-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

 :: Rémission :: Corbeille :: Fiches Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Remorselessly Daring

Anonymous





Invité
Invité
Jeu 22 Jan 2015 - 23:53

STEPHEN CALVAIR


Remorselessly Daring 2974081464971181200315407407307006023aAvatar : L. Lawliet, Death Note

Identité
Surnom : Le Calvaire
Âge: 21 ans
Nationalité: Britannique
État-civil: Célibataire
Rumeur(s) à votre sujet: Stephen Calvair serait un grand fou des agrumes, en particulier des oranges. Fétichiste des oranges ? Oui ça existe, c’est du Stephen tout craché. Il n’y a que ça qui l’excite.

Incarcération

Motif d’incarcération:
Faits : homicides volontaires, soit meurtre et assassinat de masse.
Extrait du jugement : "socialement inapte, et un danger pour lui-même ou pour autrui."
Durée de la peine: Perpétuité
Incarcéré depuis: Janvier 2015
Aliéné? L'air de rien, gravement.
Type d’aliénation: Syndrome d'Asperger
Appartient-il à un gang ? Il n'a jamais été convaincu, mais au dehors, sa fiabilité pour parvenir à ses fins sans arrière-pensée aucune attirait toute sorte d'individus.



Chauve-souris dans l'angle


Taille: 1,77 m
Poids: 53 Kg
Corpulence: Osseux mais pas squelettique.
Cheveux: Naturels mais d'une noirceur atypique presque jais, raides et mi-longs dans la nuque et le cou.
Yeux: Aussi sombre que ses cheveux, cernés et singulièrement exorbités.
Famille ethnique: A priori caucasien, bien que sa capillarité laisse douter qu'il n'ait pas d'héritage génétique asiatique quelconque.
Modifications corporelle: Son avant-bras gauche est stigmatisé d'une cicatrice irrégulière, au relief décoloré exagéré...

Une stature gracile qui n’a l’air que d’un enchevêtrement de membres figés. Invariablement dos à un mur, main dans les poches et cou dans les épaules, même sa démarche est renfoncée. Il se désarticule et se fond dans les décors comme une fissure inquiétante.
Comme s’il était en permanence stone, avec ses yeux de nacre exorbités aux iris noirs, creusés de cernes charbonneux  sur son teint de pèche.  Ses prunelles sont mates, le regard est éteint. Ses mèches de ténèbres jamais coupées ornent sa nuque et ses clavicules.
Ses traits durs et anguleux rendent déconcertante sa bouche étirée de deux lamelles grenat. Toute expressivité n’est que latente. Son visage est un masque, un lambeau inerte qui aurait séché là.

Il présente sobre. Point barre. A l’exception de Docs Martens cramoisies, sur d’invariables jeans couplés de t-shirt en V. Camaïeu d’obscurité. Ses fringues sculptent à leur avantage des lignes droites, sans musculature bien saillante.
Mais indubitablement pas chétif, l'ossature reptilienne sous l'épiderme d'un fruit mûr.
A 15 ans il s’est offert un tatouage sur l’extérieur de l’avant-bras gauche : un barbelé d’un tracé tordu. Pour approfondir la cicatrice blanche gravée par une vraie ferraille de barrière.

Araignée au plafond


Défauts et qualités: Il n'a aucune notion du temps, mais il a développé un brillant esprit de déduction. Son approche du second degré est aussi floue qu'il est ingénu. Il n'est doté de sens moral et éthique que décalés, par ailleurs il est incapable de résister à un défi.
Objectifs et ambitions: Il désire être un historien.
Tocs et manies: Il paraît véritablement maniaque du ménage.
Peurs/phobies: Il craint foncièrement la perspective de demeurer en suspend.
Il n'opère pas le rapprochement ; mais le moindre événement qui prend une tournure inachevée dans sa vie, lui provoque la nuit même un cauchemar récurrent et identique.
Il lévite dans un vide absolu et blanc, retenu et lesté d'une chaîne solide qui s'étire à la verticale sous lui et donc le boulet est invisible, mais qu'il sent peser à l'extrémité dans sa chute sans fin.
Depuis son incarcération à perpétuité, plus une seule de ses nuits n'est sereine.

Entretien de Mlle Lepie avec les parents

« M. et Mme Calvair, Stephen n’a aucune difficulté émotionnelle, mais il déroge à l’égard d’une base du comportement humain. Il est ouvert d’esprit et ne manque pas d’empathie, mais il ne la place pas avec discernement.
Il fonctionne à l’instinct, la logique servant de fond. Il est incapable d’apprécier la dimension du doute, de l’incertitude ou d’une action en suspend. Tout doit se ruer vers une finalité décisive, ou il n’adhère pas au concept. Il est impulsif, l’obligation est viscérale de faire pencher la balance significativement.
La tentation ne lui laisse aucun autre choix que d’y céder. Il n’y résiste pas, comme à des réflexes.
Lesquels sont aiguisés d’une vivacité d’esprit pas négligeable, et empreints d'une sincérité authentique et catégorique. » faisait-elle valoir sans s’émouvoir, à l’instar de son patient.


Notes de Mlle Lepie - Dossier Calvair

L'absolu est la notion innée qui dicte son schéma comportemental de base. Décliné dans les moindres aspects du quotidien et de l'existence. Il préfère le noir inaltérable, les problématiques policières ou historiques qui relèvent d'une finalité inaliénable, qu'elle soit retracée par des indices ou édifiée pierre à pierre par des faits.
Le temps, sous tous ses aspects, c'est une unité sans incidence sur les impératifs immédiats dans son esprit.

Compte-rendu de l’évaluation psychiatrique,
Par feue Mlle Lepie et conjointement M. Sgajer

« Le patient n’a pas de penchant plus dévolu pour « faire le bien » ou « faire le mal ». Il ne se sent pas impliqué, son comportement n’exprime pas un avis personnel ni subjectif.
L’impératif pour Stephen Calvair est la nécessité absolue de finir toute chose.
Il pourrait s’agir d’une mise en danger de lui-même, il guiderait fervemment un quelconque incident survenant à son encontre. La notion de temps lui échappe. Ni l’infini ni les repère temporels n’ont de sens dans son esprit.
Il est également mû par une instantanéité parfaite lorsqu’il s’agit de faire un choix. Son instinct lui dicte sa conduite sans aucune hésitation. La spontanéité fait office de vérité capitale pour lui.
»

Loup errant

Etat de santé générale: Rien à redire malgré son allure de zombie naturelle.
Allergies ou addictions: Prenez garde aux portions qui lui sont servies ou laissées dans son collimateur. Sinon, il avalera machinalement les moindres "restes", quitte à s'en rendre malade.
Heureusement, une nourriture pourrie ou avariée, ça ne se mange pas.
Soins réguliers / traitements: Il est soumis à un suivi psychologique pour tenter de contrôler les anomalies de ses états d'esprit au quotidien.

Be Absolute


Christie tanguait sur son muret, les bras en avion et perdait l’équilibre à cloche-pied sur les tuiles brunes. Elle était jolie, à 13 ans, en jean délavé et débardeur bleu. Mais elle tremblait comme une feuille du haut du mur. C’était risqué, avec le ravin noir sous la cour du châtelet. Elle n’avait pas résisté à faire rire son frère jumeau. C’était risqué. Elle se redressait face à Stephen, les deux jambes droites un peu arquées, et se balançait d’avant en arrière. Elle relevait son visage dans un rire, et son corps chut s’écraser sur les rochers.
Les mains du garçon encore en suspend devant lui, accrochèrent la pierre rugueuse. Ses mèches sombres se penchèrent par-dessus l’obstacle, hissé sur toute la force de ses bras dans un élan d’adrénaline. Il put contempler son reflet désarticulé, mais ça n’était plus sa sœur adorée. Elle n’avait plus son teint de pèche, sa chair n’était plus celle des deux âmes sœurs mais celle d’un cadavre. Et au rouge des joues enflammées de Stephen, répondait celui ruisselant à la racine des cheveux de jais de Chris’.

Les faits furent établis. La jeune fille était victime d'un malheureux accident dans l'insouciance de la jeunesse. La famille en deuil bénéficia d’une prise en charge psychologique. Stephen ne lâcha pas une parole aux intervenants soignants. Le spécialiste mit cela sur le compte de l'état de choc et de la fragilité émotionnelle de son jeune âge, et conseilla à ses parents d'adopter un animal de compagnie pour amortir l'incidence du manque. Considéré comme un symptôme du traumatisme, il refusa aussi d’assister à l’enterrement. Il n’accorda pas un regard à la tombe de Christie Calvair.
A sa mère qui vint lui rendre visite avant la cérémonie funéraire, il n'adressa qu'une requête froide.
« Pleure. » intima-t-il au faciès ravagé par le déchirement et la compassion, les orbites brillantes dont les cils ravalaient à grand peine le torrent.
En fouillant les armoires de la chambre qui n'appartenait plus qu'à lui, il découvrit coincée dans un angle une chaîne en argent, avec une pendeloque. Une montre à gousset à la face lisse, au revers ciselé de lettres stylisées imbriquées les unes dans les autres. Un C sur le contour, enserrant un H abritant un R et un I, joints à leurs base et faîte respectifs par un S coupé en son milieu par la barre du H.
Il stoppa les aiguilles du cadran et se le passa autour du cou. Le memento mori de sa défunte moitié battait sur son torse comme un cœur mécanique de substitution. L'inéluctable cliquetis tu à jamais cadençait le reste de son existence solitaire et son reflet devenu macabre.


Kuro avait pris en chasse le jouet pelucheux que Marc agitait partout sur le parquet lustré de la salle à manger. Alice lui criait dessus en riant. A l’anniversaire de ses 17 ans, le mec affichait un sérieux redoutable.
Il était né le même jour 4 ans plus tôt, le chat noir comme la nuit de juillet. Du 9, leur jour de naissance, son jour de décès. L’animal excellait en pitreries.
« T’as pas envie de rire Steph’ ? s’étranglait l’homme hilare.
- Stephen, corrigea-t-il abruptement. Si, ça me fait sourire. » L’homme haussa un sourcil brun. Peut-être, après tout. Il n’avait jamais pu distinguer les expressions sur ces lèvres rouge bordeaux minces, trop minces que son fils articulait rarement. L’animal filait à toute allure comme une flèche de part en part de la pièce, dispersant caresses et griffures sur les chevilles de ses maîtres. Son père tira une chaise qui cogna la table pour déloger la fusée folle qui dépeçait sa proie inerte chèrement abattue.
La main de Stephen empoigna vivement le couteau à découpe qui s’abattait sur sa boule de poils ébène. Raffermissant sa poigne sur la lame dans l’élan de sa trajectoire aléatoire et chevrotante, il planta dextrement l’arme blanche dans le corps mou et osseux.
Deux cris impulsifs perçant et étranglé tranchèrent à l’unisson avec un gargouillis qui éclaboussa le bois verni.

Ils s’activaient fébrilement, aucun n’osant poser les yeux sur l’être anormal qui vivait avec détachement. Il ne se sentait pas concerné, décelait une ambiance mécanique qu’il ne s’expliquait pas depuis quelques jours.
« Stephen, il est l’heure. » La voix convulsée de son père le tira de ses lectures policières. Sans délai, il venait de terminer le chapitre, l'un des rares à ne pas tenir son lecteur en haleine. De même il évitait les séries télévisées. Il décolla de sa couverture de lit et suivit ses parents dans sa veste noire de citadin.
L’adolescent leva un regard morne sur la plaque métallique de « Mlle Lepie – Psychiatre ». Ses vieux se tordaient les doigts dans l’ascenseur. Une belle jeune femme svelte, aux courtes mèches blondes, les accueillit d’une main sur l’épaule et d’une poigne toute aussi cordiale à son patient. Elle prit à part les deux personnes d’âge mûr pour commencer, pendant que le mec patientait sereinement en observant les lieux d’un air désinvolte. Il se rendit à la suite dans son bureau blanc décoré de babioles chics et souvenirs de voyages.
Les séances se poursuivaient avec Isabelle. Question, réponse. Son chat, un an plus tard jour pour jour, était venu sur le tapis.
Son faciès imperturbable laissa échapper un « C’est triste. »
Elle l’interrogea du regard. Stephen maintint platement ses iris dardés sur ceux de son interlocutrice.
« Quels desseins avais-tu ? De la colère, de l’ennui, du plaisir ?
- J’aimais beaucoup Kuro, articula-t-il de ses fines lèvres couleur de vin.
- Tu l’as poignardé délibérément.
- Non. Le couteau tombait, énonça Stephen avec neutralité, ses yeux noirs ronds rendant ses propos plus macabres. Kuro était fini » sentencia-t-il.

En gravissant les escaliers avec ses Doc Martens coagulées, Stephen remarqua que des travaux bloquaient l’ascenseur. De septembre à novembre, d'après la pancarte scotchée aux portes coulissantes. Les ouvriers s’installaient, et leur matériel s’étalait de partout. Pas très professionnel.
Dans le bureau, laconique sur sa chaise avec ses yeux ronds cernés derrière ses mèches de jais, il n’esquissait pas un geste. Elle l'avait fait résumer ses activités, insister sur les anecdotes arrachées de cette langue peu loquace. D'abord la Treizième [Terminale] et sa passion pour les cours d'Histoire, puis son Bachelor Degree [Licence] dans la filière. Sa famille et leur détachement, ce couple de colocataires méfiants qui l'harponnaient de temps à autre pour refaire ses armoires et tiroirs, ou au temps du Lycée pour réquisitionner son carnet de liaison ponctué d'excellence et de remarques désobligeantes. Comment ses professeurs trouvaient-ils le moyen de se plaindre qu'il refuse de quitter sa chaise avant d'avoir terminé son travail ? Puis son départ de la maison, une fois majeur et boursier, son inscription à l'université payée par ses parents en « gage de bonne route ». Ses amis, ces fréquentations aléatoires avec lesquels il passait quelques moments.
Et le reste, pour la discussion du jour. Ces gens qui le regardaient de travers dans la rue, qui le bousculaient et s'écartaient en maugréant lorsqu'il relevait sa tête taciturne. D'autres donzelles qui lui faisaient la cour en boîte et repartaient amères d'être plantées là, délectées ou battues de l'avoir agacé avec leur bégaiements d'ivrognes.
Tous ces électrons inoffensifs qui gravitaient un soir et ramenaient leurs meutes, autour des tables de paris d'adolescents éméchés, dans des tentatives éperdues de déstabiliser le « maître des jeux ». Stephen n'en manquait pas un. Il relevait tous les défis.
« D'où te vient cette fascination pour les paris ?
- Ce n'est pas le cas. Mais on me donne des objectifs, je les accomplis.
- Et tu mises ?
- Pour quoi faire ? L'enjeu c'est l'action. »

Trois semaines plus tard, après un congé de la praticienne, il put admirer l’échafaudage enchevêtré dans la rampe tournante autour du puits, ôtée du palier pour laisser place aux cordages et attaches.
Il y avait une dureté inhabituelle dans les pupilles enrobées de chocolat d’Isabelle. Elle lui désigna sa chaise, empoigna son calepin.
« Je t’ai parlé du décès de ton animal de compagnie. Mais ce n’est pas le premier, ni le plus conséquent auquel tu as été confronté. Qu’as-tu ressenti à la mort de Christie, dis-moi ?
Sa voix se fit rauque. Son expression ne trahit pas une once d’émotion :
- Le vide la réclamait.
La montre à gousset sur sa poitrine pesa de tout son poids, comme lestée du corps en chute libre de sa sœur décédée. Il vit un pincement infime sur les lèvres d’Isabelle.
- Comment ça ?
- C’était ma jumelle. C’était crucial. » décréta-t-il.
Il sentit son cœur battre à tout rompre et sa peau s'échauffer, dans un état enfiévré. Les idées limpides mais trop crues pour ne pas qu'il sombre dans un état second de concentration intense. Le visage de sa belle se décomposa sensiblement. Ses phalanges blanchirent sur son stylo, elle baissa les yeux sur ses notes. Le regard vitreux singulièrement atone, elle décréta la séance terminée.
L’air était glacial. Les fenêtres ouvertes aéraient les escaliers étouffants de poussière due aux travaux. L’élégante en veste courte et chaude ferma à clef derrière lui son cabinet puis pivota sur la plaque de gel.
Quelques minces poutres des échafaudages la retinrent, un bras pendant accroché dans un angle, salement tordu.
Elle releva un visage déformé par un rictus d’effroi, dans ses yeux creux se reflétèrent ceux inexpressifs d’une chauve-souris dans un angle de mur.
Suant d’adrénaline, Stephen détailla la scène minutieusement. La terreur enserrant le hurlement dans un étau, lorsque les lattes de bois craquèrent d’un bruit sinistre. Et l’écho des os brisés quelques mètres plus bas. Il haletait, les yeux brillants d’excitation, dévala en longeant la paroi le corridor dans la nuit et la morsure du froid.

Sa franchise horrifia. Les notes de la psychiatre consternèrent. Ses actes étaient abominables. Ils relevaient d’irresponsabilité, d’inconscience ; sinon de la démence selon ses parents qui refusèrent catégoriquement de revoir cet étranger à leur foyer.


« Stephen Calvair est socialement inapte, et un danger pour lui-même ou pour autrui. Néanmoins il a été établi qu'il est irresponsable de ses actes car souffrant d'un trouble autistique dit syndrome d'Asperger. En conséquence de quoi, il sera interné dans une unité de surveillance psychiatrique à charge de le réinsérer  et l'acclimater à un milieu sain et productif. »
Le jugement final rendu mi-novembre, le jeune homme de 18 ans fut séparé de tous ses repères immédiatement après. Il atterrit dans une institution britannique de renom bien que reculée, qui s'évertuait à civiliser ses résidents déficients. Parachuté dans ce complexe d'enseignement et de divertissement permanent, les lacets de ses Docs et sa chaîne lui furent confisqués, mais il obtint le droit de garder son memento mori. Il souffrit sans mal l'omniscience des caméras et du personnel.
A nouveau, les camarades défilaient, les bibliothèques le sustentaient et aucune sorte de médecin n'obtint de lui d'auto-évaluation, sauf quelques vagues indications du quotidien. Pendant deux années il fréquenta quelques filles et même des mecs, aux mentalités plus consistantes à son goût qu'au-dehors. Alors qu'il semblait faire des progrès de sociabilité, il fut admis pour profiter de quelques sorties encadrées.

Non pas baladés comme un troupeau de lépreux en sucre, Stephen et quelques autres étaient lâchés en pleine nature, avec des accompagnants qui devaient donner le change sans trop l'air de les parquer par colliers. Mais pour l'autiste, ça n'avait pas tellement d'importance qu'il soit dans les rues ou dans les corridors de sa fourmilière. Il ne trouvait rien à l'extérieur qui l'exaltât plus qu'il ne profitait déjà dans son environnement fictif et surveillé.
« C'est des salauds. Des menteurs et des salauds. Leurs promenades de caniches, c'est le terminus, y a plus d'étapes. On en sortira jamais de leur locaux trop propres tout en plastique et en mousse. T'en as pas marre Stephen ? J'en ai ras les couilles, ça fait 13 mois que les piqueuses m'tartinent de promesses si j'deviens plus humain. Ils m'enfermeront pas plus longtemps. J'vais...
L'intonation grondante en suspend fut tranchée nette par une voix grave et atone.
- Tu vas faire quoi, Nathan ?
Le blond nerveux leva ses yeux vert pomme vers son ami avec une rage placide, qui semblait électriser l'air autour de son corps pré-adulte d'à peine 1,60m. Sa tension orageuse se mua en un sourire mutin recouvrant ses joues, une douceur volage teinta ses prunelles.
- Viens chéri, on va faire du gringue ! »

"Faire du gringue", c'était l'argot de leur cité des abâtardis, parce que l'unique moyen de se procurer la richesse la plus convoitée de cette société factice, n'était autre que de s'attirer les faveurs des infirmières. Les détentrices de seringues, ustensiles sous haute garde comme l'intégralité du matériel médical susceptible d'attiser l'intérêt déplacé de leurs patients.
Des jeunes personnes en mal de romance tragique, ou des vieilles peaux aigries qui cultivent l'espoir inavoué que ces déments n'aient pas les yeux en face des trous ; en passant par les rares mais irréductibles minets qui rêvent de se taper des armoires à glaces dangereuses en position de dominant. Toute cette équipe d'olibrius, qui n'en restaient pas moins les seuls possédant l'accès au placard coffré, sécurisé par reconnaissance digitale.
A défaut d'avoir un talent en drague délibéré comme son comparse, l'autiste se contenta de se faire admettre une journée banale comme une autre à l'infirmerie. Il prétexta un caprice passager de s'isoler hors de sa "cage" de chambre, cas de figure qui ne lui était pas commun mais en rien alarmant dans ce lieu redoutable.
Ce n'était pas comme si Stephen était du genre à susciter des intuitions, apathique au regard vide qu'il était. Tout au plus un vague malaise, sur lequel Nathan comptait bien, pour qu'il soit remisé derrière des rideaux dans un coin de pièce. Pour s'y faire oublier.
Ce qui ne risquait pas arriver à l'éphèbe blond et son minois de créature en manque de sensations, qui entretenait une véritable cour dans ces rangées de lits. Ou plutôt, qui s'extirpait ingratement de leurs attentions à la normale, dégoûté qu'il était de ces bienheureux aux remontrances agaçantes.

« Prends l'autre Lacy, s'il-te-plaît, je crois que cette fesse-là a pris trop de piqûres... »
Sa voix mièvre dominait le tintement des flacons de ses injections hebdomadaires. A l'ouïe, l'autre humain dissimulé dans un lit percevait cinq personnes qui s'affairaient. Nathan s'était présenté à l'heure creuse d'avant le dîner, durant laquelle ce personnel blême se posait autour d'un rapide nettoyage du local animé de discussions journalières insignifiantes. Toutes les attentions avaient convergé sur cette figure mature et acidulée.
« De ce côté la peau commence à me brûler, vers cette zone. » Le buste incliné sur une table appuyé sur ses coudes, il malaxa son cul sensiblement musclé sous l'œil de sa piqueuse. Et ceux de la bande de sbires qui avaient tous trouvé une fonction justifiant leur présence immédiate. A laquelle préparait l'alcool et le coton, l'autre un chocolat et un croissant, encore un qui cochait le jour du traitement et une maligne qui se tenait près du placard ouvert, désinvolte. En cas d'absolue nécessité.
Stephen se leva dans l'ombre, longeant les parois derrière les draps lâches, passant inaperçu comme un courant d'air. Nathan rajustait son pantalon lorsqu'il feint un étourdissement, se retrouvant soutenu par les multiples bras qui avaient tous lâchés le reste. Le nuisible réagit avec la promptitude de ses réflexes, fondant sur la trentenaire brune qui s'était retournée vers le coffre pour chercher de quelconques cachets.
Il l'égorgea d'un coup sec de couperet chirurgical, taisant dans un discret gargouillis son cri interloqué. Il enjamba d'un pas vif et silencieux les deux mètres qui le distançaient du petit comité agglutiné autour du blond, et glissa la lame affilée dans le cou de l'homme qui lui faisait directement dos. Son rusé complice se départit sur le champ de sa niaiserie et agrippa brutalement les deux femmes qui l'avaient rattrapé, en repoussant la dernière sur l'oiseau de mauvaise augure et son bistouri. Sa moue tordue en une grimace se fendit d'un rire compulsif.
« Tue ces sales porcs Stephen ! Saigne tous ceux dans cette pièce ! »
Ses iris vert clair rougeoyaient d'une lueur funèbre, avant de s'éteindre comme des œufs de crapaud.


« L'accusé, M. Calvair âgé de 21 ans, est reconnu coupable d'homicides volontaires multiples avec préméditation sur 5 infirmières et infirmier du « Psychiatric Assistance and Rehabilitation Institute », ainsi que de son complice Nathan Penter souffrant de paranoïa aigüe, duquel il suivait les directives directes d'après ses aveux écrits.
Donnée la gravité de ses actes, le présent est condamné à une peine d'emprisonnement à perpétuité. Pour assurer sa prise en charge efficace, il sera dès à présent transféré dans l'internat carcéral et psychiatrique international, la « California State Prison » de Lancaster, comté de Los Angeles, Etats-Unis. »

Dans son nouvel établissement d'accueil qui préserverait la société de sa personne, il emporta le même bagage restreint qu'il n'avait jamais perdu depuis sa vie en citoyen libre ; des pompes couleur de vin débraillées et un cadran d'horlogerie à clapet en métal.

Out of the Cell

Pseudo : Matthew
Âge : 19
Comment as-tu trouvé le forum ? Sur invitation de Stanley Hacker.
As-tu des remarques à faire ? Merci à Raven pour les illus'  !
Revenir en haut Aller en bas
Haydhaänn Vöstanya
Messages : 95
Date d'inscription : 16/11/2014





Haydhaänn Vöstanya
Sam 24 Jan 2015 - 20:42
Bonjour et bienvenue à toi,

J'ai lu ta fiche et j'ai quelques remarques a te faire pour des modifications.

Concernant les défauts et qualités, les objectifs et ambitions et les tocs et manies, tes réponses doivent être rédigées, et en français. Tu peux mettre une citation en anglais si tu le souhaites pour la description , on le fait en français.

Tu dis que ton personnage apprécie et use d'ironie or c'est justement une des notions compliquées a comprendre et a utiliser pour les personne atteintes du syndrome d'Asperger, tu dois modifier cet élément de ta fiche.

Concernant l'histoire de ton personnage, ca me semble correcte sauf pour la fin avec cet histoire d'attentat, je doute que des patients dangereux soient laissé sans surveillance assez longtemps pour acheter de quoi faire une bombe, que ce qu'ils achçte (avec quel argent d'ailleurs ?) ne soient pas contrôlé, qu'ils puissent cacher/créer des explosifs etc. Donc cette partie de l'histoire n'est pas validé, il faut la changer pour qu'elle soit plus réaliste.

Ensuite, à la question "Comment as-tu trouvé le forum ?" tu ne réponds pas à la question il me semble. Pour les images dans la fiche, ne t'en fais pas elles ne sont pas obligatoires et concernant ton soucis d'alinéas il me semble que c'est possible sur aucun forum hébergé par forumactif. Ou alors en css si tu maîtrise ce type de code. Je pourrai en créer un mais ça l'imposerai a tout les topics ou m'obligerai a créer une class spécifique qui ne serait que peu utiliser.

Voilà, j'espère que mes remarques ne te découragerons pas, si tu as des questions n'hésites pas a me le faire savoir.

A bientôt et bon courage =)
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Mar 27 Jan 2015 - 22:46
Merci encore !
J'ai révisé le tout, l'histoire change à partir du dialogue entre Nathan et Stephen, 5 paragraphes avant la fin.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Lun 9 Fév 2015 - 18:21
Tu es validé !


Et oui c'est moi qui me suis collé à ta fiche !
Déjà, pardon pour ce retard, il y a quelques problèmes irl qui ont bloqués Hyad dans la validation de ta fiche alors encore une fois pardooon ! J'espère que tu nous pardonneras !

Après mon dieu, il faut vraiment être au calme pour bosser sur ta fiche, tu me donnes du fil à retordre mais tu sais que j'aime ton style d'écriture qui m'apprend à chaque fois de nouveau mots.
C'est d'ailleurs un bon fou que tu nous ramène. Bref t'es validé ♥



Félicitations tu es à présent validé, tu peux librement poster tes rps. Pour ton information, n'oublie pas d'aller recenser ton avatar, tu peux aussi aller créer ta fiche de liens ou encore consulter la liste des colocataires .

Une rumeur te sera bientôt délivrée !

Amuse toi bien parmi nous !
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Lun 9 Fév 2015 - 19:32
Thanks ~ Pas de soucis je me doute que Hayd n'avait pas que ça à faire, surtout quand comme tu dis j'donne du fil à retordre... J'me décharne pourtant comme j'peux pour l'rendre lisse.
En parlant de délais irl... -Sors la tête du trou péniblement où il est enterré- Voilà quoi.
Bref. J'arrive pour squatter.
Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Remorselessly Daring
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Behind The Cell  :: Rémission :: Corbeille :: Fiches-
Sauter vers: