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C'est grave monsieur le psychologue ?

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Dim 8 Mai 2016 - 13:36
Est-il difficile de s'habituer à une nouvelle vie ? Question intéressante... Que nous sommes en droit de nous poser, tous dans cet établissement pénitencier. Passant la main dans mes cheveux, j'observe ce reflet qui est le mien, avant de sourire doucement. Cette nuit encore, le sommeil aura été doux... Cette nuit encore, mes magnifiques amis ont accompagné la mélodie d'une flûte en dansant autour de moi. Créatures insaisissables, démons des rêves... oh que je les aime. Et c'est grâce à eux... grâce à toi que je peux voir, dans mon reflet, que je suis certain de répondre à cette question. Non... il ne m'est pas difficile de m'habituer à cette nouvelle vie, à cet environnement. Après tout, n'ai-je pas accepté bien avant mon arrestation, l'arrivée de l'agent spécial Wheeler dans ma demeure et les chaînes qui viendraient fermement maintenir mes poignets ? Selon le Christianisme, la mort entraîne un voyage, jusqu'au Paradis pour les âmes vertueuses ou dans les profondeurs Infernales pour les pécheurs. Selon les anciennes pratiques européennes ou encore égyptiennes, la mort est elle aussi un voyage, une autre étape, vers différentes régions, vers différentes sensations d'existences. Qu'importe si l'âme d'Ammut vient dévorer mon cœur, car bien trop vicieux et corrompu par les ombres. Qu'importe si je dois rejoindre l'une des prisons du Tartare, pour avoir été un être aussi misérable que Tantale. L'Enfer m'attend selon les religieux et j'en accepte pleinement le fait... car si cela existait vraiment, j'aurais cette impression d'avoir réussi...

Après tout, ce que nous mettons en prisons... sont ceux qui nous font peur. Qu'importe que je reste ma vie en ces lieux, dans les abysses sombres de ce pénitencier. Ce lieu est magnifique et je m'y sens... comme chez moi.

La porte des sanitaires s'ouvre, me laissant voir la silhouette presque titanesque du gardien. Je retiens un léger sourire alors qu'il vient emprisonner mes poignets grâce à des menottes. Je croise une dernière fois mon regard dans le miroir... Je ne suis pas habitué à voir les mèches d'or pleinement libre de leur mouvement. Oh... nouvelle vie ? Oui, c'est vrai, j'ai dis un mensonge il y a peu. Je ne suis pas habitué à tout... Mais cela viendra, bientôt. La voix du gardien vient alors briser le silence, un simple ordre, violent, d'y aller. Mais où ? Oh... oui... Le psychologue. Docteur Kitaëv, vous rencontrerez bientôt un psychologue, chargé de votre suivi durant la période – votre vie en somme – de votre enfermement. Combien en verrais-je ? Je veux dire, la question se pose... Ce psychologue passera t-il toute sa vie dans cette prison où aura t-il le souhait, par simple désir d'évolution, de changer de lieu d'exercice ? Quel métier formidable en tout cas que l'étude de la psychologie. Mon choix universitaire a été plutôt compliqué à définir au départ... Sociologie, Psychologie, Anthropologie... J'ai choisi le dernier car il m'offrait, il m'offre encore d'ailleurs, de grandes connaissances sur les pensées anciennes et sur les « moyens » d'agir sur ce monde. L'occulte... la politique... l'économie... la religion... la science. Oui, je ne regrette pas mon choix.

Un claquement de doigt arrête le gardien. Je lève les yeux, souriant doucement avant de bouger rapidement mes doigts. Bon, le claquement de doigt n'était pas à prendre à la légère ici. La marche reprend, tandis que je continue d'accompagner cet homme jusqu'à la porte du psychologue. Je frotte parfois mes doigts entre eux... émettant un léger rythme avec ma langue pliée contre mon palais. Mais là encore, je reçois un simple avertissement... ou plutôt un lourd regard. Mais ! Mes anciens partenaires de vie me manque... au moins cela ne gênait pas les morts de claquer mon zippo ou mes doigts à un rythme aléatoire. Enfermé dans le silence de la réalité, je profite tout de moins des mélodies de ma pensée. Je peux voir, marcher lentement à mes côtés, cette étrange, grotesque, effrayante, magnifique, créature. Haute, son corps est maigre, épousant et dévoilant ses côtes. De long doigts finissaient ses bras tombant, tous dotés non pas d'ongles, mais de violentes griffes. Puis, il y a ce visage... quasiment vide, la seule chose qui s'était dessiné en ces traits était une bouche, ou plutôt une déchirure en forme de bouche, figée en un sourire éternel. Par moment, je peux voir un liquide sombre couler, goutte à goutte, de cette bouche et, si mon amie me le permet, en observant l'intérieur de la bouche, il est possible de voir un magnifique œil bleu, reposé au fond de sa gorge. L'imagination débordante... peut-être la seule qualité, avec mon honnêteté et ma lucidité, que je peux partager au monde entier. Enfin, quand il ne s'agit pas de mettre en scène une cérémonie en l'honneur des Grands Anciens avec une dizaine de corps.

Je ferme rapidement les yeux, profitant quelques secondes des effluves sordides que mon cerveau imagine, avant que mes pas ne s'arrêtent. Oh. Déjà ? Quelle petite promenade. Ouvrant les paupières, j'observe la porte, ainsi que l'écriteau vissé au bois. Gabriel Goodman... Le gardien toque alors à la porte. Trois coups secs, espacés par la même seconde, que je reproduis en clignant des yeux, simplement. « C'est presque maladif vous savez... d'être aussi point précis dans un mouvement aussi simple. » Il me lance alors un regard... je lève alors rapidement les yeux. « Oui... oui... j'ai compris, je ne suis pas psychologue, je me tais. » Mais va consulter tout de même... tu me sembles tellement à cran. Bon, être aussi proche d'un tueur en série aussi prolifique et cannibale, oui je peux comprendre. Pauvre gars, il est payé pour m'accompagner à ma première séance et attendre pendant que je raconte ma vie.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Dim 8 Mai 2016 - 16:10
ft. Dimitri Kitaëv & Gabriel Goodman
Un autre miroir. Cheveux blonds, yeux clairs ; un goût un peu trop prononcé pour les carcasses humaines.

C'est grave, Monsieur le psychologue ?
La fenêtre était ouverte sur le paysage terne et gris de la prison. Malgré tout, au loin, on pouvait apercevoir les quelques rayons du soleil printanier survivre au loin dans le ciel bleu. Oui, c'était son retour, après des semaines de pluies et de neige. Le temps passait à une vitesse folle, songeait-il. Adossé contre la fenêtre, sa tasse de café à la main, il s'octroyait une pause.

Gabriel n'avait jamais trouvé une quelconque affection dans la contemplation des décors, ionique pour quelqu'un qui dessinait autant. Malgré tout, sa mémoire, sa vision constituaient des atouts forts dans l'art du dessin, si bien qu'il se contentait de reproduire ce qu'il voyait. Sur la table basse, située au centre de la pièce, entre le sofa où prenaient place ses patients et le fauteuil, se trouvaient quelques esquisses de ses travaux. Les décors se ressemblaient tous, ou presque, puisqu'il s'agissait des crayonnés qu'il avait faits de la prison. Parfois, une silhouette émaciée émergeait de la morosité du paysage, un détenu, un gardien, autant de visages et de personnalités possibles. Et la pièce ressemblait à la sienne, lisse et neutre. Aucune couleur vive, comme dans sa tenue.

L'odeur du café accompagnait le parfum des fleurs, Gabriel plissa le nez. Il n'était pas allergique au pollen, mais certaines fragrances lui donnaient envie d'éternuer. Il prit une profonde inspiration, et soupira pour faire passer le chatouillement qu'il ressentait dans ses narines. Cela ferait bientôt un an qu'il travaillait ici, et devant la fenêtre, savourant sa dose de caféine, il songea à quel point, son père s'était trompé sur son compte. Finalement, la prison lui plaisait davantage que l'entreprise ; il s'enfouissait doucement dans les esprits des malades. Il se nourrissait de leurs vices, comme le ferait un vampire de leurs victimes, et en simple spectateur, il contemplait leur chute.

Oh... bien sûr... tout portait à croire qu'il les aidait. Certains progressaient bien depuis son arrivée, et davantage qu'au mal qu'il pourrait faire, Gabriel se préoccupait de sa carrière. Un monstre. Mais il n'était pas encore d'accord avec cette appellation. Il ne comptait pas se laisser avoir par ses tendances, et ravaler ce qu'il était... eh bien, c'était ce qu'il faisait depuis toujours... au point où il était véritablement devenu cette poupée de porcelaine immaculée qu'il présentait à tout le monde.

Et au fond, qui se souciait de réellement le connaître ?

Personne.

Tant pis.

Gabriel poussa un soupir, il lécha sa lèvre inférieure. Aujourd'hui... le jeune homme ne pouvait plus le qualifier de « jour spécial » ; il s'agissait de sa première rencontre avec un esprit détraqué. Bizarrement, c'était devenu une routine. Il ne s'en était jamais étonné — puisqu'il fallait beaucoup pour le surprendre —, et ce n'était pas cette journée-ci qui allait changer. Il portait une chemise bleu ciel, très claire, et cintrée, elle mettait en avant ses yeux en rehaussant leur froideur. Une cravate bordeaux, avalée par son veston noir, qui était assorti au pantalon ; l'harmonie et l'ordre. Gabriel aimait le chaos, mais pas sur lui ; il tenait fort à son apparence, et détestait être décoiffé. C'était sans doute cette légère maniaquerie et superficialité qui le rendaient aussi lisse, et fade. Dans un décor aussi morne, son aspect angélique et fragile contrastait fort, mais c'était un de ses moyens qui lui permettait d'obtenir la confiance de ses patients. Qui aurait envie de croire un psychologue qui arrivait en jeans délavé, tâché de café et de chocolat ? Personne. Et surtout pas lui.

On frappa à la porte, et le jeune homme releva la tête. De sa voix douce, il invita à entrer. Lorsqu'il croisa pour la première fois le regard de Dimitri, un sourire courtois apparu sur ses lèvres ; un véritable automatisme. Toutefois, il eut une sensation de... « déjà-vu ». Oui... de « déjà-vu »... comme la première fois où il avait croisé Sergey Saunders à la faculté. La sensation de retrouver un autre lui-même, avec des détails pour les différencier. Bien sûr, il avait vu la tête de Dimitri dans les journaux et les rapports qu'on lui avait transmis, mais il ne s'était pas attendu à cela. Blond, la pupille bleue, la figure lisse, grand. Oui... grand, un point qui l'agaçait déjà. Sergey avait au moins le mérite d'être plus petit que lui.

Cependant, Gabriel se décolla de la fenêtre dans un mouvement fluide. Il planta ses yeux dans ceux de son vis-à-vis, et son sourire s'agrandit davantage. Gabriel donnait le même traitement à tous, et ce n'était pas parce qu'il avait face à un lui un « serial killer » qui avait tué une cinquantaine de personnes qu'il allait changer de comportement. Il demanda aux gardiens de lui enlever les menottes, et comme d'habitude, il entendit le « Vous êtes sûr, doc' ? » comme s'il craignait de le retrouver mort ou violé. Une fois seul avec Dimitri, Gabriel enchaîna :


« Bonjour, Monsieur Kitaïv. »

Il ne buta pas sur son nom, il s'était sans doute entraîné à le dire.

Il ajouta, toujours aussi caressant :

« Comment vous sentez-vous ? Désirez-vous quelque chose à boire ? »

Parce qu'il ne doutait pas que le monstre face à lui était distingué.
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Ven 13 Mai 2016 - 17:43
« Vous êtes sûr, doc' ? » Bien sûr qu'il en est certain. C'est son travail. Sa passion ? Sa vocation ? Je n'en savais rien mais, s'il était en ces lieux, c'est qu'il connaissait les risques, ou du moins qu'il en acceptait la possibilité. Alors il « en est sûr »... Autant que je suis certain que lorsque je quitterais ce bureau, il sera toujours vivant, sa tenue en parfait état, sa coiffure parfaite... En croisant son regard, son sourire poli, je n'ai pu répondre différemment. Un délicat sourire qui éclaire mon visage, face à ce nouveau visage. Des traits fins que je contemplais, des cheveux blonds que je reconnaissais... des yeux froids que je croisais, chaque matin, dans un miroir. Outre la taille et d'autres détails, j'avais l'impression de voir une forme de sosie... Enfin, les menottes furent enlevées, et j'en profite pour passer la main dans mes cheveux. Voir sa tenue, ses cheveux, me fait regretter à nouveau cette tenue grise. Mais, ce sont les règles alors autant s'y habituer pleinement. Ainsi, lorsqu'il commence à me saluer, écorchant légèrement mon nom de famille, je lui réponds, avec une certaine douceur. « Bonjour. Désolé je vais paraître extrêmement grossier, mais mon nom de famille est Kitaëv. Je sais aussi que la prison me coupe du monde extérieur, mais j'ai eu la chance et la possibilité d'obtenir mon doctorat. Les titres n'ont pas vraiment d'intérêt mais, voyez-vous, ma profession me tient à cœur. » Peut-être un peu trop, diraient certains.

Ma main gauche attrapant la droite, pour le masser doucement, jouant avec une chevalière que je ne possède maintenant plus. Les vieux réflexes. J'imagine encore parfois le zippo entre mes doigts, faisant claquer l'objet invisible et imaginant simplement le son. Mon regard vient alors se poser sur la pièce, suivant les mouvements de l'hallucination malsaine. Celle-ci s'avance, passant derrière le bureau, caressant de ses longs doigts le bois, les documents... Puis elle s'approche du psychologue, humant sa respiration, cherchant à toucher ses cheveux, sa tenue... Approchant même ses dents de ce visage si parfait. « Je vais bien, merci de vous en préoccupez. » Mes premiers mots arrêtent alors le mouvement de l'illusion, qui recule doucement, escaladant un meuble pour s'y installer... Un léger sourire revient contre mes lèvres, tandis que je reprends. « Je m'adapte vite. C'est le plus important. Oh et pour vous répondre... J'aimerais bien une tasse de café, s'il vous plaît. » Je n'allais pas lui demander un verre d'absinthe, ni de vodka... Bien entendu de l'eau aurait été possible mais l'odeur de café présente en ces murs m'attire tout de même. Puis cela apportera une touche presque chaleureuse à cette prison.

Dès que le psychologue me propose de m'installer, je m'exécute, me posant ainsi avant de croiser les jambes, observant les mouvements du jeune homme. Je continue de détailler sa tenue, sa coiffure, avant de sourire légèrement, mon doigt venant frapper doucement contre l'accoudoir du fauteuil, juste pour me donner un rythme. « Une chose qui me manque, tout de même, est de ne pas pouvoir vous rencontrer en étant présentable. » Je passe à nouveau ma main dans mes cheveux, ramenant les mèches blondes en arrière avant de continuer, me souvenant du nom inscrit contre la porte. « Docteur... Goodman c'est bien cela ? C'est une position très intéressante que vous avez. Observez l'évolution des prisonniers et des aliénés... tout en étant une oreille attentive... » Une place très intéressante, oui.

« Enfin, je doute que vous ayez vraiment besoin de connaître mon avis sur la question. J'hésitais beaucoup avec la psychologie lors de mon choix d'étude, de carrière. L'anthropologie reste mon éternel coup de cœur. » Continuant de masser ma main, je le suis des yeux, le remerciant pour le café avant de reprendre. « Alors... comment cela se déroule ? »

Récupérant doucement la tasse chaude, je ferme les yeux en profitant des effluves provenant du café, appréciant cette chaleur. Ouvrant mes paupières, je précise mes mots. « Vous posez des questions ? Vous me laissez parler, tranquillement ? J'espère que nous pourrons échanger... j'ai toujours apprécié discuter avec des esprits qui me semblent intéressants. » Brillants ? Jamais je ne pourrais donner ce jugement sans avoir passer de longues heures à discuter, encore et encore. Intéressant montre que je suis ouvert à une discussion, à un jugement, ou à des conseils. Qu'importe sa méthode, je veux la connaître...
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Sam 14 Mai 2016 - 2:12
ft. Dimitri Kitaëv & Gabriel Goodman
Un autre miroir. Cheveux blonds, yeux clairs ; un goût un peu trop prononcé pour les carcasses humaines.

C'est grave, Monsieur le psychologue ?
« Ah... je ne savais pas s'il fallait prononcer l’“e” ou non, pouvez-vous me le répéter, Docteur ? »

Fit Gabriel en haussant les sourcils, très légèrement, sans montrer toutefois s'il ressentait de l'agacement ou non. S'il en ressentait, ce serait envers la joueuse pour cette faute grave, entachant sa perfection. Mais là n'est pas le débat, reprenons.

Gabriel avait donc ajouté ce « docteur », comme le lui demandait Dimitri. Même si... maintenant, en prison, il ne pouvait plus se targuer d'en être. Enfin... ce n'était que des formalités, et lui savait s'y plier avec souplesse, sans raideur ; une question d'habitude. Tout en préparant un café pour Dimitri, Gabriel l'observait masser ses poignets. Il n'avait jamais porté des menottes — et il ne comptait pas en porter —, mais il pouvait aisément en comprendre la douleur du poids, et de l'humiliation. Il n'aimait pas s'adresser à un prisonnier, et il mettait un geste symbolique, lorsqu'il demandait aux gardiens de retirer les chaînes de ses patients. Il cherchait à s'adresser à l'individu, plutôt qu'au meurtrier et au violeur ; de plus, l'espace d'une heure, il pouvait donner l'illusion d'un cadre plus chaleureux que les barreaux d'une prison. Même si son bureau était neutre, c'était mieux que les froids couloirs gris des cellules.


« Je vous en prie, installez-vous, Docteur. »

Oui... une autre copie de lui-même, comme Sergey Saunders, comme si son modèle pouvait se décliner du psychologue au médecin, et du médecin à l'anthropologiste. Gabriel avait toujours pensé qu'il était unique, sa mère avait mis un point d'honneur à le lui faire croire, mais la première fois qu'il avait rencontré Sergey, il avait eu la sensation de se trouver face à un miroir. La ressemblance n'était pas que physique, il y avait autre chose qui les liait, comme Dimitri et lui. Le goût du luxe, les bonnes manières, les sourires, et la distance entre les évènements ? Même si dans le cas de Dimitri, c'était discutable. Gabriel avait une idée de sa pathologie, et la séance ici le confirmerait, ou non. Il lui remit sa tasse de café en souriant, puis en prenant la sienne, il s'assit face à lui. Les jambes croisées, le regard placide. Même lorsque Dimitri lui avoua qu'il regrettait d'être en tenue grise, et qu'il trouvait sa position intéressante.

Le jeune homme ne commenta pas, il se contente de hocher doucement la tête, tout en notant dans un coin de celle-ci ces informations. Il se demanda simplement... pourquoi l'anthropologie, mais le dossier de Dimitri donnait des pistes à cela. Finalement, heureusement qu'un monstre pareil n'était pas devenu psychologue ou psychiatre, même si... Gabriel se demandait ce que cela aurait pu donner ; il aimait les théories, et les expériences.

Oh... Gabriel lui semblait « intéressant »... Pourquoi ? Parce qu'ils paraissaient se ressembler ? Qu'il était un fils de bourge dans un milieu hostile ? Ou bien, parce qu'il y avait quelque chose chez lui qui l'intriguait ? Il se contentait de sourire, toujours. Il répondit donc, avec sa voix caressante et douce, basse :


« Ceci est une séance d'introduction, si bien que... l'on peut vagabonder selon les sujets. »

Gabriel était ouvert à toute forme de discussion, il ne jugeait pas — au premier abord —, et il pouvait accorder son point de vue selon celui de l'autre. S'il trouvait l'idée de dévorer de la chair humaine totalement absurde, il pourrait comprendre, et l'accepter si Dimitri lui présentait ses points de vue. Il ne se basait pas sur le dossier qu'il avait reçu, ou des témoignages, rien ne valait son ressenti en voyant l'homme qu'il avait en face de lui. Gabriel n'en avait pas peur, il ne voyait pas en quoi il pourrait avoir peur de Dimitri ; il ne se pensait pas intouchable, loin de là, et certains pouvaient qualifier de sa « survie » ici de « miracle ». Toutefois, s'il ne s'était jamais senti agressé ou en danger avec ses patients, c'était parce qu'il pouvait les « contrôler ». Quelque chose, chez lui, avait l'air de les temporiser, de les rendre « serein », sans doute que sa voix douce et posée qui ne s'imposait jamais pouvait y aider.

« Nous pouvons commencer sur des choses simples, comment trouvez-vous la vie par ici, par exemple. »

Gabriel avait simplement besoin de « pistes » pour s'adapter, et il ne pouvait pas les obtenir seul. Il eut un autre sourire au coin des lèvres, et il avala une gorgée de café. Le jeune homme avait mis à la disposition de son patient du lait et du sucre ; qu'il ne s'étonne pas de trouver son café particulièrement amer, voir mauvais, il aimait les choses possédant un goût marqué.
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Sam 14 Mai 2016 - 4:36
Je répète ainsi, comme le jeune homme me le demande, mon nom de famille. « Kitaëv... » Tout comme le titre, cela n'était au final pas réellement important. Les gens, en extérieur, se sont habitués à se donner un nom, à mettre un titre face à celui-ci. Kitaëv est le nom de famille de mon père, un homme, selon ma mère, détestable qui n'a pas hésité à bafouer l'intégrité d'une femme et les promesses du mariage. Si mon nom avait été Kitaïv, ou Evensen – le nom de naissance de ma mère – aurais-je été différent ? Non. Le titre de Docteur... là encore, ne pas le posséder n'aurait rien changé... mais l'anthropologie est l'une des choses qui m'a permis de découvrir des choses, d'apprendre, de posséder un savoir... J'y tiens donc... peut-être même plus que mon nom de famille. Combien de fois ai-je utilisé un faux nom ? Parfois je reprenais des personnes qui m'avaient fascinés, tels Ward et son ancêtre Curwen... et d'autres fois je jouais avec les mots, avec les noms, formant anagrammes et autres petites combines pour créer une nouvelle identité à ce visage, juste le temps... d'un soir... d'une vie.

« Merci Docteur. » Je récupère la tasse, suivant des yeux les mouvements du Docteur Goodman tout en détaillant à nouveau ce qu'il était. Un psychologue... Si proche physiquement et pourtant je ne peux m'empêcher d'imaginer ainsi qu'observer, des différences. Bien qu'au final, nous avons un point en commun que je remarque... Ce sourire. J'ai appris, moi aussi, à poser ce même sourire contre mon visage. Une forme de politesse avenante... C'est en tout cas une théorie, ma théorie. Laissant les fragrances du café rejoindre mon nez, je profite de la réponse du spécialiste, hochant alors doucement la tête, les jambes toujours croisées. « Je comprends. C'est une belle introduction que vous proposez. » Je suis sincère, je l'ai toujours été... quasiment... En tout cas, je n'ai aucune raison de mentir à cet homme. Peut-être dans les prochaines séances, si le jeu en vaut la chandelle mais pour le moment...

Comment je trouve la vie dans cet établissement ? Voilà une question qui mérite d'être posée, c'est vrai. J'apporte la tasse jusqu'à mes lèvres, laissant une chaude gorgée glisser entre dans ma gorge, un nouveau sourire naissant alors. « Fort... amer... Vous avez de très bon goût. » Qu'importe le goût du café, j'avais l'habitude d'en boire. Les longues nuits dans les universités et centres de recherches d'anthropologies demandaient parfois des injections de caféines... Mais je ne peux dire que je suis pleinement drogué à cette boisson. « Pour vous répondre... en fait je dirais que tout se passe bien. » Je bois une nouvelle gorgée, avant de reposer la tasse, précisant mon propos. « La bibliothèque n'est pas celle que je possédais durant ma liberté mais elle est complète et je pense que j'apprécierais replonger dans certaines œuvres. On préfère toujours ce que l'on possède. » Je soupire doucement en pensant à ma bibliothèque, aux œuvres qui y reposaient. Par chance, cela fait parti des trésors que Wheeler ne pourra jamais trouver. Oh non, je n'ai rien détruit. Jamais je ne détruirais un livre. Ils sont cachés, j'ai fait en sorte que personne ne puisse découvrir ma collection. Oh, partager le savoir est important, nous sommes tous d'accord là dessus. Mais ces livres ont partagé ma vie... ils ont une place assez importante en moi. Enfin. Je reprends alors doucement la tasse, tout en poursuivant. « Pour être honnête... Je ne trouve pas que la vie entre ces murs soit si différente que celle à l'extérieur. »

Je bois une gorgée, observant à nouveau le bureau sobre. Je tombe dans le silence, préférant regardant à nouveau l'environnement tandis que la créature de mon esprit recommence sa petite visite, curieuse... Puis, alors que je pose la tasse, je brise ce silence, regardant le psychologue. « Cette prison n'est pas si différente du reste du monde. C'est juste un autre pays. D'autres langues, une population avec ses codes. De nouvelles choses à découvrir. L'environnement fonctionne comme les autres. De plus, ma présence ici coule de source. J'ai accepté avant même mon arrestation l'idée, la possibilité, la réalité de cette prison. » Mon doigt vient frapper délicatement l'accoudoir, réfléchissant à mes propos, sans pour autant les remettre en cause. « Il y a bien sûr l'idée de mes activités passés. Mon corps va devoir s'habituer à un « aliment », je pèse mes mots, que je ne pourrais plus lui fournir. J'imagine que je ressentirais tout de même un certain manque, c'est immuable. Mais bon, comme je suis ici pour... jusqu'à ma mort normalement, eh bien je compte profiter de mes journées pour faire autre chose que me plaindre. »

J'assume. Et j'assumerais toujours. Pourquoi devrais-je perdre mon temps à vouloir chercher une autre vérité. Mes expériences forment une partie de moi, mes assassinats, mes meurtres, les tortures que j'ai pu faire subir, mais je ne vivais pas dans un rêve, dans une illusion. Avoir enfermé le monstre que je suis est une bonne chose pour la société, c'est vrai. M'empêcher de dévorer des corps, de torturer, de créer une horreur permanente sur un lieu suite à la découverte d'un corps... Tout ceci est normal, dans la société actuelle. Bien entendu ce n'est pas forcément à mon avantage mais... une partie n'est jamais terminée et il y a des hauts... et des bas. « Un écrivain ne change pas de style lorsqu'il passe au chapitre suivant. Vous découvrirez de nouveaux personnages... mais l'environnement littéraire sera toujours le même. »
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Sam 14 Mai 2016 - 14:28
ft. Dimitri Kitaëv & Gabriel Goodman
Un autre miroir. Cheveux blonds, yeux clairs ; un goût un peu trop prononcé pour les carcasses humaines.

C'est grave, Monsieur le psychologue ?
Le mensonge faisait partie des stratégies de certains patients, ceux qui se méfiaient de lui à cause de son « apparence ». Finalement, Gabriel subissait d'une certaine façon les préjugés des autres à son encontre ; toutefois, il pouvait comprendre qu'il était difficile pour eux d'accepter qu'un « fils à papa » qui n'avait pas « souffert » arrivait, et leur disait ce qui n'allait pas dans leur vie. D'autres le pensaient monstrueux, qu'il y avait forcément quelque chose de mauvais en lui. Gabriel ne croyait pas au mal absolu, voilà tout. Le monde était une peinture nuancée, ambivalente, et la morale était une question relative. Il n'aimait pas les naïfs et les biens pensants. Alors... lorsque Dimitri lui proposa une réponse sincère, honnête, il garda son sourire. Au moins, il n'aurait pas à faire la guerre pour l'analyser, le comprendre. Il paraissait ouvert à la discussion, et au débat... chose qui manquait au jeune homme. Gabriel aimait discourir de divers sujets, et s'il se retenait de ne pas en lancer avec certains patients, c'était pour ne pas grossir l'étiquette qu'on lui avait déjà collée.

Donc... pour le moment, plutôt que d'ouvrir le débat, Gabriel écoutait Dimitri. Contrairement à ce que beaucoup de monde pouvait penser, ce genre d'individu, les « monstres » n'étaient pas des « bizarres ». Ça pouvait être n'importe qui, le voisin souriant et s'occupant de son jardin, ou le cadre dans sa voiture en train de regarder sa montre. C'était cela le plus terrible pour l'individu commun, il ne pouvait pas comprendre que les monstres se mêlaient mieux à la société que lui. Quand bien même, Gabriel le traiterait de la même manière que les autres, même s'il avait un « cannibale » devant lui. Pas de peur, pas de doute, une conversation entre personnes civilisées. Il l'observait tapoter son doigt sur l'accoudoir, dans un rythme précis ; la plupart des gens avaient ce genre de geste à cause de l'anxiété, mais Dimitri restait placide. De plus, il n'était pas « la plupart des gens ». Pour sa part, le jeune homme buvait son café, venant parfois caresser le bord de sa tasse du bout des doigts, détendu. À la dernière réplique, Gabriel intervint :


« Eh bien... cela n'est pas totalement vrai, vous êtes-vous intéressé à Sartre ? Dans son oeuvre, il y a deux mouvements. Un avant, et un après la guerre. Même s'il s'agit des chapitres ayant constitué son existence, et qu'il s'agit du même individu, son roman à changé de paysage et de style. Plus corrosif, moins individualiste. »

Une autre discussion qu'ils pourraient avoir un peu plus tard. L'avant de la guerre pour Sartre était centré sur lui, un assemblage de pensées métaphysiques. L'après la guerre avait été l'inverse, l'individu était sorti de sa caverne, et s'était fondu dans l'universalité ; il n'était plus un atome indépendant, mais la cellule d'un corps gigantesque. Il était devenu « les autres ».

Gabriel mouilla ses lèvres, il avala une autre gorgée de café avec un air précieux et satisfait. Il en soupira. Chacun sa drogue, la sienne était simplement plus acceptable socialement.


« Et comment comptez-vous occuper vos journées ? En observant ce nouveau pays ? »

Lui demanda Gabriel, toujours avec la même patience, la même douceur. Ses yeux bleus ne quittaient pas leur miroir, et chaque micro-expression que pouvait avoir Dimitri était enregistrée dans sa tête. Cependant, Gabriel s'interrogeait ; sur ce point, Dimitri était comme Sergey. La vie carcérale formait une scission entre eux et le monde, ce n'était plus vraiment la même chose. Si pour le moment Dimitri appréciait la vie par ici, pourrait-il se contenir ? S'il ressentait le manque, comment pourrait-il y remédier ? Bien sûr, concernant ses hallucinations, il serait forcé de prendre des médicaments. S'il était condamné à mourir à petit feu, étouffé entre ces murs gris et froids, les voix et couleurs s'éteindraient. Gabriel ne pouvait pas donner de médicaments, et de son point de vue, on ne soignait pas un « aliéné » en le droguant. Transformer quelqu'un en légume, ce n'était pas le sauver.

« Quelles oeuvres manquent-ils, selon vous, à la collection de la bibliothèque ? »

Gabriel rangea ses cheveux blonds, il caressa nuque avant de reprendre une autre gorgée de café. Ah... cela lui faisait du bien d'avoir enfin un patient enclin à la discussion ! Cela lui changeait des prises de têtes qu'il pouvait avoir avec certains, ou les idées qui étaient contre sa nature qu'il devait mettre en place pour installer une forme de confiance. Pour le moment, il ne savait pas si Dimitri pourrait accepter de lui faire confiance, et s'il viendrait aux consultations pour le plaisir de la conversation... bah, s'il venait déjà pour cela, Gabriel en serait satisfait.
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Dim 15 Mai 2016 - 18:27
« Une erreur que je compte corriger, je l'espère, dans les jours et mois qui vont suivre à cette discussion. » La quête continue, toujours. Que ce soit pour découvrir de nouvelles entités littéraires, de nouvelles pensées. « Merci pour cette information. Je me suis perdu dans beaucoup d'auteurs, ainsi que des œuvres plus … scientifiques... Que je suis parfois passé à côté d'un possible trésor. » Une quête sans fin car, après des siècles d'évolutions, physiologiques et morales, l'être humain, malgré sa grande faiblesse, a bâti un monde de lumières.  J'aimerais tant les posséder toutes... dévorer chaque parcelle du savoir humain tout en brisant ce cocon qu'est l'humanité. Et, au final, les lumières ne sont pas si difficiles à trouver, même en ces endroits. Des couleurs surnaturelles, dansant dans les yeux de mon interlocuteur par exemple... L'intérêt ainsi se dessine doucement contre mes lèvres et dans mes yeux, tandis que je continue de l'observer... Pas comme un détenu observant son psychologue. Non... comme un Anthropologue observant un savoir ancien, sous la forme d'écrits, de dépouille. Comme un pathologiste observant de nouveaux symptômes... Ou tout simplement... comme un psychologue observant son patient. Et cet intérêt que je ressens me permet d'enchaîner sur sa question, de répondre, avec cette même honnêteté.

« L'observation sera sûrement l'une de mes activités en effet... Mais... je doute que cela soit la seule. » J'apporte alors la tasse jusqu'à mes lèvres, avalant une nouvelle gorgée, avant d'observer la surface sombre du café, me perdant dans mes pensées. J'inspire doucement, les effluves se mélangeant avec la macabre fragrance de cimetière venue au monde par mon cerveau. « J'aimerais perdre de nouveau mes pensées dans l'écriture. C'est peut-être l'une des choses qui crée la différence en fait. Oui... J'ai écris bien plus que je n'ai tué... et je n'immortalisais pas seulement la mort dans les mots. Parfois, j'imaginais simplement un voyage dans les profondeurs, un voyage sans fin vers une nouvelle destination inconnue... » L'écriture me manque... cette pensée, j'ai déjà pu l'avoir... « La dernière chose que j'ai pu écrire est une confession, sous forme de lettre... Enfin, une petite confession. Je ne donne pas tous mes secrets sans un peu de mérite. » Je décroise alors les jambes, pour les recroiser ensuite, alternant juste la position. J'ignorais totalement que cette lettre à Wheeler reposait dans un coffre fort appartenant à l'agent spécial... Qu'il avait dressé un mur de preuves, d'indices, de réflexions, concernant mon dossier. Oui, je ne le sais pas et il me sera difficile de le savoir... Sauf si... « Vous n'avez pas pu lire cette lettre ? Elle doit être dans mon dossier normalement. » Le seul écrit que j'ai laissé libre... envoyé directement à l'adresse de l'agent spécial.

Enfin, qu'importe. Il y avait plus important que cette lettre – bien qu'elle joue un rôle important dans mon histoire et dans le jeu psychologique de la découverte d'un criminel – et c'est les mots de Goodman qui me rappelait à ceci. « Quelles œuvres manquent à la bibliothèque de la prison ? Je ne me ferais pas juge... Je dirais même qu'elle est plutôt complète. Ce que je regrette, en revanche, est le fait que je ne possède pas mes propres ouvrages. Il y a une quête dans la construction de ma bibliothèque, des œuvres que j'ai eu du mal à dénicher parfois. » Je commence presque à me sentir nostalgique, non pas que la liberté me manque, mais juste ces petits détails. « J'aurais bien souhaité les offrir à la prison, mais je suis extrêmement possessif à ce sujet. J'aurais eu peur de les voir abîmer, déchirer... Fort heureusement, ils ne seront pas non plus dans les mains des autorités. » Plutôt me couper la langue que cela n'arrive. Bon, bien entendu, il est vrai que certaines œuvres appartenaient à d'autres personnes... que j'ai sans-doute jouer avec la vie des anciens propriétaires... Mais c'est la règle de mon jeu.

« Une quête est intéressante seulement parce qu'elle est perpétuelle. Je ne peux dire s'il manque un quelconque ouvrage car je sais que ce qui m'intéresse n'intéresse peut-être pas le grand monde. Apprécier la lecture de Mein Kampf, Les Commentaires sur la Guerre des Gaules, ou les voyages surnaturels de Lovecraft dans les abysses du Temps et de l'Espace... Découvrir la vie d'une société antique, tout en s'abreuvant de la philosophie de Lord Henry... Je ne sais ce qui est bon pour eux. Mais moi... j'apprécie. » Mon regard toujours intéressé par les couleurs surnaturelles que mon esprit faisait vivre dans les yeux du psychologue, je termine avec un sourire. « Je sais, je ne me mouilles pas beaucoup avec votre question. Mais après tout, je doute que des prisonniers accepteraient de voir l’œuvre d'Hitler reposer dans ces murs. » Je parle bien entendu de ces clans que j'ai commencé à observer... Les différentes ethnies, pensées qui ont pu arriver jusqu'à mes oreilles.

« Qu'aimez vous lire, Docteur Goodman ? »
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Dim 15 Mai 2016 - 19:37
ft. Dimitri Kitaëv & Gabriel Goodman
Un autre miroir. Cheveux blonds, yeux clairs ; un goût un peu trop prononcé pour les carcasses humaines.

C'est grave, Monsieur le psychologue ?
La notion de trésor était totalement relative. Enfin... Gabriel le pensa, mais il contint cette pensée pour lui. Même si Dimitri abordait des manières distinguées, il n'en restait pas moins un être percevant des choses que lui ne pouvait pas entendre et voir, il trouvait des trésors dans les entrailles de ses victimes, alors que Gabriel n'y regarderait qu'un tas de boyaux et de viscères sanguinolents. Tout n'était qu'une question de point de vue, et le psychologue se demandait si Dimitri avait la capacité de pouvoir accepter celui des autres ; ce n'était pas donné à tout le monde. Il suffisait pourtant — selon le jeune homme — de changer de lentille, et de prendre celle de son vis-à-vis pour concevoir l'univers, tel que lui le concevait. Malgré tout, Gabriel resterait impassible, aucune émotion ne voilerait ses yeux bleus ; il savait mettre une distance entre ses émotions les évènements. Facile, lorsqu'on ne ressentait que le calme froid de son coeur, et que personne ne savait où frapper pour tirer de lui de réels sentiments.

Un sourire de façade ? Pas vraiment. Gabriel souriait presque toujours, puisqu'il ne voyait pas en quoi il devrait s'enlever cet acte. Sourire, c'était se montrer poli, et cacher les pensées parcourant son esprit en permanence. Ce n'était pas parce qu'il avait peu d'émotion qu'il ne réfléchissait pas, au contraire. Et avec Dimitri, le jeune homme était certain qu'il aurait de réfléchir ; il ne devait simplement pas laisser ses envies personnelles passer au-delà de son travail de psychologue. Non... ne pas se faire entraîner. Heureusement qu'il n'était pas d'un naturel enjoué.


« Non, cette lettre n'était pas dans votre dossier. »

L'informa le jeune homme sans changer de ton, sans marquer de surprise, égale à ce visage de craie, et de cette voix monocorde. Il prit une autre gorgée de café, et il jeta un rapide coup d'oeil à la fenêtre. Dehors, le temps était paisible, une légère brise passait dans son bureau. Il retourna son attention sur Dimitri, il notait encore ses expressions ; qu'il tente de transpercer ce qu'il y avait sous sa carapace, et il ne trouverait rien. Gabriel était un être humain complètement creux.

Par ailleurs, le psychologue se demandait ce qu'avait contenu la lettre. Il décida de voir s'il ne pouvait pas l'obtenir, et ainsi, il pourrait se nourrir un peu plus profondément du point de vue de son patient. Un dossier, ce n'était pas une personne, ce n'était même pas un ouvrage ; des appréciations, décidées à la va-vite, selon l'humeur de l'auteur. C'était pourquoi Gabriel trouvait souvent des énormités de la pire espèce dans les dossiers que la police lui remettait. Un tel manque de finesse était vulgaire. Et Gabriel détestait la vulgarité.


« Eh bien... »

S'intéresser à ses goûts n'était-ce pas un moyen comme un autre de le percer à jour ? Gabriel devait éviter toute notion de transfert, il ne devait pas devenir un ami pour Dimitri, ni un ennemi. Malgré qu'il fut plus jeune que lui, il ne devait pas montrer ses faiblesses — pour le peu qu'il en possédait, et sa vanité n'en faisait pas partie —, il ne devait pas se faire avoir. Il avait conscience qu'installer un climat où Dimitri pourrait lui faire confiance était primordial, mais... il ne devait pas transférer ses propres attentes chez lui. Toutefois, courtois à l'extrême, le jeune homme répondit après un moment de réflexion :

« Je n'ai pas de goûts précis. »

Évidemment, puisque ses goûts se formataient selon ceux des autres.

« Cela peut très bien aller à la poésie romantique, qu'au mouvement gothique. »

Et par « mouvement gothique », Gabriel faisait allusion à ce courant américain, où la littérature était devenue l'étendard brandi contre la bonne pensée puritaine. S'il avait entendu Mein Kampf dans la bouche de son patient, il n'avait guère montré s'il l'avait lu, ou s'il s'y était intéressé.

« Je me suis intéressé à Proust à une époque, et au storytelling à une autre. »

Gabriel avait lu une quantité incroyable de livres, même s'il se doutait qu'il n'avait pu s'abreuver autant que Dimitri sur ce sujet. Toutefois, il avait varié ses lectures ; ses études avaient orienté les ouvrages auxquels il s'était intéressé, mais il avait fait l'effort de parcourir des oeuvres qu'il n'avait pas aimées. C'était le cas de quelques auteurs français, Proust et Rousseau, même s'il préférait le ton incisif de Voltaire, et la violence de Diderot. Il aimait Hermann Melville, il connaissait Lovecraft pour le mythe, mais pas pour le style. Des choses différentes, ayant façonné sa culture, et ayant discuté sa vision du monde.

« J'aime Hoffmann. »

Ajouta-t-il en buvant une autre gorgée de café.
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C'est grave monsieur le psychologue ?
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