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Si même les livres sont agressifs...

Anonymous





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Ven 13 Mai 2016 - 14:13
Ça va faire une semaine.
Une semaine que je me fais progressivement à la vie derrière les barreaux. Je pense pouvoir m’estimer chanceux, ou avisé, puisque les ennuis ne sont pas encore venus me trouver. Avec tout ce que j’ai pu ingurgiter comme reportages et documentaires sur le milieu carcéral avant de me laisser embarquer, je me suis attendu à pire. Mais je ne regrette aucunement ces heures passées devant mon écran ; je suis plus attentif à des détails qui m’auraient échappé si j’avais été propulsé ici sans préparation.

Pour Ashton, je n’ose même pas imaginer la difficulté. Rien n’a joué en sa faveur et il s’est égaré rapidement là où je suis prêt à faire face à ce que j’ai choisi de vivre pour ces cinq ans à venir.
Mon codétenu, que je surnommerai Peter Steele, ne m’a pas encore agressé dans mon sommeil et je pense même qu’il sera possible d’établir le dialogue avec lui.
Pour le moment, je préfère aller traîner à la bibliothèque pendant mon temps libre cependant. Un peu de lecture pour passer le temps, qu’importe l’ouvrage, du temps que ça m’occupe. La cote d’un livre en particulier attire pourtant mon œil et je me hisse sur la pointe des pieds pour m’en saisir. Son voisin décide de sauter de l’étagère pour m’atterrir dans la figure, le coin en pleine arcade, sur mon piercing que je sens bouger plus qu’il n’aurait dû. J’y porte instinctivement mes doigts et…ça ne manque pas. La douleur résonne tout autour de mon œil droit mais je me doute que la plaie qui saigne autant ne doit pas être de très grande envergure.

Je repose les bouquins et file à l’extérieur pour trouver l’infirmerie. Enfin…plutôt quelqu’un qui saura me dire où se trouve l’infirmerie. J’approche du premier uniforme de gardien que je vois pour interpeller d’un :

Excusez-moi.

Les doigts rouges et un filet descendant le long de ma joue, même avec un œil ouvert je crois reconnaître ce type. Peut-être l’ai-je déjà croisé plusieurs fois sans y faire attention ?... Non, il y a autre chose. Quand il se retourne face à moi je suis certain d’avoir croisé ce regard plus d’une fois… Et un physique pareil, ça ne s’oublie pas !

Vous sauriez m’indiquer où est l‘infirmerie ?

Dans l’immédiat c’est tout ce qui m’importe.
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Blake Barlow
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Blake Barlow
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Ven 13 Mai 2016 - 14:40
Blake désespérait de passer une journée calme par ici, ça en était au point où il en dormait mal. Oh bien sûr, il s'était attendu à tout ça, et il n'était pas étonné de ce quotidien, mais ça lui pesait. Il n'était pas habitué à passer son existence entre des murs aussi étroits, et des plafonds aussi bas. Il était né pour la montagne, et se retrouver dans un tel environnement le dérangeait. Il étouffait aussi bien dans la prison que dans la chemise trop petite qu'il s'obligeait à porter. Il songeait à régler le problème lui-même, et ne plus en porter du tout, malgré que ça faisait partie de son uniforme. Il avait du mal à la boutonner, et ça gênait ses mouvements ; ça lui était déjà arrivé d'en craquer une en intervenant dans une bagarre.

Blake traînait aux alentours de la bibliothèque, comme on le lui avait demandé. Il n'aimait pas vraiment cet endroit, car les détenus pouvaient profiter des livres pour cacher divers trucs. Même si tout était minutieusement surveillé, certains avaient de l'imagination pour dissimuler des armes, ou de la drogue ; il était un peu agacé de devoir demander à fouiller le rectum d'un prisonnier « au cas où », si ce dernier était assez souple — et masochiste — pour dissimuler une lame d'infortune. Certes, habituellement, le gardien aimait bien visiter le rectum des garçons, mais pas de cette façon ça. Là... c'était carrément dégueulasse, et puis on ne savait pas toujours où ils avaient traîné.

Tout ça pour dire que lorsque Carter se pointa, l'arcade en sang, Blake poussa un grognement. Il le fixa en soupirant, avec l'expression de l'ours qui préférerait roupiller plutôt que de courir après sa proie. Il s'approcha de Dwayne, il fronça les sourcils. Oui, son visage lui disait vaguement quelque chose, enfin... c'était normal, s'il était un prisonnier... non, ce n'était pas tout à fait ça. Avant de l'accompagner à l'infirmerie, Blake fouilla dans sa poche, et lui tendit un mouchoir.

« Appuie fort. »

Lâcha l'homme de sa voix grave, avant d'ouvrir la marche. Blake jetait des coups d'oeil au détenu, se demandant si ce n'était pas un piège. Même si ça ne faisait qu'un an qu'il travaillait ici, il n'était pas à l'abri d'un mauvais coup. Avec sa force monumentale, les prisonniers tentaient de remettre son autorité en question, ou de le prendre en embuscade ; il était gênant, parce qu'il maîtrisait facilement les nerveux. De plus, il faisait partie des rares gardiens capables de contrôler Raven Oewe, ou du moins, leur puissance se valait. Un lion contre un ours.... toutefois, ils arrivaient à s'entendre. Tout dépendait de l'humeur du grand noir ; Blake, lui, essayait de ne pas trop se laisser atteindre. Après tout, il avait le sang chaud, et pouvait réagir vite. Un vrai travail qu'il faisait sur lui-même.

« Tu me rappelles ton nom ? »

Demanda-t-il une fois arrivé devant l'infirmerie. Il frappa, puis sans prendre la peine d'attendre d'être invité, il entra. Blake fit la moue, il ne voyait personne à l'horizon. Il appela Félix et Harvey, sans obtenir de réponse, puis il soupira. C'était bien sa veine, ça. Il fit signe à Dwayne d'aller s'asseoir sur un lit, tandis qu'il fouillait l'infirmerie à la recherche des infirmiers. Soit... personne... et il n'était pas le plus adroit pour s'occuper d'une blessure aussi moche que celle que Dwayne s'était faîte. D'ailleurs...

« Tu t'es fait ça seul ? »

S'informa Blake, même s'il avait conscience que le jeune homme ne répondrait pas forcément, s'il avait été pris dans une bagarre, ou s'il avait été menacé. La loi du silence ; ils ne comprenaient pas que c'était qu'une forme de suicide comme un autre. Blake alla chercher au moins du désinfectant. Il gratta sa barbe en relevant le menton, tout en râlant mentalement contre le manque de professionnalisme de certains... à part s'il y avait eu quelque chose de grave. Blake vérifia son bipeur : rien. Bon... comment sa grand-mère s'y prenait-elle déjà pour nettoyer ses blessures ? Il grimaça ; il ne pensait pas que Dwayne apprécierait de se faire détartrer sa blessure à coup d'éponge.

Toutefois, par acquit de conscience, Blake alla se laver soigneusement les mains. Il les sécha, et se mit à regarder dans les armoires pour trouver des compresses. Là, il prit du désinfectant, et imbiba le tissu plus que nécessaire. Il s'approcha de Dwayne, et il inspecta la blessure... c'était vraiment pas joli, il se demandait si le piercing n'était pas tombé, ou s'il n'avait pas arraché un bout de peau... il ne savait pas si c'était possible, mais bon... ça pissait le sang.


« Bouge pas, ça va faire mal. »

Et il posa sans plus de cérémonie la compresse sur l'arcade du prisonnier.


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Anonymous





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Ven 13 Mai 2016 - 15:59
Je lâche un rapide « Merci » lorsque le mastodonte me prête un mouchoir que je roule en boule pour appuyer avec plus d’efficacité. Quand il se détourne et part devant, je reste un instant planté sur place. Il…veut me montrer le chemin ? Ou vient de subtilement m’envoyer chier ? Dans le doute je lui emboîte le pas bien que je continue à me questionner aux regards qu’il me lance par-dessus son épaule.
…S’il ne dit rien c’est que je dois être à ma place.

La douleur est lancinante à mon sourcil et j’ai de la chance que la silhouette du gardien ne soit pas difficile à suivre, ma vision étant approximative. Je reconnais à peine les couloirs par lesquels il me fait passer mais l’inscription sur la porte qu’il ouvre indique bel et bien que nous sommes à l’infirmerie.

Carter. Dwayne. (Je pose à peine mes fesses sur un bout de lit, ne comptant pas rester ici éternellement) Des livres m’ont agressé.

Pendant que l’armoire à glace cherche de quoi nettoyer tout ce sang —j’assume que c’est le cas—, j’écarte le mouchoir qu’il m’a remis pour tâter du bout des doigts la plaie. Mon…barbell… J’ose effleurer de mon ongle et sens ma peau se décoller sur le côté. Les bouquins m’ont carrément pris mon piercing par la force ! Sons of bitches. Je refous le mouchoir dessus en pestant contre cette maladresse, comprenant pourquoi ça saigne autant si j’ai laissé de mon ADN dermique à la bibliothèque.

A voir le gardien galérer à trouver ce qu’il veut, hésiter sur la marche à suivre pour s’occuper de mon cas…je commence à me demander si j’ai le droit de paniquer un peu. Au moins ai-je tout le temps de l’observer pour tenter de le rattacher à des souvenirs précis. Cette démarche, ces gestes… Dans le hall d’accueil ? Les salles de visite plutôt ! Oui, ça me revient. J’ai dû plusieurs fois remarquer qu’il ne foutait rien alors que j’attendais depuis des heures Ashton pour pouvoir lui parler. Peut-être même que j’ai dû l’insulter sous le coup de la colère… Avec un peu de chance il ne reconnaîtra pas ma sale gueule.

GODDA-… !!

J’ai toutes les raisons de croire qu’il m’a reconnu et me fait douiller volontairement ! On n’a pas idée d’y aller si brusquement…
Les gardiens patauds ne font pas de bons infirmiers. Testé, et approuvé.
Après deux grandes inspirations et quelques dents fissurées tant j’ai serré la mâchoire, je lève les yeux dans les siens pour demander :

Excusez-moi mais vous… Vous êtes sûr d’être qualifié pour ça ?

Je ne peux pas voir l’état de mon sourcil mais si cela nécessite des points de sutures, je ne suis pas certain de vouloir le laisser me recoudre avec ses gros doigts de catcheur.

Je pourrais attendre ici le retour d’un infirmier ?, osé-je demander sans vouloir donner l’impression de le renvoyer trop vite.
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Blake Barlow
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Blake Barlow
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Ven 13 Mai 2016 - 16:32
Blake grimaça légèrement devant la réaction du jeune homme, conscient qu'il n'y était pas allé en douceur. Toutefois, à sa décharge, une plaie pareille, il fallait tout de même la désinfecter... et malgré tout, Dwayne aurait morflé tout de même. Blake pinça sa lèvre inférieure, et recula. Ouais... c'était pas joli... vraiment crade en fait, il espérait seulement que le piercing n'allait pas tomber, parce que là... il peinait à imaginer des livres faire une entaille pareille. C'était tellement saugrenu qu'il n'y croyait pas, on l'avait attaqué ? Il avait fait une bêtise, et il lui mentait ? Il y avait mieux comme façon de faire, mais sans preuve, il ne pourrait pas l'accuser ; le soupçonner, tout au plus.

Le gardien jeta le coton imbibé de sang et de désinfectant. Il n'osait pas trop toucher, en réalité, il savait bien qu'il n'avait pas les qualifications nécessaires pour panser sa plaie. Il avait des nerfs, mais Blake se voyait mal recoudre Dwayne lui-même, déjà... il mettrait une heure à faire rentrer le fil dans l'aiguille — dans sa tête, ça marchait forcément ainsi. Il avait les doigts trop gros pour les travaux délicats, alors il avoua avec un sourire ennuyé :


« Absolument pas, mais je ne compte pas le faire. Nos infirmiers doivent être occupés ailleurs. Blake fronça les sourcils sur la plaie, et il ajouta : mais je préfère désinfecter, on ne sait jamais. »

Par mesure de sécurité. Même si Dwayne prétendait que des livres lui étaient tombés dessus, il évitait le risque que la blessure s'infecte. Oh bien sûr, il ne savait pas exactement ce qu'il pouvait faire de plus, et il ne comptait pas l'abandonner à son sort. Après tout, il arrivait que des détenus tentent de voler ce qu'ils pouvaient ici. Des seringues, par exemple, afin d'improviser des armes, de la morphine aussi. Tout était protégé par des cadenas, mais... ils avaient du flair, et de l'imagination. De plus, les infirmiers n'étaient pas à l'abri d'une agression. Blake soupira, et il lui donna une autre compresse, afin qu'il ne mette pas de sang partout.

Et puis, parce que Blake s'ennuyait facilement, véritable animal en cage qui ne pouvait pas rester immobile, il alla se faire un café. Celui de l'infirmerie était immonde, mais ça l'occuperait. Au passage, il donna un verre d'eau à Dwayne. Il le fixa, comme préoccupé, puis il secoua la tête. Le temps que le café coule dans le gobelet, il lui demanda :


« Dwayne Carter... tu dis ? Tu avais un frère, ici, non ? »

Parce qu'il fallait bien que l'un des deux aborde le sujet. Blake continuait de fixer Dwayne... ouais, maintenant, ça lui revenait. Blake était du genre à se souvenir de ces cas... ceux qui ne sortiraient jamais de la prison, à part les pieds devant. Il eut un regard triste, et il secoua la tête, comme pour effacer le souvenir d'Ashton. Le suicide était ce qui le dérangeait le plus, par ici ; ça lui donnait le sentiment d'avoir été inutile. Certes, il avait pris ce travail à la va-vite, parce qu'il fallait bien manger, et qu'il ne pouvait pas retourner en Alaska. Toutefois, ça ne signifiait pas qu'il ne prenait pas ce travail à la légère. Avec le temps; Blake avait appris à connaître les détenus, il réussissait même à sympathiser avec quelques-uns. Alors... apprendre une mort aussi violente, ça faisait un choc. Si lui ressentait une forme d'échec, il se demandait ce que le psychologue en pensait.

« Désolé, t'as le droit de refuser d'en parler, je comprendrais. »

Lâcha Blake au bout d'un moment, lorsqu'il comprit que dévisager Dwayne risquait de le mettre mal à l'aise, ou de le déranger. Cependant, ça lui faisait drôle de retrouver le frère d'Ashton par ici. Enfin... maintenant, le gardien se souvenait l'avoir vu quelques fois, lorsqu'il devait surveiller les visites (sa taille servait à dissuader plus qu'autre chose), notamment parce qu'il était toujours possible que les proches ne viennent pas les mains vides, ou tentent des choses pour sauver les prisonniers. Blake n'avait pas une mémoire exceptionnelle, mais passer son temps à attendre dans un coin, en examinant tous ces visages zébrés par les grillages avait été mis à profit pour reconnaître qui était qui. Concernant Ashton, Blake n'avait pas le souvenir qu'il eut une autre visite que celle de son frère, comme s'il était le seul être humain à avoir porté de l'attention à ce gamin. Ouais... gamin, c'était ce qu'il avait été pour lui. Un gosse perdu dans une fosse aux lions, et qui s'était bouffé ; salement bouffé.
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Ven 13 Mai 2016 - 17:56
Il n’y va pas par quatre chemins. J’aime ça.

Ça va, vous en faîtes pas. …Merci.

Pour la compassion non nécessaire mais visiblement sincère, pour le tact que je n’aurais pas soupçonné chez lui, et pour le verre d’eau — même si je lorgne son café de mon œil valide. Je m’autorise à lui adresser un demi sourire qui reste une demi seconde sur mes lèvres avant que je ne retrouve mon expression atone. Le sujet est trop récent, je n’en ai pas fait le deuil et pense même ne jamais réussir à le faire.
Coincé, jugé, emprisonné, violenté… Mort. Tout s’est passé si vite… Personne n’a rien pu faire et je resterai à jamais avec ce sentiment de n’avoir pas agi assez depuis l’extérieur pour lui venir en aide. Il m’avait plusieurs fois demandé de lui ramener de la poudreuse et avec le recul, même si j’avais refusé pour sa santé, j’aurais peut-être pu lui céder pour l’aider à se sentir mieux.

D’un autre côté, la culpabilité qui me ronge trouve sa valeur rédemptrice.

Il n’avait jamais rien voulu de mal à personne, Ashton. Il a fait une croix sur son avenir à peine rentré au collège pour aider à payer les factures de nos parents…

Loin de moi l’idée de faire dans le pathos, je veux juste…parler de lui. Je ne l’ai pas fait depuis le tragique destin qu’il s’est choisi, avec personne. Certes ce gardien n’est pas vraiment celui à qui il faudrait se confier, l’infirmerie certainement pas l’endroit.
J’effleure la croix à mon cou de ma main libre, silencieux un instant, avant de soupirer rapidement par le nez pour faire filer toute cette tristesse avant qu’elle ne me contamine et n’étende sa toile en moi. Cette toile blanchâtre et fine qui vire au sanguin colérique et agité si je n’y prends pas garde.

J’irai à la chapelle.

Vous l’avez un peu connu ?, demandé-je en relevant les yeux vers le gardien.

Il n’était pas plus méchant que moi Ashton. Un peu plus grand, un peu plus en forme, mais c’était toujours moi qui lui mettais des tacles derrière la tête quand il haussait le ton devant notre mère. Elle ne comprenait pas qu’il puisse se satisfaire de femmes comme d’hommes. Moi je m’en foutais de ne pas comprendre ; il restait mon frangin. Mais quand il m’a demandé de choisir entre lui et maman… Si j’étais resté avec lui j’aurais pu le protéger…

Je peux avoir un café ?

Quelque chose de plus fort que de l’eau pour me ressaisir.
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Blake Barlow
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Blake Barlow
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Sam 14 Mai 2016 - 1:43
Ouais, Blake pouvait être subtil, parfois ; lorsque les planètes étaient alignées en triangle, et lorsque la lune était rousse. Ce genre de trucs un peu aléatoire, Dwayne devrait faire attention, et ne pas rencontrer de chat noir sur sa route pour compenser la subtilité de Blake. Mais oui, c'était sincère ; Blake ne mentait pas, il n'était pas assez intelligent pour y arriver convenablement. La seule chose qu'il arrivait à cacher, c'était son homosexualité auprès de sa famille, et c'était plus de l'omission que du vrai mensonge. Il avait eu une copine, une fois, et ça avait suffi pour ses grands-parents pour le croire platement hétérosexuel. De plus, il avait plutôt collectionné les baises mouchoir plutôt qu'une vraie relation de couple, il en était carrément allergique. Et puis, il fallait un gars solide pour le supporter ; Kenneth avait été — trop — bon pour ça, mais voilà, il avait fini sa vie dans la drogue et le sang.

« Ouais... je vois. »

Se contenta de dire le gardien, lorsque Dwaye aborda furtivement son frère. Ouais, une histoire classique de gosse défavorisé ; il y en avait plein par ici, Blake ne s'en émouvait pas. La prison ne regorgeait pas de tant de « serial killer » ou de « psychopathe » que ça, c'était des paumés pour la majorité. Il arrivait même — plus souvent qu'on le pensait — que certains se débrouillaient pour être en taule, au moins, ils pouvaient dormir sous un toit et manger à leur faim. Non... dans le cas d'Ashton, c'était le viol, puis le suicide. Une fin pathétique et violente, comme beaucoup, mais... la mort prématurée, Blake ne s'y faisait pas.

Le gardien porta sa tasse à ses lèvres, mais il s'arrêta net à la question de Dwayne. Parce qu'il ne voyait pas où était le problème, il alla lui préparer un café. Il ne lui donna pas le sien, car il avait bu dedans, et que même s'il était en bonne santé, par respect et précaution, il ne le lui offrit pas. Il regarda le café s'écouler dans le gobelet, la machine ronronnante, et le jet brunâtre s'effondrer... c'était presque apaisant. Il croisa les bras, et il répondit :

« Ton frère n'était pas du genre causant. »

Dwayne devait le savoir... même si Blake pouvait deviner qu'Ashton se montrait plus ouvert avec lui. Le gardien se sentait mal à l'aise, il ne savait pas comment aborder le sujet avec Dwayne. La subtilité n'était pas son fort, et il craignait de faire un mauvais pas. Il n'avait rien à se prouver à le blesser... mais il n'était pas à l'abri d'une parole malheureuse. Il lui apporta le gobelet, et gratta sa barbe en levant le menton, Blake réfléchissait. Ça pouvait prendre des heures, le temps que ses neurones se connectent ; il était primaire, au contraire de Dwayne qui avait une façon stratégique d'aborder les choses.

« Plutôt renfermé. J'ai essayé plusieurs fois de savoir ce qu'il se passait, enfin... de l'aider, mais il faisait l'huître. Je crois pas que le psy ait eu un meilleur résultat avec lui. »

À confirmer auprès de Goodman, Blake n'en savait pas plus. Ce n'était pas son boulot de rentrer dans la tête des gens, mais il pouvait comprendre pourquoi Ashton ne s'était pas confié, la crainte ? Pourtant, il était tenu au secret professionnel, ou bien, l'avait-il considéré trop jeune et trop éloigné de ce monde pour se sentir capable de tout avouer ? Bah... on ne pouvait pas sauver tout le monde, malheureusement. Les personnages comme les Jésus ou les Gandalfs, ça n'existait pas dans la réalité.

« J'en sais pas plus, désolé, Carter. »

Acheva Blake après un moment de silence, il domptait son malaise en buvant son café par petite gorgée, et en inspectant de loin la blessure de Carter. Il se colla contre un mur, les bras croisés sur son énorme poitrine. Il ne voyait pas ce qu'il pouvait dire de plus, ou faire de plus pour le soulager. Sa blessure l'inquiétait, mais il préférait éviter d'y mettre ses gros doigts d'ours, et de l'empirer. Blake tentait de faire les différences qu'il y avait entre Ashton et Dwayne... et Dwayne lui paraissait calme, « trop calme » ; Blake n'avait pas l'habitude des détenus qui ne cherchaient pas de rapport de force. Il nota dans un coin de son esprit d'aller jeter un coup d'oeil à son dossier. Il ne pensait pas encore que Dwayne s'était fait attraper volontairement, et ce dans l'intention de venger son frère. Blake ne le connaissait pas assez, il n'était pas assez fin pour le « voir »... mais il pourrait comprendre.

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Sam 14 Mai 2016 - 15:50
Bref remerciement pour le café que je tiens de ma main libre posé sur ma cuisse. J’ai eu le temps de glisser un regard à son badge quand il s’est approché pour me le tendre et note par réflexe son identité dans un coin de ma tête. Du coin de l’œil je le détaille en buvant une gorgée qui me brûle délicieusement la langue et la gorge avant de diffuser sa chaleur apaisante en moi.
Barlow ne m’apprend rien. Excepté le fait qu’il met en avant l’altruisme dont il a tenté de faire preuve. Mais devant une personne en deuil, il est si aisé de dire qu’on a pris soin du défunt ou du moins essayé de faire quelque chose en ayant quelque objectif en tête : se montrer comme une personne de confiance, tenter d’amoindrir le chagrin du déplorant, ou jouer l’hypocrite. A son ton, je me doute qu’il ne rentre pas dans cette dernière catégorie. Il n’a aucun intérêt à me mentir sur ça de toute manière ; ce n’est pas comme s’il était en position de faiblesse ou pouvait tirer quoi que ce soit de moi qui puisse lui être utile.

Ashton m’a dit s’être confié à un certain Goodman.

Fort heureusement, j’ai une bonne mémoire pour les noms. J’ai grandement conscience que cela me sera utile pour retrouver un par un les enfoirés qui se sont amusés à détruire mon petit frère. En revanche, je n’ai aucun visage à leur donner pour le moment. Comme il en est de même pour ce fameux Goodman, j’interroge le gardien du regard en une question muette : qui est-ce ? Un détenu ? Du personnel ? Un autre gardien ? Où pourrais-je le trouver et accepterait-il de me parler ?

J’aimerais m’entretenir avec lui.

La compresse à ma blessure se fait humide contre ma peau tant elle s’imbibe à une vitesse folle. Je la change de côté avec une grimace, me barbouillant certainement les doigts d’écarlate au passage. C’est bien ma veine qu’aucun infirmier ou médecin ne se trouve ici… Ils sont tous partis en pause-café en même temps ou quoi ?
Prenant garde à ne pas renverser de café, je me lève, ne supportant pas de rester assis, et jette un coup d’œil au matériel médical dans lequel a fouillé Barlow.

Vous pensez qu’il y a besoin de points ?, demandé-je en écartant la compresse pour qu’il puisse voir, maintenant que la plaie est censée être à peu près propre. Ou un gros pansement fera l’affaire ?

Ne serait-ce qu’en attendant. Et si le personnel agréé à s’occuper de la suture est porté disparu trop longtemps, me permettra-t-il de tenter de le faire moi-même ?
Minot je recousais mes vêtements seul ; ça doit pas être bien plus compliqué que de faire un ourlet.
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Blake Barlow
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Blake Barlow
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Sam 14 Mai 2016 - 16:50
« Ouais, c'est le nouveau psychologue de la prison. »

L'informa Blake sans donner plus de détails. Goodman était arrivé un an après lui, mais il le connaissait déjà... enfin, il avait le vague souvenir de l'avoir rencontré lorsqu'il travaillait en entreprise. Une gueule d'étudiant, c'était bizarre de le retrouver dans un endroit pareil. Il s'en souvenait parce qu'il était venu annoncer à Armand la mort de... Blake pinça sa lèvre inférieure, et il décida de jeter ce souvenir pénible dans un coin de sa tête. Le sang sur la neige, l'odeur du pin, et la forêt endormie qui le serrait dans ses branches pour son dernier sommeil. Blake avala sa salive, puis il retourna son attention sur Carter. Il affichait un air grave, parce que le sujet l'était. La mort en prison ne devait pas devenir quelque chose de totalement anodin pour lui ; la mort était une chose banale, après tout, on y passait tous... mais ici... il ne se passait pas un jour où on devait remplir un avis de décès.


« Faut demander un rendez-vous auprès du Conseiller, il a pas mal de travail ici... donc à part si arriver à le choper pendant la pause... »

Ouais... c'était encourageant, Blake s'en félicitait. Le gardien avait la désagréable sensation d'être inutile ; il ne cherchait pas à réconforter Dwayne, et il était hors de question de lui mentir pour y arriver. Toutefois, avec sa sale blessure au visage, le sujet de son frangin, Blake se sentait mal à l'aise. Ce sentiment augmentait de secondes en secondes. Il l'examinait boire le café, et se lever ; il pouvait comprendre que rester assis était pénible. Blake n'était pas du genre à rester immobile bien longtemps, il avait besoin de se dépenser. Oh... bien sûr, ici, il avait de quoi se défouler entre les bagarres, les extractions des détenus refusant de sortir pour faire chier, et ce genre de choses... mais ce n'était pas se dépenser de la façon la plus saine.


« Hum ? »

Blake plissa le front, et de nouveau, il jeta un coup d'oeil à la blessure de Dwayne. Il se permit même de toucher le piercing pour voir dans quel état se trouvait-il, il avait l'impression qu'il pouvait carrément le décoller. Il grimaça, puis il redonna une autre compresse. Il jeta un coup d'oeil à son bipeur ; toujours pas de nouvelles. C'était la merde.

« J'en sais rien, Carter. Un gros pansement ne devrait pas suffire, et même si c'est chiant d'attendre les infirmiers, je préfère avoir leur diagnostic. J'pense pas que ça te plairait de te faire charcuter par moi. »

Parce que Blake avait une bonne tolérance à la douleur, il oubliait que ce n'était pas le cas de tout le monde. S'il avait été à la place du détenu, il aurait arraché le piercing d'agacement ; ça devait faire mal de le sentir tirer sur la peau. C'était ce qu'aurait fait sans doute sa grand-mère, mais ses méthodes n'étaient pas les plus recommandables. Blake se mit à faire le tour de la pièce, cherchant de quoi soigner un peu plus la blessure, mais bon, il ne voyait clairement pas ce qu'il pouvait faire. Il prit de nouveau son bipeur, et signala qu'il avait besoin d'aide pour un détenu. Sinon... bah, les infirmiers allaient retrouver du sang partout, et tant pis pour eux ! L'infirmerie était faite pour ça, après tout.

« Sinon, t'arrives à t'intégrer ? »

Se renseigna Blake, brusquement. Dwayne était calme, le genre de mec à ne pas chercher de noises, pas vrai ? Alors il se demandait comment ça se passait dans sa tête. De plus, il peinait toujours à croire que c'était des livres qui avaient pu lui faire une blessure aussi violente... au pire, il irait voir sur les caméras de surveillance, afin de vérifier ou non ce qu'il lui avait raconté. Il ne lui faisait pas confiance, mais par ici, personne ne faisait confiance à qui que ce soit ; il fallait être stupide pour se laisser aller à autant de niaiseries. Il risqua d'ailleurs :

« Les autres savent que t'es le grand-frère d'Ashton ? »

Parce que « Carter »... c'était un nom de famille, ouais, mais on pouvait faire le lien entre Ashton et Dwayne. Si Blake était parvenu à le faire, les autres en étaient tout autant capables. Toutefois, peut-être que comme certains, notamment Ross, il se montrait assez discret pour ne pas s'attirer d'ennui ? Et s'il croisait les violeurs de son frère, comment faisait-il ? Blake retenait les questions, mais elles lui brûlaient les lèvres ; il se répétait que s'il était à la place de Dwayne, il n'aimerait pas entendre tout ça. Ça serait lui rappeler en boucle ce qui était arrivé à Ashton, et c'était pas comme si le détenu avait ce souvenir redondant en permanence, ici. Après tout, c'était là qu'il s'était suicidé.

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Sam 14 Mai 2016 - 19:30
Aller voir le Conseiller sera donc une prochaine étape indispensable. Si le psy Goodman a des journées déjà bien chargées, ça l’emmerdera sûrement de voir débarquer quelqu’un venant lui voler son temps de pause. Ce n’est pas de la compassion de ma part, mais de la simple logique. Si je demande un rendez-vous et le rencontre dans son bureau, là où il a l’habitude d’être, il sera dans des conditions optimum pour me répondre et m’aider et je n’aurai qu’à évincer les questions qui me paraîtront un peu trop analytiques et ne parler que d’Ashton pour ne pas me faire psychanalyser à mon insu.

Je garde la compresse à distance de mon arcade quand le gardien approche et je le laisse toucher en détournant et en fermant les yeux, tiquant un peu. C’est à vif, ça me fera mal encore une dizaine de minutes et ça passera. Le coin de mes lèvres se rehausse un quart de seconde à l’évocation d’une possible chirurgie make in Barlow. Mais je comprends à son petit appareil qui reste inerte que les secours ne sont pas pour tout de suite.

Une gorgée de café et je pose mon gobelet avant d’approcher la plus proche surface réfléchissante entrant dans mon champ de vision. Hm, comme il dit. Je laisse la compresse écarlate de côté et dévisse précautionneusement mon barbell pour le faire glisser hors de la barbaque amochée en retenant mon souffle. Expiration et j’attrape une compresse propre pour y mettre mon piercing et tend la main pour m’emparer du désinfectant. J’en verse dessus et frotte légèrement avant de mettre le bijou dans ma poche et replacer la compresse sur mon sourcil en me tournant vers Barlow, pas gêné le moins du monde par la probable familiarité dont je viens de faire preuve avec les lieux.

Je parle quand il faut et pas trop fort.

Ni plus, ni moins. Je ne cherche pas vraiment à m’intégrer pour rester dans l’anonymat mais fais en sorte de ne pas devenir la brebis galeuse laissée de côté, proie idéale pour les loups affamés mêlés au troupeau.

Et j’ouvre les oreilles pour savoir de qui me méfier.

Et avec la liste que m’a donné Ashton, j’ai déjà une dizaine de personnes à éviter.
La seconde question du gardien me laisse silencieux un instant.

J’en sais rien. J’évite de donner mon nom alors ça devrait aller un temps et puis…s’ils me reconnaissent… Que feront-ils ?

J’ai un peu peur de la réponse en réalité mais ce serait complètement débile de leur part de me vouloir le même mal qu’à Ashton simplement parce que je porte le même nom… Quelques visages me sont familiers dorénavant ; je fais profil bas et préfère me fondre dans la masse quand j’aperçois Raven alentour. Je l’observe de loin, lui, son cercle, les gens qui me poseront certainement problème à un moment ou un autre de mon séjour ici, je note leurs habitudes, espionne leurs échanges. Je navigue entre les ateliers pour les écouter séparément et tente de repérer des failles que je pourrai utiliser à mon avantage plus tard…
Quoiqu’il advienne, je leur ferai payer, même si je dois finir par sortir d’ici les pieds devant.
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Blake Barlow
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Blake Barlow
Gardien
Sam 14 Mai 2016 - 20:44
C'était la réponse que Blake attendait.

Neutre... avec aucune information sur ce qu'il pensait, ou faisait. Au moins, Dwayne lui indiquait quelque part qu'il se renseignait sur les autres prisonniers. Il répondit en soupirant :


« Tu sais par ici, même le plus inoffensif peut être le plus dangereux. »

Blake était parfois très étonné. Des prisonniers comme les gris, les « aliénés » ressemblaient pour la plupart à des gamins maigrichons — c'était le cas de Wiliam et Moore —, mais ils étaient en réalité des meurtriers aguerris. Le contraste était étonnant et effrayant, il y avait une sorte de fossé entre ce qu'ils montraient, et le dossier qu'on avait composé sur eux. D'ailleurs, au cas où, et pour l'aider, Blake crut bon d'ajouter concernant Goodman :


« Le psychologue tient l'atelier de dessin, si jamais ça t'intéresse. Tu devrais participer à ce genre d'activité, c'est important. »

Autant le renseigner comme il le pouvait, même si Blake ne s'attardait pas trop sur ce genre de trucs ; son boulot n'était pas d'éduquer les détenus, mais de les surveiller. Il sourit à Dwayne, et jeta les compresses sales dans la poubelle. Il soupira, et de nouveau, il regarda son bipeur ; il craignait qu'une bagarre ait éclaté, et sans lui... bah, il craignait pour les autres. Aaron n'était pas du genre facile, il n'était pas aussi massif que lui, toutefois, il savait se défendre. Son expérience de la guerre y jouait, et puis le chien était là aussi. Il passa sa main dans ses cheveux, les décoiffa, et il gratta sa barbe. La réflexion de Dwayne resta en suspens, et pendant le court silence qui s'ensuivit, on pouvait entendre ses ongles gratter sa barbe.


« On sait jamais ce qu'ils ont en tête, méfie-toi. Ici... la moindre connerie est une excuse suffisante pour se foutre sur la gueule. »

Ça voulait tout dire et rien à la fois. Blake soupira, il n'avait pas envie de devoir récupérer le cadavre de Dwayne des dents des autres prisonniers. Il ne savait pas exactement si Ashton s'était fait des ennemis, s'il avait provoqué plus fort que lui, ou si simplement... il avait servi de défouloir, et de vide-couille aux autres. Il sentait une forme d'inquiétude pour Dwayne, et pour lui, cette histoire ne pouvait finir que mal. Il n'y avait pas grand-espoir de réussite, songea-t-il. Blake alla ajouter quelque chose, lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit enfin. Il se décolla du mûr, et lâcha :

« On vous attend depuis un moment, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Bigmouth a encore fait des siennes. »

Ah... Bigmouth... son salopard préféré. C'était un prisonnier que Blake était chargé de protéger, homophobe, raciste, qui avait eu la bonne idée de ranger sa femme dans un congélateur. Il ne prétendait pas être fou, et son hobby était d'insulter tous ceux croisant son chemin. Souvent, Blake se retenait de lui fracasser le crâne. Il massa sa nuque, et il expliqua grossièrement aux infirmiers ce qui était arrivé à Dwayne. Il se mit ensuite dans un coin pour les observer faire ; ils étudièrent la blessure de Dwayne, ils établirent un diagnostic, et ils lui donnèrent de quoi supporter la douleur. Par pudeur, il détourna le regard, et il étudia l'état du mur, ouais, ça lui semblait bien ça.

Combien de fois n'avait-il pas ramassé Ashton, et emmené en urgence ici ? La pensée le paralysa l'espace d'une seconde... ouais, la violence, il devait s'y faire. Ce n'était pas la même chose ici qu'au lycée ; il devait temporiser ces animaux, et contenir celui qui était en lui. Adolescent, Blake s'était pris dans diverses bagarres pour des broutilles. C'était un peu comme ici, il s'était fait traiter de gros con ou d'ours, et il avait répondu au quart de tour en défonçant la mâchoire de son adversaire. Ça ne se voyait pas forcément, mais il avait son lot de cicatrice. Mais chaque bataille l'avait renforcé, c'était pas le cas pour tout le monde ; les infirmiers bougeaient autour de lui, avec une expression blasée accrochée au visage. La violence, le sang, la peur, c'était le quotidien par ici. Dwayne avait intérêt à être sur ses gardes, d'ailleurs, lorsque ses collègues eurent l'air de terminer, il se dirigea vers le prisonnier, et lui demanda :


« Ça va ? T'as pas trop morflé ? »

Et il chuchota, penché vers lui :

« Si jamais il y a un problème, dis-le-moi. »

De l'affection ? Ouais, une forme d'affection. Un peu.
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Anonymous





Invité
Invité
Dim 15 Mai 2016 - 0:13
Les infirmiers. Échanges de politesse d’usage et je retourne m’asseoir pour les laisser faire leur travail. On me fait lever la tête, on redésinfecte la plaie, puis les fil et aiguille entrent en jeu. Je serre les dents et pose presque instinctivement les yeux vers Barlow pour m’occuper l’esprit. Le premier point est le plus douloureux — du moins dans mes souvenirs ; je reste silencieux, pas à mon premier coup d’essai, et m’attarde sur le gardien.
Que fait-il exactement à regarder le mur ? Non, plus important : que fait-il encore ici ? Le personnel médical est là alors il pourrait partir, je ne me vexerai pas car je sais qu’il a bien mieux à faire ailleurs. D’un côté, avoir mieux à faire qu’attendre qu’un idiot qui se blesse avec des bouquins se fasse recoudre ce n’est pas bien difficile.

Dans combien de bagarres intervient-il par jour ? Par semaine ? Vu sa masse musculaire et sa taille imposante il doit régler les soucis assez facilement. Je me mets à lui envier sa stature au fur et à mesure que je la détaille sous cette chemise trop serrée pour lui. Régler ses problèmes de deux beignes bien placées est certes rapide, efficace, gonfle d’adrénaline teintée de colère mais s’estompe. Rapidement. Rien ne dure… Voilà sans doute pourquoi je préfère passer par un moyen plus insidieux. Dieu m’enverra en enfer, mais au moins y serai-je avec mon frère. Ou peut-être que, partant d’un amour fraternel, cet acte me sera pardonné ? Tous ces prisonniers qui se repentent à la chapelle et obtiennent leur salut sans n’avoir jamais élevé leur cœur vers les Cieux… Pourquoi n’y aurais-je pas droit pour un simple et insignifiant écart ? Je dois m’en faire pour rien. Et puis Ashton est sans doute là-haut, pas dans les bas-fonds.

On finit de me raccommoder et je m’informe rapidement sur le temps que cela mettra à cicatriser, les éventuelles précautions à prendre, puis ne peux m’empêcher de triturer les fils du bout des doigts.

Ça va.

Est-il resté simplement pour faire un état des lieux après coup ? Mon côté parano me chatouille le cervelet mais cette soudaine proximité et ce ton qu’emploie Barlow m’auraient fait légèrement sourire si le propos…ne m’avait pas fait tiquer. Je me lève et me dirige vers la sortie en assumant qu’il voudrait aussi retourner à ses occupations. Je salue rapidement les infirmiers puis m’adresse au gardien une fois dans le couloir.

Merci, mais je ne suis pas comme mon frère. Je n’hésite pas à rendre les coups.

Je plante mon regard dans le sien, le ton et l’expression parfaitement neutre. Qu’il ne se sente pas obligé de faire la nounou.

Et si je commence à venir me plaindre auprès de vous, ça empirera les choses.

Enfin il doit le savoir mieux que moi ça. Si on commence à croire que je suis faible, si je suis désigné comme faible, aussi résistant et plein de bonne volonté que je sois… Je risque de ne pas tenir bien longtemps.
Barlow me raccompagne dans la cour principale où je vaque à mes non-occupations et lui aux siennes, et je ne peux m'empêcher de le remercier rapidement tout de même. Au moins un des gardiens n'est pas un enfoiré de première dans cette prison.
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