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Ah merde, pas le psy!

Anonymous





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Mer 11 Nov 2015 - 12:02
Une semaine. Plus que six cent soixante-dix-sept putains de semaines à stagner en attendant de pouvoir sortir. Bon… Ce n’était pas comme si j’avais des projets très précis pour cette date lointaine dans ma trentaine bien tassée, mais je ne pouvais pas faire autrement que de me rattacher à cela en espérant m’en tirer sans trop de casse. En attendant, il ne restait plus qu’à me familiariser au milieu carcéral, filer droit et éviter les emmerdes. Ce qui pourrait se révéler assez difficile, déjà de par mon ancien métier qui suffisait grandement à me rendre la moitié des détenus à dos, mais aussi parce que je n’avais pas besoin de me le cacher… J’étais capable d’avoir un sacré caractère à la con. Enfin, pour le moment, je ne risquais pas de sales coups, encadré que je l’étais par deux gardiens. Bon, je pouvais comprendre leur méfiance, mais en même temps, j’étais loin d’être le genre de type à foutre la merde comme ça gratuitement. Après, j’imagine que je n’étais plus considéré comme digne de confiance.

Enfin, je ne faisais pas d’histoire en avançant, même si ça ne me faisait guère plaisir de devoir aller à la rencontre d’un… Psychologue.

Je fronçai légèrement les sourcils avec un vague soupire. Merde, je détestais ce genre de bestiaux. Comme si j’avais envie de parler de mes problèmes avec un type payé pour m’écouter et noter des trucs sur moi en tirant une gueule faussement compatissante. Ah non, sans façon. Et puis je m’en étais fort bien tiré sans jusqu’à maintenant. Je ne voyais pas l’intérêt de m’embarrasser de pareils types. Après, je n’avais pas le choix que de rencontrer le psy, mais avec un peu de chance, ce serait la première et la dernière. Et ce, même si je ne voyais pas trop ce que je pourrais sortir à ce type…

Et puis quoi! Je n’allais pas lui sortir que j’étais perturbé par la mort de ma mère, que le fait que ce soit mon frère qui l’ait tué empirant tout ça, que je prenais mal mon incarcération, que je me sentais coupable, que j’avais l’impression d’avoir trahi ma mère en trahissant mes collègues et ma profession? Que j’étais une boule de nerfs tendue et stressée en quasi-permanence? Et puis quoi, je n’avais pas besoin de grandes études et de diplômes pour le savoir, ça! Enfin, je doutais un peu que mon avis n’ait la moindre importance dans le calcul et ça tendait à me frustrer. Après tout, j’avais tendance à ne vouloir en faire qu’à ma tête et je me retrouvais dans l’impossibilité de fuir le carcan dans lequel on m’avait glissé de force en même temps qu’on m’avait filé cette horrible combinaison orange.

Pas heureux d’être en taule, il fallait en plus mettre des vêtements de merde, j’étais bien servit, tiens… Bon, on avait vu pire, au moins je n’étais pas bardé de rayures noires et blanches façon gros bourdon décoloré…

Tout à mes pensées, je tressaillis quand un des gardiens me fit m’arrêter. Je jetai un coup d’œil autour, réalisant que j’étais à présent loin des blocs de cellules. On dirait bien qu’on y était. Je résistai à la tentation de m’accoter contre un mur, quelque chose me disant que je serais de toute façon vite rappelé à l’ordre, et attendis simplement qu’un des types ne cogne à la porte de ce qui devait être le bureau où j’allais être enfermé… Quoi…? Une bonne heure? Probablement. Autant dire que ça allait être un calvaire long et pénible. Et puis ça me donnait une envie monstre de fumer. Mais c’était plutôt compliqué dans le coin, que de s’adonner à pareille activité. Alors peut-être un café? Nettement plus aisé à envisager. Enfin, ça irait probablement à plus tard.

Je ne suivis guère l’échange entre le gardien et le psy, mais quand on me fit signe de rentrer, je m’exécutai sans enthousiasme, m’avançant dans le bureau alors que mon regard en faisait le tour avant de s’intéresser au type avec lequel on me laissait seul. Je haussai légèrement un sourcil sans rien dire, attendant qu’il me sorte du baratin, qu’il m’invite à m’asseoir ou quoi que ce soit.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Mer 11 Nov 2015 - 23:55
Des journées pouvaient mal commencer. Mais vraiment.

Le souci était que Gabriel n'avait pas deviné qu'une telle chose allait arriver. Oh... bien sûr, il savait que le Dieu de la Mauvaise Blague portait sur lui un regard sarcastique, prêt à lui faire payer ses mauvaises pensées quotidiennes, un sourire narquois sur sa face de guignol boursouflé. En permanence, le Dieu de la Mauvaise Blague le surveillait, et pour chaque pensée cynique, il achevait son karma à gros coup de pelle. Alors au moment où Gabriel observa une petite vieille traverser la route, alors que le feu était sur le point de passer au vert, il ne savait pas encore qu’hésiter à écraser son caniche — au risque de souiller sa belle voiture — le condamnait déjà. Il ne pouvait pas se douter qu'en se trouvant de bonnes raisons de le faire (l'arrêt cardiaque provoqué par la mort soudaine de son chien allait résoudre une minime partie du problème des retraites), allait lui attirer les foudres du Dieu de la Mauvaise Blague. Gabriel pouvait être raciste, homophobe autant qu'il le voulait, ce n'était pas grave. Mais ! Mais espérer appuyer malencontreusement sur l'accélérateur au moment où le caniche levait la patte, c'était une excellente raison de le punir, estimait le Dieu de la Mauvaise Balgue. On ne devait pas faire de la peine aux mamies.

Donc... lorsque Gabriel arriva au travail, entamant son premier mois ici, il ne pouvait pas envisager que le Dieu de la Mauvaise Balgue allait lui faire passer une sale journée. Pendant qu'il faisait tourner un café dans son bureau, on l'appela pour une raison quelconque (la paperasse, cet ennemi du cerveau), et il abandonna ses affaires en attendant de régler le problème. Sourire poli, toujours très courtois, Monsieur Goodman ! Oh... mais ça ne vous arrive pas de vous énerver face aux détenus chiants, là ? Non... pas du tout, vous êtes si calme, d'ailleurs, vous pouvez me rendre un service ? Pouvez-vous m'aider à remonter cette caisse que vos bras graciles de petit fils à papa vont mal supporter ? Mais oui... bien sûr, vous êtes toujours si avenant, si gentil. On n'appellerait pas ça la fadeur, par hasard ? Non... vous n'êtes pas vexé, les gens comme vous, ça ne se vexe pas, voyons ! Haha !

Tout ça parce qu'il avait hésité une seconde de trop, et qu'il n'avait pas écrasé le caniche de la vieille. Une douleur dans les bras, Gabriel put enfin reprendre son travail, enfin... il s'agissait pour le moment de rejoindre son café tant attendu, ce Saint parmi les seins, ce breuvage des nuits interminables, et de son confort...


« Ah ! Mais ça fait un mois que vous travaillez ici, maintenant ! Alors, on tient le coup ? »

Pas d'émotions... ou presque. Un battement de cil, soulignant sa soudaine envie de meurtre. Non... la bleusaille n'a pas lâché l'affaire. Non, un mois ne lui suffit pas pour retourner se cacher dans les jupes de sa mère (et de toute façon, celle-ci était bien trop vieille pour qu'il s'intéresse à ce qu'il y avait sous sa jupe), Gabriel est simplement plus fort qu'ils ne le croient. À nouveau, ce même ton courtois, ce même sourire poli, et le jeune homme s'échappe aussi vite qu'il le peut des sarcasmes. À vingt-six ans, travailler dans une prison, c'est mal vu. Pour lui, ce qui est mal vu c'est de porter une cravate à pois verts, mais chacun a ses préoccupations. Gabriel reprit le chemin de croix vers son bureau, et au moment où il recevait un message sur son portable, il se mangea la porte. Et si seulement ! Si seulement se manger la porte n'avait pas suffi ! Le Dieu de la Mauvaise Blague était un Dieu acharné, surtout envers les détracteurs de son culte. En plus de se prendre la porte dans le nez, le jeune homme sentit un liquide brûlant passer à travers sa chemise. L'odeur suffit à lui faire reconnaître le café de la salle du personnel. Il fit un mouvement de recul, mais il ne parvint pas à esquiver totalement le jet brun qui salit sa chemise blanche.

...

Bon, il était temps qu'il aille traverser toutes les instances des enfers et du purgatoire, afin d'aller casser la gueule de ce dieu à la con avec une croix en argent. Le silence gêné fut de courte durée, puisqu'on s'excusa mille fois, se demandant si c'était bien une lueur meurtrière qui était apparue dans son regard, ou un simple effet de lumière. Gabriel assura que ce n'était rien, et qu'à part le coup dans la tête, il se sentait plus ou moins bien. Aussi bien qu'une adolescente qui venait de voir sa nouvelle coiffure bousillée par un orage. Non... il allait bien, vraiment. Lorsqu'il affirma qu'il avait un rendez-vous, et qu'il quitta le CONNARD qui lui avait renversé du café BRÛLANT sur sa chemise de LUXE avec un sourire poli, le jeune homme soupira de frustration. Parfois, il y avait des gens qui ne méritaient pas de vivre.

Gabriel était en train de se changer lorsque Lukas arriva, accompagné du gardien. Comme il était conscient que ses collègues étaient des brutes consanguines, il avait apporté des vêtements de secours. Il reboutonnait sa chemise (l'autre était abandonné dans la poubelle), et son regard suivait son nouveau patient prendre place.


« Excusez-moi, fit-il après s'être raclé la gorge. Enchanté, je suis Gabriel Goodman. Un café ? »

Et en parlant de café, Gabriel se dirigea vers son bureau, une fois qu'il fut à nouveau impeccable. Portant sa tasse aux lèvres, il allait sourire à Lukas, lorsqu'il avala... une gorgée froide.

Gabriel pouvait supporter un certain nombre de choses de la part du Dieu de la Mauvaise Blague : les petites vieilles qui font pisser leurs bichons quand le feu était vert pour lui, les remarques sur son âge et sur son statut, même recevoir une porte... oui, il pouvait supporter tout cela.

Mais pas un putain de café froid.
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Anonymous





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Ven 20 Nov 2015 - 6:38
J’haussai un sourcil en voyant cet homme reboutonner sa chemise, mais en l’absence de qui que ce soit d’autre dans la pièce, les suppositions perdaient de leur folie… Pour devenir directement plus réaliste quand je remarquai la chemise dans la poubelle. Le mec, il se tâchait ou un truc du genre et il jetait la chemise tout de go? Putain, on ne vivait pas dans le même monde! Pauvre chemise abandonnée. Enfin, comme il ne disait rien, je me laissai tomber sur le premier siège à portée pendant qu’il finissait de se vêtir. Je me callai confortablement, mon regard se baladant dans la pièce avant de revenir vers l’homme quand il m’adressa la parole après s’être raclé la gorge pour attirer mon attention. J’haussai légèrement un sourcil, l’écoutant avant de cligner des yeux.

Le mec, il m’offrait un café.

Directement plus sympathique, en fait! J’allais répondre quand je le vis aller pour prendre une gorgée à sa propre tasse… et tirer une drôle de tête. Eh? Je l’observai, légèrement dubitatif, ne pouvant que me demander ce qu’il avait, le Doc Goodman. Un truc louche dans sa tasse? Froide? Trop corsé, ou au contraire, trop doux? Va savoir, je me mordillai la lèvre inférieure, lui laissant le temps de se reprendre avant de répondre.

- Enchanté. Lukas Ehrlich comme vous devez déjà le savoir. Et oui, je prendrais bien un café.

J’hésitai une seconde ou deux en mordillant l’anneau à ma lèvre, mais la curiosité l’emporta, vil défaut qu’elle était chez moi.

- Ça ne va pas, Doc?

Et quelque part, c’était ironique… C’était à lui de me poser ce genre de questions, n’est-ce pas? Enfin, si je renversais la tendance, ça ne m’embêtait pas une seconde, un très léger sourire en coin se glissant sur mes lèvres alors que j’observais l’homme. Une taille semblable à la mienne… De même que l’âge…

Mais c’était définitivement les seuls points en commun. Ça et la peau blanche, mais ça caractérisait tellement d’humains qu’il n’était pas tellement nécessaire de s’y attarder. Tout fin, svelte, blond, yeux bleus, vêtements de luxe aux allures neuves, ce qui était très probablement le cas. Une montre argent au poignet, un maintien classieux. J’avais un peu l’impression d’être devant un stéréotype. Le type était physiquement parfait pour attirer la sympathie de la plupart des gens, rien de choquant, rien de marquant, si ce n’est l’ensemble chic qu’il représentait. Il me donnait l’impression de ne jamais avoir pris le moindre coup, de n’avoir jamais été un gamin galopant dans une cours d’école pour s’y écorcher les genoux en un dérapage dans la gravelle. Et puis cette voix douce…

Il ressemblait presque à une de ces plantes carnivores à la belle allure, la douce odeur… bien sirupeuse, réconfortante… Et qui refermait quand même sans hésiter son piège mortel sur les malheureux insectes charmés. Ou alors un de ces séduisantes femelles qui déchiquetait le mâle après que ce dernier soit venu trop s’y frotter? Va savoir… Soit c’était un ange… Soit c’était un démon, mais je ne voyais pas ce qu’un ange serait venu faire en taule.

Et autant dire que tous les deux dans la même pièce, c’était deux univers qui s’entrechoquaient… Blond contre brun, bleu contre noisette, corps sage dépourvu de modifications contre piercings et tatouages… Et encore heureux que je n’ai pas mes habits civils ici où ces différences seraient bien plus marquées, vu mon look bien décalé avec les normes d’apparences de la bonne société… Enfin, je m’en fichais comme de ma première dent de lait, mais dans le cas présent, ces contrastes étaient difficiles à manquer.

Mon sourire s’élargit quand même légèrement. Valait mieux prendre à la légère pareille rencontre. J’étais curieux, quelque part, de voir ce que ce bon Doc’ Goodman allait me sortir.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Ven 20 Nov 2015 - 17:07
Gabriel hocha la tête, lorsque Luka confirma qu'il voulait bien un café ; ils allaient s'entendre. Il reposa sa tasse sur le bureau d'un geste qu'il chercha à rendre le moins agacé possible, son calme pouvait tenir toutes les situations, mais pas celle de la sensation du café froid coulant dans sa gorge. Le goût en était tellement dénaturé que le jeune homme se demandait si l'on n’avait pas échangé sa tasse avec celle de quelqu'un d'autre ; ici les membres du personnel cherchaient à s'amuser comme ils pouvaient. Il ne serait pas étonné d'être la victime d'une plaisanterie immature et douteuse, ou bien... Du dieu de la Mauvaise Blague. Oui, le Dieu de la Mauvaise Blague, ce monstre sans honte, capable de rendre sa vie impossible.

En enclenchant la machine à café, qu'il avait ramenée dès le lendemain de son arrivée ici — tant celui de la salle du personnel était immonde —, le jeune homme se détendit un peu. Il pouvait apprécier les choses simples. La question de Lukas lui fit froncer les sourcils, pourquoi n'irait-il pas ? Sa journée démarrait simplement de la pire manière qu'elle soit, mais rien de trop difficile à vivre ; il le surmonterait. Il haussa les épaules, toutefois, il baissa les yeux sur la tasse. Il répondit d'un ton presque plaintif, semblable à celui d'un enfant déçu que son jouet se fût cassé si vite :


«Mon café a juste refroidi. »

Puis, son sourire vint contraster totalement avec cette expression. On aurait dit que le psychologue venait de changer brusquement de visage. En réalité, le bourdonnement de la cafetière l'égayait, et il servit à Lukas sa dose de caféine. Il l'avait exactement fait comme il le faisait lui-même : très fort, au point de faire retourner les boyaux et l'estomac à la première gorgée. Pour lui, ce n'était pas assez noir. Il revint vers son bureau, et il vida d'une traite le café froid en réprimant une expression dégoûtée, et il se resservit aussitôt. Voilà, comme ça, il pourrait se sentir bientôt mieux. Le jeune homme prit place face à son patient, et il croisa les jambes. Pendant quelques secondes, Gabriel ne parla pas : il détailla Lukas. Encore un patient qui était totalement opposé à lui, mais pas autant que pouvait l'être Wesley Mills. Au moins, Lukas avait la bonne idée d'être blanc.

«Eh bien... »

Commença-t-il en humant le parfum amer du café, son regard de glace ne quittait pas le visage de Lukas. S'il ne le regardait pas franchement dans les yeux, c'était pour étudier chacune de ses expressions — comme son sourire au coin —, ou la nonchalance avec laquelle il se mouvait. Il peinait à songer que Lukas était un ancien policier. Il ressemblait plus à ces — pseudo — étudiants en art ou en musicologie qu'il avait eu l'occasion de fréquenter. Quelque part, son côté déclaré lui rappelait son frère aîné. Si Gabriel avait été la lumière, Michael n'avait été que l'ombre de la famille. Brun — comme Lukas —, et toujours à cacher des joints dans sa chambre, se proclamant être le rebelle des rebelles chez les Goodman. Il chassa ce souvenir sarcastique de sa tête ; il préférait faire comme s'il n'avait jamais eu de grand-frère, comme s'il avait été fils unique depuis sa naissance. Un autre sourire orna ses lèvres pâles.

« C'est plutôt à moi de poser ce genre de questions, habituellement. Comment vous portez-vous, Monsieur Erhlich ? »

Ne jamais dire « ça va ? ». Pour Gabriel, c'était ridicule. Enfermé dans un tel endroit, on ne pouvait pas aller bien. Lui-même ne pourrait pas « aller bien » s'il faisait partie des prisonniers... chose qu'il imaginait mal. Bref.

Gabriel se demanda ce qui avait pu merder pour Lukas. À quel moment exactement son existence s'était retournée contre lui, il avait sans doute fait les mauvais choix au mauvais moment, mais il ne lui paraissait pas être quelqu'un de foncièrement mauvais. Évidemment, le jeune homme connaissait le dossier de son patient, mais il ne pouvait pas se fier à tout. La première impression qu'il avait de quelqu'un était souvent la bonne, et elle était aussi plus fiable qu'un dossier écrit à la va-vite par un administratif pressé de rentrer chez lui. Si tout le monde attachait d'autant d'importance que lui au travail, la société tournerait mieux. Gabriel rangea une mèche de cheveux blonds derrière son oreille, et fixant toujours Lukas, il demanda :


« Parvenez-vous à vous acclimater à ce nouvel environnement ? »

Selon son rapport, cela faisait une semaine que Lukas était arrivé ici. Vu sa position, cela ne devait pas être facile pour lui ; certains autres détenus devaient s'être retrouvés derrière les barreaux par sa faute, et... Gabriel ne savait pas si les autres avaient conscience qu'un ancien policier arpentait les couloirs de la prison. Il but une gorgée de café, et replongea ses yeux bleus dans la pupille noisette de son interlocuteur.
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Mer 6 Jan 2016 - 18:31
Je le regardai se lancer dans la confection de mon café, cette routine semblant l’apaiser quelque peu, ce qui avait le tour de légèrement m’amuser, d’autant plus alors que ses paroles confirmaient mon idée. Alors comme sa l’humeur du psychologue était étroitement lié à sa tasse de caféine… Quoi que je ne pouvais pas affirmer être totalement étranger à ce phénomène de mon côté… Même si, pour l’heure, c’était plus le goût peu savoureux –et j’étais gentil- qui jouait, plutôt que sa température.

- Ah… Je me disais bien, aussi.

J’eus un petit sourire en coin, observant le blond adopter un sourire un brin déconcertant. Il me donnait l’impression d’avoir changé brusquement de masque et ça avait quelque chose d’un peu étrange, quand même. Mais c’était définitivement intriguant. Je réceptionnai ma tasse en hochant du chef, laissant tomber un petit « Merci » avant de prendre une gorgée… Et de dissimuler difficilement une grimace quand le liquide bien plus fort que ce que j’avais l’habitude d’ingérer coula dans ma bouche, me faisant avaler de travers. Bordel! Qu’est-ce qu’il avait fait à cette pauvre cafetière pour qu’elle donne pareil café?! Je reposai un regard perplexe sur le blondinet alors qu’il vidait sa tasse, on ne peut plus dégoûter par le contenu de cette dernière, pour rapidement se resservir. Bon, il y aurait au moins ça d’arrangé pour lui. Et je me pris une seconde à songer que si mon bonheur ne relèverait que d’un refile de café chaud, ce serait bien simple. Trop, probablement.

J’observai le blond aller se poser avec sa tasse derrière son bureau, face à moi, croisant les jambes… Ça avait toujours le don de m’amuser, les hommes qui faisait cela. Ça avait irrémédiablement un côté un peu féminin, pour moi, mais je me gardai de le lui souligner. Autant garder un peu les chances de mon côté, le regardant autant qu’il me regardait, sans la moindre gêne. Je pris une nouvelle gorgée de café, ce dernier passant déjà un peu mieux dans mon œsophage. Enfin, un peu mieux, c’était presque un euphémisme, ce machin restait terriblement fort. Mais je n’avais pas l’impression qu’il traînait lait et sucre dans son bureau, un peu comme une petite méthode de torture mesquine planqué sous une attention prévenante ou tout du moins polie. J’haussai légèrement un sourcil aux deux petits mots qu’il lança, l’air de vouloir enfin entamer leur… Séance. Enfin, c’était relatif, je savais fort bien qu’elle avait débuté, l’air de rien, quand j’avais mis les pieds dans ce bureau. Je n’étais peut-être pas familier avec ce genre de rencontre, mais ça ne voulait pas pour autant dire que j’étais né de la dernière pluie.

Quand il se décida enfin à continuer, j’eus un sourire en écho au sien. Ce genre de questions, hein? Allons, allons, Doc!

-Roh, c’est rien de bien méchant, pourtant. Et puis avec la tête que vous tiriez…

… Difficile de ne pas s’interroger. Et puis ce genre de questions tenaient presque des formules de bases dans l’interaction entre deux personnes. Je gardai mon sourire prenant la peine quand même de réfléchir à la question qu’il m’avait renvoyé.

- Baah… Je suis en taule, Doc. Et dans votre bureau. C’est pas exactement ce que je qualifie de bonne journée, mais comme je suis en un morceau, ce n’est pas trop mal.

C’était une réponse plutôt franche. Je ne me voyais pas être heureux en taule, juste passer le temps en essayant de ne pas échapper de savonnette ou d’emmerder assez quelqu’un pour qu’il tente de me planter une brosse à dent taillé en pointe dans le bide. Quoi que… Au final, je n’avais pas besoin d’emmerder qui que ce soit. Le fait d’être un ancien flic suffirait probablement a suscité toute l’animosité possible pouvant mener à pareil acte de haine. Et dans l’optique que je n’étais pas vraiment un criminel… Enfin, pas dans le sens violent, à mon grand damne, j’avais tout intérêt à soigneusement éviter de telles situations dangereuses.

Et la question du psy tomba pile poil dans le style de mes pensées, me faisant conserver mon sourire en coin avant que je me callais mieux dans mon siège, prenant une autre gorgée de café.

- Hm… Disons que ça viendra bien. Du moins, je l’espère. Je ne suis pas assez idiot pour ne pas capter que je risque de finir dans un sale état si je ne fais pas attention. C’est pas comme si certains n’avaient pas envie d’en profiter pour régler quelques comptes.

Et, en vrai, je ne considérais pas leur devoir quoi que ce soit. C’était eux qui ne respectaient pas la loi, après tout. Et comme je n’avais été qu’un outil servant à la faire respecter, ce n’était pas ma responsabilité. C’était comme rager contre un marteau parce qu’on n’appliquait pas quelques règles élémentaires de sécurité. Complètement illogique… Après, fallait qu’eux le comprennent et ce n’était pas gagné!
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Mer 6 Jan 2016 - 21:44
IL ne tirait pas de tête particulière, décida-t-il sans le dire à Lukas. Il était difficile de le faire sortir de ses émotions neutres, mais le café froid sur sa langue était parvenu à le décevoir. Maintenant qu'il sentait la boisson chaude couler au fond de sa gorge, tout pouvait allait mieux. Il s'en délectait de cette amertume corsée et noire — la seule chose noire qu'il acceptait de boire d'ailleurs. Enfin, Gabriel se concentrait doucement sur son patient, échangeant sans gêne des regards avec lui. Il n'avait pas l'habitude d'autant se faire détailler, mais il s'en accommodait. Il n'avait pas de quoi être gêné, après tout ? Toutefois à la mine que Lukas fit, malgré tous ses efforts pour avaler son café, Gabriel se leva. Le temps qu'il l'informe sur son état, le psychologue était allé chercher du sucre et du lait, ignorant lequel des deux Luka préférerait. Non, ce n'était pas un genre de torture — idée qu'il aurait gardée, s'il avait lu dans la tête de son patient —, ce n'était qu'un excitant comme un autre, dont il s'était abreuvé plus jeune, afin de tenir des nuits blanches. Il posa sur la table basse le séparant de Lukas le nécessaire pour alléger la noirceur de son café, puis il revint prendre place face à lui. Avec un petit sourire au coin, il l'observait, et faisait jouer ses doigts sur sa tasse.

« C'est envisageable, fit-il. »

Oui, Lukas n'était pas le mieux passer pour survivre en prison. Après une semaine, Gabriel était même étonné de le voir encore en vie. Ou en entier. Il souriait vaguement à l'ironie et au sarcasme dont son patient faisait preuve. Au moins, il ne paraissait pas se morfondre sur son sort. Il ne l'enviait pas — loin de là —, mais Gabriel appréciait ce genre de personnes. Après tout, Lukas s'était retrouvé ici parce que comme les autres, il avait merdé dans sa vie. Il se demandait si Lukas ne ressentait pas de la peur. Les gens décontractés l'intriguaient. Pour lui, c'était forcément faux. Ridicule, pourtant, parce qu'il était lui-même quelqu'un de posé.

« Mais je ne saurais que trop vous conseiller de trouver des alliers. Aussi bien chez vos camarades que chez les gardiens, ou les membres du personnel. »

Pour le moment, ce n'était qu'un échange de banalités ; cela lui permettrait d'introduire un semblant de confiance. Ou à défaut de cela, une discussion agréable. Gabriel n'était pas suffisamment agressif pour interroger Lukas de but en blanc. Ce qui l'amusait, c'était de savoir ce qu'il pouvait ressentir. Il était passé de « l'autre côté », lui qui avait eu un sentiment de justice suffisamment aiguisé pour devenir policier. Qu'est-ce qui le lui avait fait perdre ? Le dossier ne donnait que des informations superficielles à ce sujet. La coupole posée sur sa cuisse, Gabriel amenait délicatement la tasse à ses lèvres. Oui, le café était sa drogue.

« Avez-vous croisé des personnes que vous aviez arrêtées ? »

Curiosité ? Difficile à dire avec quelqu'un protégeant autant ce qu'il pensait avec un masque doux et neutre. Cela pouvait très bien être une question personnelle, comme une question servant la séance. Lukas n'était pas simple à cerner, il semblait sourire en permanence — comme lui d'ailleurs —, et plutôt en forme malgré la situation. C'était pour cela que forcément pour lui, ce n'était qu'une façade pour se protéger. Wesley Mills montrait la même nonchalance, dans une attitude provocatrice et défensive, mais c'était par conséquent très différent de ce que Lukas montrait. Ou voulait bien lui montrer.


« Qu'est-ce que cela vous fait de vous retrouver avec ces gens-là ? »

Gabriel parlait des individus que Lukas avait lui-même arrêtés. Il passa la main dans ses cheveux, avant de boire une gorgée de café. Il faisait calme dans son bureau. C'était un fort contraste avec le reste de la prison, songeait-il en se rappelant du jour où il était venu ici pour la première fois. Il ne connaissait pas tout de la prison, il n'avait visité que les quartiers du personnel, et s'il devait se déplacer plus profondément dans ces entrailles grises et froides, ce serait pour des mesures exceptionnelles. Un patient mal au point par exemple, ou un accident — improbable. Ainsi, son bureau ressemblait à n'importe quel cabinet de psychologue que l'on pouvait trouver. Il était même plus chaleureux que celui qu'il occupait en entreprise. Au premier abord, il créait l'illusion de ne pas se trouver en prison ; enfin, si l'on oubliait les fenêtres barricadées pour éviter qu'un détenu ne se jette dans le vide.
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