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[Jeu de l'été] Encrer les mots - Nathan Adama x Lihëll Nelwin

Anonymous





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Mer 15 Juil 2015 - 12:50
Encrer les mots
Nathan Adama & Lihëll Nelwin
J'avais trouvé un coin d'ombre qui m'était bien précieux en ces temps de chaleurs insupportables. Je n'étais nullement désireux de rester enfermé quand un si grand soleil brillait dehors, mais les températures étaient bien trop chaudes pour rester en plein soleil. De plus avec ma peau, mon eczéma et mes tatouages il était fort déconseillé que je reste exposé ! Alors un coin d'ombre offert par le grand mur du pont de garde me permit de profiter de cette éblouissante journée sans roussir sur place.

J'avais pris avec moi une grande bouteille d'eau, mon carnet et un crayon. D'ici je ne voyais pas grand chose, aucun modèle ou paysage à dessiner, alors je me laissais porter par mes pensées, laissant la pointe grise noircir le papier blanc. Et forcément des souvenirs du passé refirent surface, dont un qui c'était passé en plein été. Tu étais là, assis à mes côtés à l'ombre d'un arbre et doucement tu me le récitais à l'oreille, me berçant de ta douce voix et de ces mots si profonds.

Le Fou et la Vénus - Baudelaire:

Et sans m'en rendre compte, comme si tu étais là, les mots avaient traversé mes lèvres pour que je les dise à haute voix. Tout en les récitant je m'imaginais à la place du Fou, toi dans le rôle de ma Vénus... et je levais mes yeux plein de larmes vers le ciel, dépassant de mon regard le pont de garde. Tu étais le meilleur en poème et tu m'en récitais souvent pour que je m'endorme... comme tu me manques... J'eus un frisson, je ne m'attendais pas à ce que ce souvenir resurgisse ainsi et soit si vivant, j'aime te rappeler à mon souvenir, mais j'aime moins en être dépendant. Sans désirer t'oublier j'ai le besoin d'avancer...



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Nathan Adama
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Nathan Adama
Gardien
Ven 17 Juil 2015 - 11:26
Le temps est beau, chaud, agréable. Une simple brise permet à ce que la chaleur ne soit pas insupportable, rendant ainsi le soleil moins douloureux, moins dangereux. Rapidement, je le regarde, alors que les détenus vaquent à leurs occupations dehors. Ils sont calmes, et c'est le mieux.

Je souris et j'avance, commençant à entendre quelqu'un fredonner un poème de baudelaire. Oh, il y avait bien longtemps que je n'avais pas entendu l'un de ses textes.

Je m'approche alors par curiosité du détenu le récitant et reste non loin de lui, tout en ne me montrant pas; Il semble si triste... ah bah ça, il avait qu'à pas faire de connerie pour finir en taule.

« Du Baudelaire, hein. C'est un poème qui semble étrangement te toucher... Comme quoi les détenus ont un coeur, ehehe.»

Fit-il, taquin.
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Anonymous





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Ven 17 Juil 2015 - 11:53
Encrer les mots
Nathan Adama & Lihëll Nelwin
Ne dit-on pas "qui aime bien châtie bien" ? Je comprend ces mots, pourtant ils ne me sont pas familier. Jamais nous n'avons eu le besoin de se chercher des noises pour s'aimer pleinement. Au contraire notre relation était belle et douce, et c'est dans tes bras que je me sentais le mieux.

Pourtant il y a des personnes qui ont le besoin de toujours taquiner autrui... heureusement ce n'est pas méchant, mais peut-on malgré tout leur attribuer ce dicton ? Le gardien que je découvrais pour la première fois ne semblait pas connaître la notion de tact et de compréhension.

Ce n'était pas important à mes yeux, car au fond c'était tout à fait compréhensible vu dans quelle disposition je me trouvais, mais je ne me pouvais retenir ces mots :

L'Ennemi - Baudelaire:

Je n'essuyais pas mes larmes, elles faisaient partie de moi et puis à quoi bon il avait déjà tout vu. Avec cette chaleur elles finiraient par s'envoler de mon corps. A mes yeux mon ennemi c'est moi-même, l'homme est l'ennemi de l'homme, mauvais et blessant ayant dans sa poitrine des desseins sordides.

Mais je me rappelais que nous ne sommes pas tous ainsi et peut-être que sous cette couverture de taquinerie se cachait un être fait de chair et de sang tout comme moi.

- Les souvenirs sont liés à l'esprit, ils blessent encore plus quand le coeur a disparu... je ne pense pas être le seul ici à être ainsi, mais peut-être l'un des rares à en avoir conscience...

Je replongeais mon regard sur mon carnet à dessin et mon crayon commença à dessiner ses traits que je venais à peine d'entrevoir.

- Notre condition ne fait pas de nous un homme avec ou sans coeur... est-ce qu'être gardien fait de toi un homme avec plus de coeur ? Ou alors moins ?



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Nathan Adama
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Nathan Adama
Gardien
Lun 20 Juil 2015 - 12:58
Je l'écoutais, longuement, et finit par croiser les bras sur mon torse. Maintenant, il récitait un nouveau poème de Baudelaire et je ne pus m'empêcher de l'observer en même temps. Il me faisait vraiment penser à un condamné à mort qui récitait une litanie ou encore un chant dans l'espoir d'être sauvé. Enfin, Baudelaire n'est pas un poète dont les thèmes abordés font penser à l'espoir, mais c'est plutôt les faits qui me font penser à ça.

« J'ai envie de dire que c'est déjà bien d'en avoir conscience, c'est quelque chose que beaucoup, en effet, ne remarquent pas ou que leur fierté de merde empêchent de montrer. Pourtant, ça leur donnerait un côté plus humain malgré les crimes qu'ils ont commis.»

Cette fois-ci, je me montrais en restant au niveau de l'arbre, voyant bien qu'il griffonnait dans son carnet maintenant.

« Tout dépend de qui a fait quoi. Et puis.. moi ? Je suis un humain, tout comme toi. Je peux être un gars très bien mais aussi une pure enflure... Mais certains ici ont dépassé de loin les limites et on perdu toute notion de bien ou de mal, ne vivant que pour faire souffrir. Les hommes perdent leur véritable coeur à force de faire des conneries.»

Je pris quelques instants pour réfléchir, le regardant, avant de prendre un papier et un crayon en commençant à griffonner quelque chose..
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Mar 21 Juil 2015 - 12:59
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Nathan Adama & Lihëll Nelwin
Je n'avais pas besoin de le regarder à nouveau pour le dessiner, d'un coup d'oeil j'avais mémoriser ses traits, mais si je voulais la bonne expression et les petits détails qui le caractérise il me faudrait plus que poser mon regard sur lui. J'aime dessiner, et j'aime le faire bien... si je ne peux dessiner ton visage, je m'épanouie en dessinant celui des autres en espérant un jour retrouver tes traits.

Je l'écoutais sans réellement en avoir l'air, des crimes... être plus humain... dès fois on fait des choses horribles sans en avoir conscience, oubliant que nous ne sommes pas seul sur cette planète... Mais je n'allais pas m'abattre sur mon sort peu importe où je me trouve aujourd'hui, sans toi cela n'a pas d'importance... Oui je sais, je ne dois pas rester là dessus, je dois m'ouvrir aux autres et avancer...

Mais moi je n'ai connu que toi...

- Et tu es plus un gars bien ou une enflure au fond de toi ?

L'un ou l'autre ne changera rien, je préfére me fier à moi-même et à ce que je ressens pour la personne pour émettre un jugement. Pour le moment ce gardien ne me fait rien en particulier, et puis c'était plutôt agréable d'avoir une discussion civilisé avec quelqu'un qui vivait encore dans le monde réel et pas enfermé ici.

- Toi aussi tu aimes dessiner ? ... j'ai l'impression que tout les tatoués que je rencontre on cette tendance...

Je pensais surtout à Hayd qui comme moi avait connu le même tatoueur. Nos corps sont recouverts de magnifique oeuvres d'arts, et Hayd sait tatouer, je ne dirais pas non à ce qu'il m'en fasse un d'ailleurs.



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Nathan Adama
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Nathan Adama
Gardien
Sam 1 Aoû 2015 - 13:21

Je m'avançais peu à peu, ne le quittant pas du regard. Ce jeune homme m'intriguait au plus au point, et plus je parlais avec lui, plus je me demandais ce qu'il foutait en taule lui aussi. Il avait l'air... Calme. Mais bon, je savais très bien qu'il fallait ne pas se fier à l'apparence. Je ne le quittais pas des yeux une moindre seconde, l'observant de haut en bas sans aucune gêne.

« Je pense que c'est à toi de voir ce que je suis le plus. »

J'eus un petit sourire et je regardais le bout de papier que j'avais dans la main. Je le froissais et le mit dans ma poche, haussant les épaules.

« J'aime bien ça, mais c'est pas ce que je fais le mieux. Mais.. c'est une bonne constatation en effet. Énormément de tatoués aiment dessiner, et on arrive souvent à savoir leur style de dessin en regardant leurs tatouages. Enfin, parfois. Parce que des fois ça n'a rien à voir... »

Je m'approchais de lui, toujours stylo à la main et me glissais derrière son dos, pour commencer à faire le tour de lui tel un prédateur. Je réfléchissais ou je pourrais "lui apposer ma marque" puisqu'il semblait bien tatouer. hmn...

« Tu me fais penser à un dramaturge, avec ta gestuelle, ta façon de parler, de faire, à réciter des poèmes... »
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Ven 7 Aoû 2015 - 11:22
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Nathan Adama & Lihëll Nelwin
Je continuais à le dessiner, laissant mon crayon tracer des traits plus où moins épais constituant les formes de son visage puis de son expression. J'aimais capter la lumière dans le regard, les mimiques du coin des lèvres. Et je l'écoutais parler appréciant la conversation et le sujet.

- Je ne juge jamais au premier abord, une personne se révèle vraiment avec le temps...

Il nous faudrait plusieurs rencontres, plusieurs conversations pour apprendre à se connaître, à savoir qu'elles sont les qualités et les défauts l'un de l'autre. Il avait un petit je ne sais quoi d'attirant, et sa condition n'avait aucune importance à mes yeux. Qu'il soit gardien ou détenu, ça restait pour moi un être humain à découvrir.

- Je pense que pour moi cela n'a rien à voir, j'aime dessiner des modèles humains et des paysages, alors que je n'ai rien de tout ça graver dans ma chair... et pourtant j'en suis couvert de cette encre noire.

Je le laissais me tourner autour, cela ne me dérangeait pas, j'avais une concentration qui me permettait de continuer ma tâche tout en discutant et sans me bloquer avec ce qui m'entoure. Sa constatation me fit sourire, on m'avait déjà dit que j'étais raffiné et appliqué, c'était un peu ça dans le fond.

- Et pourtant je n'ai rien d'un comédien, je suis trop moi même pour endosser la peau d'un autre... que cherches-tu ? je pourrais t'aider à le trouver...



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Nathan Adama
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Nathan Adama
Gardien
Sam 8 Aoû 2015 - 1:57
Je le regardais de temps en temps de dessiner, continuant de lui tourner autour en réfléchissant. Son corps semblait être recouvert de tatouages, ce qui allait passablement me poser problème pour trouver un endroit ou lui "dessiner" dessus. Je réfléchissais rapidement, finissant par m'arrêter devant lui au bout d'un moment, le regard pensif et les doigts caressant mon bouc.

« Bon sang, que fout un sage en taule. »


Je ricanais tout en l'observant sachant pertinemment pourquoi il était là. J'avais lu vaguement son dossier, au petit bonhomme. Mais il avait pas vraiment la tête à l'emploi qu'il avait avant d'atterrir ici..

« C'est pas faux... C'est comme moi par exemple. J'ai beau aimer les tatouages que j'ai sur le corps, c'est pas le genre de trucs que je dessinerais par moi-mêm..»

J'émis un petit rire avant de sourire, m'accroupissant en face de lui.

« Les gens sont doués pour ce qu'ils ne sont pas et ne le sont souvent pas pour ce qu'ils veulent réellement. Il y a d'excellent comédiens qui se cachent dans le monde et qui ne veulent pas le devenir, tandis que beaucoup de comédiens voulant l'être sont des bouses au plus au point. »

Je fis tournoyer mon crayon entre mes doigts et l'observais. Doucement.

« Enlève l'une de tes bottes et ta chaussette. »

Grand sourire.
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Dim 30 Aoû 2015 - 18:57
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Nathan Adama & Lihëll Nelwin
Un sage... moi ? Je ne suis pas un violent, ni vraiment un délinquant, j'ai passé l'âge de ces enfantillages. Ou peut-être le problème est que je n'ai jamais fait d'enfantillage à l'âge ou tout garçon se doit de les expérimenter. Peut-être que je devais me rattraper ? Pourtant cela ne m'attire pas, je suis trop calme pour m'adonner à tout ça. Mais cela me fait sourire qu'il dise ça, au fond cela me fait même un peu de bien, car il soulève une question que je me suis déjà posée. Ais-je ma place ici ?

- Les sages ne sont-ils pas des fous à part entière ?


Je ne l'ai pas encore totalement trouvé, j'ai par miracle trouvé un refuge auprès d'un autre détenu... mais c'est encore flou entre nous flou et limpide à la fois, est-ce possible ? Je me sens naturellement bien auprès de lui, il m'a laissé une place de choix à ses côtés, pourtant je n'ai peut-être pas l'âme d'être ainsi ? Mais j'ai trop peur de le perdre pour me retirer.

- Avec ton uniforme je ne peux tous les voir, mais j'aimerai les admirer si c'était possible...

Mon tatoueur m'a toujours dit que les tatouages représentent qui nous sommes et pas forcément l'image que l'on projette dans le regard d'autrui. Ce sont les dessins de l'âme et ce gardien me donnait envie de parcourir son âme... vraiment.

- Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore... Je n'ai pas la foi de devenir dramaturge, je me complaît à mon existence, et toi ? Que te dis ton coeur, que veux ta raison ? En quoi es-tu bon ?


Je l'observais un long moment après avoir entendu sa demande... mais après avoir plongé dans son regard je n'avais aucune raison de ne pas accéder à sa requête aussi étrange soit-elle. Je posais mon carnet à mes côtés et retirais ma botte et ma chaussette droite. Je relevais la tête toujours assit par terre contre le mur du pont de garde derrière moi.

- Comment t'appelles-tu ?






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Nathan Adama
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Nathan Adama
Gardien
Lun 31 Aoû 2015 - 14:53

J'aimais sa façon de penser, sa façon de me répondre. Ce jeune homme était énigmatique, mystérieux, et si calme... Dans un milieu tel que la prison, et surtout celle dans laquelle nous étions, c'était tout de même assez rare de trouver des personnes comme lui. Il a beau avoir commis un crime, il n'en reste pas moins quelqu'un avec qui l'on peut facilement parler, discuter, se détendre. Même moi, en tant que Gardien, je ne me le cachais pas. J'appréciais ce genre de détenus ne cherchant pas la violence. Il était l'exemple même, semblerait-il, de la blanche colombe qui n'est pas atteinte pas la bave de crapaud.

« Certainement. Après tout, ils sont considérés comme tel par les gens se prétendant "normaux". »

Je réfléchis un instant. Oui, les gens dotés d'une grande sagesse et aussi les intellos sont considérés comme des fous par les autres. Autant les sages sont vénérés, autant nous, ceux ayant un QI supérieur à la moyenne, nous sommes souvent traités comme des moins que rien, comme des sortes d'extraterrestres, donnant ainsi l'impression qu'être intelligent c'est ne pas être humain. J'ai eu de la chance de ne pas avoir ce problème, mais je pense que c'est aussi dû à mon statut dans la société. Les fils de riches on évite de les emmerder.

Je souris ensuite à ses paroles suivantes et... enlevais mon haut, tranquillement. Il faisait chaud donc pas de problème, et ainsi il pourrait voir mes tatouages plus en profondeur.

« Arriveras-tu à me cerner en observant mes tatouages ? » souris-je, avant de m'abaisser avec mon stylo en prenant son pieds. Ohohoh.

Je l'écoutais et souris encore plus, amusé.

« Être dramaturge pourrait être une expérience enrichissante et passionnante, mais ça ne m'intéresse pas plus que ça non plus. Il y a différentes sortes d'intelligences, et je ne pense pas avoir celle qui permet de devenir dramaturge. Même si j'ai un QI supérieur à la norme, ehehehe. Mais sinon...»

Mon regard se fit pensif en l'observant, et j'émis un petit rire.

« Mon coeur me dit de faire ce que bon me semble tant que ça reste légal. De suivre ma voix, et d'écouter que mes envies pour mon futur et non celles des autres. On devient ce qu'on est en suivant notre propre voix et en ne se laissant pas marcher dessus ni soumettre par la société. C'est ce que je pense. Par contre, je dirais que certains détenus ici ont trop pris à coeur cette vision des choses et sont devenus un peu beaucoup timbrés en dépassant les bornes. Je suis bon pour qui me voit comme tel. Je suis mauvais pour qui veut me voir comme ça. Je suis moi, quoi. »

Je me mis à gribouiller un peu n'importe quoi sur son pied, des trucs qui me venaient en tête. Déjà, shakespear, et j'essayais maladroitement de dessiner une scène qui me venait en tête. Je l'observais ensuite assez sérieusement avant de laisser mes lèvres s'affiner dans un petit sourire.

« Je m'appelle Nathan. "Enchanté", ahah. »


(ahah, j'm'en suis un peu doutée! pas grave!)
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Mar 1 Sep 2015 - 10:45
Encrer les mots
Nathan Adama & Lihëll Nelwin

Je passais machinalement une main sur mon crâne rasé en écoutant ses mots. J'ai délaissé mon carnet à dessin pour retirer ma botte et maintenant je me concentre sur lui, sur ce qu'il fait, sur ce qu'il dit, sur ce que je vois. Je n'ai jamais été très bavard, j'évite la foule, les longues conversations, je suis bien quand je suis seul et de temps en temps quand je suis accompagné par une personne intéressante. Si je me suis reclus ici, malgré la chaleur, c'est bien pour m'éloigner de tout ceux qui cherche la fraîcheur et un coin d'ombre entre les murs de la prison.

Je suis plutôt content au final, car dans ma quête de tranquillité j'ai été en même temps plutôt sociable pour me tenir face à un autre être humain et échanger de façon plus ou moins philosophique sur certains sujets. Je m'améliore, tu ne trouves pas ? Ou peut-être que cela vient de lui... qu'il inspire confiance, et qu'il a la réplique facile ? Car au fond je n'étais pas certain de pouvoir être ainsi avec n'importe qui dans cette prison. Il n'y avait qu'à voir ma relation avec Haydhaänn, on était ensemble mais il était rare que l'on plonge dans une très longue conversation passionnelle.

- Je ne pense pas être assez bon pour te cerner, mais apprendre à te connaître peut-être...

Mais dans cette position je n'en voyais pas grand chose, alors j'attendais sagement qu'il termine ce qu'il faisait sur mon pied. Peu importe ce qu'il dessinais, j'aimais l'idée qu'il laisse une trace de lui sur mon corps... ce n'était pas quelque chose d'anodin, surtout pour une première rencontre. Peut-être était-ce une lubie ? Ce qui rendrait tout ceci beaucoup moins exceptionnel... Je ne posais pas la question, je préférais imaginé que c'était pour moi, comme un cadeau, chose que je n'avais plus eut depuis des années d'ailleurs.

- Alors nous sommes pareil... on est nous...

Depuis tout jeune j'avais eu conscience de ce "moi" qui m'habite et jamais je n'ai changé la vision que j'avais de ce que j'étais. J'ai toujours assumé qui j'étais sans aucune peur de la solitude, de la méchanceté ou de l'ignorance. C'est avec moi-même que je me complais le plus et si d'autres sentent l'envie, le besoin d'être près de moi c'est qu'eux aussi ont accepté qui ils étaient. Le seul que j'ai eu envie de rejoindre, d'être à ses côtés, c'est toi... tu m'as ensorcelé bien jeune, et ça jusqu'à ce que mes paupières se ferment à jamais.

- Nathan... je m'en souviendrais alors...

Peut-être que j'aurais du lui demander son âge, son statut, sa vie, ce qu'il aime ou pas... mais je n'aimais pas ce genre de questions invasives dans la vie privée des autres. Il devait avoir mon âge et vu sa carrure même assit je savais qu'il faisait deux têtes de plus et une vingtaine de kilos de plus que moi. Mais malgré nos différences, il n'en restait pas moins des ressemblances, entre hommes qui ont accepté leur "moi" sans entraves aucunes.

- Tu as terminé ?



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