Le Deal du moment :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 ...
Voir le deal
499 €

 :: Rémission :: Corbeille :: Les rps Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Welcome to my Nightmare

Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Lun 26 Oct 2015 - 22:30
Le gris, c'est moche.

Ce fut la première chose à laquelle il songea, lorsqu'on lui remit son uniforme. D'un autre côté, le gris se collait bien à son teint cireux, et il pourrait se confondre avec les murs. Malcolm eut un faible sourire ; il ne savait pas exactement pourquoi il souriait. En réalité, il n'avait aucune raison de sous-rire. Il le faisait par convenance. Ça faisait « bien » de « sous-rire » dans cette situation. Même si ça ne collait pas avec l'image qu'on se faisait de lui. Un garde lui demanda ce qu'il trouvait drôle, sa sale tête ? Non... pas vraiment. Malcolm riait peu, il se contenta de hausser les épaules, et de se confondre en excuses. La prison... c'était un peu comme l'école, non ? La différence, c'était qu'il ne rentrerait pas chez lui le soir, il dormirait directement ici. Le froid régnait dans les murs, il sentait un courant d'air effleurer sa peau. Les chaînes pendaient à ses poignets maigres, émettant un cliquetis ; le glas de sa liberté. S'il avait été réellement libre un jour.

Le gris, c'est vraiment moche.

Ça le rendait plus blanc, plus roux... sa chevelure était comme un éclat de lumière rougeâtre dans un ciel morose. Il ramena quelques mèches devant ses yeux, comme si Malcolm avait le besoin constant de dissimuler quelque chose. Sa face. Un sac de pommes de terre le couvrirait mieux, mais on risquait de le lui refuser. Trop rouge... dans cet univers gris. Malcolm leva les yeux sur les gardes. Il se sentait presque minuscule, écrasé entre leurs silhouettes massives. Il était maigre, ils étaient musclés. Forgés pour casser la gueule des teignes de son genre. Les « déchets »... il songea à Monsieur Aiden. Il songeait beaucoup à lui depuis que la sentence était tombée. Se portait-il bien ? Léchait-il toujours aussi sensuellement sa lèvre, avant de fumer sa cigarette ? Malcolm frémit. Ce n'était pas le moment de fantasmer.

Le gris... eh bien, c'était sa couleur, maintenant.

Pourquoi le gris, d'ailleurs ? Pour se fondre dans les murs ? Les autres détenus étaient en orange. Pour le peu de ce que le garçon avait vu à la télé. Il fermait et rouvrait les mains, la paume était moite. Lorsqu'il fermait le poing, il sentait ses ongles râper contre sa peau, trop grasse. Lorsqu'il les rouvrait, des picotements grimpaient le long de ses doigts. Malcolm ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Ou plutôt... son esprit n'assimilait pas la réalité à la prison. Oh... bien sûr... il avait toujours su qu'il finirait par se faire arrêter. Il n'était pas assez intelligent pour éviter les menottes, les pleurs de ses soeurs, et sa tête sur les gros titres de journaux. Mais... il avait la sensation d'être dans une série télé de mauvais goût, passant le dimanche après-midi chez lui.


« Ce gosse... c'est vraiment un meurtrier ? »

Malcolm releva la tête vers les deux gardiens devant lui. Il était considéré assez dangereux. Du moins, suffisamment pour qu'on l'escorte, et qu'on lui fasse éviter un maximum les autres. Parfois, le garçon se demandait si c'était bien le cliquetis des chaînes qu'il entendait, et non pas ses os. Il nageait dans l'uniforme. Il ressemblait à un sac, dans lequel on aurait rangé des os. Et tandis qu'il marchait, cela produisait un son, comme si l'on secouait le sac.


« Seize jeunes femmes de tués. T'as pas vu le journal ? »

Malcolm ressentait une certaine fierté lorsqu'on lui rappelait qu'il avait tué « seize jeunes femmes ». Seize... c'était un chouette chiffre, ça ! Il ne s'était pas contenté de la première poufiasse, il avait continué. Il regarda le plafond, un autre sourire aux lèvres. Seize... il se souvenait de tout. De tous ces mois passés à les traquer, de toute sa collection... et à cette pensée, le visage de Malcolm devint triste. Ce qu'il regrettait le plus, c'était qu'on lui avait « confisqué » tout cela. Comme un enfant qui fait une bêtise, et qui voit sa console de jeu se faire ranger à clef dans l'armoire. Il n'avait pas pu emporter un souvenir. Pas même un mouchoir, ou une photo de sa première victime. Dommage... dommage ! Mais il trouverait de quoi passer le temps. Malcolm avait toute sa vie, après tout. Surtout si Monsieur Aiden revenait le voir. Oh oui... le voir lui sourire, l'entendre lui parler, respirer son parfum de cigarette... le garçon sortit brusquement de ses rêveries.

« C'est ici.
— Ah ? Me... merci !
»

Fit-il lorsqu'on le poussa — plus ou moins — dans sa cellule. La grille se referma.

Il faisait gris.

Mais il y avait une tache de couleur dans ce décor morne. Une silhouette, petite, bossue, un peu comme lui. Malcolm fixa Ayden, longtemps, contemplant les peintures gravées sur son corps, sa physionomie. La seule chose qu'il savait de ce type, c'était qu'il était aussi dangereux que lui. On ne mêlait pas les « fous » avec les autres. Malcolm resta debout, il se contenta de sourire au jeune homme.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Mer 11 Nov 2015 - 9:46
Le gris, le noir, le rouge, le jaune….

Toutes ses couleurs n’avaient aucunes significations pour lui. Elles servaient à quoi si ce n’était pour agrémenter le monde qui l’entourait ? Pour distinguer les contours, les objets, leur donner une signification, une fonction, un rôle ? Mais est-ce que cela changeait quelque chose pour lui ?
Il se lève de sa couche et reste un long moment à regarder dans le vide, attentif à Elles. Elles étaient toujours très présentes le matin, avant qu’il ne prenne son traitement. Parfois, il avait envie de les garder. Ses seules amies. Les seules qui tenaient suffisamment à lui pour lui dire la vérité. Ou bien était-ce l’inverse… ? Les médecins insistaient sur le fait qu’elles n’étaient pas là. Et parfois, il pensait les croire. Il le disait aussi. Non pas pour faire plaisir. Tenir compte des sentiments des autres ne faisaient pas parti de son mode de fonctionnement. Juste parce que parfois, il arrivait à penser presque normalement… et puis, il rechutait. En ne prenant pas ses neuroleptiques, en vomissant ou carrément en agressant celui qui venait ‘Les’ tuer par le biais de cachets toxiques.

Vert, bleu, rose, blanc…

Des couleurs vives, des couleurs de gaité…
Dans son esprit, il n’y a que le blanc et le noir d’une façon symbolique. Et encore. On est loin du bien et du mal. Juste que les choses sont comme ça. Il n’y a pas de demi-mesures. Quant à la justice, elle se calque sur lui et non sur la société.
Il avait tué… Parfois, des images revenaient le percuter de pleins fouets. Parfois, il paniquait et avait l’impression qu’il vivait sa propre mort. Et parfois, il regardait la scène comme un film au cinéma. Rien de réel.
D’ailleurs… Le cinéma. Cela lui manquait. Un grand écran, du noir autour et juste lui. Seulement lui dans une histoire qu’il ne comprenait pas toujours mais qui avait au moins le bienfait de l’aider à se détendre un peu, à croire qu’il était réellement seul au monde et qu’il pouvait être lui.
Un jour, il avait vu un film qui parlait d’une psychose… Sa maladie selon ses docteurs. A l’époque, il ne savait pas encore –et il doutait encore – qu’il avait ça. Il avait aimé le film, se donnant l’impression qu’il comprenait. Peut être que c’était vrai finalement… Il était malade ?

Roux, blanc, gris….

Un mouvement sur sa droite capta une partie de son attention. Cependant, il ne bougeait pas encore, dans ses pensées, dans ses tentatives invisibles pour rejoindre la réalité de la cellule.
Il ne s’en rend pas compte, mais durant tout le temps de son absence mentale, il se frotte par réflexe des cicatrices à peine refermer. Une façon pour lui de reprendre pied avec le réel. La douleur était un bon vecteur chez lui. La douleur, le sang. Ils le rapprochaient aussi bien de la mort que de la vie. Contradiction parfaite qui caractérisait le jeune aliéné : sa recherche perpétuelle de survie alors qu’il avait déjà un pied dans la tombe.

Des voix.

Dans sa tête ? Non, une plus forte que d’habitude. Rugueuse, forte, emplie de jugement et de mépris.
Il ne l’a pas encore assimilé à un garde. Il ne les connait pas et puis ne cherche pas à les connaître. Ils n’étaient pas gentils. Il ne les aimait pas.

« Tiens, voilà ton nouveau copain de cellule, Ayden ! Sois gentil avec lui ! Le garde jette un œil au roux famélique. Je te préviens, il est calme mais il est aussi taré que toi. Alors faites en sorte de faire vos délires gentiment. A la moindre connerie, c’est isolement, camisole et je m’arrange pour que lorsque vous reveniez, vous ne sachiez même plus comment chier, c’est compris ? »

Le garde est fatigué de tous ces fous. En fait, fatigué et intrigué par leurs présences. Si jeunes et si dérangés ? Comment des gamins aussi paumés pouvaient être les pires dangers de la société ?

Ayden entend. Il entend des voix. Mais la voix du garde est finalement vite occultée quand il se rend compte que ce n’est pas celle qu’il veut entendre. Il n’entend pas les avertissements – qui, d’ailleurs, à quoi serviraient-ils ? -. Il n’entend pas qu’il y a quelqu’un qui va venir partager la même cellule.
Il n’entend qu’Elle.

Le silence dure plusieurs minutes quand enfin, il sort de son semblant de ‘transe’. Son regard sans émotions parcoure la pièce, reprenant ses marques. Une cicatrice n’a pas supporté son agression et il a les doigts en sang. Ce n’est pas grave. Ça ne le gêne pas.

En revanche….

Roux, blanc, gris….

Un visage inconnu. Il ne le connait pas. Et ça, il n’aime pas. Les cadres sont là pour être respectés. Si on lui retire ses repères, il n’aime pas ça.
Il lève le menton. Il est petit. Ça n’a jamais été un soucis chez lui. En sentiment de supériorité, il sait très bien joué de cet inconvénient : dans sa posture, dans son regard, dans ses mouvements. Tout indique qu’il est instable. Cette sensation typique de bizarrerie chez lui.

« T’es maigre… Je te connais pas toi… »

Un constat. Il ne demande pas de nom, ça ne sert à rien. Ça sous-entend qu’il s’intéresse à la personnalité en face. Or, tout tourne autour de lui, pas l’inverse. Et si on voulait que ça se passe bien avec lui, il fallait faire attention à chaque parole prononcée.

Les psy le savaient… Mais est-ce que Malcom le savait, lui ?
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Mer 11 Nov 2015 - 22:49
Ayden... ?

Malcolm resta interdit, la bouche entrouverte. À partir de cet instant, c'était comme si plus rien n'avait d'importance. Son regard brun était posé sur Ayden qu'il détaillait. Il cherchait des points communs avec Monsieur Aiden, mais rien ne correspondait au profiler. Il n'était pas aussi grand ; Malcolm doutait qu'il le dépassât... non, c'était lui, le maigre de service qui était plus grand. Les tatouages ensuite, et les différentes marques, Monsieur Aiden n'avait pas un corps aussi profané. De plus, dans son esprit, Malcolm ne pouvait pas l'imaginer en costume de prison. Ce n'était pas son Monsieur Ayden, ce n'était pas... cet homme qui lui avait fait découvrir son attirance honteuse. Non... c'était un autre, une doublure, un « fou ». Ouais... comme le spécifiait le gardien. Il fallu plusieurs secondes au garçon pour refaire le point. La voix de Aiden ne l'aida pas plus, il restait fixé sur l'image du profiler, et non pas sur celle du jeune homme maladif face à lui. Il sembla brusquement se rappeler de sa question.


« Ah... ouais... euh... »

Ouais.. euh... Malcolm commençait un bon nombre de ses phrases de cette manière. Un refrain pas très original, surtout lorsqu'on voyait sa gueule de mec mal dans sa peau. Le regard d'Aiden le déconcertait, ce n'était pas un regard auquel il était habitué. Il semblait blessé, mais ne s'en souciait pas. Du moins, si c'était le cas, rien ne l'indiquait. Malcolm haussa les épaules, comment était-il censé se comporter ? Le type pas loin de lui était « fou ». Lui aussi, il était « fou ». Ouais... mais il ne se considérait pas fou. Pour le moment, Malcolm ne bougeait pas, ses pieds semblaient s'enfoncer petit à petit dans le sol, Aiden l'inquiétait. Il semblait plus « fou » que lui. Non... Malcolm n'était pas « fou », il était « différent », il l'avait toujours été.

« Ouais... mon corps... il assimile mal les graisses. »

Malcolm caressa nuque, le contact de sa propre peau moite le dégoûta quelque peu. Oui, il était stressé. Très stressé. Ayden n'était pas Monsieur Aiden. Eh ! Pourquoi il avait ce drôle de regard ? Et c'était lui qu'on avait toujours considéré bizarre dans la classe, et un type... non ça servait à rien de chercher. Malcolm alla finalement sur le lit de libre, il posa ses pieds dessus. Contre sa poitrine, ses genoux maigres étaient une masse informe dans son uniforme. Il avait encore le goût humiliant des filles corporelles dans la bouche, mais il préférait nier cette réalité. Il ne savait pas comment se comporter avec ce type qui portait le même prénom que l'homme qui l'avait enfermé ici. Ayden... Aiden... c'était troublant, Malcolm avait l'impression qu'il ne pouvait pas se remettre d'une telle mauvaise blague. Il se laissa tomber dans le lit, mais lorsqu'il voulu regarder Ayden, sa tête se claqua contre le mur ; il s'était redressé trop vite.

« Aïïï... »

Serrant les dents, Malcolm frotta l'arrière de son crâne, il pouvait déjà sentir la forme de la bosse à venir. Il reprit sa position préférée — les genoux contre la poitrine —, et il fixa son regard sur Ayden. Si celui-ci levait les yeux sur lui, le garçon détournait la tête dans une attitude confuse, écrasée. Mais comme le silence commençait déjà à lui peser, Malcolm jouait avec ses doigts, tout en cherchant un sujet de conversation. Ouais... sauf que le type n’avait pas l'air de comprendre ce qu'il se passait exactement dans son monde, enfin... dans « leur » monde. Mordillant ses lèvres, il finit par lancer d'une voix tremblante :

« J'm'apelle... Malcolm... »

Ouais... ça tombait un peu à plat, mais il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire de plus. Malcolm ne pouvait pas avoir un sourire éclatant à la Colgate du jour au lendemain. Il parcourait ses yeux sur les marques et les tatouages d'Ayden, en essayant de trouver une explication à tout ça. Les tatouages, ça pouvait être juste par goût, même s'il ne voyait pas en quoi se faire taillader la chair par une aiguille était quelque chose d'amusant
.  

« En... chan...té ? »

Comme si l'on pouvait être « enchanté » d'être dans un endroit pareil. Non, il n'était pas « enchanté » de se trouver à passer le reste de ses jours avec un mec pareil, qui le faisait un peu flipper... ou carrément. Malcolm n'était pas bon dans les relations sociales, et ça se voyait comme ses taches de rousseur sur la tronche. Il mordait l'intérieur de ses joues, jouant avec ses doigts, et lorsqu'il essuyait ses mains moites sur son pantalon, il laissait des traces. Cette moiteur, ça le dégoûtait quand même pas mal.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Sam 14 Nov 2015 - 10:30
S’il y avait une surprise, une perplexité, il ne montra rien de cette constatation. Déjà une, parce qu’il ne connaissait pas le ‘lien’ qui existait entre son nouveau voisin de cellule et son prénom. Et de deux, il aurait connu l’histoire, il n’aurait pas plus comprit vu que ça ne tournait pas autour de lui. Donc, ça ne faisait pas parti de son monde. Du moins, pas directement pour l’instant.
Même le roux n’était qu’un passage dans sa vie. Il était juste dans la pièce et lui rendait son regard… Mais il n’était qu’éphémère, comme tous ces gens qui gravitaient autour de lui. Parfois, il essayait de se souvenir d’eux, en pensant sur le moment qu’ils devaient être importants. Mais très vite, il les zappait. Pourquoi donc se souvenir de personnes qui n’étaient que des images irréelles ?

Cependant, il avait beau être dans son monde et ne pas faire de cas de nombreuses situations humaines, ça ne l’empêchait pas d’avoir des interactions sociales. Parfois, ça fonctionnait bien et on le considérait juste comme un timide marginal qui n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait. Parfois, on ne prenait pour un type bizarre. Jusqu’à ce qu’il arrive dans cet établissement, c’était souvent ces scénarios qui fonctionnaient. Ce qui expliquait pourquoi il était resté dehors aussi longtemps sans être inquiété.
Mais depuis son incarcération et les traitements qu’on lui forçait à prendre, c’était différent. Il voyait bien dans les regards quelque chose de différent. Et les voix le confirmaient. Elles hurlaient que ce n’était pas de la folie. Qu’il allait bien et que c’était les Autres qui devaient disparaître. Dans ces moment-là, il était particulièrement instable, parasité par toutes ses incertitudes et son déséquilibre.

Le matin était particulièrement mal géré par les traitements médicamenteux… Pas de chance pour ce nouveau venu….

Ayden détailla le roux. Cette couleur, il connaissait. Il pense l’avoir déjà vu dans un tableau – un miroir, qu’ils disent. Ça, ça ne le gêne pas. Il est maigre. Rien à voir avec lui, fait-il tout de suite le lien avec sa propre physionomie. En fait, si. Le jeune homme était tout aussi maigre mais souffrant de cette pathologie qui modifiait son image corporelle, il n’en avait pas conscience. Comme il ne se rendait pas compte réellement des nombreuses agressions qu’il pratiquait sur son corps. Elles étaient juste là en signe de défense, barrières, réalité.

« Quand on assimile les graisses, on devient obèse et on meurt plus vite… »

Il acquiesçait lentement à cette affirmation. C’était une façon de dire que c’était pas plus mal qu’il soit maigre et pas l’inverse ? Allez savoir… Ayden avait ce mode de réflexion bien à lui et parfois, il fallait le suivre. Comprendre les liens, sa logique, l’enchainement de ses pensées.
A cela, il gardait son regard fixé sur le nouveau venu, passible. Il suivit son mouvement qui se dirigeait vers le lit vide, se contentant de tourner simplement la tête.

Le bruit sourd du choc de la tête contre le mur lui tira un froncement de sourcil alors qu’il analysait cette nouvelle donnée. Un ‘aie’, un signe de douleur. Etait ce lui qui avait eu mal ? Non… Tout allait bien. Son corps ne lui envoyait aucun signe d’alerte pour lui dire que ça n’allait pas. Alors, il reporta son attention sur l’homme et arriva à la conclusion que c’était peut-être lui qui s’était fait mal. Mais il n’y avait pas de sang… Alors était ce réellement le cas ? A moins que ça vienne des voix… ?
Ayden secoua la tête, en négation, en proie à une discussion interne. Non, pas les voix. Elles n’exprimaient pas des douleurs physiques comme il venait de l’entendre.

Toute l’analogie faite, il s’approcha pour se trouver face au rouquin qui venait de se mettre en position repliée, venant de donner un nom.

Un nom ? A quoi cela servait il de lui donner son nom ? Il ne lui avait pas demandé… Etait-ce important ? Ayden songea qu’il allait peut être devoir s’en souvenir dans ce cas-là. Mais ce n’était pas le sujet prioritaire de ses pensées dans l’immédiat et il exprima rapidement ce qui le ‘tracassait’.

« Le bruit ? Tu as mal ? »

Important ! Il fallait qu’il sache pour passer à la suite. Chaque chose en son temps, avec ses étapes. Il était important qu’il classe cette affaire avant de passer à autre chose.

Mais voilà qu’une nouvelle donnée se rajoutait et il fronçait encore une fois les sourcils, contrarié de faire rapidement l’effort de passer à une autre réflexion.

« Tu ne me connais pas… Tu ne peux pas être enchanté…. Moi, je ne suis pas enchanté… »

D’ailleurs, c’était exactement ça. La conclusion se faisait déjà lentement dans son esprit. Sa tranquillité était dérangée et les voix se plaignaient de ne plus être les seules à lui répondre.

Cette rencontre était hors du cadre de sécurité d’Ayden…

« Et tu parles bizarrement…. »

Cela aussi, ça perturbait. Comme si le dénommé Malcom n’osait pas lui parler. L’hésitation avait le don de faire réagir le psychotique. Une faiblesse apparente… Pour mieux attaquer… ?
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Sam 14 Nov 2015 - 13:05
Ayden n'était pas... enchanté ? Enfin... Malcolm non plus, mais il ne pouvait pas l'admettre. Pour lui, dire, « enchanté », c'était une marque de politesse. Il le disait par habitude, il l'avait dit aux avocats, aux policiers qu'il avait rencontrés, sans être réellement « enchanté ». Non, il ne pouvait pas être enchanté de rencontrer un garçon aussi bizarre qu'Ayden qu'il peinait à suivre. Ni... d'être ici, même si Malcolm peinait à prendre pleinement conscience que cette cellule serait son « foyer ». Ce n'était pas grand, c'était gris et moche, et il devait le partager avec un autre « détenu ». Sur ce point-ci, ce n'était pas différent de la fac, mais... au moins, il partageait l'appartement étudiant avec son meilleur ami.

En se rappelant de Noa, Malcolm mordit ses lèvres, d'abord les supérieures, puis les inférieures. Noa... il avait failli s'attaquer à sa copine ; il l'aurait fait, si Monsieur Aiden n'était pas apparu dans sa vie. Malcolm frotta le sommet de son crâne en grimaçant, il avait encore mal, et il ne savait pas comment agir avec Ayden. Oh... en réalité, il ne savait pas comment agir avec les autres en général ; la timidité, le constant malaise qu'il ressentait en permanence... Ayden était plus bizarre. Bizarre comme lui ? Non... alors Malcolm ferait les erreurs, incapable de deviner ce qu'il se cachait sous les cicatrices, et les tatouages. Il frotta ses yeux, puis il tenta de plaider en sa faveur ; ouais, il parlait bizarrement... Ayden aussi !

« Bah... je... »

Baragouina Malcolm, continuant de s'acharner sur ses lèvres. Il recommençait à avoir les mains moites, mais n'y avait-il pas un moment de sa vie où elles n'étaient pas humides de gênes ? Il les regarda un instant, comme s'il s'attendait à voir brusquement de grandes mains carrées, chaudes et rassurantes ; celles d'un homme qu'il ne serait pas. Il éloigna cette rêverie, puis il retourna son attention sur son « colocataire ». Ayden le mettait en face de réalités qu'il passait son temps à fuir. Il gratta un bouton d'acné sur sa mâchoire.

« Je... c'est... je... parle toujours comme ça... les gens m'disent que c'est la timidité, j'suppose que ça doit être ça. »

Ouais... il ne faisait que « supposer ». Malcolm était devenu ce qu'il était en partie par l'image qu'on s'était faite de lui. Plusieurs fois, sa mère lui avait dit qu'il était un gentil garçon, et qu'il devait prendre soin de ses soeurs. À présent, il se demandait s'il les avait aimés. Il avait désiré Shirley comme un homme désire une femme, cet évènement avait marqué le début de la « psychose » ou « névrose » (il ne savait pas très bien), et il avait commencé à... toute cette oeuvre. Seize jeunes femmes, c'est un beau chiffre, non ? Monsieur Aiden aurait dû être sa pièce maîtresse. Malcolm continuait de maltraiter ses lèvres, mal à l'aise. Il ne savait pas ce qu'il devait faire, sans doute attendre... dans cet endroit sordide, avec ce compagnon de cellule bizarre. Il toucha la bosse en formation.

« Eh... euh... ouais, j'me suis fait mal, mais ça va mieux, c'est juste un coup. »

Et puis... pourquoi s'était-il brusquement rapproché ? En face de lui, Ayden semblait chercher quelque chose, une réponse à une question qu'il se posait, mais ne la formulait pas. Du moins, c'était ainsi que Malcolm voyait ça. Il retournait la situation dans tous les sens, et plus les secondes passaient, plus il comprenait que l'autre n'était pas normal. Aucun des deux ne l'était. Malcolm ne s'était jamais considéré comme « normal » ou « bizarre », il l'était parce que les autres le lui avaient dit. Il était « juste » timide, mal dans sa peau, et il se branlait en reniflant les mouchoirs usagés des jolies filles. Un exutoire pour échapper à sa constante frustration sexuelle. Monsieur Aiden avait été le seul à le regarder sans dégoût ; il était devenu un ami. Comme Noa. Mais Noa, Malcolm n'avait pas eu envie de le baiser. Non, il n'était pas « pédé », Aiden l'avait simplement charmé... sinon, pourquoi tué toutes ces filles ? S'il avait été homosexuel, il les aurait attaqués, non ? Les hommes ? Ou s'était-il pris aux femmes parce qu'elles étaient plus faibles que lui ? Non... Iris lui avait plusieurs fois démontré que malgré qu'elle fût sa petite soeur, elle était capable de le renverser.

Malcolm était fatigué. Il refusait d'admettre que la société le rejetait, et qu'on le considérait — dans les meilleurs — non pas « fou », mais « malade ». Pour lui, ça n'avait pas de sens. Il n'était d'autres que lui-même. Son compagnon de cellule aussi d'ailleurs. Il commença à se demander pourquoi le jugeait-il « bizarre » ? À quel moment s'était-il permis de se dire qu'Ayden était plus bizarre que lui ? Ils n'étaient que des gosses.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Sam 21 Nov 2015 - 10:41
Comment pouvait-il être enchanté ? Il ne le connaissait pas, il ne voulait pas le connaitre et il ne ferait rien pour le connaitre. Quant à la politesse, c’était un concept pour lequel il avait beaucoup de mal : pourquoi ? A quoi ça servait ? A faire plaisir ? Quand dans son expérience, il n’y avait que lui qui était important, tout le restait était totalement abstrait.

Mais cela, Malcom ne pouvait pas le comprendre et Ayden ne pourrait l’expliquer. Les deux jeunes gens allaient rester aussi inconnus l’un pour l’autre. Le seul point commun restait cette cellule, cette prison, et… éventuellement un esprit malade. Chacun sa façon de penser bien à lui, qui ne rentrait pas dans la normalité, qui faisait peur, qui tuait. Quant à la véritable culpabilité, cette notion de bien et de mal, ça restait subjective.

Face au roux, Ayden patientait. Il parlait bizarrement, il devait avoir une réponse. Certes, il n’y avait pas eu de question ç la base mais dans son esprit, c’était tout comme. Cependant, s’il songeait que son compagnon de cellule était bizarre, c’était sur ses propres critères. Il n’irait jamais à la conclusion que ce dernier était fou ou malade. Car sinon, ça impliquerait qu’il prenne conscience d’une nouvelle réalité, l’incluant dedans. Et ça, c’était hors de questions !

« La timidité, c’est quand on peur de parler devant des gens et que l’on a peur du jugement qu’il peut se produire… »

Le rouquin arqua un sourcil, attentif au comportement face à lui. A tout ce qu’il pouvait dire, se dire, se voir… tout ce qui montrerait que l’homme était avec ‘Eux’ ou non. Déjà un indice qui ne jouait pas en sa faveur.

« Tu as peur de moi… ? »

S’il y avait de la peur, c’est qu’il n’avait pas l’esprit tranquille ? Et puis, il y avait tellement de nervosité qui se dégageait de Malcom… L’innocent n’avait rien à se reprocher… Encore un mauvais point pour ce nouveau venu. Et à mesure qu’Ayden cumulait les point négatif, son regard se faisait de plus en plus sombre, plus profond. Des voix venaient à lui, l’avertissaient du futur guet-apens. Il ne devait pas tourner le dos au danger. Peut-être même qu’il allait devoir s’arranger pour régler le problème avant que ce dit problème ne le tue.
D’un point de vue d’un professionnel, on aurait pu dire qu’il commençait à devenir instable : son changement d’attitude, le début de mouvement qui se balance, ce regard qui se vide parfois et qui a du mal à se fixer… Un homme averti se dirait qu’il est dans une situation tendue et qu’il fallait absolument désamorcer la bombe

Malheureusement, Malcom ne faisait pas partie de ces gens avertis.

Sa seule chance fut que les deux hommes durent interrompus par le passage de l’infirmier.
Ce dernier annonça sa présence en tapant contre les barreaux, ayant l’habitude de s’occuper d’Ayden. Loin de dire que le jeune homme lui faisait confiance, mais au moins, il arrivait à lui faire prendre son traitement la plupart du temps.

« Bonjour, je suis l’infirmier Stintson. Bonjour Ayden. » Il sourit en direction de Malcom. Je crois que nous ne nous connaissons pas… Si vous partagez désormais cette cellule avec monsieur Sander, il va falloir que je vous briffe un peu à l’occasion… »

Proposait l’homme du paramédical avant de s’approcher vers un Ayden qui était retourné sur son lu et sur lequel il s’était plaqué dans un coin. Il n’’aimait pas les médicaments mais acceptait de les prendre généralement.
Harvey prit le temps de négocier d’une voix calme la prise du traitement avant d’obtenir satisfaction et se redressa, se tournant vers Malcom.

« ça va aller ? »

Il s’inquiétait de ce nouveau venu en présence d’Ayden. Etait-ce judicieux ? Mais il n’avait, hélas, pas le temps de se poser plus de question, le gardien qui l’accompagnait le rappelant à l’ordre. Poussant un soupir, il fit un sourire d’excuse aux deux hommes et quitta les lieux, laissant le silence en guise d’au revoir.

Ayden restait le regard fixé sur Malcom. Ses soupçons restaient mais, interrompu de la montée de sa paranoïa, il restait méfiant mais pas agressif. Juste sur la défensive pour l’instant.

« Moi, je n’ai pas peur de toi… Je t’empêcherai de me tuer… »

Le ton était donné. Il ne tournerait pas le dos au roux. Il survivrait à ce dernier. Et quand on parlait de survie, cela impliquait tout pour Ayden. Sa vie prioritaire aux autres...
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Dim 22 Nov 2015 - 16:03


Ouais... bah... il savait ce qu'était la timidité. Pas besoin de lui en donner une définition ; il suffisait de le voir lui, et voilà que ce mot apparaissait de lui-même. Malcolm ne savait pas comment réagir face à Ayden, et ce n'était pas l'intervention de l'infirmier qui allait l'aider. Ouais... bon, le type était un peu bizarre, et alors ? Le garçon continuait de jouer avec ses doigts, il essayait surtout de s'adapter dans son nouvel environnement. Pourtant, il savait très bien que ce serait presque impossible. Il n'était pas fou, et il ne paraissait pas aussi décalé qu'Ayden. Malcolm l'observait toujours du coin de l'oeil, inquiet de ses faits et gestes ; il sentait qu'il pourrait lui sauter dessus si par mégarde, il ouvrait les hostilités. Garder son calme. Le roux passait sa langue sous ses dents, il avait besoin de rester ancrer dans la réalité. Il s'allongea sur le lit, il était épuisé, oui épuisé... son cerveau était un ensemble anarchique de pensées. Impossible de les attraper, ou de les consolider. Sa nervosité était palpable, ne serait-ce parce qu'il répandait une odeur désagréable de transpiration.

Malcolm manqua de sursauter, lorsque Ayden parla de nouveau. Il se redressa à moitié, et il le regarda. Il frotta ses yeux et son visage, puis il tenta de répondre. D'abord, il devait trouver ses mots, les bons mots pour ne pas heurter son colocataire. Il fixa ses doigts qu'il entremêlait, les uns avec les autres, qu'est-ce qu'il était censé répondre à ça ? Il fit finalement :


« J'ai pas peur de toi non plus, et je vais pas essayer de te tuer. »

De toute façon, Ayden n'était pas son « style ». Et non... plus Malcolm analysait la situation, plus il comprenait qu'il n'avait pas réellement peur. Ayden le mettait mal à l'aise, voilà tout. Toutefois, ce n'était pas le même genre de malaise qu'il ressentait face aux autres habituellement. Il ne se sentait pas intimidé parce qu'on était plus grand ou plus beau que lui — chose loin d'être difficile d'ailleurs —, il se sentait mal à l'aise, parce que Ayen était un véritable extra-terrestre. Sérieusement, qu'est-ce qu'il foutait dans un endroit pareil avec tous ces dingues ? Malcolm mordit l'intérieur de ses joues. Il ne savait pas quoi dire de plus, il laissa le silence s'installer, et il se tourna sur le côté. Il faisait dos à Ayden. Il aurait bien essayé de parler, mais ce n'était pas son fort. Il se contentait de fixer le mur face à lui, comme si ce dernier était un tableau plus intéressant que le reste.

Et dire qu'il allait rester là jusqu'à la fin de sa vie. Autant en finir maintenant ? L'ennui se terminerait plus vite.

Malcolm toucha sa gorge, et laissa aussitôt retomber sa main contre lui. Il n'était pas assez courageux pour tenter un truc pareil. Sa mère lui dirait certainement qu'il manquait de tripes, ou de couilles. C'était sans doute vrai ; c'était pour ça qu'il s'était attaqué à toutes ces filles... et le souvenir lui fit écarquiller les yeux. Au fond, il n'estimait pas le nombre de personnes qu'Ayen avait pu tuer... lui, il avait été le meurtrier de seize pétasses. Seize putes qu'il avait soigneusement surveillées avant de passer à l'acte. Seize salopes dont il avait pris les culottes, afin de les rajouter à sa collection (oui, c'est bien lui qui fait une telle chose, et uniquement lui), où elles rejoignaient les cheveux ramassés, les mouchoirs jetés, et les photos.

Alors... ce n'était pas un mec paumé qui allait lui faire peur, non ? Ayden était plus petit que lui, et il devait sans doute faire son poids. Il n'avait qu'à se dire que c'était une fille, qu'il pourrait le plaquer contre le mur, et lui exploser le crâne. Ça... c'était si jamais Ayden pensait à l'attaquer. Malcolm n'irait pas le chercher de lui-même, ne serait-ce parce qu'il... ne songeait qu'à se défendre pour le moment. Au moins, Ayden lui avait fait prendre conscience que la prison était un milieu hostile. Ce n'était pas parce qu'il était considéré dangereux par la société qu'il le serait autant pour les autres détenus. Malcolm prenait conscience de ça ; sa carrure, son caractère encourageraient les lions avoisinant de le bouffer. Il n'avait rien sur les os, mais cette perspective ne l'enchantait pas plus. S'il devait mourir, il préférait encore que ce soit un accident. Au moins dans un accident, il garderait un semblant d'intégrité. L'humiliation le suivrait simplement dans l'au-delà.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Dim 29 Nov 2015 - 21:12
Ancrer dans la réalité… Tout ce que Ayden était incapable de faire. Du moins, de faire ‘normalement’. Il captait la réalité, les mots, les objets, les sons. Mais il avait beau les capter, il ne les analysait pas du tout comme on s’attendait à ce qu’il les analyse. Il les modifiait de telle sorte qu’ils collent à sa réalité et non celle des autres. Il n’y avait que comme ça qu’il arrivait à donner un semblant d’adaptation, un semblant d’intégration. Et donc, la présence de Malcom était désormais enclenchée dans ce processus. Une nouvelle donnée, présence, qu’il devait accepter, ordonner, trouver sa place. Ennemi, ami, neutralité… il n’avait pas encore décidé. Mais dans tous les cas, il n’allait pas non rester sans rien faire. Il serait prêt. L’attaque ne viendrait peut être pas de lui mais elle ne viendrait pas non plus de l’ennemie. Il resterait sur ses gardes et aux moindres gestes douteux, il se défendrait.
Si le jeune aliéné cherchait d’une certaine façon la mort, il n’était pas prêt à se laisser faire facilement. La peur, l’instinct de survie purement animal, dominait encore en lui et c’était peut-être une des raisons qui faisaient qu’il n’était pas encore en train de manger les pissenlits à la racine. Il lui restait encore cette frontière inconsciente qu’il n’arrivait pas à franchir. Pourtant, il avait failli… plusieurs fois même, la franchir. Mais on l’avait ramené.. À chaque fois.

« Je ne te crois pas.. »

Se contenta-t-il de répondre, sur le ton d’une conversation banale. Il pouvait croire. Avec des indices qui tendaient à croire. Et l’inverse. Hors, il était dans une cellule, dans une prison. Il n’était pas stupide et avait bien compris ce genre d’information. L’homme qui se trouvait en face de lui devait être un fou, comme lui, comme ils disent. Il devait avoir fait quelque chose de grave pour qu’il soit ici. Encore plus pour qu’on décide de le mettre dans la même cellule, non ? Alors, tout ça mit bout à bout, démontrait à Ayden qu’il ne pouvait pas le croire. Il ne pouvait pas croire un homme dangereux qui avait fait des choses graves. Si les choses graves étaient passées, il pouvait également en faire maintenant. Alors il ne croyait pas. Ainsi, il resterait sur la défensive.

Le garçon releva un sourcil en voyant le dit danger lui tourner le dos. Voilà une réaction qui le laissait perplexe. Tournait-on le dos quand on voulait tuer quelqu’un ? Non… Normalement non. A moins que ce soit un piège pour baisser sa garde ?
Ayden releva un peu plus ses genoux et resserra ses bras autour d’eux, ne quittant pas la forme rousse qui lui présentait le dos et qui semblait ne plus le voir.



Les voix s’immiscèrent un peu plus. Etait-ce le cas ? il était devenu invisible ? L’angoisse monta d’un cran, violemment, lui coupant presque la respiration. Non, ce n’était pas le moment ! Ce ne pouvait pas être ça ! Un tremblement commença à s’imposer alors qu’il relevait sa main pour tenter de la regarder. Sa main… Elle est là. Il la voit, non … ? il n’a pas disparu.

Le morcellement…

Sa main se détache… Il ferme les yeux et gémit. Non, non, non. Sa main reste là. Il l’attrape, l’oblige à la serrer. Elle ne doit pas lui échapper.

« Je suis là… Regarde-moi ! Tu dois me regarder ! »

Un ordre mélangé avec un ton de supplication. Etre vivant, être là, visible…
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Lun 30 Nov 2015 - 2:00
Bah... il ne le croyait pas ?

Malcolm haussa les épaules, il ne se retourna pas pour autant. Tant pis... il estimait avoir essayé d'être gentil. Toutefois, Ayden ne fonctionnait pas comme lui. Le monde qu'il percevait n'était pas le sien, et ça le fatiguait de devoir faire des efforts pour un condamné à mort. Enfin... en réalité, il ne connaissait pas la peine de son camarade, mais il se doutait qu'il mourrait ici avec lui. Malcolm ferma les yeux. Il replia les jambes, imitant sans le savoir la position foetale d'Ayden. Oui... sa vie serait longue, et ennuyeuse dans cet endroit. Il n'espérait même pas sortir. Noah lui manquait. Monsieur Aiden aussi, mais c'était différent ; il savait qu'il le reverrait un jour ou l'autre. Monsieur Aiden le voyait en tant que sujet d'étude, un moyen de grimper les échelons. Ça ne le gênait pas d'être utilisé, s'il pouvait le voir, le contempler... et imaginer toutes ces choses tordues que son esprit fabriquait. Il était un maniaque sexuel, c'était ce que le psychiatre avait déterminé. Un profil psychologique déterminant ce qu'il était, et pourtant dans lequel il n'arrivait pas à se reconnaître. Malcolm ressemblait à Ayden sur ce point-ci.

Seize jeunes femmes mortes de ces mains. De ces mains blanches, décharnées, aux ongles rongés. Malcolm glissa ses doigts dans sa chevelure rousse, il déposa sur son crâne des traces de sueur. Sa peau était moite ; la même moiteur de ces instants, où il avait étranglé ces filles jusqu'à étudier la manière dont leurs yeux se révulsaient. Malcolm prit une grande inspiration ; il aurait aimé obtenir ses anciennes photos. Ici, il était entouré de mecs, il ne pourrait pas se satisfaire des corps musclés et gonflés de testostérone. Avec un peu de chance, il parviendrait peut-être à mettre la main sur un magazine pornographique... ouais. Il connaissait encore mal l'univers carcéral ; Malcolm ignorait encore que chaque chose ici se gagnait, ou s'échangeait.

Le garçon plongeait doucement dans ses pensées, lorsque la voix de son camarade le renoua à la réalité. Brutalement. Malcolm cligna plusieurs fois des yeux, puis il se retourna sur Ayden. Ce dernier semblait terrifié, et sa voix... vacillante lui avait ordonné de le regarder. Le garçon fronça les sourcils, il détailla longuement Ayden. Il mordit sa lèvre. Il faisait peine à voir, mais il ne pouvait pas ressentir de réelle compassion pour un meurtrier, non ? Malcolm se redressa complètement, il se retrouva assis sur sa couche. Les mains reliées sur ses cuisses, il détailla Ayden sans savoir ce qu'il était censé faire. Il flairait le danger qu'il était ; hors de question de s'approcher. Heureusement pour eux deux, Malcolm n'était pas tactile avec de véritables inconnus.


« Ouais... j'te regarde. »

Pas la peine de lui faire une crise de panique. Il craignait quoi ? Qu'il disparaisse brusquement ? Ca l'étonnerait, Malcolm n'était pas le genre de personnes qu'on aimait voir. Il était une erreur de la nature. Toutefois, la détresse d'Ayden était palpable, son angoisse lui retourna le ventre. Malcolm grimaça, puis il remua les épaules ; la tension dans ses muscles rigidifiait son corps. Qu'était-il censé faire ? Le rassurer ? Bof... ça n'avait jamais été son genre, Malcolm n'était pas doué dans les relations humaines. Ayden était trop décalé pour lui. Trop bizarre... comme lui... non... carrément spécial, ouais ! Malcolm mouilla ses lèvres, il détailla son vis-à-vis avec une expression fascinée ; Ayden ressemblait à un personnage de manga, ou de comic. Une sorte de Joker junkie âgé de vingt ans... l'idée l'amusa, puis il la refoula. À ça aussi... il n'aurait pas le droit. Malcolm gratta un bouton d'acné, il récolta du sang sous ses ongles.

« T'as peur de quoi ? »

Malcolm se surprenait lui-même de poser une question... Ayden l'intriguait, toutefois, il voulait prendre ses dispositions... connaître ses faiblesses, juste au cas où. Ayden semblait être paranoïaque, ce qui le lui montrait ? Sa manière de remettre en cause ses paroles, de chercher un éventuel angle d'attaque pour se défendre. Il cala ses deux mains entre ses cuisses, et les frotta. Malcolm ne se doutait pas du malaise d'Ayden... qu'il avait pensé l'espace d'un instant que sa main n'état plus là. Lequel des deux était le plus malade ? Lequel des deux était fou ? Malcolm continuait de l'examiner. Lui et ses tatouages, lui, et ses scarifications.

« Fin'... s'tu veux... j'peux appeler quelqu'un. »

Malcolm avançait dans les ténèbres, sans comprendre ce que ce n'était pas de ça dont Ayden avait besoin. Il frotta ses yeux, il se sentait harassé. La journée était bizarre, il devait s'adapter à un nouvel environnement.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Dim 13 Déc 2015 - 9:05
[justiy]Qu’il le regarde, qu’il montre qu’il existe ! il n’était pas transparent ! Il ne pouvait pas le virer de son esprit aussi facilement ! Il n’était pas un mirage, quelque chose qui ne faisait que passer… Il était là, vivant, présent ! Encore recroqueviller, il était déjà les doigts crispés sur lui, sur sa peau, s’y enfonçant au point de commencer à léser, prouvant ainsi son appartenance à cette réalité et non à une hallucination. Il devait être vivant, vivre ! Sinon, à quoi servirait-il ? pourquoi serait-il ici, à subir tout ça si rien n’était réel ?!
Le roux ne devait pas l’ignorer, sans quoi, il disparaîtrait !
La logique l’était que pour lui alors qu’il réclamait –ordonnait – qu’il le regarde. Quand enfin, il se retourna pour le détailler, les mouvements d’Ayden ralentirent imperceptiblement, alors qu’il arrivait à reprendre un peu de son souffle. Oui. Il le voyait. Il le voyait et le regardait. Il était réel. Et puis, il lui répondait, lui parlait !

Peu à peu, l’aliéné reprend ses marques… peu à peu, ça revient. Il ralentit encore la stéréotypie et ses muscles se détendent un peu. Bon, pas au point d’arrêter de se léser – il a besoin de ça pour être sûr qu’il est toujours dans le présent – mais suffisant pour que la crise se calme.
La question atterrit vaguement dans les méandres de ses pensées. Les voix la récupèrent, l’analyse. Doit-il répondre ou simplement l’ignorer, ne pas l’entendre, faire comme si il avait été un élément inexistant ? quelque chose qui ne doit pas faire partie de sa réalité ? Mais elle la lâche. Aucun intérêt dans l’immédiat. Quoique… Elles la reprennent et la regarde d’une autre manière puis s’inquiètent. Pourquoi chercher les peurs si ce n’est pour mieux les retourner contre soi.
Tout cela se passe dans sa tête et si ce n’est son regard qui parfois, se fait plus expressif, Ayden reste prostré, à fixer son nouveau camarade de cellule.

Oui, mais il a regardé !

Une petite voix, celle d’une conscience régulièrement étouffée, se fait l’avocat du diable. Si vraiment Malcom lui voulait du mal, il l’aurait détruit en l’occultant de sa vie, de la réalité. Peut-être qu’il ne fallait pas voir le mal partout… ? les voix grondent et insultent cette petite voix faible, celle d’une raison trop longtemps ignorée. Pourquoi il l’avait regardé ? Pour mieux baisser ses défenses, pour mieux l’approcher pour ensuite le tuer. C’était aussi simple que cela, non ?

Le jeune homme releva ses yeux encore brillants de la panique de déréalisation et fixe l’homme. Il ne laisse rien paraître si ce n’est cette attitude bizarre, décalée. Oui, il est psychotique. Il le sait par moment. Parfois, quand les doses sont bonnes et qu’il n’est pas à un pic de crise, il est ‘normal’, il est Ayden. Malheureusement, cela dure peu et tout l’environnement dont il a besoin pour ça n’est pas assez stable et cadré.

Appeler quelqu’un ? Tu vois, il veut des renforts !

Il écarquille les yeux et secoue la tête. Non, ça, ça va pas être possible. Ayden rentre un peu les épaule, inquiet et sur la défensive.

« Pourquoi tu veux que quelqu’un vienne ? Tu as besoin d’aide… ?

Il devait faire attention. Ne pas lui tourner le dos. Très rapidement, il passe du coq à l’âne, oubliant qu’il y a quelques minutes, il suppliait presque qu’il le regarde. Son ongle d’index s’enfonce profondément, un filet de sang perle. Il a la peau tellement fragilisée par sa dénutrition, ses agressions, qu’elle résiste de moins en moins. Il ne tique même pas au message de douleur qu’il reçoit, se contentant de regarder Malcom.

« J’ai pas peur… Je n’ai besoin de personne… »

Jamais ! Pourquoi aurait-il un jour besoin de quelqu’un ? pour mieux être trahi ?

« Tu as peur de quoi toi ? »

Renvoyer la question… Peut être que ça pourrait lui être utile…[/justify]
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Jeu 17 Déc 2015 - 20:48
« Bah... non... mais t'avais l'air d'te sentir mal ; j'voulais faire ça pour toi. »

Répondit Malcolm à la première question d'Ayden, sans se douter que celui-ci se persuadait qu'il voulait le tuer. L'idée lui avait certes germé dans l'esprit, mais il se pensait pas capable de le faire. Bon... d'abord, il devait apprendre comment fonctionnait la prison, s'instruire de ses règles, et... Ayden ne lui paraissait pas si méchant. Il avait l'air déboussolé par le monde, voilà tout. Lui, il essayait de s'habituer comme il pouvait, même s'il ne comprenait pas pourquoi on lui avait foutu une tenue grise sur le dos. Il était un « fou » ? Non, il avait toute sa tête. Il avait tué ces seize putes en ayant parfaitement conscience de son acte, et il en avait joui. Mieux que le cul, et le porno. Le meurtre. Des victimes vulnérables, incapables de se douter que le rouquin plein d'acné qui leur servait de camarade de classe était capable de tuer. Il regarda ses mains, moites, et tremblantes ; il tentait de se rappeler des sensations que toucher ces corps sans vie lui avait procurées. Il sentit comme un grondement dans son ventre, un frisson parcourut son échine.

« Si tu l'dis... »

Se contenta de répondre le garçon, alors qu'il s'enfonçait doucement dans ses pensées. Les souvenirs de ses meurtres le rendaient nostalgique d'une certaine époque où il était libre de ses mouvements, où la nuit il pouvait se désinhiber de ses complexes. Un vague sourire aux lèvres, Malcolm se souvint de la première fille qu'il avait tuée. La première fille qu'il avait cru aimer, et auprès de qui il avait cru que se déclarer serait une bonne idée. Qu'avait-il espéré ? Un amour réciproque ? Elle l'avait rejeté, et à raison ; qui voudrait d'un petit nerdz plein de boutons comme mec ? Il y avait nettement plus baisable. Cependant, cette salope, cette chienne en chaleur qui n’avait pas voulu de sa queue, il lui avait bien fait fermer sa gueule ! Et morte, silencieuse, vulnérable, jamais elle ne lui avait paru aussi belle ! Le coeur de Malcolm s'emballait, tandis que la nostalgie réveillait sa vieille amie perverse : l'excitation. Son regard devint plus vide, comme s'il se réveillait en plein milieu de nulle part ; Malolm serra ses cuisses contre lui, cacher... tout cacher.

« Ce dont j'ai peur ? »

Malcolm écarquilla les yeux, fixant Ayden comme s'il comprenait mal la question de celui-ci. Il mordilla ses lèvres, puis il haussa les épaules. Au moins, la question avait calmé son excitation apparente. Ce dont il avait peur ? Il ne savait pas trop lui-même. Lorsque l'étudiante s'était jetée — ivre — sur lui, Malcolm avait tellement flippé sa race qu'il avait raté une occasion en or de perdre son pucelage, et de retrouver un semblant de dignité ; prétendre qu'il était adulte, car il avait baisé. Baiser de la femelle. Même. Mais si ça n'était jamais allé plus loin qu'une érection perdue en plein milieu d'un baiser. Il fronça les sourcils, puis il se rappela brusquement de la tête que sa mère avait tirée lorsqu'enfant, elle l'avait surprise en train de fouiller dans son sac ; il avait volé quelques billets dans l'intention de se payer un jeu vidéo qu'elle lui interdisait. Si le Diable pouvait prendre forme, c'était dans le corps de sa mère. Puis... il y avait eu cet instant, où Aiden — le profiler — lui avait pris le poignet, et l'avait plaqué au sol : une seconde avait suffi au garçon pour comprendre qu'on avait découvert « sa vraie nature ». Il avait compris que cet homme qu'il avait aimé — et qu'il aimait toujours — avait profité de ce qui lui restait d'innocence pour le coincer. La taule, la crainte de servir de nana, les mecs qui faisaient deux fois sa taille, et quatre fois son poids... plein de choses ? Mais pas de réelles phobies.


« Baaaaah.... commença-t-il, en relevant ses yeux bruns sur le jeune homme. J'sais pas... 'fin... selon un des psy' que j'ai vus, j'aurais peur des femmes... et d'ma mère. »

Du moins, c'était ainsi qu'on expliquait son comportement, qu'on trouvait comme excuse sa « chute ». Pour Malcolm, ce n'était pas ça ; ouais, il avait un sacré souci avec les femmes, et alors ? Il avait aussi un souci avec les mecs ! Il enviait son Aiden pour sa beauté, son intelligence, son flegme, et... lorsqu'il l'avait rencontré, il avait commencé à douter de ce qu'il ressentait. Pas de l'amitié. Une simple attirance physique ? Peut-être pas... Aiden hantait ses pensées. Aiden était le connard qui l'avait foutu au trou, et pourtant... pour Aiden, Malcolm était capable de supporter toutes ces années à attendre que la mort finisse par l'attraper.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Sam 9 Jan 2016 - 11:14
Il se sentait mal, se disant qu’il était en train de perdre pieds. Il allait mourir, là, tout de suite. Surtout si son nouveau compagnon de cellule allait appeler de l’aide. C’était pour mieux le tuer. Le faire souffrir, le faire partir. Et puis… peut être que c’était la solution à ses tourments. Peut être accepté qu’ils viennent le tuer. Ainsi, son esprit serait plus tranquille. Parfois, il essayait aussi de régler le problème par lui-même. Mais la vie le maintenait, toujours là, toujours présente. Il avait envie mais il avait peur. Il oscillait entre deux mondes. Celui du vivant et celui de la mort, incapable de faire un choix. Partagé avec ses voix, sa personnalité, sa réalité et celle des autres. Tout était scission chez Ayden.

« Je n’ai besoin de personne ! »

Juste de preuve qu’il était bien vivant et qu’il était encore dans cette réalité. Le reste, il pouvait faire sans. Il avait et n’avait pas besoin de quelqu’un. Avant qu’il ne se fasse enfermé, il avait réussi à donner une illusion de normalité. Il vivait parmi les autres, apparaissant comme un excentrique. On le voyait, souriait ou l’évitait si il était trop dérangeant. Mais on faisait avec. Depuis qu’il était incarcéré, on lui donnait un traitement qu’il détestait.. et on ne lui laissait pas le choix. Et depuis… depuis, il percevait des brins d’un monde inconnu… et ça augmentait son angoisse. Elle devenait douloureuse et y faire face était de plus en plus délétère pour lui. Du moins, ça lui en donnait cette impression. Il n’était pas fait pour ce monde !

La réaction de son vis-à-vis, accompagnée de toutes ses mimiques, ses hésitations. Rien n’était analyser comme une timidité ou un retrait. Il aurait fallu pour cela qu’Ayden sorte de sa bulle pour essayer de comprendre quelqu’un d’autre. Et comment comprendre quelqu’un quand on n’était pas capable de se comprendre soi-même ? Alors, il patientait, rendant le regard à Malcom, sans le baisser, sans montrer de gêne ou de crainte. Il restait là, planté et l’observant, seulement attentive aux mouvements qui pourraient être agressifs envers lui-même. Uniquement ce qui serait danger pour lui. Le reste, ça n’était pas sa réalité.

« Tu as peur de ta mère ? »

Il resta surprit par cette réponse. Comment pouvait-on avoir peur de sa mère… ? Il ne l’avait jamais connu. D’ailleurs, il ne s’en était jamais fait une réelle représentation. Elle était surtout un mot, une existence imaginaire. Elle ne faisait même pas partie des voix. Ou alors, il ne l’avait pas identifiée. Les voix étaient plus proches de son père que de ce qu’aurait pu être sa mère.

« Tu connais ta mère ? »

La question paraissait peut être stupide, décalée. Comme son regard interrogatif et curieux. Peut être que si Malcom lui disait comment était sa mère, il saurait comment était la sienne ? Son père lui avait dit que c’était de sa faute si elle était morte. Mais il ne lui avait rien dit d’autre. Il pourrait apprendre à connaître sa mère à travers celle du nouveau détenu ? Un transfert possible dans son esprit incohérent ?

« Pourquoi elle te fait peur ? »

Inutile de préciser que la partie ‘un des psy pense que j’ai peur des femmes’ avait été passé à la trappe pour le moment et qu’il était parti sur le fait que c’était Malcom qui s’exprimait et non un diagnostic de professionnel.
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Sam 9 Jan 2016 - 20:00
Ouais... bon... C'était un peu ridicule de l'entendre de la bouche d'Ayden, lorsque l'autre Aiden avait déduit qu'il avait peur de sa mère.

Malcolm approuva d'un léger mouvement de tête. C'était un peu délicat à expliquer, et difficile à reconnaître. Après tout, il était un garçon ; il ne devait pas ressentir de peur face au sexe faible, non. Pourtant, lorsque Malcolm se rappelait du visage furieux de sa mère lorsqu'il avait pris de l'argent dans son porte-monnaie, il estimait que le diable en personne l'aurait moins terrifié. Malcolm jouait avec ses doigts, ses ongles grattaient par moment les plaques d'eczéma sur son cou, tandis que son camarade d'infortune le détaillait. Oui, ce dernier était fou. Il était rangé parmi les fous. On le considérait fou. Parce qu'il avait peur des femmes, sans doute ?

Et à chaque fois, Ayden revenait sur le sujet ; Malcolm ne pouvait pas imaginer tout ce que ça impliquait pour le jeune homme. Il ignorait qu'il avait manqué d'une présence maternelle, et qu'il avait été persécuté depuis son enfance par son père. C'était un drôle de point commun, même si sa mère s'était contenté de le castrer dès l'enfance en son montrant autoritaire, brute, et toujours à attendre qu'il donne le meilleur de lui-même. Pourtant, Malcolm ne doutait pas de l'amour qu'elle lui avait porté. C'était fini. Maintenant.

Malcolm coinça ses mains entre ses cuisses, les frottant l'une contre l'autre, et il avança timidement :


« Oui, je connais ma mère. »

Qui ne connaissait pas sa mère ? Aujourd'hui ? Les orphelins ? Cette idée effleura l'esprit du Malcolm. Ayden était peut-être un orphelin. Un enfant qui s'était égaré de ses parents en naissant, parce qu'on n'en avait pas voulu ? Qu'est-ce qu'il allait s'imaginer ? Ayden paraissait fou... mais moins méchant. Brusquement. En fixant ses mains, il continua :

« Baaah... ma mère est grande, très rousse, avec des épaules larges. Elle travaille en usine. »

Qu'est-ce qu'il pouvait bien raconter ? Abby Moore... c'était un phénomène, il fallait la voir pour comprendre. Malcolm plissa le front, c'était bizarre de devoir mettre des mots sur une « chose » qui lui était parfaitement coutumière. Il se mordillait les lèvres.

« C'est une jolie femme, je suppose. »

Oui, il supposait.

« Et... elle n'est pas très affectueuse. C'est le genre de mère qui lorsque tu te blesses n'ira pas te faire un petit baiser sur ta plaie, mais qui va te relever, et aller décaper la blessure pour éviter qu'elle s'infecte. »

Malcolm pensait à un épisode précis de sa vie. Enfant, alors qu'il jouait dehors avec Shirley et un voisin, il était tombé des graviers en s'ouvrant le genou. Sa mère, au lieu de le prendre dans ses bras, l'avait poussé dans la salle de beau. D'abord, elle avait pris une éponge propre, et elle avait appuyé de toutes ses forces sur son genou blessé pour enlever les graviers, avec la force d'un cheval. Puis, sans le prévenir, sans le ménager, elle l'avait frotté avec un linge puant le désinfectant. Malcolm ne pensait pas avoir autant souffert de toute sa vie. Il en avait des frissons, rien qu'à l'évocation de ce souvenir.

« Elle est très autoritaire aussi, j'suppose que c'est en rapport avec son travail. »

Malcolm ne savait pas quoi raconter exactement. Abby More était un cas. Une femme qui considérait sa tribu d'enfant comme une armée qu'elle devait gronder en permanence. Elle lui avait appris à prendre soin des femmes, à les respecter, à ne jamais leur refuser quelque chose... au point où Malcolm les avait choyés. À sa manière.

« J'lui ressemble... 'fin physiquement. »

Soupira-t-il.

Parce qu'au niveau du caractère, Malcolm paraissait ressembler à son père. Doux, gentil, patient... à première vue. Il ne s'était pas retrouvé dans cet endroit sans raison, après tout. Le jeune homme détailla son vis-à-vis, sa crise venait de s'être apaisée sans qu'il comprenne comment. Il mordilla sa lèvre inférieure. Non, ce n'était pas son Aiden. Aiden était grand, brun, charmeur ; il ressemblait à ces mannequins de publicités ou de séries policières. Malcolm ne comprenait pas ce qui pouvait ne pas lui plaire chez cet homme ; il était tout ce qu'il ne serait jamais. Mais Aiden l'avait froidement piégé, devinant - sans un peu de vanité - son attirance pour lui, et il l'avait utilisé. Sans cet homme dans sa vie, Malcolm aurait pu continuer à tuer. Faire payer à toutes ces sales pétasses ce qu'elles étaient. Inaccessibles.


« J'ai des soeurs, aussi. »

Fit-il comme pour orienter la conversation, ignorant si Ayden allait être réceptif ou non.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Dim 10 Jan 2016 - 10:15
Si Malcom avait été un tant soit peu psychologue, il n’aurait pas abordé ce sujet. Mais il ne l’était pas et même quelqu’un de normal, sans avoir les connaissances sur les psychotiques, tomberait facilement dans le piège. Ayden n’avait jamais connu sa mère, si ce n’est le peu d’indices que son père avait pu laisser échapper. Il n’avait rien trouvé de plus. Il savait juste qu’il l’avait tué. Sa première victime. Il ne connaissait pas l’image d’une mère. Celle que ferait Malcom lui conviendrait. Serait intégrée et considéré comme sienne. On n’avait jamais pris le temps de le lui expliquer. Il n’avait jamais réellement posé la question.

Silencieux, le jeune écoutait avec attention la description de la mère du détenu. Si l’on inversait les rôles et que c’était cette fois Ayden qui avait été normal, il aurait pu voir le changement de comportement chez Malcom. Sa réaction, sa nervosité, sa timidité. Sa définition de sa mère. Mais non, Ayden n’était pas tout ça et il se contentait de prendre ce qu’il lui disait sans discuter, prenant pour argent comptant les paroles. Pourquoi il ne le croirait-il pas ? Pourquoi chercherait-il un piège là-dedans ?
Pour une fois, même les voix se faisaient muettes, curieuses d’avoir une réponse.
Rousse… Il aimait ça. C’était une couleur qu’il avait pris avec une coloration. C’était comme lui. Il laissa un sourire rêveur planer, ne s’en rendant pas compte. Oui, sa mère était comme lui. Il avait pris cette couleur pour être comme elle. Il n’y avait pas de doute !

Le travail à l’usine ou la jolie femme passèrent à la trappe. Pas intéressant pour sa représentation de la mère. Par contre, le manque d’affection, ça lui convenait parfaitement. Il ne connaissait pas ce sentiment, celui de prendre soin de quelqu’un. Alors, il était normal qu’elle soit comme ça. Il ne prenait personne dans les bras et encore moins d’embrassades. Alors, le décapage de blessure lui convenait parfaitement.

De son côté, ses blessures n’avaient été que rarement été soignées. Uniquement quand c’était l’infirmier de l’école qui s’en rendait compte ou le médecin lorsqu’il était vraiment très malade et que son père n’avait pas eu le choix de l’amener consulté.

Il acquiesça lentement, se faisant peu à peu une image plus réelle de sa mère. Ça lui plaisait. Il s’appropriait peu à peu les mots, les descriptions. Elle était sienne. A lui. Elle était celle qui lui avait donné la vie. Peut-être qu’elle pourrait lui dire pourquoi il était comme ça ? Pourquoi il les entendait et que personne d’autre ne semblait les entendre ? Parfois, il avait envie de poser ce genre de questions, de comprendre… mais ça durait rarement.

Lorsque Malcom lui fit la remarque qu’il lui ressemblait physiquement, son regard se fixa sur ce dernier, s’imbibant du physique face à lui. Il fronça les sourcils. Ça par contre, ce n’était pas l’image qu’il commençait à se faire d’elle. Surtout que si Malcom ressemblait à sa mère, il aurait dû dès le départ être confiant et ne pas chercher à lui faire du mal ou à l’ignorer. Il aurait su ! Non, ça, par contre, c’était faux.

Il secoua la tête, contrarié.

« Tu ne lui ressemble pas. Tu es pas comme elle »

Phrase complètement banale qui ne parait pas aussi ambigüe. Mais il fallait être un esprit malade comme Ayden pour qu’elle le devienne.
Celui-ci pencha légèrement la tête et acquiesça. Oui, définitivement, il n’était pas comme elle. Ce n’était pas possible.

« Ayden n’a pas de sœurs. »

Se contentait il de dire. Cette information ne l’éintéressait pas du tout.

« Pourquoi elle est partie ? »

Demandait il, revenant sur la mère. Cette question sous entendait pourquoi elle avait laissé Ayden. Mais encore une fois, dans une conversation presque normale, il n’était pas évident de comprendre la différence. Et ça ne ferait que contribuer au transfert qui s’était déjà engagé chez le jeune psychotique, avide de comprendre le départ de sa mère.
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Dim 10 Jan 2016 - 14:58
Eh... Malcolm considérait savoir mieux qu'Ayden s'il ressemblait ou non à sa mère ! Bon... si on oubliait les cheveux roux, il n'y avait pas tant de ressemblance que ça. D'abord parce que Abby Moore avait un avantage pulmonaire plus conséquent, et qu'elle était plus large que lui. De son père, Malcolm avait hérité d'une petite ossature fragile. De sa mère, une chevelure rousse, même si Abby s'entretenait mieux de ce niveau-là. Mordillant ses lèvres, sans penser une seconde ce que ses paroles créeraient dans l'esprit de son camarade, Malcolm épiait ses réactions. Parfois, il remarquait ses changements de comportement, sans pouvoir mettre le doigt dessus. Oui, il n'était pas psychologue, et devant le désastre que sa vie sociale représentait, Malcolm ne pouvait pas s'imaginer qu'Abby Moore devenait — en quelque sorte — la mère d'Ayden. Celui-ci était en train de s'approprier une partie de lui, sans que le rouquin ne puisse le soupçonner.

« Bah... si... elle est rousse, moi aussi. »

Pour Malcolm, ça suffisait comme signe d'appartenance aux mêmes gênes. Le jeune homme examinait son codétenu, le front plissé, comme s'il paraissait parfois comprendre que quelque chose n'allait clairement pas avec ce qu'Ayden pensait. Chose quelque peu sarcastique, car l'attitude d'Ayden clochait sur tous les points pour lui. Les autres diraient certainement la même chose de lui, pourtant Malcolm pensait pouvoir affirmer qu'il était déjà « un peu plus normal qu'Ayden ». Parce qu'il ne vivait pas en décalage, et qu'il avait tué toutes ces sales putes en conscience de cause. Le souci, c'était que la conversation pouvait paraître banale ; Ayden lui fit savoir qu'il n'avait pas de soeur. Malcolm répondit pour faire la conversation :

« J'en ai trois, je suis leur aîné. »

Et quel aîné ! Une chiffe molle maniaque et meurtrière. Shirley devait bien rire au fond d'elle-même de ses actes. En continuant de frotter les paumes de ses mains les unes contre les autres, en espérant faire disparaître leur moiteur, Malcolm s'interrogea sur ce que Ayden lui disait. Pourquoi était-elle partie ? Sa mère n'était pas partie, pourquoi lui posait-il une telle question ? Cette information... cette minuscule réflexion aurait pu le rendre lucide sur leur situation, lui indiquer qu'Ayden prenait possession de son histoire.

« Ma mère n'est pas partie. Elle... enfin... elle doit faire comme si je n'avais jamais existé depuis que j'ai été jugé coupable. »

Ce qui avait terrifié le plus Malcolm lors de son procès ?

Le regard de sa mère.

Abby Moore n'avait pas décroché un mot. Et lorsqu'elle avait dû s'efforcer de le faire, elle avait répondu froidement que son fils était anormal, et qu'elle ne l'avait pas élevé ainsi. Sans se plaindre en pleurant « je ne sais pas pourquoi il est devenu comme ça », elle regretta simplement de ne pas avoir avorté. Des paroles dures. Malcolm s'était attendu à une telle réaction de sa part, alors il s'était contenté de sourire vaguement, sans avoir la force de l'accuser du mal qu'elle lui avait fait. Indirectement. Et comme d'habitude, son père avait été absent du procès. Se rendant compte que tout ça le mettait mal à l'aise, Malcolm alla s'enfoncer auprès d'Ayden. Il était temps que lui aussi subisse sa curiosité !

« Et toi... elle est comment, ta mère ? »

Évidemment, il ignorait toujours que son camarade parasitait son histoire, et que s'il avait une chance de l'en exclure, il le ferait certainement.

La tête dans les épaules, Malcolm observait Ayden. Si ce n'était que par son nom, il ne ressemblait pas à l'homme dont il était amoureux. Un conflit d'ailleurs dans sa tête ; il ne pouvait pas aimer un homme, s'il avait tué toutes ces filles. Si dès le départ, Malcolm s'en était pris aux hommes, il aurait pu être en paix avec cette histoire. Bon... il avait conscience que s'il s'était attaqué à d'autres mecs, il se serait vite fait attraper. Les femmes, c'étaient des proies faciles. Faibles. Méprisantes. Avec lui.

Nerveusement, Malcolm grattait le dos de sa main. Parfois, il regardait Ayden en l'attente de réponse. Il ignorait des règles régnant dans l'esprit de son camarade, et depuis le début, il ne faisait qu'être lui-même. C'était ça le plus gros problème, Malcolm était resté lui-même depuis son enfance ; il n'avait pas évolué. Il portait toujours le même regard empreint de colère, de jalousie et de désir sur ses soeurs. Comme s'il les enviait d'avoir un vagin ; s'il était né avec ça entre les jambes, sa mère aurait peut-être pris soin de lui comme elle l'avait fait avec les trois autres. Mais non... il était un « mâle », et l'aîné.

Malcolm soupira.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Mar 26 Jan 2016 - 9:10
L’histoire de Malcom devenait sienne et peu à peu, il se l’appropriait. Les cheveux roux, le physique de la mère, sa façon de parler… Même sa façon de s’habiller prenait peu à peu forme dans sn esprit dérangé. Ce n’était pas bien difficile. L’imagination d’Ayden pouvait aller très loin, surtout si il était poussé par ses Voix et la bulle qui l’empêchait de croire que ce qu’il faisait n’était pas du tout ce qu’on attendait de lui. Mais qu’attendait-on de lui ?

De lui, il ne se posait pas réellement la question. Mais en tout cas, il savait ce qu’il attendait de Malcom ; Une réponse. Importante ! Pourquoi l’avait-elle abandonnée ? Savait elle qu’il n’était pas normal ? Qu’il serait fou ? Était-elle déjà déçue, à peine à sa naissance ? Avait-elle compris l’avenir et avait préféré partir. Pas une seule fois il n’inclue la présence de son père. Tout comme son camarade de cellule, il était absent. Mais pas pour les mêmes raisons. L’un, pour sa lâcheté et la paternalité démissionnaire, l’autre, parce qu’y penser menaçait ses fragiles barrières.

La réponse du rouquin le laissa un instant pensif, oubliant sa présence, prenant le temps de l’intégrer. Elle fait comme si il n’avait jamais existé depuis qu’il avait été jugé coupable ? Ainsi… Elle savait. A peine né, elle savait qu’il était coupable de vivre. Les voix finalement avaient raison. Il ne méritait pas de vivre. Son regard se perdit tandis que ses épaules s’abaissaient, accablé. La preuve par A + B qu’il ne devait pas être là. Son existence n’était pas normale. Sa mère l’avait compris dès le départ… Il eut un flash sur un entretien avec un psy. Un blond. Une discussion sur la normalité… Il chassa rapidement cet épisode de sa mémoire, ne se sentant pas capable de réfléchir là-dessus. Sa bulle se resserrait autour de lui et il avait l’impression d’étouffer.

A l’instar de son compagnon d’infortune, il recommença à se frotter les mains, les poignets, recommençant à se mutiler là où il avait déjà agi. Le tiraillement sur sa peau ne lui tira pas une seule grimace. Juste une façon de se maintenir en vie, dans le présent.
La question mit un peu de temps pour atteindre les pensées du jeune aliéné. Il se retourna enfin pour détailler son voisin, ne comprenant pas la raison de la question.

« Comment… Elle est… ? »

Mais ne venait il pas de réponse à la question ? Il le fixa, soudain méfiant. Cherchait il à l’endormir, l’embrouiller, le piéger ? De nouveau, l’aspect de sa paranoïa se réveillait et il se disait qu’il ne devait peut être pas discuté autant avec lui. Il cherchait des informations sur lui, sur sa mère… Son passé. Oui, ça devait être ça. Il avait été envoyé pour trouver ses faiblesses et de cette manière, il avait compris que sa mère pouvait en être une ? Il secouait vivement la tête et recula d’un mouvement, même si il était contre le mur.

« Ma mère est partie parce que je ne devais pas exister ! Et elle a raison. Elle ne fait pas partie de la vie d’Ayden, elle est juste là parce qu’elle est vivante ! Mais Ayden ne l’a connait pas et ne veut pas la connaître. Elle ne fait pas partie de la réalité d’Ayden ! »

Vite, il devait faire en sorte que ça soit clair et qu’on ne s’attarde pas sur le sujet. Il regarda autour, comme pour chercher une porte de sortie. En fait, il ne voulait soudainement plus parler avec Malcom, le regardant de nouveau comme quelqu’un qu’il fallait se méfier.
Sans avertir, il se leva et alla s’appuyer contre les barreaux, la tête entre les deux, les mains accrochées à ceux-ci. Il repartait dans sa bulle, dans son monde, coupant court à la discussion.
Revenir en haut Aller en bas
Malcolm Moore
Messages : 106
Date d'inscription : 23/10/2015
Age : 32
Localisation : Dans la laverie.

Dossiers privés
Âge du personnage: 21 ans.
Taille: 1m76
A savoir:





Malcolm Moore
Aliéné
Mar 26 Jan 2016 - 16:37
... Comment était-il supposé réagir ? Malcolm observa Ayden dire qu'il n'existait pas pour sa mère, et qu'il ne la connaissait pas. Une scène étrange se déroula par la suite, parce qu'il se trouva incapable de donner de réponses, ou de le contredire. En fait... il n'en savait strictement rien. Il fixa Ayden poser ses mains sur les barreaux, et se coller contre eux. Malcolm comprit qu'il ne faisait plus partie de son monde, mais il ne sut pas ce qu'il devait faire. Alors il se contenta de se rallonger, les bras sous la tête, il fixa le plafond. C'était quoi son problème à ce type ?

Le rouquin peinait à suivre, même si l'infirmier l'avait informé de deux ou trois choses sur eux, Malcolm ne le comprenait pas. C'était un peu le bordel dans son esprit. Il devait lui signaler qu'il était ? Le toucher ? Non... il craignait ce type. Il avait conscience que ses réactions pouvaient être excessives et incompréhensibles. Malcolm était pris aux dépourvus. Il s'était préparé à partager sa cellule avec un grand baraqué, avec un mec capable de lui broyer le bras avec une simple pichenette... mais pas avec une crevette, qui disait n'importe quoi. Enfin... Ayden avait sa logique, Malcolm avait au moins assimilé ça, seulement... il n'arrivait pas à le suivre.

Alors pour le moment, Malcolm décida de ne pas réagir. Il était nerveux à l'idée d'attirer l'attention d'Ayden, il n'avait pas envie de se battre avec lui. Certes... il était un meurtrier, il savait comment immobiliser quelqu'un et tuer, toutefois... il ne connaissait pas le passé d'Ayden, il était même incapable de voir que ce dernier associait ses souvenirs aux siens. Malcolm soupira, puis il se redressa ; il commençait à s'ennuyer. Le temps serait long jusqu'à sa mort, songea-t-il.

Malcolm se tourna sur le côté, il posa ses yeux bruns sur la silhouette d'Ayden. Il profita de l'attrait que les barreaux semblaient représenter pour lui, pour l'examiner sans se faire voir. Son corps était sacrément amoché, mais il n'était pas aussi défiguré que lui par l'acné. Il était tout petit, comme une fille. Cette pensée éveilla un sentiment bizarre en lui, il évita de s'y attarder.


« Tu vas te faire engueuler par les gardiens, si tu restes comme ça, Ayden. »

Lâcha Malcom au bout d'un moment. Le silence le pesait. Ayden était là sans être là, une présence comme pouvait l'être un chat. Il se manifestait uniquement lorsqu'il en ressentait le besoin, et le reliait alors « à sa réalité ». Malcolm se demanda s'il avait le droit de poser des questions à son sujet aux médecins, il songea qu'il devrait rendre visite à l'infirmier venu plus tôt. Qu'était-il censé faire ? Malcolm n'avait pas envie de spécialement se forcer à s'adapter à quelqu'un d'aussi étrange. Ayden ne ferait pas d'efforts pour le comprendre, ou le soutenir ; peut-être n'en avait-il pas la capacité. Malcolm se redressa encore, et il s'assit finalement sur le bord de son lit. L'ennui se faisait sentir, il se demandait combien de temps il lui restait avant de manger. Il ouvrit et ferma les poings, il se raccrochait à des souvenirs récents. Son arrivée ici du matin, sa rencontre avec le Conseiller. Peut-être pouvait-il transférer sa folie chez Ayden ? Il était tout petit, vraiment comme une fille. Fragile.

« Iris, elle est plus forte que moi aux jeux vidéos. Elle adorait jouer à Street Fighter contre moi ou Noah. »

Malcolm eut un sourire triste.

«Noah, c'est mon meilleur ami, je l'ai rencontré au lycée. T'es allé au lycée, toi, Ayden ? »

Pourquoi le silence le dérangeait autant ? Parce que le silence le poussait à penser ? Et à force de penser, Malcolm deviendrait fou. Il déprimait déjà assez comme ça, en voyant Ayden agir aussi bizarrement. Il se demandait si lui aussi allait devoir prendre un traitement contre sa folie, même s'il avait parfaitement conscience de ses actes. Il pouvait faire comme tout le monde, se fondre dans la masse ; il n'avait pas été si différent des autres, plus petits. Comme tous les adolescents, il avait maté du porno, il avait exploré les contrées sombres d'internet, mais... comme tous les pervers, il avait fini par réaliser ses fantasmes. Étrangler quelqu'un... ce n'était vraiment pas désagréable. La peau se réchauffait sous ses doigts, il sentait le sang affluer, le pouls battre, puis le corps se refroidir au fur et à mesure que l'air se couper des poumons. Les yeux se révulsaient alors, et la respiration de l'autre se calmait sous lui, un peu comme après l'orgasme.

Vraiment... étrangler une fille, c'était agréable.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Sam 30 Jan 2016 - 9:27
Le temps passait mais il n’en avait pas conscience. Dans sa bulle, il n’y avait rien qui n’existait si ce n’était lui et les voix. Plus rien autour n’avait d’importance. Ni les barreaux, ni la prison, ni l’homme qui se trouvait dans la cellule. Tout cela faisait partie d’une autre réalité à laquelle il n’avait pas accès et dont il n’avait aucune envie d’atteindre. Seule comptait la sienne, la plus importante, la plus vitale. Par réflexe, il clignait des yeux. Par réflexe, ses mains serraient les barreaux par moment. Par réflexe, il respirait. Par réflexe, il se perdait dans ses pensées, fixant le vide. Il se laissait entrainer dans le tourbillon de sa folie, de son imagination, de l’image de sa mère rouquine, qui l’avait abandonnée parce qu’il était condamné, parce qu’il était fou. Cette mère qu’il n’avait jamais connu mais qui le connaissait bien. IL avait raison. ELLES avaient raison. Il n’y avait plus rien qui le retenait dans la réalité des autres. Peut être devait-il disparaitre ? Peut être était ce la meilleure solution ? Les questions sont ciblées mais dans l’esprit d’Ayden, elles n’étaient pas aussi bien formulées. C’était plutôt un mélange de sons, d’images et de pensées qui n’arrivaient à rien de bien précis, finalement. Pour cela, il aurait fallu qu’il sache bien analyser tout ça. Ce qui n’était pas son cas.

Un son se fait entendre. Son prénom. Mais la phrase n’est pas intégrée. Il entend juste qu’on lui parle. Une petite brèche dans sa bulle qui fait que les mots l’atteignent vaguement. Peut être devrait il faire un effort pour l’entendre, le comprendre ? Ou peut être devait il rester ainsi et retourner dans son monde ? Les relations n’étaient pas pour lui.
Alors, de cette conclusion, il ne réagissait pas la première fois, décidant inconsciemment qu’il ne voulait pas répondre, qu’il ne voulait laisser personne interagir avec lui. Ce n’était pas possible pour lui, il en était incapable. A chaque fois qu’il essayait de converser avec quelqu’un, c’était une porte d’entrée à son âme. De fait, ELLES ne lui laissaient pas souvent cette opportunité. Comme si ELLES avaient peur qu’on les découvre, qu’on les agresse, qu’on les tue ! Et si on les tuait, c’était Ayden également qu’on tuait. Son délire était un lien avec la réalité. Casser son délire et on le réduisait à une enveloppe charnelle avec un tracé plat cérébral. Alors, par instinct de survie, de conservation, il évitait. Ou alors, il entrait en relation uniquement lorsque, de temps en temps, le fragile Ayden arrivait à passer outre les menaces et avertissements des voix. Mais on savait également ce que ça donnait. Gabriel avait réussi un peu… avant sa crise.

D’autres sons l’atteignent, vagues murmures. Comme un fond sonore. Rien qui ne l’atteint ou qu’il analyse. Des noms qu’il ne connait pas, dont il ne comprend pas l’intérêt de les mentionner. Pourquoi parler de noms qu’on ne connait pas ? Il n’y avait rien à dire à ce sujet… Et puis une question, terminant pas son nom. Le lycée… Son regard, fixe, devant lui, s’anime un peu, preuve qu’il a entendu. Mais tournant le dos à Malcom, ce dernier ne peut rien voir. Le lycée… Endroit où on est censé nous apporter des connaissances… il n’avait jamais été à sa place. Jamais. D’ailleurs, il n’y était pas resté bien longtemps. Ce n’était plus possible.

Ses mains relâchent les barreaux lentement, se desserrent. Il a un peu mal aux doigts mais comme tout, il n’en tient pas compte. Il va pour se retourner au moment où un déclic se fait entendre au niveau de la porte puis celle-ci commence à coulisser pour s’ouvrir. Une voix métallique se fait entendre. Repas. Il l’entend. Mais ça ne l’intéresse pas. Le jeune aliéné recule, regardant cette ouverture vers l’extérieur. Déjà, plusieurs détenus passent devant pour rejoindre le réfectoire. Des gardiens passent pour vérifier que tout le monde suit. Et pour Ayden, un infirmier est présent, pour l’y accompagner.

Finalement, Malcom ne saura pas si Ayden a été au lycée…
Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Welcome to my Nightmare
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Behind The Cell  :: Rémission :: Corbeille :: Les rps-
Sauter vers: