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Petit déjeuner de bienvenue [PV Malcolm]

Anonymous





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Jeu 29 Oct 2015 - 15:08
Quatre mois. Quatre mois déjà que je travaillais à la California State prison et aucun incident majeur à déplorer. C’était positif! Les seuls petits incidents qui m’étaient arrivés étaient du style, coupures ou brûlures pendant que je préparais les repas parce que je ne faisais pas attention. J’arrivais très tôt le matin. Dans les environs de 6h, j’étais déjà aux fourneaux. On était pas mal en sous-effectif depuis que l’ancien chef était parti alors, on ramait grave. Je faisais des tâches que des cuisiniers plus expérimentés faisaient habituellement, mais je ne m’en plaignais pas. J’étais heureux que la prison ait trouvé quelqu’un d’autre. Ce type semblait être un bon chef pour ce que j’avais pu entendre et voir de lui en cuisine. J’étais souvent très concentré dans mes tâches alors, je ne voyais pas trop le temps passer ni même ceux qui m’entouraient.

On avait tous une routine à suivre. Premièrement, on s’attaquait au petit-déjeuner. Aujourd’hui, c’était œufs brouillés et pommes de terre poêlées. Simple, classique, efficace. Nous n’étions pas pour faire un buffet non plus. Dans une prison, ce n’était pas toujours de très gros repas complexes qui étaient servis, mais  bien des repas faciles à faire et somme toute de bonne qualité. J’y goûtais mine de rien! Ensuite, j’avais la tâche de servir les portions aux détenus, membres du personnel et autres personnes présentes à la cantine lorsqu’elles venaient pour le repas. Le repas du midi arrivait ensuite, alors, nous le préparions avec plaisir, enfin, du moins pour moi. J’adorais ce que je faisais.

Le plus important pour moi c’était que tout le monde soit heureux, ait un repas à manger à tous les repas et qu’il puisse le savourer. Je disais bonjour à tout le monde sans exception! Les gens devaient finir par le connaître un peu, le mec au sourire et à la joie de vivre. C’était moi, ça. Enfin bref, après avoir préparé le déjeuner, je le servais. Venait ensuite le dîner. Même chose, on le préparait et je le servais. C’était pas mal comme ça depuis que je faisais mon stage ici. Une belle et grosse routine qui m’empêchait d’aller fouiner un peu partout. De la prison, je ne connaissais que l’entrée, le réfectoire, les cuisines et les toilettes. Je n’avais aucunement le temps pour visiter. Le reste de l’établissement carcéral était un vrai mystère pour moi, mais je trouvais ça classe.

J’étais en train de nettoyer un comptoir lorsqu’on m’interpella. Je relevai la tête et observai l’un de mes collègues cuisiniers. L’heure du service du matin approchait et il tenait entre les mains un repas avec un couvercle en plastique pour le garder au chaud. Je posai mes yeux noisette sur lui et attendit qu’il se mette à parler.

- Jo, va falloir que tu donnes ce repas à un nouveau détenu. Il vient d’arriver et il a besoin d’un repas riche en protéines. Comme c’est ton job de servir les détenus, faudra faire gaffe et bien le lui donner, compris?

J’hochai de la tête, souriant.

- C’est compris et ce sera fait! Donnes-moi simplement le nom de la personne et son matricule et je le lui donnerai!

Ma joie de vivre n’était pas des plus contagieuses en cuisine. Tout le monde bossait dur et parfois j’exaspérais mes camarades avec mes élans d’énergie positive. Mon collègue me donna les informations requises et je repris mon nettoyage. J’avais terriblement hâte au service pour pouvoir accomplir ma tâche et rendre ce nouveau détenu, heureux. Cela fut tout de même rapide. L’heure du service du petit déjeuner se pointa quelques temps plus tard et je me mis à la tâche. Chaque individu qui passait devant moi obtenait une bonne portion d’œuf brouillé et de pommes de terre poêlées. Je disais bonjour d’une voix enjouée et heureuse à tout le monde. Si on ne me répondait pas, je mettais moins de patates dans les assiettes. Je voulais un juste retour de politesse! J’attendais que mon petit nouveau se pointe pour que je puisse lui offrir le meilleur service de cantine de sa vie!
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Malcolm Moore
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Malcolm Moore
Aliéné
Jeu 29 Oct 2015 - 17:21
Le ventre de Malcolm émit un grognement. Le garçon plaqua sa main dessus, écoutant avec un air bizarre son estomac se plaindre. Aujourd'hui, c'était le premier repas qu'il prenait en prison. Il n'avait pas réussi à dormir ; son voisin de cellule était spécial. Ce qui était étrange à penser, puisqu'il avait toujours été considéré comme une chose bizarre. Non pas un humain, mais bien une chose. Il avait trouvé quelqu'un de plus énigmatique que lui, petit et mince, tatoué. Ayden qu'il s'appelait. Un nom qui le mettait mal à l'aise. Ayden... ce n'était pas Aiden, il ne devait pas se fixer là-dessus. Il avait passé de longues heures à fixer le mur, l'air vide, perdu. Le plafond avait paru pouvoir lui révéler toutes les solutions à ses questions, mais à chaque fois, Moore se heurtait au vide. Finalement, il se roula en boule dans la couverture, et il attendit que la nuit se termine. Enfermé dans quatre murs, il fut incapable de dire lorsque le jour se leva. Ce qui le lui indiqua, ce fut le gardien venu leur ouvrir. Son estomac se tordit. Ce n'était pas la faim, mais la sensation que ses intestins brûlaient. Peut-être était-il un peu plus stressé que ça, et qu'il ne s'en apercevait que maintenant.

Gris. Moche. Comme sa combinaison, comme lui.

Malcolm offrit un sourire poli et gêné au gardien. Celui-ci se contenta de hausser les sourcils. Même ici, le garçon paraissait être une anomalie. Une bizarrerie de la nature. D'un pas lent, las, il suivit les gardiens. Il frottait ses mains glacées les unes contre les autres, il essayait de se réchauffer. Même si la prison avait du chauffage, Malcolm sentait toujours un courant d'air passer dans les couloirs. Ou bien était-ce son imagination ? Il fixait les vêtements des gardiens, comme si ces derniers allaient se soulever sous le souffle du vent. Le jeune homme se perdit dans la contemplation de cette immense couleur grise. Il se perdait à l'intérieur de ses tripes, il se fondait en elle, comme du liquide, et il disparaissait totalement. Il devenait une cellule parcourant son corps, et il remarquait parfois que des cellules d'autres couleurs se promenaient aussi. Il vit qu'il quittait le quartier des aliénés lorsqu'il aperçut des silhouettes orangées. De quoi lui piquer sérieusement les yeux ! Malcolm les frotta d'ailleurs.

La cantine...

Malcolm plissa le front, il ne bougea pas. On l'abandonna dans la foule. Pendant qu'il l'observait, le garçon sentit un vieux souvenir remonter. En réalité, ce n'était pas si différent du lycée, ou même de l'université. Il régnait la même chaleur poisseuse, rejetée par des corps et par la bouffe. Une odeur de sueur mêlée à celle du sel, des conversations s'élevaient partout autour de lui. Un brouhaha continu, comme à l'école. Des regards échangés, des murmures entendus. des rumeurs. Malcolm mordit ses lèvres, il se sentait écrasé. La grosse différence, c'était qu'il y avait aucune présence féminine. Des grands types musclés et tatoués, d'autres un peu plus efféminés. Il n'était pas à l'aise. Un parfum de mâle, de goudron. Une ambiance vaguement homosexuelle, assez en tout cas pour le mettre à l'aise. Non. Ça ne serait plus comme avant. Il n'y avait personne pour animer ses nuits. Aucun visage susceptible de lui plaire. Et puis, il ne ferait pas le poids. La plupart des détenus faisant trois fois le sien, il était une mouche perdue dans un essaim de guêpes.

Timidement, Malcolm avança. Son coeur battait vite, ses mains devenaient moites. Il alla se ranger dans un coin, sa silhouette se faisait bouffer par celles des autres. Il était coincé entre un type obèse, et un autre plus grand que lui de deux têtes. Il sentait, son souffle de boeuf faire décoller les cheveux sur sa nuque. Dire qu'il était impressionné était un euphémisme ; Malcolm était mort de trouille. Ses mains tremblaient légèrement, et lorsqu'il arriva devant le serveur, Malcolm se figea.

Le garçon était étonné de trouver une telle personne ici... aussi lumineuse, éclatante de bonne humeur. Il ne bougea pas, et la bouche ouverte, il fixa Johann. Le grand type derrière lui s'impatientait, mais au lieu de le bousculer, il se contenta de le dépasser en le prévenant que s'il continuait, il allait devenir une statue. Dans ce genre de moment, Malcolm perdait ses moyens. Le temps devenait un espace ombrageux, et il pouvait rester des heures à observer quelqu'un. Puis, les seconds passants, Malcolm commença à rougir. Il se rendait compte de ce qu'il faisait. Son teint vira du blanc au rouge en l'espace d'une seconde. Le sang monta jusqu'à la pointe des oreilles. Il avait son nom et son matricule autour du cou, pendant mollement dans le vide. Il rentrait la tête dans les épaules, son dos se pliait légèrement. Malcolm ferma les yeux, espérant effacer ce moment gênant et de totale béatitude. Mais en les rouvrant, il avait toujours face à lui le jeune homme blond. Il avait cette même candeur... que sa soeur. Toutefois, il paraissait sincère
.

« Dé-dé-désolé... »

Fit-il d'une voix étranglée.
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Anonymous





Invité
Invité
Jeu 29 Oct 2015 - 23:04
Je saluais toute personne se présentant devant moi pour leur donner leur assiette. Il y avait des détenus vêtus de gris, des détenus vêtus d’orange, des membres du personnel, des gardiens et même des civils. Je rayonnais littéralement de bonheur d’être aussi privilégier d’avoir ce contact avec toutes ces personnes à chaque jour. Je pouvais leur sourire comme personne d’autre ne devait leur sourire dans leur condition. J’étais comme un phare dans cet établissement gris, une source lumineuse intarissable. J’étais là, droit, fier de mon job, éclatant de vie. Même si on me répondait parfois comme de la merde, je n’en faisais rien. Parfois lorsque c’était trop méchant ou exagéré, je ne faisais que retirer par-ci par-là un peu de leur repas pour leur fermer le clapet. J’étais maître de leur source de nourriture, à tous.

J’étais d’autant plus rayonnant puisque je portais mes vêtements de cuisine. Ils étaient blancs, légèrement tâchés par la nourriture que j’avais aidé à cuisiner dans les cuisines. Un large tablier gris les recouvrait en partie. Mes manches étaient relevées pour que ce soit plus facile de servir tout le monde de manière efficace. J’avais un filet sur la tête pour que mes cheveux ne tombent pas dans les assiettes et les plats chauds encore sur les réchauds. Je portais aussi des gants en latex pour ne pas contaminer la nourriture. Je savais qu’il y avait des personnes très peureuses des microbes et des gerbes dans cet établissement carcéral alors, je faisais attention. J’appliquais la majorité des règles en cuisine. La seule que je m’évertuais à garder et à déroger des règles c’était pour mes piercings et mes stretchs. Je ne pouvais et ne voulais m’en départir. C’est pourquoi, je faisais très attention.

J’avais des vêtements de rechange, des vêtements civils plutôt dans une case près des cuisines. Comme ça, je n’avais pas à porter mon uniforme avant d’entrer dans la place. Je pouvais le mettre une fois à l’intérieur. En plus, cette prison était très surveillée alors, je ne voulais pas prendre de risque et que les hautes sphères pensent que je puisse vouloir faire des mauvais coups ou je ne sais quoi. J’étais clean, je ne faisais rien de mal non plus, mais on ne pouvait pas prévoir l’avenir et encore moins ce que les autres pouvaient avoir derrière la tête. Mieux valait que je respecte à la lettre mes permissions et c’est tout. Je surveillais tout de même un tant soit peu mes arrières lorsque je le pouvais et je prenais sur moi bien évidemment.

Un détenu obèse passa devant moi. Il attendit son assiette. Je lui souris avec joie et lui dis bonjour. Il ne me répondit qu’à moitié, mais ça n’était rien. Je l’acceptais. Je lui donnai son assiette et passai au suivant. Je levai les yeux sur un jeune homme vêtu de gris. Il me regardait comme s’il voyait un gars comme moi pour la première fois de sa vie. Je lui fis un beau et grand sourire, mais il semblait être dans la lune. L’homme derrière lui s’impatienta et passa devant lui. Il se mit à me parler comme de la merde. Je continuai de lui sourire et lui dis bonjour. Je lui tendis une assiette à moitié pleine et lui dis avec éloquence, joie et bonne humeur d’apprécier le repas. Il s’en alla en gromelant. J’en profitai pour reporter mon regard noisette sur le roux. Je vis dans son cou son matricule et son nom. Je le reconnus et sus que c’était le détenu que j’attendais avec impatience.

-Bonjour! C’est Malcolm c’est ça? Tiens, un repas spécialement fait pour toi!

Mon sourire était sincère, doux et étincelant. L’homme devant moi semblait mal à l’aise et rouge. Je ne savais pas trop pourquoi, mais ça ne me perturbait pas le moins du monde! Je le fixai, les bras tendus vers lui, son repas entre mes mains. Il y avait encore le couvercle de plastique dessus pour qu’il reste chaud. La file derrière lui semblait s’impatienter, mais moi, je m’en moquais. Tout le monde avait le droit au même traitement, à un sourire et un service impeccable. J’avais fait exprès de ne pas prendre en considération ses excuses. Ça n’en valait pas la peine. Il venait d’arriver. Il pouvait être déboussolé et désorienté. Ça ne devait pas être facile pour lui peu importe quel genre d’homme il était pour aboutir ici.

- Bon appétit! J’espère que ce sera délicieux!
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Malcolm Moore
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Malcolm Moore
Aliéné
Ven 30 Oct 2015 - 0:37
Eh ! Comment il connaissait son nom ?

Malcolm se demanda s'il n'avait simplement pas lu les journaux. Non... il affichait la même bonne humeur. Il n'aurait pas réagi de la sorte, s'il avait un tant soit peu connaissance de sa véritable nature. Au contraire, il semblait l'avoir attendu. Le garçon fronça les sourcils, curieux, mais la gêne reprit le dessus. Qu'est-ce que ça signifiait ce sourire ? C'était comme celui de Shirley, peut-être. Un sourire avenant, doux, gentil, afin de cacher le poignard avec lequel elle lui avait transpercé la poitrine. Un sourire de femme ; trompeur, hypocrite, mauvais. Non... Malcolm ne devait pas mettre tout le monde dans le même panier. La prison était comme une nouvelle maison, Johann n'était qu'un intervenant. Et il continuait de lui sourire, en lui servant son petit-déjeuner. Malcolm le remercia d'une petite voix. Franchement, il détestait la foule. Malcolm prit le plateau-repas, hésitant. Il grimaça aussitôt, son ventre émit un râlement. Il espérait que les autres détenus ne voyaient pas cette « faveur » comme une mauvaise chose. Il était malade. Du moins, c'était ce qu'on disait. Son corps était un tas d'os, emballé dans un uniforme trop grand. D'ailleurs, il laissait son épaule découverte sur la droite, on voyait son débardeur blanc. Malgré qu'il passait une partie de son temps à le remettre correctement, ça finissait par retomber.

Un ange ?

Les anges, ça se tuait.

Seize jeunes femmes. Seize anges auxquels Malcolm avait arraché les ailes. Une beauté androgyne, un sourire de femme, un regard pétillant. Et le coin de la pierre rentrant dans l'oeil, s'enfonçant dans le crâne, comme si ce dernier était de la pâte à modeler. Le sang des anges giclant sur sa face rousse, le souffle erratique d'une jouissance malsaine. Malcolm eut un faible sourire à Johann. Le rictus d'un taré, d'un frustré sexuel, d'un puceau de vingt-et-un ans qui resterait ainsi toute sa vie. Monsieur Aiden lui manquait. Ici, il ne pouvait même pas combler son absence avec l'un de ses clones. Personne ne ressemblait à Monsieur Aiden. Mais Johann était franchement joli. Malcolm le remercia d'une petite voix, et sa silhouette disparut dans les autres. Le garçon choisit un endroit isolé, où il pourrait examiner à loisir ses camarades.

Le garçon baissa la tête sur son repas, sa main effleura la fourchette, mais fut incapable de la prendre. Il avait mal au ventre. La mauvaise nuit, toute cette horde de molosses ou de singes ne le mettait pas à l'aise. Il cherchait sur eux quelque chose, il ne savait pas exactement quoi. Mais quelque lui ressemblant. Il y avait quelques roux, mais ils n'avaient pas de marques, ou de traces d'acné. Ils paraissaient adultes, eux. Lui, il n'était qu'un enfant. Il posa ses coudes sur la table, il glissa ses doigts dans ses cheveux. En fermant les yeux, il pouvait les faire disparaître, effacer leur présence. Il lécha sa lèvre inférieure. On ne lui ressemblait pas, il restait une anomalie dans ce paysage orangé et gris. Il n'était pas un criminel... il n'avait fait que prendre son pied.

La première...

Malcolm se souviendrait toujours de cet instant, l'éclair dans son regard, puis sa mort. Une femme bruyante, jolie, mais bruyante. Une gamine irresponsable avec des gros seins, pas si gros d'ailleurs ; Malcolm avait pu le vérifier. Du rembourrage ! Quelle pute.

Moore rouvrit les yeux, mais il gardait les mains plaquées sur la tête. Il se remit à fixer Johann, il était une tache anormale dans le paysage. Lui aussi. Blond et blanc, mince, il servait toujours les détenus avec un sourire éclatant, assez pour éclairer les ténèbres. Niaiserie. Non. Il était « joli ». Bien sûr, pas autant que Monsieur Aiden, mais... il était « joli ». Un ange en blanc. Un ange, ça se tuait. Le temps passait, Malcolm ne bougeait pas plus, il attendait que la salle se vide ; il ne touchait pas à son repas. Il avait ce genre de faim, où le grognement du ventre se transformait en brûlure d'estomac. Il ne savait pas s'il pouvait manger, il craignait de vomir. Et franchement, dégueuler, ça le faisait pas. Surtout le premier jour. Il se demanda s'il ne pouvait pas piquer un cheveu de Johann, si ce dernier enlevait son couvre-chef. Un truc... n'importe quoi lui appartenant, et ça lui suffirait. Il avait besoin de recommencer sa collection ; son esprit s'apaisait seulement lorsqu'il touchait les objets volés aux autres. Il trouvait un semblant de calme, uniquement lorsqu'il respirait la sueur, l'odeur de sa cible. Ici, c'était difficile ; comme un niveau de jeu vidéo mis au mode « impossible ». Malcolm devait être ingénieux. Le vide se fit à la cantine, son regard continuait de suivre les faits et gestes de Johann. Moore espérait seulement que celui-ci ne vienne pas. Qu'il s'éloigne de lui... vite...

Non... qu'il se rapproche.

Vite.
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Ven 30 Oct 2015 - 2:11
Enfin, le jeune homme devant moi prit le plat. De longues minutes avaient passées avant qu’il ne le fasse. Je ne l’avais pas poussé à le faire, ni même agressé ou quoi que ce soit. J’avais simplement attendu qu’il le prenne de lui-même. Je me foutais bien des autres dans la file qui s’égosillaient à lui demander de prendre son foutu plat et de déguerpir. Lorsque le roux avait pris son plateau-repas, le faible merci qu’il  me dit me fit davantage sourire. J’étais content même si ce n’était qu’un tout petit merci. Je vis sa grimace et je le regardai quelque peu inquiet. Je n’eus pas le temps de lui parler que le détenu disparaissait dans la masse, disparaissant entre les corps de ceux plus larges que lui, plus grands que lui, plus forts que lui, plus tout que lui. Je le vis disparaître de mon champ de vision alors qu’un énorme détenu se plaçait devant moi.

Je me mis à servir le reste de la file. Elle semblait interminable. C’était comme ça à tous les jours, mais je ne me décourageais jamais. Je tenais bon, je ne flanchais pas. Je continuais de rayonner et surtout de sourire. Je souhaitais un bon appétit à tout le monde, je leur disais d’apprécier leur repas et d’autres trucs du genre. Je ne le faisais pas pour faire chier, enfin pas vraiment, mais j’étais sincère dans mes paroles. Je voulais que tous puisse déguster la gastronomie de Syhan et de ses cuisiniers. Une gastronomie pas trop complexe, mais tout de même de bonne qualité.

J’en arrivai finalement à la fin de la file. La nourriture avait plus ou moins bien été répartit dépendant le niveau de politesse de mes très chers clients. Les plats furent rapidement vidés et je pus me mettre en tâche de les sortir des réchauds et d’aller les porter en arrière dans les cuisines. Plus un seul client ne restait et donc, j’avais la paix pour faire les autres tâches. Après être allé porter les plats, je pris un linge et me mit à nettoyer les comptoirs. Je grattai les taches et les bouts de nourriture collé avec acharnement. Mes cheveux ressortaient un peu du filet à chaque mouvement que je faisais, quelques mèches me tombant sur le front. D’une main, je les tassai les glissant de nouveau sous le filet. Les gants me gênant dans ma tâche, je les retirai et les jetai dans la poubelle.

Après que j’eus terminé cela, je relevai les yeux vers le réfectoire. Je vis les tables vides et le peu de populace qui restait. Mes yeux se posèrent sur Malcolm. Il était là, n’ayant pas touché à son repas visiblement. Je fronçai les sourcils et je quittai mon poste, quittai l’arrière des comptoirs, ma protection, pour me diriger vers lui. Je retirai mon filet et m’installai à ses côtés.

- Eh. Ça ne va pas? Tu ne veux pas manger?

Je lui fis un doux sourire chaleureux. Je lui parlai calmement. J’avais fait le plus gros des tâches et moi aussi au fond, il faudrait que je mange! Je n’avais pas peur d’être de ce côté de la grande pièce. Je me faisais du souci pour le roux, c’était tout quoi. Je n’avais pas particulièrement d’affection pour lui, mais je n’aimais pas voir quelqu’un refuser de manger. Depuis que j’étais dans ce milieu, j’avais vu des cas assez complexes qui me faisaient me prendre la tête à deux mains. J’essayais toujours de comprendre, mais parfois, ça m’étais tout simplement impossible de le faire. Si au moins, Malcolm pouvait prendre ne serait-ce qu’une bouchée de son repas, j’en serais heureux. J’essayais d’être amical et non menaçant. Je ne voulais pas l’effrayer ou le mettre en colère non plus. Je ne connaissais pas son trouble et pourquoi il se trouvait ici non plus. Cela m’importait peu dans les faits. Les gens faisaient des choix et moi, j’avais choisi de venir travailler ici pour mon stage. C’était classe quoi.

- Tu n’aimes peut-être pas ça…hum…qu’est-ce que tu aimes?

Je voulais essayer de le cerner un peu, histoire d’avoir assez d’information pour l’aider. Avoir des problèmes de santé c’était loin d’être plaisant. On ne souhaitait pas cela à personne pas même à son pire ennemi. Enfin, je n’avais pas d’ennemi, mais quand même…
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Malcolm Moore
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Malcolm Moore
Aliéné
Ven 30 Oct 2015 - 13:48
Oh... merde.

Le Dieu de la Mauvaise Blague, c'était un petit joueur, vicieux et mauvais perdant. En réalité, une partie de lui avait espéré que le cuisinier arrive, et l'autre — plus raisonnable — aurait préféré le voir s'éloigner. Malcolm n'était jamais raisonnable longtemps, la preuve : il avait fini par s'attaquer à une cible trop importante. Plus intelligente que lui, plus robuste ; Monsieur Aiden n'avait pas mis trop de temps à le maîtriser. C'était ça la grande différence entre s'attaquer à une femme, et s'attaquer à un homme. Un homme... forcément, ça pouvait facilement le retourner, surtout s'il était plus grand que lui. Malcolm plissa le front, ennuyé. C'était un mauvais refrain revenant toujours dans sa tête, il essayait de s'y déroger, mais il restait gravé dans sa mémoire
.

« Hum... en fait.... »

Avoir une conversation normale. Tenter d'avoir une conversation normale. Ou faire semblant. Oui, semblant. Ne pas se concentrer sur ses yeux, ses cheveux, ses mains, son odeur. Ne pas imaginer son contact, la douceur de ses cheveux, la rugosité de ses mains, la texture de sa peau ; non... « être normal ». Avec tout ce que ça impliquait de chiant. Bon sang, pourquoi était-il brusquement attiré par les hommes ? Qu'est-ce qu'avait changé Monsieur Aiden en lui ? Il avait détraqué son esprit, sans doute, se persuadait-il. Ou bien... la blondeur du stagiaire lui rappelait Shirley ? Qu'il lui servait le même sourire joyeux et étincelant ? Les hommes étaient-ils comme les femmes ? Aussi calculateurs, méchants ? Refusant son amour parce qu'il était un vilain petit canard ? Évidemment !

Et en plus, il devenait pédé.


« Je... j'suis un peu malade. »

Avoua Malcolm, son visage ne se débarrassait pas de cette couleur rouge. Son regard glissait à la fois sur Johann, et sur le filet qu'il avait abandonné. Il devait y avoir un ou deux cheveux, une trace d'humidité, son parfum... comment faire pour s'en saisir sans qu'il s'en aperçoive ? Il mordit sa lèvre inférieure, et aussitôt, il se mit en « position de défense ». Non... il ne se roula pas en position foetale de sécurité sous la table — même si cela lui traversa l'esprit —, il mit plutôt ses deux pieds sur la chaise, et colla les genoux contre sa poitrine.

Johann... était gentil. Un peu trop. Un peu comme l'avait été la copine de son meilleur ami avec lui ; une chouette nana, qui savait crier telle une vraie pute en chaleur, lorsqu'il la baisait. Moore divaguait. Et ce n'était que le premier jour, il lui en restait encore des tas à passer. Il mouilla ses lèvres, il cala son menton sur ses genoux, et il pencha légèrement la tête sur le côté. Son regard brun, doux, détaillait la figure de Johann. Il remarqua les espèces de boucles d'oreilles encastrées dans les lobes, il se demandait comment il pourrait faire pour les lui enlever ; si c'était possible. Du moins, sans couper un morceau au passage. Il essaya de sourire, une tentative désespérée de jouer au garçon normal. Dans une prison, c'était un peu délicat. Il n'était pas assez baraqué pour se fondre dans la masse. Le sourire de Malcolm respirait toujours le malaise.


« J'ai mal à l'estomac, mais c'est gentil. »

Ouah... il fallait qu'il se calme là, il venait de dépenser son taux de paroles, bientôt il serait limité en syllabes. Moore mordait l'intérieur de ses joues, ses bras encerclaient ses genoux, et il jouait avec ses doigts. Il tirait les index, ou il frottait ses deux paumes. Il commençait à être moite. Le filet à cheveux... il pouvait toujours faire semblent de faire tomber un truc, ou feindre un malaise : attirer l'attention de Johann sur autre chose. Il ne s'en apercevrait pas, hein ? Il défit un peu la fermeture éclair de son haut, il comptait le cacher là-dedans.


« Et... euh... comment vous savez mon nom ? »

Malcolm fronça les sourcils, il venait d'y repenser. Par ailleurs, il ne vouvoyait pas Johann, ça ne lui était pas venu à l'esprit. Malgré le manège de Monsieur Aiden, malgré sa volonté à se « rapprocher » de lui, et à se comporter en « ami », Malcolm n'était pas parvenu à le tutoyer. Aiden était une entité sacrée dans son esprit, il ne faisait que le célébrer continuellement. Et il n'avait pas pu faire un autel avec son corps, lui voler des artefacts religieux pour servir son culte pervers.

Malcolm ouvrit la bouche, il avait eu envie de demander à Johann s'il avait lu les journaux, s'il avait un tant soit peu conscience de ce qu'il était. Le meilleur moyen de l'éloigner de lui, et de ne pas jeter son dévolu sur lui. Le protéger du monstre qu'il était. Ses yeux se figèrent sur le filet à cheveux du cuisinier.

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Anonymous





Invité
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Sam 31 Oct 2015 - 0:48
J’écoutai ce qu’il avait à me dire avec attention. Je lui fis un sourire rassurant et compréhensif. Je n’allais pas insister. Il me disait être malade et je ne pouvais le forcer à manger dans ces circonstances. Je me dis tout de même que je pouvais lui proposer un verre d’eau. Ça n’allait pas le tuer non? En plus, j’avais pu observer son changement de position alors qu’il me répondait. Malcolm semblait tellement mal à l’aise. Je ne savais pas si c’était ma présence le problème ou juste d’être dans une prison avec autant d’homme baraqués et plus grands que lui. Je ne pouvais pas vraiment le savoir, n’étant pas dans sa tête. Je pouvais simplement remarquer ses rougeurs aux joues et le fait qu’il jouait avec ses doigts et ses mains. Ses yeux semblaient constamment bouger, chercher quelque chose, je ne savais pas trop. Je le vis descendre un peu sa fermeture éclair. Il devait faire chaud dans cette combinaison.

Je me passai une main dans les cheveux. J’essayais de le cerner un peu, mais c’était difficile. Le roux semblait si peu sûr de lui, tout mon contraire. Je trouvais qu’il faisait presque pitié. Enfin, je ne le jugeais pas, mais…sa situation était triste. Incapable de manger normalement, incapable de se fondre dans la société comme une personne suivant les normes. Je pouvais au moins le comprendre sur ça. Jamais, je n’avais voulu suivre les normes. L’école et tout ça…ça me dépassait totalement. Je posai mes yeux sur lui et continuai de lui sourire, bienveillant, rayonnant. Il me demanda comment je connaissais son nom. Je lui souris un peu plus et lui pointa doucement son cou. Il y pendait son matricule et son nom.

- Je le sais car, j’ai pu le lire sur ton uniforme. Tu n’es pas obligé de me vouvoyer non plus. Appelles-moi Jo ou Jojo. C’est moi qui vais te donner tes repas de la journée alors, on va se voir souvent. Ah! Tu veux un verre d’eau?

Je n’attendis même pas sa réponse que je me levai de table et retournai derrière le comptoir. Je n’avais pas remarqué qu’il voulait me parler ni même qu’il fixait mon filet à cheveux. Je me mis à chercher un verre de plastique pour le remplir d’eau froide. Enfin, pas trop froide, ni trop tiède. Juste, parfait. J’avais laissé mon filet sur la table à côté de Malcolm dans ma précipitation. C’était vrai, je n’arrêtais jamais de bouger. Je finis par retourner où les comptoirs, y déposai le verre un instant pour pouvoir sortir de là, m’étirai pour le reprendre et retournai auprès du détenu. Je lui déposai devant lui, sur la table, tout sourire.

- Voilà! Gracieuseté de Johann Kurt, apprenti-cuisinier personnel de monsieur!

Je me mis à rire, joyeux et me réinstallai à ses côtés. Je ne savais pas quelle heure il était, ni même si j’avais le droit d’être là, comme ça, mais je m’en foutais royalement. Malcolm était gentil, timide, mais gentil. Je continuai de lui sourire cherchant son regard du mien. Il me faisait un peu penser à un élève que j’avais connu au primaire. Seul, maigre, peu sûr de lui, toujours en retrait des autres. C’était le genre de garçons à n’avoir aucun ami, pas même un ami imaginaire. Si seulement j’avais été plus brillant, je lui aurais tendu la main. Pourtant, j’avais passé le plus clair de mon temps dehors, à l’extérieur de la salle de classe. Cette époque, je ne savais si je voulais l’oublier ou pas.

Après quelques secondes à me perdre dans mes pensées, je revins au jeune homme à mes côtés. Je pris son plat et replaça un peu le couvercle de plastique dessus, ayant un peu bougé. Je pouvais encore sentait sa chaleur à travers le matériau. De plus, ça sentait drôlement bon! J’espérais que Malcolm puisse manger réellement un bon repas un jour. Il fallait peut-être simplement lui laisser du temps, un temps pour s’adapter à son nouvel environnement.

- Bon, j’espère que tu pourras bien manger lorsque tu seras rétabli.
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Malcolm Moore
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Malcolm Moore
Aliéné
Sam 31 Oct 2015 - 17:23
« Hum... »

Malcolm avait voulu dire — ou plutôt il se fait la réflexion plus tard —, c'était que Johann avait semblé l'attendre. Bon, sans doute était-il chargé de sa nourriture, voire s'il parvenait à avaler quelque chose. Mais voilà que Johann lui tendait toutes les perches, Malcolm n'avait jamais cherché à lutter contre sa nature, mais lorsqu'il lui demanda s'il voulait un verre d'eau, il ne put dire que oui. Malcolm posa ses deux yeux bruns sur la silhouette de Johann, alors que celui-ci se levait, et se dirigeait dans les cuisines. Le jeune homme parut hésiter, conscient de son crime, mais il avança finalement une main tremblante. Il inspecta la salle, et s'assura que personne ne le verrait. Depuis l'adolescence, il avait développé un don extraordinaire dans le vol, si bien qu'il lui suffit de deux secondes pour se redresser, et prendre le filet à cheveux. Sa main trembla plus fort au contact du tissu, ses doigts le frottèrent, et glissèrent à l'intérieur pour récupérer des cheveux, ou des pellicules. Qu'importe ! Tant que ça venait de Johann. Il en apprécia la texture, il huma le parfum du jeune homme, puis il songea que tout ceci, ça faisait franchement « pédale ». Malgré tout, Malcolm ne put s'empêcher de le cacher dans son uniforme, dont il remonta la fermeture éclair. Il avait la drôle sensation que le filet à cheveux transperçait son débardeur, et qu'il pouvait en apprécier le contact à directement sur sa peau. Son coeur s'emballa. Son souffle devint plus difficile.

Aussitôt que la tête blonde de Johann réapparut, Malcolm reposa ses deux mains sur ses genoux osseux. Il releva la tête en le voyant arrivé, il cherchait à calmer les battements de son coeur, et sa respiration. Toutefois, dès que Johann était revenu vers lui, et lui offrit le verre d'eau en le saluant sur un ton théâtral, le garçon sentit son estomac se retourner. Il grimaça, mais il conserva le silence. Il tenta simplement un faible sourire, puis il prit le verre. Non... il perdait encore les pédales. Oui... Johann avait touché son verre, oui Johann était allé chercher ça spécialement pour lui, et non... ce qu'il sentait, ce n'était pas le « gras » laissé par ses doigts, mais la fraicheur de l'eau frapper le verre. Malcolm le porta doucement à ses lèvres, son regard évitait celui de Johann. Oui, il était joli garçon. Oui, il lui collait le visage de Shirley, et il s'attendait à tout moment que sa gentillesse se fissure, et exhibe un coeur méchant. Mais il resterait enfermé ici, parce qu'il était un « dégénéré ». Non, il ne dirait rien de ses crimes à Johann, il lui laisserait le temps d'apprendre la mauvaise nouvelle seul. Comment allait-il le traquer ? Comment ferait-il dans un espace aussi surveillé ?

Malcolm soupira.

Johann était trop proche. Non... non... ce n'était pas bon ça. Il devait se calmer. Il planta ses ongles dans ses genoux, puis il essaya d'avaler quelque chose. La fourchette resta suspendue une seconde dans les airs, et elle retomba. Son estomac le faisait toujours souffrir. La faim et les brûlures... c'était désagréable. Malcolm recommença à jouer avec ses doigts, tirant les index, frottant ses paumes moites les unes contre les autres. Il rougissait encore, comme s'il n'avait que quatorze ans, et qu'il se retrouvait à devoir parler avec la jolie fille de sa classe. Sauf que c'était un mec. Monsieur Aiden lui avait jeté un sort, ce n'était pas possible ! Malcolm se laissa happer par les pensées. En réalité, il ne savait pas ce qu'il était censé dire, ce qu'il pouvait faire pour combler le silence. Johann était trop lumineux pour lui.


« Je... j'viens d'arriver, enfin... j'suis arrivé hier. »

Commença Moore d'une voix étranglée, toujours aussi mal à l'aise. Les personnes lumineuses ne pouvaient pas vivre dans le même monde que lui ; la mort, la profanation de leurs affaires pouvaient seulement les lui rendre accessibles. C'était dans l'espoir de l'approcher un jour, d'effleurer sa joue, de toucher son corps que Malcolm avait volé le filet à cheveux. Ce qu'il espérait, c'était que Johann ne le remarquerait pas trop vite.

« J'crois que j'suis un peu stressé, c'est... bizarre. »

Ouais... pourquoi se confiait-il ? Espérait-il jouer un rôle et l'attendrir ? Pas vraiment. Il avait besoin de briser ce silence, besoin de ne pas paraître « bizarre ». Mais il n'y arrivait pas, Malcolm resterait ce mec bizarre, coincé au fond de la classe, qui fixait les filles comme si c'était des morceaux de viande de première qualité, ou qui plongeait son nez dans une bande dessinée. Même ici, il savait que ça ne changerait pas.
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Lun 2 Nov 2015 - 3:34
J’espérais ne pas en avoir trop fait avec Malcolm. Je ne voulais surtout pas l’effrayer. Je sais que je pouvais paraître assez extrême aux premiers abords, mais j’étais un chic type. Enfin, j’aimais à me le dire. J’étais plutôt pas mal comme gars, gentil, bienveillant, je ne me battais pas et je restais dans mon trou. Enfin…pas tant que cela pour le dernier point, mais bon. J’aimais bien avoir une petite attention sur moi. C’était bien parce que j’étais un peu vantard. Je regardai le roux prendre le verre d’eau et le porter à ses lèvres. Je lui rendis aussi son plat au cas où il voudrait finalement essayer de manger. Encore une fois, je ne le forçai à quoi que ce soit. Je voulais simplement son bien, voilà. Ce gars…il semblait si peu sûr de lui, si intimidé par ma présence. Je ne comprenais pas trop pourquoi et je n’essayai pas vraiment de le savoir. Je ne faisais que le regarder bien sagement installé à ses côtés. Je le vis rougir encore une fois et je lui fis un petit sourire tout doux. Lorsqu’il se mit à parler, je l’écoutai portant toute mon attention sur lui. Malcolm était somme tout assez mignon dans son genre banal. C’est sûr qu’il était très maigre parce que ses vêtements flottaient littéralement autour de lui, mais bon, c’était comme ça hein.

J’hochai la tête à ses paroles et me mit à regarder le comptoir de la cantine un peu plus loin. Je ne savais pas trop quoi lui dire à propos de tout ça. Pouvais-je lui dire que j’étais là depuis quatre mois seulement et que je repartais dans deux mois? Mon stage à la prison State California ne durait en tout et pour tout que six mois après tout. Je pouvais parler avec mes collègues, mais dans une cuisine, c’était du sérieux. Faire la causette ce n’était pas recommandé. Surtout lorsqu’on avait Syhan comme chef. C’était un type sérieux ce mec. Après réflexions, je me dis que ça ne pouvait pas faire de mal de l’informer un peu sur moi, non? Je lui fis un large sourire comme seul moi en connaissait la recette et me mis à parler.

- Je suis stagiaire ici depuis quatre mois déjà. Je reste en tout six mois, alors, il me reste que deux mois à faire ici. Ça me plait cet endroit. Les gens sont gentils. Et puis, tous ces mecs vêtus d’oranges et ceux en gris, c’est comme dans les films!

Je continuai de lui sourire de manière tout à fait normal pour moi, sourire étincelant, lumineux et énergique. Je le vis jouer avec ses doigts et je mis cela sur le compte du malaise et de sa timidité. Tous ces changements, ça ne pouvaient pas faire de bien, surtout chez un détenu. L’idée de lui demander pourquoi il était là me traversa l’esprit, mais je me dis que ce ne serait pas poli de demander. En plus, je ne voulais pas vraiment savoir. Moins j’en savais et plus mes contacts auprès des détenus étaient professionnels et adéquats. Je pouvais être naturel avec eux sans avoir peur de me retrouver avec une hache dans la tête ou encore sodomisé de force dans des toilettes. Il m’avoua enfin être stressé et Malcolm me dit qu’il trouvait ça bizarre. J’haussai les épaules ne sachant pas trop quoi répondre à ça.

- Ça arrive dans un nouvel environnement. Moi aussi, quand mes parents m’ont mis dehors, j’ai été stressé de tomber dans un nouvel environnement. Une chance que j’ai pu compter sur mes collègues du travail de l’époque.

Je me remémorai lorsque Mike et Spencer m’avaient proposés de venir vivre avec eux en ville. J’avais accepté de suite leur proposition parce que je n’avais plus nulle part où aller. Maintenant, Mike était déménagé chez sa copine et il ne restait que Spencer et moi. Je me mis à penser que je devrais peut-être trouver un nouveau colocataire pour combler le vide et surtout aider à payer le loyer. À deux, ce n’était pas top. Je reportai finalement mon attention sur le jeune homme roux à mes côtés.

- Écoute. Si jamais t’as besoin de quoi que ce soit, hésites pas à me le demander ou à me faire demander. J’ai à cœur ta santé et ton bien-être question bouffe et tout. Là, je vais aller me chercher à manger un peu, histoire de pas tomber inconscient au travail. J’ai une faim de loup!

Je me relevai et lui souris une autre fois, me dirigeant de nouveau vers les cuisines. J’allais me prendre quelques petits trucs à manger par-ci par-là et me mit à les grignoter à même le comptoir de bouffe. J’avais oublié que je ne portai plus mon filet et un de mes collègues me le rappela. Je le cherchai dans mes poches et ne le trouvai pas. Tant pis, j’allai en chercher un autre, laissant mon assiette, ma fourchette et mon verre d’eau sur le comptoir. Je reviendrai bien vite tout terminer.
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Malcolm Moore
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Malcolm Moore
Aliéné
Lun 2 Nov 2015 - 23:06
« Comme dans les films » ? Johann avait peut-être raison, Malcolm ne le savait pas très bien. Oui, c'était comme dans les films, sauf qu'il n'était pas qu'un spectateur passif, mais un criminel. C'était peut-être pour ça qu'il ne parvenait pas à comprendre ce qu'il faisait ici. Lorsque Malcolm était entré dans le réfectoire, il avait cherché les points communs qu'il possédait avec les autres détenus. Ce n'était pas un film, Johann ne s'imaginait pas à quel point les hommes autour de lui étaient dangereux. Lui-même l'était. Il arrachait les ailes des anges comme Johann, ou comme Monsieur Aiden. Mais Monsieur Aiden n'était pas Johann, il était une autre entité. Supérieure, un dieu, non... un homme... Malcolm détestait ce sentiment. Il ne voulait pas comprendre. Pourquoi avait-il senti le besoin irrépressible de voler le filet à cheveux du cuisinier ? Pourquoi l'avait-il caché dans ses fringues ? Le sentir... lui donnait des frissons. Une vieille sensation, pareille à ses vieilles habitudes de maniaque. Il avait un peu chaud, les mains moites et tremblantes. Il ne devait pas montrer de faiblesse, il devait cacher sa perversité. Johann le fuirait... s'il savait. Malcolm mordillait ses lèvres.

« Oh.. j'vois... que deux mois. »

Ouais... que deux mois... ça lui laissait peu de temps. En deux mois, Moore devait préparer son coup, apprendre à berner la surveillance des gardiens, à faire connaissance avec les lieux... il devait trouver une solution. Son cerveau se mettait déjà en marche. Avec un peu de chance, il pouvait échapper aux gardiens, il était filiforme, discret ; un fantôme, une ombre, observant les vivants avec envie sans jamais faire partie de leurs existences. Il restait des cheveux de Johann dans le filet, l'odeur de ses racines, sa présence... ça lui donnait envie de le mettre. Malcolm tentait de manger, il respirait le parfum de la nourriture. Sans regarder Johann, il écoutait celui-ci, les intonations chaudes de sa voix, son ton à la fois calme et joyeux. Ses parents l'avaient foutu à la porte ? Et ça ne lui avait pas appris à être méfiant ? Non... c'était triste. Ça faisait de lui une proie facile. Malcolm suivit Johann du regard, lorsque celui-ci lui annonça qu'il allait manger. Il approuva d'un signe de la tête, et le remercia de sa petite voix étranglée. Son absence l'aiderait à remettre ses idées en place.

Seul, le jeune homme toucha du bout du doigt la fourchette, il caressa les dents, imaginant que le métal avait rencontré la peau de stagiaire. Il serra ses deux jambes l'une contre l'autre, son souffle était rapide, son coeur tambourinait contre sa poitrine. Il voulait sortir le bonnet, et le frotter contre son visage, s'immerger dans le monde de Johann, en lui... de cette manière. Lui arracher ce qui lui appartenait, faire sien tout ce qui le constituait ; chaque cellule, chaque cheveu, chaque pore de sa peau... même les rognures d'ongles. Tout.

Malcolm frotta son visage, ses doigts rouvrirent la fermeture éclair de son uniforme. Ils entrèrent dans son vêtement, effleurant ses clavicules moites, l'étoffe du filet à cheveux, sa propre peau grasse et fine. Il ferma les yeux en poussant un soupir, extatique. Il bascula légèrement la tête en arrière, sa main alla explorer son épaule. Oui... le filet lui donnait l'illusion de toucher le corps de Johann. Le corps d'un mec. Bordel ! Pourquoi... ? Son corps entier se tendit, jusqu'à ce que Malcolm entende un bruit. Des pas ? Non ? De toute manière, ça suffit à le ramener à la réalité. Il referma d'un coup la fermeture éclair,se claquant l'index contre le menton au passage ; la seule chose qu'on aurait pu voir, c'était son cou maigre, ses clavicules capables de rouler sous sa peau. Malcolm fixa Johann avec un regard gêné, perdu, comme si sa mère venait de le surprendre en train de se branler sur une vidéo d'homosexualité zoophile. C'était... humiliant.

Rouge jusqu'aux oreilles, Malcolm referma les poings sur ses genoux, il fixa son assiette. Évidemment, après ça, il n'avait plus faim. Putain de merde... il venait de craquer un peu trop. Ça ne lui était jamais arrivé de se faire surprendre (à part une fois, où en effet, sa mère ou une de ses soeurs étaient entré sans frapper dans sa chambre, et l'avait trouvé dans une situation compromettante ; l'avantage de sa collocation avec Noa, c'était que tous les deux avaient respecté ces moments d'intimité, épicée par les vidéos pornos), surtout dans un moment pareil, où il fantasmait sur sa cible...

... Qui était un mec. Putain, l'homosexualité, ça se transmettait ? Pas vraiment... Monsieur Aiden semblait préférer les femmes, pensait-il.


« J'me sens pas mieux, par... pardon. »

Murmura Malcolm, le visage aussi rouge que ses cheveux, le regard fuyant.
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Jeu 5 Nov 2015 - 15:51
Le temps que j’aille me prendre un nouveau filet, plusieurs minutes passèrent. Oui, c’était si long que ça trouver un nouveau filet à cheveux. Je ne savais pas trop pourquoi, mais l’un des cuisiniers avait déplacé la boîte dans un coin reculé de la cuisine et bien évidemment, il n’avait rien dit à personne…C’était peut-être une blague pour tous nous taquiner ou bien simplement pour me taquiner moi. Je n’allais certainement pas faire une enquête pour le découvrir. Comme j’étais le stagiaire, même si la plupart des cuistots étaient sérieux, certains se permettaient de me faire  des petites farces et des petites blagues. Évidemment avec mon tempérament joyeux et énergique, il n’y eut pas une seule fois où je ne la trouvai pas drôle. À chaque fois, je les avais ri aux éclats. Tout pour faire grogner mes collègues de travail de désarroi.

J’enfilai le filet à cheveux et méticuleusement, je fis entrer entre ses recoins, les mèches de cheveux de ma coupe qui tentaient de le fuir. Il fallait que je suive bien le contour de mes oreilles aussi, pour ne pas que quelques cheveux puissent dépasser et malencontreusement décider de mourir et de se jeter dans la nourriture. Oui, oui…de se jeter dans la nourriture et non pas tomber dedans. J’avais un peu d’imagination. Bon, elle pouvait être remise en question par plein de personnes, mais elle était bien là.

Je retournai à mon assiette et mon verre d’eau. Je me décidai de les apporter de l’autre côté du comptoir, dans la salle de réfectoire pour aller m’asseoir à une table. Je me disais que ça valait mieux de manger assis que debout. Mes jambes avaient besoin d’un peu de repos parfois, même si je m’entraînais. Rester toujours dans la même position pouvait blesser le corps, l’endolorir et lui causer des problèmes de santé plus tard en vieillissant. Je n’avais pas envie de me retrouver avec des problèmes aux os et dans le dos pour ça. Je posai mon regard sur Malcolm qui était encore assis à sa place à sa table. Je fronçai les sourcils en le voyant, tête vers l’arrière, l’air passablement tendu, voir crispé. Je m’approchai pour voir ce qu’il en était réellement. Je pus constater qu’il avait les yeux fermés. Ses beaux yeux étaient cachés sous ses paupières fades et blafardes.

Le roux dut m’entendre arriver car, il se redressa, retirant d’un coup sa main de sous son uniforme tout en refermant la fermeture éclair et il posa un regard très gêné sur moi. Pour ma part, je le regardais avec curiosité. Je n’avais aucune réflexion en tête sur le coup, ne sachant pas trop comment réagir à cela. Il fallait dire aussi qu’il portait l’uniforme gris…problèmes mentaux et maladies mentales. Peut-être était-ce l’une de ses lubies? Je ne savais pas. Je n’allais certainement pas le lui demander non plus. J’étais simplement content qu’il ne soit pas en pleine masturbation. Ça aurait pu créer un très gros malaise à tous les deux. C’était un peu le genre de trucs que je n’avais pas envie de surprendre aussi. Je ne craignais pas le sexe, mais de voir cela dans une prison et même partout ailleurs c’était de très mauvais goût. C’était pourquoi je ne me contentais que des endroits où j’avais le droit d’aller. Les cuisines, les toilettes pour le personnel, l’entrée de l’établissement et même si je le voulais, la cour. Enfin, je n’y étais encore jamais allé depuis les quatre mois que j’étais ici.

J’étais encore debout à côté de la table, observant longuement Malcolm avec le sourire. Je finis par m’asseoir en face de lui et je le regardai avec douceur. Je n’allais pas émettre de commentaire sur ce que j’avais aperçu de lui. Il était déjà assez embarrassé comme cela. Je recommençai à manger, ne lui portant plus autant d’attention, l’écoutant d’une oreille attentive. J’avais cru comprendre qu’il se sentait mal, qu’il avait peut-être besoin d’un petit tour à l’infirmerie pour qu’il se soigne au mieux. Je portai ma fourchette à mes lèvres, la faisant passer entre la commissure pour déposer la nourriture sur ma langue, dans ma bouche. Je retirai l’ustensile de plastique et me mit à mâcher. C’était vraiment bon.

Après plusieurs bouchées, je finis par lui répondre avec douceur, mais franchise.

- Si tu ne te sens pas bien du tout, il faudrait peut-être penser à aller à l’infirmerie non? Je suis certain que les infirmiers et les médecins de l’endroit pourront t’aider. Ils sont là pour ça aussi, s’occuper du personnel et des détenus.

Je lui fis un petit sourire encourageant, continuant de manger après mon petit message. À ce moment-là, je n’aurai pas osé le toucher dans un contact intime, peau contre peau. S’il se sentait mal physiquement, qu’est-ce qui ne me disait pas qu’il ne l’était pas aussi mentalement à l’instant? Je devais rester calme et réceptif. Je n’avais pas peur de lui, mais je ne voulais pas non plus qu’il me fasse une crise de je ne sais quoi. J’adorais les contacts humains, mais parfois, ils étaient plus durs à engager et même à analyser. Je ne faisais que lui sourire au final de mon énergie chaude et lumineuse. Je portai mon verre d’eau à mes lèvres, en prenant quelques gorgées, ma pomme d’Adam montant et descendant doucement à chaque fois que j’avalais. L’eau était fraîche, délicieuse. Et puis, je terminai mon assiette et le contenu de mon verre de plastique.

- Ahh…C’était bon tout ça!
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Malcolm Moore
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Malcolm Moore
Aliéné
Ven 6 Nov 2015 - 1:46
Malcolm haussa les épaules au conseil de Johann. Aller à l'infirmerie ? Non... il avait déjà un rendez-vous de prévu avec le « Conseiller ». Il l'imaginait vieux, grisonnant, une paire de lunettes juchées sur son nez, cachant à peine de petits yeux méprisants. Il était là pour le juger, et chercher éternellement dans sa paperasse envahissante des traces de son dossier. Il lécha sa lèvre inférieure, il n'avait pas envie d'y aller. Ce qu'il voulait ? C'était sortir, et reprendre ses vieilles habitudes. Le filet à cheveux n'était qu'une illusion, un leurre pour jouer de son esprit. Ce n'était pas un trophée ; c'était un truc d'un mec. Et puis... s'il acceptait d'aller à l'infirmerie, on lui demanderait de se déshabiller, n'est-ce pas ? Malcolm n'aimait pas son corps osseux et plein d'acné. De plus, il ne pouvait pas se permettre d'enlever son uniforme, c'était là où il cachait son secret.

Le garçon coinçait toujours ses mains entre ses genoux, il exerçait une pression douloureuse sur ses os ; un moyen pour lutter contre l'intimidation, et la nervosité. Il l'avait utilisé assez vite, depuis son entrée au lycée. Lorsqu'une fille avait le malheur de l'aborder, il agissait de la sorte pour cacher la moiteur de sa peau. Oui, il devait cacher beaucoup de choses. Sa véritable nature, son aspect dégoûtant, les battements rapides de son coeur, et ce léger sentiment d'excitation. Johann avait à peine deviné ce qu'il avait failli faire ; il était revenu à temps. Malcolm ne pouvait pas lutter contre ce genre de désir, il ne savait pas les contrôler ; c'était en partie pour ça qu'il avait tué toutes ces filles.


« N... n... non... je... j'crois que j'vais plutôt y aller. »

Ouais... il valait mieux. Se casser. Pour aller où ? Malcolm était enfermé ici. En prenant une grande inspiration, le garçon tenta de manger. La première bouchée fut la moins hésitante, finalement, mais elle laissa une brûlure désagréable dans son ventre. La deuxième resta suspendue dans l'air, il tremblait un peu. Non... il avait de la fièvre ? Il se faisait des idées. Pourquoi Johann s'entêtait-il à rester avec lui ? Il n'était pas fréquentable ; aucun des détenus ne l'était, d'ailleurs. Johann devait pourtant comprendre, ce qui signifiait cette couleur grise, et laide. Il était un « aliéné ».

« T... 'fin... z'êtes pas obligé d'me tenir compagnie. »

Murmura-t-il, en rougissant d'ailleurs. Malcolm était expressif, et c'était son plus gros défaut. Même si la plupart du temps, ce qu'il ressentait n'était pas facile à comprendre, surtout pour lui. Déblayer ces sentiments confus, délier le sac de noeuds dans son cerveau... et sentir cette envie imperceptible de dominer quelqu'un par la force, et la mort. Malcolm ajouta avec un sourire-grimace :

« J'pense même qu'il vaut mieux que... vous repartez en cuisine. »

Mieux pour Johann. Mieux pour sa sécurité.

Putain.

Il refusait d'être pédé.

Non... il ne pouvait pas l'être. Ce n'était pas un truc refoulé, un machin du genre ; ce n'était pas dû à sa maison remplie de filles. Non... il avait désiré sa soeur, dès qu'il l'avait vu se faire tripoter par son mec. Il avait ramassé la chaussette qu'elle avait abandonnée en le fuyant, et il était monté dans sa chambre. Il en avait apprécié l'humidité, l'odeur, le goût ; il avait eu la sensation de lui faire l'amour en la caressant, et en se touchant. Il ne pouvait pas être « gay ». « Gay »... voilà un mot moche, rempli de clichés. Lorsque Malcolm imaginait des « gays », il voyait des mecs très efféminés, bougeant le cul en espérant de tomber — par accident — sur un pénis sauvage. Ou des types musclés en cuir. Il avait une vision déformée de l'homosexualité, notamment à cause des médias, et des sitcoms. Il ne pouvait pas se reconnaître dans ce genre d'image. Il aimait Monsieur Aiden de la même manière dont il avait aimé sa soeur. Mais il ne pouvait pas admettre cette attirance.


« J... je... j'vais me dépêcher de finir. »

Oui... vite, avant de vomir son repas. Malcolm avala une troisième fourchette, il n'aimait pas ce genre de nourritures, ça avait un goût trop salé et prononcé. Johann lui avait donné avec du coeur, mais... son estomac ne supportait pas ce dont son corps avait besoin. Malcolm se rendait compte que le réfectoire l'angoissait ; ils étaient seuls, dans un espace restreint. Seuls. Malcolm pouvait bien se lever à tout moment, et planter sa fourchette dans la carotide de Johann ; faire pleuvoir du sang comme dans les films gores qu'il matait pendant son adolescence. Et profiter de lui. Le marquer de son empreinte... comme il l'aurait fait sur Monsieur Aiden, si celui-ci ne l'avait pas maîtrisé aussi vite.
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