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Les bas fonds de Poséidon [PV ICARE HIGGINS TERMINE]

Anonymous





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Sam 5 Sep 2015 - 10:37
La journée avait été épuisante.
Cela faisait un peu plus de deux semaines maintenant qu'il calculait ses propres itinéraires. Qu'il cherchait à manger plus tard pour éviter les heures de pointes, qu"il brisait ses habitudes et ses moments de détente pour LE surprendre et ne jamais courir le risque de tomber sur LUI.

Eliott ouvrit la porte des toilettes et soupira en voyant son reflet dans le miroir. Ses yeux bleus étaient quelque peu cernés et son visage un peu pâle. Pour contrecarrer la fatigue en ce début de soirée, il ouvrit un des robinets et s'éclaboussa le visage avec son eau gelée. Son sang ne fit qu'un tour et bientôt il parut un peu plus frais.

Il fixa ses pupilles bleues dans son double. Ses pensées remontèrent alors quelques jours plus tôt. Il se souvint, lorsqu'on lui avait annoncé les crimes pour lesquels son frère avait été condamné... C'était une horreur. Des dizaines de têtes blondes. Des dizaines de femmes innocentes dont la dernière avait été un de ses amours de jeunesse, un que son frère lui avait volé et pour qui, encore une fois, il n'avait pas eu la force de lutter.

Ces décapitations à son effigie l'avait fait vomir et rendu malade. Il avait vu ça comme une menace directe, un message intrinsèque de son frère pour sa trahison: celle de l'avoir sans doute quitté. Alors bêtement, il avait demandé à se faire teindre les cheveux pour rompre avec ce schéma glacial et peut-être, rompre avec cette peur qui le torturait, ne devenant pas ainsi une de ces poupées au cheveux de blé.

Quand le psychiatre lui avait tendu un morceau de journal il y avait quinze jours de cela, Eliott avait lu attentivement l'article entouré de rouge. L'homme face à lui avait secoué la tête, désapprouvant la nouvelle mais ce n'était pas lui qui tirait les rennes.

"- ...Aux doigts de fée, bientôt mis loin de la menace dans la petite prison récemment ré-ouverte aux gens aliénés..."


Eliott avait lu, relu, déchiqueté les lignes en les répétant à voix haute jusqu'à ce qu'il se mette à trembler. Pourquoi? Pourquoi après avoir réussit à s'en débarrasser, pourquoi fallait-il que son frère revienne, droit sur lui!
C'était comme si on avait coincé une sourit dans une pièce avec un chat.

Et comme une sourit, il avait décidé de trouver tous les subterfuges et les recoins où le chat ne pourrait pas l'attraper.

Eliott soupira et se détacha du miroir.

Il ne savait même pas comment était son frère maintenant. S'était-il calmé? Etait-il devenu pire. Lorsqu'ils étaient ensemble, il était sur-protecteur mais cela avait toujours plus à Eliott au fond de lui. C'était ses accès de violence froide qui l'effrayaient. Parfois, en le voyant perdre son sang froid, Eliott se disait qu'il y avait surement quelqu'un d'autre à l’intérieur de lui. Lorsqu'un élément l'irritait, Icare ouvrait les rideaux de sa conscience pour exploser. C'était horrible à voir. on ne savait pas sur quel pied danser, quoi faire pour l'aider et surtout pour s'aider soit-même. Le jeune homme savait qu'on avait jugé son frère schizophrène mais était-il vraiment de ces gens avec plusieurs personnalités où était-il juste instable? Icare était arrivé si tôt pour remplacer Andréa... Aujourd'hui encore il ne savait plus qui des deux était son vrai frère. Et c'était là le problème. Il se sentait coupable de le laisser ainsi, mais il ne savait pas qui chasser ou qui aider et restait donc là, à jouer la victime.

"- Journée de merde..." souffla-t-il
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Anonymous





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Dim 6 Sep 2015 - 11:40
Couloirs, grilles de métal, vétuste.
Le décor de la prison était dépouillé, lugubre, terne.
Tant et si bien qu’en quelques jours j’avais l’impression d’avoir fait tout le tour de l’établissement. Toutes les pièces se ressemblaient. Il n’y avait pas de couleurs, pas de fioritures ; de la lumière, du fer, du béton armé.
Certains prisonniers avaient sans doutes l’habitude de vivre dans ce genre de taudis indescriptible, dans les bas quartiers des banlieues. Pas moi. J’avais perdu cette habitude, dès que je l’ai pu. J’avais quitté ma mère et cette maison ignoble même si c’était là bas que j’avais vécu mes plus belles années avec mon très cher frère, Eliott.

Le luxe, les couleurs chaudes. La volupté. Les dîners mondains, les belles femmes, le bon vin. Toutes ces choses me manquaient. Un peu. Au sein de ce bâtiment, je n’étais qu’un meuble, un élément du décor sans importance. Fondu dans la grisaille et dans la saleté.
Pourtant, je nourrissais le secret espoir de revoir un jour la chaire de ma chaire. Mon amour. Mon grand et beau soleil. Celui que je comptais retrouver entre ses murs.
Ca faisait des mois que je ne l’avais pas vu. Avait-il changé ? Il devait sûrement avoir mûri, un peu grandit aussi, ses cheveux avaient sans doutes poussés… Il devait toujours avoir ses si beaux yeux, d’un bleu délicat et si tendre.

Et moi, est ce que j’avais tant changé ?
Je n’acceptai aucune ride, aucune tâche, aucune déformation. Mon corps avait toujours été parfait, une sculpture sans défaut, et je comptais la maintenir comme cela. Malheureusement la nourriture infâme de Lancaster ne m’y aidait pas.
En à peine quelques jours, le médecin m’avait mis en garde contre une perte de poids trop importante et rapide. Mais je n’arrivais pas à manger.
Je ne pensais qu’à lui.
Tout était si fade.

C’est vrai que mes poignets s’étaient amaigris, mon visage un peu également. Je verrais le reste dans la douche. C’était justement l’heure d’ailleurs. Un gardien vint m’ouvrir la grille et m’accompagna. En échange d’un billet vert, je pouvais bénéficier d’une garde rapprochée durant ce moment plus qu’intime. Pas que je craigne les autres détenus mais je ne voulais pas voir tous ces hommes nus, tatoués, imparfaits.
La douche était devenu un rituel qui me ramenait un peu à ma vie d’avant. Au bonheur d’être libre. Mais je ne devais pas y penser, ce qui m’attendait ici était bien meilleur.
L’eau coulait sur ma peau comme une douce caresse, un remède à la douleur qui régnait dans mon cœur. Une sensation de manque intense… Eliott.

Je me rhabillais, à peine séché, mes mèches de cheveux étaient encore un peu mouillés, mais tans pis. Après le moment de la douche, il fallait aussi aller aux toilettes, je me retenais le plus possible. Cet endroit, délabré, sale me dégoûtait. Mais bon, la nature reprenait toujours ses droits.

Seul cette fois-ci, j’entrai dans les sanitaires communs sans effleurer la moindre appréhension. J’évitais au maximum les autres pensionnaires, surtout ici cependant, si j’étais obligé d’y faire face, et bien soit. Ouvrant la porte, je pénétrais doucement, scrutant la pièce, il n’y avait qu’un homme aux cheveux très foncés que je ne voyais que de dos…
Cette silhouette.
Étrange…. Familière.

Cette voix. Cette intonation.
Enfin.
Un sourire indissociable, discret illumina mon visage.  Le voilà. Mon soleil, ma lumière.
L’éclat qui me faisait tant défaut.

« Je n’aurais pas dit ca… Eliott. »

Ca faisait si longtemps. J’étais étourdi…. C’était intense, insoutenable de le revoir…Pourtant sa chevelure de gaie m’attrista. Pourquoi avait-il défiguré ses mèches parfaites. Je m’approchais lentement pour ne pas lui faire peur, ne pas le faire fuir. J’effleurais ses cheveux, du bout des doigts.
Le soleil s’était quelque peu assombri.
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Anonymous





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Dim 6 Sep 2015 - 12:32
Eliott venait de se redresser lorsque la porte tourna sur ses gongs. Il ferma les yeux et fit dos rond. Les toilettes étaient un endroit assez tendu. D'une part parce que la plupart des prisonniers faisaient toutes leurs affaires ici. D'autre part parce que les plus nerveux y cherchaient un semblant de tranquillité. Dans les deux cas, les autres déjà là les dérangeaient fortement et pouvait recevoir des coups ou bien pire en guise de châtiment. Le mieux était de les ignorer et de repartir tranquillement comme si de rien n'était.

Lorsque son nom fut prononcé le jeune homme sursauta. Cette voix... Cette voix glaciale, morne et pourtant assez solide, cette voix qui venait de résonner... Il la connaissait.
Son sang se glaça et il fixa le reflet du miroir. Un fantôme venait d'arriver. Un fantôme qu'il fuyait depuis des jours. La réalité déformée du miroir lui annonçait la venu d'une longue forme, venait doucement à lui. Dans le reflet apparu le visage d'Icare.

Eliott déglutit et finit par se retourner, s'accrochant au lavabo au risque de voir ses jambes s'écrouler sous le poids de sa peur. A quelques centimètres, les yeux d'Icare le dévoraient. Ses lèvres étaient légèrement pincées d'un sourire étrange. Bien que légèrement plus petit que lui, l'homme lui donnait l'impression de l'écraser tout entier.

Doucement, comme pour ne pas effrayer la sourit, il tendit le bras et caressa une de ses mèches. Le jeune homme se laissa faire. La peur le tenaillait. Elle déformait la réalité. Il ne voyait pas que son frère avait mincit, il ne remarquait pas ses faibles mouvements comme il ne se rendait pas compte qu'il pourrait en un clin d’œil le repousser pour s'enfuit.

"- Icare..." articula Eliott en sentant son souffle à bout.

Il sursauta. Et si sa couleur énervait Icare? Son frère fronçait déjà les sourcils sans s'en rendre compte. peut-être allait-il exploser comme il l'avait fait tant de fois. Lui hurler après, le frapper ou bien pire... Ils étaient seuls et personne ne pourrait le défendre contre la fureur du monstre qui siégeaient dans ce corps malade. Tout ce qu'il percevait c'était des années de contrôle, de dépendance et de direction qui tout à coup surgissaient du noir pour le rappeler à l'ordre. Une sorte de démon des souvenirs bien réel pour qui l'absence n'avait jamais eut lieu.

Il ne repoussa pas sa main mais tenta un sourire. Un faux semblant pour apaiser Icare, même s'il était maladroit et que ses lèvres tremblaient un peu trop pour être parfaitement heureuses.

"- Ah oui j'ai... J'ai fait une coloration... C'est... C'était pour... " mais les mots ne venaient pas.
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Jeu 10 Sep 2015 - 17:02

Noir. Noir absolu.

Pourtant, il me semblait si fidèle à mes souvenirs. Comme si je ne l’avais jamais quitté. Son regard d’un bleu intense, son visage fin à la peau tendre et enfantine, ce petit air espiègle qui jouait entre une lueur dans ses yeux et un rictus au coin de ses lèvres.
Ah…. Elles étaient si douces elles aussi, j’avais pu les parcourir des miennes, les savourer comme une gourmandise sucrée, tel un papillon frôlant la fleur qu’il convoitait.
Pourquoi avait-il fait subir cela à sa crinière de feu, à sa chevelure semblable à un champ de blé réconfortant,  un doré vibrant. Mon soleil.
C’était dommage. Ca me rendait triste.

Néanmoins, le sentiment de joie prenait le pas sur le reste. J’étais si heureux de le revoir enfin après des mois de séparation et des jours de recherche dans le labyrinthe de la prison. Eliott avait surement essayé de me retrouver lui aussi, comme moi il avait dû se renseigner, il avait dû tenter de pénétrer dans les quartiers des aliénés comme je l’avais fait dans ceux des résidents dits « normaux ».
Peut-être qu’il était entré délibérément ici pour que l’on se voit enfin ?
Mais, alors…Pourquoi je sentais une sorte de gêne, un malaise qui régnait entre nous. Une atmosphère pesante, des regards fuyants. Et puis, la peur.
Mon frère était-il effrayé par la prison ? Ou par le fait de se retrouver seul avec moi dans les sanitaires ?
C’était ridicule.

Jamais je ne lui ferai de mal.
Je l’aime.
Il est tout. Tout pour moi.

Noir. Ca me faisait tant de peine.

Ca ne lui allait pas. Il avait l’air terne, un peu maladif, trop pâle. Si loin de ce que j’aimais voir de lui.
Sous ma main pourtant douce, je tenais une mèche de ses cheveux, entre deux doigts, un contact qui m’électrisa complètement, me dévorant de réminiscence de notre vie passée à tous les deux.
Ensemble.
Pourtant, lui frissonnait d’un dégout qu’à demi dissimulé derrière un sourire inutile et faux.


Si proche et si éloignés à la fois.
Eliott avait changé, il fallait que je me fasse une raison. Adieu le jeune homme soumis et adorable, bonjour à l’homme rebelle, détaché.
Non ! Il ne m’avait pas oublié, sinon il n’aurait jamais eu ce genre de réaction. Il me reconnaissait, il se remémorait surement les plus beaux moments de notre enfance, nos affections, nos gestes tendres l’un envers l’autre.
L’amour qui nous liait lui et moi.
Pour toujours.

Ce frissonnement, ce regard à mon égard, ça n’était que de la surprise un peu soudaine, mal maitrisé. Il était heureux de me trouver ici. Il voulait de moi à ses côtés. Ici non plus je ne l’abandonnerai pas.
Pour toujours. A ses côtés. Jamais il ne sera seul.
Je l’aime.
Eliott.

« Tu m’as tant manqué…. Je suis heureux de te revoir enfin. Eliott… Mon frère… »

Sans plus de cérémonie, je m’approchais d’avantages de lui, lentement, sans geste brusque comme le chasseur s’approche de sa proie agonisante pour l’achever d’un pas de loup, je caressais sa joue tremblante. L’émotion sans nul doute.
Mes bras passèrent autour de son cou, je dus me hisser un peu sur la pointe des pieds, comme toujours, Eliott était plus grand que moi…Les choses n’avaient pas tant changé au final. Et je le serais contre moi, me blottissant contre lui, fourrageant délicatement la chevelure qui couvrait légèrement sa nuque.

Les paupières closes, le souffle calme, la tête dans les nuages. C’était comme si l’oiseau retrouvait ses ailes. Cette fois-ci, il avait atteint son objectif. La chaleur du Soleil qui risquait encore une fois de lui bruler les plumes durement retrouvées.
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Dim 13 Sep 2015 - 12:47
Icare était insensible, semblait-il, à sa réponse. Cet air navré et passablement triste couvrait toujours son visage pourtant froid. N'importe qui aurait pu interpréter cette peine de manière amoureuse mais chez Icare, ce genre d'expression était à la fois froide et emplie de reproche dangereux qu'il valait mieux éviter.

Pourtant , au fond, il s'agissait de son frère et leur lien était indéniablement fort. Icare le ressentait bien plus que lui. Doucement, prudemment, il l'enlaça et percha son visage au dessus de son épaule. Eliott frissonna et se crispa. C'était si étrange, une telle démonstration de fraternité lorsqu'on savait où ils se trouvaient et pourquoi ils étaient là. Eliott se mordit les lèvres, tendit ses mains et ne sut quoi faire.

Le souffle d'Icare au coin de son oreille le faisait frissonner. Il se souvint alors de ce râle chaud qu'il avait eu la nuit où il l'avait possédé. Là aussi il l'avait enlacé, si fort que le jeune homme n'avait su quoi dire et puis, tout à coup, il s'était retrouvé plaqué au lit, violemment frappé à la moindre résistance. Le regard de son frère avait changé. Il s'était allumé d'une flamme de lubricité coléreuse qui le dévora tout entier par la souffrance et la domination.

Avait-il eu ce même éclat en tuant et en décapitant toutes ces femmes? "Pourquoi? Pourquoi as-tu fait ça? Qu'avaient-elles fait pour mériter ça? Réponds moi je t'en pris?" Il avait tellement envie de lui poser la question. Mais à la place, il enlaça son frère à son tour, se laissant emprisonner dans ses bras sans protestation. Le sentiment de culpabilité, l'absence dont il avait été coupable avait sans doute pousser son frère à cela. Si il lui avait dit non, peut-être n'aurait-il jamais commis cela. Son frère était malade et Eliott ne l'avait compris que trop tard.

En un seul geste, Icare avait balancé toutes ces résolutions que ce psychiatre avait demandé d'appliquer. S'éloigner, éviter, repousser, dominer... Tout avait été brisé par mère culpabilité.

"- Je suis... Soulagé de voir que tu vas bien."
fit Eliott en serrant le t-shirt de son frère, crispant ses doigts sur le tissu. "-Mais..."

Non, c'était Icare qui lui avait fait du mal. Tout ne pouvait se faire pardonner!
Il repoussa finalement son frère d'une main. Baissant les yeux au sol, il déglutit. Allait-il poser la question? Allait-il oser? Il devait savoir, s'il n'apprenait pas la vérité, il allait continuer à culpabiliser, à rejeter la faute sur lui qui sait, ou bien à pardonner des gestes qui ne pouvaient l'être. Mais si la réponse ne lui convenait pas? Si la solution était pire que l'ignorance? Entre frère on se disait tout, c'était nécessaire. Il avait fallut qu'il s'éloigne pendant plusieurs mois pour qu'ils finissent tous les deux en prison.

"- Pourquoi... Pourquoi ces femmes?"
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Jeu 17 Sep 2015 - 17:26
L’enfance. L’innocence. Les souvenirs.

Je me souviens. Tout me revient.
Petits déjà, nous jouions au policier et au voleur, qui aurait cru qu’à présent nous nous retrouverions tous deux dans une prison, à nous enlacer au milieu de ces sanitaires délabrés. Les jeux d’enfants étaient bien terminés, derrière nous. Si loin. Cette belle époque me manquait tellement. Je m’en souvenais encore. Comme si c’était hier. Je ne l’oublierai pas.
Nous avons grandi ensemble, nous nous sommes tant aimé. Nous nous suivions partout, nous courions ensemble, nous rions ensemble.
Les jouets, les peines, les cauchemars, le réconfort, nous partagions tout.
Pourquoi tout était ainsi terminé ?
L’amour avait remplacé cette douce fraternité.  
Je ne le regrettais pas. Je l’aimais déjà tellement.

Eliott.
Pourquoi frisonnes-tu ?
Eliott.
Pourquoi me fuis-tu ?
N’est tu pas heureux de me retrouver ?
Pourquoi ai-je l’impression de te gêner ?

Eliott avait fait son chemin, sans moi. Il m’avait expulsé de sa vie, il m’avait tiré une balle droit dans le cœur. Me laissant derrière lui. Moi qui espérais tant de lui. De Nous. Nos passions étaient si distinctes, il s’amusait, je ne pouvais le suivre. J’avais des responsabilités, des ambitions, des envies. Bien loin de ses jeux puérils.

Malade de son absence. Oui, je l’étais.
En le voyant, j’avais senti mon cœur se serrer. Si fort. Tellement fort dans ma poitrine. Ca faisait mal. Douloureux. Le manque s’était fait sentir.
Nous étions de nouveau réunis. Ensemble. L’un contre l’autre.
Etroitement lié, les liens du sang ne pouvaient se briser.
C’était si fort. Indestructible.
C’est ce qui me tenait encore hors de mon labyrinthe, hors de cette eau menaçante sous mes pieds. C’était de sa faute. Il m’a quitté…. Je suis resté. Mais je l’ai retrouvé.

Enfin.

« Oui, je vais bien. Je te retrouve enfin… Eliott… Tu m’as tellement manqué. »

Son contact était bienfaisant. Me voilà replongé des années en arrière. Quand tout était simple. Quand nos différences nous rapprochaient. Quand notre chagrin nous unissait. Quand nos envies étaient les mêmes. Nos barreaux étaient bien réels maintenant, la prison n’était plus limitée à notre chambre, nos crimes étaient bien punis cette fois-ci. Loin du "coin" où nous finissions à la maison...

« ‘Ces femmes’ ? »

De quoi parlait-il ? Je ne l’avais jamais trahi. Depuis ma femme je n’avais eu personne. Aucune autre. Il n’y avait que lui. Je n’avais commis aucune faute. Je ne l’ai pas quitté. Je suis toujours resté, derrière lui, à attendre qu’il revienne. Qu’il me revienne.
Comme je l’aime.

Les femmes. Celles qui étaient mortes.
Oui, on me l’avait dit.
C’était lui. C’était moi.
J’en payais le prix. Je me fichais des conséquences. Je savais que j’arriverais . Tout près de lui.
Eliott donne moi la force.


« Ce n’est pas moi Eliott. Tout ce que je voulais, c’était te revoir. Comme maintenant. Te serrer dans mes bras, te chérir comme je l’ai toujours fait. »


Son regard me semblait si triste, lointain, tellement éloigné de celui qui occupait mes pensées, sa joie de vivre, ses sourires, fades. Abîmés. Les affres de sa vie avaient eu raison de lui. Voilà bien longtemps qu’il avait perdu sa candeur enfantine, sa frimousse fautive, ses envies de liberté, il semblait se complaire enfermé.

« Pourquoi est-ce que tu m’as quitté, encore… ? »
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Lun 21 Sep 2015 - 10:03
Icare le serrait si fort.
Sans s'en rendre compte sans doute. Car jamais son frère n'avait sentit sa force et bien qu'Eliott fut plus haut que lui, il n'avait jamais possédé la puissance que possédait son frère lors de leurs jeux et de leurs embrassades fraternelles.

Le jeune détenu sentait son dos le bruler. Le souffle de son frère commençait à l'irriter aussi. Ses cheveux contre sa main, ses mains sur ses épaules, son plastron contre le sien... Tout cela était insupportable.
Réellement insupportable? Eliott ne savait pas si le mot convenait. Car bien que son esprit réagisse avec haine à cette preuve d'amour, son corps quant à lui trouvait cela reposant, apaisant, presque parfais. C'était comme si, après avoir gouté à la liberté, l'oiseau était heureux de revenir dans sa cage douillette, malgré les barreaux froids qui l'empêcheraient à nouveau de sortir. Trop content de picorer à nouveaux à de délicieuses graines, il oubliait un instant que le demi-tour ne serait pas possible...

Heureusement son esprit avait repris le dessus et repoussé son frère qui soupira blessé et brisé. Mais Eliott fit mine de l'ignorer. Il voulait savoir. Réellement. Connaitre le fin mot de l'histoire. Il l'imaginait déjà expliquer les raisons absurdes qui l'auraient menées à de tels agissements. Comme lorsqu'ils volaient ses amies, tuaient ses animaux, cachaient ses jouets... Ou avait tué ce chien. Eliott eut un hoquet douloureux à cette pensée.

Mais rien ne l'avait préparé à cette réponse: le déni.

"- Pas moi?" répéta-t-il sonné.

Il regarda Icare des pieds à la tête comme s'il vérifiait que l'être en face de lui était son frère. Mais le reste de ses mots pleurant son détachement, prouvaient bien qu'il s'agissait de sa chaire.

Eliott glissa sur le coté et se dégagea de son vis à vis pour se tenir debout au milieu du couloir.

"- Comment peux-tu dire que ce n'est pas toi enfin! Tu es..." il le pointa en tremblant malgré lui "-tu es toujours là à déchiqueter, tuer ou détruire. Toutes ces têtes! Toutes ces... Femmes enfin Icare!!! Rien ne justifiait ça! Je n'étais même plus là! JE..."

Il n'était plus là. Eliott pris sa réplique comme un retour de gifle tandis que son frère, sourd, lui demandait pourquoi il l'avait quitté. C'était parce qu'il n'était pas là qu'Icare avait dérivé d'avantage. Oui? Non?
Après tout, lorsqu'il fut suffisamment adulte pour cela, qui avait toujours demandé à son frère d'arrêter les coups? Qui lui prenait les objets dangereux des mains en rentrant du lycée? Qui? Lui? Eliott... La seule fois où il n'avait jamais pu s'échapper et contrôler cette chose dans son frère c'était cette fameuse nuit. Avait-il été faible? Avait-il secrètement rêvé de cela pour que son frère le viol et le frappe, croyant que c'était sa volonté?

Eliott ne savait plus. Il n'avait jamais su. Il était à nouveau perdu tandis que son frère le regardait fixement avec toujours cette air nonchalant glaçant. Ce monstre paraissait si fragile...

Eliott baissa les yeux saisit sa tête entre ses mains.

"- Pardon" souffla-t-il en s'accroupissant, fatigué."Pardon..."

Mais il ne s'excusait pas envers son frère. Il s'excusait auprès des femmes dont son laxisme avait sans aucun doute causé leur mort...
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Lun 28 Sep 2015 - 17:18
Un jour. Il en vint une autre. C’est là que j’avais compris.

C’était juste après cette fois-là. Je n’avais pu me contenir. J’avais dégagé cette fille de la maison. Et j’avais commis l’irréparable. Il avait l’air d’avoir si mal. Et moi j’adorais ça. C’était plus fort que moi. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai fait cela. Et puis, la colère a remplacé la passion, j’étais sorti. Angoissé, terrifié.
J’avais fait quelque chose de mal. Tant de mal. Il saignait.
Dégouté, j’avais regardé mes mains, tout me revient oui. Cette femme, je ne savais pas qui elle était, mais elle a payé le prix de ma faute, dans son dernier soupir, j’ai senti qu’Eliott me pardonnerait, car je l’aimais, je ne voulais pas lui faire de mal. Pas comme ça. Comme sur elle. Je ne voulais pas lui retirer la vie, je voulais au contraire la préserver à l’infini.

Personne ne l’avait compris. Il n’avait rien dit. Il y avait pris goût. Andréa aimait ça. Andréa avait su gérer l’urgence. Andréa l’avait préservé, protégé. Andréa avait toujours été le plus fort d’entre nous. Je me souviens. Tout me revient.

Il s’énervait.
Il était en colère.
Contre moi.
Je lui disais pourtant la vérité. Ce n’était pas moi.
Andréa ne voulait pas lui dire. Andréa n’aimait pas Eliott.
Il le détestait, le haïssait autant que moi je l’adorais, je l’aimais.

Non.
Il y avait autre chose. Il y avait une autre raison.
Il lui en voulait. A lui, oui, mais il y avait autre chose.
Il se mettait à genoux, devant moi. Fautif, coupable.
Non.

Ca n’était pas de ma faute. C’était de la mienne. Accroupi. Devant moi.
Il m’avait tant manqué…. Et j’avais la sensation de le perdre. Encore.
Pourquoi pensait-il à ses femmes ? Et moi ? Je n’existais donc plus pour lui.

Je m’accroupis aussi. Mais, je ne tiens pas sur mes genoux. Maman dit toujours que je suis « mal droit »… Alors je tombe, encore sur mes fesses. J’ai toujours plein de bleu.
Eliott, il est revenu. Mon grand-frère. Je suis content. Alors je me jette contre lui dans ses bras.

« Pourquoi t’es tout triste Grand-frère…. Maman est rentrée ? Elle t’a fait du mal ? J’aime pas quand maman elle sent fort…. Après elle est méchante avec nous. »


Il fait sombre. Froid… Pourquoi c’est tout sale ? J’ai peur… Cet endroit. Où est ce qu’on est ? C’est comme à la maison. Quand on jouait avec papa, mais…. La prison semble bien plus vrai que sur mes dessins.

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Mar 29 Sep 2015 - 12:40
Icare ne comprenait pas. D'un geste curieux, il s'était accroupit, se positionnant à son niveau.
Eliott, les mains toujours sur le visage, n'osait pas lever les yeux. Il ne voulait pas voir cet air d'incompréhension dans ceux de son frère. C'était trop bizarre. Trop étrange. Cela créait un malaise horrible chez Eliott. Comment son frère ne pouvait-il pas comprendre ce qu'il avait fait? Pourquoi niait-il tout en bloc? Eliott savait de quoi il était capable! Il l'avait vécu tant de fois! Il savait que s'il ne mettait pas un holà sur ses actions, parfois, son amour se transformait en une obsession croissante malsaine qui finissait par rendre tout ce qui gravitait autour d'Eliott nuisible. Et comme tout nuisible, il les écrasait d'un geste froid.

Entendant le froissement de son uniforme, Eliott sursauta et se mis sur la défensive. Il ne voulait pas que son frère le touche.

"- N'approche pas!"

Mais Icare ne l'écoutait pas. Il ne l'écoutait jamais. Dans la tête de son frère, c'était toujours un vrai monologue. Alors il sentit cet homme reprendre la prise qu'il avait perdu tantôt. Elle était même plus forte ce qui fit frissonner Eliott. Ainsi accroupit, les deux frères devaient avoir l'air passablement idiots mais ce que ressentait le détenu le plus jeune à ce moment, c'était surtout de la crainte.

Eliott ferma les yeux et attendit. Il attendit que ce câlin se termine, comptant les secondes comme s'il s'agissait de ses battements de cœur. Mais tout à coup, il du ouvrir ses paupières de surprise. Car Icare parlait étrangement. Eliott ne s'attendait pas du tout à cela. Il se dégagea et regarda méchamment son frère. Icare avait un regard interloqué. Comme si quelque chose le tourmentait. Mais pas ces femmes... Pas ces histoires de meurtres... C'était leur mère qui le tourmentait. Pourquoi?

"- Est-ce que tu te moques de moi? ce n'est pas drôle arrête!"
rétorqua-t-il sèchement en se dégageant méchamment.

A sa grande surprise, Icare tremblait. Il était comme un enfant grondé, cherchant tout de même à consoler la personne qui semblait pleurer face à lui. Peut-être alors, pensa Eliott, peut-être ne s'agissait-il pas d'Icare.
Il se souvint du médecin prétextant une schizophrénie. Cette personnalité là le voyait comme un grand frère? C'était donc Icare plus jeune non? Était-ce Andréa?  Cet Andréa qu'il avait connu si peut de temps avant qu'Icare n'apparaisse, celui-là même qui avait tuer ce chien?

Le taulard ne savait pas quoi faire. Fallait-il fuir ce petit démon dans ce corps faible et adulte? Était-ce lui? ou bien Icare métamorphosé? Ou bien une autre personnalité? Combien en avait-il? Était-ce dangereux? Ou bien, maintenant qu'il en avait les moyens physique, pouvait-il l'affronter? Mais là, assit pitoyablement, Icare ne lui faisait plus ressentir de sentiment de menace... Il avait plutôt pitié de lui.

Eliott soupira... Il était une vrai éponge. Assimilant à chaque fois les sentiments de son frère. C'était cela que lui avait reproché le psychiatre. Mais comment pouvait-il en être autrement? C'était son FRÈRE!

"- Andréa? C'est ... C'est toi?" demanda-t-il peu convaincu, prenant toujours ses distances de haut mais tendant une main tâtonnante sur ses cheveux blonds.
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Invité
Mar 6 Oct 2015 - 18:38
Peur. Angoisse.

Effrayant. Tout me faisait peur ici.
Du fracas. Beaucoup de bruits. Des grilles qui s’ouvrent, se ferment, s’entrechoquent plus loin. Des plaintes, des cris. Où est ce que je suis ? Je ne me souviens pas de cet endroit. Ni la salle de bain, ni les toilettes ne sont si grands à la maison. C’est sale, il y a des traces noirs un peu partout, ca sent l’urine. Très fort.
Les robinets et les WC fuient… Il y a de l’eau partout par terre, des flaques comme quand il pleut dehors. Maman n’aimait pas qu’on barbote dedans.
Tout était cassé. Il y avait des barreaux de métal aux fenêtres. C’était comme quand maman nous punissait, elle nous enfermait sous le placard de l’escalier. Elle criait si fort.
Très fort.
Elle était méchante.
Est-ce qu’elle était là, elle aussi ?

Mais je ne risquais rien, parce que j’étais avec grand-frère. Lui, il ne la laissera pas me faire mal, il me défendra, il l’a toujours fait. Je suis avec lui. C’est le plus important. J’avais peur qu’on soit séparés. Qu’on ne se revoit plus.
Un jour on jouait, on riait ensemble, juste tous les deux. Et le lendemain, il avait disparu.
Comme papa.
Il était partit, il avait quitté la maison. Il m’avait laissé tout seul. Dans le noir. Il sait pourtant que j’ai peur du noir. Il y a pleins de monstres la nuit, sous mon lit là où je me cachais quand papa était en colère, dans les armoires, là où on s’enfermait quand maman avait beaucoup bu.

Pourquoi est-ce qu’il crie ? Pourquoi est-ce qu’il ne veut pas que je l’approche ? Il ne m’aime plus ?
J’ai fait quelque chose de mal ? Il a l’air si triste. Il pleure ? Mais j’étais trop content pour que sa plainte ne m’atteigne. Et je le serais. Plus fort. Au maximum. Autant que je le pouvais. J’étais si heureux.
J’avais l’impression de retrouver un jouet précieux, un peu cassé, que j’avais perdu. Ca m’arrivait tellement souvent. Ca mettait toujours maman en colère mais Eliott m’aidait toujours à les retrouver. Et ca je ne l’oublierai pas.

Pourtant, cette fois-ci, même Eliott avait peur. Il tremblait, il restait là. Prostré, accroupi. A se lamenter dans ses mains. Je l’entendais.

« Je suis là, Eli, je serais toujours là. Pour te protéger. Comme toi. Comme tu le fais toujours avec moi. Je suis là. » Murmurai-je d’une voix fluette et tendre.

Je l’avais toujours suivi. Il avait toujours tenu ma main. Quand je tombais, il me relevait. Quand je pleurais, il m’apaisait. C’était peut –être à mon tour maintenant ? A moi de le soutenir, de lui tenir la main…
Pourtant il me repoussait, et je tombais. Pourquoi ? Qu’est-ce que j’avais fait ?
Etait-ce de ma faute ?
Est-ce qu’il me détestait ?

Et je tombais. Et je pleurais. J’étais si triste. Apeuré.
Troublé, agité, tourmenté.
Pourquoi ?
Je ne rigolais pas. Le jeu était terminé, la partie n’avait pas commencée… J’étais sur les fesses, dans une flaque d’eau, me demandant si c’était le début d’un amusement, ou juste la fin de notre amitié.

« Je ne rigole pas. »
Hoquetai-je entre deux sanglots.

Et je pleurais. Sans m’arrêter.
Je ne comprenais pas. Pourquoi il faisait ca.

« Je suis désolé… Pardon… Je suis désolé grand frère. »

Je ne voulais pas lui faire de mal.
Je l’aimais trop pour ca.
Il me manquait.
J’étais pourtant si heureux, et là je pleurais comme lorsque je perdais. Mauvais joueur. Il venait pourtant toujours me réconforter.

Andréa. Oui.

« Oui ! C’est Andy, tu te souviens…Andy… Oh ! Je suis content ! »

Il se souvient. Tout lui revient… Encore une fois je me jette dans ses bras, pleurant plus, à chaudes larmes. On s’est retrouvé. Enfin.
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Mer 7 Oct 2015 - 16:03
Bon sang Eliott... Reprend toi! Vire le! Repousse le! Appel les gardes!

Eliott essayait de se résonner, de calculer froidement les choses pour mieux y échapper car on nageait en plein psychodrame.
Quelques minutes avant, son frère, son grande frère! Avait tenté de le questionner. Il l'avait même gourmandé avec la déception due au chantage affectif habituel chez Icare.
Et puis tout à coup il avait changé de masque. Lorsque Eliott lui avait demandé des comptes, cette personnalité si forte s'était mise à pleurer à chaudes larmes.

Lorsqu’Eliott repoussa Icare, il le vit tomber gauchement sur ses fesses, remplissant son pantalon d'une eau trouble issue des bouches d'évacuation du plafond tant rouillée qu'elles fuyaient.

Le grand frère était devenu une sorte de chose toute craintive et ridicule.
Lorsqu'il s'était jeté sur lui de bonheur, les bras grand ouvert, inconscient de sa force et de son poids, Eliott avait blêmit.

C'était incroyable! Il n'avait jamais vu un tel revirement de situation... Pas comme ça. D'habitude c'était violent, méchant!... Là c'était... Pitoyable!


Andy? Andy comme Andréa? Ou un autre? Mais merde aidez-moi!

Le prisonnier était perdu. Depuis quand était-il devenu le grand frère dans l'histoire? Pourquoi Andréa ou Icare, il ne savait plus, d'obédience violente et malsaine devenait-il tout à coup un vrai petit agneau qui ne pouvait s'empêcher de verser des larmes de joie et de soulagement contre son t-shirt.

Eliott le regardait se frotter amoureusement contre son torse comme un enfant de 8 ans... Est-ce que Andréa avait régressé ou était-ce un nouveau dans le quartier des monstres?Peut-être était-il lui aussi dangereux.

Eliott soupira et leva le visage d'Icare vers lui. C'était presque drôle... Çà aurait pu l'être si ce n'était pas aussi terrifiant. Icare semblait tout à coup si fragile, si seul, comme entièrement dépendant de lui. Il voyait dans ses yeux encore bouffis une lueur d'admiration à son égard. C'était à ne plus rien y comprendre...

Reprend toi! C'est une ruse! Il n'a jamais été comme ça...


Qu'aurait dit le psychiatre? fallait-il jouer le jeu? Ce n'était pas bien dure. Eliott était déjà envahit d'un sentiment de pitié certain.

Doucement ses mains tapotèrent confortablement le dos de ... Andy... En chantonnant des "là là".

"- Andy... Tu te souviens de ce que tu fais ici..." demanda-t-il hésitant, pesant chacun de ses mots de peur d'enclencher un mécanisme qui lui échapperait.

Il laissa un silence passer et, trop curieux, cherchant aussi à se protéger, demanda à nouveau.

"- Tu peux dire à ton grand frère où est... Ou est Icare, Andy?"


Il voulait en être sure! Il voulait compter!
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Jeu 15 Oct 2015 - 14:49
Où était la maison ? Où était ma famille ?

Eliott était là. Mais il n’y avait ni papa, ni maman. J’ai les fesses toutes mouillées, et mes larmes avaient tellement coulées. Les yeux rouges, bouffis, la mine boudeuse et attendrit, je restais pendu au cou de grand-frère.
Mon cœur me faisait mal dans ma poitrine. Tout serré. Je m’accrochais, autant que je le pouvais, tirant sur le haut de mon frère, si fort, entre mes doigts. J’avais mal. Si mal. Et j’étais si content.
Il ne m’avait pas oublié, pas tant que ça.

C’était peut-être une blague. Pour me taquiner, comme il le faisait souvent. Il me repoussait, pour me voir pleurer et puis lui il rirait, venant ensuite me réconforter. Ses jeux à lui étaient parfois cruels mais ils finissaient toujours par me laisser gagner.

Je restais là. A me blottir, à espérer. A prier pour qu’on reste ensemble. Maman disait toujours qu’on était très, trop importants l’un pour l’autre. Que la famille c’était le plus important. La fraternité. Elle disait ça. Oui.
Et papa. Papa dans tout ça…Je ne m’en souviens pas beaucoup. Il n’était pas gentil. Il criait si souvent, il partait, il revenait. Jamais longtemps. Et ça je ne l’oublierai pas. Parfois il me frappait. Sans raison, et il hurlait. Il était fou. C’était un monstre. Il me faisait si peur. Est-ce qu’il était là lui aussi ? Est-ce qu’il allait nous retrouver ?

Je sentais sa grande main dans mon dos. Il était doux. Grand frère ne criait jamais. Jamais contre moi. Il était si gentil. Il m’avait beaucoup manqué. Il avait une voix toute tranquille, agréable, il chantonnait, comme il le faisait pour me rassurer. Et je le serais plus fort, m’accrochant, reniflant, me calmant.
Et puis, il lève mon visage, pour me regarder, il ne se souvenait plus de mon visage ? A quoi je ressemblais ? On ne s’était pas vu depuis si longtemps…J’avais changé ? Il avait une tête bizarre, comme s’il ne comprenait pas. Il me dévisageait…. Et je lui souriais et je riais.


« …Ici ? Mais je sais même pas où on est. Je dormais. Je dors beaucoup.  Et personne n’est venu me réveillé. »
Répondis-je à sa première question.

Et puis. Le silence. C’était bizarre. Il voulait me demander quelque chose. Eliott hésitait.

« Icare ? … Mais grand-frère, Icare il est dans le livre, tu te souviens ? Le livre de maman, c’est le garçon qui arrive à voler… Avec ses ailes. »

Je pointais la fenêtre encombrée de barreaux, montrant à mon frère le ciel azur au dehors. Espérant y voir le héros de la légende, volé vers le Soleil…

« Celui qui arrive à voler dans le ciel. Là-haut. Tout là-haut. »
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Lun 19 Oct 2015 - 15:22
Celui qui volait tout haut...

Eliott regarda le ciel à travers les barreaux, suivant le doigt naïf de son frère. Est-ce que Andy n'avait aucun souvenir d'Icare? Était-ce ça être schizophrène? Connaître différentes personnalités sans que jamais elles ne se retournent pour parler entre elles? Est-ce que chacune d'elles cherchait désespéramment à passer à travers les barreaux et à laisser les autres en prison pour voler dans le ciel en solo?

"-Ce n’est pas moi Eliott"

Et si Icare avait dit la vérité... Et si ce n'était pas lui qui avait tué toutes ces femmes mais son autre personnalité hargneuse et mauvaise. Dans ce cas, il ne s'en souviendrait pas... Et la première chose qu'il aurait vu dans le regard d'Eliott aurait été un jugement et non un soutient.

"- Oui... Suis-je bête c'est vrai... Merci ... Andy" sourit faiblement le détenu en conservant son frère dans ses bras.

Eliott n'avait pas compris à temps le problème de son frère. Il n'avait toujours vu Icare que comme une sorte de masque double pivotant. L'un cadavérique et l'autre diabolique... Toutes ces peines engendrées à cause de lui l'avaient tellement affaiblies qu'il avait souhaité ne jamais le revoir. Et puis... Icare devait être en fait autant victime que lui. Coincé dans ce corps avec deux autres personnalités... Trois... Quatre ou même cent! Qui sait combien il pouvait y en avoir là dedans!
C'était terrifiant... Mais... Qui d'autre pouvait aider Icare maintenant?

Peut-être que cette volonté de le suivre partout émanait d'un appel au secours constant... Eliott ne savait quoi penser... Mais pour l'heure, il était temps de s'occuper du dénommé Andy.

"- Aller lève toi !" ordonna-t-il gentillement en l'aidant à tenir sur ses jambes.

Il inspecta une nouvelle fois son "petit frère". C'était clairement Icare. Ses cheveux blonds tombaient devant son visage fin mais l'élégance avait entièrement disparue. Il n'était plus qu'un joli garnement de plus de 30 ans en train de jeter des regards un peu affolé partout.

A merde il doit être perdu!

Comprit tout à coup Eliott. Après tout si Andy ne savait pas ce que faisaient les autres il avait du se réveiller comme ça au milieu de cet endroit lugubre... Avec ce qu'il nommait (Eliott ne comprenait pas pourquoi...) son grand-frère.

Eliott remis quelques mèches blondes d'Andy en place et essaya de sourire de manière rassurante.

"- Ici on est chez moi... Tu vois je suis avec des amis dans une... Euh... Une grande colonie oui c'est ça! Une colonie de vacances pour enfants un peu spéciaux... Tu n'as rien à craindre..."

Il espérait au fond de lui que ça marcherait et étrangement, bien qu'Andy le mette moins mal à l'aise qu'Icare, le rôle de l'aîné l'angoissait et le sien lui manquait un peu... Prendre les choses en main... Il n'avait jamais réellement su le faire car depuis tout petit c'était Icare qui prenait les décisions à sa place.
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Mer 28 Oct 2015 - 10:55
Contes. Merveilles. Héros.

La légende d’Icare, maman me la racontait très souvent. Parmi les héros comme Achille ou Ulysse, comme les sirènes, les cyclopes et les autres créatures fantastiques, il restait mon favori. Avec ses grandes ailes dans le dos, faites de plumes d’oiseaux et de cire, il devait vraiment ressembler à un ange, un bel ange volant vers le soleil, vers la liberté, loin du labyrinthe.
J’aurai aimé voler avec lui, qu’il me porte vers la chaleur réconfortante du soleil, je voulais fermer les yeux, ca devait être tellement bien de voler.
Tout là-haut.
Avec Eliott….

Le vent dans le visage, mais le corps tout léger.
Quand je suis sur la balançoire, dans le fond du jardin, je m’imagine en train de voler là-bas, j’oublie les crics de maman, le verre qui se casse par terre, les colères de papa. La balançoire est toute cabossée, toute rouillée, mais elle me plait beaucoup. J’espère qu’on ne me l’enlèvera jamais. Eliott me poussait toujours, et je balançais mes jambes pour aller plus haut, toujours.
Mais tout avait changé, grand-frère était parti. Les jeux avaient cessés, j’avais arrêté de rêver, j’avais compris que rien ne serait comme avant. Je n’avais pas compté. Des mois, des années nous avez séparez sans doute. Il me manquait. Tellement.

Pourtant, maintenant que nous étions ensemble. Je sentais que quelque chose n’allait pas…. Une sorte de malaise. Eliott était bizarre, il avait du tracas.
Et j’avais peur. Voulait-il encore me laisser derrière lui, sans penser à moi. Je voyais d’autres enfants jouer ensemble, comme nous le faisions, ils se poursuivaient, en s’amusant, j’avais le cœur tout serré. Et je pleurais. Allait-il repartir ? Comme l’avait fait papa ?
Est-ce que c’était de ma faute ?
Est-ce que c’était à cause de moi si papa était parti ? Je n’avais pas été suffisamment gentil avec lui ? Je n’avais pas été le fils qu’il désirait ?

Je sentais son odeur, si familière, elle me rappelait la maison… C’était bien. Je fermais les yeux, me blottissant, me laissant dorloter. Je me sentais bien. En sécurité. Ca faisait très longtemps que ca ne m’était pas arrivé.
Me lever ? J’obéissais. Par contre, j’étais fatigué. D’un coup, ma tête me tournait. Je n’arrête pas de dormir. Je ne sais pas pourquoi. Mais je ne veux pas quitter Eliott si vite… Ce serait tellement dommage. Il profiterait de mon sommeil pour partir. Encore. Je le savais.

Debout je sentais la main d’Eliott caresser mes cheveux, me recoiffant, comme il avait l’habitude de le faire avant. J’étais toujours débraillé, alors il m’aidait.
J’aimais bien.
Ses mains étaient grandes.
Elles étaient si douces.
Comme celles de Maman.

« … Je ne peux pas vivre sans toi… » Murmurai-je dans un soupir, blottissant ma tête contre sa paume.

J’y croyais, j’espérai qu’il ne me laisserait plus. Qu’il comprendrait.
Peut-être qu’un jour aussi, papa reviendra. Il était parti. Comme un voleur… Les sirènes de la police. Je m’en souviens encore. Nos jeux étaient devenus réels. Le gendarme et le voleur. Cette partie nous avait tout pris.

« Une colonie… Ah bon ? Mais…on n’a pas d’argent pour ca ? »

Ils n’étaient jamais partis en vacances.
Il avait toujours rêvé de voir la mer, ou la montagne, même un parc d’attractions ou une colonie de vacances… Et même si celle-là était un peu bizarre,  j’étais content d’y être avec son frère, tant pis pour le reste.
Si fatigué… Mes jambes ne me tenaient plus, je voulais dormir… Mes paupières étaient lourdes, et Eliott me semblait si flou, lointain.

« J’ai sommeil Grand-Frère. »
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Mer 28 Oct 2015 - 15:27
Icare sombrait... Ou plutôt Andy...
Eliott regardait son grand frère cligner des yeux, chercher à réveiller ses paupières tout à coup alourdies par un sommeil foudroyant.
Higgins le tira dans un coin des toilettes et le serra contre lui pour ne pas le voir tomber une deuxième fois. Ce n'était pas une mince affaire car même si Icare était légèrement plus fin et plus petit que lui... Il n'en demeurait pas moins un adulte.

"- Andy la colonie c'est moi qui l'ai payé... Je travail maintenant tu sais..."

Décidément, toute leur relation se basait sur un mensonge éhonté. Alors qu'Eliott rencontrait pour la première fois Andy, tout ce qu'il trouvait à lui dire c'était un conte de fée macabre pour déformer la réalité. Peu glorieux mais au final, le "petit garçon" n'y vu que du feu au soulagement d'Eliott qui s'attendait à le voir exploser à chaque mot, trop habitué aux réactions autoritaires d'Icare pour se rendre compte que le petit Andy ne pouvait rien faire de plus que de le serrer amoureusement dans ses bras, effrayé.

Leur seuls point commun aux deux personnalité était ce regard transperçant, presque malsain, qu'ils avaient en le voyant, comme lorsqu'un chat patiente jusqu'au moment où il sauterait sur l'oiseau qu'il guettait depuis plusieurs minutes.

Mais ce n'était pas le moment de lui faire croire que le sol était un lit. Icare semblait tout à coup réellement épuisé. Comme si en changeant de personnalité, il avait laissé les ennuis le rattraper.

Eliott ne voyait qu'une solution: protéger temporairement son frère jusqu'à ce que, en redevant "lui-même" il s'enfuit en courant.

"- Et si on allait dormir ailleurs hein Andy? Ce sont les toilettes ici"

Bon ok...C'était une évidence mais j'ai jamais eu de frangin aussi petit alors je me demande si il va comprendre...

A la réflexion, c'était aussi la première fois qu'il le couchait... Son frère. Jamais il n'avait vu Icare dormir. C'était toujours lui qui s'endormait dans ses bras étant petit. C'était toujours aussi Eliott à finir par se coucher en premier éreinté par une soirée de révision ou de dispute. C'était également toujours Icare qui l'attendait après le retour du jeune homme d'une soirée arrosée.
Andy était décidément tout l'inverse de ce que Eliott avait jamais eu l'habitude de voir et ce changement créait en lui un sentiment de fraternité nouvelle et étrange.

"- On va aller dans la bibliothèque, c'est calme là bas et personne n'y met les pieds" sourit-il.

C'était la solution la plus sage étant donné qu'ils n'avaient pas droit de partager leur cellule. Et d'un autre coté c'était bien plus sécurisant car que se passerait-il si Icare pénétrait sa cellule tandis que Andy s’éclipserait?

Eliott frissonna, sentant tout à coup les mains fantômes qu'avaient eu son frère ce soir là... A la maison...
Oui... Il le voulait loin de son lit!
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Lun 16 Nov 2015 - 15:51
La fatigue, le sommeil, dormir.

Epuisé. J’étais épuisé. J’étais tout chancelant, je ne tenais pas très bien sur mes jambes. C’était difficile de tenir debout. Heureusement, grand-frère était là pour veiller sur moi, prendre soin de moi.
Je ne sais pas trop comment, mais on se retrouva tous les deux dans un coin des toilettes, au sec. Il me tenait si fort dans ses bras, pour ne pas que je tombe sans doute, c’était agréable. Ca faisait si longtemps que ça n’était pas arrivé. J’étais heureux, très content.
J’avais l’impression de retrouver un morceau de moi, une partie de mon cœur. Quelque chose que j’avais perdu… Sans jamais pouvoir le trouver, sans savoir ce que c’était réellement.

Je regarde son visage, il a tant changé, il a tant grandi. Je me sens encore plus petit, comme si moi je n’avais pas changé, je reste le même. Un enfant, trop petit pour comprendre, trop jeune pour me défendre. C’était toujours lui, c’était toujours Eliott qui me protégeait. Qui s’occupait de moi… Maman elle, elle n’en avait rien à faire, elle buvait toujours beaucoup…. Je ne sais pas pourquoi. Et papa…Papa n’était jamais là…Où  alors quand il était à la maison, il criait… il hurlait sur nous…Il tapait maman si fort, il me faisait si peur.
Il fallait que j’oublie tout ça. Que je n’écoute plus. C’est ce que disait Eliott.

« Toi tout seul ? Tu travailles ? C’est pour ca que tu es parti ?... Tu travailles où ? Tu ne me l’as jamais dit avant. »

Aller ailleurs ? A la bibliothèque. Ce serait mieux pour lui. C’est ce qu’Eliott disait. C’est ce que je comprenais en tout cas. J’espérai qu’elle n’était pas bien loin, car je ne savais pas si je pourrai aller jusque là-bas. C’est vrai que ce serait toujours mieux que les toilettes….Je ne sais même pas comment je m’étais retrouvé ici.

« D’accord…Je vais essayer. »

Pas sûr que j’y arrive. J’étais si fatigué. C’était si dur….Mes jambes étaient cotonneuses, tremblantes…Je n’arrivais pas bien à me relever sans l’aide d’Eliott, je n’avais pas beaucoup de forces. Mais je faisais des efforts.
Ca semblait important pour mon frère, comme s’il craignait quelque chose, ou quelqu’un. Papa n’était peut-être pas loin ?
Je me levais, soutenu par Eliott, suivant doucement ses pas, m’y ajustant…Mais je me sentais déjà partir ailleurs… J’étais si fatigué…. Mes paupières étaient très lourdes, elles se fermaient d’elles-mêmes sans que je n’arrive à les maitriser…
Je me sentais si faible, si las, comme si je n’avais pas mangé ni bu depuis des jours.
C’était si dur… Que m’arrive-t-il ?
J’avais si mal.

Mon estomac était serré, mes entrailles contractées. Ma tête était si lourde. Je ne me sentais pas bien, inondé d’une nausée de bile…Sans tenir plus longtemps, je déglutis, vomissant à terre, à mes pieds, sans trop me salir heureusement. Une bile translucide, et surtout douloureuse…. Je hoquète… les larmes en coule de mes yeux…

« Je crois que je suis malade… »
Murmurai-je à l’attention de mon frère.

Je ne comptais que sur lui pour m’occuper de moi. Papa et maman, où qu’ils soient… Eux ils s’en fichaient…Je n’avais qu’Eliott… Ma seule famille…Celui que j’aimais le plus au monde...
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Lun 7 Déc 2015 - 10:30
Eliott voyait son grand frère partir en lambeau. Pourquoi cet "copie" était-elle si faible et malade? Le garçon passa son bras par dessous celui d'Icare et le leva, ne pouvant s'empêcher de le regarder inquiet.... Peut-être faudrait-il mieux aller à l'infirmerie qu'à la bibliothèque?

"- Je travaille dans... Le droit et maintenant je prends de vacances ici avec toi..."

Eliott frissonna. Avec lui? Des vacances? Surement pas! Il ne voulait pas qu'on les voit ensemble. Et surtout, si jamais Icare se réveillait dieu seul sait ce qu'il pouvait faire lui qui avait osé poser les mains sur lui. La meilleure solution était encore la bibliothèque. Là bas, il pourrait se mettre à l’abri des regards tout en ayant l'option de se jeter sur un gardien si jamais il y avait un problème.

"- Vient prêt du lavabo..." lui conseilla-t-il en balançant sa tête blonde au dessus de la cuvette.

Le teint jaunâtre de son frère faisait vraiment peur et le petit frère ne savait faire qu'une chose dans ses cas là. Est ce que ce "jeune garçon" était psychologiquement malade à tel point que son corps se persuadait lui-même de son état? Ou bien recevait-il toutes les faiblesses physiques réelles de ses autres "versions"? A vrai dire le jeune détenu paniquait de plus en plus. Jamais son frère ne s'était montré malade. Cette première le rendait perplexe.

"- Regarde le trou là..."

Il fit alors couler l'eau glacée et passa doucement sa tête en dessous. Mieux valait, quand on tournait de l’œil, une bonne douche froide.
Tandis que le filet transparent tombait sur sa chevelure, Eliott couvrait son nez et sa bouche pour qu'il puisse respirer. Le voir ainsi courbé le rendait très mal à l'aise. Il fit reculer son frère, l'essuya de ses mains à défaut de son t-shirt qu'il lui avait déjà donné, et plongea son regard dans le sien.

IL n'aurait jamais cru cela mais Icare lui manquait presque. Cette version frelatée était attachante et douce mais si... Fragile. Or ce qui était fragile nécessitait des responsabilité et c'était une qualité dont Eliott avait du mal à se parer.

"- Aller, on va aller s'installer au chaud entre deux étagères sur des coussins d'accord?" sourit-il un peu tendu.

Comme un parent, il lui pris la main et le conduisit vers la porte. IL saisit sa veste et la ferma entièrement après l'avoir enfilée pour que personne ne lui reproche de n'avoir aucun t-shirt sur lui. Mais ce qui serait le plus dangereux, ce serait l'attitude d'Icare pendant la traversée. Il faudrait vraiment faire au plus vite et au plus discret.

"- Allez suit moi et... En silence d'accord? Le premier qui parle à un gage"


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