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Ténèbres ... une quête vers la lumière.

Anonymous





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Dim 8 Mar 2015 - 15:20
Monsieur Reichelberg avait pris la peine de s'approcher, de tendre l'oreille et entendre ce qu'il avait à lui dire à l'abri des « regards indiscrets ». Lire sur les lèvres... une chose qui peut paraître totalement folle mais dont il avait été le témoin, mi fasciné, mi horrifié. Fasciné par la prouesse. Effrayé car au final, rien de pouvait leur être caché... Ils avaient toujours la capacité de savoir ce qui pouvait se dire à chaque instant. Pourtant cette pratique ne datait pas d'hier. Autrefois à la cours, les nobles et les courtisanes en particuliers, cachaient leurs lèvres quand elles parlaient pour éviter que justement des gens lisent ce qu'elles disaient dans le mouvement de leurs lèvres. Quoi qu'il en soit la pratique était loin d'être enterrée.

L'ex mannequin allait répondre au psychologue quand un bruit retenti. Un objet avait tombé sur le carrelage du réfectoire retentissant comme du cristal se brisant dans un étrange écho. Il ne savait pas quoi avait chuté, car il ne le désirait pas. Se retourner et regarder servirait à quoi ? Cela changerait quelque chose ? Non. Ce qui était fait, était fait. Point final. Tout serait pareil.

Un murmure devint rapidement une rumeur, et la rumeur laissa sa place à un brouhaha insupportable à ses oreilles. Siegfried ferma les yeux, ses mains se mirent à trembler. Cela résonnait pour lui comme le bruit d'une craie qui crisse sur un tableau. Il se freinait au maximum pour ne pas se lever et hurler à plein poumon qu'ils ferment leur grande gueule mais déjà la Veuve noire en lui prenait la mesure de cette faiblesse qui s’instaurait un peu plus en lui. De ses résistances qui se fissuraient comme un vase en porcelaine. Il ne devait pas se laisser aller, pas encore une fois de plus.

Pourtant, son sang se mit a battre furieusement dans ses tempes. Son cœur battait au point qu'il avait l'impression qu'il martelait son thorax avec violence. Ses doigts se tordaient nerveusement. La scène s'animait dans son esprit. Il s'imaginait déjà en train de prendre une fourchette, de l'enfoncer un bon coup dans l’œil de celui était coupable de son agacement. Il observerait la sphère gélatineuse se mettrait à perdre de sa matière cristalline d'abord, puis le sang qui viendrait. Mais si peu en comparaison du geste qui suivrait. Tirer en avant fermement, le déchirement des nerfs optiques accrochés d'une certaine manière au cerveau. Le hurlement qui imposerait un silence de mort et accourir les curieux... L'hémorragie... L'odeur de hémoglobine qui l'enivrerait comme la plus douce des drogues. Puis... tout disparu dans un craquement sourd. Il venait de se retourner un doigt. Sous la douleur, il se sortit de cette danse spirituelle macabre qui allait très certainement le mener à tout ce qu'il ne voulait plus. Ses yeux s'ouvrirent, se posant sur le mur blanc et si vide face à lui. Sa respiration se fait saccadée et profonde.

Il n'avait pas entendu, les derniers propos de Monsieur Reichelberg. Enfermé dans cette bulle, rien même pas cette voix qui se voulait apaisante, n'avait réussit à la percer. Le Suédois essayait encore de se remettre de ses émotions malgré les cris et les hurlements des prisonniers qui retentissaient toujours comme une cacophonie interminable

- Je.... c'est d'accord... mais... allons ailleurs. Dans... dans votre bureau par exemple, mais le plus loin possible d'ici, murmura-t-il.

Il tenait dans son autre main, son doigt retourné sans sembler ressentir la moindre souffrance particulière à cette état. Il se leva alors qu'une perle de sueur coula le long de sa tempe, glissant sur sa mâchoire et finit sa course sur son tee-shirt où elle tomba. Canne à la main, il invita du regard, son interlocuteur, a la suivre en rasant le long du mur pour éviter les prisonniers qui se battaient comme des chiffonniers. Le dos courbé, les épaules baissées vers l'avant. Il avait le sentiment d'être encore plus fatigué qu'à son réveil. Une fois à l'extérieur de cette maudite cantine, il s'arrêta dans le couloir et regarda son doigt malmené. Sans une once d'hésitation, il le remit en place dans un même craquement qui vous ferez hérisser les cheveux sur la tête avant de reprendre sa course avec une lenteur certaine en suivant le psychiatre ou psychologue.
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Ven 20 Mar 2015 - 15:47

Fin de Un, deux, trois, nous n'irons plus au bois... :


S’approchant à pas lent du bureau du psy, Mattew accélère son pas un tant soit peu pour venir débarrer cette dernière et permettre à son compagnon de marche d’y entrer sans à avoir à le faire patienter. La porte est d’un bois vide qui a perdu sa substance depuis des années, plusieurs couches de vernis comme seul maquillage à sa vieille ne dupent personne. Une fois la poignée tournée, elle laisse entrevoir une pièce de moyenne dimension où le bureau qui aurait dû être central est poussé au fond de la pièce. Son centre est occupé par un salon maladroitement dressé. Un fauteuil fait face à une table basse alors que trois fauteuils hétéroclites ferment ce cercle. Près du bureau, une armoire, et un comptoir à quatre portes, sont surutilisés par des papiers et de boites empilées dans une construction douteuse. Tout au-dessus de ce bureau, à côté de la fenêtre à barreaux, se trouve une caméra sans alimentation. Son fil arraché du mur pend comme une liane technologique, car maintenant l’engin sert à accrocher une plante à feuilles vertes et aux bourgeons d’un jaune tendre. Petite plante sortie d’une épicerie il n’y a que deux jours, elle n’est pas certaine de fleurir dans cette pièce avec si peu de lumière et de compagnie.

-Je vous prie, assoyez-vous.

Laissant entrer son patient, il referme cette porte sans pour autant la barrer. Les murs d’un gris ternes son éclairé par les néons du plafond. Réveillé par l’arrivée des deux hommes les lumières grognent un moment d’un profond bourdonnement, puis ce dernier diminue jusqu’à devenir un confortable bruit de fond. Le sol, fait en bois flottant à tendance à craquer sous les pas de Mattew qui va vers le comptoir.

-Nous serons assurément mieux ici pour parler.

Parlant autant à son patient qu’à lui-même, il ouvre l’une des portes de bois qui dissimule enfaite un petit réfrigérateur. Sur l’horloge au mur,  à peine une demi-minute ne s’évapore. Il prend un sac de glace qui lui refroidit les doigts. Plaçant cet objet de basse température dans une compresse de tissu un peu revêche, il revient vers Siegfried pour lui tendre.

-Mettez cela sur votre doigts, il ne faudrait pas que vous faisiez de l’arthrite avant votre âge. Juste cinq petites minutes sur votre doigt, pour arrêter l’inflammation.

Dans un naturel de compassion et d’empathie, le psychiatre pense autant aux effets à court qu’à long terme. Se souciant réellement de la condition de confort il espère que l’homme devant lui acceptera ce qu’il lui tend, sinon il ne l’oblige pas. Il y a une dizaine de minutes, le détenu avait ouvertement accepté de recevoir de l’aide, mais en échange de quelques conditions qui restent bien en tête de l’éternel étudiant. Il s’agit des accords autant légaux qu’étique sur le silence professionnel. C’est sans le moindre doute ou hésitation en lui que Matt acceptait cette partie des conditions. Néanmoins, il y avait dans les mots dit quelque chose de mystérieux et de cacher, Siegfried avait parlé de « la veuve noire ». Ce nom médiatique donné à cet homme pour vendre plus de journaux à scandale. Abordant le désir de voir disparaitre cette « Veuve noir », l’égalant à une personne avec sa volonté et son existence, le psy sent un besoin de retrouver la raison de ce dédoublement.
Dans un premier temps, il va l’observer calmement. Il se sent peiné par la fatigue apparente de l’homme qui s’est combattu trop longtemps et sans doute trop violement, mais qui n’a visiblement pas trouver la solution de cette bataille intrinsèque.

-Voulez-vous quelques minutes avant que nous ne commencions? Vous me paraissez pâle, si vous souhaitez un café, je pourrais aller vous en chercher un.

Cette proposition a un bu cachée et pourtant bien évident : Celui d’offrir plus de temps à l’adaptation et l’observation de cette pièce de confidence. Mattew espère beaucoup pouvoir rencontrer régulièrement ce patient, car selon lui Siegfried a vraiment besoin d’un suivi et d’une aide immédiate. Pourtant, il ne fallait surtout pas le brusquer, car il n’en tient qu’à cet homme aux longs cheveux blonds de choisir le rythme de leur conversation. Si le psy tente d’y aller trop vite, il sait qu’il risque de briser son patient fragilisé.
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Anonymous





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Dim 22 Mar 2015 - 15:20



Une fois arrivée au bureau de Monsieur Reichelberg, Siegfried s'arrêta devant le pas de la porte pour scruter du regard l'intérieur de la pièce grise. Une pièce qui allait à la merveille avec tout le reste du décor sans vie de la prison. Rien d'exceptionnel. En dehors du fait, de cette petite plante, aux bourgeons floraux jaunâtres qui essayaient d'éclore dans ce lieu clos, sans lumière, ou si peu pour l'aider à s'épanouir. Il marcha toujours avec cette même lenteur, jusqu'à cette caméra de surveillance qui semblait n'être plus qu'un interfact du passé. Il observa celle-ci d'un œil inquisiteur. Puis il souleva sa canne et porta plusieurs coups sur l'objectif de cette dernière jusqu'à le briser. On pouvait interpréter son geste comme on le voulait, il n'en avait cure en cet instant. Il avait trop connu les faux semblants. Il connaissait que trop bien le jeu des apparences. Il voulait être sûr que ce qu'il dirait à ce psychiatre ou psychologue ne sorte pas de cette pièce à l'allure désincarnée.

Le morceau de caméra en main, il prit place dans l'un de fauteuils de ce cercle mal installé et laissant penser à des réunions de groupe. C'était maladroit. Car au final c'était une prison, pas une association d'alcooliques anonymes. Mais soit, on pouvait seulement déduire que la personne qui les avaient disposés ainsi, avait une déformation professionnelle. Bref. Quand Monsieur Reichelberg lui tendit un sac de glace, il le prit tout en le remerciant et le posa sur son doigt qu'il avait malmené quelques minutes plutôt. Puis vint la question du café.

- Non, je vous en remercie beaucoup. Il me faudrait une cafetière complète et au final, la seule chose que je gagnerai c'est de trembler et avoir les nerfs certainement encore plus à vif.

Tout en disant cela, il sortit un flaque d'alcool de son combinaison grise et en but une grande rasade avant de pousser un long soupire tout en s'installant un peu plus confortablement dans le fauteuil. Pourtant cela ne dura pas. L'instant de silence qu'il s'accorda fut bien court.

- Il y a des choses que vous devez savoir avant que nous commençons pour de bon. Déjà le fait que vos dossiers sur moi, qui doit faire plusieurs volumes très certainement, la première partie est incomplète totalement et la seconde est erronée. Incomplète parce que je suis loin d'avoir dit toute la vérité sur mon passé et erronée car il est juste faux. Laissons mon passé pour l'instant de côté pour que je vous explique pourquoi l'autre partie est fausse.

Il marqua une pause, et sortie son paquet de cigarettes :

- Je peux fumé une cigarette s'il vous plaît ? Cela me fait du bien pour pailler le manque, demanda-t-il poliment avant de reprendre le sujet principal de la conversation qu'il venait d'engager. Dans ma précédente prison, j'y étais comme dans une colonie de vacances. Je payais des gros bras pour assurer ma sécurité. J'avais des livres, des vêtements bien à moi, et je m'offrais même des amants que je rémunérais. J'avais même un téléphone portable. J'arrosais des gardiens pour obtenir ma morphine et tout ce que je pouvais désirer. Sauf que cela ne dura que quatre mois. Les gardiens changèrent et une nuit, je me suis fait avoir. Je fus cueilli dans ma cellule par deux gardiens et jeté dans une cellule d'isolement de deux par trois. Enfin si on peut appeler cela ainsi. Il n'y avait pas de lumière dedans. Le peu de lueur qui l'éclairait un peu venait du couloir mal éclairé aussi. Les murs étaient humides. Pas de WC et interdiction d'aller aux toilettes ou à la douche. Il y avait des araignées, des blattes et toutes sortes d'insectes qui grouillaient en permanence dedans. Ma couche était un vieux matelas qui puait l'urine, posée à terre et un drap sale. Nu, car je n'avais droit à aucuns vêtements, j'avais froid et tremblait constamment. C'était des conditions inhumaines, mais je m'en foutais. J'avais vu tellement pire. Mais, ce n'était que le début du calvaire qu'ils me firent subir.

Il prit une nouvelle gorgée d'alcool.

- J'étais violé et tabassé à toutes heures. Je devais faire mes besoins devant eux qui me prenaient en photos, me répétant sans cesse que j'étais encore moins qu'un chien. Mes repas étaient un Enfer. Ils lâchaient un chien à chaque fois, et je devais me battre avec pour avoir le droit de manger ma pitance souillée de foutre et parfois d'urine. Quand ils ont vu que je savais me battre avec les chiens, ils organisaient des combats, entre moi, moins qu'une chienne et leur chien dressé. Généralement des molosses. Je finissais couvert sans cesse de morsures. Je ne pouvais plus voir en peinture leur bestiole. Je les entendais dire souvent qu'ils avaient réussi a dresser la grande Veuve noire. Que je n'étais qu'une chienne qui avait besoin d'un bon dressage. Ils étaient tellement fiers de ce qu'ils me faisait subir. Cela dura six mois. Six longs mois. Tout ce temps, j'observa leurs habitudes... les laissa faire ce qu'ils voulaient de moi. Et la Veuve noire se réveilla. J'avais été violé une fois de plus. Des détenus avaient participé à la fête. Ils étaient partis et il ne restait que mes deux principaux tortionnaires, assis à terre bien fatigué. Heureux de leur oeuvre. Une matraque traînait à terre... et je les ai tué. Défonçant leurs crânes en frappant encore et encore dessus. Bref... suite à cela. Le directeur et le médecin de la prison décidèrent de monter un dossier, un faux dossier à partir de celui de base. Qui allait-on croire sincèrement Monsieur Reichelberg ? Un assassin, qui se disait avoir été maltraité ? Ou l'histoire n'était plus belle pour l'opinion publique, en faisant tomber deux braves gardiens sous les honneurs d'avoir juste fait leur travail ?

L'ancien mannequin laissa la question en suspend. Laissant ses mots faire leur chemin alors qu'il but encore de son breuvage pour soulager son manque de morphine alors que son autre main portait toujours le sac de glace qui fondait lentement sous la chaleur ambiante qui se faisait confortable.
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Mar 24 Mar 2015 - 16:09
Laissant l’homme se promener dans le petit bureau, le psy va s’occupé quelques instants. Il s’assure que ce dont ils vont avoir besoin plus tard est bien en place, son regard balais les fournitures. Lorsque soudainement, un bruit inquiétant retentit, Mattew se retourne pour voir ce que cela peut bien être. À demi-accroupi demi-penché sur son comptoir, c’est avec une surprise ni feinte, ni cachée, il regarde des éclats de reflets chuter au sol. La lumière saute brièvement sur le verre. La canne de son patient, rivée dans l’appareil électronique déconnecté, se retire sans plus de cérémonie. Les éclats vont se briser une fois de plus au sol, autour des souliers du détenu. Sur le plancher, une dizaine de verre girent en renvoyant des petits reflets, tel des miroirs, de l’homme aux longs cheveux blond.
Se redressant, son regard sur le visage de son compagnon, il se contente de soupirer en voyant qu’il ne s’est pas fait mal. Est-ce un désir de briser l’objet ou la réflexion que fait la caméra? Il ne le sait pas. D’une voix sans jugement, mais un peu moins calme, dû fait que le détenu aurait pu se blesser, le médecin avance vers lui.

- Monsieur Siegfried! S’il vous plait, ne brisez pas le matériel de l’établissement…

Il le voit prendre les morceaux de verre entre ses mains, interloqué, il arrive à ses côtés en prenant un tissu spongieux et bleuté. Mattew a vu l’homme se malmener la main il y a moins d’un quart d’heure et le voir avec des éclats de lentilles ne le rassure pas. Il a été témoin de nombreuse fois de mutilation spontané de la part de ses patients et le détenu devant lui à toutes les chances de s’entailler s’il garde le verre.

-S’il vous plait, le verre …  

Dit-il en ouvrant le linge pour que l’homme y dépose les éclats brisés qu’il tenait à la main. Prévenant, mais pas autoritaire, il est soucieux que leur rencontre se passe bien. Elle a déjà mal commencé et Lundgren s’est déjà fait mal une fois. Il préfère éviter que cela se répète à nouveau. Ce genre d’objet peuvent estropier et leur côté effilé, il ne veut pas que cela se retrouve entre les mains de personnes tristement mal intentionnées. Le tissu dans la main, il recueil chacun des morceaux si son patient veut bien lui donner, avant de jeter le tout dans la poubelle de plastique gris à  côté de son bureau. Le balancier sur la corbeille se balance encore quelques secondes avant de cesser et de ne laisser que le ronronnement des néons comme bruit de fond.  

Lui ramenant la compresse froide, il prend ensuite place près de lui, sur le fauteuil en face pour pouvoir mieux l’écouter. Il reste pourtant méduser de voir l’homme sortir l’alcool de sa combinaison. Immédiatement le pharmacien en lui revoit l’intégralité des médicaments inscrit au dossier de l’homme et les interactions que le dépresseur qu’est l’alcool fait. Une douzaine d’interaction possible commence alors à se lister. Immédiatement, il se met à craindre pour les reins de son patient et à réfléchir aux problèmes de sommeil.
Gardant cela à l’esprit, il l’entend lui dire que ce qui est écrit dans les dossiers sur lui, devinant qu’il y a plusieurs volumes de ce dernier, n’est pas exact ou incomplet. Puis il le voit sortir une boite de cigarette. Loin d’accepter moralement la vente de ces objets intoxicants, il se tait néanmoins. Pour combattre un manque, il faut y aller par étape… et sans doute que Siegfried n’est pas rendu aux patchs encore.

-S’il vous faut le faire, oui.

Lui répond-t-il avant de garder le silence devant le début du récit. Il ne dit rien, mais derrière le vert de ses yeux, il enregistre plus rapidement que la caméra décharnée et brisée. Mentalement, son instinct de survie l’empêcher de s’imaginer à la place du détenu durant son martyre.
Sa gorge se noue à chaque passage, son esprit se noie un instant sous la souffrance en crescendo et la partie fatalement explosive.

-Ce que je comprends…C’est que vous avez été victime de violence, dont je n’ose même pas imaginer possible, sur vous. Vous vous êtes ensuite défendu et que pour couvrir ses fautes, l’établissement à fait sur vous un faux dossier. Ensuite, ils vous ont envoyé ici… Vous craignez maintenant, sans doute, des représailles s’ils apprennent que vous avez parlez ?

L’important, pour l’instant, n’est pas de savoir si son compagnon de discussion ment ou non. Peut-être est-ce tout cela que des fabulations ou un rêve pour échapper à quelque chose de plus terrible pour lui. Toutes ces questions, elles n’ont pas de gravité dans l’esprit du psy. Pour l’instant, il veut le croire entièrement, car il veut le comprendre. Il veut lui faire confiance quand l’homme lui compte cette histoire qu’il semble être fidèlement la sienne.
Si Siegfried ne veut pas que Mattew parte en utilisant comme base les dossiers, le psy a beaucoup de travail pour construire une nouvelle base afin d’aider son patient. En premier, il doit l’écouter et c’est pourquoi il veut comprendre ce qu’il veut lui dire. Quelque chose, peut-être l’attitude de l’ex-top model, lui fait croire que cette histoire d’horreur ne fait que commencer.
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Sam 28 Mar 2015 - 18:09
Siegfried regarda son vis-à-vis sans émotion dans les yeux quand il lui demanda de ne pas casser le matériel de la prison. Tout en allant prendre place avec les éclats de verres dans la main, il lui répondit sans le regarder :

- La confidentialité pour moi n'a pas de prix et j'ai largement les moyens de rembourser cette pauvre petite caméra. Appelez cela paranoïa... mais ne vous fiez jamais aux apparences. Elles sont trop souvent trompeuses. On m'a assez démontré qu'elles pouvaient se retourner contre vous.

Assis à sa place, il lui offrit les morceaux de verres sans discuter, bien conscient de ce que pouvait bien penser l'homme face à lui. Oui, il était épuisé, fatigué de cette lutte contre lui-même, contre la Veuve noire, mais il n'avait rien perdu de son esprit d'analyse.

Après le semblant d'autorisation pour sa cigarette, l'ancien mannequin l'alluma et fit son récit. Un moment de silence avait suivit, puis le résumé du Psychologue ou Psychiatre arriva. Il avait bien synthétisé les choses sauf que la conclusion était éronée. Dans le fond personne n'aurait pu lui reprocher. Il ne connaissait pas son vrai passé, et ce n'était surement pas dans sa pauvre biographie totalement incomplète qu'il pourrait trouver une meilleure base de déduction.

- Non. Mon ancienne prison ne me pose aucun souci dans l'ensemble. C'était la lutte du pot de terre, contre celle du pot de fer. Donc perdue d'avance. Qui plus est, mon avocat avait eu accès au dossier psychiatrique. J'ai pu le lire. Je dois dire que le médecin de la prison a été brillant. Il s'est bien servi de mon passé aussi bien d'assassin que de masochiste. Sans parler du fait, que des belles lettres de prisonniers que je ne connaissais ni d'Adam, ni d'Eve s'était ajouté à l'ensemble. Menacé un homme privé de sa liberté, de lui supprimer le peu de privilège qu'il peut avoir, et il fera tout ce que vous voudrez.

Les cendres de sa cigarette tombaient sur sa combinaison, les deux teintes se mariaient tout en se confondant avec brio. Il écrasa dans sa paume le mégot avant de reprendre.

- Les représailles, ce ne sont pas eux qui les feraient si je parle trop. Mais mes anciens employeurs. Si je vous ai parlé de votre conception de la réalité et de la vérité tout à l'heure, c'est justement à cause d'eux. Car les gens pensent tout de suite : grand complot et compagnie. Non, ici, il n'y a rien de tout cela. L'argent, les études psychiatriques sur des cobayes pas forcément volontaires... Un groupe d'hommes en poupée russe. En tête, les riches qui financent en échange de distraction valable, après les riches mais aussi hommes de sciences (Psychiatre, psychanalyste, médecin, neurologue et compagnie), les cobayes en bas de l'échelle, et les entre deux, dont je faisais parti. Par entre deux, j'entends le fait que nous étions des cobayes volontaires et riche en même temps. Donc on finançait en gros notre propre calvaire. Nous n'étions pas des victimes des autres mais seulement de nous même. Mais bon, autant dire que l'on n'était pas nombreux. Seulement trois dans cette situation. C'était bien maigre dans le fond. Des trois, j'étais celui qui était ressortit d'une morbide "promotion" au contraire des deux autres qui ne faisaient que se commander des "petites tortures physiques sur mesure".

Son regard se détourna de son interlocuteur pour regarder la meurtrière par laquelle passait le peu de lumière naturelle de cette pièce anonyme.

- Le libre arbitre est une chose que je ne possède pas totalement à cause d'eux. Si j'avais le malheur de faire une biographie complète de ma vie, et de faire sortir le livre, le jour même de sa sortie je serai mort. D'une manière ou d'une autre. J'en sais trop. Pour le moment, je suis encore utile, je suis le prototype numéro 1 d'une belle expérience qui a vu ma naissance... ou plutôt la naissance de la Veuve noire. Il ne faut pas croire que la presse a été la première a me donner ce nom. Je l'ai depuis mes débuts. Je le porte même sur ma peau...

Tout en disant cela, il retira le haut de sa combinaison grise, puis son tee-shirt, se leva et se tourna pour présenter son dos à Monsieur Reichelberg. Dévolant des courbes fines, aux allures féminines, sa peau était recouverte entièrement d'un tatouage japonais en couleur représentant un rosier aux fleurs bleutées. Dans un gris doux les fils fins d'une toile d'araignée le parcourait. Une petite araignée blottit au cœur d'une rose semblait s'y reposer à l'abri des regards. On voyait que le dessin débordait beaucoup plus bas et aussi plus haut, enlaçant ses épaules, le haut de ses bras.

- Sur mon omoplate droit, au cœur de la rose... la veuve noire y repose. Je l'ai depuis mes vingt quatre ans. Une punission de la part de l'un de mes loueurs.

Il retenait de ses doigts fins sa chevelure grise.

- J'ai été gigolo esclave masochiste. Un yakuza riche et puissant était de passage à Paris et désirait une bonne putain au physique androgyne. Je m'étais retrouvé sur la balance avec un asiatique tout aussi beau que moi. J'ai payé deux jeunes pour lui brûler le visage avec de l'acide. Je voulais a tout prix ce contrat. Et je l'ai eu.

Un fin sourire que ne pouvait certainement pas voir son psychologue s'afficha sur ses lèvres charnues.

- Avec cet homme tout était dans la démesurée. Tout était mis en scène. On aurait pu se croire sur un podium de défilés de mode. Le Kimono était très long et possédait une immense traîne de plus de trois mètres pour laquelle j'avais des dames de compagnie pour la porter. Les manches n'étaient pas en reste dans l'histoire. Le visage fardé de blanc, les lèvres rougies et les cheveux coiffés dans un parfait chignon, j'avais les allures d'une geisha.
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