Dis moi ma bonne étoile, ou es tu ? (Ayden)

Si y a un truc qu'on peut pas ignorer c'est bien son ventre. Après une nuit d'enfer, une matinée chargée le repas du midi serait vraiment pas de trop, je crevais la dalle avec toutes ses émotions. Mais surtout c'était l'occasion de voir ma future communauté dans son ensemble n'est ce pas ? Je m'attendais pas à grand chose, un lieu bruyant, de la purée d'avoine ou dieu sait quel truc immangeable et sans doute un gros roublard dans le coin qui essayait de piquer tous les plateaux des plus faibles. Qui sait ? J'avais quelques idées préconçue de la prison, le premier qui m'approche de façon je le bouffe c'est simple. Je me mis dans la queue, le visage blasé. Toutes ces tenues oranges...écœurant.

Quelle ne fut pas ma surprise que je vis que y avait du choix. Woh c'était quoi ça ? Une prison 4 étoiles ? Je prie au pif un truc appelé crêpe au fromage , le tajine de poulet et des légumes beruk et des choux à la crème. Sans déconner.... à côté des repas que j'avais d'habitude c'était du grand luxe. Qui aurait cru qu'il pouvait y avoir des trucs positif à atterrir entre quatre murs. J'en étais vraiment sur le cul. Reste à voir si ça avait du goût. Plateau en main je parcouru du regard l'ensemble du réfectoire essayant de repérer les éventuels clans. S'agissait de pas s'asseoir n'importe ou quoi. Trèèès trèèès au pif je choisis une table quasiment vide avec juste un type en gris. Pourquoi il était pas en orange lui ?

« C'est quoi cette tenue couleur rat d'égout ? Remarque entre vomito et rat d'égout ça forme un super tableau de Picasso. »

Paix joie et amour sur terre. Ouais je disais pas bonjour rien. Pour ce que ça servait de toute façon. N'empêche que à choisir j'aurais préféré la couleur rat à celle de vomito. Ça me donnait envie de gerber ces vêtements, vraiment. Je fixais mon assiette avec un soupire.... positif, j'avais une plateau quatre étoile j'allais pas me plaindre. Mon plateau...son plateau.... mon plateau. Mes yeux passèrent de l'un à l'autre et j'eus soudainement comme une illumination. Oui oui absolument ça pouvait m'arriver. J'étais BRILLANT, un putain, de génie parfois.

« he mec...Je te file mes choux et tout ce que tu veux en échange j'ai besoin que tu me files un service. Rien de compliqué t'es gagnant franchement. »

Échange de bon procédé, ma devise. Après tout si je devais survivre ici...autant commencer tout de suite non ? Mission sociabiliser mais surtout tater le terrain et trouver des renseignements. Fallait....d'urgence que je trouve ma chérie et je pouvais pas aller voir tous les teubés de cette prison avec un grand sourire. Non un peu de subtilité. Je pouvais y arriver, j'étais le roi de la démerde à l'extérieur pourquoi ça changerait à l'intérieur einh ? Je m'étais un peu penché vers lui pour lui souffler le marché, de lui à moi, de moi à lui, en espérant qu'il accepte et que je me sois pas assis en face d'un psychopathe. He bonne étoile... c'est à toi de jouer.

Midi..

Le temps file. Il ne se rend pas compte. Combien de temps est il ici ? Dans cette cellule ? Dans cette prison ? Un jour ? Une semaine, deux mois, un an ? Qu’importe. Si le temps n’est pas stable, Elles, elles le sont. Toujours là. De jour, de nuit, dans la réalité ou dans les rêves.
Il s’était réveillé comme chaque matin, à 5heures. Pas besoin de réveil. Il a une horloge dans la tête. Il est ponctuel. Puis, vient ses habitudes. Le personnel a l’habitude lui aussi. Temps en temps, il y en a bien un qui cherche à le faire réagir un peu plus. Mais les consignes sont claires la plupart du temps. Respecter ses cadres, ses rituels, faire venir l’infirmier pour son traitement quotidien et l’escorter jusqu’au psy. Le reste du temps, le laisser tranquille. Ça lui convenait assez bien, même si il n’en était pas totalement conscient. Lorsqu’il cherchait à parler avec d’autres, ça devenait toujours compliqué. Peut être qu’il n’y avait que cet homme… Gabriel. Il avait réussi à visualiser une porte d’entrée. Mais le temps n’était peut être pas important dans la vie d’Ayden mais dans celle des voix, il l’était. Et une heure, cela restait une heure. Peut être que la prochaine fois, ce serait également une heure… ?

Le jeune aliéné se frotte les bras, déjà bien abimés par ses ongles. La douleur n’est pas présente dans son cerveau. Le sang a coagulé. L’infirmier a été gentil ce matin. Celui là, il l’aime assez bien. Il lui a fait des pansements et a toujours une parole gentille. Mais les pansements ne restent jamais bien longtemps et au bout d’une heure – là encore – il ne les porte plus, pour reprendre sa mutilation. Les voix aiment bien recevoir les stimuli de la peau écorchée. Lui, il y a bien longtemps qu’il n’y fait plus attention. C’est un moyen de les contenter, de les faire taire. De les détourner de lui. Si c’était possible.

Midi…

Il a pris son traitement et on lui a fait ses pansements. Comme chaque jour, on l’amène à ce qu’on appelle un réfectoire. Il n’aime pas particulièrement ce lieu. Il y a trop de monde. Trop de bruits. Et puis, parfois, il est bousculé ou on lui crit dessus. Parfois même, après le passage dans le réfectoire, il se retrouve dans une pièce capitonnée, ne comprenant pas. Seul. Enfin, seul… Seuls plutôt. Elles, elles ne le quittent jamais.
Il ‘na pas comprit le principe de l’isolement. Il n’a pas appris que ce sont ses crises qui l’y entrainent. Les gardiens l’ont compris. Alors, ils le surveillent, de loin. Comme le lait sur le feu. Parfois, il ne suffit de pas grand-chose.

Les Autres le connaissent à mesure. Ils l’évitent. C’est qu’il ne parait pas le petit Ayden. Tout fragile, le regard perdu, les cheveux longs, lâchés. Il est frêle, limite anorexique. Il parait si innocent. Et pourtant si instable. Si dangereux. Il faisait partie d’une catégorie dont il fallait se méfier. Ceux qui avaient toutes leurs têtes avaient bien compris. Les autres avaient appris.

Midi…

Seul, à sa table, un plateau qu’on lui a donné avec une assiette d’une bouillasse qu’il est incapable d’identifier. Qu’importe. Ça ne l’intéresse pas. Il est là, devant ce plat, seul (s), à une table. Son activité est de regarder la cuillère qu’on lui a donné. Parfois, il la touche ou la manipule. Mais la repose et retourne gratter de son ongle d’index abimé un morceau de table. Depuis le temps qu’il s’y acharne, la peinture s’est écaillée.

Une ombre passe devant lui. Il n’y prête pas attention. Ça ne le concerne pas. Enfin, théoriquement. Et puis, une voix. Ayden relève les yeux pour fixer – ou tenter – de fixer son attention vers ce bruit. Pourquoi on lui parlait de rat d’égout ou de vomito ? Rien qu’en une phrase, ce nouveau venu venait de le perdre. Il fronce les sourcils et reste un long moment silencieux, réfléchissant à ce qu’il venait de dire. Tentant de faire des liens entre Picasso et le vomito. Picasso était un peintre, non ? Ou bien une marque de voiture ? Des rats avaient vomit dans une voiture Picasso ?

« Il faut nettoyer, sinon, ça va sentir mauvais.

Satisfaction ultime. Il donnait un conseil dont il était fier. Finalement, ce n’était pas si difficile. Enfin presque. Mais déjà, l’autre relançait un autre sujet et il devait faire un effort pour le suivre. Déjà Ayden sentait que ça n’irait pas.

« Ayden ne peux pas filer de service.. on peut faire un service mais on ne file pas la laine des services… Et puis, il n’avait rien pour tricoter. Qui plus est, il ne savait pas tricoter. Pourquoi Ayden voudrait des choux ou quelque chose en échange ? »

Ça y est, l’attention du garçon était un tant soit peu captée. Il faut en profiter maintenant… Avant de le perdre de nouveau !

Midi et cinq minutes… Le temps ne file pas, il passe..

L'avait l'air moisi le plateau du gars en face, il avait fait quoi pour mériter un tel traitement ? Heureusement que dans ma grande générosité je lui proposais des choux à la crème. J'étouffais un bâillement discret en regardant autour, en écoutant le bruit.... c'était vachement bruyant un réfectoire. Ça me rappelait la cantine enfant, je détestais ce genre d'endroit. Ouais c'était un souvenir..... très loin. Comme quoi j'avais encore des souvenirs de mon enfance tiens. J'en étais le premier étonné. Le self....on y faisait des batailles de nourritures avant de se faire punir. En soit c'était assez drôle. La bouffe y est était tellement dégueu de toute manière, ce n'était pas vraiment du gachis. Cela dit elle avait l'air un poil différent ici, tout était différent. Le mot nettoyer me fit revenir au présent. Nettoyer ? Nettoyer quoi ? Je le fixais avec des yeux un peu hibou. Je....il me parlait de quoi ? J'avais loupé un épisode ? Nettoyer après avoir mangé ? Comme si c'était mon boulot.

« Peuvent se foutre un doigt dans le cul pour que je nettoie quoi que ce soit. »

Y a pas écrit femme de ménage sur mon front non plus non mais ho. He minute papillon...On s'égarait là. Ce n'était pas le sujet. J'étais pas ici pour parler tache ménagère. A la limite avec mon coloc et encore.... j'étais juste là pour bouffer et éventuellement choper des informations. Point barre. Ces conseils ou autre..ordre ? Conseil ? Non je ne savais pas très bien ce que venait faire cette phrase au milieu d'une conversation, elle tombait comme un cheveux sur la soupe. J'en conclus que je devais avoir loupé un truc mais que ça devait pas me concerné. Je prenais les choses comme ça m'arrangeait. Et faire la serpillère ce n'était pas dans mes centres d'intérêt.

« Qu'est ce que tu dis ? »

Filer la laine quoi ? C'était quoi ce charabia. Je fis un effort de concentration intense......très intense. Okay.... l'est bizarre lui. Définitivement bizarre. J'étais tombé sur....quoi au juste ? Je regardais autour voir si des gens nous observait bizarrement. Non il me semblait pas. Je me levais à moitié pour me pencher en avant et renifler vers le type. Pas de mauvaises odeurs. Me semblait pas. Y avait un truc qui tournait pas rond pourtant et je mettais pas le doigts dessus pour l'instant. Je me rassis perplexe. C'était quoi... ce type ?

« Okay pas de choux. Je m'en care le pompom. Dis moi juste une chose. Qui c'est qui domine ? »

Le bonhomme m'avait l'air un peu trop...con...Pour faire parti d'un clan. S'il voulait rien en échange libre à lui. Moi les trucs gratos j'étais preneur aussi y avait pas de soucis. Je regardais un grand mec au loin plein de tatouage, assez baraque. Mh... des plus baraques que moi y en avait, y avait pas de photos. Rien de surprenait j'étais pas non plus une grosse brute. Des coups j'en avais pris, j'en avais donné aussi. Mais ouais j'étais quoi...juste un minable des rues pas un maitre des...comment il disait le psy déjà ? Maitre des sports de corps à corps ? Un truc dans le genre. J'avais bien la philosophie oeil pour oeil dent pour dent mais dès fois...c'était pas toujours simple. Rien n'est impossible à mes yeux; mais pas simple oui....

« J'ai besoin de fourniture tu vois ? Et je peux donner beaucoup pour ça, même une dent en or. »

J'avais pas de dents en or mais ça pouvait s'arranger non ? Oui j'avais encore l'espoir de tirer quelque chose de mon voisin de table. Je pris la crêpe entre mes doigts pour la fourrer dans mon gosier, nourriture. Aucune classe, j'avais la dalle, l'habitude de manger salement aussi. On allait pas chipoter pour un peu de gras sur les doigts. Je suçais un à un mes doigts après avoir englouti celle ci. Le truc positif j'avais pas à donner mon repas alors...autant en profiter. Ça ferait au moins un heureux élu mon ventre sur patte. Bon cela dit...ça avait pas un bon macdo sa crêpe. Faudrait dire au cuisto de faire du steak et des frites..ça..ça passait toujours.

Le temps passe…

Midi et cinq minute. Rien ne va plus. Il doit faire un effort important pour comprendre, pour rester fixer sur une conversation qu’il n’a pas instigué. Quel intérêt ? Qu’est ce qu’il y gagnerait ? Les voix chuchotent, observent le type en face. Elles le trouvent bizarre et pas vraiment intéressant. Il donne des réponses qui ne conviennent pas. Ayden fronce les sourcils. Peut être que si les voix ne sont pas intéressées, Elles le laisseront tranquille ? Un moyen pour tenter de paraître normal ?
Mais la normalité est tout sauf Ayden.

« Ayden n’est pas sûr qu’un doigt au cul peut aider à nettoyer… Et puis, pourquoi un doigt au cul ? Mieux valait pas une punition ? A moins que ce doigt l’était ? Il réfléchit, se rappelant qu’il avait surpris des détenus occupés à s’enfiler. Ainsi, c’était une punition ? D’où les cris ? La prochaine fois, il préviendrait un gardien. Ou alors, il essaierait de sauver l’Autre… Non… Prévenir, il peut essayer de le faire ! Et puis, ça fait mal ! Pour nettoyer, il faut demander plus gentiment, ce sera plus facile… »

Voilà comment on peut vite dévier une conversation avec pas grand-chose. Le jeune homme fixe l’interlocuteur face à lui, parfaitement serein dans ses propos, pas du tout conscient de l’étrangeté que cela peut faire pour quelqu’un de justement normal.

La question suivante n’aide pas plus à reprendre une conversation cohérente. L’aliéné reprend son grattage. De table pour l’instant, s’écorchant de nouveau l’ongle. Mais au moins, ça lui permet de rester fixer dessus, de se concentrer. Care le pompom. Cela voulait dire quoi ? Le pompom ? Où ? et pourquoi le carré ? Les voix sourient, se moquent. Qu’il était vraiment stupide ce petit Ayden ! On ne ferait jamais rien de lui, c’était écrit. Il fronce de nouveau les sourcils et son geste s’arrête, agacé. Il n’était pas fou ! Enfin, si ! Mais il ne voulait pas l’entendre.

Il penche légèrement la tête sur le côté, détaillant l’Autre, un regard intrigué mais également étrange.

« Ayden ne comprend pas pourquoi le pompom doit être carré. Mais si tu dis que Ayden est bête, ce n’est pas vrai ! »

Son ton est un peu plus sec, un peu plus sur la défensive. L’attitude de son corps se replie. Ça ne lui plait pas. Mais encore, une autre information, question. Il n’aime pas. Trop de stimuli. Il regarde l’heure de la pendule.

Midi et sept minute. Pourquoi le temps ne passe pas ?

Et il regarde autour. Qui domine ? Il recule un peu, inquiet.

« Les voix dominent. Tu les entends ? »

Non, peut être pas. Mais alors, pourquoi il pose la question. Un piège ? C’était un piège. Elles se mettent à rire et il fait la moue. Il n’aime pas quand Elles se moquent. Il secoue la tête, ne prenant pas la concentration demandée pour écouter ce que le type lui dit. Il mange, il parle. Il le perd dans des questions. Ça ne va pas du tout ! Il entend vaguement parler d’une dent en or mais il n’intègre pas l’info. Elle n’est pas importante en comparaison avec le fait qu’on s’amuse de lui.
Ses doigts se crispent et sa respiration se fait plus rapide.

[b) « Fais attention ! Elles peuvent être très méchantes ! Ayden les connait bien. Gabriel les comprend aussi. Si tu veux lui dire, il dit qu’il ne faut pas les écouter. Il ne les entend pas, mais il dit qu’il croit Ayden. »[/b]

Midi et neuf minutes… Le temps passe un peu finalement.

Il était comique le gars en face en fait. C'était le drôle de service ? J'éclatais de rire à sa remarque ne pouvant m'empêcher de trouver ça amusant. Ouais alors imaginer nettoyer avec un doigt dans le cul y avait de quoi...y avait de quoi rire. C'était un peu crade en plus mais non par contre ça ne faisait pas mal. Est ce qu'il me parlait d'une expérience vécue ? Sans doute.... plus qu'un doigt en revanche oui ça pouvait faire mal. Ou alors il était tombé sur un gros bourrin qui s'y était mal pris. Pas de chance dans ce cas là. Mais fallait pas rester sur un mauvais souvenir comme ça, c'était dommage. Bon c'est vrai qu'en prison les mecs ne devaient pas être très tendre. Peut être que mon pote de repas était le gars qui ramassait la savonnette dans la douche. J'avais un peu pitié ouais. J'espérais bien ne pas me retrouver dans cette situation, de toute façon le premier qui veut m'enfiler à l'arrache je le castre.

« Désolé pour toi mec mais crois moi dès fois ça peut être agréable. Mais oui je suis d'accord vaut mieux demander gentiment que d'agresser la personne...violemment. Faut pas se laisser faire einh tu sais. »

Bon plus facile à dire qu'à faire sans doute. Il avait pas l'air bien gros mais.... se laisser violenter dans les douches et obéir à Dieu sait quoi.... en tout cas ça prouvait qu'il devait connaître les leaders d'ici non ? Ou juste des grosses brutes prêt à traumatiser quelqu'un de plus faible. Ce n'était pas mon genre. J'étais peut être pas un bon samaritain bisounours mais je n'étais pas une ordure à ce point non plus. C'était pas mon genre de défoncer quelqu'un pour qu'il fasse ce que je veux. Je préférais...négocier. C'était une façon de demander les choses gentiment n'est ce pas ? J'observais le gars tenue souris un peu songeur.... au fond de moi je ne pouvais m'empêcher de penser le pauvre. Bon je le connaissais pas et j'en avais rien à foutre qu'il se fasse maltraiter par d'autres mais c'était jamais... c'était pas cool quoi même si c'était pas mon problème.

Et là il partit total en live le mec. Je fis comme un blocage. Je le fixais....fixais...fixais sans un mot. Ook... what the fuck ? C'était pas un comique c'était un martien de la planète mars. Un teubé profond. Il était parti très loin, sur une autre planète. Des gars bien barrés j'en avais déjà vu, j'étais peut être pas le plus sain du monde mais alors lui il défiait jusqu'à l'espace temps. Hors norme. Gros silence. Gros gros silence. Fuck god. Je crois que je comprenais seulement à qui j'avais à faire. Et je dois dire que pour une fois je ne savais pas comment réagir. Les débiles mentaux c'était pas trop mon truc. C'était pas contagieux au moins ? En tout cas impossible d'avoir une conversation et d'obtenir mes réponses ça me semblait soudainement...lumineux.

«Putain.... »

Que dire.... j'étais comme un flan.

« Putain de meeerde. »

Ouais je me répétais, c'était le seul mot qui me venait à l'esprit face à....face à...ça ? J'avais même pas de mots pour décrire monsieur rat d'égout.

« Putain je suis tombé sur le débile de service, ça m'étonne pas que personne bouffe avec toi. Mais t'as deux neurones ou c'est les gars qui t'ont explosé la cervelle dans la douche ? »

Pas sur que j'obtienne une réponse mais je disais toujours tout à voix haute, c'était rare que je garde les choses pour moi. Peut être qu'à force de se faire enfiler ou autre il était parti dans un autre monde accessible de lui seul. Honnêtement, je préférais cette explication à celle du type né avec une case en moins. Même si ça signifiait qu'il vivait vraiment des trucs pas cool ici. Au moins il avait une excuse, c'était la faute de gros connards qui méritaient sans doute plus leur place en prison que lui. Alors que né avec une case en moins... à peine né il était mal barré dans sa vie et comment il avait fait pour atterrir ici ? Sa place c'était à l'asile quoi. C'était pas pour être méchant mais.... les gens un peu malades ça me mettait pas trop.... j'aimais pas trop ça, limite ils me faisaient plus flipper qu'une grosse baraque pas commode.