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Vincent Weiss

Vincent Weiss
Messages : 188
Date d'inscription : 15/05/2016
Localisation : DTC... haha. Non.

Dossiers privés
Âge du personnage: 29 ans.
Taille: 1m87
A savoir:





Vincent Weiss
Détenu
Dim 15 Mai 2016 - 1:05

Vincent Weiss


Avatar : Dante - DMC

Identité
Nom:Weiss
Prénom: Vincent.
Surnom: Tête brulée.
Âge: 29 ans.
Nationalité: Américain.
État-civil: Célibataire.
Rumeur(s) à votre sujet: Vincent Weiss outre le fait qu’il serait l’élève d’Adan Jenkins, serait en fait un célèbre sexologue envoyé dans la prison pour faire un reportage sur la sexualité quand on est emprisonnés et sur ce que cela entraine. Ses conseils sont prisés de toutes les stars Françaises, si si c’est ce qu’on dit !

Incarcération

Motif d’incarcération: Consomation de drogue, et meurtre.
Durée de la peine: 10 ans.
Incarcéré depuis: Quatre mois.


Caractéristiques physiques

Taille: 1,87 mètre.
Poids: 85 kg.
Corpulence: Musclé.
Cheveux: Châtains clairs, décolorés en gris-blanc.
Yeux: Bleus.
Famille ethnique: Caucasien.
Modifications corporelle: Vincent est marqué de cicatrices diverses. Trace de morsures dans les épaules et la nuque, ainsi que dans les reins. Sur les fesses, il possède d'autres marques, comme si on l'avait fouetté jusqu'au sang aux mêmes endroits.


Il y a deux facettes chez Vincent ; celle qui voudra bien montrer, et l'autre qu'il cache soigneusement.

De loin, Vincent parait massif et grand. Il a la mâchoire carrée, le regard franc et bleu. Son visage est masculin, encadré par des cheveux blancs, presque gris qu'il décolore régulièrement. Il ne se souvient pas exactement à quel âge cette habitude est née, mais ça fait partie intégrante de son identité. Il a les mains puissantes, les épaules bien dessinées, ainsi que le teint clair ; il prend toutefois vite des couleurs sous l'effort, ou le soleil. Sa peau n'est pas parfaite, loin de là, car son contact est rugueux. Elle est terriblement sèche, et déshydratée ; signe de ce qu'il est véritablement.

Si Vincent se met en débardeur, on pourra voir ses bras développés, et dans sa manière fluide de bouger, on sent qu'il a toujours été habitué aux bagarres. Il saura se défendre si on l'attaque, voire même faire tomber au sol ses adversaires d'un bon coup de poing. Il semble être loin d'être faible ; ses muscles roulent sous sa peau lorsqu'il les contracte, et ses abdominaux ressemblent au cliché de la tablette de chocolat. Toutefois, il est loin de ressembler à un animal, comme certains gardiens et prisonniers comme Oewe. Il a la nuque épaisse, léchée par ses cheveux, mais ainsi découverte, sa chair semble bien plus abîmée. On peut voir en effet des traces de morsures, comme s'il s'était battu avec un loup, ce qu'il confirmera si jamais on lui pose la question ; c'est le lot de ses victoires.

Mais tout est une question d'apparence chez lui, car même s'il n'a pas honte de son corps — qu'il trouve beau —, il n'aime pas pour autant trop en dévoiler. Lorsqu'il doit prendre une douche, il se débrouille pour se retrouver seul, ou il évite que l'on voie son dos. Parce que Vincent partage un secret lourd au creux de ses entrailles, et il sait que bientôt, il ne pourra pas en supporter le poids.
En uniforme, si on aperçoit sa silhouette de dos, il y a quelque chose qui attirera le regard. Ce ne sont pas ses épaules, ni sa nuque ou ses cheveux décolorés, mais ses fesses. Sous le tissu orange, on peut deviner une magnifique chute de reins, une cambrure presque en « V » soulignant un cul capable de faire bander n'importe quel hétéro. Rondes et musclées, ses fesses sont soulignées par la combinaison qu'il porte. Et même s'il sait qu'il est constamment maté par les autres, Vincent n'en tient pas rigueur. Ce n'est pas pas ça qui va le déranger, ni leur blancheur... parce que là aussi, il est sacrément abîmé.

De dos, Vincent a plusieurs marques, diverses cicatrices dans les épaules. Des morsures profondes, mais il ne peut pas s'empêcher de frémir lorsqu'on les touche. Entre sa nuque, et ses reins, il n'y a pas de stigmates, ces derniers reprennent au niveau de sa taille. Là aussi, on dirait qu'il a été mordu, mais lorsqu'on voit ses fesses, on peut remarquer qu'il a reçu ce qui ressemble à des morsures de fouet. Des morsures tellement profondes qu'il ne pouvait pas s'asseoir, gravées dans la chair tendre de ses fesses, les zébrant de rouges et de blancs. Le souvenir douloureux et délicieux de ce qu'il était avant, chose qu'il ne peut pas décemment assumé en prison, au risque d'être pris pour la pute de service.

Au creux de ses bras, il a conservé les passages de l'aiguille, lorsqu'il se piquait à l'héroïne. Parce qu'autant être débauché jusqu'au bout, non ?  


Dossier psychologique

Défauts et qualités: Il perd vite son sang-froid, il adore tester la limite des autres, et c'est un sale petit con. Toutefois, lorsqu'on sait comment le prendre, il peut se montrer docile, compréhensif, et à l'écoute. C'est une tête brûlée à maîtriser. Ah... il a un penchant malsain pour la douleur.
Objectifs et ambitions: Il sait qu'il va pourrir ici, donc... il se contente d'attendre.
Tocs et manies: Il se frotte souvent les yeux, il se mord les lèvres, il ne tient pas en place. Il a des manies pénibles, comme taper du pied dans un rythme discontinue, etc.. Il lui arrive d'appeler les autres « chéri » ou « chaton » d'un ton moqueur.
Peurs/phobies: Il veut éviter qu'on apprenne sa dépendance, de crainte de servir de « pute ».

Vincent n'a rien d'un leader, il est plutôt le genre de mec qui suivra un meneur, et qui imitera la bande dans laquelle il se sera intégré. S'il sait penser par lui-même, il préfère laisser le libre arbitre au groupe, plutôt que de suivre les idées qu'il a. Il n'aime pas prendre les responsabilités, et se cachera derrière une attitude désinvolte, voire provocatrice si on lui reproche quelque chose. Après tout, ce n'est pas lui qui a décidé de ça, pourquoi devrait-il ressentir de la culpabilité ? Vincent a donc une fâcheuse tendance à être irresponsable, et à se laisser porter par le vent. Au fond de lui, il ne voit pas l'intérêt de prendre part aux choses, si c'est pour finalement rester dans le même état de dépression dans lequel il est né.

Vincent ne vit pas, il se contente de survivre sans se poser de question. Réfléchir, ça fait mal, ça l'oblige à faire des efforts. Il n'aime pas avoir les idées noires, si bien qu'il préfère fuir la réalité en allant toujours plus loin dans les extrêmes. Il n'y a que dans ces moments-là que le jeune homme a la sensation d'être vivant, et de pleinement ressentir. Quelque chose en lui bloque les plaisirs simples qu'il pourrait avoir, alors lorsqu'il le peut, il se shoot au sexe et à l'héroïne. Toutefois, ce sera toujours les mêmes démons qui viendront le hanter. Vincent a appris à vivre avec ; il sait ce que ça fait d'être un « fils de rien », et depuis son enfance, il fait preuve d'un grave détachement entre les évènements et lui. Ça ne veut pas dire pour autant que ça ne le touche pas. Il préfère ne pas y penser, voilà tout.

La facilité, c'est ce qu'il choisit toujours au détriment de lui-même et des autres. Fataliste, Vincent ne s'attend pas à sortir de cette prison vivant, même s'il voudrait éviter de finir dans une morgue. Il sait que la mort viendra au détour d'un couloir, alors... il se protège comme il peut. Il ne se mêle pas des histoires de gangs, et se montre affable avec les autres. Soumis, et lâche, tout en étant une tête brûlée, si on arrive à le bousculer. Il craint moins les gardiens que les autres détenus. A priori, ce ne sont pas les gardiens qui pourraient le planter dans les douches, ou lui écraser le visage dans de l'huile de friteuse, hein ?

Vincent... c'est un adulescent, il est du genre à se plaindre que la société est méchante avec lui, sans jamais avoir eu le courage de bouger son cul. Cracher sur un mal qu'il partage avec les autres prisonniers, c'est l'aider à faire partie du groupe. Finalement, il craint de se retrouver seul. Mais il y a autre chose... chez lui... qu'il peine de plus en plus en cacher. Vincent aime la douleur, il adore la ressentir, dans tout son corps, ça lui donne la sensation d'être vivant. Mais son masochisme exacerbé n'est pas le seul souci qu'il possède... car le jeune homme est dépendant sexuellement. C'en est au point où il ne peut pas se satisfaire correctement, et qu'il a des crises, des sautes d'humeur dues à son hypersexualité. Il est difficile de mettre des mots sur une telle « maladie », surtout en prison ; son corps est le vestige de sa vie passée, lorsqu'il avait un « maître » pour assouvir ses ardeurs.

Finalement, Vincent est un agneau blessé qui s'est lui-même jeté dans la gueule du loup pour voir ce que ça faisait.


Santé

Etat de santé générale: Drogué à l'héroïne en pleine désintoxication, mais il semble tenir le coup.
Allergies ou addictions: Addiction à l'héroïne et le cannabis. Ah... et une pas des moindres : satyriasis, ou « dépendant sexuel ».
Soins réguliers (traitements): Ce qu'il faut pour le désintoxiquer.

Histoire


« Tu es un fils de rien. »
Vincent haussa mollement les épaules. Cette phrase, il avait l'habitude de l'entendre ; un refrain tournant en boucle dans sa tête, et à force, il n'y faisait plus attention. Il avait fermé soigneusement son coeur, dès que les camarades de sa classe s'étaient rendu compte qu'il était un « bâtard ». Régulièrement, l'enfant se faisait insulter de « fils de rien », ou de « bâtard », sans s'en soucier. Il y avait des choses plus importantes dans son existence que de tenir compte de tout ça, l'école le faisait chier, les autres aussi.
« Fils de rien ! Fils de rien ! »
Au moins, il n'était pas un fils de « pute ».
Ses camarades de classe tournaient en rond autour de lui, rugissant qu'il n'avait pas de père, et que ce dernier l'avait abandonné à la naissance. La vérité était un peu plus complexe, mais Vincent ne se sentait pas le courage de l'expliquer. Après tout, il n'avait qu'à faire comme si les autres n'existaient pas, et poursuivre sa route. Devant son manque de réaction, on le chargea, et on le poussa. Sans se défendre, le petit garçon de dix ans tomba au sol, ses mains saignèrent. Mais comme s'il était déconnecté de la réalité, il regarda le sang maculer sa paume. Il y frotta ses doigts, il contempla le rouge tacher sa peau blanche. Et autour de lui, on criait :
« Fils de rien ! Fils de rien ! »
Quelle chanson agaçante, vraiment...
Vincent se releva, il essuya ses mains sur son pantalon, sans se soucier de le souiller de sang.
Oui, il était un fils de « rien ». Pas de père, mais une mère. Lorsqu'il eut un moment de répit, lorsque les enfants se lassèrent de le moquer, ou de le pousser, parce que déjà... leurs parents venaient les chercher, Vincent soupira. Il les regarda l'abandonner, l'oublier, lui, le fils de « rien ». Le lendemain, les persécutions reprendraient, en secret, à l'abri du regard juste des adultes. Il attendit, longtemps, que chacun s'en aille, serré dans les bras d'une mère aimante, ou d'un père qui tendait un pain au chocolat avant de les embarquer en voiture. Le fils de rien ne bougea pas, et avec mélancolie, il se tourna lorsque le dernier enfant aimé de ses parents fut ramené chez lui. La ville avait l'odeur de la tristesse et de la pollution, Vincent se pensait déjà adulte, et il se demandait pourquoi le monde ne consentait pas à le laisser vivre seul. Ses vêtements étaient en mauvais état, ses cheveux châtain clair étaient délavés, gras, comme si le garçon ne se lavait pas souvent. Il puait le sang, la sueur, et la crasse, parce qu'il n'avait pas le choix ; ce parfum de pourriture caractérisait toute son existence.
Les marches grinçaient sous ses pas, et il pouvait voir de la poussière tomber autour de lui... à moins que ce fût de l'amiante ? Avec la peur habituelle de retourner chez lui, Vincent gravit les escaliers jusqu'à la porte de l'appartement miteux qu'il occupait. Il resta devant celui-ci, non pas parce qu'il avait peur de retrouver ce monde d'amiante et de ténèbres, mais parce qu'il... était blasé. La solitude étreignait sa poitrine. Finalement, parce qu'il ne pourrait pas se résoudre à l'abandonner, il entra dans l'appartement. Il faisait noir.
« M'man, c'est moi. »
Fit le garçon en laissant tomber son cartable au sol, il referma la porte. Le front plissé, Vincent progressa à tâtons dans l'obscurité, il appuya sur l'interrupteur, mais sans surprise, la lumière ne s'alluma pas. Finalement, il retrouva sa mère allongée dans le salon, devant la fenêtre. Elle avait fermé les rideaux, et son corps était tordu dans une position grotesque ; elle avait le visage collé contre le sol, entre ses bras. L'un était replié contre sa joue, et l'autre étendue devant elle. Ses cheveux châtains étaient éparpillés, sale autour d'elle, elle ressemblait à une poupée de chiffon. Vincent se demanda si elle respirait encore, et avec précaution, il se rapprocha d'elle. Il lui toucha l'épaule, il vérifia son pouls, avec le calme du gamin qui avait l'habitude de retrouver sa mère complètement shootée. Il ramassa la bouteille d'eau presque vide, puis la boîte de médicaments. Il lui releva la tête, et il examina sa figure cadavérique, il la secoua. Finalement, il la reposa au sol, et il fonça à l'étage au-dessus. Il frappa à la porte, trois fois, et sa voisine lui ouvrit. Elle remonta ses lunettes sur son nez, et elle soupira :
« Oui, je vais prévenir les urgences. »

Sa mère était accro aux antis-dépresseurs, et complètement lunatique, elle avait des crises. Des envies suicidaires lui prenaient, si bien que pour le gamin de dix ans, c'était habituel de la retrouver sur le point de crever lorsqu'il rentrait de l'école. La scène venant d'être décrite était banale, une violence « banale », qui ne l'étonnait même plus. Elle faisait partie de son existence, comme les railleries à l'école, et l'odeur d'amiante de son immeuble. Vincent se contentait de subir tout ça avec un regard mort, attendant que la vie se fasse, sans réellement y entrer. S'il avait eu des rêves, plus jeunes, ils s'étaient éteints en même temps que la lumière, à cause de notes impayées. Les professeurs savaient ce qu'il se passait chez lui, et qu'il finirait mal, sans repère et sans père, mais aucun n'intervenait. Vincent était toujours seul, et il rendait visite à sa voisine du dessus uniquement lorsque sa mère était en crise. Une vieille dame noire avec des lunettes rondes vissées sur son nez en patate, elle vivait seule, et n'appréciait pas les visites. Vincent avait établi un code avec elle ; s'il toquait trois fois à sa porte, c'était parce que sa mère avait de nouveau tenté de se foutre en l'air.
Le suicide faisait partie de son quotidien, et à chaque fois, ça laissait une cicatrice supplémentaire. Et en grandissant, en retrouvant de plus en plus sa mère shooté avec ses antis-dépresseurs, Vincent se demandait pourquoi il montait à l'étage, et prévenait leur voisine. Peut-être qu'il valait mieux pour lui de la laisser crever, si c'était ce qu'elle voulait. Vincent n'avait pas peur de se retrouver seul, il considérait qu'il l'était déjà. Elle l'avait mise au monde, et lui en naissant, en lui perforant le vagin comme une épée, il avait fait d'elle une coquille vide.

Et en grandissant, les choses ne changèrent pas ; comme il s'y attendait. Vincent observait son destin défiler devant lui, songeant qu'y participer était inutile. Il allait sombrer avec sa mère. Mais... avec l'âge, avec le poids des années sur ses frêles épaules, le fils de « rien » connut un changement. Personne ne le tira de ce désespoir, ni sa voisine, ni ses professeurs qui restaient les spectateurs de sa déchéance. De toute façon, il n'était qu'un môme parmi tant d'autres, faisant partie des quartiers dégueulasses de L.A, franchement... un raté de plus, qu'est-ce que ça changeait ? Alors avec l'adolescence, la rébellion fleurit dans son esprit. Si ses professeurs se moquaient de ce qu'il allait devenir, Vincent décida de sécher les cours. Hors de question de perdre son temps enfermé dans quatre murs. Au moins, il parvenait à se faire des amis. Fumer des joints, se saouler la gueule et vomir avec les autres, ça resserrait les liens. Il intégra une bande de sales mômes, qui lançaient des cailloux aux chats errants, et qui tabassaient régulièrement d'autres mecs. Il avait quinze ans, il était toujours puceau, mais il ne savait pas pourquoi, il n'avait pas envie de baiser la bonasse de leur école. Il suivait le groupe, comme un chien suivant l'Alpha. Il faisait des conneries, et il s'enfonçait toujours plus loin dans les emmerdes. Mais c'est une bonne chose d'être mineur.
Leurs habitudes ? C'était de repérer les bourges sortant de leurs écoles en uniformes. Ils attrapaient le plus faible, ils le coinçaient dans un coin. D'abord, ils lui faisaient peur, ils lui promettaient de le tabasser, sans vraiment lever le poing, puis le chantage venait. Avec l'argent que leurs victimes donnaient pour être « protégé », ils s'achetaient de l'alcool ou de quoi fumer. Un quotidien dégueulasse. Si certains refusaient ou se rebellaient, là, Vincent entrait en jeu. Il n'était pas petit, et il n'était pas faible. Avec le temps, le garçon qu'on insultait de « fils de rien » s'était élargis, il avait pris de la force et du muscle. On le laissait seul faire ce qu'il avait à faire avec la proie du jour ; Vincent promettait des humiliations, des mains baladeuses, et comme le refrain qu'on lui avait balancé plus jeune, il faisait :
« Elle est bonne ta copine, mais tu crois qu'elle aimerait apprendre que t'es une grosse pédale ? »
Vincent ne savait pas encore pourquoi il avait besoin de jouer à ce jeu, les traiter de « pédé », et de vouloir les foutre à poil pour prendre des photos compromettantes. Il le faisait généralement avec les jolies gueules qu'ils attrapaient, mais il s'arrêtait dès qu'on se mettait à pleurer ou à le supplier. Son but n'était pas de faire du mal, mais d'obtenir de quoi s'envoyer en l'air : les joints, l'alcool. Tout ce qui lui permettait d'échapper à la dépression de sa mère, et déjà, sans s'en rendre compte, il devint dépendant lui aussi. Planer lui donnait la sensation de se libérer de ses chaînes.
Parmi les victimes de sa bande, Vincent avait son préféré. C'était un peu comme ça chez eux, ils finissaient par trouver « leur » objet préféré, et c'était devenu le cas pour lui. Un peu de compassion, par moment ? Non... enfin, Vincent ne pouvait pas expliquer sa préférence. Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Se demandait-il, sans pour autant mettre le doigt dessus. Il pouvait expliquer qu'il adorait l'entendre ramper à ses pieds. Bizarrement, il était le mieux placé pour savoir que ça faisait de se retrouver dans ces positions, persécuté, mais il ne pouvait pas s'arrêter. Une forme de vengeance de ce qu'il avait subit. Enfin, toujours est-il que Vincent avait « sa » victime, et qu'il s'amusait à le suivre, à part de son groupe.

Le gars en question était plus âgé que lui de deux ans, mais il n'était pas aussi grand que lui. En réalité, il était faible, et Vincent songeait que c'était pour ça qu'il avait envie de lui faire du mal. Quelque part, les gens qui comme sa mère excusaient leur dépression pour ne jamais se relever, ça le gonflait. Il s'appelait Dean, il avait les cheveux roux, presque blonds, et des yeux clairs. Il faisait presque une tête de moins que lui, et il était tout noueux. Le genre de garçon occupé à lire et jouer les poètes, plutôt que d'apprendre à se battre. Vincent connaissait son emploi du temps presque par coeur, à force de l'observer en secret pour le coincer le plus souvent possible. Dean se refermait sur lui-même, lorsque ça arrivait. Son visage de craie se fermait, et il attendait que l'agression se passe. Cependant, Vincent ne le frappait pas, ou presque.
Comme toujours, Dean ne le regardait pas dans les yeux, la tête baissée sur ses chaussures en signe de soumission. Vincent posait son bras à côté de sa tête, sa silhouette lui permettait de cacher celle de sa proie. Il n'était pas si impressionnant que ça, mais Dean paraissait vraiment faible à côté de lui. Il l'écrasait presque de son poids, il adorait cette position de domination, sans comprendre vraiment le sens du « pourquoi ». Peut-être était-ce la proximité de Dean qui lui plaisait ? Il le sentait trembler, il percevait sa respiration hachée par la peur, et surtout, il pouvait humer le parfum de ses cheveux. Sa main de libre attrapa sa cravate qu'il tira comme pour la défaire, mais Dean n'avait toujours aucune réaction.
« Pfff... vous les bourges, vous faites tellement pédés dans ces fringues. »
Dean tourna la tête, refusant de lui répondre. Vincent posa un instant ses yeux sur sa gorge pâle, il eut la soudaine envie de le toucher. Et comme il était celui qui dominait, il se l'autorisa. Son pouce effleura la mâchoire du jeune homme, et descendit le long de son cou ; il avait la peau étonnement douce. Vincent sentit un léger frisson parcourir son dos à ce contact, Dean se crispa.
« T'en fais pas, j'vais pas te violer, j'aime les femmes, moi. »
Dit-il, comme pour se convaincre lui-même. Dean rentra la tête dans les épaules. Rah... bon sang... Vincent avait envie de lui faire du mal, et de le secouer comme un pruneau. Pourquoi il la fermait ? Il avait si peur de lui ? Putain... il devrait savoir qu'il...
Vincent se mordit la lèvre inférieure, et il tira plus fort sur sa cravate, mais il le poussa encore plus fort contre le mur. Il tentait de chasser toutes les pensées salaces qui envahissaient son esprit, sans qu'il puisse expliquer pourquoi. Il l'attrapa par la gorge, et il lui aboya :
« Allez, c'est bon, donne ton fric, et je te relâche. »
En silence, Dean fouilla dans la poche de son pantalon. Toujours sans se détacher de lui, Vincent l'examina faire, il en profita même pour ouvrir le col de sa chemise. Dean se figea aussitôt, et de peur, il lâcha son porte-feuille. Vincet grimaça, et lui grogna :
« T'es vraiment une moule, mec, c'est pas possible. Une vraie tapette. Ramasse. »
Dean tremblait, remarqua Vincent lorsqu'il s'exécuta. L'avoir à ses pieds lui donna une autre envie tordue. Il fronça les sourcils, et finalement, lorsqu'il se redressa, il lui attrapa la main. Répondant à l'impulsion du moment, il plaqua son poignet contre le mur. Dean émit un gémissement, et sa voix, rauque à cause de la peur lui arracha un frisson. Il le cala contre lui, serrant son poignet de toutes ses forces. Dean remua contre lui, mais le voir dans cet état, sentir la peur... l'excita.
Oh... merde... merde.
Et comme un animal, Vincent plaqua sa main sur sa poitrine. Il froissa sa chemise, la poitrine de Dean gonfla sous la pression. Il l'enleva de son pantalon. Vincent ne pensait pas, pris dans une sorte de transe, poussé par une envie qu'il ne parvenait pas à expliquer. Ses doigts se faufilèrent sous son vêtement, et Dean littéralement choqué ne disait rien. Il le regardait, la respiration pénible, en tremblant. S'il tentait de se débattre, Vincent avait de quoi le maintenir, il était plus fort. Il explora son ventre, il savoura la douceur de sa peau, son pouce passa sur son nombril, et sa main remontait.
« Calme-toi, j'vais pas te faire de mal. »
Mais... Dean commença à paniquer, il tenta de le repousser, sans vraiment de succès. Il était coincé contre le mur, écrasé sous le poids de Vincent, qui charmé, continuait d'explorer son corps. Il ferma les yeux, il respira de nouveau le parfum de ses cheveux, et cette fois-ci, comme pour ressentir la peur, le corps de Dean, il se colla contre lui. Il ne savait pas comment réagir, c'était la première fois qu'il ressentait ça, et c'était douloureux. Son bassin était contre lui.
« Tu... »
Parvint-il à peine à articuler.
« Quoi ? »
Vincent écarquilla alors les yeux. Il le relâcha brusquement, et en le tirant par sa chemise, il le poussa au sol. Au bon sang... merde... son ventre était tordu, son souffle chaud, et... c'était bien son érection qu'il lui avait fait sentir. Dean se releva péniblement, terrorisé. Vincent resta interdit, il fut seulement capable de lui dire :
« Si tu le répètes, j'te défonce, compris ? »
Dean secoua la tête, comme pour dire « non ». Vincent avait l'impression qu'il était sur le point de gerber. Il grimaça, presque davantage choqué que lui.
« Dégage ! »
Aboya-t-il alors, d'une voix forte, quoique tremblante. Dean ne demanda pas son reste, et il se mit à courir le plus loin possible. Vincent resta dans son coin, gêné, rougissant enfin, et se demandant comment il pourrait s'occuper de « ça ». Il n'allait pas se branler en pleine rue, si ? Il ramassa le porte-monnaie de Dean, il observa sa photo d'identité... non. C'était humiliant.

Plus que d'être « fils de rien ».

Dès lors... Vincent décida de ne plus jamais ennuyer Dean. Le lendemain, il eut la « gentillesse » de rendre le porte-monnaie du jeune homme à la police, en prétextant qu'il l'avait ramassé dans la rue. Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé, et l'idée qu'il avait pu... le toucher avec des intentions salaces le dégoûta profondément. Dans sa tête, il ne pouvait pas être attiré par un mec, parce que ça ne le rendait pas « viril ». Et si sa bande l'apprenait, il était certain qu'il allait se faire expulser, voire humilier. Alors Vincent garda ce secret pour lui, et reprit son existence, en ayant toujours une petite pensée pour ce type. Finalement, avec du recul, il songeait qu'il avait eu l'air d'un violeur en rut. Ouais... c'était les hormones. Il bandait pour rien, et voilà.
Ça ne voulait rien dire.
Surtout pas qu'il était pédé.

Un an passa sans qu'il ne retrouve Dean, et avec le temps, Vincent l'oublia. Il reprit ses activités, sa mère sombrait de plus en plus, mais il était pour elle un parfait inconnu. Quand il ne revenait pas dormir, elle ne lui posait pas de question, et elle restait dans sa dépression, se nourrissant d'anti-dépresseurs, comme s'il s'agissait de biscuits. Vincent ne lui accordait aucune importante. La drogue devint un trafic, et il pensait pouvoir s'en détacher facilement. C'était comme la cigarette, il prétendait qu'il pouvait arrêter quand il voulait. La fumette lui offrait des rêves de délivrance, voilà tout. Il ne venait presque plus en cours, et l'école avait cessé de prendre la peine d'appeler sa mère, enfin, c'était ce que Vincent avait fini par croire.
Parce que malgré toute cette obscurité, Vincent n'avait jamais pensé à y faire de la lumière. Un soir, alors qu'il attendait devant son lycée la sortie d'un des membres de sa bande, et qu'il fumait, il le vit. Lui. Un homme avec un air coincé, en chemise et pantalon, autant dire que dans un endroit aussi défavorisé, il était un genre de pokemon très rare. Il avait sa veste sous le bras, et il portait des cheveux bruns, très courts. Vincent le reluqua, avec un air amusé. Le mec sortait de son école, sans doute un jeune professeur, persuadé qu'il pourrait sauvé les pauvres âmes en peine de ce quartier difficile. Il coinça sa cigarette entre ses dents, ses yeux ne quittaient pas sa silhouette. Il avait mal au coeur de le dire, mais le mec était beau.

Le professeur passa devant lui, mais il s'arrêta brusquement. Il se retourna, et il le toisa. Avec provocation, Vincent fuma, et cracha la fumée devant lui, directement sur son visage. L'homme éventa la fumée.
« J'espère que pour compenser la cigarette, vous faites du sport, jeune homme.
— Ouais, en baisant votre femme »
Lâcha-t-il avec un sourire moqueur, tout en continuer de tirer sur sa taffe. L'homme sourit, et répliqua :
« Ça m'étonnerait, je suis célibataire. »
Vincent poussa un sifflement entre ses dents, et il coula un rapide regard sur la silhouette du professeur.
« Et encore puceau ? Lui envoya-t-il, testant ses limites.
— Parle pour toi, petit. »
Vincent émit un petit rire. Hé ! Comment le savait-il ? Ça se voyait sur son visage ? Se demanda-t-il, en ravalant vite sa surprise. Ce n'était pas le moment de perdre la face devant ce connard de bon samaritain.
« Je ne vous ai jamais vu en cours, annonça alors l'homme.
— Normal, j'me branle plutôt que d'venir.
— N'ayez pas une tendinite. »
Vincent rit de plus belle, il avait déjà les dents jaunies à cause des joints et de la cigarette.
« Vous enseignez quoi ?
— La littérature. Savez-vous lire ?
— J'sais déjà écrire mon prénom, c'est pas si mal. »
Le professeur leva les yeux au ciel, mais cette fois-ci, il ne rentra pas dans son jeu. Vincent serrait les jambes, depuis l'accident avec Dean, il avait peur de bander pour rien. Et il trouvait son professeur toujours aussi beau.
« Et c'est quoi ? Votre nom ? S'informa l'aîné.
— Vincent, et z'êtes ?
— Monsieur Lamb, se présenta-t-il, puis il fronça les sourcils. Vous êtes dans ma classe.
— Il est un peu tard pour les présentations. »
Le silence retomba. Dans le regard du professeur Lamb, Vincent lu... une forme de tristesse, et décontenancé par celle-ci, il tira plus fort sur sa cigarette.
« Nous avons cours demain, ensemble. Soyez à l'heure. »
Et ce fut tout ce que son professeur lui dit. Sans qu'il puisse ajouter quoi que ce soit, Lamb le planta. Vincent se mit à rire... il croyait vraiment qu'il allait venir en cours pour ses beaux yeux ? Par contre... pour sa chute de rein... Vincent secoua la tête, voilà, les hormones lui faisaient penser n'importe quoi. Ce qu'il espérait, c'était de ne pas bander en repensant à lui. Malgré tout, comme un papillon attiré par la lumière, conscient qu'il verrait ses ailes s'embraser à son approche... il lui obéit. Peut-être qu'au fond, Vincent devenait plus sensible avec l'âge.

Le jeune homme se présenta donc à son cours, et lorsque son professeur le remarqua pour la première fois, assis à la table du fond, un sourire fendit son beau visage. Vincent lâcha un « pffeu », songeant qu'il faisait vraiment le con. Si les gars l'apprenaient... ils allaient se foutre de lui. Lamb fit le tour de la classe, appelant chaque prénom d'une voix grave, et ses yeux se plantèrent sur lui lorsque pour la première fois, on entendit :
« Présent. »
La plupart de ses camarades ne le connaissaient pas, mais avec son visage cerné, ses traits marqués par les joints et les bagarres, on n'osa pas lui parler. Au bout d'un moment, lorsqu'il remarqua que le jeune homme était occupé à fixer la fenêtre plutôt que de l'écouter, Lamb tonna :
« Vincent, pouvez-vous lire le passage de la page 242 ?
— J'ai pas de livre. »
Sa désinvolture fit murmurer ses camarades. Lamb soupira, et il se posta devant lui. Au bout d'un moment, Vincent fut obligé de lever les yeux sur lui.
« Quoi ? »
Lamb posa son livre devant Vincent, et il lui ordonna :
« Lisez. »
Vincent soupira, et il prit le livre, du bout des doigts, comme s'il touchait quelque chose de dégueulasse. Il plissa le front, il fixa les lignes, un moment. Puis, agacé, il fit tomber le livre par terre. Des rires éclatèrent dans la salle de classe. Lamb ramassa le livre, tandis que déjà Vincent se levait.
« Où allez-vous ?
— Bah... vous me virez de la classe, non ?
— Non, décida fermement le professeur. Rasseyez-vous. »
Vincent le fixa, il grimaça... mais Lamb ne le quittait pas des yeux. Son regard sombre était autoritaire, et malgré lui, l'adolescent se laissa de nouveau tomber sur sa chaise. Sans commenter, Lamb reprit la lecture. Vincent n'avait même pas sorti de quoi écrire, et il passa le reste de l'heure à contempler le paysage derrière la fenêtre. Quand la cloche sonna, il bondit aussitôt, et il ramassa son sac. Lamb saluait les élèves, mais dès que Vincent alla quitter la classe, il lui dit :
« J'ai besoin de vous parler.
— Eh bien, eh bien, siffla Vincent avec provocation. Vous allez me faire la leçon de morale ? »
Lamb fit « non » d'un signe de tête, il attendit que tous les autres élèves sortent, et il demanda :
« Savez-vous lire ?
— Ouais, pourquoi ? »
Il haussa les sourcils.
« Et écrire ?
— Ouais. »
Lamb poussa un soupir, il prit du papier et du crayon. Il le donna à Vincent qui émit un grognement agacé, vraiment, ce mec pensait jouer au gentil ? Qu'est-ce qu'il voulait ? Remplacer le père qu'il n'avait pas ? Il prit toutefois la feuille, et il griffonna d'une écriture maladroite, semblable à celle d'un enfant :
« Allez vous faire foutre. »
En souriant, il rendit la feuille à Lamb. Et ce dernier, au lieu de l'engueuler, au lieu de le juger comme Vincent s'y attendait, coupa un deux la feuille. Soigneusement, il la frotta pour éviter toute trace de plie, et en prenant un stylo, il nota son nom. Intrigué, Vincent se pencha pour l'examiner faire ; Lamb était en train d'écrire ses coordonnées, et son numéro de téléphone. Il plia ensuite le papier, et il le mit lui-même dans la poche de son Sweat. Il prit ensuite sa mallette, et avec un regard dur, il lui ordonna carrément :
« Appelle-moi, si tu as besoin d'aide.
— Vous vous foutez de moi ? »
Lamb ne prit même pas la peine de lui répondre, et il le laissa en plan.
Vincent poussa un grognement de rage, se sentant presque insulté, et il prit le papier. Il le froissa, et s'apprêta à le jeter, pour qui ce con se prenait-il ? Toutefois, il changea d'avis. Il le déplia, il le posa sur le bureau et tenta de réparer son erreur, comme s'il regrettait brusquement son geste. Quel... connard.

Pour la première fois depuis plusieurs mois, Vincent rentra dormir chez lui. Et... sans surprise, il retrouva sa mère dans ce même état habituel. La bouche ouverte, en train de baver ; lorsqu'il s'absentait, il ne voulait pas retourner chez lui, comme s'il avait peur de retrouver un cadavre à ses pieds. Finalement, il hésita. Il se rapprocha d'elle, espérant qu'elle n'était pas morte. Il fit ses examens habituels, il vérifia son pouls, il lui ouvrit un oeil et... il soupira. Ça faisait un moment qu'il n'était pas monté chez leur voisine, toutefois, il préféra utiliser le téléphone. Oui, il allait tester la gentillesse de Lamb, voir si celle-ci n'était pas feinte. Il tapa son numéro, et avec étonnement, il l'entendit décrocher.
« Oui ?
— C'est moi, Vincent. »
Le silence plana quelques secondes.
« Que se passe-t-il ?
— Je crois que ma mère est morte. »
Avec un petit sourire, Vincent songea qu'il venait de mettre ce sale con au pied. Toutefois, à sa grande surprise, il l'entendit :
« Donne-moi ton adresse, je vais arriver et prévenir les urgences. Ne reste pas seul, compris ? »
Vincent se pinça la lèvre... et à contre-coeur, il s'exécuta. Merde...

Le jeune homme se posa à côté de sa mère, et pensivement, il toucha sa main. Il espérait encore que Lamb ne vienne pas, qu'il ne vienne pas le contredire, mais ce dernier en vingt minutes débarqua dans l'appartement, avant les urgences. Il s'occupa de faire les premiers soins, et une fois qu'on emmena sa mère aux urgences, il resta avec lui. Toutefois, il lui proposa de manger un bout, surpris que l'adolescent ne veuille pas accompagner sa mère à l'hôpital. Oui, elle n'était pas morte, il lui avait menti. Mais Lamb ne pensa pas à cette éventualité, au contraire... il était là. Pour lui. Lamb lui tendait la main. Il ne demanda rien en échange, pas même un « merci », et pour la première fois de sa vie, Vincent découvrit ce que ça faisait d'avoir un adulte responsable pour lui. Lamb devint plus qu'un professeur. Vincent songeait qu'il pouvait lui faire confiance, peut-être, et qu'il... qu'il était comme un père pour lui.
Alors... comme pour le remercier, sans prononcer ce mot magique, Vincent se rendait à ses cours. Il faisait même l'effort de lire les livres que son professeur lui conseillait. Il détestait ingérer autant de mots en lui, mais... il s'efforçait de le faire, conscient que tout ça... lui permettait d'approfondir la relation qu'il entretenait avec lui. Plus le temps passait, plus Vincent se rendait compte qu'il avait besoin de Lamb. Il ressentait un profond désir à son égard, mais comme pour Dean, il refoulait cette émotion. Il n'était pas pédé. Et il ne pouvait pas être attiré par un homme qui devenait un père pour lui. La culpabilité d'un tel sentiment le rongeait, et le torturait. Cependant, ce n'était pas parce qu'il assistait au cours de Lamb qu'il se rendait aux autres ; finalement, l'école lui permettait seulement de le voir. Il ne montrait pas plus d'assiduité aux autres, et il continuait ses vols, ses chantages, avec sa bande. À force, il se mêla avec ses « amis » à des histoires de plus en plus crades. Un an passa depuis sa rencontre avec Lamb, mais il ne lui racontait pas tout, songeant qu'il ne voulait pas le voir intervenir en sauveur dans son existence. Vincent pensait pouvoir s'en sortir seul, comme il l'avait toujours fait.

C'était sans compter...
Putain, il avait grave déconné.

Vincent était con, sacrément con, lorsqu'il le voulait. Et sur un coup de tête, avec l'envie de se libérer de nouveau de l'obscurité, il s'était attaqué à un plus gros poisson que lui. Il avait acheté de la drogue qu'il ne pouvait pas payer, de l'herbe ; il évitait les piqures, il n'aimait pas ça. Mais... il s'était rendu compte bien trop tard qu'il ne pouvait pas payer. Un gang... bon sang, c'était bien sa veine. Ils l'avaient coincé, et le menaçaient de le passer à tabac s'il ne payait pas. Vincent avait peur, il en tremblait. Malgré sa vie de merde, il ne souhaitait pas mourir. Il n'était pas comme sa mère, il n'était pas un déchet. De plus, le manque le rendait nerveux, il ne pouvait pas trouver de solution, et ses pensées se contentaient de défiler dans son cerveau sans montrer un signe de stabilité. Finalement, il lâcha qu'il connaissait quelqu'un... qui pourrait payer pour lui. On l'interrogea, on le bouscula, et... finalement, il l'appella. Son cher et tendre professeur Lamb.
« M'sieur...
— Vincent ? »
Depuis l'incident avec sa mère, Vincent ne l'avait plus contacté pour une situation pareille, c'était son dernier recours. Il avait les mains moites, il tremblait, et il avait les larmes aux yeux.
« J'ai... j'ai des gros problèmes. »
Couina-t-il, la voix étranglée en s'effondrant sur le sol.

Vincent ferma la porte.
Sans un mot, il descendit lentement l'escalier, le pas un peu tremblant, et l'estomac noué. Son sac à dos ne pesait presque rien sur son épaule, c'était à peine s'il y avait des choses là-dedans. Il n'avait pas pris de souvenirs. Pourquoi faire ? Il ne voulait rien prendre avec lui de cette vie. Il renifla, et une fois dehors, il jeta un coup d'oeil à la fenêtre de l'appartement où il avait vécu avec sa mère. Le coeur serré, il songeait que ce n'était pas grave, et qu'elle ne méritait pas plus d'attention de sa part. De toute façon, le garçon n'était pas certain qu'elle allait remarquer la différence. Il ne savait pas s'il existait pour elle. De toute façon, il n'existait plus personne.
Vincent ne savait pas où aller, et au final, ça n'avait pas d'importance. Personne n'était au courant de son départ, pas même sa petite bande. Il gratta une cicatrice sur son bras, puis il prit le bus. Il posa le sac entre ses jambes, et fatigué, il ferma les yeux. Oui... dormir, il avait envie de dormir. Ne pas se réveiller... malgré tout, il s'obligeait à vivre. Il devait vivre ; c'était son fardeau. Contrairement à sa mère, Vincent se pensait assez fort pour le supporter. Oui, survivre. Ne pas vivre, mais survivre.
Finalement, l'adolescent rouvrit les yeux, et défroissa l'extrait du journal qu'il avait piqué à sa voisine. Il n'eut pas le courage de le regarder, et il le rangea, le coeur serré.
Ouais... Lamb lui avait menti.
Putain, il avait envie de chialer, et pourtant, il n'était pas une tapette.

Ouais... enfin... Vincent ne pouvait plus tellement s'en vanter.

Le jeune homme ne savait pas exactement comment il avait pu se retrouver dans cette position. Au départ... il avait simplement voulu demander un peu d'argent pour s'acheter des clopes. Et il s'était retrouvé attaché à un lit, complètement nu. Derrière se trouvait un homme... il n'arrivait pas à lui donner d'âge. Les cheveux bruns, parfaitement coupés, les yeux sombres et la mâchoire carrée. Il sentait le petit bourge à des kilomètres, et... sérieusement, qu'est-ce qui lui était passé par la tête ?
Ah oui... le manque... Manque de drogue, manque d'argent.
Depuis quelques années, Vincent traînait dans des endroits de plus en plus dérangeants, glauques, et insalubres. Il s'était mêlé aux recoins les plus sombres de la société, sans se douter qu'il en existait des pires. Sa vie était pleine de ténèbres. Lorsqu'il avait abordé cet homme, étonné de le retrouver devant un bar gay, c'était simplement pour des clopes. Jamais il n'aurait pensé se retrouver dans une position aussi humiliante. Le manque lui donnait des vertiges, son coeur battait fort dans sa poitrine. Ouais... il n'était pas une tarlouze, mais il allait... sa fierté allait se faire enculer. Il ne pouvait pas l'expliquer autrement. Il poussa un soupir, des sueurs froides coulaient le long de son dos, entre ses omoplates.
« Tu ne peux plus reculer. T'as faim ?
— Ouais... »
Vincent essayait de ne pas perdre la face, il ravalait ses larmes, et sa crainte. L'homme était assis à côté de lui. Il avait enlevé sa cravate pour l'attacher avec ; sa chemise était ouverte, et il fumait une cigarette. Les jambes croisées, il contemplait la silhouette du pauvre type qu'il avait ramassé dans la rue. Vincent ne se souvenait pas exactement de son nom, mais il se disait que ce n'était pas « grave », il tentait de se rassurer. Il ne croyait pas qu'il pourrait prendre plaisir, et en réalité, l'idée que son machin allait se retrouver dans son cul le révulsait. Mais il avait accepté. Devenir sa chose, parce que l'inconnu lui avait proposé de le nourrir, le loger, en échange de sa virginité. Parce que Vincent avait beau avoir vingt-deux ans, il n'avait jamais rencontré un vagin de sa vie. Ça tenait plus du mythe que de la réalité, et pourtant, il avait essayé plusieurs avec les filles trouvées dans les squats. Sans succès. Mais dès qu'il pensait à Dean...
Ou qu'il le voyait, il ressentait un frisson agréable dans les reins, ses tripes se serraient délicieusement. Il craignait de comprendre.
L'homme terminait sa cigarette, et une fois que la dernière volute de fumée disparut, il se redressa. Vincent avait gardé ses chaussettes, il ne bougeait pas, malgré que tout son corps était douloureux. Avant de laisser quelqu'un passer par ici, il aurait préféré connaître ce que ça faisait de la mettre. Lorsque l'inconnu caressa ses fesses, apprenant son corps, Vincent sut que c'était foutu. Ça ressemblait à un viol, mais il était conscient que c'était lui... qui l'avait voulu. Après tout, il avait accepté, et l'inconnu ne l'avait pas forcé.
Ce dernier s'assit au bord du lit, continuant de caresser ses fesses doucement. Il murmurait d'une voix grave, chaude :
« Je vais y aller en douceur. »
Son contact n'était pas désagréable, au contraire. Il paraissait soucieux de son état, découvrant son corps du bout des doigts, cherchant les zones qui pourraient le faire frémir. L'homme se lécha les lèvres, il passa sa main sous lui, et pinça ses tétons. Vincent se tortilla, ne sachant pas où il pourrait trouver du plaisir ; le jeune homme ne connaissait pas bien son corps. Finalement, il sentit le lit se soulever et retomber lorsque son futur amant changea de place. Il était sur lui à présent, et ses lèvres mordillaient le lobe de son oreille, son cou, sa nuque. Parfois, lorsqu'il pensait ressentir du plaisir, Vincent se crispait. Par fierté, il refusait de montrer les endroits où il trouvait agréable d'être touché. Mais l'homme savait ce qu'il faisait.
« Chut. »
Fit-il au creux de son cou dans un souffle rauque. Finalement, il glissa sa main sous son bassin, et le força à se redresser. Même si ce n'était qu'une cravate, Vincent avait mal au poignet. Avec appréhension, il sentait la main brûlante de l'homme se faufiler sous sa cuisse. Oui... il...
« Hm... »
L'homme souffla du nez, il recommença, et lui demanda :
« Ici ?
— N... non... »
Mais Vincent rougissait déjà. Ce qu'il réprimait par les mots, son corps l'exprimait. L'homme caressa le bout de son sexe, faisant tourner son pouce au niveau de la fente, ce qui lui arracha des frissons dans les reins. Ses lèvres continuaient de parcourir son corps, il mordillait dans ses reins, puis, il donna un coup de langue sur sa fesse. À sa grande surprise, Vincent eut un autre frisson de plaisir, il cacha sa tête entre ses bras, faisant comme il le pouvait.

Putain... Vincent ne se serait jamais attendu à une telle chose. Bien évidemment, il savait qu'il aurait mal, l'endroit où son futur amant comptait passer n'était pas le plus large, et il ne s'était pas renseigné auparavant. Toutefois... il aurait préféré oublier cette image de sa tête, c'était humiliant. Bon, et humiliant. Lorsqu'il se fit pénétrer pour la première fois, il eu la sensation que son corps entier se déchirait de l'intérieur. C'était froid, et brûlant à la fois. Froid parce que l'homme avait utilisé du lubrifiant, mais brûlant parce que la douleur était particulièrement aiguë, et sous la violence, Vincent se contracta autour de son sexe. Il poussa un gémissement étouffé, ne comprenant pas comment « ils » pouvaient prendre plaisir à ça. Il se cambra davantage, alors que l'autre attendait avant de faire ses allées et venues. Vincent était parfaitement conscient de sa connerie, mais les larmes qui roulèrent sur ses joues le lui firent regretter. Un sexe d'homme, c'était gros, putain ! Il serra les dents, il avait mal au crâne, et tandis que l'autre relâchait l'impression, lui, il se lâcha.
« Ah. »
Vincent se retourna vers lui, le souffle court, le visage décomposé par la douleur. L'homme affichait un air consterné, mais il ne paraissait pas surpris par l'accident.
« J'aurais dû te laver avant. »
Lâcha-t-il en se retirant. Vincent avala sa salive, puis il cacha son visage, totalement honteux de se faire prendre, et de s'être déchargé aussi soudainement à cause du stress. Il en avait mal au ventre. Celui-ci émettait des gargouillis acides, il se mordait la langue de douleur. Bon sang... il avait envie de vomir. L'homme jeta le préservatif, coupé dans son élan, et il alla chercher un gant de toilette dans la salle de bain de leur hôtel. Vincent entendit l'eau couler, et songea que la situation ne pouvait pas être pire. Il espérait seulement ne pas avoir la chiasse.
« Détends-toi. »
Lui ordonna son client, avant de passer le gant humide sur ses fesses. Vincent frissonna, et soupira. Il craignait de le regarder, et de le voir furieux contre lui. Pourtant, l'homme fit preuve de patience, et nettoya les excréments, comme s'il était en train de décrasser le cul d'un bébé. Il avait ramené une bassine d'eau, et il trempa le gant de nouveau là-dedans pour le laver. Il revint le passer sur lui, avec une forme de douceur, sans montrer un signe de colère. Comme si ce n'était « rien ».
Finalement, l'homme alla passer ses mains sous l'eau chaude, sans détacher son nouveau jouet. Lui, il avait la sensation d'avoir l'anus en feu.  
« J'ai été impatient. »
Avoua l'homme en décidant de le détacher. Vincent alla se lever, mais il le retint en appuyant sur ses épaules. Il eut un sourire, puis il l'embrassa. Il le força à ouvrir la bouche, sa langue la pénétra avec vigueur, se frayant un passage pour attraper la sienne, et la suçoter. Pendant ce temps, sa main, encore chaude à cause de l'eau, était revenu sur son sexe. Elle prodiguait différentes caresses, toujours à l'écoute du corps de son partenaire.

Ce fut de la sorte que commença sa nouvelle vie. Celle de l'homosexuel, de la pédale, de la tarlouze qu'il avait mis plusieurs années à refouler. Cet homme qui le déflora s'appelait Armand. Vincent ne savait rien de lui, mais il acceptait d'être sa chose. À chaque fois qu'il le voyait, c'était pour servir de bouche-trou (littéralement), et pour recevoir de l'argent en échange de ses pratiques. Ouais, il servait de pute. Mais à chaque fois, Armand lui faisait découvrir une nouvelle facette de sa personnalité, et bientôt, Vincent comprit qu'il aimait se faire dominer par cet homme. En dehors de lui, il ne voyait personne, et avec l'argent que lui donnait Armand, il arrivait à mener une vie plus ou moins normale. Grâce à lui, il parvint à obtenir un appartement. Bien sûr, le juste retour de cet échange avait été de se faire prendre par cet animal dans toutes les pièces, mais la douleur devint une habitude pour lui. Pour la première fois de toute son existence, Vincent était capable de se sentir vivant. Armand l'aidait à sortir de cette léthargie morose dans laquelle il s'était figé, et à chaque coup de reins, il le déchargeait de toutes les émotions négatives qu'il emmagasinait. Oui, le sexe et la douleur... Vincent ne pouvait plus s'en passer. Il ressentait un plaisir immonde à servir de salope, et plus Armand le baisait, plus il avait besoin des extrêmes pour jouir. Lorsqu'il ne le voyait pas pendant plusieurs semaines, il s'enrageait.
La relation malsaine qu'il entretenait avec cet homme était devenue sa drogue, si bien qu'il comprit qu'il ne pourrait pas vivre normalement. Il avait besoin de lui pour se satisfaire, la masturbation ne suffisait pas à le faire jouir. Armand avait déclenché chez lui quelque chose de violent, davantage violent que la dépendance à la drogue : la dépendance au sexe. Il ne pensait pas que c'était possible, mais avec du recul, il songeait que la découverte tardive de ce plaisir... le lui faisait réclamer à chaque fois avec plus d'ardeur.
Se la prendre... c'était devenu son air.
Bien sûr, Vincent ne connut pas que des avantages dans cette relation. Armand était un spécial, violent, doux, agressif, attentionné. Il lui arrivait de se soucier de lui, sincèrement, et la seconde d'après, il l'enculait sans préparation, violemment. Vincent se souviendrait toujours de l'épisode humiliant chez le proctologue, parce que frustré sans qu'il sache réellement pourquoi, Armand l'avait pénétré avec tant de violence, sans lui laisser de répit qu'il... eu un accident. Un déchirement anal.
Et ne pas baiser le temps que tout redevienne normal, ça été la chose la plus horrible que Vincent connu. Il en avait littéralement mal au cul. Et lorsqu'ils purent reprendre, Vincent eut un goût de banalité en bouche. Enfin... il n'aimait pas Armand, mais il se nourrissait de sa violence, comme de la drogue.
Et comme pour pallier au manque de sexe, le rapport qu'il avait avec la drogue ne s'arrêta pas. Au contraire. Si Vincent était incapable de se satisfaire seul, il prenait des doses de plus en plus fortes. De l'héroïne. Il évitait d'en prendre lorsqu'il devait voir Armand, mais dès que ce dernier reprenait une vie « normale », Vincent se jetait sur l'héroïne et se l'injectait. Ouais... il n'était pas mieux que sa mère au final, il avait besoin de sa dose pour survivre. Il ne « vivait » toujours pas...

Pas... comme...
Lamb le lui avait conseillé.

Mais un jour... à force de s'enfoncer plus profondément, comme si l'obscurité, la sueur, le sperme et la merde faisaient partie de lui, Vincent fit une connerie. C'était en hiver, Vincent ne s'en souvient pas très bien, encore maintenant, il ne garde presque aucun souvenir de ce qu'il s'est passé. Il sait juste que son histoire est devenue un article dans le Times, comme celle de Lamb.

En tout cas, lorsqu'il s'était reveillé, avec le corps à ses pieds, Vincent s'était empressé de téléphoner à Armand.
Il était dans la merde, il avait besoin de quelqu'un.

La neige ne pouvait pas suffire à cacher le cadavre devant lui. Tremblant, les mains pleine de sang, et les yeux rouges, parce qu'il ne supportait plus le manque, il l'appela. C'était d'ailleurs la première fois en sept ans que Vincent l'appelait, qu'il lui désobéissait. Armand ne voulait pas le faire rentrer dans sa vie, et se faire baiser par lui était suffisant. Mais là... Vincent ne pouvait pas faire autrement. Il avait besoin de quelqu'un, et Lamb ne pourrait plus le sauver comme il l'avait déjà fait.
« Armand ? Armand ? »
Mais jamais Armand ne répondit.
Seul.
Qu'est-ce qu'il avait cru ? Bordel de merde !
De rage, Vincent jeta le téléphone, et il resta contre le mur. Il cacha sa tête entre ses genoux, en larmes, il attendit.
Son existence se résuma à un mauvais article d'un journal à sensation, celui d'un paumé qui... sous l'effet de l'héroïne avait tué un homme.
La vie était une pute.
Au moins, le cas de Vincent se régla vite. Personne ne pouvait le défendre, et l'avocat commis d'office qu'il eut ne fit pas l'effort de lire son histoire. Il le rencontra deux fois : la veille de son procès, et le lendemain lorsque son destin fut scellé d'un coup de marteau sur la table de la justice. Le jeune homme accepta la sentence sans grande émotion, bizarrement, il avait su que ça se finirait ainsi. Malgré tous les efforts qu'avait entrepris autrefois le professeur Lamb pour le sauver. Il avait une vague idée du temps qu'il passerait en prison, et songea qu'il mourrait là-bas. L'enfermement allait le tuer petit à petit ? Non... Vincent était déjà prisonnier, de ses dépendances, et du chagrin que Lamb avait laissé dans son coeur.

Quel menteur.

Dans la cour, le jeune homme fouilla sa poche, et sortit le vieil article de journal. Le temps l'avait vieilli, mais il avait survécu à ses années de débauches. Adossé au mur, il le porta à la lumière pour tenter de déchiffrer l'encre qui avait fini par baver. Il avala sa salive.
Une photo froissée représentait un homme en noir et blanc. On pouvait deviner qu'il était brun, blanc ; il trônait au milieu d'élèves venant de tous les milieux. Vincent n'arrivait même pas à lire la date. Mais avec du recul, il était vrai qu'il ressemblait à Armand. Et comme celui-ci, il l'avait abandonné. L'amertume emplissait la bouche de Vincent, aussi âpre et épaisse que du sperme ; il détestait cette sensation. Il plissa le front, puis il raconta lui-même, à voix basse, ce que l'article disait.

« Hier soir, dans une rue près de l'école X, un homme âgé d'une trentaine d'années est mort.
Une bagarre aurait éclaté, et l'homme aurait été poignardé par les dealers d'un gang du quartier. On ne connait pas le mobile du meurtre.
Aucun témoin n'a été trouvé sur les lieux.
Monsieur Lamb était professeur de l'école X, célibataire, il était néanmoins reconnu pour sa générosité. Sa mort est regrettable. »

Et le seul témoin de la rixe, c'était lui, Vincent. Depuis douze ans, il supportait le poids de la mort de Lamb. Il avait les épaules larges, il se pensait fort, et pourtant, il ne parvenait pas à tenir la promesse qu'il lui avait faîte.
Vivre plutôt que de survivre.
Il rangea l'article dans le fond de sa poche. Il jeta des coups d'oeil aux autres prisonniers, oui... vivre plutôt que survivre.

Lamb n'était qu'un con.


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Aaron Harrington
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Aaron Harrington
Maître chien
Dim 15 Mai 2016 - 1:14
Tu es validé !


On va bien s'entendre toi et moi, il est évident que je veux un rp entre Ronron et Vince' qui soit des plus... Intéressants. Haha. J'adore Armand, bon sang. Et tu sais déjà que j'ai pleuré comme un bébé pour ce pauvre Lamb. Rah tu m'énerves.

Félicitations tu es à présent validé, tu peux librement poster tes rps. Pour ton information, n'oublie pas d'aller recenser ton avatar, tu peux aussi aller créer ta fiche de liens ou encore consulter la liste des colocataires ici si tu es un détenu.

Une rumeur te sera bientôt délivrée !

Amuse toi bien parmi nous !
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Vincent Weiss
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