Dossiers privés Âge du personnage: 29 ans. Taille: 1m87 A savoir:
Vincent Weiss
Détenu
Mar 25 Oct 2016 - 16:01
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Isidore Cooper
&
Vincent Weiss
Il y a des journées avec, et des journées sans.
Sauf que là, ça faisait beaucoup de journées « sans ». Plusieurs mois étaient passés depuis son arrivée ici, et Vincent commençait à ressentir une forte lassitude à rester cloitrer entre ces quatre murs. Son sentiment de dépression se faisait de plus en plus fort, et il se demandait encore pourquoi il n'était pas passé à l'acte. Le suicide. Quelque part, depuis sa rencontre avec Aaron, le réveil brutal de sa sexualité intarissable le plongeait dans une profonde irritabilité. Lui qui avait été auparavant considéré comme un prisonnier calme, quoiqu'avec un mauvais caractère, il avait déclenché deux bagarres, et foutu le feu à la chapelle par accident. Depuis « ça ».
Vincent ne savait pas exactement où son « histoire » avec Aaron allait le mener, mais ça avait déclenché quelque chose chez lui. Pas d'amour, non, rien en rapport avec le gardien ; l'envie de revendiquer à tout le monde qu'il pouvait être un vrai animal en rut. Provoquer son propre suicide social, se laisser coincer dans les douches comme Ashton Carter, ou avoir la réputation de la putain de la prison, comme Silver Ambroise. De toute façon, il se dégoûtait déjà assez de lui-même pour se trouver peu de différence avec ce dernier ; quand Vincent le voyait, il songeait qu'il avait échappé de peu à « ça ». Mais au fond, il était « ça », tout de même. Autant arrêter les frais, cesser de jouer les hétérosexuels comme lorsqu'il avait dix-sept ans, et hurler un bon gros coup « j'suis qu'une grosse pédale » à cette horde d'animaux. De toute façon, il serait toujours pire qu'eux. Se laisser bouffer, et crever.
Plus simple.
Le souci, c'était qu'il n'avait pas l'argent, ni le pouvoir nécessaire pour s'offrir un magnifique voyage à coup d'aiguilles et de joint. Alors en attendant, il restait dans son incertitude, avec la sensation que la vie n'avait pas de goût. Être ici, ou dehors, ça ne changeait rien à ce sentiment. Vincent continuait de se laisser porter par les évènements, en étant le propre spectateur de son existence morne ; il n'avait pas le courage d'en finir lui-même. Si bien que s'il se retrouvait dans cette salle de cours, pour « apprendre » à « écrire » et « s'exprimer », c'était parce qu'on lui avait soufflé l'idée. Après s'être pris une énorme leçon de morale de la part d'un gardien, sur l'importance de l'éducation, il avait accepté sa « proposition » de cours particulier avec un professeur de la prison. Bah voyons. Ridicule.
Tout ça pour dire que lorsqu'il fut conduit dans la salle de cours, avec le sentiment de ne pas être à sa place ici, surtout lorsqu'il avoisinait les trente ans, son humeur était massacrante. Le gardien lui enleva les menottes, en donnant au professeur des indications sur le comportement de Vincent, soufflant qu'il était souvent sujet à des sautes d'humeur. Et comme ça faisait un moment qu'il avait envie de sexe — non « besoin » —, autant dire qu'Isidore allait passer un mauvais moment avec lui. La dernière fois qu'il avait écrit un truc, c'était à dix-sept ans, lorsque Lamb, son professeur de littérature pour lequel il avait eu le béguin, lui avait demandé de rendre un devoir su « Beloved ». Bizarrement, il avait eu au-dessus de la moyenne. « Beloved » faisait partie des trois trucs qu'il avait lus au cours de sa vie, avec « Moby Dick » et « Le Dernier Jour d'un Condamné », et il avait lu tout ça pour faire plaisir à Lamb. Malheureusement, le temps passant, les traces d'aiguilles se faisant plus nombreuses sur ses bras, il avait un vague souvenir de tout ça.
Putain, il avait envie de sexe.
Vincent posa un regard méprisant sur Isidore, le menton légèrement relevé. Il se laissa tomber sur la chaise, se demandant encore ce qu'il foutait par ici. C'était « ça » qui allait lui « apprendre à écrire » ? C'était quoi ce mec ? Malheureusement pour Isidore, il ressemblait trop aux gamins que plus jeune, il avait pris l'habitude de racketter à la sortie des écoles, quand il ne leur foutait pas la tête dans les chiottes, afin de piquer leurs notes. Il fronça les sourcils, il tira une mèche de ses propres cheveux décolorés, puis il balança à Isidore :
« T'sais mec, l'shampoing ça existe, à moins que t'laves tes ch'veux avec d'l'huile d'friteuse ? »
Histoire d'imposer le ton, une bonne fois pour toutes. Il ne laisserait pas ce type lui faire des leçons de morale sur l'importance de l'éducation, et de l'écriture. Autant jouer le mauvais élève tout de suite, et de passer ses nerfs sur le premier gars faible qu'il voyait. Ouais, Isidore devrait s'imposer s'il voulait tirer quelque chose de lui.
Putain, il avait envie de sexe. Pourquoi ne pas se tirer une balle dans la tempe, hein ?
Parce que pas de courage.
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