Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 :: Rémission :: Corbeille :: Les rps Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Parasité

Anonymous





Invité
Invité
Mer 25 Fév 2015 - 2:05
Son esprit frustré le raccompagnait tout le chemin de la bibliothèque jusqu'à sa cellule. Pas la frustration démente qui l'hantait sous tous les aspects du quotidien comme des anguilles dans les fissures des galets, mais celle humaine du dépit. La résolution de l'énigme était une vraie blague.
Il lui arrivait de tomber sur des thrillers passables, fades, mais des aboutissements aussi bancals et absurdes sans queue ni tête, il s'en passerait sans réserve. Cet auteur avait manqué d'inspiration, s'était piégé dans son propre mystère, avait pris le lecteur pour un con ou s'était lassé et avait lâché sa responsabilité.
Le goût de Stephen pour la logique méticuleuse et les indices cohérents était meurtri.

C'est une ombre grise à Doc Marteens bordeaux voûtée et coléreuse qui s'engouffra dans sa cage, pour y fixer les lattes du lit superposé jusqu'au dîner. Faute d'avoir encore l'envie de gober les inanités de romans policiers bâclés. Il ne pouvait même pas résoudre l'intrigue à l'aide de notes sur son carnet, il s'était précisément pris jusqu'à la fin de curiosité maladive quant à comment ce méli-mélo impertinent pouvait se dénouer. Impertinent, c'était le mot, il n'y avait de preuves que pour pointer une absence de plausibilité.
Tout lui était pesant. Les quelques ahuris le nez perdu dans des volumes qu'ils ne lisaient pas avec beaucoup d'attention, les gardiens qui le regardaient passer comme un cafard sur un mur, les loufoqueries inscrites sur chaque visage de détenus croisés dans les couloirs, les silhouettes effacées du personnel qui semblait marcher dans une autre dimension. Trop propre, trop saine, trop citoyenne.
Ca ne faisait pas deux semaines qu'il s'était fait oublier comme une chauve-souris sous les combles, qu'il ne pensait déjà qu'à s'isoler encore plus. Lui, sa mine de plomb et ses feuillets, dans les rayonnages déserts.

Manque de chance, on avait rompu sa solitude. Une tête jaune avait profité du quartier libre pour s'installer dans son espace. Encore un prisonnier hargneux ou hébété qui allait lui user les nerfs.

« Es-tu de passage ou pas ? »

Lui ne l'était pas, il allait bien falloir que l'autre disparaisse de son environnement, tôt ou tard. Ca dépendait de son jugement. Donc des preuves amassées contre lui. De l'enquête.
Le jeune homme taciturne se mit à détailler le nouvel arrivant qui le parasitait. Il était à peu près aussi versicolore que le Calvair était terne. Pas très discret, sa tête marquait le nerf optique, face aux siens vairons. Puis derrière ses airs de jeunesse, Stephen flairait l'épave tandis qu'il l'approchait de très près. La pupille stigmatisée du dément, la silhouette imperceptiblement floutée de discrètes oscillations nerveuses, les lèvres sèches du fumeur et le son froissé des voies respiratoires déglinguées.
Ce mec-là était un camarade qui allait à la fois contraster et faire la paire avec le loup errant. Il lui faisait penser à un coyote. Svelte, l'air musclé sous son pelage gris, nez droit, pas l'air indemne d'une vie errante.
A présent, le zombi avait dans son collimateur un autre roman policier. Sinon bavard au moins parlant. Un divertissement en somme.
L'antipathie et la frustration du Calvair s'étaient évanouis. Il avait envie que l'inconnu se prête au jeu. Il caressait machinalement sa mine de plomb et son calepin dans sa poche.

« Je garde le lit du bas si tu n'as pas le vertige, j'en tombe souvent la nuit. Mais je reste silencieux, en tout cas personne ne s'est plaint. Sinon je ne suis pas dérangeant, et je suis propre. »

Il déballa son entrée en matière d'un ton serein, ses globes ronds posés sur son colocataire tout frais. Des quelques centimètres qui les séparaient, il relâcha sa pose droite et s'adossa contre le mur, mains renfoncées et jambes croisées. Le visage dépourvu de la moindre tension musculaire, il reprit d'une voix plus éthérée.

« Je m'appelle Stephen Calvair, bienvenu derrière mes barreaux. »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Mar 31 Mar 2015 - 17:56
Un soupire s’échappa de nos lèvres lorsque le maître chien nous déposa vers le seuil du sous-sol. ET oui il fallait bien qu’on s’installe et que le tourtereau quitte son bourreau.
C’est donc d’un pas qui n’était pas rassuré que nous entrons dans ce qu’on appelle le « freak show ». Je pouvais sentir l’anxiété d’Elia s’étaler sur la mienne. Je me souviens, lorsqu’on était mômes, papa faisait toujours peur à Elia et ça me faisait rire. Il n’empêche que plus nous nous avancions et plus nous remarquions que nous n’étions pas les plus atteint ici. Enfin, façon de parler.
Une fois dans la chambre, nos yeux fissent le tour et d’après les lits superposés nous allions dormir sur celui du dessus. Ce n’était pas quelques choses qui nous dérangeaient.

Nos yeux hétérogènes se retournèrent en entendant cette voix stoïque. Elia était surpris par une arrivée si discrète. Nous n’avions rien entendu pénétrer dans la pièce, juste le brouhaha constant des détenus aux alentours.
Je voulais sourire en voyant cette touffe noire complètement désordonné mais encore une fois c’était Elia qui était aux commandes. Quand allais-je avoir ma place un peu ?... Nos lèvres s’étirèrent dans un sourire amical en fixant ces yeux cernés et globuleux, pas de politesse en prison ? Nous soupirons et notre corps se tourna vers  l’interlocuteur.

« Si j’arrive  à m’évader ça sera de passage. »

La voix du blond roulait tellement les ‘r’ qu’un ne pouvait pas le louper. Nos bras serraient notre sac possédant un oreiller, des draps, des vêtements de rechange et des sandales pour les douches pour notre séjour. Un de nos sourcils se haussa encore une fois en remarquant le regard insistant de l’aliéné. Dîtes moi que ce n’est pas un psyco sinon je le finis tout de suite. Elia cligna plusieurs fois des yeux en ayant une légère absence, ma présence le dérangeant quelque peu. Mais je sais qu’il approuvera mon idée. Lors de notre dernier séjour nous avions une malade qui nous collait vingt quatre heures sur vingt quatre et c’était juste insupportable. Elle nous posait des questions idiotes et faisait des bruit étranges, je voulais juste l’étrangler ou l’attacher à un arbre pour…

« Euhm ! » Elia avait toussé et se grattait la gorge de notre main. C’était un signe pour dire que j’allais trop loin il le faisait souvent quand il en avait la capacité. « D’accord. Ça ne me dérange pas de prendre le lit du dessus. Je ne pense pas être dérangeant et je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience si tu tombe maladroitement… »

Nous posons nos affaires sur le lit du dessus donc tout en étant mal à l’aise sous se regard. Elia n’aimait pas le jugement des gens. Nous sortons les draps du sac pour faire notre lit.

« Merci. Moi c’est Eliaziath mais appelle moi Elia c’est moins chiant à prononcer. Ça fait longtemps que t’es là ? »

Nous nous bâtions avec nos draps et notre patience était mise à rude épreuve. Notre corps montrait toutes les caractéristiques d’Elia. La combi sur les hanches, son haut légèrement relevé par l’effort que nous faisions, une attitude décontractée et surtout de la façon dont il roulait notre corps dans le lit pour passer les coins du drap sous le matelas.

« Au fait, C’est Calvair ton nom de famille ? » Nous relevions un peu la tête, notre crinière en l’air. « C’est peu commun… »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous





Invité
Invité
Jeu 23 Avr 2015 - 3:32
Soulagement. Cette nouvelle tête avait l'air sympathique, du moins pas un emmerdeur. Pas très posé quand même, c'était bien un vivant. Coyote toujours sur le vif. Il n'était pas là pour rester, mais ça ne convainquait pas vraiment Stephen.
La supposition, plus sa complaisance à s'installer, plus sa lutte obstinée pour se faire un lit douillet, ça ne formait pas une équation probante. Il semblait plutôt enclin à squatter sur le long terme et se résigner dans l'attente d'une occasion. Ou bien il comptait sur l'élément de surprise, et se faire passer pour docile.
Quoiqu'il en soit, il allait partager son calvaire.

Elia. C'était un échevelé qui raccourcissait l'usage du peigne comme du prénom. Par contre sa langue ne se privait pas pour louvoyer. D'où sortait-il cet olibrius, avec sa dégaine d'aryen sudiste transgénique ?
Stephen lorgna ses draps qui avaient, selon lui, l'air d'avoir servi de nid à l'accouchement d'un tricératops. La moitié pendait mollement, le reste était plissé pour s'engorger dans la fente entre mur et matelas. Il décolla sa carcasse du mur et se glissa derrière le blond.

« Je ne sais pas. C'est là que je suis, rien de plus ni de moins. »

Il marqua une pause puis lui subtilisa sa literie d'entre les mains. Consciencieusement, les yeux rivés à la tache, le brun rectifia les maladresses de son codétenu. Ca serait impeccable. Sans le moindre sex appeal à l'inverse du coyote, il levait les bras comme un arbre dérangé par les bourrasques d'hiver.
Stephen jaugea l'apparence de sa besogne. En soit il n'y avait pas de différence flagrante, mais les draps semblaient faire corps avec le matelas. Tirés aux quatre épingles et imperméable à toute pénétration mal calculée. Il était satisfait du service rendu.

Il lui sourit, étirant ses deux lamelles de grenat dont il laissa échapper une tonalité engageante. Ce mec lui plaisait. Stephen avait un goût pour les gars avec un charisme effacé. Comme Nathan, ou ses amis de lycée qui animaient les soirées étudiantes par des paris, sans jamais se transformer en aimant à pucelles.

« Non, ce n'est pas commun. J'ai lu que c'était originaire du français calvaire. C'est traduit par calvary [croix] ou ordeal [souffrance]. Mais mon nom de famille tel quel ne veut rien dire. »

L'énergumène charbonneux se laisse tomber le long des barreaux, genoux à demi repliés, et observa son interlocuteur de bas en haut.

« Eliaziath non plus n'est pas commun du tout. Y a-t-il une histoire qui va avec ? »

Le Calvair ouvrit sa combinaison et la noua autour de ses reins, tirant sur le col de son débardeur noir pour s'aérer l'épiderme. Les sous-sols n'étaient pas si glauques qu'on aurait pu les imaginer, dégoulinants et moisis. Ils étaient au contraire étouffants, avec une odeur de rouille poussiéreuse. Il saisit les barreaux glacés des deux mains de part et d'autre au-dessus de sa tête, un vrai calvaire...
Ca faisait du bien. Le contraste de sensation apaisait la sueur qu'il sentait poindre à fleur de peau sous ses mèches et ses vêtements.
Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Parasité
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Behind The Cell  :: Rémission :: Corbeille :: Les rps-
Sauter vers: