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Hey Stoopid !

Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Jeu 5 Nov 2015 - 22:25
Now I know you've been seeing red
Don't put a pistol to your head
sometimes your answer's heaven sent
Your way is so damn permanent


Gabriel grimaça, puis il éteignit sans plus de cérémonie la radio. Ce n'était pas de la musique ça, mais un truc plein de bruit et de mauvais goût qu'écoutait son frère. Non, en réalité, la musique importait peu ; ce qui comptait, c'était que son frère avait écouté ça. Encore une manière de jouer les rebelles, écouter des « trucs de rebelles », et se faire passer pour ce qu'il n’était pas. Un anti-conformiste ? Non, un type stupide ; il était bien plus anti-conformiste que l'aîné Goodman. Parce que lui, il jouait avec les règles, il les détournait, et il ne se permettait pas de donner des leçons. En quoi le racisme était-il une mauvaise chose ? N'avait-il pas le droit en tant que race supérieure de mépriser les animaux ?

Gabriel eut un faible sourire, il repensa à l'année de ses quatorze ans. L'année de tous les crimes, et de la libération. Adrianna d'abord, qu'il avait utilisé à l'insu de son frère, en profitant de la mauvaise entente dans leur couple. Ce genre de fille, c'était facile de les avoir ; ça l'était encore plus de les jeter. Puis... Brice. Le sourire de Gabriel disparu, tandis qu'il sortait de la voiture. Les mains dans les poches, il abandonna son tendre moteur ronronnant, ses doux sièges en cuirs, et ce volant... aussi voluptueux que le corps d'une femme, et il se dirigea vers le bâtiment austère se dressant devant lui.

Douze ans étaient passés... depuis Brice. Le temps passait vite, le jeune homme ne s'était pas attendu de le voir aussi vite filé, comme une écharpe emportée par le vent. Douze ans... il avait eu le temps de faire son deuil, et de se reconstruire. Ce n'était pas difficile, il n'avait qu'à prendre ce qui appartenait aux autres, et ajouter dans son être ces éléments. Le chagrin de son frère d'abord, qu'il avait ingéré, et qu'il avait fait sien. Oh... n'est-ce pas triste ? Mais il faut du courage, et avancer. Gabriel lécha sa lèvre supérieure.

Dans sa mémoire, il restait des morceaux de la chanson, il plissa le front. C'était le genre de détail susceptible de gâcher sa journée, mais bien vite, son coeur s'égaya. Il savait apprécier les bonnes choses, la chasse notamment, il lui suffisait de se souvenir du moment où il avait abattu sa meilleure proie pour se sentir serein. Une fois les formalités passées, une fois les échanges de banalité vomis entre deux bâillements, Gabriel se réfugia dans son bureau. Une tasse de café à la main — toujours, le jeune homme risquait de perdre conscience si on lui enlevait cela —, il jeta son écharpe sur le fauteuil, et il enleva sa veste. Le calme... il faisait si calme dans cet endroit. Seuls les pas des gardiens perturbaient ce silence, mais une fois qu'ils s'éteignaient, il devenait plus agréable. Gabriel prit place derrière son bureau, il ferma les yeux, savourant cet instant où il était réellement seul avec lui-même.

Mais... cela ne dura pas. On frappa à la porte, Gabriel sembla sortir brusquement de sa rêverie, et il se releva, comme s'il était monté sur ressort. Tel un adolescent pris en flagrant délit d'une bêtise quelconque, le psychologue resserra sa cravate noire, il remonta le col de sa chemise blanche, et d'une voix douce, il invita l'importun à entrer. Au passage, il prit la tasse de café, et la porta à ses lèvres. Ses yeux bleus se posèrent sur un gardien, qui masquait la silhouette d'un détenu. Il fit :


« M'sieur Goodman, j'vous apporte Wesley Mills.
— Merci. »

D'un signe de la main, Gabriel invita le gardien à laisser entrer le jeune noir dans son bureau. Et même s'il offrait à celui-ci le sourire colgate qu'il servait à tout le monde, il ne put s'empêcher d'avoir une « mauvaise pensée ». Oh... lui, il ne trouvait pas que c'était une mauvaise pensée, une simple vision des choses déformées par les discours moralisateurs et gauchistes. Tout d'abord... une couleur aussi agressive que l'orange sur une personne noire, ça lui brillait la rétine ; un contraste trop fort pour ses sens trop doux. Et puis... depuis quand devait-il s'occuper des animaux ? Ce n'était pas comme s'ils avaient des états d'âme, le fait qu'ils puissent parler était déjà un miracle ! Et d'ailleurs, pourquoi n'avait-il pas sa laisse ? Cela lui serait allé... au teint.

« Bonjour, Monsieur Mills, je suis Gabriel Goodman. »

Un ton neutre camouflant l'hypocrisie ; des années d'expérience. Parfois, il s'y perdait un peu. L'angélique Gabriel devenait le véritable lui. Puis, lorsqu'il examinait le visage de Wesley, il reprenait le dessus. L'Aryen face au Singe, c'était ironique ; le Dieu de la Mauvaise Blague avait décidément un goût douteux pour les mises en situation. Un autre mouvement de la main, Gabriel lui désigna le fauteuil face au sien.

« Souhaitez-vous quelque chose à boire ? »

Évidemment... Gabriel faisait un brin d'humour noir — haha —, il savait pourquoi une tache aussi sombre venait souiller son bureau clair. Le suicide d'un camarade de cellule, un véritable choc ! Ça lui donnait presque envie de lever les yeux au ciel. Tiens ! D'ailleurs, en quoi Wesley était-il à plaindre ? Ce n'était pas dans sa culture — et sa nature — de manger les morts ?

« Comment vous portez-vous, Monsieur Mills ? »

Demanda Gabriel toujours avec politesse et neutralité, impossible de cerner sa véritable personnalité. Les gens se doutaient souvent que ce n'était qu'une façade, mais ils ignoraient toute la noirceur — haha — de son âme.
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Mar 10 Nov 2015 - 17:38
Il y avait quelque chose d'assez absurde dans le fait qu'il y avait un suivi envers les criminels témoins d'un décès. C'est du moins ce à quoi songeait Wesley, tandis qu'il longeait le couloir en compagnie d'un gardien chargé de le mener vers le psychologue. Depuis son arrivée ici, il n'en avait pas fréquenté des masses. Par choix, il n'avait jamais demandé à être aidé par ces prétentieux diplômés, qui sans aucun doute n'en avait certainement que faire de l'histoire d'un petit black de quartier qui tourne mal. Non, il ne croyait vraiment pas en ce genre de médecine, ou en tout cas il ne croyait pas au fait qu'un parfait inconnu puisse lui dire mieux que lui ce qui se passait dans sa tête. Face à un étranger, on finit forcément par répondre à des questions auxquelles on ne s'attend pas, des réponses qu'on croit réfléchies, mais qui ne reflètent qu'une humeur sur le moment. Rien de très concluant en somme. Et puis de toute manière, Wes' n'avait pas envie de rencontrer ce nouvel employé, généralement les psychologues et les gardiens étaient tous des connards.

Blasé d'avance, il regretta de ne pas être dans son lit plutôt que de devoir subir cette rencontre. Il attendit cependant qu'on le présente, avant d'entrer et de s'asseoir sur le siège qui lui était présenté. Les menottes aux poignets, il écouta alors sagement les présentations du blond, non sans soudain se sentir intrigué du regard insistant qu'il lui lançait. Sa prestance s'imposait à lui, mais c'était probablement pour maladroitement le mettre en confiance afin qu'il puisse se confier. C'est en tout cas ce que Wesley se mit à croire.

« Yo. » Fut son salut, les coudes sur les genoux et l'air plus décontracté qu'il ne le devrait.

Il n'avait rien d'un traumatisé qui il y a une semaine à peine avait découvert son colocataire les veines ouvertes dans le lit, les murs couverts de son sang. En fait, c'est vrai qu'il ne dirait plutôt pas non à une boisson.

« J'prendrais un café, merci. »

Celui du personnel était moins dégueulasse que celui que le distributeur du réfectoire chiait presque dans un bruit aussi agréable que la saveur amer du rendu. C'était presque injuste d'ailleurs, Mills en avait si souvent besoin.
Loin d'imaginer que c'était une proposition qui n'attendait aucune réponse, il examina distraitement la pièce autour de lui pendant qu'il imaginait Goodman lui préparer sa boisson chaude, à peine perturbé par l'introduction de l'entretien.

« Ça va » marmonna-t-il en retenant pratiquement un haussement d'épaules. « J'ai connu des jours meilleurs, moins fatigants, mais ce n'est en aucun cas à cause de Wheeler »

Il leva ses iris lumineux vers Blanche-Neige et afficha une fausse mine navrée.

« J'veux dire, le mec il s'est flingué, mais c'est pas la première fois que j'en vois un gars se foutre en l'air. J'ai rien à vous dire à ce sujet, c'est juste con de sa part. »

Paix à son âme, à ce colocataire si silencieux et martyrisé qui au final il n'avait jamais été très contraignant. Wesley l'avait vu se faire malmener par  les autres, il l'avait entendu pleurer, et il n'avait pas été étonné de le constater sa mort ce soir-là, en rentrant dans sa cellule.

« J'le prendrais noir...»

Il s'adossa à son siège, et glissa son regard de haut en bas sur la silhouette du psy'. Son petit visage lisse, son regard neutre et sa chevelure claire : en plus du physique et de la profession, il n'était pas compliqué de l'imaginer dans le rôle du fils à papa. Mills n'aimait pas particulièrement ces mecs-là, raison pour laquelle il fuyait les médecins. Qu'est-ce qu'un mec de son genre allait bien pouvoir lui apprendre ? Ce genre de type que ne connaît rien de la misère, si ce n'est les histoires qu'on lui raconte. Ce genre de p'tit blanc à l’existence bien tranquille, encore capable de faire la morale à la société sous couvert d'une compassion aussi fausse que son véritable savoir.

« Le café. »
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Mar 10 Nov 2015 - 23:34
« Noir... le café. »

Dos au jeune homme, Gabriel retint un sourire ; un sourire franc. À quoi son patient avait-il pensé ? Qu'un café, ça se faisait blanc ? Pas ici. Il apprécia toutefois le jeu de mots, Wesley était plus intelligent que la moyenne pour sa race. Ce qui le lui indiquait ? L'attitude détachée qu'il essayait de prendre, et c'était à lui de voir à quel point... lui aussi jouait un rôle. Leurs milieux, leurs couleurs de peaux contrastaient totalement ; chacun incarnait ce que l'autre détestait. Gabriel offrit donc un café bien noir au détenu, pareil au sien. L'odeur seule suffisait à écoeurer, tant elle était amère, et le café obscur. Pour lui-même, ce n'était jamais suffisant ; si certains étaient dépendants au LSD, à l'héroïne... lui, c'était la caféine. La société l'acceptait plus facilement. Voilà tout. Le psychologue donna à son patient la tasse, il ne put s'empêcher de regarder la couleur de sa peau, et de la comparer à la sienne, tandis que leurs doigts s'échangeaient le Saint Café. Gabriel prit place en face de Wesley, et il croisa les jambes. Il l'observa quelques secondes en gardant le silence. Les gens calmes, comme lui, ça l'ennuyait.

Si Gabriel avait été sensible, ce qui l'aurait choqué aurait été la banalisation de Wesley vis-à-vis du suicide. La mort, c'était normal par chez lui, sans doute. En réalité, il aurait eu la même réaction que lui. Il continua de l'observer, comme il le faisait avec tout le monde. Ses yeux s'arrêtaient sur les mains — souvent révélatrices de l'humeur du moment —, puis sur son regard, ou sur sa bouche. Tout ce qui était en mouvement chez Wesley était happé par sa pupille de glace.


«  Je vois... vous n'étiez guère attaché à lui ? »

D'abord les banalités. Elles étaient nécessaires. Les évidences aussi.

Gabriel porta le café à ses lèvres, il frémit en sentant le contact brûlant de sa tasse contre la froideur de son corps.


«   Et pourquoi trouvez-vous cela... stupide ? »

Ce n'était pas parce qu'il était face à un animal qu'il allait employer son vocabulaire ; Gabriel tenait à l'image qu'il s'était construite au fil des années. Ou plutôt à celle que son père — et sa mère — avait peinte. Pas de vulgarité, jamais la voix plus haute que celle des autres, la politesse. Même face à un mec qui avait merdé autant dans sa vie. La politesse traitait tout le monde de la même manière. Gabriel se cala mieux dans le fauteuil, les considérations racistes et cyniques devaient disparaître pour son rôle. De toute façon, noirs ou blancs, communistes ou libéraux, ils étaient tous ici pour payer leurs erreurs ; tous des déchets. La couleur de la peau n'avait pas de réelles importances, n'est-ce pas ?

«   Monsieur Mills, est-ce que c'est la première fois que vous voyez un psychologue ? »

Gabriel était plus ou moins certain de la réponse de son patient, mais il préférait se l'assurer. Au moins, peut-être l'encouragerait-il à être un peu plus franc ? Se faire traiter de sale gosse de riche, ou de « Blanche-Neige » (surnom plus agréable que le « Barbie » d'Icare Higgins) était le dernier de ses soucis. Ce n'était pas comme s'il se souciait de ce que les autres pensaient de lui. Du moins, sur ce sujet-là. Ce qu'il se demandait, c'était si Wesley était si peu touché par le suicide de son camarade, ou si ce n'était qu'une façade. Ce genre de choc pouvait toujours survenir plus tard, n'importe quand, cela dépendait de la personne. Wesley pourrait très bien éclater en larme, soudain, dans les toilettes, en se souvenant de la scène. Être accoutumée à la violence n'était pas normal.

«   Vous ne semblez pas surpris par sa mort, que ressentiez-vous pour lui ? »

Pas forcement de la sympathie. Pour Gabriel, si cet homme s'était donné la mort, c'était par faiblesse. La mort pour ces gens-là représentait une délivrance, puisqu'ils espéraient rejoindre un endroit meilleur — si ce dernier existait, ce en quoi il doutait fort — et recommencer une nouvelle vie. Pourquoi pas affronter leurs propres erreurs ? Enfin... c'était sa version à lui, celle qu'il ne donnait à personne. Un psychologue ne pouvait pas se permettre d'avoir ce genre de discours, en pensée, c'était différent. En pensée, Gabriel était un chouïa lui-même. Wesley lui rappelait quelqu'un. Il ne faisait pas que lui rappeler tous les noirs qu'il avait pu croiser dans sa vie, mais un... en particulier. Gabriel ne considérait pas que Brice était une erreur de parcours ; douze ans étaient passés, il se souvenait parfaitement de ce moment où il l'avait quitté. Mais il ne devait pas penser à lui dans un tel moment. Ne pas se laisser influencer par ses propres émotions. Après tout, il devait ingérer continuellement celles des autres.
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Dim 22 Nov 2015 - 22:26
Comparé à tout ce qu'il avait pu voir, tout ce qu'il avait pu entendre, le suicide du codétenu n'était pas la scène la plus dramatique de son histoire. Oh pas qu'il s'en serait plaint. Ou plutôt, il n'était pas de ce genre-là. Bien sûr, comme tout homme de son âge il lui arrivait régulièrement d'avoir cette boule dans la gorge ou en travers les entrailles. Celle de la peur et de la tristesse, quand ses cauchemars ne s'occupaient pas de lui rappeler à quel point son existence était ratée et tout le mal qu'il avait étendu autour de celle-ci. S'il n'aimait pas les psychologues, peut-être que c'était aussi, car ils avaient l'art de lui poser les mauvaises questions. Celles qui fâchent. Celles qui éveillent en lui des pulsions, parce qu'encore une fois il n'acceptait pas de se faire juger ou de recevoir les conseils d'un fils à papa, blanc qui plus est.

Sa conscience et une part d'intelligence lui dictaient parfois qu'ils n'étaient pas tous pareils. Il était possible que certains d'entre eux se soient honorablement battus pour continuer leur étude et atteindre leur but, passant probablement par la case prison pour s'imprégner de quelques années d’expérience avant de prétendre à son propre cabinet. Quoi qu'il en soit, Wesley se perdait entre l'idée du paumé qui n'avait pas choisi ce point-ci de sa carrière et celle du petit bourgeois que les parents avaient pistonné. Dans tous les cas, il lui était difficile de prendre ces mecs-là au sérieux...
Pour lui, il était aussi pénible pour eux d'être ici.

« Non. Ce n'est pas le premier qui partage ma cellule » répondit-il distraitement, en songeant plus à la situation qu'à son défunt compagnon de chambrée. Il faut dire qu'il n'était pas spécialement à l'aise : le psy semblait vouloir le passer au rayon qu'était son regard.

Manque de bol, ainsi mis en valeur sous la tentative d'analyse du médecin, Wesley ne faisait que se braquer davantage.

Il porta la tasse à ses lèvres puis en but une gorgée plus chaude qu'il ne s'y attendait, sans un regard levé vers son interlocuteur. Une langue passée sur sa lèvre supérieure et il chassa la sensation de brûlure.

« C'est juste stupide. » Se renferma-t-il en haussant les épaules, ne prenant conscience qu'après qu'il dut avoir l'air d'un enfant de neuf ans qui a décidé d'utiliser une logique personnelle et sans fond pour « dire de » répondre aux adultes. Et lorsque le blond lui demanda s'il avait déjà fréquenté des membres de sa fonction, Mills dirigea enfin ses prunelles claires vers le visage pâle. La beauté froide de Goodman lui sembla plus percutante, autant que la neutralité de ses traits qui décidément lui confirma que le blanc était aussi convivial qu'une machine. Du point de vue de Wesley et de ses nombreux jugements en tout cas. À moins que ce soit un autre ressentiment ?

Son silence à propos de son suivi psychologique permis d'ailleurs d’enchaîner sur une dernière question.

« Je ne suis pas surpris non. Ce mec passait son temps à geindre, s'attirer les emmerdes et de fait, s'faire taper. S'il ne s'était pas tranché, quelqu'un d'autre l'aurait fait. »

Pas lui en tout cas, puisqu'en vérité il l'avait plutôt laissé tranquille ce gars. Mieux vaut après tout foutre la paix à son voisin ou devenir amis, sans quoi c'était un coup à devoir s'endormir les yeux ouverts, un couteau sous le coussin. Wesley ne cherchait pas les conflits envers ceux qui ne les provoquaient pas, et il s'avérait que Wheeler avait surtout des problèmes avec une petite bande de racailles, même pas dealeuse ou impliquée dans un quelconque trafique qui ferait concurrence aux Prides, mais particulièrement irritante.

« J'm'occupais pas d'ses affaires. C'est ce qui vaut mieux de toute façon. Puis c'était qu'un p'tit blanc, frêle et peureux, avec qui je n'avais rien en commun. » Il haussa les épaules, but un peu de café et se redressa pour poser sa tasse sur le bureau. « Vous croyez que j'vais finir aliéné parce que je n’en ai rien à foutre Doc' ? Ou qu'un soir, dans un moment de lucidité, je vais me rendre compte que j'ai vu un mec craqué et qu'à mon tour j'vais me buter ? »

De nouveau adossé contre son siège, il sourit pour appuyer le côté ironique de la chose.

« J'viens du bled', j'vais passer ma vie en taule, et j'suis black et pédé. J'suis rodé et plus endurci que j'en ai l'air. »

Il faisait son fier oui. Il faisait son grand.
Ça allait avec un peu de chance écourter l'entretien ou le rendre dérangeant. Wes' ne se considérait pas au bord du gouffre, pas aujourd'hui en tout cas. Pas maintenant.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Lun 23 Nov 2015 - 21:14
Wesley Mills s'était-il réellement endurci ? Ou ceci n'était qu'une façade ? Sans doute les deux.

Dans ce monde — et Gabriel ne pensait à aucun milieu en particulier —, il valait mieux porter un masque. Si celui de Wesley était de prendre un ton nonchalant, et une attitude détachée, le sien était celui de la froideur. On aurait pu songer que sous cette couche glaciale se trouvait un coeur plein de bons sentiments, mais Gabriel était quelqu'un de réellement froid. Son patient n'avait pas tort dans ses réflexions. Cela ne l'empêchait pas de continuer à observer son vis-à-vis, ses gestes, ses réactions, son regard clair en contraste à sa peau sombre. Il ne portait pas de jugement — ou presque — sur ce qu'il était ; il essayait de rester aussi neutre que possible. Après tout, on ne choisissait pas sa couleur de peau, et aux dernières nouvelles, il était impossible de la changer. On n'avait pas encore inventé l'aspirateur à mélanine.

Gabriel ne disait rien, Wesley semblait — légèrement ? — enclin à la discussion, il lui parlait surtout de Wheeler, en prétendant qu'il s'était attendu à sa mort. L'exemple typique du noir des banlieues, finit-il par songer à force de l'entendre mâcher ses mots, ou en feignant une attitude décontractée. Gabriel paraissait coincé en comparaison. Il avala une gorgée de café, au moment où Wesley posait sa tasse. À sa question de savoir s'il allait finir aliéné parce qu'il ne ressentait pas de chagrin, Gabriel répondit toujours de sa voix douce :


« Ne pas ressentir de chagrin ne vous rendra ni “fou”, ni “névrosé”, c'est quelque chose de relatif à chaque personne. Et évidemment, cela dépend des relations que vous entreteniez avec ce jeune homme. Simplement, il arrive que les gens mettent du temps à se rendre compte de ce qu'il s'est passé. Le choc peut survenir plus tard. Gabriel marqua une pause, il ferma les yeux, en caressant le bord de sa tasse de ses doigts fins. Lorsqu'il rouvrit les paupières sur Mills, son regard brillait. Toutefois, vous conforter dans l'idée que vous vous attendiez à sa mort — meurtre ou suicide — est peut-être un moyen de vous rassurer, de vous dire que cela ne vous atteint pas... car c'était ce qui aurait fini par arriver. »

Toujours des hypothèses. Gabriel n'admettait pas avoir tout le temps raison — cela arrivait plus souvent que la moyenne —, et surtout, il acceptait de remettre en question son jugement. Il n'affirmait pas à Wesley Mills qu'il était malade, ou malheureux pour son camarade de cellule ; il était le premier à savoir ce qu'il ressentait réellement vis-à-vis de cela. Son rôle était d'encourager une prise de conscience, voilà tout. Gabriel continuait de jouer avec la tasse, comme s'il en appréciait les courbes ; il ajouta :

« A moins que cela vous inquiète de ne pas ressentir de tristesse ? »

Ce qui ferait de Wesley un humain meilleur que lui... Gabriel n'irait pas jusque-là, mais il ne s'impliquait pas dans ses émotions, et il était incapable de culpabiliser. Son travail lui faisait recevoir en boucle celles des autres, alors il niait ce qu'il pouvait ressentir ; c'était aussi un moyen de se défendre. Cependant, lorsque Wesley avait décrit le mort comme un « petit mec blanc et frêle », Gabriel ne put s'empêcher de se sentir visé. Il était l'opposé du jeune homme, que ce fut dans son maintien ou du milieu d'où il venait ; Wesley avait des raisons de le mépriser, ou de le prendre à la légère. De plus, ce ne serait pas la première fois qu'il entendrait qu'il était fragile. Il saurait s'en remettre. Son père avait été plus blessant.

Et... « black ET pédé »... uh ?

Même un haussement de sourcil devant cette provocation, Gabriel le réprima. Si revendiquer son homosexualité — ainsi que sa couleur, mais il n'était pas aveugle, il savait très bien qu'il était noir — était un moyen pour son patient de lui arracher une réaction, il devait s'y prendre d'une autre manière. Depuis qu'il s'était fait renvoyer par l'autre pédale, Gabriel avait appris à « gérer les homosexuels » ; ce qu'il n'aimait pas, c'était d'être au centre de leur attention. Pour lui, ce n'était qu'un moyen pour le jeune homme de trouver des repères, ou de se caractériser. Oui, il faisait fier en digne animal paradant pour impressionner les autres. Ce qu'il n'avait pas besoin de faire devant lui, Gabriel n'était pas un ennemi, malgré toute la répugnance qu'il avait pour les gens de couleurs et les homosexuels. Mais à cela, il répondrait qu'il avait ses « raisons ».

« Sans doute. »

Fit le jeune homme en portant de nouveau la tasse à ses lèvres, les jambes toujours croisées, et le dos droit. Le temps de boire une gorgée de café, il ferma les yeux, et les rouvrit sur Wesley.

« Cela pose-t-il problème que vous le soyez ? »

Et puis... si Wesley comptait l'attaquer sur ce flanc-ci, autant s'apprêter à répondre, non ? Mais son patient ne pouvait pas deviner pour son homophobie... ou bien, se basait-il lui-même sur le cliché du bellâtre fils à papa qu'il était — et travaillait — ? Wesley n'était peut-être pas si différent de lui.
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Lun 7 Déc 2015 - 0:14
La provocation en exposant de but en blanc ce qu'il était était le moyen le plus direct pour Wesley de savoir à qui il avait affaire. Ceux qui riaient étaient ceux qui arrivaient déjà à le détendre et apaiser ses jugements. Ceux qui ne disaient rien le mettaient sur la défensive, et ceux qui carrément grimaçaient éveillaient en lui de la haine ou de l'agacement. C'était facile et sans fondement comme manière de faire, surtout que sa vulgarité pouvait être bien plus dérangeante que la façon dont il se présentait, bien que c'était également une fierté de pouvoir dire à quel point qu'il était marginal face à un putain de fils à papa. S'il n'avait pas au fond de lui ce besoin de choquer et de faire du rentre-dedans, malgré son caractère nonchalant et apaisant, il ne serait après tout certainement pas dans cette prison.

Il n'y avait toutefois rien dans son allure qui inspirait une menace. Le fait que Wesley ressentait le besoin de cracher ce qu'était sa personne, sans réellement se trouver si différent, était aussi à cause de la frustration. Frustré en effet d'écouter le blond lui faire croire qu'un meneur du mal comme lui pouvait ressentir de la culpabilité envers ce crétin de Wheeler, que quelque chose risquait de le surprendre s'il ne se montrait pas plus touché par son suicide. Peut-être que cela arrivera oui. Le jour où il n'aura que ça à penser et que les emmerdes des autres auront le temps de l'occuper. Un soir où en plus de ressasser ses souvenirs et la violence qui berçait son quotidien, il se rappellera de son ancien colocataire, qui aussi faible que lui dans ces instants terriblement lucides, avait pris la bonne décision de se flinguer. Mais sa prise de conscience s'arrêtera à cette pensée, au pire.

Non, de fait, il ne culpabilisait pas encore de ne pas regretter l'ancien détenu. C'était d'ailleurs ce qu'il avait répondu quand le blond lui avait demandé s'il avait peur de ne pas être triste.

Maintenant, Wesley se délectait de l'expression figée du médecin, suite à ses explications du pourquoi il se considérait comme suffisamment endurci. Le black comprit aussitôt que Goodman avait saisi son petit jeu, après tout c'était son métier. Un petit sourire en coin, il s'en amusa en détournant le regard et secouant légèrement la tête. Finalement, le psychologue était plus doué qu'il ne l'avait cru.

« Non. » répondit-il pour la seconde fois consécutive. « J'voulais vous tester. »

Ça ne le dérangeait pas, lui qui n'était pas si « pédé » qu'il le disait, puisqu'il ne fréquentait des hommes que depuis qu'il était en prison et que les courbes d'une femme restaient ses préférées. Il l'assumait parfaitement.

Les bras sur les accoudoirs de son siège, ses menottes tintantes tandis que ses mains liées se joignaient obligatoirement contre son ventre, il se pencha vers l'arrière pour tendre le cou et apercevoir le fauteuil long mis à l'écart. « Et sinon, ça ne vous dérange pas si j'pique un somme ? »

Il s'étira, finissant par croiser les doigts contre sa nuque.

« Allez doc', vous savez que cet entretien est inutile. Quitte à vouloir me garder ici suffisamment longtemps pour faire croire que vous avez fait votre boulot, autant me laisser faire c'que j'veux, et j'vous laisserais tranquille. » soupira-t-il avant de reprendre une position normale et prendre de l'élan pour se lever.

Il n'avait pas le droit de quitter son siège sans l'accord de l'employé, pour ceci ce dernier était en droit d'appeler les gardes, mais Wesley s'en fichait. D'autant plus qu'il ne faisait absolument rien d'inquiétant. Il s'approcha juste de la grande fenêtre, au paysage coupé par des barreaux de sécurité, pour se permettre de contempler un instant une vue à découvrir.

« Vous devez sacrement vous faire chier ici... » marmonna-t-il en appuyant son épaule contre l'encadrement, les rayons orangés d'un soleil d'hiver qui se couche venant caresser son visage. L'horizon ne présentait rien d'autre que le terrain plat qui entourait la prison, pas même un mur pour se distraire. Une image de liberté et du sarcasme dans la voix du prisonnier.
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
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Mer 9 Déc 2015 - 15:38
Le tester, hu ? Gabriel se contenta de pencher la tête sur le côté en réaction. Qu'avait-il espéré ? Obtenir une expression écoeurée de sa part ? Une volée de sarcasmes ? Oh... il ne fallait pas le sous-estimer. Il avait beau être cynique, et homophobe et raciste, cela ne signifiait pas qu'il était incapable de se détacher de son opinion le temps d'une séance. De toute façon, personne n'était parvenu à percer à jour sa réelle personnalité. Ce que son patient avait peut-être espéré était de se prouver qu'il avait raison sur son compte, qu'il n'était qu'un « petit » blanc vivant bien grâce à l'argent de son père. C'était sans doute vrai, mais il était bien plus que cela. Wesley l'amusait. C'était la rencontre entre deux mondes, mais contrairement au jeune homme, le psychologue ne cherchait pas à se prouver quoi que ce soit. Il savait ce qu'il valait, et... il était un peu lassé de retrouver ce comportement un peu partout dans ses patients. Icare Higgins agissait de la même manière que Wesley Mills, mais en montrant clairement son mépris, et en usant de politesse. Ce genre de comportement lui en révélait davantage. Icare Higgins était persuadé qu'il représentait un danger pour lui, malgré sa volonté à lui dire qu'il était incapable, et insignifiant.

Alors... lorsque Wesley lui demanda s'il pouvait occuper son canapé pour dormir, prétextant que l'entrevue ne servait à rien, Gabriel le regarda. Oui, Wesley l'amusait. Il y avait chez ce garçon une sorte de mélange entre la jeunesse et le sarcasme ; sa manière nonchalante de percevoir les choses était intéressante, mais pour lui, ce n'était qu'un moyen de se défendre. Il était souvent plus simple pour les « criminels » de se cacher derrière une attitude cynique et détachée que d'accepter leur sensibilité, leurs émotions. Peut-être que Wesley ne ressentait rien pour la mort de son camarade, mais celle-ci devait le faire réfléchir. Lorsque la mort survenait dans le quotidien, elle amenait tout un tas de réflexion. Même si son patient l'avait côtoyé, ce n'était pas une mort aussi anodine que celle d'un camarade pris dans des fusillades. Un suicide... en prison, ce n'était pas si rare.


« Vous me laisseriez tranquille, hum ? »

Fit le jeune homme en suivant le détenu du regard, il ne bougeait pas de sa place. Il se contentait de tourner la tête en sa direction, son café éternellement dans sa main. Wesley contemplait le paysage, avec un air pensif et mélancolique. Gabriel ne pouvait plus étudier ses expressions, puisqu'il était maintenant de dos ; il se concentrait sur sa voix. Il tapotait la tasse avec ses doigts, lentement, imitant l'attitude détachée de Wesley. Tous les deux étaient peut-être des forces tranquilles. Gabriel reprit :

« Oh... vous savez, je peux autant en apprendre sur vous dans vos silences que dans vos paroles. »

« Faire croire qu'il faisait son travail ? » Devait-il se sentir vexer ? Gabriel bascula la tête en arrière, il ferma les yeux. Malheureusement, afin que la séance puisse fonctionner, il fallait des efforts des deux côtés. Pour le moment, Wesley paraissait attendre que le temps passe, sans pour autant affirmer si son jugement était bon, ou non. Sans doute parce qu'il ne déterminait pas exactement ce qu'il ressentait avec la mort de son camarade. La résilience pouvait ralentir ce genre d'émotions, ou bien... il était réellement indifférent à cette mort. Ce qui serait le plus triste, en quelque sorte ; cela voudrait dire que le monde violent et déshumanisé dans lequel il vivait avait fini par atteindre ce qu'il restait de son coeur.

« Cependant, si vous estimiez avoir besoin de vous allonger, je vous y autorise. »

Gabriel se redressa, puis il reporta son attention sur Wesly, attendant ce qu'il déciderait. Finalement, un sourire vint égayer la pâleur de son visage. Un sourire un peu plus différent de ceux qu'il avait habitués au jeune homme. Toujours poli, certes, mais dans une intention différente de transmettre une émotion « particulière ».

« À moins que ce soit une autre façon de me tester ? »

Faire ses preuves... encore. Gabriel en avait l'habitude désormais ; certes, il était jeune, certes il venait d'un milieu aisé... mais cela ne signifiait pas qu'il ne s'était jamais battu pour obtenir ce qu'il voulait. S'il était ici, c'était par ses propres moyens qu'il y était arrivé. Seulement, les gens ne l'avaient pas vu, et il ne le revendiquait pas non plus. De même qu'il n'avait pas obtenu son doctorat grâce à une bonne avance de Papa donné aux services des examens, mais bien parce qu'il avait étudié. Et surtout, il s'était efforcé d'être le premier de sa promotion ; le moins humain des étudiants était celui qui avait le mieux réussi dans un domaine où l'empathie était nécessaire. Enfin, il se débarrassa de ces souvenirs inutiles, et alors que son sourire s'agrandissait, Gabriel lança d'un ton détaché :

« Et si vous voulez vraiment me tester, vous devriez d'abord vous détacher de l'image du "petit fils à papa" que vous me collez depuis le début. »
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Anonymous





Invité
Invité
Jeu 10 Déc 2015 - 1:52
Plus il passait de temps ici, plus Wesley voulait bien croire que Goodman était le plus apte à l'analyser que n'importe quel autre psy' qu'il avait pu brièvement fréquenter depuis lors. Il restait tout de même cette barrière dont le black avait du mal à se détacher. Sans savoir que plus tard le blond lui fera la remarque, il ne pouvait croire que le savoir des études payées par papa pouvait offrir un réel aperçu de tout ce qu'il avait vécu. C'est en étant un « bonhomme » et en gardant la tête haute qu'il avait pu survivre dans son quartier et en prison, aussi, il n'était pas étonnant qu'il fasse son malin pour se protéger. Les barreaux qui se dressaient face à lui, alors qu'il écoutait d'une oreille les paroles du médecin, le regard perdu vers l'horizon, étaient semblables à ceux qu'il avait dressés autour de ses émotions et de sa sincérité envers lui-même. Il y a en effet des situations où il valait mieux faire semblant de passer au-dessus, au moins, sans quoi y réfléchir trop longtemps était le moyen le plus direct de sombrer ou de se faire descendre. Malgré tout, Mills restait probablement le plus à même d'apporter des réflexions pertinentes dans sa bande. C'était ce qui lui avait valu sa place de second, parce qu'ironiquement il était très lucide à propos des autres et de ce qui les entourait, contrairement à sa propre personne.

Du reste, le corps de Wheeler mort n'était pas celui qu'il avait vu de plus choquant. Bien qu'il n'ait jamais assisté à des séances de torture ou des massacres sadiques, une fusillade ou une bagarre pouvait suffire à étaler un bain de sang. Elle pouvait suffire aussi lorsqu'il s'agissait d'amis. Et c'était certainement ces coups durs qui aujourd'hui donnaient l'impression à Wesley que le suicide d'un mec lambda dans sa piaule n'allait pas le détruire. Pour l'instant du moins, c'était le cas.

Il se décolla du mur contre lequel il s'était appuyé puis se tourna vers Gabriel en souriant ironiquement. Ce fut au moment où, comme dit plus haut, le fils à papa lui signifia qu'il avait deviné l'étiquette que le détenu lui collait depuis le début. En temps normal, dans la cour par exemple, Wes' l'aurait pris comme une provocation, mais contrairement à certains prisonniers dont l'éducation était aussi pauvre que la sienne, ici il avait affaire à un mec plus intelligent que celui qui cherche seulement à frapper.

« Bien joué... Vous n'avez pas tord alors, mes silences vous parlent. Quel don. »

Il se dirigea vers le canapé et dans un soupir dû à un effort inexistant, il s'y laissa tomber et joignit ses mains aux chaînes dérangeantes sur son torse, un pied sur le coussin et l'autre posé à terre.

« Désolé hein, mais vous avez la gueule de l'emploi. N'empêche que vous avez l'air plus perspicace que moi, c'qui semble assez logique. »

Il fixa le plafond en plissant légèrement les yeux, puis tourna le visage vers l'homme resté derrière son bureau.

« Et donc, puisque j'suis un livre ouvert pour vous, qu'elle est votre première analyse ? »

Il y a des vérités qu'on n’aime pas entendre, mais des conneries qui font rire aussi. Mills voulait avoir confirmation sur ce qu'il pensait du blond, au mieux ça lui fera passer le temps. D'autant plus que tout doucement, à force de lui lancer des piques et de ne pas aller dans son sens en s'en fichant lui aussi royalement de cet entretien, Wesley se sentait intrigué par Goodman. Oh il ne croyait pas en l'honnêteté de cet homme au nom de famille à la résonance si fausse. Cet homme qui autant dégageait quelque chose de troublant, autant il possédait aussi une aura malveillante. Il est vrai que le Pride jugeait rapidement un blanc, surtout si celui-ci semblait propre sur lui, complètement neutre et froid, toutefois, il ne restait pas sectaire. Il serait même capable de se justifier d'un : « façon, j'ai des potes qui sont blancs, alors hein ! »
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Gabriel Goodman
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Gabriel Goodman
Psychologue
Ven 11 Déc 2015 - 20:38
Quel don... en effet. Devant l'ironie de son patient, Gabriel se contenta de sourire. Il n'était pas nécessaire de relever, jugeait-il, alors que Mills prenait ses aises sur le canapé. Celui-ci avait d'ailleurs une fonction que le jeune homme ne déterminait pas, sans doute ; il invitait à la fois à la réflexion, et à la détente. Il y avait ce cliché du psychologue écoutant son patient, allongé qui, les mains liées sur sa poitrine lui racontait des éléments de son passé ; cela ne dérogeait pas à cette vieille règle, même si l'idée de Mills était différente. Gabriel se redressa d'ailleurs, au moment où le jeune homme confirma sa pensée sur son statut de « fils à papa », il souffla du nez avec un vague sourire amusé aux lèvres.

« Je suis comme je suis, Monsieur Mills ; tout simplement. »

Reconnu Gabriel en cachant son air amusé. Il alla se faire du café, sa tasse était presque vide, et il en proposa à Wesley de nouveau. Si ce dernier l'acceptait, il irait le lui apporter une fois que le grondement de la cafetière se serait tu. Il avala le fond de caféine survivant dans sa tasse, puis il reposa son attention sur son patient. Gabriel souriait encore, malgré la question de Wesley. Il se faisait tester. Oh... ce n'était pas si surprenant que cela, mais... il aurait aimé que malgré leurs différences, son patient l'accepte tel qu'il était ; fils à papa ou non, Gabriel avait des compétences. Ainsi, le jeune homme pencha la tête sur le côté. Il ne s'était pas rassis et il avait pris appui contre le bras de son fauteuil.

« Eh bien... commença-t-il dans un petit soupir

Que voulait savoir Wesley ? S'il pouvait se tromper ? Ou bien apprendre à se connaître un peu mieux ? Toute trace de sourire disparue, Gabriel l'observa sans rien dire ; le temps de boire une gorgée de son précieux café, et de réfléchir sincèrement à ce qu'il pouvait lui répondre.

« Il est difficile de se baser que sur une seule entrevue, mais j'ai effectivement une petite idée de ce que vous êtes. »

Ou « pensez être », songea-t-il sans le dire. Le plus délicat, lorsqu'un patient posait ce genre de questions, c'était qu'il pouvait rapidement se sentir vexé ou agressé par certaines vérités. Les gens préféraient fuir leurs faiblesses plutôt que de les affronter, et de les transformer en force. Se mordillant la lèvre inférieure, Gabriel continua :


« Je me trompe peut-être, l'erreur était humaine, après tout. Et malgré ses qualités divines d'Aryen, le psychologue n'en était pas à l'abri. Mais j'ai la sensation que votre nonchalance et votre détachement ne sont qu'une forme de carapace vous protégeant de ce que vous pourrez réellement ressentir. Vous vous mentez sur certains points, Monsieur Milss. Cependant, au sujet de votre présence ici, le suicide de votre camarade, le plus triste n'est pas cette indifférence que vous semblez ressentir, mais... le fait que la violence de votre quotidien a transformé cet évènement comme une forme de banalité. Cependant, je pense que malgré tout, ce suicide ne doit pas vous paraître anodin ; il n'a rien stimulé chez vous ? Je veux dire... vous avez beau dresser des barrières entre ce que vous vivez, et vous-même, je ne crois pas qu'il vous ait laissé sans... réflexions. »

Gabriel parlait du rapport de Wesley à la mort ; ce rapport était relatif à chaque personne, et vraisemblablement, tous les deux en possédaient un semblable. La mort n'effrayait pas Gabriel, elle faisait partie d'un ensemble, et il pensait pouvoir la maîtriser, chez les autres. Surtout. Il passa sa main dans sa nuque, et dégagea quelques mèches blondes venues la lécher. Il pencha la tête sur le côté, et plissa le front ; il poursuivit :

« Et vous semblez croire que... comme je ne viens pas d'un milieu aussi difficile que le vôtre, que je ne peux pas faire un bon travail. »

Un bras croisé sur sa poitrine, avec la tasse près de ses lèvres, et une main soutenant son coude, Gabriel songeait qu'il préférait nettement conserver cette image de petit bourgeois. Après tout, il l'avait soigneusement fabriqué, et peu était capable de deviner ce qu'elle pouvait cacher.

« Toutefois... sachez que chaque existence a ses expériences, et ses difficultés ; chaque histoire est unique. »

Parce que ce n'était pas en naissant avec une cuillère en argent dans la bouche que cela signifiait que Gabriel ne connaissait pas l'effort, et la souffrance. À une autre échelle que Wesley, il avait traversé lui aussi des épreuves. Il en traverserait encore. C'était comme cela. Et malgré ses défauts, malgré le monstre qu'il cachait, cela ne signifiait pas qu'il ne pouvait pas comprendre son patient. Ajuster son point de vue selon le sien, voilà ce qu'il devait faire en permanence. Et rester objectif, ne pas croire tout ce que les livres racontaient, puis se forger une réelle expérience selon ce qu'il voyait, et avait vécu. Ce qu'il pourrait vivre à travers ses patients.
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