’observant. Mais bien évidemment, vous êtes libre de faire ce que vous voulez et je ne suis là que pour le conseil. Vous n’êtes pas en état critique ou votre pronostic vital n’est pas engagé, je respecterai votre choix de ne pas tenir compte de mes propos… Bien que je ne sois pas en accord avec votre décision. »

Il était important qu’il reformule, qu’il soit clair dans ses propos. C’était aussi ça, son boulot, être certain que tout patient face à lui comprennent bien les conséquences de leurs décisions. Le reste, malheureusement, il ne pouvait rien faire. Il n’était pas là pour forcer mais pour accompagner.

Alors qu’il observait la crispation de la main sur le verre, il releva son regard bleuté sur le propriétaire de celle-ci. Il sourit et secoua lentement la tête dans la négation.

« Non, je ne suis ici que depuis quelques mois. Suffisant pour comprendre le fonctionnement de la prison mais pas assez pour avoir encore la confiance de tous les détenus présents… »

Pourtant, il essayait. Mais certains restaient méfiants ou agressifs, quoiqu’il dise. Il ne pouvait leur en vouloir. Lui-même ne savait pas comment il pourrait réagir si du jour au lendemain, on le privait de toutes libertés… et selon les circonstances de ce genre de jugement, il n’aurait alors peut être plus tout sa tête… Comment vivait-on après la mort d’un homme que l’on aurait provoqué volontairement ou non… ? Il avait bien une idée… pour avoir accompagné de nombreux patients en fin de vie. Mais c’était un accompagnement, des soins palliatifs, tout était cadré, contrôlé, pour le bien du patient…

« J’ai fait mes armes en service à l’hôpital avant de me lancer dans le milieu carcéral. Et vous, docteur Goodman ? Ne le prenez pas mal mais vous êtes jeune… Vous exercez depuis combien de temps ? »

L’âge des praticiens n’avait jamais trop posé problème à l’infirmier. Ça ne remettait pas en cause leurs compétences. Mais l’expérience n’était pas non plus à négliger. Qui plus est dans un milieu comme celui-ci, où se côtoyaient psychopathes et meurtriers.
Pour alléger la question qui pouvait paraître comme un jugement, il ajouta.

« Pardonnez ma curiosité, c’est que la plupart des psychologues que j’ai rencontré sont en général plus âgés… Pourtant, il me semble que le nombre d’études n’est pas spécialement long, si ? »
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Sam 10 Oct 2015 - 23:40
Gabriel était persuadé de savoir ce qu'il faisait. Il pensait connaître ses limites, même s'il les surestimait un peu. Son désir de contrôle passait outre son état de santé, et il était souvent agacé de paraître faible, un enfant ayant besoin de sa mère dans ces circonstances. Malgré le discours de Harvey, et celui-ci devait s'en douter, il ne s'arrêterait pas de travailler tant que sa journée ne serait pas terminée. Il haussa les épaules à ses paroles, il savait pourquoi Harvey disait cela, mais il savait aussi pourquoi il ne l'écouterait pas. Un malaise pour sa première semaine de travail lui allait, il ne pouvait pas se permettre de prendre congé pour si peu. Que diraient les autres ? Que dirait son père en l'apprenant ?

Gabriel fronça les sourcils, une ligne se dessina sur son front, il observait Harvey. Sans détour, ce n'était pas son genre de dévier le regard comme une vierge effarouchée, si la personne comprenait qu'elle était regardée. Ou plutôt étudiée. Ses yeux s'arrêtèrent d'abord sur la personne, la taille de Harvey ne collait pas forcément à sa carrure, il était large ; rien de surprenant. Puis, sa pupille s'arrêta sur les mains de son collègue. Gabriel examinait souvent les mains, c'était ce qui en dévoilait le plus. Il était capable de comprendre une conversation juste en arrêtant son attention sur le mouvement des mains. Cela, il ne l'avait pas appris par ses études, mais par tous les dîners pompeux où son père avait été invité. Il lécha sa lèvre supérieure, pensif, il avait espéré retrouver un peu de café dessus. Il remonta ensuite son regard sur son visage, quelque chose ne « collait pas » ; sa peau sombre, et ses yeux clairs. Bleus même.


« Oh... fit le jeune homme en apprenant que Harvey n'était là que depuis peu de temps ; il lui sourit. Essayons de nous entraider dans ce cas. »

Puis, au sujet de la difficulté d'obtenir la confiance des détenus :

« Ce sont de bases des personnes difficiles à atteindre, l'isolement ne doit pas aider. Certains doivent nous voir comme des ennemis, tandis que d'autres essayeront de nous utiliser. Il faut du temps, simplement beaucoup de temps. »

Son air doux s'était aggravé, Gabriel avait parfaitement conscience de la complexité de leur travail. Il n'était pas à l'aise dans cet endroit, car il ne correspondait pas à ce qu'il était, et au milieu dans lequel il était né. Au moins, il avait des esprits qu'il pouvait étudier, se mesurer à l'intelligence des « psychopathes » ; cela l'amusait fort, et lui rappelait son entreprise. Monsieur Armand cachait un monstre, il l'avait senti, et depuis qu'il en avait pris conscience, il comptait le manger. Son visage restait neutre, même si la fatigue restait ancrée dans ses épaules, celles-ci étaient basses.

Et... la question qui fâche.

Gabriel ne réagit pas, ses émotions étaient toujours parfaitement calculées. Il regarda Harvey, il se redressa légèrement.


« Je... »

Une autre ligne se forma sur son front, Gabriel croisa les jambes.

« Non, les années d'études ne sont pas si longues... cinq ans pour le master, sept pour le doctorat ; en somme, c'est assez classique. »

En quoi son âge posait-il un problème ? Gabriel se sentit diminuer de l'entendre de la bouche d'Harvey, lui aussi le sous-estimait à cause de ses airs d'étudiant ? Ses mains s'étaient à nouveau crispées, mais le jeune homme finit par se détendre. De toute façon, il avait conscience qu'il était considéré comme une bleusaille, et que la plupart de leurs collègues attendaient le moment où il prendrait ses jambes à son cou. Cela ne risquait pas d'arriver, Gabriel avait trop de patience, et trop de force. Sur un ton détendu, il lança en souriant :

« Il faut bien un début à tout, n'est-ce pas ? De plus, je ne suis pas si jeune que ça. »

Bon, certes... il avait encore le temps de voir ses trente années arriver, mais il n'était pas pressé. La vieillesse, il la redoutait autant que l'acné durant son adolescence. Il défit légèrement sa cravate, ça lui donnait chaud, l'air lui semblait un peu vicié. Ou c'était la fatigue, et la fièvre. Il avait le regard un peu vide.

« Je me suis réorienté en prison. J'étais à la base psychologue pour entreprise, mais... disons que mon rôle n'était pas de soigner mes patients. »

Un vague sourire triste se percha sur ses lèvres pâles, tandis qu'il marquait une pause en fixant le verre. Il était nostalgique de cette époque où il pouvait être payé pour se nourrir du malêtre de ses patients. Sans relever les yeux sur Harvey, il ajouta :

« Je devais déterminer quels éléments étaient les plus faibles, afin que l'entreprise les élimine. Ce travail n'avait rien d'humain. »

Et ici... ce n'était pas si différent, il voyait ses patients, il devait rédiger des rapports, deviner ceux qui se tiendraient ou ne commettraient pas de crime une fois dehors. La prison, c'était une grande entreprise qui fabriquait des chaînes. Voilà tout.
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Lun 12 Oct 2015 - 14:02
Qu’est ce qui ne ‘collait’ pas chez lui ? Son physique, son attitude, sa façon de parler ? Harvey ne pouvait pas lire dans les pensées et dans un sens, heureusement. Sinon, il aurait passé son temps à s’inquiéter du bien-être de ses patients. Et si il fallait qu’il change quelque chose chez lui pour qu’ils soient plus à l’aise, il le faisait, sans se poser de questions, sans penser qu’il pourrait s’oublier et se perdre parfois.
Dire qu’il vivait pour ce métier n’était pas complètement faux. Depuis sa maladie, il en avait fait son but, son objectif, sa raison de vivre. Pour tout ce qui concernait ensuite sa vie personnelle, il l’avait un peu mise de côté pour mieux prendre soin des malades – et désormais détenus. Après tout, lui, il avait eu de la chance de survivre –pour combien de temps ? Lui murmurait cette petite vois inquiète et angoissée qu’il tentait désespérément d’ignorer – et il fallait qu’il fasse en sorte que son existence soit utile.

Le jeune infirmier hochait la tête. S’entraider. Il ne demandait que ça. Il était important de collaborer avec les différents membres de l’équipe pénitencière, aussi bien les soignants comme le docteur Goodman, que le personnel. C’était un travail pluridisciplinaire. Et plus il y avait de l’intelligence sociale et mieux cela se passerait. Pour les détenus. Pour eux.

« Le temps et la patience, je le sais… »

Il confirmait de cette simple phrase les propos du psy. Du temps et de la patience… comme pour des malades finalement. Certains étaient condamnés à perpétuité, d’autres pour un temps donné. Et durant tout ce temps, il se devait de les accompagner au mieux, laissant ses préjugés de côtés pour ne pas parasiter ses soins.

Et quand on parlait de préjugés, il était comme tout le monde, avec ses représentations du personnel médical. Le médecin compétent vieux et con, le psy avec une allure de Freud ou encore l’infirmière sexy – pas terrible si on devait lui demander son avis. Il était conscient de ses images intégrées déjà dans la pensée populaire et bien qu’il n’était pas d’accord avec tout ça, ça ne l’empêchait pas, parfois, de se faire des réflexions, surtout concernant les âges.
Il savait que l’on pouvait être compétent, même jeune. Mais l’expérience et la maturité mettaient aussi parfois plus longtemps à venir et il espérait que c’était déjà le cas pour le docteur Goodman. Certes, il n’était pas psy et il n’évoluait pas dans la tête des gens mais il était passé par la psychiatrie et avait déjà eu affaire à de nombreux psychotiques ou névrotiques et savait que ce n’était pas facile parfois de faire la part des choses.
Encore une fois, pour le bien de son ‘patient’, il ne voulait pas qu’il tombe de trop haut et qu’il se fasse mal. Si ce dernier n’avait pas le recul nécessaire, Harvey devait pouvoir le détecter pour le protéger de lui-même. Son rôle d’infirmier était pour tout le monde, aussi bien les patients que les professionnels.

Il se rendit compte de la réaction du jeune blond à sa question et s’en voulu un instant. Ce n’était pas ses compétences qu’il remettait en doute. Lui-même se trouvait encore jeune parfois pour certains actes dans son métier. Il sourit avec douceur, souhaitant mettre à l’aise et lui montrer qu’il ne faisait pas cas de l’âge. C’était juste une réflexion qu’il se faisait. Cela ne changerait pas son attitude.

« En effet, il faut bien un début à tout et je suis certain que vous ferez du très bon travail ici, docteur Goodman. Je m’excuse si vous l’avez mal pris. Parfois, j’ai tendance à toucher des points sensibles mais je peux accepter de reprendre mes questions pour vous laisser la liberté de garder vos réponses. «

Alors qu’il répondait, Harvey continuait à l’observer, se rendant compte d’une sorte de nervosité…. Sa respiration s’accélère légèrement, une fine pellicule de sueur sur le visage. Avait-il chaud ? De la température ? Il faudrait attendre un peu que l’antipyrétique fonctionne. Ou bien était-ce les questions qui le rendaient mal à l’aise… ?

Où était-ce le retour vers le passé et son travail en entreprise qui avaient été une mauvaise expérience ? Il grimaçait à la fonction de Gabriel dans son ancien poste. Il n’aimait pas cette façon de prendre les gens pour des numéros, des objets que l’on usaient jusqu’à la corde e que l’on jetait sans se poser de questions sur leur vie, leur famille, leurs émotions. Non, décidément, ça ne lui aurait pas plus ce travail là.

Soupirant, il se leva et alla vers la machine à café qu’il avait apporté de sa propre initiative pour s’en faire un.

« Vous savez, ici, vous ferez des rapports qui auront un impact sur la vie future des détenus aussi… Certaines sorties peuvent même être refusées si votre expertise arrive à la conclusion de leur dangerosité. Mais il est certain que ce n’est pas dans le but de les éliminer mais de protéger la société et les détenus également… C’est une autre approche…Plus humaine… plus sociale, je dirais…. il se retourna pour le fixer. Est-ce que vous voulez boire quelque chose de frais ? Vous paraissez fiévreux encore… »

Il s’inquiétait de ce regard embrumé, vide parfois. Cette intonation qui paraissait… détachée. Détaché ce comportement également… concernant sa propre santé. Quelque chose ne ‘collait’ pas non plus. Mais peut-être était-ce tout simplement parce que monsieur Goodman était malade et en début de grippe ?
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Lun 12 Oct 2015 - 18:29
« Non... cela ira.... et... »

Gabriel ferma les yeux, et il les rouvrit. Il sentait bien que son collègue n'était pas le genre de personne à juger les autres, comme s'il jugeait le goût d'un plat, mais... la question de son âge avait toujours été délicate depuis sa sortie de l'université. Sans son père, il n'aurait pas trouvé facilement du travail, parce qu'il était considéré « jeune et en manque d'expérience ». Au fond, cela ne signifiait rien pour lui. Des années à jouer un rôle, des années passées à écouter et prendre soin des autres, se bâtir cette image de garçon calme et attentionné. Pourquoi n'avait-elle pas collé assez à ce travail ? Il n'avait fait qu'écouter ce que son père attendait de lui, et ce dernier n'avait pas été satisfait. S'il se faisait pousser une barbe de trois kilomètres, est-ce que ça allait l'aider ? Et arrêter lui donner cette image molle et fade ? Harvey ne pouvait pas revenir en arrière, et retirer ce qu'il avait dit ; Gabriel l'acceptait, malgré tout.

« Et je sais très bien que mon âge pose problème pour quelques personnes. Si ce n'était pas la majorité, songea-t-il non sans amertume. Qu'on s'attende à ce que ce travail me fasse craquer, qu'on se dit que j'ai encore des allures de jeunes étudiants, et que je vais me casser la figure. Gabriel marqua une pause, il fixa le verre, et ses blanches, puis il releva la tête vers Harvey, et il lui donna un sourire, différent de ceux qu'il lui avait présentés jusque-là ; il ajouta : mais cela n'arrivera pas. Si j'ai été choisi pour ce poste, ce n'est pas pour rien. »

Puis, Gabriel se rendit compte qu'il avait peut-être réagi un peu trop. Il plissa le front, il fixa Harvey, mal à l'aise. Il avait été simplement sincère, légèrement plus qu'à son habitude, mais il comprenait que l'infirmier pouvait penser qu'il avait dit ça par rapport à lui.

« Excusez-moi, fit-il dans un souffle,je ne vous visais pas. C'est un ensemble. »

Et c'était le cas. Gabriel pouvait parler honnêtement, sans détour ; cela arrivait souvent, plus qu'on pouvait le croire. Il usait de tact, la plupart du temps, voilà tout. Il défit un peu, et à nouveau, un bout de sa cravate. Oui, il avait chaud, malgré tout ce qu'il préférait cacher. Gabriel n'aimait pas la sueur, il ne supportait pas l'effort en partie pour cela ; rester impeccable, en toutes occasions. C'était d'abord pour lui qu'il le faisait. Il étudiait encore Harvey, ses yeux s'arrêtaient sur ses sourires, sur ses allées et venues dans la pièce, cette réserve qu'il avait au fond des pupilles. Harvey semblait mettre volontairement de la distance entre lui, et les autres ; il en révèlerait peu sur lui. Sans doute par crainte d'être blessé, Gabriel sentait qu'il lui était arrivé quelque chose en particulier pour en arriver là. Il le sentait, ou il le voyait ?

« Oui, je sais, ce n'est pas très différent de ce que je faisais avant. »

Le jeune homme tenait entre ses mains l'avenir de plusieurs personnes, ses rapports pouvaient être à la fois la clef de leurs libertés, ou de leurs enfermements. C'était une lourde responsabilité, dont il avait pleine conscience. Il y avait de quoi fuir, ou s'amuser. Prendre la bonne décision ? Ou laisser son ressenti prendre le dessus ? Il resterait objectif ; il n'était pas assez émotif pour tomber dans ce genre de travers. Il frotta ses yeux.

« Oui, je veux bien de l'eau, s'il vous plait. »

Gabriel releva son col, comme pour s'aérer, il reposa ses yeux sur Harvey.

« Je ne dois simplement pas m'impliquer, le jeune homme laissa à nouveau quelques secondes défiler, comme pour reprendre son souffle. Cela lui permettait aussi de prendre un autre chemin dans la conversation : et vous... si ce n'est pas indiscret, puis-je me permettre de vous demander ce qui a porté votre choix pour cet endroit ? Pour la prison ? »

Même si Harvey semblait prendre son métier à coeur, il y avait d'autres endroits où il aurait pu exercer. La clinique, l'hôpital, les écoles... l'hôpital était le choix le plus classique, songea-t-il, mais sans doute le plus éprouvant pour les nerfs. Les allées-retours, les nuits mouvementées et interminables, mais le contact avec les autres se faisaient plus profond, non ? Au risque de le voir se briser par la mort. Gabriel se demandait si ce choix ne s'était pas orienté après un éventuel traumatisme, ou rentrait en concordance avec la réserve de Harvey. Il se questionnait sur son vis-à-vis, mais il y allait en douceur. C'était impoli de demander de but en blanc certaines choses, il lui laissait le choix de ne pas lui répondre quelque chose de trop concret. Une réponse vague lui suffisait aussi. Un indice, un détail ; il aurait de quoi comprendre.
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Dim 25 Oct 2015 - 13:55
Il n’allait pas faire le moindre jugement sur la présence du psy ou de son embauche. Après tout, il n’était pas dans les ressources humaines et il savait d’expérience qu’on pouvait être bon et jeune. Lui n’était pas doué mais il savait que dès son diplôme, il avait été efficace mais il savait aussi qu’il y avait bien mieux que lui.

Lentement il acquiesça, voulant montrer qu’il n’était pas là pour critiquer. Il avait eu certes, un début de suspicion en pensant que plus on était jeune et moins on avait les épaules pour tenir le stress et la détresse des gens. Lui-même avait dû faire face parfois à des situations très difficiles. Mais c’était lui. Chacun était différence et Gabriel devait certainement l’être.

« Ne vous excusez pas d’exprimer vos ressentis sur certaines paroles qui peuvent froisser par moment. Il sourit doucement J’essaye de ne pas être sensible et de ne pas prendre pour moi les paroles de mes patients… je ne ferais pas exception avec vous… et tout ce que vous pourrez dire ici, restera ici. Je suis comme vous, dans le cadre du secret professionnel… »

Il espérait ainsi avoir été assez réconfortant, aussi bien pour l’aider à verbaliser si son envie le prenait ou tout simplement, venir et se sentir en confiance en sa présence. La confiance était le début de toute relation. Le professionnalisme aussi… mais si il y avait le moindre doute sur le sérieux, alors, les relations étaient déjà fissurées et vouées à l’échec.

Loin de s’imaginer qu’il était observé autant que lui le faisait, l’infirmier se détournait pour aller faire son café et proposer quelque chose à boire.

« Si vous en êtes conscient, c’est bien… »

Au moins, ça prouvait qu’il s’était renseigné sur ce qu’on attendait réellement de lui ici. Harvey n’était pas dupe ni naïf. Il y avait quelque chose dans cette prison qui ne tournait pas rond. Les règles étaient respectées… d’une certaine manière. Mais il avait toujours ce drôle de pressentiment que parfois, ce n’était qu’une façade. Parfois, il avait envie de creuser un peu plus, jouer au ‘héro’. Et puis d’autre fois, l’instinct de survie et la crainte de tomber sur quelque chose de bien trop gros pour lui le freinait. Il oscillait entre ces deux sentiments et avait un peu de mal à prendre sa place. Alors il essayait de faire ce qui lui paraissait le plus proche de ses convictions et ses valeurs, espérant que ça suffirait.

Il revint avec une tasse de café dans une main et un verre d’eau dans l’autre qu’il tendit à son collègue, se disant encore une fois que ce n’était pas une bonne idée qu’il retourne travailler. Du moins, temps qu’il était encore fiévreux.
S’installant en face du psy, il poussa un discret soupir et porta la tasse à ses lèvres, prenant le temps de savourer la chaleur du liquide mais aussi le temps de réfléchir à la question. Elle était habituelle et légitime. Mais à chaque fois, ça revenait à penser à ses raisons, son passé, ses attentes, ses fuites. Ça le ramenait à repenser à lui et ça, c’était toujours un peu délicat.

« hum… Disons que le service dans lequel je travaillais m’a apporté tout ce que j’avais à avoir… et je voulais quitter un peu le milieu hospitalier. Celui du carcéral permet autant la technique que le relationnel, ce qui est intéressant… »

Il sourit un peu plus, se retenant au passage de se dire que l’une des règles en prison était de limiter la proxémie avec les détenus. D’une certaine façon, ça le mettait en sécurité. Plus il y avait de la distance et mieux c’était pour lui. Du moins, de son point de vue.

« Et puis, c’est une expérience parmi une autre. Si celle-ci m’apparait vraiment difficile, rien ne m’empêchera encore une fois de changer de voie…. C’est l’avantage de mon métier, j’ai de nombreuses possibilités… »

Harvey reposait sa tasse en face de lui et l’observait, sans chercher à se cacher cette fois.

« Excusez-moi par avance, docteur Goodman. Mais j’ai déjà eu une thérapie et je souhaiterais que vous ne cherchiez pas à faire quoique ce soit avec moi. Je n’ai rien contre votre profession, au contraire.[b] Il serrait involontairement ses mains autour de la tasse.[b] Mais j’essaye d’avancer comme je peux.. Il lança un sourire d’excuse. Rien de personnel, docteur… mais je voulais que ce soit clair dès le départ… »

Avancer, oublier, fuir un passé qui pourtant, lui a laissé une épée de Damoclès au-dessus de la tête. C’était déjà pas mal pour se rajouter des obstacles.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Lun 26 Oct 2015 - 14:10
Harvey pensait que le milieu carcéral apportait autant en relationnel qu'en technicité ? Gabriel n'exprima pas d'émotions, réfléchissant à ce que son collègue avançait. C'était difficile pour lui de se plier à son point de vue ; il l'envisageait, mais il peinait à le comprendre totalement. A priori — et selon lui —, l'hôpital permettait plus de rencontres qu'en prison. Après tout, on ne voyait pas tout le temps les mêmes visages. C'était peut-être cela qui encourageait l'infirmier à rester ici, une certaine proximité quotidienne avec les patients. Lui, il n'était pas assez humain pour voir la différence. Les gens étaient pour Gabriel à la fois des pions, et des fantômes. Il se moquait de leurs destins, et seuls les quelques « élus » pouvant se targuer d'avoir son attention devenaient des pions. Ce n'était pas le cas de tous ses patients — et heureusement —, mais il cherchait surtout à expérimenter. Il était coincé ici pour cinq ans, ordre du patriarche, alors autant s'amuser, n'est-ce pas ? De toute façon, qui irait comprendre un esprit déréglé ? Mis à part lui ? Les gens voyaient les détenus comme des bêtes monstrueuses, exposés dans les journaux, comme on le faisait avec les créatures bizarres dans les foires. Les « aliénés » avaient un habit plus particulier. Ils ne donnaient pas la même impression que le voyou de base. Au contraire, ils effrayaient ; les gens prenaient conscience que la folie pouvait les habiter, et qu'ils étaient dangereux. Plus dangereux qu'un criminel classique. Des animaux. En quelque sorte.

Gabriel raccrocha son attention sur son vis-à-vis, souriant vaguement face à ses paroles. Il ne pensait pas que leur travail était plus difficile qu'un autre ; la force, ça se cultivait, et puis tout dépendait des personnes. Gabriel n'était pas suffisamment sensible pour s'émouvoir de ce qu'il entendait, ou de ce qu'il voyait. Peut-être parce qu'il correspondait à ses patients, une sorte de miroir en costume pour quelques-uns. Le jeune homme fronça les sourcils, il fixa Harvey sans comprendre. Pourquoi s'excusait-il... ? Ah... Il but une gorgée d'eau, puis en montrant les paumes de ses mains, comme si son corps entier disait « mea culpa », il fit toujours de cette voix basse, et douce :

« Oh... pardonnez-moi. Ce n'était pas mon intention, je me posais la question, tout simplement. »

Et le psychologue sourit à l'infirmier. Il pouvait mettre cela sous le couvert de la « déformation professionnelle », mais à son âge... qui croirait ça ? Gabriel avait toujours eu cette mauvaise tendance à vouloir dénicher ce que les autres cachaient avec autant d'énergie. Et même en voulant mettre « les choses au clair », Harvey lui avait dévoilé un fragment de son histoire : « j'essaye d'avancer comme je peux ». Déjà, son esprit échafaudait des théories, il esquissait les contours de l'histoire de cet homme, sans qu'il ne l'exprime une seule fois. Il éviterait de lui poser des questions trop personnelles, même si... Harvey avait titillé sa curiosité. Enfin, il respectait sa réserve. Gabriel croisa les jambes, il se redressa un peu ; l'eau lui faisait du bien. Son regard continuait de parcourir la pièce, et il finissait toujours par s'arrêter sur Harvey. Il s'habituait peu à peu à cet environnement froid, et vide. Au final, la prison lui correspondait bien ; froid, vide, autoritaire. Il préféra alors changer de conversation :

« Hum... avez-vous entendu parler d'Andrea — dit Icare — Higgins ? Il parait que son frère est ici aussi. »

Parce que partageait Harvey avec ce patient, c'était cette fameuse réserve. Sans doute parce qu'ils craignaient tous les deux qu'il s'immisce dans leurs cerveaux. Andrea Higgins... un cas qui le laissait perplexe, et songeur. Une multitude de personnalités enfermées dans le même corps ; Gabriel en avait vu que deux pour le moment. Leur entretien lui était resté en tête un bon moment, et il songeait souvent à son patient. Icare — ou Andrea qu'importe — était dangereux. À la fois pour lui-même, mais en particulier pour son frère. Ce que Gabriel avait pu explorer était l'amour et la haine portée sur ce « pauvre garçon ». Il pensait approcher Eliott dès que possible, mais il devait planifier cette rencontre. D'un côté, il devait le mettre en garde... et de l'autre, il ne devait pas révéler plus que nécessaire ce qu'il avait appris. Et puis... tout dépendrait si Eliott lui donnait envie d'être sauvé, ou non. Le jeune homme reposa ses yeux sur le verre, réfléchissant aux différentes facettes qu'Icare lui avait montrées. Il en parlait à Harvey, parce qu'il imaginait que l'infirmier avait pu avoir plus de proximité que lui avec les détenus ; des rumeurs même lui suffisaient.
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Mer 11 Nov 2015 - 9:51
Il préférait être clair dès le départ, conscient qu’en mettant ainsi les points sur les ‘i’, il donnait également des indices. Cependant, il valait mieux cela que subir un début d’interrogatoire ou un début de psychanalyse alors qu’il ne demandait rien.
Il n’avait rien contre les psys. Ces derniers l’avaient bien aidé à un moment. Mais il ne voulait plus d’aide de personnes, préférant se battre seul. Autant pour ne pas déranger que conscient qu’il n’y avait que lui qui pouvait changer. Les autres n’étaient malheureusement que de passage dans sa vie et ne resteraient pas si sa maladie revenait ou s’il mourrait.

Un sourire répondit aux excuses du professionnel. Il ne pouvait lui en vouloir d’être curieux. Lui-même aurait tenté de l’être s’il avait été dans sa place. Et si, on pouvait parler de déformation professionnel. Ce n’était pas une question de temps d‘expérience mais simplement un savoir-être qui s’exprimait. On ne tombait jamais par hasard dans certains métiers. Quelques soient les raisons, bonnes ou mauvaises.
Il connaissait les siennes. Pour ce qui était de savoir si elles étaient louables ou non, cela ne regardait que lui et sa conscience. Et pour ce qui était de Gabriel Goodman, il en était de même.

Le rythme et contenu de la conversation changèrent sans qu’il ne l’ait senti venir. D’un homme ayant fait un malaise, voilà qu’il passait en attitude d’un homme de science pour parler d’un détenu. Et pas n’importe lequel, pas un détenu lambda. Juste un détenu qui marquait plus l’infirmier que les autres.
La surprise de ce changement de sujet dut se lire sur son visage alors qu’il reprenait une gorgée de café, songeant à tout ce qu’impliquait ce genre de discussion : une attitude professionnelle, ne laissant pas de jugement personnel et ne déviant pas du secret professionnel.

D’un échange que l’on aurait pu qualifier d’amical et neutre, voilà qu’il était balancé sans voir venir, dans un échange entre un psy et un infirmier. Deux postes. Médical et paramédical. Chacun souhaitant faire son boulot mais étant tenus par leurs valeurs, principes et lois.

« Andrea… Icare Higgins… Il ne fallait pas être bien malin pour faire le tour et assembler les morceaux entre le nom et le frère. Eliott. Il l’avait vu déjà deux fois. Et à chaque fois, une curieuse sensation. Une envie d’en faire plus… il acquiesça lentement. J’ai plus eu l’occasion de voir son frère jusqu’à maintenant. Eliott Higgins. J’ai cru comprendre en effet que son frère était incarcéré ici également… »

Et que ça pouvait poser problème au détenu. Dire que ce dernier était toujours sur le qui-vive, inquiet d’une moindre agression. Que celle-ci pouvait venir justement de son frère… Tout cela n’avait pas été formulé clairement. De l’interprétation d’Harvey. Et dit dans un mode confidentiel, qui plus est. En relation de confiance. S’il en dévoilait trop, il trahirait le lien fragile qu’il avait créé.

« Pourquoi cette soudaine question ? L’avez-vous en analyse ? »

Il pouvait être tout aussi curieux que Gabriel concernant cette famille. D’une certaine manière, ils l’intriguaient. Mais pas pour les mêmes raisons que le psy, c’était certain. Et pas les mêmes personnes. Pas directement, toutefois.

« Vous venez de donner deux prénoms pour une même personne… Est-ce volontaire ou il y a autre chose en dessous ? »

Goodman pouvait lui répondre ou non. Dans tous les cas, il aurait accès au dossier, ça ne retarderait que ses réflexions. Mais en abordant le sujet avec lui, il venait encore d’attiser ‘l’attrait’ des Higgins.
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Gabriel Goodman
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Mer 11 Nov 2015 - 22:10
« Andrea Higgins est récemment arrivé, en effet. »

Pour le moment, Gabriel ne faisait que confirmer ce que disait Harvey. Il avançait prudemment, gardant le plus important pour lui, afin de « respecter le secret professionnel ». Même si selon lui, c'était relatif ; on ne respectait pas les secrets des autres, si l'on devait les dévoiler sur un bout de papier nommé « rapport ». Gabriel continuait d'observer Harvey, de la même manière qu'il le faisait avec tout le monde. Harvey lui avait demandé de ne pas trop s'approcher de ses propres secrets — Gabriel obéirait —, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'analyser en permanence. Ses études déformaient ses relations avec autrui. Ou cela avait toujours été ainsi ; il ne savait pas trop. Deviner comment étaient les autres lui permettait de s'adapter à eux, et de convenir à ce qu'ils attendaient de lui. Mais Harvey ne paraissait pas attendre des autres une attitude programmée selon ce qu'il voulait. En réalité, parfois son regard se posait avec envie sur le café qu'il buvait. Oui, le café. Le jeune homme haussa les épaules.

« Oui, c'est voulu. »

Oui... parce qu'Andrea Higgins souffrait de trouble dissociatifs de l'identité. Icare prenait souvent le pas sur Andrea... du moins face à lui, et cherchait à se protéger un maximum de lui. Par mépris, par crainte, Gabriel pouvait trouver de nombreuses raisons à sa méfiance, mais cette attitude défensive lui donnait quelques clefs pour le comprendre. Plus qu'Andrea — ou Icare, les deux avaient cela en point commun — n'osait le penser. Il ne fallait pas le sous-estimer longtemps. Harvey connaissait donc plus Eliott, mais que pouvait-il se permettre de demander au sujet du jeune Higgins ? Gabriel sentait que ce dernier était en danger. Après tout, Andrea avait admis qu'il voulait le tuer. Devant lui. Et ce n'était pas de la manipulation ; s'il avait été sincère une fois au cours de leur entrevue, c'était sur ce point-ci. Gabriel examina son verre.

« Et c'est bien mon patient. »

Il était même le premier patient qu'il avait rencontré ici. Andrea avait quelques points communs avec les personnalités qu'il avait rencontrées en entreprise, c'était le même genre de profil. Hautain, sûr de lui au point de ne plus pouvoir entrer les pieds dans ses chaussures, charismatiques (mais c'était subjectif), beau parleur ; il ressemblait légèrement à son ancien employeur. Finalement, Gabriel avoua à Harvey, tandis que le cheminement de ses pensées se faisait :

« 'ai l'impression que son arrestation n'est pas une erreur. »

Icare avait voulu plus que tout au monde « rejoindre son soleil ». Andrea détestait les femmes, il ne les voyait que comme des objets de distraction, un misogyne comme il n'en avait pas vu depuis longtemps. Une femme comme Celeste l'aurait castré au premier faux sourire charmeur lancé, songea le psychologue en retenant un sourire.

« Je suis inquiet pour Eliott Higgins. »

Icare le mangeait petit à petit, puisque son existence entière tournait autour d'Eliott. Andrea voulait le voir mort, il voulait voir disparaître cette faille, inconsciente qu'il en découvrirait d'autres s'il parvenait à ses fins. Et qui sait ? Peut-être que d'autres visages d'Andrea Higgins apparaitraient en réaction au traumatisme ? Gabriel était curieux de le voir. Il ne pouvait pas l'admettre à voix haute, tout simplement. C'était sa part de ténèbres — comme on pouvait le nommer, non sans ridicule — qui l'incitait à pousser ce genre de personnes à bout. Il ne devait pas le faire, c'était dangereux, mais... la question restait dans sa tête. Elle n'en sortirait pas de sa tête.

« Je ne l'ai pas encore vu, mais je pense que je ne vais pas tarder à le convoquer. J'ai besoin de l'aider. »

« Besoin »... c'était un bien grand-mot. Gabriel n'avait pas eu d'autre terme en tête. Oui, il devait aider Eliott, il devait lui donner les armes nécessaires à sa survie. Harvey ne lui en avait pas fait la description, mais il sentait qu'Andrea était susceptible de passer à l'acte brusquement, sans même qu'il puisse le prédire. Même s'il avait envie de voir ce que la mort d'Eliott pouvait engendrer chez Andrea, il ne pouvait pas non plus se permettre de perdre un patient « au nom de la science ». Et puis, cela remettrait en doute ses capacités. Impensable. Son père lui dirait qu'il avait raison, et ça lui donnerait une raison supplémentaire de le tuer. Gabriel esquissa un sourire à Harvey, il ne savait pas comment était Eliott : un dossier, ça en dévoilait si peu... ça dressait un profil psychologique que l'on rangeait soigneusement dans un tiroir. Gabriel ne pouvait pas s'y fier.
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Sam 14 Nov 2015 - 10:31
Lui n’avait pas encore eu accès au dossier du frère. Dans un sens, c’était normal. Si l’homme ne s’était pas blessé et si il n’y avait que de la psy à faire avec lui, ça ne le concernait pas directement.. Mais indirectement, c’était bien possible. Car si il ne connaissait pas Icare, il connaissait Eliott, autant qu’en tant que patient qu’en tant que personne qu’il commençait à apprécier –et oui, il se donnait des baffes mentalement pour songer à ça -.

Cependant, même si il ne devait pas avoir accès au dossier, il ne pouvait que reconnaître que la curiosité était plus forte. D’une, parce qu’il n’avait pas encore eu l’occasion d’aborder le sujet avec Eliott. De deux, le fait que Gabriel en parle sans même avoir eu besoin d’un sujet d’accroche… Si l’homme cherchait des informations, c’est qu’il y avait matière à creuser. Et il ne savait pas encore si il devait s’inquiéter ou non…

« Hum… Dans ce cas, je déduis qu’à deux prénoms et que le fait qu’il soit votre patient, c’est qu’il a un trouble dissociatif de la personnalité ou quelque chose comme ça… il fit une petite grimace. Je ne suis pas psy mais j’ai fait quelques passages chez eux pour mon travail… »

Si c’était le cas, il commençait à mettre quelques pièces du puzzle en place. Et là, il commençait à s’inquiéter.. Surtout si Goodman renchérissait derrière.

Sa neutralité se fendilla un peu alors qu’il se concentrait sur les derniers propos qu’Eliott avait pu lui faire. Son agression dans la cour… Etait-ce réellement un banal accident… ? Ou lui avait-il caché quelque chose… ? Non… il avait été angoissé la première fois qu’il l’avait rencontré, faisant mention de quelqu’un qu’il ne pouvait fuir. Cette fois-là, il n’était pas dans le même état psychique. Rien à voir.

« Vous êtes inquiet pour lui.. ? Si l’homme de science l’était, que dire de lui. Il se pinça les lèvres, dans ses réflexions puis reprit, portant son attention sur son vis-à-vis, reprenant une attitude qu’il espérait professionnel. A-t-il proféré des menaces explicites à l’encontre de son frère… ? Si c’est le cas, peut-être que vous devriez faire remonter tout cela à la direction.. ? Je peux faire un rapport en corrélation avec le vôtre, si vous le souhaitez ? histoire d’appuyer la demande ? »

En disant cela, il confirmait à demi-mot qu’il avait également quelques informations. Mais encore une fois, dans le secret professionnel et la relation de confiance, il ne pouvait pas tout dire. Lui, il savait juste que le détenu était inquiet pour sa sécurité mais qu’il n’avait rien de plus. Harvey avait pu tenter de lui proposer un cadre sécuritaire en l’invitant à l’infirmerie quand il le souhaitait. Mais si rien n’était dit de manière clair, il restait sur des suppositions… et il n’allait pas loin avec des suppositions, hélas.
Le psychologue avait plus de poids que lui dans cette histoire.

« Monsieur Higgins Eliott doit revenir me voir pour des soins, suite à une altercation dans la cour. Je peux lui en toucher deux mots et lui proposer de vous rencontrer.. ? «

Bien qu’il ne sache pas trop comment proposer un rendez-vous psychologue au jeune détenu qui semblait tout le temps sur ses gardes.
Harvey soupira. Plus le temps passait et plus il avait l’impression que la prise en charge Higgins serait plus compliqué que ça. Il y avait un affect qu’il ne pouvait nier. Qui plus est, la présence du frère qui angoissait l’autre et les propos de Gabriel..

« Eliott me parait équilibré d’apparence. Il est calme et ne semble pas agressif. De ce que j’ai compris dans son dossier, c’est qu’il n’a pas eu de chances et qu’il a fait des mauvais choix… Mais.. Il fronce les sourcils. Il ne m’a pas spécialement parlé de son frère.. et encore moins d’une quelconque maladie psychologique. Est-il seulement au courant de cela.. ? »

Si effectivement, il ne le savait pas, c’était d’autant plus dangereux. Il se méfiait de son frère mais pas d’une pathologie instable…
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Sam 14 Nov 2015 - 14:27
Gabriel hocha la tête pour aller dans le sens de Harvey. Andrea avait plusieurs personnalités ; il n'en avait vu que deux, mais il en supposait plusieurs. Chaque personnalité, ou chaque visage qu'empruntait son patient était le témoignage d'un évènement traumatisant qu'il ne déterminait pas encore. Andrea refusait de le laisser entrer dans sa tête, Gabriel ne faisait que des suppositions dans son cas. Il ne donnait pas de diagnostic clair, car Andrea ne le laissait pas approcher. Gabriel reposa ses yeux sur son verre, pensif, il écoutait Harvey, et sa proposition de faire remonter les menaces d'Andrea à la direction. Mais s'il faisait cela, ce dernier se trouverait des raisons supplémentaires de ne pas lui faire confiance. Le jeune homme haussa les épaules, il observa Harvey, les sourcils froncés. Il pesait le pour et le contre de sa réponse, mais ce n'était pas facile à établir. Andrea considérait Eliott comme une faiblesse qu'il devait faire disparaître, et Icare se démenait pour se raccrocher à son soleil.

« C'est plus complexe que cela ; l'un tient à lui plus que tout, et l'autre... »

Gabriel ne termina pas sa phrase, il sentit comme une lame s'insérer dans sa tempe. Il la frotta pour éloigner ce début de migraine ; ce n'était pas le moment. Il n'avait comme preuve que leurs conversations, Andrea était dangereux, fatigant et insupportable, mais il ne devait pas le laisser prendre le dessus. Admettre qu'il avait en effet proférer l'idée de tuer Eliott, c'était perdre la partie d'échec ridicule que l'homme avait mis en place. Gabriel se moquait de gagner, il se souciait de son travail avant tout. De toute manière, Andrea ou Icare, les deux étaient dangereux pour le petit frère. Si Andrea ne tuait pas Eliott, Icare l'étoufferait de son amour obsessionnel jusqu'à lui briser les os.

« Je veux bien que vous abordiez ce sujet pour moi avec lui, j'ai lu son dossier... mais cela ne me décrit en rien la personne qu'il est. »

Parce que Gabriel préférait se faire son propre avis. Eliott était peut-être calme d'apparence, mais cela ne signifiait pas qu'il était en mesure de faire face à Andrea. Les facettes prises lorsqu'il se sentait en danger ou en confiance, les tons, l'attitude détachée et vaniteuse ; ce n'était pas de tout repos. De plus, Eliott lui permettrait d'obtenir des réponses, il devait collaborer avec lui, et pour lui. Défaire l'emprise du grand-frère, même si cela donnait une réelle raison de le détester ; Gabriel avait le temps avant que cela n'arrive, il devait avoir la confiance d'Eliott.

Un nouveau haussement d'épaules. Gabriel sembla réfléchir, il ne pouvait pas déterminer si Eliott était au courant ou non que son frère était malade.


« Je ne sais pas... étant donné que je ne l'ai pas encore vu, je me demande s'il est au courant. Ou bien... s'il le sent, s'il a conscience que quelque chose “cloche” chez son frère. Certains aspects de ses personnalités se ressemblent. »

La vanité tout d'abord, c'était le trait que Gabriel retrouvait chez Andrea, et Icare. Les deux se voulaient charismatiques et séducteurs, mais ce qui les détachait l'un de l'autre était Eliott, ainsi que leurs rapports aux femmes. Andrea les considérait comme des objets sexuels ou décoratifs, Icare semble les voir comme des poupées sans importance ; Eliott était la seule chose de réellement précieuse dans son esprit. Icare était persuadé que le mal avait plus de place dans le coeur des hommes que le bien. Gabriel ne croyait pas à cela. Pour lui, le bien ou le mal n'était qu'une question de point de vue. Gabriel entamait un chemin épineux, et il ne savait pas si Eliott y mettrait ses propres embûches, ou accepterait son aide.

« Vous vous entendez bien avec lui ? »

Demanda le jeune homme, même si c'était un peu abrupt et hâtif de sa part. Harvey laissait sous-entendre qu'il l'avait vu plusieurs fois à cause de l'altercation... Gabriel se demanda ce qui avait pu propre une telle chose, mais... dans une prison, ce n'était pas anormal. C'étaient des êtres humains enfermés dans un endroit clos, une parole ou un sarcasme balancé trop haut, et voilà que les gardiens devaient les séparer pour qu'ils ne s'étripent pas. L'ennui n'aidait pas non plus, selon l'un de ses vieux professeurs d'université,l'ennui était souvent la cause des guerres. Un moyen d'animer un peu les vies monotones... ce n'était pas facile pour les détenus. Eliott pouvait très bien avoir participé à l'altercation, ou n'être qu'une victime innocente. De même qu'il était une victme de son frère.

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Dim 29 Nov 2015 - 21:11
S’il y avait eu des menaces, il fallait qu’il en soit informé ! Autant pour son patient que pour sa propre sécurité. Harvey n’était pas stupide pour savoir qu’il pouvait également faire partie des dommages collatéraux. Ne connaissant pas le dénommé Icare, il valait mieux qu’il sache déjà où il mettait les pieds. Il avait une connaissance des psychotiques et de leurs modes de fonctionnement, mais ça restait des connaissances d’infirmier. Rien à voir avec un vrai professionnel, qui en avait fait son métier et qui était capable de décortiqué tout, à la moindre intonation, syllabe, mot utilisés.

Il fronça les sourcils à la réponse du blond. L’un tient à l’autre… l’autre… l’autre lui veut du mal… Il n’en faut pas beaucoup pour qu’il arrive à mettre quelques moreaux de puzzles ensembles. Il n’aurait pas juré à 100% qu’Eliott avait fait mention implicitement de son frère à chaque fois qu’il était inquiet de sortir de l’infirmerie, mais avec ce qu’il apprenait du psy, il avait de gros doutes de cet état de fait. Ainsi… il risquait sa vie. Et rien n’était fait. L’infirmier savait que les aliénés pouvaient se déplacer relativement librement dans la prison. S’il y avait un point de départ de l’obsession du frère, en l’occurrence, Eliott, il risquait d’y avoir des complications… très bientôt.

« Je vois… Si l’un veut du mal… Il faut en avertir la sécurité mais surtout, le principal concerné non ? Qu’il soit sur ses gardes ? »

Il ne pouvait supposer de rester ainsi, sans rien faire, à regarder un homme se faire tuer alors qu’il peut essayer d’arrêter le processus. Peut-être même qu’il pourrait voir pour demander un transfert d’un des deux ? Les séparer ? Cela serait la meilleure des solutions, non ?

« Oui, je vais en toucher un mot… Je ne sais pas si il m’écoutera mais au moins, j’en parlerai… Il fronçait les sourcils, songeur. Je ne suis pas sûr qu’il soit réellement au courant. Il doit se douter de quelque chose. C’est un homme nerveux qui ne se sent pas en sécurité… il esquissa un léger sourie ironique. En même temps, vivre en prison, j’imagine que ça rend nerveux et que ça ne doit pas être facile de se faire des ‘amis’… Mais… il y a quelque chose chez lui que je dirais de… fragile… L’infirmier secoua la tête et grimaça. C’est compliqué à définir. L’homme semble fort et se donne des airs d’un homme solide. Mais je sens qu’il y a autre chose… Pas grand-chose qui pourrait le faire sombrer rapidement… »

Par exemple, son frère… ?

La question le sortie de ses réflexions. Elle était légitime mais sous entendait une réponse bien plus personnelle de la part d’Harvey que de professionnelle. Il s’était pris.. D’affection ? Pour cet homme et il espérait qu’il ne lui arrive rien de fâcheux. Alors, oui, dire qu’il s’entendait bien…

« Eh bien, je suppose que oui. Monsieur Higgins semble apprécier l’infirmerie. D’autant que je lui ai proposé de venir s’y reposer dès qu’il le sentirait nécessaire. J’ai souhaité ainsi lui offrir un lieu de calme et de sécurité, vu que je n’ai la présence que d’un détenu à la fois dans les locaux. Il ne risque rien avec moi.. »

Sa phrase restait en suspens un instant. Si Harvey face à un meurtrier, si il devait protéger quelqu’un, comme réagirait-il ? Est-ce qu’il le ferait ? Certainement… Mais parfois, la nature humaine pouvait être également très lâche. L’affection n’avait pas sa place ici, si ? Peut-être que si… le jeune homme réalisait qu’il ne voulait pas qu’il arrive quoique ce soit à Eliott.
Cette soudaine révélation lui tira une légère rougeur qu’il tenta de masquer en se détournant pour rejoindre son bureau et s’y installer.

Voilà, une attitude professionnelle. Ça, c’était bien mieux.

« Enfin, je ne veux pas dire que je serais capable de le défendre. Juste que l’infirmerie est assez sécurisée et surveillée. Normalement, il ne doit rien arrivé de fâcheux dans cet endroit… »

Normalement, n’est-ce pas ?

« Dites-moi, monsieur Goodman, vous croyez réellement qu’il y a un danger ? Ne serait-il pas plus raisonnable de demander un transfert du frère… Pour qu’Eliott Higgins ne soit plus en danger ? »

Notez subtilement qu’il proposait le départ du ‘méchant’…
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Lun 30 Nov 2015 - 2:00
Gabriel poussa un soupir intérieur.

Qu'est-ce qu'il pourrait donner pour un café ? Un bon café ? Oh... pas mal de choses. Son mal de crâne revenait, et malgré les médicaments, il sentait la fatigue dans ses muscles. Jouer un rôle n'était pas si épuisant d'habitude, mais cacher ses faiblesses, et les nier — surtout — lui donnaient de légères palpitations. Heureusement, il était suffisamment pâle pour ne pas blêmir plus. Il se concentrait sur la voix chaude de Harvey, il l'appréciait bien, cette voix. Harvey lui ressemblait sur un point ; son caractère, son « aura » étaient fait pour encourager à la confession, et à la confiance. Mais au contraire de lui, Gabriel était d'une nature trop froide pour totalement berner les gens. Peut-être parce que son passé était plus lourd que le sien ? Harvey portait un poids, lui non ; pas même celui de la culpabilité. De plus, son âge devait y aider... même s'il était à peine plus vieux que lui. Gabriel renvoya cette pensée chiante de là où elle était.

Le jeune homme grimaça devant les paroles de son collègue. Il hocha lentement la tête, les coudes sur les genoux. Il observa Harvey, prenant conscience de ce que ce dernier disait. Et lorsqu'il détailla Eliott, Gabriel approuva en silence ; son dossier ne lui en avait pas dévoilé autant. Il serra les dents, lorsqu'il qualifia Eliott de « fragile » ; cela, il avait pu le déterminer au cours de l'entrevue avec Icare. Eliott était une proie, son frère le chasseur. S'il l'avait sous son emprise, Eliott n'avait pas de force. Du moins, il la perdait face à lui. Il vivait donc dans un sentiment de paranoïa. Lui-même serait inquiet, s'il avait sur le dos un meurtrier multirécidiviste, cachant ses envies de massacre derrière une obsession amoureuse. Parce que si Andrea souhaitait la mort de son frère, Icare en était profondément amoureux.


« Je vois.... oui, je vous remercie ; j'ai besoin de l'aider à sortir de l'emprise de son frère aîné. Gabriel marqua une pause, puis il fit en soupirant : il a donc une idée de ce que Monsieur Higgins est... j'ai besoin de son aide — par ailleurs — pour déterminer à quel moment il est devenu ainsi. Monsieur Andrea — Icare — Higgins veut être imperméable à mon suivi. »

Eliott tentait donc de se construire une façade... sans doute pour échapper à son frère, mais aussi à la violence quotidienne de la prison. Même si Gabriel ne vivait pas ce que les détenus subissaient, il se doutait bien qu'un tel milieu engendrait les pires animalités. Un environnement stressant capable de débloquer des instincts primitifs, ou de fragiliser les esprits. Après avoir fixé son verre d'eau, le jeune homme reporta son attention sur Harvey ; il allait sourire, mais se ravisa lorsqu'il vit son visage se colorer de rouge. Et comme pour fuir cela, Harvey se cacha derrière son bureau ; bien vite, Gabriel comprit qu'il y avait une forme d'attirance chez l'infirmier pour Eliott. Il ne releva pas ; ce n'était pas son problème, et aborder le sujet risquait de provoquer un malaise. Finalement, il sourit, agissant comme s'il n'avait rien vu.

« Lui offrir un point de repère... c'est une bonne chose, admit-il en souriant davantage, sans montrer ses dents. »

Même si Eliott refusait de le voir — jugeant qu'il n'avait pas besoin de lui, par exemple, cela arrivait souvent —, Gabriel savait qu'il avait un point de chute. Un moyen de poser pour quelques minutes son fardeau. La personnalité du petit frère l'intriguait davantage. Il alla s'enfoncer dans ses pensées, mais Harvey l'en sortit presque immédiatement. Il s'inquiétait plus que mesure pour son patient, ce qu'il pouvait comprendre au vu de la situation... Gabriel ne répondit pas tout de suite. Il alla porter le verre à ses lèvres, mais il s'arrêta. Finalement, il préféra se montrer rassurant :

« Oui... l'infirmerie est surveillée. De plus, vous êtes là pour le bien-être des détenus. Il n'arrivera rien. »

Gabriel choisit de garder le « normalement » qu'il pensa ; inutile de stresser Harvey plus qu'il ne fallait. Il semblait très bien le faire tout seul.

« Eh bien... commença le psychologue en fermant les yeux. Je vois Monsieur Icare Higgins comme une bombe, et je ne détermine pas encore lorsqu'elle explosera. Il rouvrit les yeux, puis planta son regard dans celui de Harvey, il continua : le monde d'Icare s'est construit autour d'Eliott, tandis qu'Andrea le voit en tant que faiblesse. Si Andrea ne le tue pas, l'amour d'Icare risque d'enfoncer davantage Eliott. Gabriel passa une main blanche dans ses cheveux blonds, il poursuivit : de plus, si une autre personnalité survient, que se passerait-il entre elle, et Eliott ? Je suppose que cela dépendra sur celle qui prendra le dessus, au moment où Monsieur Higgins croisera son petit frère. Gabriel caressa avec son pouce le rebord du verre, soudain pensif, puis enfin, il ajouta : la bonne solution pour Eliott serait de transférer son frère ailleurs. Pourquoi Icare et pas lui ? Parce que je suppose qu'Eliott a pris ses repères ici, notamment grâce à vous. Mais... Icare vivrait très mal cette séparation, et je pense qu'il serait capable de tout mettre en oeuvre pour le retrouver. Son arrestation n'est pas un hasard. »
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Sam 9 Jan 2016 - 12:30
Ainsi, c’était bien un problème de dissociation de la personnalité… Harvey grimaça intérieurement. C’était les plus difficiles à suivre, à son sens. Car chaque personnalité avait son mode de raisonnement, sa façon de penser, et surtout, sa propre structure. Ce qui était valable pour l’un ne l’était pas pour l’autre. Et le passage d’une personnalité à une autre était parfois imprévisible et jongler avec les deux pouvait s’avérer du grand art. Il fut heureux de ne pas être un médecin ou un psy mais un simple infirmier. Certes, il était en contact avec ces gens-là, mais au moins, le résultat qu’on attendait de lui était différent ! Il ne pouvait pas faire plus que ce qu’il savait faire…

« Vous devez remonter le passé du détenu pour savoir à quel moment il y a eu clivage, c’est bien ça ? »

Quelques réminiscences de ses cours de psychopatho revenaient à lui. Ça avait toujours été une matière qui le fascinait. Pas au point de se spécialiser dedans. Mais il fallait avouer que c’était toujours curieux et étrange de voir comment le cerveau pouvait parfois se déconnecter de la réalité. Comme quoi, même l’être humain ne savait pas tout sur lui et d’un côté, c’était rassurant… la nature gardait une certain emprise sur l’humanité… Même si cette même emprise impliquait qu’il soit dedans, avec les maladies et les morts.

D’un certain côté, le fait qu’il pique un léger fard lui permit de se changer rapidement les idées et surtout, de ne pas s’attarder sur son propre cas. Enfin, sur sa condition. Pour le reste, c’était un autre souci. Harvey espérait sincèrement que Gabriel n’avait rien noté de sa réaction : d’une, parce qu’elle était inappropriée et de deux, parce qu’il réalisait lentement certaines choses et qu’il n’était peut-être pas vraiment prêt à le faire et comprendre. Le jeune homme n’avait pas peur de prendre la parole pour défendre les droits de ses patients. Par contre, quand il s’agissait de lui, souvent, il préférait la fuite pour éviter de souffrir ou de faire souffrir. C’était la solution de facilité mais c’était la sienne.
Rassuré par les paroles du psy, il acquiesça et s’installa à son bureau. Ouf, il n’avait rien vu ou alors, il avait simplement la délicatesse de ne pas relever. L’infirmier profita de cet enchainement pour reprendre contenance et reprendre la conversation comme si de rien n’était, chassant au passage de son esprit qu’il était vraiment temps qu’il aille boire un verre, histoire de se changer les idées.

« Oui, je sais que pour des personnes qui sont inquiètes, un cadre est important.., »

Il sourit, rassuré. Ça va, il n’avait pas fait de bourdes. C’était toujours un peu délicat avec les médecins quand parfois, ses actions ne collaient pas toujours avec ce qu’ils avaient prévu. Mais bon, tant que c’était argumenter, on ne pouvait pas le lui en vouloir, si ?
Il profita d’un petit moment de silence pour détailler son collègue, se demandant bien à quoi il pouvait penser. Surtout quand ça concernait Higgins.. même indirectement. Cet homme, lentement, commençait à l’intriguer bien plus que nécessaire. D’une part, par sa personnalité – qu’il trouvait attachante – , par son histoire et maintenant… ça ! Par l’histoire de son frère. Ça avait l’air complexe et fascinant…

Une sonnette d’alarme résonna dans sa tête. Non, il dépassait ses fonctions ! Il devait se mettre en garde ! Se rapprocher du détenu risquait d’être plus délétère, autant pour lui que pour sa propre personne. Une résolution qui lui pinça le cœur s’installa. Il fallait qu’il s’arrange pour que la relation de confiance se fasse mais surtout, pour que rien de plus ne se créé.
Résolution qui se fissura à la suite des propres de Gabriel… La situation.. Icare, prêt à exploser – d’amour ou de haine -. Eliott, en danger Le jeune détenu le sentait. Il le vivait quotidiennement… Le regard de l’infirmier s’assombrit, analysant très bien ce que lui décrivait son vis-à-vis. Si on séparait les frères, allez savoir ce qu’il pourrait se passer pour Icare… L’amour obsessionnel pouvait parfois provoquer des catastrophes. Mais les laisser ensemble… était tout aussi précaire.

Il se passa une main dans les cheveux, réfléchissant à ce qu’il venait d’entendre. Les séparer réellement d’une prison serait la meilleure des solutions malgré tout.. Avec des mesures de sécurité extrêmes pour Icare ? Il releva ses yeux bleus sur le blond. Avait-il ce pouvoir ? Etait-ce, seulement, possible ?

« Ne peut-on pas confiner Icare Higgins ? Ou le garder en isolement… ? il fit une moue, contrarié. je sais que ça parait un peu égoïste et restrictif, mais ce serait autant pour la sécurité de monsieur Eliott que pour celle de son frère, non ? Enfin, je ne suis qu’un infirmier, je n’ai pas tous les éléments en main… Avouait-t-il, de bonne grâce. Il savait où était sa place et ne souhaitait pas froisser les susceptibilités. Je ne … »

Il fut interrompu par un bruit vers la porte puis quelqu’un qui s’annonça. Un rapide coup d’œil à sa montre et il fronçait les sourcils. C’était déjà l’heure de son dernier rendez-vous de la journée.

« Excusez-moi… nous parlons mais je n’ai pas vu le temps passer… Il esquissa un sourire d’excuse. Il y a un lit en retrait si vous souhaitez vous reposer un peu… vous ne serez pas déranger.. »

Il n’avait pas oublié la raison première de la présence de Gabriel ici.

« Si vous patientez un peu, je peux ensuite vous raccompagner chez vous… »

Encore une fois, il proposait. C’était dans sa nature, rendre service… Quitte à se brûler les ailes parfois…
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Sam 9 Jan 2016 - 20:00
« Oui... mais Andrea — Icare Higgins ne se laissera pas faire. »

Admit-il, même si c'était difficile de reconnaître qu'il pouvait échouer. Andrea était un homme d'affaires, et même s'il savait comment traiter avec ces hommes-là, Gabriel gardait en tête que celui-ci avait tuée un grand nombre de femmes. Son profil n'était pas « classique ». Il avait plusieurs idées pour remonter jusqu'au traumatisme, mais... Andrea ne le suivrait pas ; comme lors de leur première séance, il remettrait, ses compétences en doutent, le rabaisseraient, prétextant qu'il faisait fausse route. Cet homme l'agaçait déjà. Si au moins, il pouvait faire semblant d'être poli, le psychologue n'aurait pas alors l'impression d'être traité comme un objet. Enfin... il savait pourquoi Andrea agissait de la sorte. Ce qu'il voulait, c'était trouver les autres personnalités. Comme si Andrea n'était qu'un visage enfoui sous d'autres couches de visages qu'il devait enlever au fur et à mesure pour... débusquer le « vrai Andrea Higgins ».

Gabriel releva les yeux sur Harvey, au moment où ce dernier semblait s'enfoncer dans... son affection douteuse pour Eliott. De nouveau, il ne releva pas ; de même qu'il ne le mit pas en garde. Il n'avait pas envie de le gêner davantage, et de découvrir un autre problème à devoir gérer chez son collègue. Il le pensait suffisamment mûr pour ne pas se laisser surprendre par un petit béguin sans importance. L'idée qu'il fut homosexuel lui effleura bien l'esprit, mais il la renvoya bien vite ; Gabriel n'avait pas envie de le savoir. Il le laissa reprendre contenance sans commenter, et hocha la tête à ce qu'il disait à propos d'un cadre rassurant.


« Oui, il faut des repères, ce dont il a dû certainement manquer lors de son enfance. »

Ah... si seulement Harvey savait ce que Gabriel découvrirait plus tard sur la personnalité d'Eliott !

Mais... l'affection d'Harvey revint de nouveau, lorsqu'il proposa d'isoler Icare. Gabriel le fixa, sans cacher son air sceptique. Ce n'était pas qu'il réfutait cette idée, mais... il la trouva un peu inappropriée ; Harvey avait clairement peur d'Eliott. Gabriel haussa les épaules, il sembla réfléchir à sa réponse ; il observa son verre, l'infirmier, puis le bureau de ce dernier.


« Eh bien... »

Commença-t-il en plissant le front. Finalement, le jeune homme secoua négativement la tête.

« Si je n'ai pas de motif réel à son isolement, cela me compromettrait envers lui. Monsieur Higgins me considère déjà comme un “ennemi”, sans doute parce que je viens déterrer des souvenirs refoulés, et apprendre à le connaître réellement. L'isolement le pousserait à se refermer davantage sur lui-même, et le fragiliserait. »

Gabriel était franc. Il donna un sourire qui se voulut rassurant pour Harvey.


« Mais si... Andrea Higgins dépasse les limites — ce qui serait son genre, puisqu'il aime provoquer les autres —, auprès d'un gardien par exemple, nous aurions un motif d'isolement. »

Gabriel ne pouvait pas non plus prévoir ce qu'il se passerait avec Ty Adamon. Déjà parce qu'Andrea ne lui avait rien dit, concernant ses relations avec les autres ; quand bien même pouvait-il les deviner. Un homme comme lui appréciait de se faire des ennemis, Andrea — plus qu'Icare — était un parasite. Gabriel se releva aussitôt que Harvey lui dit qu'il devait couper court à la discussion. Il secoua la tête devant ses deux propositions, même s'il ne sentait pas remis, Gabriel n'était pas du genre à profiter d'un moment de faiblesse pour allonger ses pauses. Sa santé, ce n'était qu'une option.


« Non, tout ira bien, merci. »

Fit-il en souriant.

Dans le pire des cas, Gabriel se forcerait, et la caféine lui apporterait l'illusion que tout allait bien. C'était sa première semaine ici, il ne devait pas donner mauvaise impression. Il posa le verre près de lui, et remit correctement le col de sa chemise, de sa cravate, et il rangea dans un geste ferme — compulsif — ses cheveux. Voilà... il était prêt à reprendre le travail.

« Je compte sur vous pour inviter Eliott à venir me voir. »

Même s'il comptait lui-même l'approcher. Pas dans le cadre d'une séance psychologie — même si leur rencontre se terminerait ainsi —, mais d'une autre façon pour ne pas « l'effrayer ». Gabriel se dirigea vers la porte, puis il réfuta de nouveau la proposition d'Harvey :

« Non... si je me sens fatigué, je rentrerais par moi-même. »

Sans recréer d'accident, cette fois-ci, songea une faible voix consciencieuse dans sa tête. Enfin, avant de quitter l'infirmier, le jeune homme acheva en servant un sourire poli :


« Je vous remercie pour votre aide, et j'ai été ravi de vous rencontrer, Monsieur Stintson, malgré les circonstances. »
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