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Mais ce ne sont pas que des souris

Anonymous





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Sam 11 Juil 2015 - 1:22
Trois semaines déjà, c'est bien ça ? Trois semaines qu'ils avaient un aumônier dans la prison. Evidemment. Il en fallait bien un comme dans toute bonne chapelle qui se voulait digne de ce nom. L'homme s'était présenté lors de sa première journée de travail, tout ce qu'en avait pensé Zadig, c'était qu'il devait avoir la poisse. Et une sacrée même. Il n'aurait pas su dire pourquoi mais quelque chose dans son visage lui inspirait ce sentiment. La fatigue peut être, l'âge où on commençait à entrer dans une maturité un peu plus stable... Le fait de travailler en prison. Avec lui. Callixte. Un nom bien original pour un homme qui avait l'air pourtant normal, banal. Rien de plus, rien de moins... Enfin si, du moins. Il empestait une impression douloureuse qui était familière au chirurgien...

Quand même... Zadig se blasa lui-même. Il venait de réaliser que ça faisait trois semaines qu'il l'observait quand il le pouvait, quand Callixte n'était pas loin, à portée de main, sous son nez, dans le même couloir. Il avait aussi l'impression d'être un loup blanc qu'on apercevait et qui s'enfuyait comme si de rien n'était dès qu'on le remarquait. C'était bien ainsi. Mais Zadig resta blasé. Parce qu'il s'était rendu compte qu'il aimait le regarder et qu'il délaissait de ce fait ses deux souris préférées. Les deux petits amours de sa vie, Sisyphe et Syphilis... Ouais, y'en avait une qui avait eu de la chance, mais ça ne l'avait jamais empêché de l'aimer avec la même intensité que Sisyphe. Encore une fois, Zadig les laissa courir sur la table où habituellement les réunions du personnel s'éternisaient. C'était amusant de savoir qu'elles étaient en train de courir là où l'ennuyeuse paperasse jonchait lors de ces entretiens.

Ça lui faisait du bien de les regarder faire de l'exercice, Zadig avait besoin de se changer les idées. De profiter simplement de leur café bien meilleur que celui des détenus. Du moins en avait il le sentiment, encore une fois. Il sourit finement quand il se rappelait de la peur bleue d'un détenu qu'il avait dû examiner un peu plus tôt. Visite médicale oblige, à défaut d'opérer des cas intéressants, Zadig devait parfois se coltiner ces petits examens routiniers. Seulement... Il avait plus tendance à agiter les détenus comme des poissons dans l'huile chaude malgré son calme et son professionnalisme. Pas de problème, il avait cru lire dans le dossier de ce détenu qu'il avait une peur bleue des souris, alors... Il avait fini par faire appel à ses adorables assistantes histoire de conclure un petit marché avec le détenu. Tu bouges encore et je lâche mes dobermans sur toi, compris ? Ça avait été compris.

- Qu'est-ce que je ferais sans vous...

Zadig sourit, un poil plus gentiment qu'à l'accoutumée, grapounant Sisyphe. Elle était blanche et noire, forte. Syphilis était grise, avec des petites tâches blanches, et elle avait envie de faire le grand saut jusqu'à un fauteuil. Fais, fais ma grande, je te regarde en sirotant mon café.
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Anonymous





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Lun 13 Juil 2015 - 15:19
Trois semaines que j'étais ici et je n'avais toujours pas fini d'explorer totalement cet endroit. Ma nouvelle maison si on peut dire, bien que je doute de pouvoir la considérer un jour comme telle. Même dans la chapelle, souvent vide au demeurant. Je ne m'en plains pas cependant, ça me laisse le temps de vagabonder parmi mon nouveau troupeau.
Le son sourd de ma canne sur le sol vient se mêler aux autres bruits humains qui résonnent dans les couloirs. Je crois que je m'y fait, même si je me crispe toujours à une porte qui claque ou à un couvert qui tombe. Et que le nuit, je me couche les oreilles encore sifflantes de tout ce bruit qui arrive encore des fois à me perdre.

Comme d'habitude, je suis à l'affût de tout ce qui sort de l'ordinaire, vieux réflexe acquis à l'armée. Ce n'est même plus conscient, et si vivre comme dans un champ de bataille en permanence se révèle fatigant, je ne fais rien pour y remédier. Cela ne me semble pas inutile dans une prison peuplée de meurtriers et d'aliénés. Un homme dans ce qui semble être une crise de panique ne peut donc que me sauter aux yeux. Je m'approche de lui, les autres s'écartent. Ce n'est pas le cas pour tous, comme je l'ai découvert à mes dépends, mais le col blanc installé dans celui de ma chemise inspire le respect chez certains prisonniers. Je m'accroupis devant lui, pose ma canne au sol et lui serre fermement ses poignets tremblants en lui parlant doucement. Peu à peu sa respiration se fait plus calme et il peut me dire ce qui l'a mis dans cet état. Les souris. Les souris de notre chirurgien. J'entends des rires derrière moi. Oui, un costaud comme lui se mettre dans cet état pour de minuscules rongeur peut être risible. Autant que de voir un grand adolescent en pleine crise de nerfs parce qu'il se retrouve coincer dans les toilettes du Mac Do je suppose.

Une fois sûr que ma présence dans ce couloir n'était pas nécessaire, je me dirige vers le cabinet du médecin. Je n'ai pas dû échanger plus de dix mots avec lui depuis mon arrivée mais je suis sûr que cet accident est un malentendu. Il n'a pas dû penser que des choses aussi insignifiantes que ces petites bêtes puissent avoir cet effet sur certaines personnes. Dans ce cas il suffit de lui expliquer pour que cela ne se reproduise pas.
Ne le trouvant pas dans son cabinet, je tente la salle de repos. Je mordille distraitement mon bâton de sucette alors que ma jambe commence à me lancer. Tout en calculant dans combien de temps je pourrai reprendre un anti-douleur, je pousse la porte de la salle et y trouve à la fois mon collègue et les deux bestioles. Très mignonnes. Je me peux empêcher un sourire, léger mais fort peu charitable pour le prisonnier, de se former.

Voici donc les deux terrifiantes créatures. 

Je les quitte des yeux pour regarder l'homme encapuchonné. Comme à chaque fois que je l'avais croisé. Et je l'avais vu étonnamment souvent, je m'en rendais compte maintenant. Etrange qu'on ne se soit pas vraiment parlé jusqu'à maintenant comme il est étrange cette manie de dissimuler son visage aux autres. Je n'aime pas çà, ne pas voir l'expression des gens mais il doit avoir ses raisons d'agir ainsi. Raisons qui ne me regarde absolument pas.

Bonjour Docteur…  J'hésite quelques secondes. Ma mémoire pour les visages est bonne, celle pour les noms exécrable. Heureusement, son patient me l'a dit il y a une vingtaine de minutes, il ne tarde donc pas à venir sur mes lèvres. ... Aliyev c'est cela ? Comment allez-vous ?

Ayant satisfait les exigences de la politesse, je jette le bâtonnet à la poubelle en m'asseyant, ma canne posée contre ma hanche. Le dos bien droit contre le dossier de la chaise, je me lance dans ce qui m’amène.

Je sais que cela ne me regarde pas. Mais vous ne devriez pas les amener lorsque vous consultez. Elles ont effrayé Mr. Lloyd et je doute qu'il soit le seul prisonnier ici à avoir peur des souris. 

Aucun reproche dans ma voix, j'énonçais juste un fait dont, en tant que médecin de la prison et par conséquent responsable en partie du bien-être des habitants de ses lieux, il ne pouvait que prendre en compte pour agir en conséquence.
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Anonymous





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Lun 13 Juil 2015 - 18:53
Perdu dans ses pensées, Zadig n'entendit qu'un bruit vague venant de la porte qui s'ouvrait. Il ne ressentait pas de danger, pas plus de pression, alors il en fit facilement abstraction. Jusqu'à ce qu'une voix familière mais difficile à replacer dans son contexte ne lui parvienne aux oreilles. Oh. Callixte. Deux terrifiantes créatures ? Le regard du chirurgien suivit celui de l'aumônier, ah... Oui. Ses deux terreurs préférées, il ne put retenir un fin sourire.

- Dire ça sans me compter dans le lot, je pourrais presque mal le prendre.

Fufu, c'était lui le couseur d'Auschwitz après tout, l'extirpateur de tripes carcérales, alors se faire voler un tel titre de créature terrifiante par ses acolytes préférées... Mais où allait le monde. Enfin, ce n'était pas souvent que Callixte se rendait par ici à sa connaissance, le café des lieux l'avait attiré ? Il pourrait lui en faire une tasse. Zadig adorait préparer des tasses, que ça soit de thé ou de café, le plaisir de voir de la fumée domptée qui sait. Il allait lui demander mais l'aumônier fut plus rapide que lui. Et... Zadig devait bien avouer qu'il fut surpris par ses questions aussi... Simples.

- C'est ça, Aumônier Constantine. Je vais bien merci, et toi ?

Aujourd'hui il faisait un peu frais. Résultat, sous sa capuche blanche, Zadig avait mis ce qui ressemblait à une demi cagoule, comme des bandages de textile ajustés en un habit taupe, solide et stable. Il cachait ses brûlures ainsi, mais il ne le faisait pas tout le temps. Ce n'était plus nécessaire de cacher tout le temps les dommages de son corps. Il avait appris à vivre avec. Allons bon, quelle était la raison de sa visite ? Zadig l'observa s'asseoir, quelque part curieux et amusé de voir un congénère endommagé ici présent, puis il lui fit signe, lui montrant la machine à café.

- Café ? Thé peut être ?

Allez, c'était lui qui offrait, puis ça lui ferait plaisir. En tout cas jusqu'à ce qu'il entende la raison de la venue de Callixte jusqu'à lui. Eh... Ehe, il était donc bel et bien venu pour lui, hum ? Que c'était plaisant. Plus précisément à cause d'un ex-patient s'il avait bien compris. Que répondre à une accusation aussi mignonnement formulée ? Dit autrement, dit par un autre, Zadig aurait sans doute ri, haussé les épaules, avant de répondre un simple « dommage » sans plus d'implication que cela. Mais là... Il hésita. Devait-il mentir pour rester blanc aux yeux de son collègue ou bien avouer son pêché mignon relevant plus du sadisme que de la thérapie ? Ah, dur comme choix... Il décida de sourire finement une nouvelle fois, haussant les épaules avant de s'adosser au mur le plus proche. Là, il adopta un ton tout à fait calme, posé.

- J'étais au courant pour sa phobie. C'est très précisément pourquoi je suis allé les chercher. Lloyd était trop agité pour son bien, je n'avais pas le choix, il me fallait l'assurance qu'il arrêterait de gigoter comme un poisson hors de l'eau.
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