Jared John Bloom ♠

   
   
   

   
Taille : 6ft 3.59, soit 1m92.
Poids : 182lb soit 82kg.
Corpulence : Épaules larges, muscles formés sans être sculptés à outrance. Un homme sportif donc, mais pas bodybuildeur.
Cheveux : De fines mèches brunes taillées grossièrement qui lui tombent dans la nuque en rebiquant légèrement sur la pointe. Ses cheveux sont sont lisses et volumineux, avec la vilaine manie de se comporter un peu comme bon leur semble, bien qu'un bon coup de peigne parvienne à les ordonner.
Yeux : Légèrement plus étirés qu'en amende, fins mais lumineux, d'une couleur rappelant le miel où brillerait le soleil couchant.
Famille ethnique : Un savant mélange entre caucasien et "des îles".
Modifications corporelle : Jared porte un tatouage en forme d’Ouroboros sur l'aine gauche. Il ressemble à un unique trait d'encre de chine, mains a pourtant bel et bien été gravé dans sa chair.

Pour le reste, le jeune homme ne porte aucun piercing et aucun autre dessin à même sa peau. Il a, comme beaucoup, succombé à la mode de l'anneau unique au lobe droit, mais a très vite dû abandonner ce petit excès de sa part car ses parents n'étaient pas très friands de cela. A l'âge de seize ans donc, trois mois après avoir percé son oreille, il a tout simplement laissé le trou se résorber et on n'en voit plus qu'un petit point discret à côté d'un grain de beauté bien plus visible.
Il n'y a guère plus à dire à propos du corps de Jared. C'est un peu le genre de gars qui essaie de se la jouer "passe-partout" malgré sa taille, sa carrure et sa jolie gueule. Lorsqu'il porte une barbe de quelques jours qui renforce son aspect négligé, il fait tout de suite un peu plus vieux. Sinon, rasé, il a presque toujours l'air de ce gamin de seize ans qui a gardé une âme d'enfant, un sourire éclatant et des yeux rieurs d'un brun ensoleillé que fait ressortir sa peau halée - même, disons le carrément, métissée.

Par-dessus ce qu'on pourrait considérer comme étant un bronzage parfait mais qui n'en est pas un, il affiche une ribambelle de grains de beauté, une voie lactée à peine camouflée par une pilosité semblable à un duvet, du moins sur le haut de son corps.
Les bras ballants, l'air un peu gauche et parfois même un peu crétin, ce type donne l'impression d'être un géant bien heureux qui ne ferait pas de mal à une mouche. D'après certains, l'air ne fait pas la chanson, ni l'habit le moine. Pourtant, dans sa tenue orangée de détenu, peut-être Jared donnera-t-il une première impression différente...


   
Défauts et qualités : Gourmand, rêveur, naïf, inconscient, bordélique, négligeant - Généreux, courageux, aimable, serviable, attentionné, humble.
Objectifs et ambitions :Au nombre de trois : Sortir. De. Là. Mais, pour être complet : rentrer chez lui, reprendre ses études, son parcours, sa vie.
Tocs et manies : Sans dire qu'il s'agit de TOCs, Jared a clairement de nombreuses manies dont il tente de se défaire - il paraît que répéter trop souvent les mêmes gestes pourrait augmenter les probabilités d'être atteint d'Alzheimer plus tard, et ça l'inquiète un peu. Malgré tout donc, il est habitué à prendre un café dès son réveil, un autre en petit-déjeunant et suivre le tout d'une agréable cigarette et d'un café.
Jared a aussi deux petites manies dont il n'a pas tout à fait conscience : lorsqu'il réfléchit, il se gratte l'arrière du crâne, et à chaque fois qu'il se redresse, le jeune homme lisse les pans de ses vêtements.
Peut-être s'en découvrira-t-il de nouvelles lorsqu'il aura passé quelques jours, semaines, années en prison.
Peurs/phobies : C'est peut-être parce qu'il est encore un grand gamin, mais il a très vite peur quand on lui parle de fantômes, démons ou autres personnages sordides sortis de l'imaginaire humain. De ce fait, dans l'obscurité la plus totale, il n'est pas vraiment des plus rassuré.
Ah et puis, évidemment, il a très peur qu'il arrive quelque-chose à sa famille, surtout maintenant qu'il sait qu'il risque de finir sa vie en prison. Sa pire phobie serait qu'ils finissent par l'abandonner. Ça, et que son avocat ne parvienne à le faire libérer en appel.

On a rarement vu un gamin aussi gentil, disaient ses professeurs. Un peu tête en l'air, trop bavard, mais toujours à s'excuser en se grattant la tête. Un brave petit, c'est sûr. Même adolescent, il est resté ce même garnement adorable que les instituteurs n'engueulaient jamais vraiment. Les rares fois où quelqu'un a dû le remettre en place, c'était lorsqu'il gardait ses frères et sœurs et les laissait faire tout et n'importe quoi parce qu'il était lui-même incapable de les punir.
Le cœur sur la main, Jared. C'est comme ça que tout le monde le décrit, et quand sa famille dû informer que Jared était en prison...Eh bien, croyez-le ou non, mais tout le monde a froncé les sourcils, puis rit, et dit "Mais non, allez ! Il est encore parti à la mer pour surfer, c'est ça ?". Non, non. Prison. Les mamies du coin qu'il aidait à porter leurs courses - quand il ne les faisait pas carrément pour elles, leur rendant la monnaie sans une pièce manquante, - en firent presque une crise cardiaque.
Impossible. C'est le mot qu'on entendit dans toutes les bouches.

   
Etat de santé générale : Excellent.
Allergies ou addictions :Allergique au paracétamol et au latex. Pour ce qui est des addictions, si la caféine en est une, alors, oui, c'est un drogué. Sinon, il peut survivre même sans sa dose de chocolat hebdomadaire.
Soins réguliers (traitements) : Doit passer chaque année des tests cardiaques en raison d'une maladie héréditaire dont il n'a pourtant montré aucun signe jusqu'à présent.

   

Vous vous êtes déjà dit en rencontrant quelqu'un : Lui, jamais il ne fera de prison ?

Non. Si vous êtes quelqu'un de normalement constitué, un citoyen honorable qui, outre un ou deux procès-verbaux pour excès de vitesse n'a jamais rien eu à se reprocher alors, non, il ne vous est jamais venu à l'esprit de penser cela de qui que ce soit. En revanche si vous avez fait vingt ans de prison...

Mais revenons-en au sujet initial. Pourquoi cette question ? Pourquoi dirait-on de quelqu'un qu'il ne fera jamais de taule ? Ou, pour tourner la question dans l'autre sens, pourquoi penserait-on de quelqu'un qu'il ira forcément au Paradis ?
Parce que les gens comme Jared, indubitablement, laissent à penser que peut-être, s'il devait y avoir un Paradis quelque part, alors clairement : ce type, le jour de sa mort, irait reposer au côté de Dieu. Et ce que l'on soit athée ou pas, irrémédiablement, cette pensée vous traverse l'esprit. Ce type, c'est un ange, un enfant du bon dieu.


« Êtes-vous parvenus à un accord définitif ?
- Oui monsieur le juge. Le jury, après délibération, a déclaré le jugé Jared John Bloom...»

  Coupable.

Le verdict tombe comme le couperet de la guillotine. Pourtant, même si la peine de mort n’est pas déclarée, les pleurs dans la salle sont plus bruyants que les signes de joie de la partie accusatrice. Rien de plus normal : dans cette petite salle d’audience, la partie réservée à la défense est remplie à son comble, si bien qu’il a fallu emprunter les sièges de l’autre côté de la pièce pour pouvoir faire s’asseoir tout le monde…Ce qui ne put même pas être réalisé. Jamais jugement d’un simple civil n’avait emmené autant de monde sous les yeux du juge dont le regard compatissant passe sur l’accusé - maintenant déclaré coupable.
Le jeune homme, assis à côté de son avocat tremblotant, est d’une impassibilité que l’homme au marteau connait bien : ce garçon n’aurait jamais dû se retrouver là. Il fait partie de cette faible tranche de la population que la vie devrait épargner, bien qu’elle n’en fasse rien.
Pour rétablir le calme dans la cour, le juge frappe un unique coup de marteau, couvrant les reniflements de la famille de Jared John Bloom, le seul d’ailleurs qui ne relève pas la tête et continue de fixer l’aigle représentant la nation de la liberté. Quelle ironie, pour un individu qui va passer le reste de ses jours derrière les barreaux…

Dire que, trois mois auparavant, il se promenait mains dans les poches, en bord de mer, blaguant avec quelques-uns de ses amis. La main de sa petite amie accrochée à son bras, ils riaient tous de bon cœur, joyeux lurons paisibles qui espéraient pouvoir vivre ce genre d’instants jusqu’à leur mort. Aucun d’entre eux n’aurait pu prédire que quelqu'un allait mourir dans les heures qui suivirent ce moment de détente, ni même qu’un des leurs serait accusé de ce meurtre et envoyé en prison.
C’est dans un état d’esprit des plus paisibles qu’ils avaient diné les pieds dans le sable, puis rejoint une petite fête donnée à l’occasion de la fin des cours. Feu de camp, alcool, musiques, planches de surf plantées là comme autant de totem où dansaient les ombres des fêtards. Personne ne l’entendit crier, ni supplier. Quelques-uns constatèrent son absence sans s’en formaliser, du moins pas jusqu’à ce que le soleil se lève et qu’il leur fallu regagner leur logement à quelques pas de là, chassés par des policiers que le service matinal rendait peu aimables.

« Où est Jared ?
- Aucune idée. On pensait qu’il était avec toi, ‘Lise.
- Non, il a dit qu’il rentrait, vers trois heures. Il devrait être là » répondit celle-ci d’une voix rendue grave par les chants nocturnes et tremblotante par l’inquiétude.

C’est vrai, Jared aurait dû être là, mais il n’avait pas encore quitté la plage. Entre deux piliers de bois d’un ponton où hurlaient les mouettes, il gisait inconscient, les vêtements encore couverts de sang. Ce sont les vagues, en lui chatouillant les pieds, qui le réveillèrent et le firent tomber dans la plus grande torpeur de son existence. La mémoire défaillante, le corps douloureux, il fut incapable d’expliquer aux policiers qui poursuivaient leur ronde ce qui lui était arrivé.
Ils crurent d’abord à une bagarre d’étudiants, l’entrainèrent pour le mettre en cellule de dégrisement, puis durent faire appel à une seconde brigade lorsque, une dizaine de mètres plus loin, ils retrouvèrent le corps bleui de Jonathan Stampford.
On aurait pu prononcer un simplement homicide involontaire, suite à une dispute entre deux jeunes trop alcoolisés. Mais non seulement Jared n’avait pas plus de l’équivalent de deux bières dans le sang, mais il était aussi beaucoup trop lié au mort. Jonathan Stampford, ou plutôt, comme l’appelaient ses parents : « le petit con qui avait gâché leur vie ». Et pour cause.

Six ans auparavant, Stampford, dans la Honda Civis flambant neuve de son père, avait eu la bonne idée de rouler sans permis, ivre et drogué, fauchant une jeune fille qui n’était autre que la petite sœur adorée de Jared. Tania Bloom, gamine au sourire enjôleur et aux caprices amusants avait passé quatre mois dans le coma, sans qu’on puisse dire si elle se réveillerait un jour, ou, le cas échéant, si elle pourrait remarcher.

Voilà. Voilà comment la vie d’un individu qui aurait pu faire de grandes et belles choses fut réduite au néant. De nombreux mauvais choix, des frais hospitaliers impayables, un avocat commis d’office face au plaidoyer d’un des meilleurs vautours de la ville et, pour couronner le tout, une mauvaise étoile.

Avant ça, Jared vivait dans le bonheur. Enfant parfait, grand frère idéal, amoureux transi, promis à une carrière sportive avec études financées par une bourse. Des plans sur la comète brisés par l’accident de sa sœur, un bout de lui paralysé qui gardait le sourire malgré tout. Des petits boulots pour subvenir à ses soins, mettant fin à la promesse de belles et grandes études. Autant d’évènements qui s’étaient goupillés de la pire façon pour briser ces quelques individus qui formaient une famille dont on disait qu’elle était exemplaire : Helena, Gerard en parents aimants, Jared en ainé, Tania en enfant prodige et puis Danny et Tommy, les jumeaux facétieux mais qu’on aimait pour et malgré ça. Tout ça, à présent, n’était plus qu’une des rares photographies que le détenu fut autorisé à prendre dans son paquetage.

Menottes aux poignets, il fut entrainé sans résistance par les policiers, sous le regard terrorisé et abattu de sa famille, ses amis, ses voisins…Autant de gens qu’il ne reverrait plus jamais, alors qu’il le jurait :

« Je suis innocent ».


   
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