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Je donne les ordres, tu obéis! C'est comme ça que ça fonctionne, non?[pv Geori)

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Mar 17 Mar 2015 - 9:14
[justify]Cela ne faisait pas bien longtemps qu’il était arrivé. Pas vraiment le temps de prendre ses marques. Juste le temps de rencontrer ses supérieurs, de lire un peu le règlement intérieur, de voir rapidement les dossiers pour voir quels types de prisonniers il pouvait y avoir. Mais il n’avait pas encore eu le temps de faire connaissance… mais en fait, ça ne le dérangeait pas. Il ne cherchait pas cette interaction. Il cherchait juste à avancer. Un pas après l’autre, au jour le jour. Amener de l’argent, payer l’institut, le loyer, la nourriture et… Le reste était inutile.

Voilà comment il pouvait concevoir ce nouveau travail. Exit l’ancien avocat, l’ancien jeune homme optimiste de la vie, qui voyait que l’avenir ouvert devant lui. Non. Désormais, il ne voyait que le passé devant lui, devant son regard vide et indifférent, froid et glacial. Les émotions étaient à fuir. Et quoi de mieux que cet endroit où on ne lui demandait pas de fraterniser aussi bien avec les détenus qu’avec ses collègues. Ici, il avancerait et on lui foutrait la paix. C’était son but !

Mais même si Ty vivait dans un passé effacé, il fallait aussi par moment qui revienne au présent et aux ordres qu’il avait reçu. Aujourd’hui, il devait fouiller des cellules. Habituellement, les gardiens vérifiaient généralement s’il n’y avait rien de répréhensible dans les cellules. Aussi bien en terme d’armes, de médocs, de tous objets qui pourraient être dangereux aussi bien pour autrui que pour les propriétaires de ces dit-objets.

C’était la première fois qu’il entrait directement en contact avec la vie intime des détenus. Ça ne le stressait pas particulièrement. Ou du moins, il ne laissait rien paraitre de cette situation. Il passerait cette étape comme les autres, en asseyant son autorité et les ordres de l’établissement. Il n’était pas là pour faciliter la vie des prisonniers. Il était là pour survivre, qu’importe ce qu’il ferait.

Une cellule s’ouvrit, accompagnée par la sonnerie caractérielle et le bruit des métaux qui frottaient pour s’ouvrir devant sa silhouette longue, affinée et tendue. Il prenait son rôle. Il serait détesté. C’était parfait. La haine permettait la distance.

« Contrôle ! Allongez-vous sur le sol, sur le ventre, mains en évidence sur le haut de la tête. A la première connerie, c’est l’isolement. »

Au moins c’était clair. Non ?[justify]
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Mar 17 Mar 2015 - 10:28


Je donne les ordres, tu obéis!


Je donne les ordres, tu obéis! C'est comme ça que ça fonctionne, non?[pv Geori) 691001GM12
Un petit mois de tranquillité dans la la cellule 106, sans compagnon, l'idéal pour le Russe qui était allongé dans le lit du bas. Ses pieds dépassaient même un peu du matelas si il allongeait les jambes mais cela ne semblait pas le gêner. Plongé dans sa lecture, il tournait les pages dans ce silence pesant que le grincement de la porte venait déranger. Il s'en redresse pour se mettre assis, pose le live sur son oreiller, à plat sur les pages pour ne pas perdre celle qu'il consultait avant cette visite impromptue. Il se demandait bien quand cette solitude appréciable serait interrompue et ne fût guère surpris que ce soit un garde devant l'entrée. Geori n'avait rien à cacher, mis à part quelques savons au bois de Santal. Bien entendu, il lui arrivait parfois de se faire fournir quelques mignonnettes de Vodka mais toujours avec l'accord du garde de service lorsqu'il croisait son père au parloir et de quelques cartouches de Craven. Le Russe se tenait généralement bien, calme et docile dans cette prison depuis son arrivée au sous-sol. Une belle combinaison grise montrait son appartenance à ce secteur, dont le haut était noué à la taille et un Marcel sur le torse impeccablement blanc. Et malgré cela, on avait jamais à ce plaindre de lui. Non, c'était bien autre chose qui le surpris en cette matinée de fouille réglementaire. Il regardait ce garde d'un air de curiosité visible. Cette demande, bien que normal dans ces lieux, lui semblait quelque peu impossible à réaliser. Il se voyait déjà avoir de gros ennuis mais se devait de le démontrer. Il ouvrit donc la bouche, toujours assis et les mains croisées sur ses genoux à fixer ce jeune bleu.

- Jé crois qué pas poussible dé mé mettre sour lé sol ...

Non pas qu'il ne voulait pas coopérer, loin de là. Alors il se leva. La montagne Russe mesurait un bon mètre quatre vingt dix-sept au point que sa tête effleurait la petite ampoule suspendue au plafond. Il avançait d'un pas, puis d'un deuxième. Une démarche quasi-militaire dans une posture droite en le dépassant largement de taille.

- D'habitoude, on mé démande dé mé mettre déhors, mains countre lé mour. Jé prendre troup dé place dans celloule si jé m'allonge.

Explique-t-il avec sérénité à cette nouvelle tête coiffée d'un képi. Il était évident que la pièce étroite et que sa grande taille, bien qu'il soit relativement mince, n'étaient pas la bonne équation dans cette possibilité d'une fouille dite "normalisée". Les autres gardes procédaient toujours ainsi : par deux. L'un surveillait le Russe dans le couloir quand l'autre dévastait la cellule en recherche de stupéfiants ou autre. Il n'était pas rare non plus que Geori partage un peu de Vodka avec eux, histoire d'avoir la paix et qu'ils soient un peu moins regardant sur l'alcool, en quantité ridicule, qu'ils découvraient.


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Mar 17 Mar 2015 - 11:13
Et voilà, première fouille, premier prisonnier et il en avait déjà un qui se montrait ‘récalcitrant’. Ouais, enfin, pas totalement. Ty releva les yeux pour observer le géant qui se levant, ne montrant aucune inquiétude qu’il aurait pu légitimement ressentir devant ce type beaucoup plus grand et costaud que lui. Même si il eut la surprise de ce constat, il resta devant l’ouverture de la cellule, jambes toujours légèrement écartées et ancrées dans le sol, le regard froid et nullement impressionné, les mains derrière le dos, poings se resserrant.

L’accent russe par contre lui tira un relèvement de sourcil. Il avait les aprioris des hommes sur les russes : buveur de vodka, bagarreur, strict, militaire, révolté. Peut-être que c’était vrai ou non mais il n’était pas là pour faire une étude sociologique de l’ethnie. Il était là pour se faire obéir et ce n’était pas le russe qui allait lui dire ce qu’il allait faire, si ? Tsss, à peine arrivé et déjà, il allait devoir montrer ce qu’il valait.

Son regard vert se posa sur l’individu, l’évaluant rapidement. Au corps à corps, il était bien possible que le détenu ait la supériorité. Mais Ty avait la rapidité et quelques armes à utiliser au besoin. Et il était seul… Ok… tout allait bien n’est-ce pas ?
Lentement, il se campa dans sa position et répondit d’une voix autoritaire.

« Et bien, les habitudes sont là pour être changer. Surtout quand ce n’est pas le même gardien qui vous le demande… Allongez-vous sur le ventre, mains en évidence sur la tête et vous ne bougez plus… Il s’arrêta et reprit après une seconde de réflexion. … Détenu ? »

Une manière peu engageante et poli de demander le nom de celui qui devait passer sa vie ici. Mais encore une fois, il n’était pas là pour prendre le thé. Les êtres humains qui étaient enfermés ici avaient, pour lui, une bonne raison d’y être. Il ne chercherait pas à sympathiser avec eux. Trop… trop !

« Est-ce que vous avez des armes, des substances illicites, des médicaments en votre possession ? »

La question était posée parce qu’elle devait être posée mais il se doutait bien que même si c’était le cas, on lui répondrait non. Patientant qu’on lui obéisse, il fit le tour du propriétaire –rapide- et nota dans un coin de son esprit le livre retourné.

« Si vous ne faites pas de difficultés, vous pourrez retourner à votre lecture rapidement… »

Ty n’avait pu s’empêcher de rajouter, adoucissant involontairement son intonation alors que son visage restait impassible. Ce n’était pas vraiment l’envie de passer pour plus humain qu’il ne voulait paraitre. Juste une réminiscence de son ancien métier d’avocat qui lui rappelait des stupides droits humains. Qu’importe ! Il effaça cette voix qu’il avait considéré comme morte. Il fronça les sourcils, contrarié par ses pensées et reprit alors.

« On se dépêche, détenu ! Je n’ai pas que ça à faire ! »
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Mar 17 Mar 2015 - 17:09




Ce gardien là devait être sacrément buté ou complètement idiot, au choix. N'avait-il donc rien appris dans ses écoles ? Geori le regardait faire dubitatif et silencieux, écoutant ce que l'homme avait à dire. Soit ! Celui-ci ne semblait pas prendre note de ses remarques. Alors le Russe s'adressera à un autre. Il fît d'autres pas pour sortir de cette cellule, se mettait sur le mur d'en face et se tournait. Si le gardien ne connaissait pas son nom, Geori lui avait largement noté le sien dans un coin de sa tête pour peut que cela soit marqué sur les uniformes par le petit badge épinglé sur la poitrine. Les détenus, eux, portaient le leur écrit sur la blouse grise. Oui, Geori avait nouée la sienne. Cette bleusaille n'avait donc pas pris la peine de savoir qui occupait quelle cellule. Le Russe ne pouvait qu'en déduire que ce garde ne savait pas non plus dans quel secteur il se trouvait : celui des fous. Il y a pourtant nombreuses consignes sur le fait de ne point changer les habitudes des prisonniers.

Il fallait croire que l'on embauchait de plus en plus d'ignares dans les prisons Américaines, à moins que ce soit réellement cet homme là en particulier qui avait omis son cerveau en venant ici. Toujours à le regarder, Geori calait son dos contre le mur, croisait les bras sur son torse et l'observait naviguer dans sa cellule et se fît tout aussi sec dans ses mots pour être sûr d'être bien compris. Quoi que cette notion était rayée définitivement. Geori savait bien que ce n'était que futile espoir d'être compris.

- Jé crois qué jé vais démander suppérior à vous, gardian.  Sans doute qué vous avoir proublème avec Rousse ? hum ? Rien né m'oublige à rester celloule pendant fouille. Jé souis sans doute Rousse mais jé connaître réglément.

Et effectivement, rien ne l'obligeait à rester à la disposition du garde. Cependant, il le regardait avec intérêt, sans bouger de sa position, fixant le moindre fait et geste dans une neutralité presque parfaite.

- On mé donne cachet pour lé soummeil dé la nouit. Jé né lé garde pas ici, jé lé prendre infirmérie.

Ajoute-t-il simplement. Le russe fouille une de ses poches, décroisant les bras, pour en sortir son paquet et une clope qu'il s'allume, ignorant totalement les consignes précédemment données pour peu qu'elles étaient dénouées de sens.

- Геори Маслов

Il le citait en Russe son nom, libre au gardien de se débrouiller avec ça, pour peu que la plupart d'entre eux l'écorchaient sans arrêt, ce qui avait le don de l'exaspérer. Il enfonçait ses deux mains dans ses poche, la fumée de sa clope en bouche sortait de son nez, comme une sorte de soupire de désespoir.


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Mar 17 Mar 2015 - 18:29
Il n’était ni l’un, ni l’autre. Juste un gardien a qui on avait donné des ordres et qui n’avait pas eu l’information concernant ce secteur. Certes, c’était un bleu et il était nouveau. Mais quand il apprendrait au fur et à mesure le fonctionnement de cette prison, il pourra se traiter de tous les noms d’être aussi stupide. La meilleure des stratégies aurait été de se renseigner avant. Mais non, il les mettait tous dans le même panier, alors, pourquoi s’embarrasser de lire les dossiers ? Et puis, allez savoir. Peut être qu’en lisant les dossiers des aliénés, il aurait refusé tout bonnement de travailler ici ? En lien avec sa sœur… ou le contraire ?

Dans tous les cas, pour l’heure, il n’avait aucune donnée et faisait comme il pouvait. Et là, c’était déjà compliqué. Sans pour autant montrer de violence, le détenu refusait ouvertement ses ordres et passait devant lui et s’installant en face de sa cellule, patientant que Ty fasse sa fouille réglementaire. Le gardien fronça les sourcils, agacé par cette réaction et du prendre sur lui pour ne déjà pas laisser sa mauvaise humeur prendre le dessus. Ce n’était pas une bonne idée de vouloir lui tenir tête. Mais il n’était pas non plus complètement stupide au point de rentrer directement en conflit…Si ?

Pour le coup, il fit une recherche approfondie, se fichant de tout mettre par terre, passant sa frustration sur le rangement de la cellule. Tant pis. Ce n’était pas très intelligent mais on n’avait jamais dit qu’il devait faire preuve d’intelligence dans cet endroit. Et puis, il n’avait rien à prouver puisqu’on n’attendait rien de lui et il n’attendait rien des autres.

« Eh bien, puisque vous connaissez si bien le règlement, pourquoi donc restez-vous ici à m’assister et à me faire des réflexions ? Allez-y, je ne vous retiens pas ! »

Le ton était sec et il se retourna pour faire face au géant, relevant toujours un peu le visage pour croiser son regard. Ty acquiesça lentement du chef à la mention des cachets. Ok. Il n’avait rien trouvé, comme c’était certainement prévisible. Il fixa la cigarette qui dépassa d’un paquet et fronça les sourcils aux propos dits dans un langage inconnu. Russe, surement. Allez savoir… ? Il venait de se faire insulter ? Autre chose ? il haussa les épaules et s’écarta pour le laisser rentrer de nouveau dans sa cellule.

« ça vous arrive de faire comme on vous le dit ou vous êtes du genre forte tête qui ne fait que ce qu’il veut ? »

Maintenant que la fouille était finie et que de toutes manières, il s’était fait une raison de ne pas laisser sa frustration dépasser ses pensées, il pouvait bien mettre cette insubordination sur ses premiers jours. Toutefois, il se promit de faire en sorte que sa réputation soit vite en place et qu’on ne croit pas qu’il était du genre tranquille et souple. Il lui fallait juste revoir ses fameux supérieurs pour définir ce qu’il pouvait faire… le droit de faire.. Et quel genre de prisonniers étaient les détenus… Ouais, ok, il aurait pu faire ça plus tôt. On dira que c’est l’erreur du débutant ? Ou tout simplement d’un manque d’implication au départ ?

« Pour information, mais je pense que vous vous en doutez, je ne parle pas le russe. Donc…Il esquissa un léger sourire en coin A moins que je vous appelle détenu russe, il faudra que je sache votre nom… Dans ma langue. Mais bon, vous nommez ainsi ne me dérange pas personnellement, à vous de choisir… »

Et pour finir, il plissa les yeux et s’approcha pour retirer la clope des lèvres du russe, tirer une taff pour la lui rendre.

« Alors, vous rentrez dans votre cellule ou vous préférez aller faire un tour ? »
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Mer 18 Mar 2015 - 9:49




Pendant près de seize ans, Geori avait répondu à des ordres, sans même chercher la logique des actions qu'on lui imposait, sans rechigner, marchant droit dans ses bottes de militaire discipliné. On ne peut que constater combien cela lui avait réussit : sa présence en ces lieux en était le résultat. Il ne pouvait que comprendre ce qu'essayait de faire ce gardien. Lui aussi avait eu à faire preuve de rigueur, s'imposer auprès de ses hommes, se faire respecter et s'imposer. En cela, Geori n'était guère différent des autres soldats, quelque soit leur nation. Il pouvait même trouver quelques similitudes entre son propre fonctionnement et celui des gardiens de cette prison. Pour l'heure, il se contentait d'observer le képi excité à la recherche d'éléments compromettants. Geori n'était pas assez con pour laisser à la vue ses mignonnettes de Vodka, les cachant astucieusement dans des endroits divers bien que parfois, il arrivait aux plus futés d'entre les gardiens d'en trouver. Il lui arrivait aussi d'en laisser une en vue exprès sur son matelas, avec un petit ruban noué autour et une petite carte en forme de cœur. Pour les narguer ? Non, voyons, ce n'était pas son genre. Disons que ce n'était qu'une espèce de troc, un payement afin de s'assurer le silence du dit gardien. Mais pas aujourd'hui : Il n'avait pas revu son père depuis une bonne semaine et avait utilisé son stock pour peu que cela l'aidait à s’apaiser avant le sommeil, les cachets n'étant parfois pas suffisants, malheureusement. Il se cachait bien d'en parler. On lui passait généralement ce petit plaisir pour peu que le Russe se montrait docile. Geori avait pris ses aises contre ce mur, croisant les jambes et fumant sa Craven. La danse de ce petit képi qui s'acharnait à mettre en pièce son lit fait au carré, à vider ses armoires de combinaisons grises pliées avec grand soin, lui offrait un spectacle jouissif. Les journées étaient longues et ennuyeuses en prison, la moindre fouille de ce genre pouvait clairement passé pour une distraction dans cette monotonie. Geori aurait même pu en sourire en l'entendant protester sur sa formidable "aide" dans la manœuvre.

- Niet ! Plous drôle dé vous régarder faire.

Geori essayait-il de faire de l'humour ? A en voir son visage stoïque, il était clair que non, il ne plaisantait que rarement. Il laissait même le garde s'approcher de lui, serein. Il le fixait dans les yeux, aussi lisse qu'un glacier, sans doute avec une petite pointe d'amusement dans les iris, l'écoutant jacasser. On pourrait presque penser qu'il enregistrait la moindre syllabe pour peu qu'il avait encore beaucoup de difficultés avec cette langue de barbares et c'était souvent le cas pour sa compréhension. Il répondit à la question avec tout l'aplomb du sérieux qu'il pouvait.

- Niet ! Jé obeir quand gardien démande. Là, jé né peux pas obéir, troup grand pour mé mettre sour lé sol.

Rappelle-t-il. Il le laissait prendre sa clope en ouvrant légèrement les lèvres pour que le filtre ne lui arrache pas la peau au passage. Le Russe lui aurait même proposé une, cela ne le dérangeait guère. Cela faisait un bon moment qu'il avait compris que le gardien n'avait pas pigé le moindre mot de son nom. Avec extrême douceur et lenteur, il défît les manches de sa combinaison grise qui étaient nouées à sa taille et lui montre son nom inscrit dessus en noir. Par simple inquiétude que cet Américain soit du genre "cow-boy", à sortir son arme ou son taser et tirer sur tout ce qui bouge, il le veillait du regard.

- "Guiéreï Mazloff"

Épelait-il, suivant son nom de l'index inscrit sur la poche et en articulant avant de reprendre sa clope en bouche. Il renoue les manches à sa taille pour peu qu'il avait bien trop chaud pour enfiler le haut de la combinaison sur son superbe Marcel blanc. Il en tire une latte aussi et la lui retend des fois que.

- Vous dire "Djori MaSloV", pas bon prounonsazionne. Mais jé té autourise à mé appeler "Djori".

Serait-il entrain de lui faire un cours de Russe ? Il lui pointait une nouvelle fois le filtre de la Craven fumante vers le gardien en le regardant toujours aussi amusé et limite prévenant.

- Faire oun tour ? Da ! Jé vais té souivre. Troup dangéreux pour toi ici. Jamais tou dois vénir seul. Ici, pas tous sages, pas tous obéir, certains troup dangéroux pour toi.


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Jeu 19 Mar 2015 - 11:08
C’est sûr que ça devait être drôle de le voir fouiller et de ne rien trouver. En même temps, Ty aurait pu le parier vu la manière dont le type réagissait. S’il avait eu quelque chose à cacher, il aurait été certainement plus nerveux que ça. Et il n’aurait peut-être pas cherché à faire le malin. Le gardien retint un grognement de frustration, sentant qu’il avait loupé quelque chose. Non pas quelque chose de planqué mais surtout quelque chose dans son comportement. Peut-être que ce n’était pas la meilleure attitude pour un premier contact… Mais il était trop tard pour faire demi-tour. Et encore une fois, il se fit taire mentalement. Allons, Ty, tu n’étais pas là pour te faire des amis, pour te faire aimer. Ça ne devait même pas lui traverser l’esprit.

Cette petite lutte mentale dura le temps de la fouille avant qu’il ne revienne vers le détenu et ne lui prenne sa clope. L’arrivée de la nicotine dans ses poumons lui tira un très léger soupir de soulagement avant qu’il ne lui rende son bien. Il resta silencieux avant d’acquiescer. Ok.. Peut-être que ce n’était pas pertinent. Mais le reconnaitre maintenant était trop tard. Et puis, ce n’était pas l’image qu’il voulait donner de lui. Même si ce n’était pas complètement lui.

Ty fronça imperceptiblement les sourcils lorsque l’homme commença à bouger, même pour remonter sa tenue et montrer son nom imprimé sur le tissu. Il arrêta rapidement son réflexe de dire qu’il ne lisait pas plus de russe qu’il ne le comprenait. Mais allez savoir pourquoi, son vis-à-vis ‘l’aida’ en lui épelant puis lui disant comment le prononcer. Oui oui, c’était surprenant. Il ne s’attendait pas à avoir un peu de ‘considération’ alors qu’il ne faisait rien pour. Soit le dénommé Geori était vraiment un homme calme, soit il se fichait de lui… Ou encore autre chose mais là, il préféra ne pas aller plus loin. Il ne devait pas chercher à comprendre les hommes dans cette prison. Aucun lien, aucune attache. L’indifférence totale. Il se levait, faisait son boulot, rentrait et basta.

« Ok, Geori Dit-il avec une prononciation pas trop mauvaise. Moi, ça reste gardien Adamon. »

Il relava un sourcil, surprit réellement par la proposition du géant russe. Il rêvait ou il venait de lui proposer de l’escorter parce qu’il prenait des risques ici ?! Pour le coup, il ne sut pas trop quoi répondre, partagé entre l’envie de rire, de lui répondre froidement, de l’insulter, de l’ignorer, de le remercier… Il se racla la gorge et le fixa de biais, toujours obligé de lever le menton pour le regarder.

« Et vous, vous n’êtes pas dangereux, c’est ça ? Il avait réussi à contrôler ses réactions et aucune émotion transperçait. Pourriez-vous me dire un peu comment vous voyez cet étage, de votre point de vue, pas de ce que le gardien est censé connaitre… ? »

Demanda-t-il d’un ton finalement plus conciliant que le début.
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Sam 21 Mar 2015 - 12:58




Il ne voulait plus de sa clope ? tant mieux, cela en ferait plus pour le Russe qui ne se gênait pas pour en retirer une grande latte. Il expédie la fumée sur le côté, par simple respect. Le Russe ne comprenait pas grand chose sur la gestion de cette prison, encore une différence de culture énorme qu'il essayait pourtant d'ingérer en toute impartialité. L'effort fournit par le garde à l'épellation de son nom le fit légèrement sourire, rarissime chez lui.

- D'accourd Adamoune.

Le Russe se serait presque mis au garde à vous mais s'est retenu de cette dernière petite plaisanterie douteuse. Il décalait simplement le dos du mur, après constat que le garde ne lui sauterait pas dessus comme un sauvage au moindre geste. Une sorte de confiance relative s'était installée et il levait simplement l'indexe bien droit pour ouvrir la bouche sur la question. Aucun mot ne voulu sortir. Il levait le regard, se frotte le menton en une mure réflexion avant de murmurer bassement.

- Céla dépendre sitouationne ... Si jé dois sauver mein vie, jé pense qué jé sérais dangéroux. Da ?

Ce n'était qu'une simple réflexion à lui-même, interrogatif sur la manière dont on pourrait qualifier la dangerosité de tel ou tel individu. Il est vrai que tout dépendait du contexte. Le Russe descend cette même main sur son mégot pour reprendre une bouffée de nicotine avant de toiser à nouveau son vis à vis.

- Pas plous, pas moins qué lé autres. Ici, cas zinzins. Toi mé souivre ?

Il n'attendait pas même que le gardien donne son avale avant de commencer sa marche dans le couloir. Le Russe pointait les cellules une à une pour les présentations.

- Loui aimer pétits garçons. Dans mon pays, il sérait castré pouis toué. Loui là, aimer feu, broûler maison. Loui aimer lé sang, beaucoup lé sang, ça lé rendre zinzin si voir oun goutte. Beaucoup avoir cachets ici. Il faut être proudents avec eux, calme, ils obéïr si toi tou es calme.

Il arrête sa marche à auteur d'une cellule, tendant le bras pour que le gardien longe un peu plus le mur et baisse la voix.

- Loui, mastourbazionne compoulsive, toujours raser lé mour sinon tou vas t'en prendre figoure. Il traîne tout lé temps tout nou.

Le pire c'est que le Russe ne semblait pas plaisanter, se méfiant toujours en passant près de cette cellule et cela se voyait à son froncement de sourcil et son attitude discrète.

- Des fois, il n'est pas être là, isoulément ou médécins qui viennent lé chercher. Tou voir si il est là avant dé passer.

Il poursuit à nouveau sa route après avoir veillé cette cellule comme un chien de garde.

Ce n'était qu'une simple réflexion à lui-même, interrogatif sur la manière dont on pourrait qualifier la dangerosité de tel ou tel individu. Il est vrai que tout dépendait du contexte. Le Russe descend cette même main sur son mégot pour reprendre une bouffée de nicotine avant de toiser à nouveau son vis à vis.

- Tou comprendre mioux ? Adamoune ?

Le Russe le regardait à nouveau, serein, écrasant son mégot au passage d'un cendrier mural.


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Dim 22 Mar 2015 - 7:59
Confiance ? Un mot qu’il ne voulait pourtant entretenir avec les détenus. Il n’était pas stupide et se doutait bien qu’il y aurait des types qui tenteraient de profiter d’un moment d’inattention pour le ‘poignarder’ dans le dos. La vie l’avait suffisamment fait pour qu’il veuille recommander l’expérience. Donc, non, la confiance n’était pas ce qu’il mettrait en avant. Peut-être que par moment, il serait plus enclin à avoir un peu plus de considération mais il ne comptait pas que ce soit souvent.

Il arqua un sourcil dans la direction du russe. Réponse logique. Mais pour le coup, ça ne lui disait pas quelle était la pathologie de ce dernier. Il se contenta de regarder l’homme avec un regard dénué de toute émotion et se mit en marche, un poil plus en avant que son ‘escort’ pour maintenir le sentiment de hiérarchie. Il gardait les yeux fixés devant lui, écoutant avec attention les commentaires du détenu, jetant parfois un œil à la cellule pour repérer les têtes. Ce qui serait intéressant ensuite serait de confronté les informations de Geori avec les dossiers. Il était certain que ce niveau n’était pas des plus sains. Bon dieu, c’était quoi leurs problèmes de l’envoyer ici avec aussi peu de données ? Ils voulaient se foutre de sa gueule ? Voir comment il pouvait s’en sortir si on l’agressait ? Ouais, ok, il n’avait pas revu toutes les notes qu’on lui avait transmis, mais bon sang ! Se traitant d’abruti fini, il continuait sa petite visite comme si de rien n’était et comme si rien ne l’atteignait. Il n’allait pas donner ce genre de plaisir au type qui, depuis le début, le considérait comme le bleu qu’il était.

Enfin, ils arrivèrent à la fin du couloir menant à des escaliers pour rejoindre la sortie. Ses mâchoires se contractèrent doucement à la question et il se déglutit lentement, ses pensées encore sur sa stupidité. Mais les mots le ramenèrent rapidement à la réalité. Une sorte de sonnette d’alarme. Il ne devait pas se laisser à rêvasser. Il était avec un prisonnier. Qui plus est, beaucoup plus fort que lui physiquement. Il n’était pas question de donner la moindre chance de se jouer de lui.

Les yeux, d’un vert aussi dur que la pierre précieuse, détaillèrent Geori, prenant le temps de répondre.

« Je comprends qu’il y a des détenus aliénés ici, détenu Geori. Il l’avait prononcé le mieux qu’il pouvait. Mais si vous savez les détails de chaque cellule, vous avez omis de me parler de la vôtre. Vous, vous n’êtes pas atteints comme vos voisins, c’est bien ça ? Il fixa l’homme, sans paraître inquiet. Pourtant, il avait toujours sa main à sa taille, prêt à intervenir, se défendre ou contrôler si agression il y avait. A moins que vous soyez comme beaucoup, vous pensez que vous n’avez rien à faire ici et que vous êtes victime d’un système trop virulent… ? »

Tandis qu’il posait la question, il réalisait qu’il était curieux de lire les dossiers des détenus, mais surtout, les parties procès. Chassez le naturel, il revient au galop. Il restait avocat malgré ce qu’il tentait d’effacer et son intérêt allait désespérément vers ce sujet.
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Lun 23 Mar 2015 - 12:15




Le Russe n'apportait pas non plus sa confiance aussi facilement, d'ailleurs il restait tout aussi méfiant que le gardien et à juste titre. Combien d'entre eux avait-il vu frapper et sortir les matraques sans aucune raison en l'espace d'un mois ? Il suffisait d'être observateur et Geori était de ces soldats qui gardaient toujours un œil ouvert sur le monde qui l'entoure. Il ne comptait même plus le passage des blouses blanches en recherche de cobaye, la disparition de certains "aliénés" plusieurs jours de suite et qui revenaient aussi vide que des zombies lobotomisés. Il se demandait même quand viendrait son tour, qu'il perde tout ses sens un jour et marche comme un errant sans but et sans âme. Il était inquiet sur ce sort mais sa "pathologie" restait bien moindre par rapport à certain et il se rassurait en se disant que cela n'avait aucun intérêt pour les cellules grises des scientifiques. Tout du moins, il l'espérait. "Aliénés", oui c'était bien le terme utilisé pour ceux qui étaient ici, dans le sous sol, "combi-gris" comme disait souvent le Russe. Fixant toujours avec autant d'aplomb le gardien qui semblait enfin lui poser une question digne de sens, Geori se permit un tout petit sourire discret.

- Vous avoir esprit dé dédouctionne, Gardian Adamoune.

Il reprit avec le plus sérieux du monde, droit dans ses chaussures sans lacets, un pied sur la marche du dessus et toujours cette foutue attitude sereine.

- jé souffre sydrôume dé guerre, cauchémars, pas aimer contacts ... Jé sais pourquoi jé souis ici, j'ai dire au jouge qué jé souis coupable car jé lé souis. Jé né nie pas cé qué jé souis mais ...

Le Russe lève l'indexe.

- ... Vous né rien risquer avec moi. Jé souis protecteur, j'ai faire beaucoup dé guerre.

Libre au garde de le croire ou non, toujours que ces gestes jusqu'à présent ont été guidé par ce foutu instinct de militaire, de l'application qu'il mettait en place afin que l'homme sorte de ce lieux sans encombre et de sa surprenante lucidité. Le Russe ne cachait rien, c'était inutile. Il n'avait rien à prouver, ni même à débattre. Il savait où il était et pourquoi. Une chose était sûre : Il ne mentait pas. Continuant la grimpette des escaliers, une fois que cette situation était éclaircie, il se permit de parler un peu plus.

- Jé troup vu dé morts, troup donner ordres, troup du mettre hommes en danger. Toutes ses vies dans les mains d'oun seul homme, c'est être beaucoup dé préoccoupazionne. J'ai perdou bons soldats pendant guerre. Eux dire qué c'est être "pertes acceptables". Jé dire qué c'est des vies qué j'ai perdou. Jé lé connaissais, j'ai faire mein grade avec eux. Pas "pertes acceptables".

Il ralentissait même sa marche cadencée, le cherchant du regard pour voir si il comprenait ce qu'il disait. c'était important pour lui.

- Dans mon pays, pas dé médécin pour mein proublême. J'ai dé la chance être ici, jé peux avoir soins, liberté exprezionne, liberté pensée. Dans mon pays, il n'y a pas tout céla. Jouste Goulag, pas dé joustice coumme ici.

Il s'arrête à nouveau et le fixe avec sérieux.

- Jé assoume cé qué jé fais, jé souis content d'être ici. Ici, jé vais pouvoir "guerrir". Tou comprendre ?


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Jeu 26 Mar 2015 - 19:39
Il préféra prendre la réponse du russe pour un compliment plutôt que se sentir susceptible et se dire encore une fois que l’homme donnait l’impression de se fiche de lui, ou tout de moins, considéré que sa position de gardien n’était pas à redouter. Un sourire se profilait alors qu’il s’entendait encore appeler ‘Gardian Adamoune’. C’était curieux la manière dont son nom était complètement différent avec simplement une prononciation étrangère. D’une certain manière, il perdait l’identité américaine à chaque fois que le détenu le nommait. Enfin, ce n’était pas complètement ça… mais un peu. Ty avait parfois de drôle de pensées n’est ce pas ?

« ça m’arrange d’utiliser mon cerveau de temps en temps, en effet … »

Se contenta-t-il de répondre, mi amusé, mi sérieux tandis qu’il restait patient et attendait la suite. Il tenait à savoir ce qu’un type comme Geori pouvait bien faire ici. Non pas qu’il devait être le total innocent que nombreux détenus s’amusaient à proclamer haut et fort qu’ils étaient victimes d’une faiblesse du système.

Alors qu’ils arrivaient dans la cours, le soleil aveuglant prêt à les accueillir, il se retourna pour observer l’homme qui se définissait militaire. Il eut un moment de doute, se demandant s’il n’était pas en train de lui raconter ‘n’importe quoi mais un œil vers Geori lui donnait l’instinct de le croire. Il avait la carrure, le comportement et le recul d’un homme qui aurait pu souffrir de ce qu’il disait.

Lentement, il acquiesça, plus calme qu’il n’avait été au départ. Non qu’il était complètement excité mais peut être que plus consciemment, il pouvait considérer que l’homme face à lui était plus humain qu’un détenu. Du moins, il l’était avant de commencer la guerre… Il fronça les sourcils, peut désireux d’évoluer vers ce chemin. Inutile de se rappeler ce qu’était une vie quand elle était détruite. Le russe avait fait le choix de la prison pour guérir, lui avait fait le choix de ne plus rien ressentir pour survivre.

« Il n’y a rien de plus stupide que de mourir en raison de l’ordre de quelqu’un ! Et il est clair que je n’aimerais pas avoir la conscience de la mort de quelqu’un. Ne pas être après d’eux me … Il s’arrêta et se redressa, plus crispé et se racla la gorge. Donc, vous êtes protecteur, c’est bien ça… ? »

Le gardien leva la main pour faire office de visière quand il mit un pied dans la cours, se retournant ensuite vers le détenu pour le détailler de haut en bas.

« hum… Vous avez effectivement l’air calme.. Si ce que vous me dites est vrai, alors, il n’y aura pas de soucis avec moi… »

Il aurait voulu être plus sec et moins… engageant. Peut-être une autre fois…
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Lun 30 Mar 2015 - 10:13



Le Russe ne portait pas de visière et devait lever la main à hauteur de son front afin de protéger ses yeux. Le soleil ne lui faisait aucun cadeau dès qu'il osait sortir de cet endroit infâme qu'est le sous sol. Il lui fallut bien cinq minute avant de se rendre compte du regard insistant du gardien et de pouvoir baisser sa main. Geori se sortit une autre clope et lui en proposait une gracieusement, ce n'est pas ce qui lui manquait ici bien qu'il estimait fumer un peu trop.

- Dans mein pays, être hounneur dé servir lé drapeau. Jé comprendre qué tou trouves céla stoupide. Mais ...

Le Russe relève encore l'indexe.

- La stoupidité n'est pas dé obéir, souvent elle est dé donner ordre. Il faut savoir différence.

Il baissait l'indexe et s'allumait sa clope avant d'approuver. Oui, il était bien un "protecteur", cela se sentait à sa façon de prendre grand soin des autres, à son sens de l'observation, à sa patience quand bien même certaines choses le dépassaient totalement. Toutefois, il avait le sentiment que le fossé qui le séparait de la compréhension de ce monde s'était quelque peu réduit. Cela le rassurait un peu de pouvoir converser de manière plus intellectuelle, que ce soit avec un gardien ou un prisonnier. Geori appréciait particulièrement les personnes munies d'un minimum de jugeote, qui prenaient le temps d'écouter et d'apprendre des autres. C'était si rare en ce bas monde. Le Russe proposait au gardien de lui allumer sa clope, toujours aussi stoïque et paisible qu'une statue de marbre.

- Jé né cherche pas bagarre, céla être inoutile. Jé n'ai pas dé raison dé mentir.

Et puis le gardien aura bien le temps de tomber sur son dossier personnel qui ne fera que confirmer à quel point le Russe dit la vérité. En attendant, il profitait de cette présence et de ce brin d'air, bien que la chaleur de ce pays lui soit encore un peu désagréable. Certes, il faisait encore doux, un prémisse de printemps fragile qui venait à peine d'éclore mais en Russie, il y fait beaucoup plus frais, même à cette époque de l'année. Cela faisait deux ans que le Russe était sur ce sol américain, il avait encore des difficultés d'adaptation, autant en matière de nourriture, de langage que de comportement. Cela avait peut-être tendance à l'isoler des autres. Il fît quelques pas en compagnie du gardien, histoire de se dégourdir les jambes.

- Gardian Adamoune ? Jé peux poser questionne ?

Il tirait sur sa cigarette, le regardant avec cette sérénité affligeante qui ne le lâchait jamais. Comme à son habitude, il n'attendait aucun aval de la part de son vis à vis pour demander ce qui le tracassait dans l'immédiat.

- Pourquoi tou descendre seul en bas? Coulègues né té ont pas informazionnes ?

Le russe n'était pas qu'observateur, il s'avérait être assez intelligent pour trouver cela étrange. Qu'est-ce qui avait bien pu leur passer dans la tête pour envoyer un gardien faire une inspection dans cet endroit sordide? Cherchaient-ils à ce qu'il finisse violé dès le premier jour ? Certes, le quartier des aliénés étaient assez spécial mais les autres cellules avaient leurs parts de dangerosités elles aussi. Geori était inquiet, autant ne pas le nier, de savoir ce gardien livré à lui-même dans un endroit pareil.

- Désoulé, céla né mé régarde pas ... Pas oubligé dé répondre.

Un petit soupire lui échappait en approchant d'un ballon de basket et du panier sans filet qui avait du connaître encore plus de guerre que lui à en voir la rouille entamer l'arceau de fer. Il se penchait pour le ramasser et commençait même à le faire rebondir un peu.


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Mar 31 Mar 2015 - 9:37
Il ratait décidément tout, et dès le début avec ce prisonnier. Peut-être était ce calme si apparent, le fait que ce soit un ancien militaire, ce ton posé… Dans tous les cas, il n’arrivait pas à paraitre aussi dur qu’il le voulait. Il aurait eu un type rebelle, colérique, agressif, violent…. Ty était certain qu’il aurait réussi à garder ses distances et prendre ce masque de dur qu’il voulait absolument s’imposer. Mais une réponse posée, de la logique, le mélange parfait pour déstabiliser n’importe qui et il pouvait le savoir pour l’avoir souvent utiliser en tant qu’avocat… Et voilà que ça semblait se retourner contre lui.

Il secoua la tête, un sourire fatigué aux lèvres alors qu’il acceptait la clope et le feu, se penchant pour que le russe l’allume. Il était peut être stupide d’avoir ce comportement… ? C’était peut-être pas la bonne stratégie ? Ou tout simplement que c’était juste LA situation, l’exception à la règle, comme on disait. Allez savoir…

« Si les ordre sont d’obéir à des règles données, logiques, il n’y a rien de stupide à ça… »

Marmonna-t-il, mâchouillant le bout de la cigarette au passage tandis qu’il regardait à nouveau devant lui, yeux plissés pour se protéger du soleil. Il fit quelques pas, en même temps que le prisonnier, hochant la tête à la question.

« Vous pouvez poser toutes les questions que vous voulez… Je me garde le droit de ne pas répondre… »

Mais celle-ci le laissa perplexe et il s’arrêta un instant pour observer l’homme qui continuait à avancer, lui présentant son dos. En effet, c’était une bonne question… et il se l’était posée aussi. Et il avait deux réponses à cette question : on s’était fichu de lui… Il était mauvais. Son estime de soi pencha pour la seconde réponse. Mais pas certain qu’il l’avoue.

Il prit le temps d’inspirer plusieurs fois le bâtonnet de nicotine, observant Geori se tentant au basket. Il grogna finalement et alla s’assoir sur un des bancs non loin, ne le quittant pas des yeux. Il posa ses mains en arrière et renversa finalement la tête en arrière, en direction du soleil, soupirant. Ouais, il était mauvais, hein ?

« En effet, ça ne vous regarde pas…Il sourit dans le vide Peut être que tout cela est juste l’impression que je veux vous donner… ? Histoire que vous ne vous vous méfiez pas de moi…. ? »

Il pencha la tête en avant pour de nouveau regarder la scène de la cours. Des prisonniers s’entrainaient, discutaient, jouaient… tout était calme pour l’instant.

« Vous avez dit que vous assumiez votre présence ici.. Qu’avez-vous fait pour être incarcéré et non interné en psychiatrie ? Meurtre ? »

Changement de sujet rapide.. Inutile de s’attarder sur lui…Il n’y avait rien d’intéressant.
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Ven 10 Avr 2015 - 14:02



Bien au contraire, le Russe estimait que l'homme faisait son travail, il avait juste manqué d'informations essentielles : une sorte de bizutage de la part de ses confrères en képi pour ses premiers jours. Certes, cela aurait été bien plus dangereux avec un violeur ou un psychopathe, la prison n'en manquait pas. Geori sortait peut-être du lot dans le sens où il n'était pas aussi "dérangé" que certains et le gardien aura bien l'occasion de se rendre compte qu'il n'est pas une exception pour autant.  Quelque part, ce bizutage s'était relativement bien passé, il aurait pu tombé plus mal, avec un détenu capable de se taillader ou d'apporter nombreux fils à retordre à un gardien isolé. En cela, Adamon n'était en rien responsable et s'était montré professionnel dans son écoute, sa patience et sa compréhension. On ne peut pas en dire de tout le monde ici. Et même si le Russe ne l'exprimait pas à haute voix, il appréciait grandement cet effort.

Geori essayait de lancer la balle dans le panier dans cette stature rigide, nullement souple comme l'exige ce sport, par simple méconnaissance du jeu mais cherchant néanmoins à "imiter" ceux qui jouaient d'habitude à cet endroit, ne serait-ce que pour "s'adapter" un minimum malgré ses nombreuses carences. Parfois, il arrivait à ce que la balle rentre dans le cercle, sans doute par chance et du fait de sa haute taille mais la plupart du temps, elle rebondissait sur l'anneau et il se devait d'aller la chercher pour recommencer, encore et encore, jusqu'à ce qu'il se lasse. Il écoutait Adamon d'une oreille tout en se tentant dans ce premier lancé qui se soldera par un échec cuisant tout à fait normal en la situation. Il va chercher cette foutue balle avant de revenir vers le gardien, prenant son temps pour reprendre tout simplement place en face du poteau. La réponse du gardien le fit rire.

- Jé mé méfie toujours dé tout lé monde, la confiance est chose troup précieuse pour la donner coumme ça.

Simple logique encore. Il tentait un second panier qui se soldait par une réussite chanceuse, l'une des rares d'ailleurs, voir explication plus haute sur l'aspect droiture et rigidité du corps du Russe. Et à nouveau, il va chercher cette foutue balle mais pour revenir cette fois en face du gardien et l'observer par simple curiosité à cette question somme toute naturelle.

- Détériorazionne dé bien poublics.

Il n'ira pas plus loin dans l'explication de son "crime" qui visait essentiellement à l'anéantissement d'un pauvre chat sans défense et du résultat catastrophique quand à la réussite du dit chat à s'en sortir ... vivant.

- Mais sans doute qué jé dire ça pour qué tou té méfies pas dé moi ...

Léger rire d'amusement. Le Russe en pose le ballon, devenu encombrant et se redresse pour finir sa clope tranquillement assis aux côtés de l'homme, essayant toutefois de ne pas lui faire trop d'ombre, des fois que celui-ci préfère profiter de ce soleil tout aussi maudit que le fameux chat du parc.

- J'ai vécoue bien trop dé guerre, céla a mis bazar dans mein tête mais jé né souis pas meutrier, ni viouleur.

Toujours aussi honnête. Il jette son mégot.

- Il faire troup chaud pour moi. Jé rétourne dans mein celloule, camarade Adamoune. Peut-être prochain fois, parler plous, jouer basket et faire inspeczionne celloule ? hum ?

Un léger sourire s'affichait sur le visage du Russe. Il avait largement apprécié ce petit moment de détente en compagnie de ce gardien. Pour sûr qu'ils auraient à se recroiser dans de nombreuses autres circonstances.


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Sam 11 Avr 2015 - 11:59
Le gardien resta un peu en retrait pour observer le russe qui se tentait au basket. A sa façon de bouger, sa raideur, il supposa que ce n’était pas son sport de prédilection. Ty se débrouillait bien à ce jeu très typiquement américain et qui avait été un des sports pratiqués durant sa jeunesse. Mais ça faisait désormais parti de son passé dont il ne voulait plus penser et il chassa bien vite les images qui remontaient lentement à la surface. Peut-être qu’il reprendra un moment le ballon…

Le gardien arqua un sourcil dans la direction de son interlocuteur qui tentait un deuxième lancé. Il avait une toute autre idée de la confiance. Mais dans un sens, il rejoignait un peu cette philosophie. La finalité était la même, bien que le chemin était pas identique.

« La confiance n’est valable qu’un temps donné et dans des dispositions bien précises. Une fois ces dispositions disparues, elle peut s’effriter et disparaître, quel que soit tous les contrats moraux ou écrits faits au préalable. »

Répond-t-il sur un ton calme, tirant sur sa clope. Et il était bien placé pour penser ça. Entre ses clients qu’il défendait et sa propre vie, il avait conclu que a vie était la pire des traitresses et que rien ne pourrait lui désormais le rendre confiant de celle-ci.
Il sourit légèrement à la réponse sur les raisons de l’incarcération du prisonnier. Et bien… ça avait dû être pas mal dégradé pour que la peine soit si lourde. Il pencha légèrement la tête sur le côté, le détaillant de haut en bas.

« En vue de ce que je viens de vous dire concernant la confiance que je n’accorde à personne et votre comportement jusqu’à maintenant, je dirais que je reste sur mes gardes bien que les dispositions actuelles semblent me montrer que tout va bien se passer entre nous, je me trompe ? »

Ty plissa un peu plus les paupières pour contrer la lumière du soleil qui l’agressait un peu, tandis qu’il donnait la réplique au destructeur de biens publics.

« Eh bien, vous me voyez ravi de savoir que je risque pas un coup de couteau dans le dos ou autre chose… Il jeta d’un geste entrainé son mégot et l’écrasa du talon tandis qu’il expirait la dernière fumée de nicotine par le nez. Je vous raccompagne dans votre cellule, détenu Maslov. La prochaine fois, je m’arrangerais pour que vous sortiez de la cellule directement pour la fouille.. »

Finalement, il avait l’impression avoir passé l’épreuve de bizutage en s’en sortant, la tête haute – ou presque. Il ne s’était pas battu avec le détenu, l’ambiance bien qu’un peu lourde au départ, du point de vue du gardien, s’était détendue un peu et désormais, il pouvait clore son intervention.

« Quant au basket, l’idée est intéressante, mais je pense qu’il vous faudra quelques cours avant de pouvoir tenter un 1 contre 1. »

Avant de repasser la porte de la prison, il alla attraper le ballon et se concentra deux secondes avant de le lancer et de faire panier. Souplement, il se redressa et fit un mouvement de menton vers l’intérieur.

« Nous y allons… ? »

Il attendit que le russe passe devant lui avant de le suivre, les clés de la prison tintant à chacun de ses pas, résonnant dans les couloirs.

« Vos gestes sont trop raides. Il faudrait que vous soyez plus souples sur vos bras et jambes… »

Un conseil… Dans le vent certainement. Mais il n’avait pu s’en empêcher.
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Je donne les ordres, tu obéis! C'est comme ça que ça fonctionne, non?[pv Geori)
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