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Rouge carmin & Peau brûlée

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Sam 11 Juil 2015 - 21:23
Rouge carmin & Peau brulée
Zadig Aliyev & Lihëll Nelwin
Je fis la grimace en voyant une tâche assombrir l'unique débardeur blanc qui me va. Le réveil n'était pas facile, je suis pourtant un homme qui se lève en général du bon pied, sans difficulté pour sortir du lit... enfin ça c'est quand je suis seul, car à une époque, quand tu étais là, je ne sortais jamais avant toi de sous les draps, faisant même semblant de dormir encore alors que tu savais parfaitement que ce n'était pas le cas. Mais après plusieurs nuit à mal dormir sur ses lits qui n'en ont pas l'aspect ni le confort, à rêver de toi sans jamais réussir à voir ton visage, à revoir grand-mère dans son cercueil... ma foi, celle que j'ai en toi, celle que tu m'as donné en la vie, commence à s'effriter légèrement.

J'inspire profondément et me redresse alors qu'il reste du temps avant que les grilles s'ouvrent. J'essaie de ne pas faire trop de bruit pour ne pas déranger mon colocataire, et je m'assoie sur la latrine pour soulager ma vessie qui me tire. D'ailleurs ce n'est pas la seule à me rappeler à l'ordre. Tout tire dans mon corps. Ma peau me fait mal, séche, réche, blanche et rouge suivant les endroit, je ne vais pas faire long feu à ce rythme. Mais le pire peut-être c'est cette tâche qui a un peu plus grandit alors que j'ai bougé... Sombre au centre et plus pâle sur le bord, le sang imbibe le coton de mauvais qualité et colle le tissus à la plaie qui c'est ouverte. J'ai du trop bouger cette nuit et les points de sutures ont sauté.

Je pensais que ça cicatriserait plus vite, mais j'oublie que ce n'est pas pareil sur un corps vivant, que sur un corps mort qui n'a plus de sang dans sa chair. Ca ne fait pas particulièrement mal, après avoir pris une balle je crois qu'on peut supporter bien mieux la douleur. Non ça picote à peine, c'est juste poisseux et gênant. Et je regrette déjà ce seul débardeur dans ma taille... en parlant de ça, j'enfile la combinaison taille Large et passe quelques minutes à retrousser les manches des bras et des jambes. Je pourrais porter le Small mais c'est beaucoup trop serré pour moi et je préfére être à l'aise dans trop grand, qu'engoncé dans trop petit. Et puis au fond je m'en fiche, enfin le seul truc qui m'alllait c'était ce débardeur, moi qui ait toujours fait du travail propre, ne tâchant presque jamais mes blouses, voilà comment je finissais.

En tout cas je n'avais rien sous la main pour arrêter ce massacre à part ma main que je compressais contre ma poitrine pour arrêter cette petite hémoragie. Sérieusement, j'ai besoin d'une cigarette, fumer était pas la meilleure idée dans mon état, mais rien que d'imaginer la fumée dans ma bouche et glisser le long de ma gorge avant de la souffler et de la voir disparaître... Je n'aurais pas du y penser... D'ailleurs en réfléchissant à l'heure j'allais attendre encore un moment ainsi, ce n'est pas mon genre de me faire remarquer, oui je sais avec mon look c'est dur de passer innaperçu, mais là je ne pouvais pas faire autrement. Tendant ma main libre au travers des barreaux j'attirais l'attention d'un gardien qui après une conversation à voix basse m'ouvrit pour m'amener jusqu'à l'infirmerie.

C'était fou mais il était prêt à me laisser à l'intérieur, n'ayant "rien à foutre" pour reprendre cette douce expression de mon état. Mais j'avais l'avantage d'être proche d'un homme dans cette prison, un homme qui grâce à sa présence et son nom me permit de récupérer en plus de ma sortie de cellule, une cigarette... en espérant que l'intervention irait vite pour que je puisse aller dehors me la griller comme il se doit. J'avançais sagement derrière l'homme armé, ma main de plus en plus trempé, le sang se faufilant entre les jointures. C'était étrange car même si je suis médecin légiste j'étais certain que j'aurais du cicatriser plus vite que ça. J'espèrais tomber sur un type compétent qui saurait quoi faire pour arrêter ça et parvenir à régler le problème.

Une fois dans l'infirmerie bien silencieuse, le garde me demanda d'attendre dans l'entrée et je n'hésitais pas à aller m'asseoir par terre contre un mur. Il y avait pourtant deux chaises, mais j'étais bien mieux au sol. Ma tête tournait légèrement, je n'aurais pas du perdre autant de sang pour en arriver là... sûrement que mes autres soucis entraient en jeux. Les carences allimentaires étaient mon dada, la nourriture ce n'est pas trop mon truc. Tu avais toujours du mal à me faire avaler quelque chose mais tu aimais tellement me voir manger que pour toi je faisais des efforts. Le seul truc qui me manque peut-être se sont ces énormes coupes de glace avec des morceaux de cheesecake, des fruits, de la meringue et de la chantilly sans oublier le coulis de chocolat chaud dessus que tu m'avais concocté la première nuit.

Sans contexte, mon débardeur allait finir à la poubelle...




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Sam 11 Juil 2015 - 23:39
Il était encore tôt, Zadig venait à peine de finir son café que déjà on lui avait apporté un nouveau détenu. Un mec lambda, qui avait mal à l'estomac. Il avait gerbé peu de temps auparavant et, oui, ça Zadig aurait pu le deviner rien qu'à l'odeur qui le laissa pourtant de marbre. Un cacheton, de l'eau, un peu de repérage et il devrait aller mieux. A vrai dire, plus Zadig travaillait ici et plus il se demandait s'il était toujours chirurgien tant au final il s'occupait plus des entretiens médicaux que de la partie en bloc opératoire. Enfin, il était mauvaise langue car il fallait tout de même admettre que beaucoup de détenus avaient le sang chaud. Dieu merci nombre d'entre eux n'avaient besoin que de peu d'encouragement pour s'ouvrir quelque chose et finir sur sa table. Et là résidait tout le fun pour lui, enfin il allait pouvoir entrer dans le vif du sujet, dans sa matière, ehehehe...

Du moins, son fantasme médical s'arrêta à là alors qu'il aperçut un gardien se presser jusqu'à son « cabinet médical » habituel où il était en train de traiter le détenu nauséeux. Il était venu pour lui, okay, il lui avait même laissé un patient digne de ce nom à l'infirmerie. « Tu verras, avait commencé le gardien, il est comme tu les aimes, saignants à point ». Et il n'en fallut pas plus à Zadig pour se rendre à l'infirmerie. Des points de suture qui avaient lâché, hum ? Normalement il devrait y avoir là-bas le matos nécessaire pour l'opérer sur place.

Une fois la porte franchie, seul, Zadig examina le lieu et chercha son patient du moment. Normalement on s'asseyait sur les chaises, même en étant schizophrène, pas par terre. Sauf si on était un chien. Ou un chat. Zadig aimait les deux. Il observa un instant le détenu mal en point. Il ne voyait pas encore clairement l'étendue de la tâche de sang à cause de sa position, alors il inspira et prit la parole.

- Debout. Ça va être compliqué de te recoudre par terre. Viens t'asseoir sur le lit.

Déjà ça, ensuite il aviserait et examinerait l'ampleur des dégâts. Il était prêt à l'aider si besoin est, mais seulement si besoin était. C'est que le chirurgien ne prendrait pas encore le risque de se rapprocher d'un détenu dont il voyait si peu de choses. Une lame était si rapidement sortie... Et le chirurgien était sûr que plus d'un détenu rêverait de le planter, là, comme ça. Juste pour le plaisir. Par vengeance. Pour purifier la Terre de l'abomination qu'il était.
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Dim 12 Juil 2015 - 0:33
Rouge carmin & Peau brulée
Zadig Aliyev  & Lihëll Nelwin
Je ne sursautais pas mais j'eus un temps d'égarement et d'hésitation. La voix me semblait proche et loin en même temps et je comprenait en forçant pour ouvrir les yeux que je mettais assoupi. J'allais pourtant très bien quelques temps avant, combien de minutes c'étaient écoulées ? Oubliant ma main et par automatisme je posais la droite avec laquelle je pressais ma poitrine pour me relever. Mais la force que je mis dans ce geste ne changea rien au résultat. Pleine de sang elle dérapa sur le lino lisse et froid me faisant perdre le peu d'équilibre que jamais et tomber en m'allongeant sur le côté.

Pas à dire j'avais plus que des points qui avaient sauté... qu'est-ce qu'avait trafiqué ces connards de docteur ? En même temps à peine l'oppération terminée, le temps que je puisse avoir assez de force pour tenir sur mes deux jambes, ils m'avaient envoyé en taule. Mon procès n'aurait lieux que dans quelques mois avec la mafia qui mettait son nez dans l'affaire il n'y avait pas de doute que le temps de me remettre était favorable. Mais c'était sans compter la compétences de ces hommes qui certes m'avait sauvé mais pour combien de temps ? Avait-il mis une bombe à retardement dans ma poitrine ?

Je papillonais du regard pour le poser sur cet homme grand et en blouse qui se tenait à quelques mètres de moi. Croyait-il que j'avais la peste ? Peu importe, de toute façon il allait devoir se salir les mains pour m'aider ou sinon me laisser crever là. C'était bien la peine d'avoir réussi à me maintenir en vie la première fois. Au moins je te rejoindrais peu importe ou tu es, je sais que rien que cette idée te déplait mais ce n'est pas de ma faute, je n'ai rien fait pour vouloir tout ça, je voulais juste être avec toi. Je fermais les yeux, je ne voulais pas dormir mais j'avais besoin de me reprendre, pour toi.

Alors que j'inspirais profondément là ça me fit mal et mon visage se contracta sous la douleur lancinante qui me traversa. Je ne suis pas du genre à cacher ma douleur et un faible son sortit de mes lèvres. J'ouvrais les yeux car cette fois il fallait faire quelque chose et la seule personne qui pouvait m'aider était à côté. Il fallait que je le lui dise, sinon je sentais qu'il n'approcherait pas, pensant surement que je feins ma douleur.

- Je ne vais pas réussir à... me relever seul... ça fait mal...

Oui bon ce n'était pas vraiment mieux, je disais juste à voix haute ce qu'il pouvait déjà voir mais je n'allais pas me rouler par terre en pleurant non plus. J'avais mal et je n'avais pas la force de me lever, ni plus, ni moins.




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Dim 12 Juil 2015 - 13:30
La peste. Cet homme avait la peste comme tous les hommes de cette prison. C'était le lieu qui empestait. Lui n'avait pas la peste mais il avait eu droit au traitement réservé aux plus grands malades de l'époque. Mais peu importe, pour le moment, il avait un patient à traiter et il n'appréciait guère qu'on le lui apporte comme un vulgaire colis sans suivi. Il était chirurgien, pas videur de boîte de nuit, est-ce qu'il avait sérieusement la corpulence nécessaire pour trimbaler un détenu d'un bout de la pièce à l'autre à la force de ses seuls bras ? Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait installé une brouette ici. Il devrait peut être organiser une réunion avec les autres membres du corps médical de l'établissement pour voter l'idée à l'occasion... Un détenu vous indispose en rependant son sang un peu partout ? Eh bien foutez le dans la brouette !

Mais revenons en à notre petit mouton à moitié rasé. Il n'allait pas réussir à se lever seul, très bien. Zadig n'attendit pas plus pour se rapprocher de lui et passer le bras du détenu par dessus ses épaules. A la une, hop là. Ille maintint fermement le temps de se redresser, jetant un œil à son ventre en même temps.

- Ça a l'air profond... Pas sûr que tu puisses rester conscient encore longtemps.

Aïe. Rien qu'à voir, ça avait un côté répugnant que Zadig appréciait. Il inspira, conduisant l'original jusqu'au lit sur lequel il le déposa soigneusement. Le repérage était fait, ils allaient pouvoir commencer les préliminaires aux choses sérieuses. Le chirurgien commença à défaire la combinaison du détenu.

- Quelle idée de t'emmitoufler comme si on était au Canada alors que j'ai besoin que tu sois très peu vêtu pour m'occuper de toi.

Franchement. Il lui parlait, histoire de le garder avec lui. Voilà... Il releva son débardeur, pauvre textile, il allait finir à la poubelle sans l'ombre d'un doute. Prends ça Made in China. Et l'aida à le retirer pour mieux voir ce qui ennuyait vraiment le détenu. Zadig nettoya le sang avec quelques cotons, restant de marbre.

- Qu'est-ce que tu t'es pris, une balle ? Combien de temps depuis qu'on t'a posé ces fils ?

Il n'allait pas regarder dedans pour voir la profondeur mais vu la gueule de la bête, sa plaie avait commencé à cicatriser depuis un moment. Bon... Ça irait bien. Il allait anesthésier la zone pour pouvoir le trifouiller en paix.

- Je vais te faire une piqûre.
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Dim 12 Juil 2015 - 21:01
Rouge carmin & Peau brulée
Zadig Aliyev  & Lihëll Nelwin
L'idée de perdre connaissance ne m'enchantait guère. J'avais perdu pas mal de sang mais il en fallait au moins deux litres pour que je commence réellement à tourner de l'oeil. Mais le fait d'être en prison, de mal manger, de mal dormir et toutes les autres contraintes n'étaient pas favorable pour me permettre d'avoir une santé de fer. Ainsi il était normal que je me sente faible même si l'idée m'agacé un peu. Enfin c'était ainsi, j'irais mieux dans une heure quand l'homme encapuchonné se sera occupé de moi. Etrange d'ailleurs qu'il porte une capuche et alors qu'il se penchait vers moi pour m'aider à me redresser je pu voir son visage dans l'ombre.

Hmm... je comprenais et en même temps je trouvais ridicule de porter une capuche, on est comme on est, ce que pense les autres n'ont pas d'importance. J'avais toujours eu cette mentalité depuis très jeune, avec mon look particulier il était important de se préserver et de se foutre royalement du quand dira t-on. Mais je pouvais comprendre, car au fond il n'avait pas choisi d'être ainsi et subir en plus de son aspect physique, le regard des autres devait être pesant. En tout cas moi ça ne m'aurait pas dérangé, au contraire, ça donne une particularité à la personne, une distinction et ça m'intriguait de savoir quel caractère ce corps renfermé. A première vu c'était le mec qui râle pas mal, la situation s'y prêtait en même temps...

- Je me suis dit qu'avec un peu de chance... ils me donneraient une nouvelle combi à ma taille... si celle-ci était foutue !

Il gronda quand il se retrouva à la verticale, la peau tendue tira sur sa plaie et il sentit bien cette fois le sang dégouliner sur son ventre... sérieux comment on pouvait être chirurgien, c'est tellement embêtant de s'occuper d'une personne vivante. Ça fait du bruit, ça suinte de partout, c'est douillet et j'en passe. Un mort au moins il vous laisse tranquille, vous pouvez prendre tout votre temps pour vous en occuper, vous pouvez lui parler il sera toujours d'accord avec vous, c'est reposant !

- Arg...

Petit soupire en me retrouvant de nouveau allongé, mais c'était bien plus confortable que le lino. Je me détend enfin et regarde la plaie béante, à ce que j'en vois plus que les points qui ont sauté c'est qu'ils étaient trop espacés et que mon corps a eu du mal à cicatriser en surface. Je regarde le chirurgien, dont je ne connais pas encore le nom.

- Vous devez avoir un dossier de suivi de tous les détenus non ? Je m'appelle Lihëll Nelwin et oui c'est une blessure par balle... une semaine environ, le plus urgent c'était de me mettre en cage plutôt que d'attendre que je me rétablisse.

Et puis quand on connaît les hôpitaux américain... ils vous foutent à la porte très rapidement sans parler du fait qu'il n'y a pas de couverture santé. Lihëll l'avait eu à une époque quand il pratiquait mais en tant que "criminel" maintenant il n'avait droit à rien à part d'être en cage. C'était pas parfait mais tant qu'il avait un crayon et du papier il pouvait s'évader bien loin de tout ce qui l'entoure. Il le fixa et regarda ce qu'il prenait pour lui faire sa piqûre.

- Anesthésie locale, je dis pas non... j'ai hâte de voir vos points de couture, votre aiguille courbe est plus fine que celle que j'utilisais, la peau vivante est bien plus souple en même temps.



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Lun 13 Juil 2015 - 18:02
Certains derrière les barreaux se découvraient une véritable passion insoupçonnée pour la culture du corps, son entretien. D'autres se laissaient mourir dans un coin, si possible près des chiottes qui fuyaient. Et lui regardait les deux espèces cohabiter avec d'autres. Concernant sa capuche, alors là, le sujet lui passait tout autant au dessus de la tête. Il avait besoin d'elle, on comprenait ou non, il n'en avait que faire. Il n'avait pas choisi de ressembler à un monstre lui, à un extra-terrestre, à une chose inhumaine. Puis si à cause de sa sale gueule quelqu'un était déstabilisé et avait un accident sur la route, ça serait pour sa pomme à tous les coups. Autant vivre tranquillement et faire en sorte d'éviter ce genre de situations emmerdantes. Après... Ce n'était effectivement pas lui le plus dérangé par son physique devenu ingrat, on pouvait même dire qu'il avait plutôt bien appris à vivre avec. Zadig finit par sourire doucement à la remarque du détenu concernant sa combinaison.

- Comment ça se fait que tu n'as pas eu d'uniforme à ta taille ? Ils manquent tant que ça de professionnalisme chez les gardiens ? Ou alors ils ont fait au pif.

Ce qui ne serait guère étonnant. Il imaginait bien la scène, le gardien qui pose le regard sur demi crâne rasé, qui jauge sa taille, qui pose le regard sur les combinaisons, qui jauge leur taille, et qui choisit à l'instinct. Advienne que pourra après tout, si c'était trop grand, il pourrait toujours se faire des ourlets, si c'était trop petit, tout le monde en profiterait pour reluquer ses petits mollets. Enfin, il laissa Lihëll - puisqu'il s'appelait ainsi - s'installer à sa guise le temps qu'il aille chercher son matériel et ne le fasse rouler jusqu'au lit du patient.

- Enchanté Lihëll, je suis le Dr Aliyev. Mais tu peux m'appeler Zadig. Ou Auschwitz ou la Dame Blanche, apparemment ce sont mes sobriquets les plus répandus, commença-t-il en un fin sourire amusé. J'ai un dossier de suivi de tous les détenus oui, mais je préfère lire des romans à l'eau de rose, c'est moins glauque.

Là par contre, Zadig retrouva sa neutralité habituelle. Difficile de dire s'il plaisantait ou s'il disait vrai, toujours était il qu'il prit en compte les précisions de Lihëll. En vrai, il aurait lu son dossier s'il avait été prévenu plus à l'avance mais là... Il devait faire avec ce qu'il avait sous la main et les propos du gardien en plus de ceux du détenu concerné. Professionnalisme, toujours. Même si les moyens du bord avaient plus tendance à vouloir faire saboter son opération. Il observa son visage un instant, avant de lui faire une première injection près de la plaie. il fallait attendre un peu mais l'anesthésie viendrait rapidement. En attendant, Zadig prépara le matériel de couture, ce qu'il pouvait aimer ça...

- Laisse moi deviner, tu t'es retrouvé ici pour t'être un peu trop penché au dessus de tes cadavres, hum ?

Lihëll, prince de la Défunte aux bois dormant. On pouvait reconnaître une certaine tonalité taquine dans les propos du chirurgien qui tâtonna la peau de son patient, c'est pas ça qui le choquerait non plus. Pouic pouic.

- Tu ressens quelque chose quand je te touche là ?
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Mar 14 Juil 2015 - 11:43
Rouge carmin & Peau brulée
Zadig Aliyev  & Lihëll Nelwin
Ce n'était absolument pas agréable de se retrouver de ce côté là de la table d'opération... L'afflux de sang manquant dans mon corps me donnait des fourmis dans les membres, au bout des doigts, dans les pieds. Je savais que je ne ferais rien en particulier, le mieux était de s'en remettre au médecin, mais au fond ça me titillait de rester allongé sans rien faire. Moi aussi je m'étais tenu là à une époque, peut-être pas face à des vivants mais je pratiquais une profession très noble à mon sens qui n'avait rien à envier aux médecins. Mon regard se posa sur le plateau avec les outils et pour la première fois j'eu des regrets. Je sus que c'était ça car ma poitrine se serra, rien à voir avec ma plaie, et qu'en moi un vide pesait aussi lourd qu'un rocher, ce vide qui autre fois avait été comblé par le plaisir de ma profession.

J'avais encore du mal à prendre du recul sur tout ce qu'il m'était arrivé, mais à chaque fois que j'y pensais ce qui me saute le plus aux yeux c'était la vitesse à laquelle je m'étais perdu. J'avais vu des corps, lu leur histoire et compris qu'ils étaient allés aussi loin pour une chose si idiote... l'amour. Je savais que ce n'était pas dans ma nature de me donner la mort pour ça, pourtant j'étais allé un peu trop loin pour au final me retrouver avec une balle me traversant la poitrine à quelques millimétre du coeur et plonger pendant treize années en prison. Mais rien que de penser à continuer sagement mon métier me faisait monter la bile. Au final on réduit les choix et les possibilités qui s'offrent à nous. J'ai honte de moi, de ce que j'ai fait, de ce que tu as vu de moi depuis là où tu es. Maintenant je sais que je dois me racheter et blanchir les horreurs qui ont noircies mon coeur pour que tu puisses de nouveaux l'aimer.

- Ils manquent surtout de taille Médium, c'est la plus demandé... ils m'en fourniront quand ils en auront...

Malgré que j'étais dans mes pensées je ne faisais pas abstraction complète de ce qui m'entourait. Ca m'arrivait souvent, surtout quand je dessinais. J'avais beau être concentré sur ma tâhe, je n'en oubliais pas mon environnement le prenant entièrement en compte. Ou encore quand je ferme les yeux, je ne vois pas mais je sens et ressent ce qu'il se passe autour de moi. C'est intéressant de voir comment les gens se comportent alors qu'ils ne savent pas qu'ils sont observés. Ils sont différents, ils sont simples et naturels, c'est plus percutant. En tout cas je posais mon regard sur l'homme au dessus de moi et laissé mon regard le fixer sans détour avec un certain intérêt. Cela me permettait de penser à autre chose que ce qu'il était en train de me faire.

- Zadig... C'est la première fois que je rencontre un Zadig... je sais qu'on ne dirait pas que je suis très sociable, mais j'ai rencontré bon nombre de morts dans ma vie... ils sont aussi nombreux que les êtres humains...

Ce ne fut pas étonnant que cet homme pense que j'avais tué des gens, et que je m'étais amusé avec leur cadavres... toutes mes pensées se tournèrent vers Curtis, un jeune homme qui avait bien de la ressource avec les morts. Mais je comprenais que le docteur nous mette tous dans le même panier, ici 97% des détenus ont tué au moins une personne. Dois-je être fier de ne pas en faire partie, où est-ce que cela signifie que mon crime est bien pire que le plus commun ? Je ne peux pas me juger moi même mais pour les hautes instances mon acte représente treize années d'enfermement et je n'arrivais pas à savoir si c'était long ou court, tout dépendait de comment je vivrais ces années sûrement.

- Mauvaise réponse, je me suis trop penché sur les vivants... je respecte trop les morts pour leurs faire quoi que ce soit...

Je respirais profondément comme pour me donner la force de résister à la piqûre. Je ne suis pas très hôpital et médecin, dès que j'avais un soucis c'est toi qui t'occupais de moi, avec amour et patience. Je sais que j'ai des tatouages de partout, et des piercings... mais ce n'est pas dans la même optique, dans le même état d'esprit que de se prendre une aiguille dans le corps qui vous injecte un produit...

- Je ne sens rien, vous pouvez y aller...



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Lun 20 Juil 2015 - 17:45
Agréable ou pas, c'était sur cette table, ce lit, qu'on avait la vie sauvée ou qu'on mourrait. Pas le choix, la vie de Lihëll ne tenait plus de sa responsabilité une fois du côté du patient. Du cobaye. Il devait s'en remettre à une autre entité du corps médicale. Quoi qu'il ait pu être par le passé l'apprenti-taxidermiste, il ne l'était plus aujourd'hui. Il pouvait seulement faire en sorte de retrouver de sa superbe, se trouver une nouvelle raison de vivre autrement, se démerder pour être heureux avec ce qui lui restait à présent. Plus de M... Plus de juste milieu donc, hum ? L'idée donnait envie à Zadig de sourire pour lui-même. Après, le fait que le détenu le fixe ne le dérangeait pas plus que ça, si ça pouvait l'occuper, tant mieux pour lui, il n'arrivait plus à s'en offusquer et ce depuis longtemps déjà.

- Eh bien bravo, voilà ta première fois avec un Zadig, commença-t-il amusé avant de reprendre plus sérieusement. Et comment vois-tu les morts ? Pour moi, ils sont un échec. Si mon patient meurt, je ne peux plus rien y faire.

Mais parfois ça valait mieux, on mettait un terme à certaines parties volontairement après tout. Un grand brûlé, pire que lui, mourrait à la suite de ses dégâts et autres dommages pendant l'opération. Il n'y avait rien à y faire. L'échec était prononcé pour lui en même temps que l'heure du décès. Le tableau d'un chirurgien n'était pas bien différent de celui d'un boxer : défaites, nuls et victoires. Soit une opération réussissait, soit elle n'atteignait pas les attentes escomptées, soit on perdait. On perdait son patient. Fin de partie.

Mais ça, c'était pour les morts. Du côté des vivants, et plus spécifiquement des détenus, oui, Zadig aimait les mettre tous dans un même sac. Ils étaient tous les mêmes jusqu'à preuve du contraire, et bien évidemment, c'était à eux de leur apporter la preuve qu'ils sortaient du lot, Zadig ne les aiderait jamais en ce sens. Qu'ils se démerdent, ça faisait partie de l'apprentissage de la vie, ils étaient suffisamment grands pour se débrouiller par eux-mêmes. Ce détenu-là au moins évitait la case « déviance » avec ses propos. Une bonne chose pour lui, pour la société.

- Je vois. Les vivants ont le pouvoir de tourmenter, les morts aussi si on les laisse faire encore une fois.

Zadig inspira, le regard vide. Certains étaient hantés par le souvenir d'un proche défunt. Qu'est-ce qui les empêchait d'être heureux même sans eux ? Ils s'enferraient dans un malheur qu'ils s'étaient eux mêmes crée, ils devenaient plus fautifs de ce fait que leur propre bourreau. Enfin, quand il eut le feu vert de Lihëll, il commença son opération sans attendre, retirant les fils qui avaient sauté avec minutie. Précision, efficacité, il avait le temps pour le soulager comme il le fallait. Là... Ehe, délicieuse chair ensanglantée... Il allait nettoyer, stériliser, et la recoudre, maintenant. Petit à petit, il piqua sa chair, resserrant bientôt ses fibres le plus solidement possible. Pour sûr ses fils ne sauteraient pas aussi facilement.

- Quel gland t'a posé ces fils, franchement...

Pas qu'il voulait de réponse mais ce crétin faisait honte à la profession.
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Mar 28 Juil 2015 - 13:20
Rouge carmin & Peau brulée
Zadig Aliyev  & Lihëll Nelwin
Je ne peux mentir sur le fait que l'anesthésie locale était une bonne chose. Je me sentais fatigué et je n'avais plus l'âme à le regarder travailler. Il m'avait assez bien prouvé qu'il savait ce qu'il faisait, autant se laisser faire et essayer de penser à autre chose. Rien qu'à cette idée, tu t’immisças en moi, me faisant signe que toi tu serais toujours là pour combler le vide de mon esprit. Je fermais les yeux sans émettre un soupire. J'aime penser à toi, oui vraiment, mais dès fois cela me pèse un petit peu. Ne voulais-tu pas que je vive et que je passe à autre chose ? Il est certain que c'est ce que toi tu désires, mais que moi je ne supporte pas.

Alors est-ce moi même qui me fait penser à toi sans arrêt comme pour ne jamais perdre le cordon qui me lie à toi. En seras-tu un jour lassé et m'abandonneras-tu pour que je ne puisse plus me souvenir de toi ? Déjà que je ne peux plus voir ton visage, ni l'imaginer, ni le dessiner... est-ce que tout ce qu'il me reste de toi va disparaître de la même manière ? Je baissais les yeux malgré moi vers la plaie et comme un désir fou j'imaginais cette main plonger dedans et m'arracher le coeur. Au moins j'en aurais finit avec tout ça, je pourrais passer à autre chose, dans un repos éternel. Je fermais les yeux, comprenant que ma tête me faisait défaut... C'était encore récent, ta supplique ne remontait qu'à quelques semaines, cette nuit où l'on m'a tiré dessus, ou j'ai perdu ton coeur...

Je respire profondément, l'odeur lourde du sang se mélangeant à celui du désinfectant m'emplie les narines et j'espère en avoir bientôt terminé. J'écoute ce que le chirurgien me dit, je sais qu'il faut que je me force à parler, à discuter, à apprendre... mais quand tu es là en moi à quoi bon ? je n'ai pas besoin de tout ça.

- Comme des humains silencieux et paisibles...

S'il savait à quel point tu me tourmentes, mais je ne vais pas me plaindre, si tu ne le faisais pas je crois que je deviendrais fou. Si je continue c'est pour toi, pour qu'on puisse un jour se retrouver et que tu sois fier de moi... En attendant, je reste là sans bouger, laissant ce Zadig faire son travail et vu sa remarque il est du genre à aimer le travail bien fait. Moi aussi, mais bon si c'est sur moi peu importe.

- Je crois que je vais m'assoupir... réveillez moi... quand vous aurez terminé...

Et sur ces mots, mon corps perdit la tenue qu'il avait grâce à l’éveil et je m’endormais aussi vite que je l'avais annoncé. Mes membres eurent quelques spasmes, mes mains, mes jambes, comme des légères ondes de chocs. Et toi ça te faisait rire à chaque fois, pourtant tu me serrais simplement un peu plus fort entre tes bras.



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Dim 9 Aoû 2015 - 19:21
Si Zadig avait pu lire les pensées de son actuel patient... Eh bien, il aurait coupé court à ce don de télépathie pour aller manger son pop corn ailleurs, en silence. Le pathos, il avait déjà assez à faire avec son propre cas, et il avait horreur de ce fait personnel. Qu'est-ce qui se passerait pour lui si Anna mourrait demain ? Il se sentait tellement neutre face à cette pensée, presque... Soulagé même. Si c'était Mathéo qui mourrait demain, là il serait en colère. Il ruminerait, il préférerait même le voir mourir entre ses mains, de ses propres mains, plutôt que de laisser le sort en décider autrement, il ne savait où loin de lui.

Des humains silencieux et paisibles. Ouais, oui même, les macchabées étaient effectivement paisibles. Le souci, c'était leurs familles après qui elles étaient particulièrement bruyantes et théâtrales. Ils avaient de la peine, ils devaient la faire sortir tout de suite. Zadig pouvait imaginer à défaut de comprendre.Il avait juste fait ce qu'il avait pu avec les autres infirmiers.

- ...

Rapide. Zadig eut à peine le temps de détourner le regard de sa plaie en pleine soudure que Lihëll s'assoupit de suite. La nuit avait dû être forte mauvaise pour lui, puis la perte de sang... Il avait bien tenu jusque-là, il méritait un peu de repos. Le chirurgien soupira doucement avant de continuer son tissage, plantant encore et encore l'aiguille dans la chair, prenant toujours son temps. Il avait l'habitude, il avait le temps, il ne s'occuperait de personne d'autre jusqu'à ce qu'il ait terminé son labeur.

Et voilà. Une demi-heure, une heure peut être, Zadig n'avait pas fait attention à l'heure de démarrage. Il recula d'un pas, s'essuyant les mains avant de nettoyer et de ranger ses outils précautionneusement. Maquilleur de morts hein... Est-ce que ce qu'il voyait là, actuellement, ressemblait à ce que Lihëll pouvait voir le reste du temps ? Zadig n'avait fait que le rendre plus présentable en le recousant après tout, ça pouvait y ressembler.

- ...

Le regard vide, il réajusta une mèche du brun, histoire de la rendre plus esthétiquement correcte. Ouais, là c'était du maquillage. il sourit un instant, amusé, avant de reprendre son expression habituelle, secouant doucement l'épaule de son patient, toujours avec une certaine prudence.

- C'est fini la Belle au bois dormant. L'atelier couture est terminé.
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Dim 30 Aoû 2015 - 19:24
Rouge carmin & Peau brulée
Zadig Aliyev  & Lihëll Nelwin

Je rêvais  de sang et de peau brulée... des choses que j'avais vu il y a longtemps et à l'instant. C'était des souvenirs qui avaient ce voile grisâtre preuve qu'ils étaient passés depuis bien longtemps et pourtant... les couleurs étaient vives. Mon esprit superposé ce que je venais de voir à de vielles images, s'en était saisissant, d'un réalisme à couper le souffle... mais cela ne restait qu'un rêve. Je savais où j'étais, qui j'étais, ce que je faisais et pourtant je ne voyais que le rouge carmin du sang tâchant mes mains et la texture de la peau brûlait sous la pulpe de mes doigts.

Je n'étais pas dégoûté, je n'étais pas mal... bien au contraire je me sentais bien plus vivant que je ne l'aurais été éveillé. La vie n'est pas une chose que l'on peut saisir, ce n'est qu'une essence que l'on peut percevoir que dans la mort. Le sommeil n'est-il pas une forme de mort en soit ? Je suis mort et vivant à la fois, un mélange étrange mais tellement plus juste. Nous humains sommes sur un fil, dans un entre deux qui oscille entre la porte de la vie et celle de la mort. Nous nageons en plein vide et c'est seulement une fois que l'on se comprend que nous savons quelle porte on a traversé. L'une ou l'autre cela m'a toujours été égal, jusqu'à ce que tu prennes place à mes côtés.

Et aujourd'hui encore alors que tu as passé une porte, tu me pousses vers l'autre... n'est-ce pas cruel ? Alors que le rouge s'étend jusqu'à moi, que la sensation de la mort sur ma peau se transforme, je me sens tirer bien loin de ces songes pour revenir à ma réalité. Si seulement ça avait été toi qui me tirait du sommeil, la vie aurait été moins douloureuse que la mort. J'ouvrais mes yeux pour voir cette mort penchée sur moi, je sentais les sensations s'échapper du bout de mes doigts, et j'avais l'impression d'en être démuni. Je ne veux pas les perdre, je veux les retrouver, tout de suite... et je savais que replonger des les méandres du sommeil me feraient voguer vers d'autres songes, alors que c'était celui-là et pas un autre que je cherche à retrouver.

Alors je tendis la main, mon regard voyait cette mort et voulait s'en saisir, un besoin qui animait mon être, faisant pousser une force dans mon bras, de mon épaule au bout de mes doigts et je me sentit bien, je me sentis soulagé qu'une fois le contact établi et la sensation retrouvée. Sentir cette peau morte, cette peau brûlée, c'était comme une douche froide qui saisit le corps en pleine canicule. C'est froid, mais c'est bon, cela soulage, ça détend, et même le frisson qui me parcours n'est que la preuve irréfutable qu'il faut que je baisse la température, jusqu'à ce que le froid face rougir ma peau, me brûle la chair par son mordant.

Alors pas seulement le bout de mes doigts se posèrent mais ma main entière se plaqua contre sa mâchoire, descendant doucement le long de son cou, effleurant les clavicules saillantes. Cette texture si particulière et reconnaissable, cette chair qui avait fondue puis figée dans le temps, elle était envoutante. Les dernières traces du sommeil se dissipèrent quand j'ouvris de nouveau mes yeux pour les plonger dans les siens. Sans demander je m'étais permis de prendre, c'était déplacé mais mon besoin était trop grand pour que je prenne le temps de parler, les actes valent bien plus que des mots, l’interprétation est libre à chacun, j'attendais d'apprendre la sienne sans retirer ma main.





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Jeu 3 Sep 2015 - 20:47
On ne peut jamais saisir la vie, non. Mais on peut y mettre un terme en revanche, pour soi ou pour quelqu'un d'autre. Le sommeil n'avait rien à voir avec ça si ce n'était l'apparence pour les plus chanceux, c'était plutôt une mise en veille, un état inconscient sans lequel Zadig ne pourrait pas travailler correctement. La mort pour soi, c'était un état dont on ne devait pas se préoccuper puisqu'il n'était pas encore présent. Autant dire qu'elle n'avait aucune importance réelle, concrète. On pouvait juste s'amuser à supposer qu'on allait mourir de telle ou telle façon, d'une crise cardiaque en plein orgasme avec une pute bas de gamme. A quoi bon ? On pouvait toujours prendre le risque, mais dans la réalité, si on mourrait à cause d'une poutre tombée par inadvertance sur le coin de la gueule, on n'aurait pas l'air con après. C'était donc inutile pour Zadig. Il ne s'efforçait pas à maintenir en vie des trous du cul pour les voir ensuite se poser ce genre de question. Heureusement, pour pas mal d'entre eux, l'opération, la mise en danger conséquente, avait pour tendance par la suite à leur donner ou redonner goût en la vie. Peut être que ça serait pareil pour celui-là mais ça n'avait pas d'importance non plus, puisque là, tout de suite, la réponse n'était pas présente. Ils verraient plus tard, quand ils y seraient.

- ...

Mais bon. Si ses patients avaient des actes de somnambulisme maintenant, Zadig n'y pouvait rien non plus. Il n'en allait plus de son ressort. Il fut légèrement surpris par le toucher du détenu, ça devait être étrange pour lui non ? La chair des morts était bien différente de la sienne vivante mais plus endommagée encore. Sa chair avait brûlé. Il avait fini par accepter la nouvelle apparence hideuse de celle-ci, c'était devenu son vrai lui, tant pis pour l’œil candide et puritain d'autrui, au moins avait-il le mérite de leur montrer une image moins commune du commun des mortels ébréché.

Dans tous les cas, il ne sentit aucune menace par rapport à ce geste. Touche moi, I don't care. Même si, quand la paume du détenu vient entièrement se plaquer à sa mâchoire, son sentiment d'étrangeté grandit. Sa main descendit, comme une caresse, Zadig commença à sentir une pique de stress malvenue. Il était résolument calme, mais il était stressé par le fait d'être touché inconsciemment, par quelqu'un à qui il n'avait pas donné cette autorisation particulière. Et enfin, la Belle au bois dormant finit par rouvrir ses lourdes paupières. Il attendait, Lihëll était en train de reprendre ses esprits, il reprenait connaissance.

- ... Attouchement à connotation sexuelle sur membre du personnel.

C'est tout ce que Zadig lui répondit, l'air sérieux comme tout, avant d'afficher un petit sourire en coin, narquois. Pour une fois que c'était en ce sens là... Quoi que... Ce n'était pas la première fois qu'on le touchait en dépit de sa bonne volonté.

[No problem ♥]
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Dim 6 Sep 2015 - 12:23
Rouge carmin & Peau brulée
Zadig Aliyev & Lihëll Nelwin

Et cela me fit sourire car c'était tout à fait le genre d'interprétation qui n'allait pas avec ma personnalité. Je ne suis pas du genre à toucher les gens dans un but sexuel. Ancien médecin légiste, je touche les corps dans un esprit médicale, dans un besoin de sentir la vie ou la mort chez autrui... ce qui a attrait à l'intimité ne vient pas de moi en général sauf si c'est toi. Mais là encore je n'ai jamais osé faire le premier pas même si ta présence à mes côtés me faisait perdre la raison. Je bouillonnais à chaque fois que tu m'effleurais et je rêvais que tu me prennes avec force dans tes bras. Puis avec le temps j'ai appris à moi aussi aller vers toi et assouvir moi-même mes désirs et mes exigences sachant qu'au fond tu attendais la même chose. Je n'étais plus seul, on était deux, on était nous.

- J'ai oublié que cette zone peut-être érogène pour certaines personnes...

Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus vécu ça et aussi attirant que soit Zadig je n'avais pas l'esprit à ce genre de chose. Alors je retirais doucement ma main en me redressant, je sentit les points me tirer mais je ne m'inquiétais pas, ceux-là tiendraient jusqu'à une cicatrisation parfaite. J'étais tout de même fatigué et la douleur de l'aiguille qui était passée dans ma chair commençait à me lancer doucement dans la poitrine. Je pris le temps de respirer doucement, de me remettre, je m'assis, les jambes dans le vide, mes mains me retenant au matelas mais je ne me mis pas debout tout de suite. J'étais là pour ma blessure mais j'allais en profiter pour parler d'un autre petit soucis médicale qui a tendance à me gâcher la vie si ce n'est pas contrôlé.

- Je fais de l'eczéma à cause d'une mauvaise hydratation... ça commence à tirer et j'ai des plaques qui apparaissent...

J'avais besoin d'un savon adapté ainsi que d'une crème... il faudrait peut-être me faire un prise de sang à jeun pour vérifier que je n'avais pas trop de carence et palier à ce problème aussi. Même pas un mois ici que déjà la nourriture, le matériel et les problèmes d’hygiènes se faisaient ressentir sur mon corps. L'air vicié de l'enfermement ajoutait une couche aux draps et serviettes rêches, aux produits toxiques et à la mauvaise alimentation. Je ne suis pas douillé, je ne suis pas coquet même si beaucoup le pense au vu de l'entretien de mon corps. Ma coupe de cheveux, mes tatouages et mes piercings... d'ailleurs je ne dirais pas non à une petite bouteille de désinfectant pour nettoyer ces pièces métalliques qui font parties intégrantes de mon être. Je ne savais pas si j'avais frappé à la bonne porte, même avec les gardiens il faut une monnaie d'échange pour avoir ce qu'on veut, alors c'était peut-être pareille avec le corps médicale...

- Il va me falloir une nouvelle tenue... en espérant qu'ils aient la bonne taille cette fois...


Dis-je plus pour moi en baissant les yeux sur la combinaison orange qui était en sang, sans parler du débardeur plus très blanc qui était dans la poubelle... Je n'étais plus très certain d'où il fallait que j'aille pour réclamer ce genre de choses mais je trouverais bien quelqu'un pour m'indiquer le chemin. Je le regardais de nouveau mon regard descendant là ou je l'avais touché... je ne regrettais pas...



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