Sir boiteux à l'appel [PV Drew]

Cette journée avait mal commencé et il avait le pressentiment féroce que cela allait continuer ainsi jusqu'au coucher. Zen, restons zen, cela ne servait à rien de s'énerver pour un rien. Pourquoi est-ce que la journée avait mal commencé ? Tout simplement parce que le matin, la sonnette stridente de la prison l'avait réveillé en sursaut alors qu'habituellement, il était déjà éveillé. Ainsi, il avait bondit de son lit, oubliant que la cellule était basse et donc, il s'était cogné au plafond ... Et cela faisait un mal de chien.  Les douches étaient bondées et il a dû attendre un long moment avant de pouvoir prendre une douche. Le petit-déjeuner était grillé et il détestait cela. Bref, rien n'allait correctement ce matin-là.

Cela aurait pu être tout car pendant un moment rien ne s'est passé cependant, Cameron avait besoin de courir aujourd'hui alors, il est alors parti pour le quartier sportif. Il avait besoin de courir, cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas vraiment exercé son corps et, pour lui, c'était important qu'il le fasse. Après un petit temps d'échauffement, il s'est mit à courir sans se presser, un petit jogging tranquille entre les murs sombres de la prison. Cependant, au bout d'un petit moment, sa cheville est partie en vrille et il est tombé sur le sol assez lourdement. Il est resté ainsi pendant quelques secondes, maudissant sa malchance avant de se lever. Hélas, hélas, lorsqu'il prit appui sur la fautive de sa chute, Cameron grimaça. Il s'était fait mal. Il laissa passer un juron en tahitien et décida de partir. Ce n'était réellement pas le moment de jouer au plus fort. Inutile de se faire encore plus mal n'est-ce pas ?

Le métis boitillait légèrement en rentrant dans son quartier pour prendre une nouvelle douche et, en sortant de cette dernière, il rencontra un gardien bienveillant qui remarqua immédiatement sa façon de marcher. Leurs yeux se sont rencontré et le gardien lui a fait signe :

"Aller, je t'embarque à l'infirmerie Lorenz."

Cameron savait bien qu'il était inutile de refuser alors, il là suivi, à son rythme. Il n'imaginait pas l'infirmerie si loin mais en même temps, quand on a mal quelque part, tout nous paraît plus loin qu'avant. Finalement, le gardien frappa à la porte et entra à l'intérieur suivi de Cameron :

"Docteur, je vous emmène ce jeune homme, il boite. Je ne peux pas rester mais je reviendrais voir plus tard comment il va."

Un soupir passa les lèvres de Cameron avant que les yeux émeraudes de ce dernier ne se pose sur l'infirmier. Le métis ne dit pas un mot, sur son visage, pas la moindre trace d'une douleur quelconque même si, sa cheville "blesser" ne touchait qu'à peine le sol pour éviter une trop grande pression sur cette dernière. Oui, il avait la très nette impression d'être un idiot à rester debout comme cela mais il ne savait pas trop ce qu'il devait dire ou faire alors, il préférait attendre plutôt que de parler de façon intuile.

Le voilà à l'infirmerie, encore une fois. Quoi que, depuis son arrivé, ce n'était que son deuxième passage, le premier étant pour un examen de sa personne pour savoir si tout allait bien. Oui, tout allait bien sauf qu'il était allergique aux fraises mais ça, on s'en fout au pire ... Et le voilà aujourd'hui qui arrive avec une cheville qui enfle parce que cette dernière avait décider de foutre le camp de son corps. Un accident à la con comme on dit. Il observe autour de lui avant de poser son regard sur le médecin face à lui. Il lui paraissait jeune mais aujourd'hui, l'âge pouvait être très différent du physique. On pouvait paraître trente ans alors qu'on en avait quarante par exemple. Ce qui le surprenait le plus c'était ses yeux, des yeux couleur rubis. Intéressant mais surprenant. Peut-être que c'était des lentilles ? Oui, probablement. Mais voilà le docteur qui parle et Cameron répondit :

"Oui, c'est bien cela Cameron Lorenz"

Précisons le nom de famille, il n'est peut-être pas le seul Cameron présent dans la prison après tout. Là encore, il était surpris que le docteur sache son prénom parce qu'on ne peut pas dire qu'il soit véritablement un régulier ici mais après tout, peut importe le pourquoi et le comment. Le métis boita jusqu'au lit que le médecin lui avait désigné. Il déboutonna son horrible combinaison orange, enleva ses bras avant de s'asseoir sur le lit avant de perdre l'équilibre et de se prendre un lit ou un mur. Il enleva les deux jambes et plia tranquillement la combinaison de prisonnier. Il ne portait plus que son boser et un débardeur blanc en dessous. Bien entendu, il avait enlever ses chaussures avant d'enlever sa combinaison, ce ne serait pas logique sinon.

Il observa la cheville qui l'avait emmené ici et l'autre. L'une des deux était bien plus grosses que l'autre. Etre pratiquement nu devant un inconnu ne le dérangeait pas, il n'était pas pudique après tout, il avait été prostitué et donc, il était souvent nu devant des inconnus. Il releva la tête vers le médecin aux yeux rubis, ce qu'il allait dire était probablement débile mais c'était une chose que tout le monde devait lui dire :

"C'est pas trop grave Docteur ? J'en ai pour longtemps à trimballer cette boule de billard ?"

Ben ouai, vu la grosseur qu'elle avait maintenant, c'était plus une boule de billard qu'une cheville et il avait la sensation d'avoir un pied plus lourd que l'autre à cause de cela. C'était vraiment terrible, il détestait cela. Il regardait le médecin faire son boulot tranquillement, laissant passer une ou deux grimace quand il touchait là où cela faisait le plus mal. Il avait beau être un peu je m'en foutiste, il avait quand même quelques inquiétudes, surtout quand cela touchait au physique ... C'était aussi pour cela qu'il était en prison, parce qu'il avait eu peur pour sa vie, pour son intégrité physique, il avait tué. Tué par légitime défense ... Non, il ne fallait pas qu'il pense à cela, pas maintenant. Cameron ferma les yeux et prit une longue bouffé d'air qu'il rejeta lentement, très lentement.

Installé sur le lit de l'infirmerie, il regardait le médecin se déplacer vers lui avec tranquilité. Il avait presque oublié sa démarche et se regard de braise après tout, cela faisait près de trois mois qu'il n'était pas aller faire un petit tour à l'infirmerie. Il remarqua le regard d'Andrew descendre le long de son corps jusqu'à sa cheville mais il se disait que c'était pour voir s'il n'avait pas d'autres blessures. Pour Cameron, Andrew faisait son boulot, rien de plus, rien de moins. Et puis, même s'il le matait, ce n'était pas comme s'il était un puceau effarouché hein ...

Si Cameron avait eu l'esprit tordu, la position qu'Andrew à prit devant lui aurait pu entamer une jolie scène érotique dans sa tête mais, même s'il avait été un prostitué, il n'était pas pour autant totalement accroc au sexe. Bien sûr il aimait cela mais cela ne l'empêchait pas de penser à autre chose et, pour le moment, sa cheville était ce qui lui importait le plus pour dire la vérité. Lui qui pensait qu'une entorse ne faisait pas mal, il s'était bien fourré le doigt dans l'oeil, ça faisait un mal de chien. Cameron regardait chacun des gestes du docteur, ce n'était pas qu'il ne lui faisait pas confiance, au contraire mais il était curieux et puis, de toute façon, il n'avait que cela à faire alors, autant regarder. Heureusement que ce n'était pas bien grave, Cameron sourit légèrement et hocha de la tête face au soigneur. Il massa doucement sa cheville en attendant qu'Andrew ne revienne. Cameron se racla la gorge et évita de le regarder avant de dire :

"C'est très bête ... Ma cheville à tout simplement décider de foutre le camp alors que je courais dans le quartier sportif ... Et du coup, je me suis étaler de tout mon long sur le sol ..."

Ridicule. Vraiment ridicule. Il passa une main dans ses cheveux avant de soupirer. C'était probablement l'accident le plus ridicule du monde. Il n'empêche que le froid lui faisait du bien sur cette cheville gonflée même s'il avait frissonner au contact du glaçon. Il laissait Drew conduire sa main sur sa cheville et attendit son retour avant de reprendre :

"Ca arrive souvent ce genre d'accident ou je suis le seul ?"

Non, il ne se sentirait pas du tout ridicule ... Enfin un peu mais bon, cela pouvait arriver à tout le monde, même aux plus grands et plus costaud. Finalement, il se décida à parler de nouveau lorsque le médecin termina son bandage, c'était vraiment parfait, comme on pouvait s'attendre d'un pro :

"Merci Docteur. Est-ce qu'il y a des consignes spécifiques pour les quelques jours où j'aurais mon attelle ? J'veux dire, est-ce que je dois revenir tous les jours pour la refaire ou je peux la refaire moi-même après ma douche ou des choses comme ça ..."

Muai ... c'était pas génial comme explication mais bon, ça passerait probablement n'est-ce pas ?