Je veux te voir nu.

Tout débuta quand Darness arriva à la prison de bon matin et qu'on l'affecta à la surveillance de la salle de sport, bien sûr pendant le quartier libre quand elle était ouverte, le reste du temps il allait surveillé là où on en avait plus ou moins besoin.

Le brun se réjouissait qu'il n'ait pas encore eu affaire à des débordements, ni à grand chose d'autres en fait... Le peu de discussion digne de ce nom qu'il avait eu c'était avec des prisonniers, et des blonds qui plus est. Y avait-il une majorité de blond ou alors il les attirait plus que les autres ? Non ? Bon, il n'avait rien contre les blonds, disons juste que ça lui rappelait certains mauvais souvenir donc il se passerait bien d'en croiser autant. En dehors de ça, tout se passait bien, étrangement bien d'ailleurs, et calme, ce qui renforçait sa méfiance, quand c'était aussi calme c'est que forcément quelque chose se préparait. Forcément. Il le savait mieux que quiconque et observait les détenus avec plus d'attention, sur le qui-vive, prêt à l'attaque au moindre mouvement suspect.

Au final, rien ne s'annonçait quand même. Peut-être qu'il était tombé en pleine période de calme ? Il supposait que ça pouvait aussi arriver en prison, mais bien sûr, que la moindre étincelle pouvait mettre le feu au poudre, et ce sera son travail de l'éteindre avant que ça n'explose. Faisant son petit bonhomme de chemin, il arriva donc à la salle de sport et observa les détenus en train de faire pratiquement tout ce qu'il faisait tous les matins. De la course, de la musculation, des étirements... Il connaissait tout cela par coeur, mais n'avait pas pour habitude d'observer les autres faire.

Le gardien ne fit d'abord pas trop attention à cette pièce remplis de chaleur, de sueurs et de testostérones, bien qu'il n'ait pas l'habitude de ce genre d'endroit, il n'en demeurait pas moins à son travail et il devait faire preuve d'un professionnalisme exemplaire, pas question pour lui qu'au bout d'un an, on lui dise qu'il n'a pas été à la hauteur et qu'il soit se retaper encore un an ou deux, ça non. C'est ce à quoi il pensait avant que son regard ne tombe sur un dos recouvert de quelques perles de sueurs... Un dos parfait...

Une sorte de silence, un arrêt sur image se fit dans la tête de Darness qui aurait dû de toute évidence ne pas poser les yeux à cet endroit précis... Mais que voulez-vous, même le meilleure des hommes ne peut pas lutter contre ses pulsions animales qui le font avoir envie d'autres personnes...

La prison... Quel merdier.
Quoiqu'au fond, l'italien n'avait pas trop à s'en plaindre. Depuis son incarcération, il n'avait pas été emmerdé et les pauvres fous qui avaient tentés la chose s'étaient très vite rendu compte que ce n'était clairement pas une bonne idée. Du coup, on lui fichait la paix et lui, n'emmerdait personne et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que. Car oui, il y a toujours un sauf. Si lui était piégé ici, sa condition n'était pas ce qui le dérangeait le plus. Il pouvait toujours s'en sortir. En revanche, ce qui le taraudait franchement, c'était la condition de sa fille et de sa sœur. Bien que cette dernière fusse avocate, et brillante de surcroit, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une peur sourde à l'idée que la 'Ndrangheta ne leur fasse du mal. Ou pire, lui l'arrache Nina des bras pour la mettre il ne savait où. Il savait que ce n'était pas le genre de la maison, mais c'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher de s'en faire. C'était qu'une gamine après tout... Et puis, en prime, il y pensait tellement qu'il en faisait des cauchemars. Et cette nuit, il n'y avait pas échappé. Et il avait passé trois longues heures d'insomnies à cause de ça.
Se tournant et se retournant en tout sens dans sa couchette, ce fut la sonnerie stridente intimant l'ordre aux prisonnier que c'était l'heure de se lever qui acheva de le faire bouger de son matelas. A partir de là, la journée s'enchaina rapidement mais ce fut avec un plaisir certain que l'assassin se retrouva en salle de sport.

Il avait toujours aimé le sport bien qu'il n'en avait jamais fait de façon régulière.
C'était plus quand ça le prenait qu'il appréciait une bonne course où des longueurs de piscine. Et puis, pour lui, le sport avait de magique le fait de lui faire oublier en partie ses problèmes. Du coup, s'était tout naturellement qu'il s'était retrouvé sur le tapis de course à enchainer les différents programmes de l'engin. Rapidement, il avait finit par abandonner sur le côté son t-shirt blanc pour se mettre à courir torse nu. Il n'avait pas beaucoup de change pour la semaine, pas la peine de gâcher un t-shirt avec de la sueur.
Au bout de près d'une heure de course, l'italien finit par descendre de l'engin, le cédant à un autre détenu, pour aller s'assoir sur un banc, utilisant une serviette mise à disposition pour retirer la sueur luisante de son visage et de ses épaules. En parcourant la salle du regard tout en se faisant, il remarqua dans un coin un garde brun aux longs cheveux qui semblait visiblement lui loucher dessus. Était-ce lui ce regard qu'il avait momentanément sentit durant sa course? Allez savoir. Quoiqu'il en fut, Angelo ne se priva pas pour détailler du regard l'inconnu sans la moindre gène. Après tout, il était loin d'être moche et puis, l'humain avait des yeux, ils étaient bien là pour servir à quelque chose!
Pour autant, il ne s'amuserait pas à aller vers le garde. C'était bien plus amusant de voir ce qu'allait faire celui-ci plutôt que de lui rentrer directement dans le lard.
Question de tact.

Tout ce qu'il fallait retenir c'est que Darness s'était fais complètement cramé...
Il l'avait su au moment où l'homme avait tourné son regard vers lui. Il pensait avoir été discret pourtant mais pas assez de tout évidence. Il était sûr que personne d'autre ne l'avait remarqué néanmoins. Le truc avec le brun c'est que tout allait bien tant que personne ne le remarquait, il faut dire que même si on ne peut nier qu'il est plutôt beau, comme il est très froid et qu'il fait la gueule ça se voit tout de suite moins et il arrive à se faire plus discret. Heureusement d'ailleurs, parce qu'en se souvenant de ces furies qui lui couraient après à l'université, ça lui faisait froid dans le dos.

Mais là, il était loin de toutes ces filles qu'il avait connu là-bas, maintenant il était dans une prison, entouré de mec en pleine transpiration... ça pourrait paraitre dégueulasse pour certain mais Darness trouvait ça très érotique, lui. Seulement, il n'avait jamais voulu que quelqu'un le remarque en plein matage de pectoraux en chaleur. Quand est-ce qu'il avait compris qu'il était gay ? Alors ça, c'était une bonne question... Déjà, le fait d'aller à l'université l'avait complètement dégouté des femmes, ensuite il y eut la rencontre avec l'amour de sa vie, et là, il ne pouvait pas se voiler la face. D'ailleurs il a été plutôt clair à ce sujet même si l'autre jeune homme était hétéro, à la base. Et maintenant, il ne se gênait pas vraiment pour mater les mecs dans la rue, dans les magazines, dans la prison...

étrangement, il avait plutôt un faible pour soit les mecs très mignons soit les très virils, plus du genre à être hétéro en réalité... Un peu comme le chef des gardiens, qui en plus d'être attirant, était vraiment classe... Il détourna le regard en remarquant que le détenu l'observait, il n'avait pas envie de s'attirer des problèmes et savait à quelle point les gens étaient chatouilleux quand on les observait, même à peine. Pourtant, qu'est-ce qui avait de mal à regarder quelque chose de beau ? Ils devraient se sentir flatté plutôt que de s'énerver pour rien. Mais bien vite, il se sentit observé à son tour, sans aucun doute l'homme qu'il était en train de mater un peu plus tôt, bien entendu il n'était pas question pour lui d'aller lui parler, surtout pour dire "hé, je te regarde depuis toute à l'heure, tu as un très beau corps tu sais ?", noooon, très mauvaise idée. Allez, il allait continuer de surveiller, sans doute que le détenu passerait à autre chose.