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Gare ou bouche cousue.

Anonymous





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Mar 28 Avr 2015 - 2:36
Une dizaine de détenus et d'aliénés, sans distinction. Les yeux plissés, les doigts piqués et qui s'agacent comme des enfants. Mal visé, déchiré, fil cassé.
Les plus énergiques sont les nouveaux, ceux qui ont découvert l'atelier de couture pour la première fois. Ceux à qui il n'était pas encore arrivé de ruiner leurs sous-vêtements avant la redistribution hebdomadaire. Qui s'égosillent sur leurs premiers travaux formateurs. Et trouvent encore le moyen d'être outrés de devoir apprendre à enfiler autre chose que leur queue dans un trou.
Les autres, ce sont les blasés, qui s'inscrivent quand le besoin les y contraint. Qui échappent encore des exclamations rageuses de temps à autre. Et pour quelques uns, c'est un choix pour le plaisir. C'est pas la majorité, dans le coin.

Stephen a déjà terminé de rapiécer son débardeur noir. Il n'a pas pu partir, alors il est resté, et s'est mis à la confection. Percer, tirer, nouer. Jean terminé, il tombe sur des ballerines esquissées avec deux tissus différents. Plier, dessiner, découper. Le garçon et sa ferveur à la tâche s'attaquent au débardeur bleu. Sa poupée de tissu est criblée d'aiguilles. Sa tête n'est encore qu'une informe boule ovale beige.

Soudain c'est le remue-ménage, les chaises et les tables qui raclent et se heurtent, difficilement audibles sous le son strident de la sonnerie. Les boîtes de couture rangées dans un tintamarre sourd, quelques jurons. Et les "Bip! Bip! Biiiiiiiip !!" incessants du détecteur de métaux à la sortie. Le gardien qui en interpelle, de ces nouveaux qui croyaient ruser, et qui agite le bras tout autour de chaque détenu comme un tailleur.
Deux boutons noirs alignés, un peu de feutre à tissus. Le Calvair, penché à son ouvrage, sous une lampe allumée en plein jour, gesticule brutalement tout absorbé qu'il est. Son haut de combinaison gît à sa taille, il voulait avoir les avant-bras libres pour travailler. A sa table du premier rang près d'une fenêtre, personne n'a bien vu ce qu'il cousait.
Ce qui est certain, c'est qu'il a beaucoup pioché dans sa boîte, et qu'il tire maintenant des mèches de ses cheveux, ciseaux en main. Christie était sa jumelle après tout, il possède la matière première.
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Anonymous





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Mer 29 Avr 2015 - 7:53
Une heure de couture. Les détenus paraissent calmes et lui donnent l’impression d’apprécier ce qu’ils sont en train de faire. Tout se passe bien. Le gardien fait le tour de la salle, prenant le temps d’observer un peu plus attentivement certains d’entre eux. Il ne les connaissait pas encore tous mais depuis l’épisode du russe, il avait fait en sorte de lire les dossiers, histoire de ne plus se retrouver dans une situation aussi délicate. D’autant que parmi eux, il y avait quelques aliénés. Et comme c’était bien connu que la folie n’était pas forcément portée sur le visage, il se félicitait d’avoir pris ce temps de lecture.

Le temps passe. La petite et la grande aiguille se rejoignent, indiquant la fin de la ‘leçon’. Pas vraiment besoin de donner le signal, quelques-uns se levaient déjà pour fuir cette activité qu’il pouvait comprendre, ô combien peu motivante. Mais il avait appris plus jeune. Allez savoir, les exercices de concentration fonctionnaient bien chez sa sœur et ça lui permettait de se recentrer quand elle s’imaginait éclater en morceaux. Un très bon moyen pour maintenir sa bulle. Une chaleur familière monta dans sa poitrine, comme à chaque fois qu’il avait l’occasion de penser à elle sans penser à tout ce ça impliquait désormais.
Mais très vite, les pensées doivent être triées et les personnelles mises de côté pour faire face à celles plus professionnelles. Qui disait fin de l’atelier disait fouille et sortie des détenus. Ok, il fallait bien mériter un tant soit peu son salaire non ?

Comme à chaque fois que l’exercice de fouille s’effectuait, il se trouvait face à des récalcitrants, des tout-sourire, des emmerdeurs, des coopératifs. C’est sûr que se faire fouiller toute la journée, il devait avouer que lui-même n’aimerait pas. Mais avec un regard qui ne montrait aucune compassion, il effectuait les gestes répétitifs avec la fouille au corps avant de laisser les hommes s’échapper vers une liberté somme toute imaginaire. Peu à peu, la salle se vide pour ne laisser que Ty et un jeune détenu qui s’affairé sur son travail. N’avait-il pas entendu la fin de l’atelier ?

Il se redressa et soupira, se frottant le creux des reins avant de s’approcher pour observer le récalcitrant. Stephen Calvair… Un coupable d’homicides, déclaré aliéné, plus précisément, avec des troubles cognitifs de type Asperger. Etonnant qu’il s’en souvienne, n’est-ce pas ? Le faisait-il avec tous les prisonniers ? Non, pas vraiment… Juste que le gardien avait tiqué dessus. Asperger et traits autistiques sont finalement très proches, d’une certaine manière… ça lui avait parlé, il s’en souvenait relativement bien.

Sans le toucher, il s’approcha un peu plus et vint se placer dans son champ de vision pour ne pas le surprendre au moment où il prendrait la parole. Avant de le faire, il en profita pour détailler l’individu et surtout son comportement, prenant le temps. Il avait l’air extrêmement concentré sur l’ouvrage et ne paraissait pas remarquer sa présence. Il regarda autour et prit une chaise pour aller la poser en face et s’y assoir, se mettant à sa hauteur. Talya n’aimait pas qu’on lui parle de haut, elle se sentait agressée. Pour le reste, il allait devoir improviser. Merci au dossier médical sommaire !

« Hey… Calvair… Il va falloir y aller… »

Le ton de la voix était ferme mais pas trop, pour ne pas l’affoler. Pour le reste, Ty restait sur la défensif pour ne pas se faire surprendre. Après tout, il avait en face n meurtrier. Certes, pathologique, mais ça en restait un et les réactions pouvaient être imprévisibles.
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Jeu 30 Avr 2015 - 18:17
Stephen pinçait une mèche fine de ses cheveux sur toute sa longueur, et la coupa net. L'épi se redressa un peu sur le côté de sa tête. Il la divisa en petits fragments, et les colla sur la tête de la poupée par rangées. Il utilisait de la bande adhésive, de fines lamelles, en commençant par la nuque pour remonter jusqu'au front.
Il lui fallut couper deux autres mèches. En les tendant devant ses yeux, il voyait en arrière-plan le gardien qui s'était assis en face. Il agita son ciseau un dernier coup, puis focalisa son regard dans les yeux de l'homme en uniforme.

« Non. Je dois terminer de coiffer ma sœur. »

Il agita devant lui la poupée en tissu criblée d'aiguilles et inachevée. Puis il reporta son attention sur les deux mèches noires, et se remit à la tache. Ses gestes étaient appliqués, sans hâte. Il prenait soin de souffler sur ses doigts après chaque segment fixé, pour qu'aucun cheveu ne soit coincé de travers.
Le résultat était pourtant échevelé, c'était une coupe disparate comme sa jumelle et lui-même les affectionnaient. Un sourire commençait à se dessiner sur son visage, alors qu'il retirait méticuleusement les aiguilles l'une après l'autre. Tout était cousu, mais il avait attendu qu'elle soit entière pour lui laisser prendre forme humaine. Il laissait tomber les pics en métal dans un tintement anarchique, posa la poupée sur sa paume plane en la tenant par un bras et la fit tourner en soufflant dessus.

« Te revoilà, Christie ! Elle est jolie, n'est-ce pas, Monsieur ? »

Les derniers cheveux et filaments épars s'élevèrent dans les particules de poussière ambiante dérangées par le rire ravit de l'aliéné. Il la présentait dans ses paumes au gardien, du bout de ses bras tendus. Mais ils retombèrent subitement.
Depuis son incarcération, son sommeil était de plus en plus perturbé, et il se réveillait un nombre incalculable de fois par nuit. Parfois même il ne s'endormait pas, ou était agité de rêves éveillés dans une torpeur lourde. Au cours de ceux-là, il revoyait sa défunte sœur, envers laquelle son sentiment de manque lui était devenu discernable. Il se tournait souvent sur son matelas, de profil, les yeux fixant la pénombre. Stephen lui parlait comme ils le faisaient chez eux, d'un lit à l'autre la nuit, entre jumeaux. Mais le silence restait vide, et il n'y avait que son codétenu blond endormi au-dessus de lui qui respirait.
Le Calvair en avait eu assez de ce fantôme. Il avait alors décidé de lui faire une poupée, pour qu'au moins il ait quelque chose à serrer lorsqu'elle hantait ses souvenirs. Elle était morte, elle était finie, sa montre arrêtée en était la preuve.
Mais dans sa mémoire, elle était encore là. Alors il fallait qu'elle soit tangible pour ce garçon endeuillé.

Cependant toutes ses réminiscences en précipitait une ultime, celle de son cadavre. Cette figure était inhérente à celle de sa sœur jumelle, elle lui appartenait car c'était la sienne accomplie.
La main du Calvaire se rabattit sur la table jonchée d'aiguilles.

« Il faut te finir. Je vais te redonner la mort, Christie ! »

Il trifouilla dans les feutres, sortant frénétiquement du lot les rouges et les jetant à la volée, tout autour, sans aucune considération pour son compagnon. Une grimace tordait son visage à chaque frustration. Il se saisit finalement à nouveau de la paire de ciseaux, et l'appliqua sur son index au-dessus du visage feutré.
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Lun 4 Mai 2015 - 9:35
Ty s’était assis à son niveau et l’observait avec attention comme il l’aurait fait avec ses clients face à un interrogatoire. Il avait pris l’habitude de rester silencieux les premiers temps d’une conversation pour noter tous les changements possibles dans le ton, l’attitude, le regard, l’émotion lisible, etc. il avait fait, lorsqu’il était encore aux barreaux, des stages comportementalistes. Il avait eu du mal comprendre toutes les subtilités de cet art mais avait bien compris que le plus important n’était pas de se précipiter sur une idée, même si elle paraissait évidente et prouvée, et d’attendre de se faire sa propre opinion à partir de ce que, lui, réellement, constatait.
Alors, il ne parlait pas. Les hommes qu’il défendait étaient soit des innocents ou des criminels. Mais à chaque fois, il pensait avoir réussi à savoir si on se fichait de lui et si on le lui mentait. Il aimait à croire qu’il n’était pas mauvais là-dessus. Il fallait bien qu’il se trouve un domaine pour lequel il avait réussi…

Alors, il ne parlait pas devant le détenu non plus, se contentant de noter les réactions qu’il pouvait avoir près de lui, alliant son principe de comportement au principe de la pathologie qu’il connaissait de sa sœur. Talya n’aimait pas qu’on la contredise. Une vérité pour lui ne l’était pas pour elle et même si il avait encore du mal avec ce concept, il avait appris à faire avec. La logique était bien présente chez les autistes. Juste qu’elle n’était pas identique à la normalité.
Son regard se posait sur la petite poupée que lui présentait le détenu Calvair. Un petit bout de chiffon piqué, cousu, avec des cheveux éparses, fait par des mains qui tuaient et qui fabriquaient.. Sa sœur ? N’était-ce pas sa jumelle ? Un accident si il se souvenait bien de ses lectures ? Mais il n’en était pas vraiment certain. Il fallait dire qu’il avait lu beaucoup de drames dans le passé des détenus et Stephen Calvair ne faisait pas exception, se rajoutant au passage sa pathologie.

Le gardien eut un premier réflexe de vouloir lui dire qu’il pourrait continuer demain sa poupée et qu’il était temps de rentrer. Son regard se tourna vers la pendule qui indiquait que le temps passait bien – comment en aurait-il pu être autrement ? – et qu’il avait un programme à respecter. Mais dans son contrat, il y avait aussi une petite close qui parlait d’un respect du détenu tant que possible et de ne pas provoquer de violences si cela pouvait être possible. Ty reporta son attention sur le je ne homme qui terminait de rendre visage presque humain au morceau de tissu. De toute évidence, terminer l’objet était important. Aller contre cette pulsion allait provoquer frustration et colère… Talya pouvait devenir agressive pour le simple fait qu’on lui retirait l’assiette de table alors qu’il restait trois miettes de pain et qu’elle devait terminer de manger avant qu’on ne débarrasse….

Soupirant, il se passa une main dans les cheveux avant de prendre son talkie-walkie et d’avertir ses collègues qu’il était toujours à l’atelier avec le détenu Calvair. Un ricanement se fit entendre en grésillement et un « quel calvaire mon gars ! » » se fit pour réponse avant que le silence ne refit son apparition dans la pièce, seulement interrompu par les gestes de l’aliéné.

Lorsque il lui montra le ‘chef d’œuvre’ terminé, Ty songea qu’il avait une chance de partir et hocha la tête, confirmant les dires de Stephen.

« Christie ? Bien sûr qu’elle est jolie… Tu l’as bien coiffé… penses-tu qu’il est possible que Christie puisse avoir envie d’aller se promener avec toi ? »

Le but étant bien sûr de lui faire abandonner l’atelier. Mais la réaction soudaine le surprit et il arqua un sourcil, attentif. Qu’avait il dit pour qu’il y ait cet abandon subit ? Ou qu’est ce qui se passait dans la tête du jeune homme surtout ? Son envie de lui prendre la poupée pour lui montrer qu’il appréciait l’ouvrage et pour le féliciter – comme il aurait fait pour un enfant, sommes toutes – était tentante mais alors qu’il levait la main légèrement, il la reposa. Non. Mauvaise idée. Ce qui était ‘bien’ dans la main était souvent un prolongement de soi et le prendre était un arrachement dans l’esprit de Talya. Il fallait qu’elle accepte de le donner pour comprendre que l’objet n’était pas une continuité d’elle. Sans ça, elle en était traumatisait et avait des crises d’angoisses difficiles à contrôler. Inutile d’en faire autant avec Stephen. Surtout qu’il était presque sûr que l’angoisse se transformerait alors en crise de violence meurtrière, allez savoir pourquoi

Par contre, si il avait accepté de le laisser aller jusqu’au bout de son idée, il n’était pas prêt à le regarder se mutiler devant lui. D’une, ce n’était pas dans ses principes, de deux, ce n’était pas dans les règles. Et de trois – parce qu’en cherchant bien, on trouvait toujours des trois – il n’avait pas envie de faire un rapport parce qu’il y aurait du sang partout, qu’il allait se choper une infection quelconque et qu’il y aurait tout à nettoyer au passage – ah ben on a trouvé plus que trois, je vous l’avais dit !

Grimaçant, il se pencha pour poser la main sur la paire de ciseau qui se préparait à entailler le doigt. Ses doigts se recourbèrent légèrement, avec une pression réconfortante, sans force. Il ne voulait pas faire preuve d’autorité abusive temps qu’il pouvait l’éviter.

« Hey ! Pourquoi tu veux faire ça… ? » Il avait envie de lancer une plaisanterie sur les trucs vaudou, mais se retint de justesse, pas sûr qu’il comprenne le degré de la blague. C’est ta sœur, c’est ça ? Les paroles de Stephen refirent écho et il tiqua sur le mot ‘redonner’. Peut-être que finalement, ce n’était pas un accident… ? Avant de mettre du sang sur elle, elle en avait pas.. Tu ne préfères pas sans ? »

Il gardait toujours son contrôle sur le ciseau, calme et posé. Le tout était de montrer qu’il maitrisait la situation… même si souvent, ce n’était pas le cas.
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