Le jour de plus...

Une belle journée s'annonçait, le soleil brillait haut dans le ciel. Assis dans son coin dans la cours, il observait de temps à autre les détenus autour de lui. Entre jeu de cartes, et autre style débile. Les hommes ici n'étaient que des lions en cage. Privé de liberté que leur restaient-ils vraiment dans le fond ? Le repos du guerrier les attendait un peu d'une manière ou d'une autre. Rien de plus. Un peu comme lui dans le fond qui avait été condamné à croupir à vie dans ce merdier. L'humain n'était dans le fond qu'un animal évolué qui savait juste parler et créer une société à son reflet : capable de s'auto détruire.

Il pensait à son cas, aux vingt années de suretés que l'on avait imposé dans le jugement, avant d'avoir ne serait que le droit de demander une liberté surveillée pour sortir de cette maudite prison haute sécurité. Le souci, c'est qu'en vingt ans, il y avait énormément d'eau qui coulait sous les ponts et que le monde continuait de tourner sans vous. Une guerre pouvait arriver, et tout le monde savait ce qui ce qui se passerait pour eux. Ils seraient juste abandonnés. Cela ne serait pas la première fois, lors d'une guerre que les aliénés soient juste "oubliés" tout comme des prisonniers basiques, car la priorité demeurait faire face à la guerre et au front. Dont, dans un sens, il ne se faisait pas vraiment d'illusion sur l'avenir même s'il pouvait dans un sens faire des projets quand même.

La farce dans le fond, était surtout le fait qu'il savait que c'était les autres gardiens de son ancienne prison qu'il l'avait poussé à les tuer en le maltraitant comme ils l'avaient fait dans la plus grande des impunités. Ces gens là étaient dangereux, tout autant que lui et parfois il se demandait sur qui, ils tapaient à présent. Un autre assassin célèbre ? Un pédophile ? Un innocent sans chance ? Un détenu condamné a mort qui attendait sa fin prochaine ? Bonnes questions qui demeuraient sans réponses.

Finalement, il abandonna ses grandes réflexions pour retourner à ses dessins. Des modèles prenaient vie sous la mine de son crayon qu'il guidait avec la dextérité d'un dessinateur professionnel. Page après page, son petit doigt parfois, venait atténuer un trait ou adoucir un gris trop foncé. Plongé dans cet univers qui était le sien, plus rien ne comptait vraiment. Le dernier qu'il dessinait d'ailleurs était une superbe robe de mariée, étrangement glauque pour beaucoup. Sa beauté résidait dans ce côté dark qu'il lui offrait. Le voile qui devait couvrir le visage de l'heureuse élue ressemblait à une toile d'araignée. La personne qu'il dessinait comme base pour cette robe n'était autre que lui. Autrefois, il avait été déjà travesti en belle mariée lors d'un défilé de haute couture à Paris, en France. Ce croquis dans un sens, lui permettait de remettre le couvert, sans être présent sur un podium.