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Call me master ♥

Blake Barlow
Messages : 78
Date d'inscription : 06/03/2016
Localisation : En ronde.

Dossiers privés
Âge du personnage: 35 ans.
Taille: 1m98
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Blake Barlow
Gardien
Dim 6 Mar 2016 - 17:43

Blake Barlowe


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Identité
Nom:Barlow.
Prénom: Blake.
Surnom:  « BB. » ou « L'Animal ».
Âge: 35 ans.
Nationalité: Américain.
État-civil: Célibataire, et libre comme l'air !
Rumeur(s) à votre sujet: Blake Barlow aurait déjà tué par accident l’un de ses amants. En effet, le pauvre n’aurait pas résisté aux assauts sauvages de l’animal qu’il est, et serait mort d’une crise cardiaque en plein coït. … On raconte aussi que ce n’est pas cela qui l’a empêché de finir son affaire. Il faut se méfier des gars qui ont l’air aussi gentils !

Dans la prison

Poste dans la prison: Gardien.
Depuis combien de temps ? Un an.
Motivations pour travailler ici ? Établir un nouveau règne.



Caractéristiques physiques

Taille: 1,98m.
Poids: 102 kg.
Corpulence: Massif et musclé.
Cheveux: Plutôt gris que blonds.
Yeux: Ardoise.
Famille ethnique: Bodybuilder.
Modifications corporelle: Aucune.

Blake ressemble à une espèce de guerrier nordique, issu d'une bande dessinée ou d'un « comic ». Particulièrement grand, il est taillé à la hache, ses muscles sont puissants, ses jambes et ses bras sont épais. C'est une force colossale de la nature, capable de soulever un boeuf, dit-on. Son dos est tellement musclé que l'on dirait que chaque nerf forme un chemin remontant jusqu'à sa nuque large, léchée par des cheveux d'un blond tirant beaucoup sur le gris. Carré, son visage est un peu brut, il semble avoir quelque chose de profondément primitif. Sa mâchoire possède une ligne bien dessinée, accentuant son caractère viril, elle est accompagnée d'une barbe de trois jours, plus blonde que grise ce coup-ci. Des lèvres épaisses, souvent tournées dans un sourire taquin et vaniteux ; Blake a des expressions nombreuses et diverses. Il porte la raie sur le côté, ses cheveux partant en épis grisâtres de tous les côtés, il semble sauvage.

Des années d'entraînement, une enfance passée à jouer au football américain avec d'autres garçons aussi forts que lui. Blake s'est efforcé de transformer son corps malingre en quelque chose de puissant, si bien qu'il est parvenu à canaliser son énergie dans des sports divers. Large d'épaules et de hanches, il n'est pas le genre de type qu'une petite bande d'adolescents défoncés au joint irait ennuyer dans les coins sombres. Il est intimidant de par sa carrure, et son regard franc ; Blake a la mauvaise manie de fixer les gens, comme si baisser les yeux était un signe de soumission. Véritable animal, il refusera de ciller, tant que son adversaire n'aura pas admis sa soumission. De la bestialité, Blake en a les comportements, et la force. Lorsqu'il bouge, tous ses muscles suivent le mouvement, mis en valeur par la lumière et les ombres. Son pas est lourd, ainsi que son souffle. On dirait un prédateur en cage tournant en rond, ou attendant le moment opportun pour sauter à la gorge de sa proie.

Le nez fin, les yeux enfoncés dans les orbites, Blake est un modèle de virilité. Lorsqu'il était adolescent, il se faisait souvent comparer à Thor grâce à sa chevelure blonde. Toutefois, celle-ci est vite devenue grise, il garde quelques mèches couleur de miel, enfouies sous la chevelure grise, ou même sur sa barbe. Il n'a jamais pu expliquer cette décoloration soudaine, prétextant que ce n'est pas si inhabituel chez les hommes ; ce qu'il espère, c'est de ne pas devenir chauve trop vite. Blake a la pomme d'Adam marquée, quelques veines apparaissant sur son corps musclé, et ses mains sont particulièrement larges. C'est très simple, une baffe de sa part suffit à faire décoller n'importe qui pour un voyage de plusieurs mètres ; un peu à la manière de One Punch Man. Évidemment, il a aussi de grands pieds. C'était d'ailleurs l'un de ses complexes d'adolescence. Il a quelques cicatrices dissimulées un peu partout, dans le dos, une à l'arcade sourcilière, et une autre dans l'aine ; souvenirs de bagarre de gosses qu'il essayait de gagner.

Comme n'importe quel animal se respectant, Blake est loin d'être imberbe. Sa poitrine et ses bras sont recouverts d'un duvet de poils d'un gris clair, tirant sur le blond. La couleur varie selon les zones exposées ou non au soleil. Blake a le teint clair, même s'il prend vite des couleurs en été, sa peau devient alors légèrement hâlée. Pour ce qui est de ses vêtements, en dehors de la prison, Blake varie beaucoup selon les occasions, même s'il a un sérieux problème avec les cravates. Il n'arrive jamais à faire un noeud correctement, si bien qu'il préfère laisser sa chemise ouverte. Il porte souvent des jeans, et des t-shirts avec un col rond ou en V. Il a les yeux brillants, dont la couleur ressemble à de l'ardoise, luisant selon l'éclairage. Mais au fond de sa pupille, une lueur primitive danse continuellement.


Dossier psychologique

Défauts et qualités: Musclé ? Quoi... ce n'est pas une qualité ?
Objectifs et ambitions: Malheureusement, Blake n'en a pas trop.
Tocs et manies: Blake a la mauvaise tendance de fixer les gens droit dans les yeux, en attendant qu'ils baissent les premier leurs regards. Lors d'une première rencontre, ce sera la première chose qu'il fera en prenant soin d'écraser les doigts de l'autre. Sa force herculéenne est mise en avant par ses attitudes.
Peurs/phobies: Aucune.

La première chose que l'on se dit lorsqu'on voit Blake pour la première fois, c'est qu'il a cette affreuse manie de regarder dans les yeux, en refusant de montrer un signe de déclin. Comme s'il avait besoin de prouver sa supériorité dans le règne animal, Blake prendra une expression hostile, mise en valeur par tous les muscles de son visage contractés vers l'origine de son animosité. Si l'autre consent à fixer ses chaussures, Blake l'acceptera de la même manière qu'un loup faiblard dans sa meute. Il en prendra soin, il en profitera, et il montrera les crocs si on ose s'approcher de sa chose. Blake aime protéger son territoire, non pas par crainte de se voir voler ce qui lui appartient, mais parce qu'il aime prouver aux autres qu'il est le plus fort. Il adore faire sentir à quelqu'un que cette personne lui appartient, au même titre que son caleçon ou sa paire de chaussettes. C'est pour ça que pour votre survie, il est fort déconseillé de lui plaire ; prédateur dans l'âme, le Blake vous poursuivra sans relâche jusqu'à vous acculer au coin d'un mur, et vous montrer l'ampleur de son instinct de chasseur.

En dehors de sa personnalité fort primitive, Blake est quelqu'un de plutôt simple. Il a des manières de paysan vivant au Moyen-Âge, ou lors de l'arrivée des premiers colons sur le territoire américain. Blake peut vite se montrer paresseux, lorsqu'il n'a pas envie de se forcer ; menant des nuits mouvementées, il a tendance à vivre en décaler. En Week-End, il ne faudra pas compter sur lui pour se lever aux aurores afin de rendre visite à Belle-Maman et Beau-Papa, hors de question. La grasse matinée, c'est sacré : Blake a tendance à roupiller comme un énorme chien sous la couette, mouvant un orteil de temps en temps pour signaler qu'il est vivant. Le plus paradoxal, c'est que pendant longtemps, Blake s'est levé tôt pour s'occuper de la ferme de ses grands-parents, ou pour partir en promenade. C'est quelqu'un proche de la nature, ayant le besoin vital de se ressourcer quelques fois dans son habitat naturel : les forêts, les hameaux perdus... tant qu'il est loin de la ville, il se sent bien.

Ancien garde-chasse, Blake peinait beaucoup à se détacher de sa nature. Toutefois, il sait s'accommoder de la solitude. Sans la craindre, il ne la recherche pas pour autant. En réalité, Blake adore les relations conflictuelles et se mesurer en permanence avec les autres. Il a un sens de la justice qui lui a valu des nez cassés lors de son enfance, si bien qu'il cachera sous le couvert de la justice son affection pour l'adrénaline. Lorsque Blake se bat, c'est une bête qui se réveille, prête à mordre à sang, et à arracher les membres de ses adversaires. Blake ne donne pourtant pas l'impression d'avoir une autre personnalité, c'est juste que cette bête est en lui, somnolant la plupart du temps. Alors il cherche à provoquer son réveil en se mettant en situation dangereuse, en provoquant des gros bras qu'il est certain de battre, ou en faisant divers sports. Enfant, il se défoulait dans la lutte et le football américain, ayant en son actif plusieurs plaintes suite à des blessures faites aux adversaires ; Blake ne contrôle pas toujours sa force. Il garde des fragments de son enfance, notamment son rêve qui était de devenir « Superman », afin de faire régner la justice. Sa vision de la morale s'est changée, mais il prétend faire le bien en provoquant les détenus délicats, et en les humiliant. Il prend un certain plaisir dans la bestialité, loin pourtant d'en être un esthète. Oui, Blake est primaire.


Santé

Etat de santé générale: Très bon.
Allergies ou addictions: Accro à l'adrénaline. Sinon, Blake boit et fume de façon ponctuelle.
Soins réguliers (traitements): Pas même pour de la gonflette.

Histoire

Blake est un animal. Il est né dans une grande contrée verte, peuplée d'arbres et de fougères, ou l'a-t-il plutôt espéré ? En réalité, Blake est né dans une mégalopole fumante et bruyante, recouverte d'un épais manteau de pollution qui déjà petit lui donnait envie de cracher ses poumons. Il était coincé avec sa famille dans un appartement situé en haut d'une tour, dans une chambre où il ne pouvait jamais être seul, et qui suintait la poussière, l'humidité, les relents de la ville. Blake était l'enfant du milieu, celui qui avait la pire place. Non seulement son petit frère avait fini par lui voler tous les privilèges qu'il avait pu accumuler durant les cinq premières années de son existence, mais en plus, sa soeur obtenait des droits qu'il ne pouvait qu'imaginer posséder. Il était trop jeune pour veiller le soir, mais trop vieux pour ne pas être exempt de corvées. Blake se rendait dans une école où les classes étaient remplies d'autres gosses, habillé avec des fringues que sa mère recousait sans cesse. À l'époque, il était loin d'être bâti tel le boeuf qu'il est maintenant. Il était l'espèce de petit gros qui adorait Superman, et qui espérait un jour pouvoir soulever avec le petit doigt l'énorme bureau derrière lequel se cachait son professeur de l'époque. Il s'entendait avec tout le monde ; l'avantage d'être l'enfant du milieu, Blake savait comment s'y prendre avec les autres. Toutefois, il avait fini par ressentir une frustration énorme ; toujours comparé à sa soeur, brillante et douce, il ne s'en sortait pas aussi bien qu'elle à l'école. Il s'ennuyait vite, perdant son esprit dans la contemplation des bâtiments s'érigeant derrière la fenêtre, ou de la misérable verdure naissant au coin de la cour de son école. Blake rêvait de grands espaces verts, ou de montagnes.
Dans la ville, Blake avait la sensation d'être un fauve en cage, tournant sur lui-même en boucle, et rêvant d'une liberté qu'il n'avait jamais obtenue. Il restait dans son coin, lors de la récréation, songeant que s'il était moins dodu, se persuadant que s'il était un peu plus fort, il pourrait vaincre ses camarades au foot. Toutefois, il était incapable de courir un mètre sans s'essouffler. Le soir, il avait droit à de la malbouffe, typiquement urbain que sa mère leur servait, faute de temps. À l'école, les repas étaient faussement équilibrés ; c'était ainsi qu'il pouvait expliquer son surpoids. Blake enfant était l'opposé du Blake adulte, la seule chose en commun qu'ils avaient pu posséder, c'était son manque total de contrôle sur sa force. Blake ressentait un profond agacement vis-à-vis de son petit frère, alors... de temps en temps, il cherchait un moyen de se décharger de sa frustration quotidienne.
Au début, lorsque Blake rapportait à sa mère que son petit frère le traitait de « gros tas de viande », celle-ci se mettait à rire, prétextant que c'était un peu vrai, et qu'il ne fallait pas l'écouter. Toutefois, à force de l'entendre, Blake comprit qu'il n'avait qu'une envie : lui coudre la bouche, ou la lui défoncer à coups de poing. Un jour, Blake craqua.
Une fin de journée comme les autres, Blake attendait ses amis avant de rentrer chez lui. Il était âgé de onze ans, et pas très grand. Les bras croisés sur sa poitrine, l'enfant essayait de se rappeler de son dernier cours, harassé par les bruits de la ville. Mais au bout d'un moment, tandis que les minutes défilaient sans qu'il ne voie ses amis, une autre voix se supplanta au-dessus de celles des autres. Un refrain d'une mauvaise chanson chantée par un enfant :
« Blake, gros tas de viande ! »
Blake releva finalement ses yeux sur son petit frère, Kévin. Ce dernier était à peine plus petit que lui du haut de ses neuf ans. Entouré par ses camarades, il faisait des grimaces à son frère, et racontait tout ce que Blake pouvait s'empiffrer en une seule minute. Blake lui répéta plusieurs fois qu'il n'était pas d'humeur à l'entendre brailler toutes ces conneries. Il ne se souvint pas exactement ce qu'il se passa, mais lorsque les enfants autour d'eux se mirent à rire et à le chambrer à leur tour, il se retrouva au-dessus de Kévin. Il lui avait frappé le crâne avec le sien, et il était en train de le tabasser. Les enfants se jetèrent sur lui pour tenter de défendre leur ami, mais Blake se révéla être un véritable monstre. On l'arracha tant bien que mal du corps inerte de Kévin, mais ça ne suffit pas à calmer sa rage. Blake était en colère. Il planta ses crocs dans les bras du surveillant venu l'arrêter. Malgré la baffe que l'adulte lui envoya, Blake le chargea.

« Votre fils a un gros problème. »
C'est ce que le directeur de l'école décida de dire aux parents, lorsqu'on parvint à calmer Blake. Il les accusa de la prétendue mauvaise éducation qu'ils avaient donnée à leur fils.
Le couple s'échangea un regard ennuyé, mais à l'aise. Blake était dans le couloir, il écoutait les bribes de la conversation traversant les murs. Les poings serrés sur ses genoux, il examinait ses phalanges écarlates. Son frère l'avait cherché, il avait mérité de se faire refaire la face à coups de poing ! Blake venait de comprendre que lorsque la colère s'emparait de lui, il ne pouvait plus se maîtriser. Il se demandait simplement si ses parents pourraient toujours l'aimer après ça. Bah... c'était ses parents, ils ne pouvaient pas se mettre à le détester parce qu'il avait enseigné le respect à son petit frère ? Ses parents ne dirent pas un mot, une fois que le Directeur consentit à les délivrer de ses discours pompeux. Dans la voiture, il n'osa pas interroger ses parents sur l'absence de son petit frère, il ne l'avait pas frappé si fort... hein ? Blake mordilla ses lèvres. Il jeta un regard à la ville grise et fumante, polluant les vitres, le cerveau des gens dehors. La nuit était en train de tomber, le soleil était masqué par des nuages de pollutions crachés par les voitures. Il détestait les villes.
En silence, ses parents le firent rentrer à l'intérieur de l'appartement, l'air morose. Sans parler, sachant qu'il risquait de s'attirer leurs foudres s'il ouvrait la bouche, Blake se dirigea dans sa chambre ; ils ne l'appelèrent pas pour manger. Il ignora qu'ils avaient été incapables de sortir de leur inertie, et que son cas les déroutait. Lorsque le lendemain s'éveilla entre les bâtiments de la ville, lorsque le soleil parvint à s'étirer de ce monde urbain, Blake jeta un coup d'oeil à sa montre. Il était dix heures passées, ses parents ne l'avaient pas réveillé pour se rendre à l'école ? Ça faisait partie de sa punition ? Incertain, le garçon sortit, et il appela plusieurs fois sa mère. Celle-ci l'attendait dans la cuisine, assise devant une fenêtre, elle buvait son café. Elle se tourna vers sa bouille blonde et dodue, elle soupira :
« Demain, tu partiras rejoindre tes grands-parents en Alaska. Nous avons pris la décision hier. Ils t'élèveront. »
Pris de court, Blake ne sut pas quoi penser. Il connaissait peu ses grands-parents, alors il se contenta de hausser les épaules, un peu déprimé. C'était son frère qui avait déclenché tout ça, et c'était à cause de lui qu'il se retrouvait isolé de sa famille ? Blake alla se retourner, sa mère enchaîna :
« On ne peut pas t'élever. »
Oui, ça, Blake l'avait deviné.

Blake trouva que la vie en Alaska ressemblait à un cliché. Limite, ses grands-parents ressemblaient à ces paysans qu'il avait croisés devant son poste de télévision. Son grand-père était massif, imposant, avec une barbe grisonnante, et un regard malicieux. Au contraire, la grand-mère était petite, ronde, mais elle avait assez de force dans les bras pour s'occuper du jardin. La première fois que Blake arriva pour vivre chez eux, qu'il posa sa valise dans l'entrée de leur vieille baraque, il songea que loin de son frère et de sa soeur, il pourrait arriver à calmer ses passions. L'existence que le couple de paysans formait lui paraissait si paisible... et loin de la ville fumante, loin des gazes des pots d'échappement, Blake pressentait qu'il serait épanoui. Évidemment, la première chose que son grand-père lui dit fut un commentaire sur son ventre, et son poids. Il ne pouvait pas soupçonner la force de son petit fils.
Bien sûr, Blake alla subir dans l'école de campagne des moqueries sur tout ce qu'il était : le petit citadin dodu. Toutefois, il souriait face à ce genre de remarques ; les autres ne soupçonnaient rien. Blake savait casser la gueule à des plus grands, pensait-il. La première année ne fut pas aussi rude qu'il le songea, et à la surprise de ses grands-parents, Blake aidait convenablement au jardin. L'air de la montagne parvint à le défaire de ses mauvaises habitudes, sa grand-mère ne critiqua pas ses soucis de poids, mais elle parvint à enclencher un autre processus. Elle préférait lui offrir une nourriture plus saine, plus protéinée, si bien qu'il parvint à perdre ses kilos en trop. Un changement soudain, qui l'étonna les premiers temps. Blake se sentait bien, ce qui améliorait sa santé. Oui, il n'était pas un enfant de la ville ; il avait la sensation d'avoir trouvé la place qu'on lui avait enlevée lorsqu'il était venu au monde. Les hivers rudes, les états chauds... tout lui plaisait dans cette vie.
Blake changea de tout au tout. Il avait été toujours une force de la nature, mais celle-ci se révéla davantage dans l'adolescence. Notamment parce qu'il commença à pratiquer divers sports, dans l'optique de devenir plus fort, plus massif, et de régler leurs comptes à tous ceux qui s'étaient moqués de lui. Non pas en enfonçant ses poings dans leurs faces, mais en leur prouvant qu'il avait de la volonté. Si bien qu'à l'âge de quinze ou seize ans, Blake frôlait le 1,90m. Le vilain petit canard s'était transformé en un ours blond, carré de partout : de mâchoire et d'épaules. Blake se faisait respecter dans son école en représentant une réelle force de la nature, et en chargeant ses adversaires lorsqu'il jouait au football américain dans l'équipe de son lycée. Populaire, Blake surpassait les autres garçons de son âge en taille, et en force. Bon, vous l'aurez compris, cher lecteur. Blake n'était plus le même.

Ce fut avec une certaine appréhension que Blake rentra dans l'adolescence. Il se doutait que quelque chose « clochait » chez lui. Il n'avait jamais osé déterminer « quoi », si bien que lorsque ça lui tomba dessus comme un piano de cent kilos sur un Toon, il en fut choqué et déprima. Être « un ancien gros » ne suffisait pas dans ses nombreuses tares, il avait fallu qu'il soit « ça ». Ouais... Blake ne pouvait pas encore le prononcer fièrement.
En plus... pour enfoncer le cliché, ça se passa dans les douches de son lycée.
Ouais.
Blake était en train de se débarrasser de toute la crasse accumulée dans l'entraînement. C'était une jolie fin d'après-midi du printemps, le soleil se déployait sur le terrain, et encore une fois, le garçon s'était montré comme étant le meilleur joueur de son équipe. Avec un peu de chance, il deviendrait capitaine, et il pourrait décrocher une bourse pour l'université. Tout en pensant à ça, il grattait les traces de terres sur sa joue et son épaule. Putain... qu'est-ce qu'il adorait le sport ! Il pouvait s'exprimer comme une vraie bête ! Plutôt de bonne humeur, il termina de passer le jet d'eau entre ses épaules, puis il se tourna pour prendre une serviette, et s'essuyer. C'est là qu'il le vit.
Kenneth Willer était un des membres de son équipe. Kenneth n'était pas aussi massif que lui, mais il était rapide, agile, si bien qu'il lui faisait toujours bien chier à prendre le ballon en se faufilant parmi les autres. Jusqu'ici, Blake s'était arrêté à le mépriser, mais il n'avait jamais cru qu'il pourrait l'observer sous un autre angle. Et quel angle ! Kenneth se promenait dans les douches, nu, en se penchant pour chercher un caleçon dans son sac. C'était sans doute la première fois que Blake arrêtait ses yeux sur lui, et qu'il songea que finalement, Kenneth était un beau jeune homme. Des épaules bien dessinées, puissantes... mais ce n'était pas sur ce détail que Blake s'attarda. Kenneth avait des hanches étroites, naturellement cambrées, Blake le trouva fichtrement bien foutu. Ouais... il promena son regard sur ses épaules, son dos, sa chute de rein, puis... irrémédiablement, il s'arrêta sur son cul. Kenneth avait un cul à faire bander n'importe quel hétéro.
« Quoi ? »
Lui balança-t-il en se rendant compte que Blake fantasmait sur son derrière.
L'adolescence réalisa alors qu'ils étaient seuls, dans les douches, et ce... depuis au moins dix minutes. Blake ne sut pas quoi répondre. En souriant, toujours de dos, Kenneth fit :
« Le spectacle te plait ? »
Blake se mordit l'intérieur des joues. En secouant la tête, et en prenant une serviette, il bougonna :
« Bien sûr que non. »
Kenneth se contenta de ricaner en réponse.
Lorsque son camarade sortit des douches, Blake poussa un soupir. En réalité, il était terriblement mal à l'aise. Il rentra chez lui, l'air déprimé, et prétendit que tout allait bien à ses grands-parents. Il engloutit son repas comme d'habitude, puis il monta se coucher. Sous la couette, il n'arrivait pas à se défaire de l'image que Kenneth lui avait présentée de lui. Ses cheveux noirs en épis, caressant sa nuque rougie par l'eau chaude, son piercing à l'oreille... Kenneth n'avait pas bonne réputation. Et... ha... oui... ses fesses. A leur souvenir, tandis qu'il se baissait pour ramasser son calbute, Blake eut une réaction tout à fait naturelle face à ce genre de désir. Sur le moment, l'adolescent se sentit profondément choqué de bander pour le cul d'un de ses camarades de football américain... il songea que c'était même particulièrement dégueulasse d'avoir fantasmé sur leurs rondeurs, alors que Kenneth et lui sortaient des douches. Il enfouit son visage dans son oreille, et se rassura... ce n'était que passager, sans doute. Oui, passager...

La semaine suivante, Blake accepta les sentiments qu'un joli bout de femme lui présenta. Elle n'était pas très grande, délicate, et c'était la fille de l'épicier du coin. Blake se dit en la voyant pour la première fois qu'elle était le genre de chose fragile dont on voudrait prendre soin. Elle était toute fine, le regard très clair, et les cheveux blonds cendrés. Blake aurait dû tomber amoureux d'elle... n'importe quel garçon de son âge en serait tombé amoureux, hein ?
Mais pas lui.
Dès qu'ils s'échangeaient des baisers ou des caresses, Blake repensait à Kenneth. Son camarade hantait ses nuits, sans qu'il puisse lutter contre la forte attirance qu'il ressentait à son égard. Alors... il tenta le tout pour le tout, et il persuada sa copine de coucher avec lui. À la hâte, alors qu'ils étaient ensembles que depuis deux mois. Comme elle paraissait amoureuse de lui, comme elle pensait qu'il était le prince de ses rêves, elle accepta. Blake savait qu'elle angoissait à l'idée que leurs deux corps se collent l'un à l'autre, pourtant... il avait besoin de se convaincre que Kenneth n'était qu'un petit con foutant le bordel dans sa tête. Non... il devait veiller à ce qu'elle se sente bien, pourquoi ne pas l'épouser, d'ailleurs ? Blake n'avait qu'à suivre un chemin tout tracé. La fille se prépara comme elle put, tandis que lui se défoulait sur le terrain d'entraînement. Il chargeait ses adversaires, tel un boeuf, musclé comme un ours, il les renversait pour reprendre le ballon. En quelque sorte, en fonçant de la sorte, Blake fuyait la vérité. Et lorsque la séance se termina, lorsque son équipe et lui apprirent qu'ils allaient disputer un match contre un autre lycée local, Blake pensait à ce petit con.
Dans la douche, Blake prit soin de nettoyer son dos, et ses jambes, songeant que ça ne plairait pas à sa copine de se faire étreindre par un ado puant la sueur. Il avala sa salive, en entendant les portes des casiers se refermer. Il tournait dos aux autres, refusant de leur accorder un regard, et d'être tenté de fantasmer sur Kenneth. Il priait souvent pour que ce dernier sèche les entraînements, ou se fasse renvoyer pour ne plus avoir à subir ses provocations. Il avait l'impression que Kenneth faisait en sorte qu'ils se retrouvent seuls dans les douches pour remuer le couteau dans la plaie. Lorsque Blake se retourna en prenant la serviette, il le remarqua en train de frotter sa poitrine avec le savon. Et avec un sourire satisfait, Kenneth se retourna vers lui. Amusé, il fit glisser le savon entre ses jambes. Blake le fixa faire son manège en silence, puis sans prévenir, il se dirigea vers ses affaires pour se rhabiller.
« Viens me rejoindre.
— Tu me dégoûtes, sale pédé, cracha Blake en enfilant ses chaussures. »
Kenneth souffla du nez. Encore mouillé, il avança vers Blake. Ses yeux rieurs posés sur lui, il afficha clairement sa nudité, et il se contenta de murmurer en passant derrière lui :
« Je suis certain que tu penses à moi le soir... tu sais, lorsque tu es dans ton lit. »
Blake se retourna brusquement, il l'aurait bien attrapé au col, mais il n'avait que de la peau et des cheveux à choper. Sa main s'arrêta devant le cou de l'adolescent.
« Je ne suis pas comme toi. »
Et en le poussant, Blake sortit en trombe des vestiaires.
Oui.
Kenneth avait raison.
Lorsque Blake parvint à pénétrer sa copine, il n'arrivait toujours pas à se débarrasser de son image. Lorsqu'elle émit un gémissement douloureux, Blake s'imagina pourfendre de la sorte ce sale connard, et de jouir de sa souffrance. Alors qu'il se mouvait laborieusement en elle, il sentait son poil se hérisser au souvenir du souffle de Kenneth dans son dos. Un souffle chaud, une voix suave, un corps humide derrière lui... Quelle vision excitante. Puis, il répéta :
« Rejoins-moi. »
Il sentit les ongles de sa partenaire se planter dans ses épaules. Et... en se demandant ce qu'il ressentirait en dominant ce petit con, il se répandit aussitôt en poussant un râlement de jouissance. Oui. Il aurait dû le rejoindre. Il la vit verser une larme douloureuse, il s'excusa en venant l'embrasser sur la paupière. En se retirant, il lui tourna le dos. Ce mec lui faisait perdre la tête.

Bien sûr, Blake choisit de ne rien dire. Il ne pouvait pas s'avouer qu'il ressentait de l'attirance pour un autre homme, alors l'assumer à voix haute, c'était impossible. Pendant plusieurs mois, tout en couchant avec sa copine, il se contenta d'observer Kenneth au loin, et il profitait des quelques minutes dans les vestiaires pour fantasmer sur ce que son camarade lui laissait voir. À chaque fois, l'adolescent l'invitait à le rejoindre, et à chaque fois, Blake s'en allait en l'insultant. Jusqu'au jour, Kenneth décida de tout prendre en main.
Encore, Blake se lavait, sentant les yeux verts de Kenneth se poser dans son dos. Il n'osait pas l'imaginer parcourir son corps du regard, ses épaules, son dos, ses reins, ses jambes... Il ne le voyait pas, mais il avait conscience que l'adolescent le fixait, l'estimait. Finalement, Blake décida d'écourter sa douche, et lorsqu'il voulut tourner le robinet, il sentit sa présence dans son cou. Kenneth n'était pas aussi grand que lui, pourtant quelque chose dans sa présence l'écrasait. Il posa ses doigts sur sa main, et lui indiqua de ne pas éteindre l'eau. Sa respiration était calme, mais elle suffisait à hérisser tous les poils de sa peau. Il posa son menton contre lui, tandis que son autre main se glissait sur ses flancs. Blake se crispa, son coeur s'emballait. Il ne devait pas le laisser gagner ! Ce sale... tout le lycée était au courant que Kenneth couchait avec des mecs, certains disaient même qu'il se vendait !
« Laisse-moi te rejoindre, Blake... »
Murmura-t-il en caressant l'intérieur de ses cuisses. Blake se retourna brusquement, il le plaqua sur le côté en appuyant sur ses épaules.
« Je ne suis pas ce que tu crois ! »
Kenneth souffla du nez, il attrapa sa main et la détacha de son épaule pour la porter à ses lèvres. Sans le quitter des yeux, il murmura :
« Non... tu es un animal, Blake. Un grand, puissant, animal... mais je vais t'apprendre quelque chose sur les bêtes... »
Kenneth se rapprocha en une fraction de seconde, ses doigts retrouvèrent le chemin de ses cuisses. Blake se tendit, il l'envoûtait. Son camarade se leva sur la pointe des pieds, glissant sa main sur son visage, puis dans ses cheveux qu'il tira en grondant d'une voix sourde :
« Les bêtes, ça se dresse... et je vais me charger de te dresser. »
Kenneth coula un regard en bas, il ajouta :
« Je vois que je suis bien partit. »
Sans en dire plus, Kenneth s'éloigna, laissant Blake face à ses démons.
« C'est faux ! »
Rugit-il.
Ce n'était pas une réaction naturelle ! Son corps ne pouvait pas réagir autant à sa présence... Blake soupira, et il se rinça en vitesse, en ayant la sensation que Kenneth avait déréglé quelque chose en lui. Il était certain que sa « maladie » l'avait touché ! Pourtant... à partir de ce jour, l'adolescent se mit à pister son camarade. Obsédé qu'on puisse le toucher à la place, ou qu'il puisse vendre son sublime corps à des hommes. Une idée dégoûtante ! Mais que ne fut pas sa surprise, lorsqu'en le suivant en ville, il vit un homme lui ressemblant le prendre par l'épaule. Un homme qui devait avoir vingt-cinq ans, mais qui était incroyablement charismatique. Il était bien habillé, il était rasé de près, et Blake était certain que s'il se rapprochait, il pourrait respirer l'eau de Cologne qu'il répandait autour de lui. Kenneth ne souriait pas.
Blake attendit une heure avant de les voir revenir. Il ne trouva que l'homme, seul, reprendre le chemin vers sa voiture. Fronçant les sourcils, Blake se demanda s'il n'avait pas fait du mal à Kenneth. Il hésita à suivre l'inconnu, sentant une pointe de jalousie lui blesser le coeur. Il était fort familier avec son camarade, songea-t-il. Blake soupira, ce n'était pas ses affaires ; Kenneth faisait ce qu'il voulait de ses fesses, non ? Même s'il reconnaissait que...
« Ah bah... pourquoi j'suis surpris ? »
Blake sursauta. Kenneth était derrière lui ; il ne l'avait pas entendu arriver. Il semblait fatigué : les cernes sous les yeux, l'air vaguement déprimé, même son regard était éteint. Il puait le cigare et l'après-rasage, c'était la première fois que Blake respirait son parfum.
« Tu m'espionnes ? Petit obsédé.
— Te fous pas de moi, grogna Blake en reculant d'un pas. C'était qui ?
— Oh... ça n'a aucune importance. »
Kenneth fixait le sol, il passa devant lui sans lui envoyer ses commentaires obscènes. Intrigué, Blake l'attrapa par le bras.
« C'est qui ? Me dis pas que tu te...
— Tu crois ces rumeurs, Blake ? »
Kenneth pivota vers lui, il avait quelque chose de désespéré à son regard. L'adolescent peina à croire qu'il le voyait avec une telle expression. Il le lâcha, presque choqué.
« Il s'appelle Armand, il prend soin de moi, c'est tout. »
« Il prenait soin de lui » ? Blake avait bien une idée de la manière, mais il craignait de poser la question. Il soupira, puis il fit signe à Kenneth de le suivre, les mains dans les poches. Il l'amena dans un petit restaurant dans lequel il avait l'habitude d'emmener sa copine ; ce qu'il savait, c'était que Kenneth avait besoin de quelqu'un. Il commanda un bon plat de viande, comme il les adorait, et il proposa à Kenneth de payer, ce dernier se contenta de lâcher :
« J'ai déjà mangé. »
Blake ne savait pas pourquoi, mais il avait la sensation de prendre toutes les paroles de son camarade de travers. Kenneth l'observa engloutir son steak, comme s'il était un monstre affamé de sang. Non sans condescendance, il lui lança :
« Tu es vraiment un animal, Blake.
— Il parait.
— Je me demande ce que ça donnerait au pieu. »
Blake haussa les sourcils ; à force, il était haibuté à ses provocations. Oui, Kenneth se doutait qu'il lui plaisait, et qu'il bandait dès qu'il se remémorait cet instant passé sous la douche. Bref, trop bref. Son vis-à-vis posa un coude sur la table, le menton dans la main, il étudiait la moindre de ses réactions. C'était gênant.
« Arrête de raconter de la merde. »
Blake était un animal, il n'avait aucun argument face à Kenneth, et il le savait bien.
« J'imagine que tu ne veux pas payer ce repas pour rien ?
— Me prend pas pour ce sale...
— Je plaisante ! »
S'exclama l'adolescent en se redressant, et en montrant ses paumes ; il feignait l'innocence avec un petit sourire. À quel point se moquait-il de lui ? Il reprit sa position initiale, puis il le fixa, sérieux.
« Dis... Blake, c'est comment avec ta copine ?
— Bien, enchaîna-t-il. »
Non, c'était pourri. Il s'emmerdait ferme, et il faisait semblant de l'aimer.
« T'as pas envie d'essayer autre chose ? »
Blake alla répliquer, mais il n'avait aucun mot pour s'exprimer.
Oui, il était une bête.
« Tu te défiles ?
— ... Non. »
Souffla-t-il, fébrile.
Kenneth se contenta de partir, sans rien exiger ou faire. Avec une certaine déception, Blake ne le rattrapa pas ; il termina son repas, il paya, puis il rentra chez lui. Il débloquait grave ! Kenneth ne faisait rien, ou si : il initiait un mouvement, un regard, et voilà que Blake était prêt à décoller. Sur ses gardes les prochains jours, il se dépêchait de se doucher en même temps que les autres, évitant sciemment le jeune homme du mieux qu'il pouvait. Mais évidemment... il savait que ça n'allait durer qu'un temps. Kenneth finirait par l'attraper... mais, Blake savait qu'il ne pourrait pas lui échapper cette fois-ci. Malheureusement, ça ne se passa pas comme Blake l'avait pensé.

Au réfectoire, en compagnie de sa copine, et de ses amis, il gardait un oeil sur son camarade. Kenneth était isolé du lycée, mis à l'écart, car il était le seul à assumer pleinement son homosexualité. Il le revendiquait même en rugissant « qu'il aimait la bite », et que « personne ne lui ferait changer ça ». Mais ce jour-là, l'instinct primaire de Blake lui indiqua que Kenneth serait en danger. Ce qui le lui souffla ? Les trois adolescents, massifs, qui s'avancèrent vers lui. Le premier fit glisser son plateau-repas au sol, Kenneth se contenta de le ramasser, mais on lui écrasa les doigts. Blake ne détachait pas ses yeux de la scène.
« Qu'est-ce que vous voulez ? »
Avant que Blake ne cille, il vit deux de ses camarades prendre Kenneth par le col, et le forcer à se relever en le poussant contre la table. On l'attrapa par les cheveux, l'adolescent ne semblait pas réagir. Comme la fois où il l'avait surpris avec Armand, il avait quelque chose de mort dans ses yeux. Il montrait ses paumes, feignant l'innocence.
« Hé... je n'ai rien fait, les mecs.
— Les gens comme toi sont dégoûtants, tu sais ?
— Comme moi ? Tu parles des lâches qui se tripotent sous la douche en matant le cul des autres ? Ou de ceux qui assument ? »
Blake savait que la première remarque lui était destinée. Il se concentra sur son assiette, en sachant que ça finirait par dégénérer. Le premier coup de poing partit avant qu'il ne puisse le deviner, Kenneth tomba à la renverse, la lèvre en sang. On l'insulta de tous les noms, mais ce qui revenait le plus souvent était :
« TARLOUZE ! »
Non... Blake ne devait pas intervenir.
S'il le faisait, ils le sauraient.
Il n'était pas un super-héros.
Il n'était pas comme lui.
À terre, Kenneth plia les genoux contre sa poitrine, et enferma sa tête entre ses bras. Il émettait des râles de douleurs sous les coups des autres élèves, se faisant cracher dessus, et insulter.
« Combien te l'ont mise ? Le mec classe avec lequel on t'a vu aussi ? Hein ! Pédé ! »
Il ne pouvait pas intervenir. Non... s'il se levait...
Tout le monde saurait qu'il était...
« Calme-toi. »
Blake avait attrapé l'un des agresseurs par le bras, il le tenait fermement. Il plantait ses doigts dans le bras de l'adolescent, et tous les regards se retournèrent vers lui.
« Qu'est-ce que tu veux ? Blake ? Pourquoi tu défends un mec pareil ?
— À trois contre un, vous pensez pas que c'est injuste ?
— On s'en fout, ce n'est qu'une sale tapette. »
Blake se sentait étonnamment calme.
Kenneth releva sur le géant un oeil étonné, il ouvrit la bouche sans prononcer un seul mot. Blake sentait l'autre trembler sous sa poigne, le silence s'était fait dans le réfectoire. Toutefois, alors qu'ils auraient pu en rester là, ils décidèrent de fondre sur lui. Blake reçut l'un de ses camarades sur le flanc, il lui enserra sa taille et il essaya de le faire tomber. Ses jambes vacillèrent sous le coup, mais il se rattrapa à un élève derrière lui, et en agrippant son adversaire par les cheveux, il lui donna un coup de tête dans le nez. Contre son front, il le sentit craquer, et il le relâcha. Ils profitèrent de l'intervention de Blake pour déclencher une bagarre dans la cafétéria ; certains essayèrent de lui sauter à la gorge, mais Blake restait le plus fort. Il avait des frissons dans les reins, l'adrénaline lui tordait les boyaux, et il oublia qu'il s'était jeté sur eux pour défendre Kenneth.

« Votre tuteur va arriver. »
Kenneth à sa gauche hocha la tête. Il avait la gueule en sang, lui, c'était ses phalanges qui étaient écarlates. La directrice de l'école soupira :
« Vous n'avez pas honte de procurer tant d'inquiétude à cet homme ? Regardez...
— C'est eux qui ont commencé ! Les défendit Blake dans un rugissement. »
Nullement impressionnée, la directrice le toisa de haut en bas.
La conversation se termina sur l'apparition de Monsieur Armand. Lorsque ce dernier entra dans le bureau, sans même regarder Kenneth, Blake sut que son camarade se sentait mal. Sans un mot, Kenneth se leva, et partit. Armand posa une main chaleureuse dans son dos, il lui caressa pensivement la nuque, en le rassurant. Blake se mordit la lèvre inférieure.
Honteux d'avoir laissé la colère reprendre le dessus, Blake attendit à son tour que ses grands-parents viennent le chercher. Sa grand-mère se contenta de s'excuser auprès de la directrice, et une fois hors de l'établissement scolaire, elle interrogea son petit-fils sur sa version des faits. Blake expliqua tout en détail, même s'il passa sous couvert que Kenneth était homosexuel. Cette partie-ci du récit le mettait trop mal à l'aise.
« Je suis désolée, Mamie.
— Je suppose que tu as fait ce qui te semblait juste. »
Sa grand-mère le gratifia d'un sourire chaleureux, et les mains dans les poches, elle se contenta d'ajouter :
« Sais-tu pourquoi ils s'en sont pris à lui ?
— Aucune idée... mentit Blake en fixant la voiture de la vieille dame. Il ne leur plait pas, j'suppose.
— Ah... les jeunes... »
Elle lui ouvrit la portière, puis elle s'installa au volant. Ses yeux plissés sur la route, elle tourna la clef, et le moteur se mit à ronronner aussitôt.
« Si tu invitais ce garçon à camper le Week-End prochain ? Ça lui ferait du bien.
— Euuuuuh...
— C'est ton ami, non ?
— Ouais, en quelque sorte. »
En grimaçant, Blake cacha à sa grand-mère qu'il trouvait la proposition dangereuse. Cependant, il lui obéit, et dès le lendemain, il proposa à Kenneth de camper avec lui. Juste avec lui.

Blake connaissait bien la forêt. Depuis qu'il habitait avec le couple de personnes âgées, il était coutumier de ses terrains verdoyants, de ses arbres. Il se destinait à un métier de garde-chasse... car dans la forêt, Blake avait la sensation qu'il avait trouvée sa véritable place. Kenneth avait raison, il était un animal, et il ne vivait que pour courir dans les bois. Nerveux de se retrouver pendant deux jours seul avec son camarade, Blake avait préparé un plan d'attaque ; il craignait que l'adolescent reprenne ses tentatives de séductions. Ou bien... le désirait-il ? Non... il avait une copine.
À sa grande surprise, Kenneth se contenta de le suivre dans la forêt, il l'écoutait passivement déblatérer ses connaissances à propos de la faune, et de la flore. Blake lui raconta que selon sa grand-mère, on pouvait utiliser des toiles d'araignées pour arrêter une hémorragie.
« Un truc de sorcière. »
Ce fut le seul commentaire du jeune homme ; Blake lui avança ses arguments, sans obtenir plus de réactions. Le soir, ils préparèrent le camp, en silence, et firent brûler un feu pour faire griller de la viande que son grand-père leur avait préparée.
« Armand, c'est ton tuteur ? »
Blake songea que sa question était indiscrète, mais le silence de Kenneth lui était devenu pesant. Il l'observa... en train de contempler le feu ; les couleurs des flammes apportaient une teinte orangée à son visage pâle. Les genoux contre sa poitrine, le jeune homme mit plusieurs secondes avant de répondre un simple :
« Oui.
— Et pourquoi ? »
Kenneth plissa le front, l'air ennuyé, il lui raconta alors qu'Armand était un de ses oncles. Son père et sa mère ne pouvaient pas s'occuper de lui, car enfant non désiré, ils avaient tenté de l'abandonner plusieurs fois. Des jeunes gens biens, incapable d'éduquer leurs fils qu'ils avaient eus dans une soirée sombre, où la drogue était de mise. Désespéré, Armand s'était proposé en tant que responsable légal, alors que Kenneth atteignait ses dix ans. Depuis un an, ils avaient commencé à avoir des relations sexuelles.
« Le prix de mon indépendance.
— Hein ? »
Allongé sur le dos, les mains sous la tête, Blake l'écoutait, de plus en plus mal à l'aise. L'histoire de son camarade ressemblait à celle d'un magazine à sensation, qui mettait sur la première page des photos d'enfants morts et abusés par les adultes. Détaché, Kenneth lui apprit :
« Je vis seul, il paye tout. En échange... bah... voilà, je lui fais quelques faveurs. C'est un moyen comme un autre de lui échapper. Je mets son fric de côté, puis un jour, je vais m'enfuir.
— C'est du harcèlement sexuel... »
En réponse Kenneth souffla du nez. Il se rapprocha de Blake, plantant ses yeux dans les siens, amusé. Il changeait d'expression comme de chemises, Blake avait du mal à le suivre.
« T'es jaloux ?
— Pourquoi le serais-je ? Fit Blake, étonné.
— Parce que tu mates mon cul sous la douche ? »
Blake détourna la tête. Ouais... bon... Kenneth se plaça au-dessus de lui, mais... cette fois-ci, le jeune homme ne le repoussa pas. Ses fesses sur son bassin, Kenneth le dominait de toute sa hauteur, il n'était pas si léger qu'il en avait l'air.
« Ça se passe bien, avec ta copine ?
— Ouais, mentit Blake.
— Dis... elle est comment au lit ? Chiante ? Elle t'a déjà su...
— Ta gueule. »
Kenneth se mit à rire, il se pencha sur lui. Il avait une manière si obscène de se rapprocher de lui, il était répugnant jusqu'à la moelle.
« Pourquoi tu fais ça .
— Quoi ? »
Répondit-il en débouclant la ceinture de Blake, ce dernier l'empêcha d'aller plus loin. Sa main sous ses doigts paraissait fragile.
« J'ai envie de m'amuser. »
Blake plissa le front, puis il le lâcha, désespéré par lui. Déséspéré de sentir son coeur battre aussi fort dans sa poitrine, alors qu'il n'était que sur lui... mais il avait cette lueur dans les yeux, vicieuse, malicieuse, qui lui disait que Blake ne pourrait pas l'arrêter.
« Tu m'plais. »
Blake ricana, il évitait de l'épier trop longtemps, car il sentait son emprise se répandre en lui. Kenneth termina de déboucler sa ceinture, ses doigts caressèrent son entrejambe sous le jeans, avant de descendre la fermeture éclair. Il sentait des papillons battre des ailes dans son bas-ventre, son coeur cognait son énorme poitrine, comme celui d'un boeuf sentant qu'il allait se faire tuer. Kenneth se glissa sur le côté, il embrassa sa mâchoire, il remonta son pull jusqu'à sa poitrine, et il commença toutes ces choses... Il tira férocement le pantalon jusqu'à ses genoux, puis il murmura contre sa peau ainsi dénudée :
« Je te l'ai dit Blake, t'es une vraie bête sauvage, et les bêtes sauvages... ça se dresse. »
Le contact de sa bouche fut aussi brûlant qu'un fer rouge dans la chair d'un boeuf.

Blake se laissa emporter par Kenneth dans un flot de passion. Il ne savait pas s'il ressentait quelque chose de sincère pour lui, ou que le vent de nouveauté qu'il apporta dans son existence fut trop excitant. Toujours est-il qu'il menait un genre de double vie. Il continuait de combler sa copine du mieux qu'il pouvait, en essayant de jouer au petit-ami attentionné et parfait ; c'était une couverture parfaite. Puis, le soir, ou après les entraînements, il retrouvait son amant dans les douches. Seul avec lui, Blake laissait ses sens parler à sa place. Brutal, primitif, violent... il n'avait aucune douceur ou regard pour Kenneth, il exprimait la bête en lui dans une relation sexuelle sans limites. Il ne connaissait pas la frustration qu'il avait ressentie avec sa copine, et même si à la fin, le corps suintant d'eau et de sueur, il le repoussait. Le lendemain, une simple caresse au creux de ses reins ou de ses cuisses lui rappelait l'instant de la veille, alors il se jetait sur Kenneth. Animal féroce, il le plaquait au mur, ou contre le sol, puis il le dévorait tout entier. Kenneth l'envoûtait, il manipulait son esprit. Au début, Blake avait senti la peur parcourir tous ses muscles, enfin... peu à peu... l'excitation avait pris le dessus.

Et... un jour... plus rien.

Kenneth disparut sans prévenir, un courant d'air ayant traversé sa vie, l'ayant transcendé... puis... plus rien. Il disparut petit à petit ; il ne revint pas en cours, il ne répondit pas à ses appels. Kenneth abandonna l'appartement qu'Armand lui louait, en ayant pris quelques affaires pour survivre. Blake ressentit un énorme vide dans sa vie, comme si une partie de lui avait été effacée par son amant. Deux mois après sa disparition, sa copine le quitta. Sans doute avait-elle compris au bout d'un moment qu'il la trompait, ou que quelque chose clochait chez lui. Blake tenta de reprendre un chemin « normal », acceptable par la société, mais Kenneth lui avait fait comprendre qu'il n'y avait pas de retour possible. Il perdait toujours son regard sur les chutes de reins de ses camarades masculins, il fantasmait sur ses professeurs... Non, Kenneth ne lui avait pas transmis un genre de maladie ; il était comme ça. C'était sa nature.
Mis à part cette « déviance », Blake s'efforça de mener une existence normale, il refusa de revenir chez ses parents à la fin du lycée. Il préféra s'orienter vers le métier de garde-chasse ; il en avait les épaules, les connaissances. La forêt était son seul foyer. Il s'y sentait « lui », perdu entre les arbres et les fougères, l'odeur de sapin piquant son nez... La forêt ne le trahirait pas comme Kenneth l'avait fait. Le travail de garde-chasse lui plaisait. Il resta plusieurs années à s'épanouir dans ce domaine. Il avait l'impression que son esprit était enraciné dans la terre, et qu'on ne pourrait pas l'en défaire. Lors de ses congés, il en profitait pour nourrir ses besoins « primaires », sans jamais se lier à une vraie relation. Il avait la réputation d'un homme indépendant, qu'aucune femme ne pourrait enchaîner. La vérité, c'était qu'il avait aimé une fois, et qu'il ne pourrait plus donner cet amour à un autre. Oui « un autre ». Les années l'aidèrent à s'accepter totalement, même s'il évitait qu'on sache qu'il était « homosexuel ». Il n'aimait pas les étiquettes.
Parfois, Blake revoyait Armand. Lors de la disparition de son neveu, il avait appris à le connaître. Bien sûr, il s'en méfiait, mais il l'accepta dans sa vie, car il le reliait au passé de son premier amant. Au final, il s'entendait bien avec lui, tout en sachant que derrière son sourire blanc comme de la neige, il cachait le pire des connards et des profiteurs. Lui aussi, il trouvait que Blake ressemblait à un animal sauvage. Mais il se faisait une raison ; il n'avait pas assez de force pour le maîtriser.
Blake pensa pendant plusieurs années que sa vie n'était qu'un fleuve tranquille, jusqu'à ce qu'un autre évènement vienne le perturber. Il ne vivait plus chez ses grands-parents, mais il gardait toujours un oeil protecteur sur eux. Un soir, on l'appela pour lui dire que sa grand-mère était à l'hôpital ; elle avait été agressée. Le motif ? Un truc classique : le vol de son sac. Blake se promit de péter les dents à celui ou ceux qui avaient posé un doigt sur elle, mais autre chose se produit.

La forêt pleurait du sang.

Au début, comme pour les autres gardes-chasses, Blake pensa qu'il s'agissait d'une bête sauvage. On retrouvait des cadavres de promeneurs ou d'autres animaux. Une mort violente, à chaque fois ; ce n'était guère étonnant. C'était sous une grande pluie qui dura presque trois semaines. Pour une fois, Blake crut que la forêt s'attaquait aux êtres vivants. Le sang imbibait la terre, l'humidité suintait depuis les arbres. La mort s'était emparée de leurs branches, et elle agrippait les victimes innocentes. Une enquête fut menée pendant plus d'un an, mais ils ne trouvèrent rien. Les meurtres s'arrêtaient pendant plusieurs semaines, puis il reprenaient. Blake décida alors de rester une semaine camper dans la forêt, avec un autre garde-chasse ; il croyait tant en sa force qu'il ne craignait rien face à un ours. Armé, il attendit avec son collègue que la bête surgisse, mais... durant toute la durée de son séjour dans les bois, elle n'apparut pas une seule fois.
Les meurtres se calmèrent de nouveau, puis ils reprirent. On ferma l'accès à la forêt pour protéger les habitants, puis d'étranges rumeurs poussèrent depuis les bois. On racontait qu'une ombre humaine se mouvait dans la ville avant chaque meurtre. On raconta que c'était un esprit d'un promeneur égaré. Blake n'était pas très superstitieux, mais il enquêta sur la présence de cet esprit au sein des bois. Blake patrouillait avec les autres, aidé par la police... les meurtres devenaient de plus en plus violents. Malgré l'interdiction d'entrer dans la forêt, on retrouva des hommes égorgés dans les clairières. Le visage défiguré, la mâchoire brisée, du sang... du sang... partout.

Un peu de rouge sur la neige.

Blake connaissait la forêt comme sa poche. Il était certain que s'il s'y rendait les yeux bandés, il pourrait retrouver la route sans trop de soucis. L'hiver arriva, et il savait que la bête serait acculée ; il lui suffisait de profiter du froid pour la chasser. Il se leva avant le levé du soleil, et armé jusqu'aux dents, il s'aventura dans la forêt enneigée. Ses bottes s'enfonçaient dans le manteau blanc, Blake avait la sensation de marcher dans du beurre. Il était gêné dans ses mouvements, mais il se persuadait qu'il pourrait se mesurer aisément face à la bête. N'en était-il pas une, lui aussi ? Le soleil n'allait pas tarder à se lever.
Il sentit un souffle.
Pas celui du vent, mais bel et bien une respiration erratique, angoissée. Celle d'un animal blessé.
Blake fit errer la lumière de sa lampe-torche sur la neige, jusqu'à trouver une traînée écarlate. Lorsqu'il remonta jusqu'à l'origine, il trouva un pied transpercé par un piège. Des mains tentaient d'ouvrir le piège, mais elles tremblaient trop pour y arriver. Ce n'était d'abord qu'une forme dans l'obscurité, petite, puis ça devint un corps. Un visage. Blake éclaira le regard perdu de l'animal de sa lampe. Il ferma les yeux, puis il les rouvrit. Pourquoi n'était-il pas étonné ? Parce qu'il le savait depuis le début ?
« Salut. »
Dit-il d'une voix grave. L'animal lui jeta un regard. Couché sur le sol, il essayait toujours de se défaire des crocs du piège de métal. Du sang sur ses vêtements, il semblait gelé. Blake ne sut pas comment il avait pu survivre autant à ce froid. Des vêtements étaient étendus sur lui, ses affaires étaient éparpillées aux alentours. Il avait la pupille rouge, les ongles noirs, les joues creuses. Un drogué.
Il ne répondit pas, Blake se demanda s'il savait encore parler. De nouveau, il tira sur sa jambe de toutes ses forces, les crocs déchirèrent la peau, il émit un gémissement de douleur. Quelque chose en lui indiquait à Blake qu'il refusait de quémander son aide. À force de tirer dessus, il fit résonner un craquement au niveau de la cheville ; Blake grimaça, ce n'était pas très joli. Il fit un pas, l'autre recula un peu, se blessant davantage. En ignorant ses grognements de souffrances, Blake se baissa, et il examina l'état de sa jambe ; il ignorait s'il pourrait remarcher, elle s'était bien infectée. Il ouvrit lentement le piège à dent, et lorsque les deux côtés retombèrent sur la neige, sa proie bougea aussitôt. Blake eut à peine le temps de reculer qu'il le vit viser son cou avec un couteau. Qu'espérait-il ? Il ne pourrait pas gagner !
« Arrête. »
Il ne l'écouta pas, et enfin libéré, il tenta de se relever. La folie dansait dans ses yeux, il murmurait des paroles incompréhensibles ; Blake se demanda quelle drogue avait pu défoncer son cerveau à ce point. Il n'était plus le même... à un point qu'il refusait de le nommer. Blake appela la police, tandis que l'autre rampait dans la neige, son pied était mollement rattaché à sa jambe. Il ne pourrait pas bouger davantage. Blake fit un pas après l'autre, puis il se baissa pour le prendre par le bras. La bête planta ses crocs dans son poignet, elle bougea la tête, si bien que pour s'en défaire, Blake lui envoya un coup de poing dans le nez. Un gémissement de douleur, du sang sur de la neige... il se trancha la gorge.

« Ah... quelle triste histoire. »
Blake haussa les épaules. Malgré ses allures de brute ou de paysan, il ne s'était jamais laissé impressionné par Armand. Ce dernier se tenait devant la fenêtre, derrière son bureau, et il buvait une bonne tasse de café. Il lui en avait d'ailleurs proposé, mais Blake avait refusé. Il était venu personnellement lui annoncer la nouvelle. L'homme se retourna, il posa sa tasse sur le meuble, puis il se laissa tomber sur son fauteuil. Il caressait pensivement sa nouvelle alliance.
« Si je l'avais su... je lui serais venu en aide. Je me suis efforcé, pourtant, de le retrouver. »
Blake ne commenta pas. Armand comme lui savait qu'il mentait. Il se contenta de l'informer :
« Il a plusieurs meurtres à son actif... que ce soit en Alaska ou ailleurs. Apparemment, c'était pour pouvoir se fournir sa drogue.
— Je m'en doute, soupira Armand. Je suis étonné qu'il ait fini de la sorte. »
Il n'y avait aucune ironie dans sa voix. Toutefois, Blake savait que c'était bel et bien le cas ; un garçon comme lui n'aurait jamais pu finir autrement. Il remua les épaules, puis il chassa quelques mèches grisonnantes voilant son regard d'ardoise. Oui... cette histoire l'avait inquiété. Blake s'en était trouvé changé au plus profond de lui. Comme de sa première rencontre avec cet animal blessé.
« Que comptes-tu faire, maintenant, Blake ?
— Je ne peux plus rester là-bas. »
Parce que sa forêt ne voulait plus de lui. Il n'était pas parvenu à l'arrêter, la terre était devenue une couche humide et écarlate. Il n'arrivait pas à vivre avec ce souvenir terrible dans sa tête. Il devait se reconstruire ailleurs. Armand haussa les épaules.
« Finalement... il n'était pas différent de mon frère. »
Blake préféra se taire. Il décida de quitter Armand, mais au même moment, on frappa à la porte. Avec un sourire satisfait, son vis-à-vis invita un jeune homme blond à entrer. Il avait un épais dossier dans les bras qu'il lui remit, il le salua avec un sourire doux et poli, alors qu'ils n'étaient clairement pas du même monde. Armand lui accorda un regard brillant, et le remercia. Blake pensa qu'il avait trouvé là une nouvelle proie. Il en profita pour s'en aller, en silence.

Blake ne retourna pas en Alaska, il se contenta d'annoncer sa démission par téléphone. Son entourage ne fut pas surpris, on savait que cette histoire l'avait bouffé. Elle le boufferait des années. Il retourna à Los Angeles, il logea plusieurs jours dans un hôtel ; de nouveau, il se cherchait. Que pouvait-il faire de sa vie après ça ? La forêt le rejetait, et la ville n'était pas pour lui. Il se sentait mal dans ce monde de gaz et de bâtiments gris. C'est en entrant dans une sorte de bar qu'il trouva sa vocation ; une jeune femme à la chevelure rose se contenta de lui balancer en venant prendre sa commande :
« Vous n'êtes pas d'ici, vous.
— Oh... vous serez étonné, lui fit Blake en souriant à moitié.
— Ah ouais ? »
La serveuse se contenta de sourire.
Blake poussa un soupir démoralisé.
« Vous êtes venu chercher quoi par ci ? »
Il haussa les épaules.
« Je ne sais pas, j'ai démissionné.
— Ah ? Vous faisiez quoi, avant ? Garde-chasse ?
— C'est si évident ?
— Vous avez la tronche d'un ours. »
Blake ricana... vraiment, il avait réellement une tronche de paysan ? Il secoue la tête.
« Si ça vous intéresse, la prison de Lancaster cherche des gardiens. Tentez votre chance ? »
La serveuse posa son verre de Gin, puis sans un autre commentaire, elle lui tourna le dos. Blake resta un moment à boire, perdu. Que pourrait-il faire de sa vie ? Elle n'avait plus trop de goût. Même le Gin était acide dans sa bouche. Finalement, il s'intéressa à l'information qu'elle lui avait donnée. Gardien de prison ? Il en avait la force et l'allure ? De plus, Blake ne craignait personne. Il se renseigna, il passa toute une batterie de test d'aptitudes, qu'il réussit sans trop grande difficulté. Depuis un an, il est gardien de prison ; un métier con sur les bords. Mais au moins, Blake peut laisser la bête sauvage en lui s'exprimer dans des prises de têtes, des violences... tant qu'on lui pose pas trop de questions, ou qu'on lui demande de réfléchir, il estime que tout va bien.

Côté joueur

Pseudo : Gogo.
Âge : Il y a pas moyen de compter les années à l'envers ?
Comment as-tu trouvé le forum ? J'ai cliqué O.O
As-tu des remarques à  faire ? J'vous apprécie.
As-tu un double compte: Gabriel Goodman, Malcolm Moore, Wayne Vincentini.
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Invité
Invité
Dim 6 Mar 2016 - 19:26
Tu es validé !


Tu m'énerves. T'as un talent dans les doigts que je n'explique pas, arrête de me faire pleurer à chaque fiche crotte de bique. Et puis tous ces liens, j'étais genre "Naaaann Kennethhh" puis à la fin "Naaooon Gabi vite sors de là ne te fais pas avoiir." bref. Bref. Ton animal est animalement validé, je sens qu'il peut avoir un lien très intéressant avec chacun de mes personnages en plus lala. ♫

Félicitations tu es à présent validé, tu peux librement poster tes rps. Pour ton information, n'oublie pas d'aller recenser ton avatar.

Une rumeur te sera bientôt délivrée !

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