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| | Jeu 19 Fév 2015 - 17:47 J'avoue que, parfois, certaines de mes idées sentent le rance. J'avoue aussi que, quitte à me cacher, j'aurais mieux fait de me terrer dans un des couloirs de la prison. J'avoue enfin que, dehors, dans mon pseudo-manteau orange vif, je commence à avoir sérieusement froid. J'ai trouvé refuge quelque part derrière le terrain de basket en plein air, à côté d'un cabanon que je soupçonne d'abriter des ballons et d'autres accessoires utiles aux sportifs. Ce n'est pas ma faute, j'ai commencé à me sentir mal.
J'étais dans la salle de divertissement, sagement assis dans mon coin sans rien demander à personne, lorsque les conversations ont commencé à tourner autour des crimes des uns et des autres. Là où ceux qui se sont fait encabaner pour de l'escroquerie se vantent et se pâment, les meurtriers et les violeurs restent discrets. C'est à ça qu'on reconnaît ceux dont les remords sont sincères. Quand vient l'heure du jugement des autres, ils sont les plus en retrait possible.
Malheureusement, j'ai été trop silencieux, et au centre des préoccupations des autres. J'ai commencé par me lever pour sortir sans faire de vague, mais j'ai pris sur les épaules toutes sortes de spéculations dégradantes, jusqu'au lâcher d'un mot.
Pédophile.
Si j'avais été un foutu gangster, je n'aurais rien marqué. Mais l'hésitation, infime, qui m'a traversé, a été ma perte. Je me suis mis à courir comme un dératé, ralentissant juste ce qui était nécessaire devant les guardiens pour aller m'enterrer loin. Là où je ne serais plus visible de personne. Pédophile. Comment être crédible lorsque j'annonce que je n'ai rien fait à personne alors que tous me croient coupables de cet horrible crime ? Comment faire face à une horde de défenseurs de la veuve et de l'orphelin - mais uniquement chez les autres - lorsqu'on est accusé d'avoir ruiné la vie future de centaines d'êtres en devenir.
J'aurais cyniquement rendu riches les psychiatres pour les décennies à venir. Le fait est que, je n'ai rien fait. Et que je me caille le cul dans ma combi orange me fait larmoyer de rage. Je donnerais tout pour sortir d'ici avant de crever. Mais pour ça, il faudrait que quelqu'un d'autre endosse la faute;
Je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience. Ne pas prononcer un mot. Et écraser. De toute façon, d'ici au repas, j'ai quartier libre, non ? Alors qui viendra me chercher, ici ?
J'entends des pas, non loin. Beaucoup de pas. Et des voix très graves, au moins une dizaine, je dirais. Et merde. Je n'ai pas pensé une seule seconde que d'autres détenus voudraient se dégourdir les jambes en se donnant dans un match. Je n'ai plus qu'à me terrer dans un coin, et rester parfaitement immobile. Si j'ai de la chance, ils ne s'apercevront pas de ma présence. A moins, bien sûr, qu'un ballon soit envoyé dans ma direction.
Oh putain. Le ballon.
Quelqu'un va venir ouvrir le cabanon, pour prendre un ballon. |
| | | | Ven 20 Fév 2015 - 16:02 | | | | Comme à mon habitude, pendant l'heure libre, je me suis rendu prêt du terrain de sport pour admirer les hommes qui peaufinent leur musculature. Jouant les supporters, les encourageants, les flattant.
Les hommes étaient tout aussi facile à amadouer que les femmes quand on y pense. Cela m'amuse beaucoup, surtout en voyant les gros bras tatoués devenir légèrement rouge de gène. Certain le cachait bien, essayant de rester des gros durs à cuir, surtout ne pas montrer que la flatterie avait gonfler leur égo.
L'un d'eux proposa une très bonne idée, jouer au basket. Ravis de cette initiative, je me me dirige donc vers le cabanon pour récupérer une balle. Mais l'un des détenus voulu le faire à ma place, j'ai dignement rejeté sa proposition.
- Oh ! Brice t'es bien gentil mais je peux le faire pour vous, allez, faites deux équipes, le match ne sera que spectaculaire.
Je leur offre un sourire comme à mon habitude, je me dirige vers le cabanon, j'ouvre la porte, celle-ci se mit à grincer dans un son strident. J'attrape la balle avec mes mains, toute fois, en voulant refermer la porte celui-ci m'échappe et roule contre le grillage un peu plus loin. Soupirant de ma bêtise, je le suis, je l'attrape à nouveau entre mes mains. Mais en me retournant vers le terrain, j’aperçois une silhouette cachée derrière la petite cabane en bois. Ma tête se penche sur le coté, interrogateur mais également curieux.
- Tien ! Qu'est-ce que tu fais là ?
Je m'approche de ce jeune homme, l'observe, son visage me dis quelques chose. Ah ! Je m'en souviens c'est le fameux pédophile, pourquoi ce cache-t-il ici ? Les détenues l'auraient-ils maltraité ? Cela ne serait pas étonnant de leur part. Beaucoup ne supportent pas de voir quelqu'un toucher à ces êtres innocents. Si seulement, les gamins sont les pires démons, des êtres abominables qui jouent de leur gueule d'ange pour recevoir une sucrerie. Pire que des chiens et lorsqu'ils en reçoivent, ils ne partagent même pas. Rien que d'y penser cela me met hors de moi, bande d'égoïstes !
- Tu vas prendre froid à rester ici sans bouger, les autres se sont prit à toi ?
Je me met à sa hauteur, les autres détenus commencent à râler parce que j'ai toujours leur ballon, sans attendre, je me suis levé et j'ai jeté la balle dans leur direction
- Voilà ! Voilà ! Commencer !! - Hey ! Alan ! On veut notre pompom-girl ! Grand sourire charmeur - J'arrive ! Un instant !
Mon regard se repose sur le prisonnier, je me mets à nouveau à sa hauteur, il semble désespérer. N'empêche, ce type n'a pas une tête de pédophile, c'est vraiment étonnant, comme quoi il faut se méfier de tout le monde et surtout de sons voisin. | | | | |
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| | | | Ven 20 Fév 2015 - 16:34 Et voilà. J'avais environ toutes les chances du monde de finir seul sans qu'on fasse attention à moi, mais celui qui est venu chercher le ballon est aussi maladroit que je suis malchanceux. Sur le coup, je suis resté tétanisé. Parfaitement incapable de bouger, me cacher ailleurs ou de dire quoi que ce soit à celui qui... reste poli et gentil.
Je lui répondrais bien que je suis en train de faire du tricot, ou que ça ne sont pas ses affaires. Mais dans la position dans laquelle je me trouve, je suis clairement en train de me planquer. J'ai les joues encore rouges d'avoir couru, les yeux encore humides d'avoir eu peur. Et l'ongle de mon pouce s'agite encore furieusement entre mes incisives pour me faire évacuer un peu de tension.
Je suis fatigué. Je n'ai pas envie d'aller avec les autres. Si j'avais pu passer ma peine seul dans une salle aux murs capitonnés, je m'en serais mieux sorti. Personne ne s'en est - encore - pris à moi. J'ai cette chance que peu savent. Je n'espère qu'une chose, que mon crime hypothétique ne me collera pas à la peau toute la durée de mon séjour. Je me vois mal, espèce de phasme que je suis, accuser le coup des humiliations répétées que les tabasseurs de pédophile se plaisent à mettre en place.
Ah. Vite. Il faut que je lui réponde. Je frotte le bout de mon nez de mon index, me décallant d'une fesse sur le côté.
"Je cherchais juste un coin tranquille."
S'il avait pu être silencieux, noir et chaud, je m'y serai encore mieux senti. Malheureusement, à part roulé en boule sous la couverture élimée de ma cellule, il n'y a aucun endroit où je peux être définitivement tranquille. Il n'a pas l'air belliqueux. Je suppose donc qu'il... ne me veut pas de mal.
"T'occupe. Je vais rester sagement dans mon coin le temps qu'ils s'en aillent."
Il a l'air relativement sociable. Fait rare et appréciable dans cette prison. Je ne suis pas encore tombé sur un franc patibulaire, mais je dois avouer que les "hommes de bien" sont assez rares, ici. Ironie quand tu nous tiens.
"Ne leurs dis pas que je suis là. S'il te plaît."
Je ne veux pas participer à leurs jeux. Je ne veux pas risquer de me faire brutaliser. Je ne veux pas soumettre mon coeur à l'effort. J'aimerais un livre, quelque chose, de calme, de doux, de silencieux. Quelque chose que je n'aurai plus jamais, ici. Au moins, même si mon espace est délimité par des grillages épais, ici, je vois le ciel. J'aurais pu finir dans une prison sous-terraine. Ou dans un endroit où le seul ciel qu'on voit, c'est le morceau carré et bleu au dessus de la cour. |
| | | | Jeu 5 Mar 2015 - 17:33 | | | | Il cherchait un coin tranquille, pas étonnant, la prison était pleine et trouver un lieu paisible ne dehors de la chapelle était difficile. Je compatis avec ce jeune homme que je trouvais fort mignon d'ailleurs. Je veux l'aider, mais en restant ici, je ne ferais qu'attiser les soupçons. Je lâche un long soupire puis le fixe à nouveau
- Je vais te laisser.
Je lui souris puis partit voir les autres détenus qui m’attendaient Le match commence enfin. Je les encourage, souriant comme toujours. Je cris leur non, je leur donne des conseils et leur montre les ouvertures. Le cri lorsqu'ils marquent des paniers.. Ce me travaille tout de même, regardant vers la cabane. Je ne peux pas le laisser ainsi, il va falloir que j'éloigne les autres détenus pour pouvoir discuter avec ce petit chaton complètement perdu.
Le match se termine et j'en profite pour leur donner les serviettes et bouteille d'eau, jouant de mon charme. Je les flattes, les colles et rit avec eux, écoutant leur éloges à mon égard. Je les aime mes petites musclés, ils sont si mignons.
- je vais aller ranger la balle, ne m'attendez pas, j'ai aussi autre chose de prévu, je mangerais avec vous ce soir
Petit clin d’œil. Si seulement cela pouvait fonctionner avec tous les hommes de la prison, je pourrais être leur princesse et me laisse gâté. Les avoir à mon service. Quel beau rêve. Mais revenons à nos moutons ou plus précisément au petit chat apeuré. Je me dirige donc vers la cabane, y rangeant la balle puis je passe derrière et rejoint ce garçon. Je me met à sa hauteur, le fixant
- Tu vas mieux ? Ça te dit de parler un peu ? Je suis pas méchant, je suis qu'un voleur de bijoux.
Je lui souris tendrement
- Tu n'as pas froid ainsi ? Tu ne veux pas rentrer à l'intérieur ? Il fait plus chaud quand même.
En fait, je ne sais pas trop quoi liu dire, il va même me demander de le laisser seul, mais je ne peux pas, c'est ainsi, il sera obliger d'accepter ma présence, quitte à parler tout seul. Cela ne me dérange pas, s'il m'écoute. Des soucies, j'en ai plein moi aussi, peut-être pas aussi important que les siens, mais peut-être que ça le fera rire d'entendre mes problèmes. AAAHHHH !! je meurs d'envie de le prendre dans mes bras, le câliner. | | | | |
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