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Le Fil d'Arianne

Anonymous





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Dim 13 Déc 2015 - 23:04
Epuisement. Tragédie. Adieux.

Je ne m’en suis pas rendu compte. On a tant marché que cela ? J’ai comme des absences, à des moments, je ne suis plus là. J’ai la sensation de m’endormir de nouveau. Encore.  La bibliothèque. Ca n’en était pas vraiment une. Quelques livres tenaient sur des étagères un peu bancales, pas très bien rangées. Il n’y avait que très peu de fauteuils, pas beaucoup de lumière. Tans de grilles à chaque fenêtre.
Elle était étrange cette colonie. Pourquoi il n’y avait pas d’autres enfants ? J’étais le seul.
C’était si vide, et en même temps, il y avait une sorte de fracas, un boucan continuel, beaucoup des bruits.
Comme des bruits métalliques.
Comme des barreaux.
Des éclats de voix. Beaucoup de voix.
Que des voix masculines.
C’est ce que je perçois en tout cas.

J’avoue que ça me fait peur. Mais je suis avec Eliott alors je me dis que je ne risque rien. Lui, il me protègera, je le sais. Je lui fais confiance. En plus je suis son frère, et le lien du sang, c’est le plus important, c’est ce qu’il a toujours dit.
Finalement, il m’aide à m’assoir sur un grand canapé, complètement défoncé mais bien plus agréable que le sol froid et carrelé des toilettes… Assis, je sens mon corps se détendre, je suis tout engourdi. J’ai mal à la tête. Ca empire.

C’est douloureux. Mon cœur est tout serré… Je ne sais pas pourquoi. Alors je me réfugie contre mon frère à côté de moi. Oui. Là je suis bien. Et j’imagine que la douleur s’apaise, que tout va pour le mieux.
Pourtant je sens que quelque chose ne va pas, qu’on me ment… Oui, j’en suis sûr… Eliott semble me mentir… Il est sur la défensive, il est inquiet, il est sur ses gardes…Comme si papa ou maman allait arriver d’un instant à l’autre. Qu’ils allaient les gronder, les battre…Comme ils le faisaient tans de fois. Oui j’avais peur.

« Tu vas rester avec moi hein, dis Eliott….J’ai pas envie d’être tout seul… »

Craintif et apeuré, je m’accrochais à mon grand frère mais il ne disait rien, pas vraiment d’un grand secours. J’avais l’impression qu’on se cachait de quelque chose, ou de quelqu’un mais je n’osais pas poser de questions…Comme si je connaissais déjà la réponse.
Et puis parfois, quand il me regarderait, j’avais la sensation qu’il avait surtout peur de moi. Il y avait quelque chose dans son regard que je n’avais jamais vu… Ca me rendait triste.
Effrayé, tremblant…

Qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour qu’il m’abandonne ainsi ?
Qu’est-ce que je pouvais faire pour me rattraper ?

C’était méchant. Pourquoi est-ce qu’il avait ses yeux là ?
Il ne m’aimait plus alors ? C’était donc bien ça ?
Et plus je pensais, et plus j’avais mal à la tête. C’était insupportable…
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Anonymous





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Lun 28 Déc 2015 - 14:12
La bibliothèque s'était avérée être trop loin. Icare, qui pesait beaucoup, tenait à peine sur ses jambes. Eliott avait donc une charge lourde à porter dans toute la prison et il du se décider à changer de cape. La salle commune qui présentait les mêmes avantages de sécurité et d'intimité que la bibliothèque avait donc été son second et dernier choix.

Bien entendu, à leur arrivée, les regards se tournèrent tous sans exception. Higgins était gêné et ne cherchait même pas à croiser les yeux de son frère, pendu à son coup, mou et perdu, la tête penchée comme celle d'un enfant autiste de 8 ans... Dans un corps de plus de 30.

Il le déposa sans trop de délicatesse sur un pouf coincé derrière une bibliothèque et se retourna vers leur inquisiteurs.

"- Vous avez un problème?" grogna-t-il.

C'était un des avantages à faire partit du gang de la prison. Même si on ne faisait pas parti des plus costauds, les autres hésitaient clairement à s'en prendre à vous de peur de représailles. Mais Eliott comprenait très bien leur curiosité. Icare était déjà une attraction en soit alors les voire ensemble, dans une position si étrange... C'était un vrai spectacle de foire.
Il ramena d'un coup de main les cheveux de son frère en arrière, brossant ses boucles légèrement mouillées par la plongée de tout à l'heure et vérifia sa pâleur. Il allait toujours aussi mal et il était clairement encore inquiet vu les regards perdus qu'il jetait ça et là.


"- Oui bien sur que je reste... Il faut juste que tu ne bouges pas de là d'accord? Si quelqu'un te parles tu ne lui réponds pas tu sais on ne parles jamais aux inconnus"


Oui, il fallait qu'il ne parle à personne. Si quelqu'un se rendait compte de ce qu'il se passait, soit il aurait peur soit il en profiterait pour créer une émeute. Eliott avait peur de ne pouvoir le protéger et surtout pour savoir si il voudrait le protéger. Après tout, Icare ne lui inspirait que de la peur et du mépris alors pourquoi le défendrait-il? Mais il demeurait son frère et il conservait des sentiments contradictoires avec ses craintes. Icare avait ruiné sa vie... Mais Eliott n'avait pas réussit à ruiner la sienne avec son hold up... Et maintenant, il n'avait plus la force de recommencer...

En le voyant se masser le front, Eliott fronça les sourcil et lui pris sa température.

"- Tu es brulant..."

Peut-être devait-il vraiment faire quelque chose? Mettre son front glacé contre le sien? Non le contact avec son frère le rebutait et il voulait partir au plus vite... Il n'y avait finalement qu'une solution:

"- On devrait appeler le médecin Icare..." échappa-t-il en oubliant Andy.
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Anonymous





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Lun 11 Jan 2016 - 17:00
Faiblesse. Mensonge.

Mes jambes tremblaient si fort. Je ne tenais plus. Et même grand-frère ne semblait pas capable de me porter d’avantages. Est-ce que j’allais si mal ? C’est vrai que ma tête était lourde, j’avais chaud et puis soudain froid. J’avais la sensation que j’allais tomber à n’importe quel moment. C’était vraiment désagréable.
Finalement, je sentis quelques choses de bien plus confortable sous mes fesses, j’étais enfin arrivé dans un endroit plus accueillant… Et les grandes mains d’Eliott, elles étaient si douces, si agréable. Ca faisait si longtemps qu’il ne m’avait pas touché ainsi. Il me recoiffait et je ne pus m’empêcher de sourire…
Eliott était mon seul réconfort, comme un doudou, une peluche toute douce et câline à qui on confie tout.

C’était plus propre que les toilettes, plus accueillant, mais les messieurs au fond de la salle me faisaient peur. Ils nous regardaient avec des airs bizarres…Moqueurs et dangereux. C’était les surveillants, les pions ? Est-ce qu’ils avaient tous l’air aussi inquiétant ?

Mais avec Grand-frère je ne risquais rien, d’un simple mot, les autres détournèrent leur attention… Eliott était le meilleur…Il me protégeait toujours des autres. Il me disait toujours que le monde autour était dangereux, que beaucoup me voulait du mal…Plus que de bien.
Alors moi je lui faisais confiance. Oui. Totalement.

Tout va bien.

Dis le à toi-même. Dis que ce n’est rien qu’un cauchemar.

J’ai mal à la tête.

Tu penses que tout va bien ? Tu es le seul à y croire.

Cette voix. Elle est toujours moi. Il y en a plusieurs… Pourquoi ? Qui est là ? Personne.

« Oui grand- frère… On ne parle pas aux inconnus… Maman le dit toujours… Et toi aussi. »

Mes paupières sont si lourdes… J’ai si froid. Je refroidi. Je tremble.
Qu’est ce qui ne va pas avec moi ? Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Suis-je malade ? Encore ?
Maman n’est jamais là quand je suis malade. Je suis tout seul avec Eliott, c’est lui qui s’occupe de moi. Les visages ont changés…. Mais… moi j’ai toujours mal… Je suis toujours seul.
Et j’ai mal.

« Si tu es avec moi, je ne risque rien… N’est-ce pas ? »

Rien qu’un cauchemar.

Qui est là ? Le froid. La peur.
Qu’est ce qui ne va pas avec moi ?
Je suis malade. Oui.

Ce n’est pas mon corps non. C’est autre chose. C’est plus… C’est ma tête.
Elle me fait si mal.

Tout va bien.

Ce n’est qu’un cauchemar.

« Ca suffit… »


Mes yeux se ferment, de plus en plus… J’ai du mal à respirer, mon souffle est coupé. Et j’ai toujours… si mal.
Que quelqu’un m’aide. J’ai besoin d’aide.
Et puis plus rien. Le noir. Le sol est dur sur ma joue. J’entends du bruit, de l’agitation lointaine. Mon corps est si lourd. Douloureux. Je ne sens plus rien. Je n’ai plus mal.
Oui ca y’est, je peux dormir.
Tout va bien. Ce n’est pas un cauchemar…Un autre rêve.
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